Crétinisation maximum mais peut faire mieux…

Les_pages_jaunesJe tenais absolument à vous faire part de mon indignation plus tôt, mais j’avais d’autres niaiseries à vous raconter, on ne se refait pas.

Je surfe beaucoup sur Internet, au boulot également. Là c’est nettement moins passionnant : je recherche des documentations techniques, des notices d’emploi, et l’andouille qui se fournit ailleurs que chez Trucmuche/Truchon and Co ce qui prouve qu’il se fait truander ailleurs et on va lui changer la vie pour quasiment gratos (via ma voix de déesse cela va sans dire, au téléphone j’ai 18 ans et le tour de poitrine de Marylin). Bon OK j’en profite pour aller voir mes stats et mes coms, mais ça me prend 15 secondes maxi…

ET, c’est important, je vais souvent sur les pages jaunes car mes gentils ingénieurs égarent souvent leurs cartes de visite (au lieu de me les confier religieusement, mais peu à peu ils progressent, dans 100 ans je serai au point et eux avec, et le service tournera rond enfin…).

Ils ont définitivement perdu (entre autre) de préférence la carte de l’hôtel pas cher où ils ont super bien dormi pendant les 3 semaines de mise en service qu’ils ont dû assumer dans une cambrousse infecte, c’était l’horreur. Chambre douillette (on ne saît pas si elle était garnie ou non…), à proximité d’un pub sympa et non bruyant, bonne table, etc… Le tout pour pas cher car Trucmuche prend une grosse loupe pour examiner les notes de frais et dépister la bière illégale (est-elle ou non remboursable, le débat reste ouvert : vaut-il meux une chambre à 95 euro sans bière ou une à 50 avec 2 bières ? C’est crucial et la perte de temps consacrée à cette intéressante question n’est pas comptabilisée pour l’instant.

Bref, le client a été content (nous aussi), il a repassé commande, et le chargé d’affaire va devoir retourner passer 3 semaines chez lui, au bas mot (généralement au bout du compte c’est 8 et l’hôtelier lui déroule le tapis rouge), alors qu’il a perdu la carte de visite de l’hôtel à fréquenter là-bas (et non pas celui qui est à côté d’un feu rouge, car les poids lourds qui freinent et redémarrent la nuit, c’est l’enfer sur terre). Leur vie n’étant qu’un long calvaire, a moi de retrouver la perle rare sur les pages jaunes, avec des précisions diaboliques destinées à m’aider qui font de moi Hercule Poirot (ou Miss Marple, je ne suis pas sexiste) :

  • « C’est le repos du pêcheur, ou du chasseur, ou du prêcheur, ou du révérend, ou du rabin, un truc dans ce genre... Comment ça tu ne te souviens pas ? Tu veux dire quoi avec ton Ayatollah ?  J’y ai dormi 3 semaines d’affilée il y a 3 ansTu devrais t’en souvenir »

  • « A triffouillies les oies… Ou Triffouillies les cannes c’est pareil, enfin un oiseau quoi ! Enfin un truc qui vole, mais non : pas une mouche ! Tu le fais exprès ? Oui ? c’est pas drôle. Ca volait quoi ! MAIS NON PAS UN PAPILLON, NI UNE GUEPE, NI UN FRELON, T’ES DE MAUVAISE HUMEUR OU QUOI ? OUI ? COMMENT C’EST MOI QUI T’ENERVE ? JE SUIS POURTANT TOUT A FAIT NORMAL ! Tu as déjà vu un hôtel qui se prénomme « Au frelon, on y dort bien à Trifouillies les papillons ?«  »

  • « Oui c’est en Bretagne… Peut-être des mouettesOu des goêlandsC’est le repos du goéland marin à Triffouillies les Albatros il me semble… j’suis pas certain, ou alors le repos de l’albatros à Triffouillies les goélands, un truc dans le genre quoi pas difficile à trouver tout de même… Non à Toulouse j’étais au « cassoulet du pays » et c’est infâme, et ce n’est pas le problème, Toulouse c’est la semaine prochaine et j’ai perdu aussi la carte de visite… Comment encore ? Ce n’est pas toi qui te ballade et je n’en ai rien à faire du congrès national des pompiers qui a plombé les hôtels de Tours à  Bayonne et ce depuis deux ans… Je pars au pays de la mouette rieuse et personne ne me comprends. Tu pourrais faire un effort parce que ce n’est vraiment pas drôle, et où est mon compte rendu en 90 exemplaires ? » (alors là la tentation est grande de prendre un fusil à canon même pas scié et de tirer à bout portant avec du petit plomb au niveau de la rotule, le genou c’est à chier pour la réparation, même avec un excellent chirurgien !)

