Deux belles mères pour le prix d'une : comment ne pas être avare

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A multiplier par deux SVP


Quand j’ai rencontré Charles Hubert, j’étais en pleine recomposition de mon moi existentiel. En plus il ne me restait qu’un plant de basilic de vivant (et vivace) après les 3 qui avaient crevé (3 rencontres justement) (d’où le moi existentiel), donc j’étais certaine que c’était LUI (comme disait Brassens, quand on est con, on est con). Du coup je me suis reconstruite de travers et je l’ai surtout aidé à se reconstruire, mais ce n’est pas drôle alors je passe.

Je ferai un jour un post exclusif sur Charles Hubert qui vous amusera autant que « quand on n’a rien dans la tête ». Tout le monde va bien rigoler, sauf lui s’il se reconnaît au passage (j’vous dis pas les mails que je vais recevoir si c’est le cas, dans le genre « je disjoncte à 8 heures du matin + 36 bières à 8 heures du soir, c’est sympa, surtout au boulot).

Charles Hubert comme tout le monde avait un père et une mère. Divorcés. Et le papa (homme charmant par ailleurs qui bénéficiera d’un post exclusif ou « comment rédiger une procédure ») avait eu la bonne idée de se remarier.

Donc je me suis retrouvée avec deux belles mères. J’en avais déjà eu une qui m’avait largement comblée, et là je n’étais plus trop disposée à me laisser marcher sur les pieds, voire même plus disposée du tout à me laisser pourrir la vie par une belle mère donc deux = résolutions que j’ai tenues (oui ça arrive).

La première, la vraie (la maman de Charles Hubert) avait l’air tout à fait convenable au premier abord, derrière ses lunettes de  myope (je ne critique pas, ce n’était pas de sa faute). Sauf que régulièrement, au deuxième abord elle donnait l’impression d’avoir pris 2 tranxènes 50 + une bouteille de rhum + éventuellement un flacon entier d’anti-dépresseur. Les filles n’ont jamais pu la voir sans avoir l’impression qu’elle était shootée à mort (je n’y faisais plus attention, honte à moi).

Elle picorait 3 feuilles de salade, allait se faire vomir (même pas discrètement) dans les toilettes, et entretenait une relation longue durée avec son ex belle mère ce qui m’a toujours semblé suspect (moi appeler la mère d’Albert pour lui demander de ses nouvelles ne m’effleure jamais l’esprit, et je suis toujours ravie de savoir, via les filles qu’elle a fondu un fusible « une fois de plus »).

Elle recevait très bien. C’était toujours bon, bien préparé, bien présenté. Le hic c’était de la voir se pointer juste après avoir déposé le plateau de fromages, en pyjama, robe de chambre, et chaussettes (très important les chaussettes, Charles Hubert ne se couchait jamais sans, même en pleine canicule), et annoncer « je vais me coucher, le dessert est dans le frigo ». Je n’ai jamais osé faire ce coup là, même si l’envie m’en prenait en cas de coup de pompe subit, avec mes propres invités (suis-je normale ? et « vous descendrez les poubelles en partant et n’oubliez pas de nourir le chat »…)

Elle m’appelait pour me faire part de ses soucis rapport à Charles Hubert. Elle n’avait pas vraiment tort, mais avec un an d’avance ou dix ans de retard (en fait les deux). En plus elle me faisait part régulièrement de la dernière conversation qu’elle avait eu avec son ex belle mère (la grand mère de Charles Hubert, le Bubon (furoncle étant réservé à ma belle mère n° 1)) et me demandait de l’appeler à mon tour. N’importe quoi ! Je fuyais Mrs Bubon comme la peste, et je suis allée à son enterrement pour être certaine que je ne la reverrais JAMAIS, sans avoir vérifié au passage si c’était bien elle dans le cercueil : j’ai un boulot et les mises en bière me bouffant un RTT pour un bubon, merci bien (Dieu ait son âme : le pauvre).

Bien évidemment, la mère de Charles Hubert détestait à mort la deuxième femme de son ex qu’elle vouait aux gémonies. Après 20 ans de séparation je trouvais cela pitoyable (Albert peut se les faire toutes, je m’en fous, voire même je préfère qu’elles soient sympa avec les filles, (mais j’aime bien savoir qu’il se morfond tout seul…))

Hors la deuxième femme de l’ex c’était ma belle mère n° 2.

Celle-ci, psychologue de métier (d’ailleurs mon ex beau père n° 2 avait épousé sa psy), ne se shootait pas du tout. Même un aspirine était exclu… Elle était maigre comme un coucou (visualisez une grande planche avec des cheveux sur le dessus) et était obsédée par « la ligne » sans se demander en psychologue si elle n’avait pas un problème relationnel avec le bourrelet (qu’elle n’avait pas). Comme j’étais un peu rondelette, Charles Hubert aimant les femmes potelées, je ne me sentais jamais visée par ses allusions à la ligne… Elle et Beau papa n° 2 avaient adopté  une fille (elle s’était fait ligaturer les trompes après sa fille aînée et n’avait jamais pu les faire rescaper) qui était adorable le jour diabolique de mon second mariage. Tout le monde l’avait trouvée parfaite mais elle regardait les photos en précisant « elle est beaucoup mieux maintenant, elle a perdu 10 kg (et finit par en reprendre 30 histoire qu’on lui fiche la paix) ». Pour elle squelette façon rescapé de camp de concentration, c’était l’idéal.

Pour elle être bien c’était être anorexique vivant dans une maison modèle. J’étais à moins 5000 dans sa notation.

En effet mettre les pieds chez elle, c’était regretter d’avoir des pieds et n’importe quoi d’autre à caser : maison modèle façon « maison, loisir et création » c’était son truc, déplacer la télécommande de 2 mm c’était risquer sa vie. Hors je déteste les maisons modèles qui manquent de vie et y risquer la mienne.

Elle détestait également sa belle mère (un point commun avec l’autre), qu’elle avait surnommée « la reine mère ».

Toutes les deux me demandaient régulièrement des nouvelles de « l’autre ». Que je ne manquais pas de donner, les pires qui soient, pour le plaisir de leur voir enfin une mine épanouie.

Je ne peux pas dire qu’elles me manquent vraiment, mais j’ai peut-être tort…

 

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