  • « Cherche tu trouveras…d’un coup de mulot sur les pages jaunes, c’est facile ! la Bretagne c’est pas compliqué. Nord ou sud ? je ne sais pas je suis nul en géographie. Toi aussi ? C’est inadmissible !, Je ne peux pas tout faire et ma vie n’est qu’un long calvaire. Il me faut ma chambre d’hôtel et point barre et l’amicale des naufragés et des anti- marées noires qui fait colloque dans le secteur je m’en fous autant que des pompiers à Toulouse » (ne pas tirer surtout !)

Je parlais de quoi ? Je ne suis normalement pas la championne des digressions, mais là, j’ai fait très fort. Ah oui, des pages jaunes. J’y vais donc souvent, pour chercher the hotel qui s’appelle finalement « kyriad » et qui est à Rennes, bon sang mais c’est bien sûr. Hors les pages jaunes ont changé de tronche il y a quelques temps.

Déjà je suis Taureau et je déteste le changement. Mon pré est mon pré, et rien ne me déplaît plus que de changer d’herbage qui réjouit les veaux, Wanadooooo qui se transforme en orange, msne en bleu ciel et voilou en orange vif, sans compter avec Yahoooo qui devient Yahaaaa. Il faut qu’ils changent leur page d’accueil régulièrement, moi ça me perturbe, je cherche où retrouver mes boîtes mails (oui j’en ai plusieurs… j’en reparlerai), et le temps que je trouve j’ai oublié mon mot de passe. En plus ça bloque, le service étant perturbé par le changement.

Un beau jour, donc, le nouvel accueil des pages jaunes (avec une connasse réjouie, habillée en jaune, avec son casque en plus du reste ! (z’avez vu son air niais ? même pas à faire rêver à Kill Bill !))

Avant c’était simple :

  • « Activité » (« chieur de première » faisant exploser les pages jaunes, sinon préciser « hôtel »)

  • « Nom » (Ducon a des adeptes, qu’on se le dise, pas trop dans la catégorie « hôtels » par contre. Sinon pour « frelon bourdonnant », ne pas hésiter)

  • « Adresse » (précision pour les ignares : « nom de la rue et n° ») (donc : f »ace au pub de la gare ». Au mot « gare », les pages jaunes frétillent toujours)

  • « Ville »

  • « Département ou code postal » (NB pour les moins de 80 ans : le code postal c’est le chiffre qu’il faut mettre pour que la poste reconnaisse la ville quand on poste une lettre (faut mettre un timbre, trouver une enveloppe et un stylo, aller mettre la lettre dans une boîte ou à la poste, c’est compliqué mais on peut s’en sortir, juré, craché. Sur Internet ? Non !).

Un jeu d’enfant les pages jaunes. Et voilà t’y pas qu’un beau jour me voilà accueillie par :

  • « Quoi ? »

  • « Qui »

  • « Où »

  • Dans le désordre, l’adresse, la ville et le code postal, (par rapport à l’ancien truc, je n’arrête pas de taper le n° du département soufflé par Dame Venezia qui est championne du monde de géographie et moi pas, dans la case réservée jadis à la ville dans la mesure où je fais dans le réflexe conditionné).

UN TECHNOCRATE ETAIT PASSE PAR LA ET AVAIT VOULU MODERNISER LE SITE,
EN CRETINISANT A MORT,
J’INSISTE, JE M’ENTETE, JE M’USE, ET JE ME TUE POURQUOI ? (T’ENTETE TU ? TETUE !)
ET EN PLUS JE ME FAIS DU MAL A M’ENERVER

Mais il a un temps de retard déjà, si j’en juge par les messages texto que mes jeunes collègues s’envoient, (alors que mes propres filles écrivent normalement). Et le technocrate eusse dû programmer :

  • YFEKOI ?

  • CEKI ?

  • OUKIKRECHE ?

  • OUKIKRECHEBIS ?

  • LA ZONE ?

Ca nous guette pour l’année prochaine je pense, après les élections…. Pour l’instant ils n’osent pas, c’était juste un galop d’essai…

La vie n’est vraiment qu’une merde technocratique infâme (là je vous ai eus)

(Et comme c’est samedi vous devrez plancher là dessus tout le WE) (Et tout cela pour retrouver « le dauphin qui rigole » à « Cambrousse en campagne », les indications étaient erronées)

L'homme est malade, épisode 2

L_homme_malade__pisode_2_53271854Réactualisation d’un précédent post…

Charles Edouard n’est JAMAIS malade, qu’on se le dise, même quand il rentre avec visiblement environ 40 de fièvre en toussant comme un malade, les yeux rouges et le teint blême, et déclare d’une voix graillonneuse qu’il regarde un match ce soir.

Quand il nous a expectoré ses bactéries dans la tronche pendant 10 jours, il s’étonne qu’on se couche. Lui ne se couche jamais, sauf pour dormir. « s’écouter » est incompatible pour lui avec l’idée qu’il se fait d’un homme, un vrai (parce que pour lui il y en a de faux), ce qu’il est.

La moindre bronchite le fait tousser deux mois. Ce n’est rien. Le fait que ce rien ait contaminé toute sa petite famille et tué Tante Hortense le laisse de marbre (d’ailleurs il a hérité au passage). Les faiblesses c’est bon pour ceux qui s’écoutent et lui ne s’écoute pas. Sa jambe curieusement gonflée depuis sa chute de vélo ? Ce n’est rien non plus, ça va passer tout seul.

Il a un doigt définitivement tordu (démis et non remis, ce n’était rien) et lui aussi cultive un truc en « ocque » depuis des années. C’est chez nous, vu qu’il nous le refile régulièrement, que la bête est devenue résistante.

Il a vaguement entendu parler du SIDA mais bon, heu, non lui ne l’aura pas vu qu’il mène une vie saine. Donc inutile de prendre des précautions (une capote en plus ça fait médical). De toutes manières les microbes et virus fuient d’instinct un homme, un vrai, un dur, qui n’est jamais malade et possède des défenses immunitaires de fer.

Lorsque tout de même Charles Hubert voulait bien reconnaître qu’il avait peut-être quelque chose (vu que je lui faisais squatter le canapé pour dormir), il s’arrêtait en sortant du boulot à la pharmacie, acheter le remède miracle : de l’aspirine vitamine C : c’est bon pour tout.

Et que je te croque 3 comprimés direct dans le train, sans vérifier que c’est du 1000 et que c’est à faire fondre dans un verre d’eau car effervescent. Il a avalé vite fait mais cela a continué à effervescer dans son estomac et il m’a vidé un litre de bière en rentrant (la bière c’est bon pour tout aussi).

Il m’a gonflé toute la soirée parce qu’il avait un drôle de goût dans la bouche, et toute la nuit parce qu’il ne pouvait pas dormir (rapport à la triple dose de vitamine C à 19 H 30). Preuve pour lui, non pas qu’il aurait dû lire la notice, mais que les médicaments c’est du poison et que ça ne sert à rien. Sur une foulure de cheville il a pris évidemment de l’aspirine, et s’est trempé le pied dans de l’eau brulante pendant 2 heures : moralité sa cheville et son mollet pouvaient faire concurrence à une vache normande.

Pour un début de tourista, il me piquait mon anti infection urinaire, et se plaignait encore que les médicaments c’était de la merde. La tourista, c’était le seul truc finalement qu’il acceptait dare dare de (mal) soigner… Quand la sécu lui a envoyé le papier lui demandant qui était son médecin « référend » (dire désormais « bonjour mon référend »), il a certainement ouvert un dictionnaire pour savoir ce que « médecin » voulait dire avant de jeter le papier.

Bon je ne l’ai supporté que peu de temps, mais c’était toujours bien assez trop… La vie n’est qu’un long calvaire, surtout quand on manque de discernement…

Ca change la vie !

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La clope ? Basta, j’ai arrêté ! (non hélas)

Vous allez rire (enfin j’espère)

J’ai un horrible défaut (entre autres, sinon je suis parfaite bien sûr) : je fume. J’ai commencé vers 23 ans ce qui est vraiment ballot, influencée par Albert qui clopait. J’ai débuté par une cigarette le midi (pour faire une pause, et une le soir (idem). Albert « me faisait penser » à fumer ma cigarette, on croit rêver (surtout moi qui fais des pauses tout le temps)


Puis j’ai intégré un bureau de fumeurs, pas de loi contre ça à l’époque, et j’ai commencé à fumer un peu plus, l’après midi exclusivement. Le jour où j’ai ressenti le besoin d’allumer une cigarette le matin, j’ai décidé d’arrêter et j’ai tenu le coup sans mal, je n’étais pas franchement intoxiquée.

Albert supportait lui, très mal mon arrêt de la clope. Il me promenait sa cigarette sous le nez en me demandant si je n’étais pas tentée. Non (mon dieu, que je retrouve cette époque bénie). Puis Pulchérie s’est annoncée. J’ai rechuté, elle devait avoir 2 ans et là grave grave.

Pour Delphine j’ai arrêté aussi. En plus j’avais fait un vœu et je n’ai pas clopé pendant 18 mois (sans que mon vœu ne se réalise d’ailleurs, je voulais des triplés filles pour emmerder beau papa et me faire une vie trépidante pour 70 ans, le ciel m’est redevable d’un voeu).

Bref. Je fume. J’ai travaillé pendant quelques mois dans un cabinet d’avocats dont il faudra que je vous parle absolument c’était top rigolo. Je m’y suis fait des amies mais le temps a passé et il y a maintenant 8 ans que j’ai quitté cet antre maudit où tout le monde fumait d’ailleurs (y compris le grand chef qui était communiste à mort et donc nous piquait nos clopes tout ce qui nous appartenait lui appartenant (mais pas l’inverse, c’est le principe de base du communisme : ce qui est à toi est à moi et ce qui est à moi je me le garde)).

J’ai eu des nouvelles de ces amies, de loin en loin, et pas toujours bonnes. Une suicidée, un cancer du sein, trois divorces… Et puis le temps passe et les amies de boulot se quittent forcément un jour si on ne maintient pas le lien. Hors le lien c’est le boulot et moi travaillant désormais chez Trucmuche/Truchon & Co, je n’ai plus rien à voir avec elles, vu que je suis dans la flotte, et elles dans le juridique et le communisme à fond.

Hier téléphone qui sonne. Les filles ? Les parents ? La frangine ? L’homme lassé d’avoir sondé la mer du nord et de retour ? Un ami (7 options possibles) ? Un vendeur de cheminées ? Le syndic ? Le banquier ? (ben non que je suis bête ils ne bossent pas à cette heure là) Le loto ? Un éditeur enfin ?

Non. Maria, la toujours standardiste du cabinet d’avocats Ducon & associés. J’en suis sur le cul et fort heureusement assise. 5 ans que je n’ai pas eu de nouvelles.

  • « Comment va-tu ? »

  • « Ca va, la vie n’est qu’un long calvaire, donc ça suit son cours »

  • « Tu devrais arrêter de fumer ! tout irait mieux »

Glups ! Quelle brève introduction pour en arriver tout de suite là ? Elle est bien gentille de se préoccuper de mes poumons goudronnés mais je ne lui en demandais pas tant ! Je ne me souviens même plus de sa coupe de cheveux.

  • « Nelly et moi nous avons arrêté de fumer, ça change la vie ! »

  • « Ah Nelly est toujours chez Ducon aussi ? »

  • « Oui, et on a arrêté de fumer toutes les deux, ça change la vie ! » (voix crispée un peu rauque)

  • « Je m’en doute… Depuis quand ? » (m’en fous)

  • « 15 jours ! Ca change la vie ! tu devrais arrêter de fumer tu te sentirais mieux » (voix tremblotante et de plus en plus rauque)

  • « 15 jours c’est un peu court… Ce n’est pas trop dur ? » (et que je me mets un « spider » en route, faut bien s’occuper)

  • « Non ce n’est pas dur : ça change la vie ! Je me sens nettement mieux maintenant que j’ai arrêté la clope, d’ailleurs je n’y pense même plus ! » (voix d’outre tombe, main que j’imagine crispée sur le téléphone incrusté dans la paume, cheveux debout sur la tête sans doute, heureusement que je ne la vois pas, les films d’horreur ça me terrifie…)

  • « Maria,  à part ça quoi de neuf ? »

  • « Faut que je te laisse. Nelly te passe le message : arrête la clope ça change la vie ! »

Raccrochage sauvage (d’où la catégorie « je ne supporte pas »). Je mémorise le numéro d’appel en rouge ne surtout pas décrocher quand il s’affichera ! (ou alors en disant « agent D666 message reçu » (j’adore))

Seigneur tout puissant, épargnez moi la possession démoniaque

quand je réussirai à arrêter la clope…

Mais comme la vie n’est qu’un long calvaire…

L'homme est malade, épisode 1

hmL’homme est malade de différentes manières, et je m’en vais donc vous les expliquer après en avoir pratiqué plusieurs (actualisation du post du 4 juillet dernier)

Albert est malade (cas n° 1)

Albert a deux états : en bonne santé ou à l’article de la mort qui ne tardera guère.

Au moindre rhume il agonise immédiatement. S’il était croyant on ferait venir un prêtre en même temps que le médecin, car il relève de l’extrême onction au moindre virus ou microbe qui passe. Mais il refuse l’intervention du prêtre et geint « laisses moi tranquille éteints la lumière » d’un ton lugubre avant de plonger sous la couette.

Le gémissement lugubre (venant de sous la couette toujours) est son seul mode d’expression pendant tout le temps de la maladie et qui nous rassure quand on ouvre la porte de la chambre : il est toujours vivant. Par contre il faut faire taire les enfants (mission impossible), car le bruit le dérange dans sa méditation pré-mortem

Albert a une profonde aversion pour tout ce qui est médicament. Malgré son gabarit il prend de l’aspirine par quart de comprimé et renifle le verre dans lequel vous l’avez fait fondre avec suspiscion, ayant appris au cours de ses études à faire la différence d’un coup de narine entre la mort au rat, le cyanure, et le chlorure de potassium. Seules des gouttes inodores et sans saveur pourraient le berner, mais cela n’existe pas et c’est bien dommage, cela nous permettrait de le soigner en lui faisant son petit café.

Il se soigne avec un sirop (à la menthe et alcoolisé qui ressemble à un pousse café pour lequel je ne ferai pas de pub, détestant la menthe) et pas un autre, qu’il boit à la bouteille : cela lui donne l’impression de se soigner mieux et le rhume va lui très bien par contre, car la bouteille de sirop est un vrai bouillon de culture. Le grog lui plaît bien (sans eau, mais il veut bien une rondelle de citron pour désinfecter), le vin chaud aussi (avec de la canelle qui désinfecte aussi d’après lui). Une bonne suée c’est la preuve qu’il va bien.

S’il a été dans l’obligation absolue de prendre des antibiotiques (rhumatisme articulaire aigü faisant suite à une angine rouge soignée à coup de quart d’aspirine, ou abccès dans la gorge), il écoute avec attention le médecin lui expliquer pourquoi il faut continuer le traitement 10 jours, sans oublier une prise, et arrête ses cachets dès qu’il se sent mieux (le médecin étant comme nous, un âne).

Généralement il finit par avoir un streptoccoque ou un staphyloccoque (doré de préférence c’est plus chic), voire même les deux, et qui résistent à tout vu la manière dont il utilise les antibiotiques.

Mais comme il ne les voit pas, il n’y croit pas. Quand il les sent par contre, il agonise immédiatement.

Albert fuit comme la peste les prises de sang et autre joyeusetés. C’est le genre à se demander s’il va bien se marier vu qu’il y a une prise de sang à faire, alors que les bans sont publiés et le traiteur payé. S’il met les pieds dans un hôpital ou une clinique c’est pour y visiter un nouveau né et la maman. Et encore, l’odeur de l’hôpital le met au bord du malaise.

S’il consent un jour à se faire faire une prise de sang (une fois qu’il est tombé en catalepsie à la vue de la blouse blanche la laborantine peut exercer tout son art), il n’ira jamais chercher les résultats de peur que. La simple vision des résultats d’ailleurs, car on les lui donne, le rend malade car il n’y connaît absolument rien (et ne veut surtout pas savoir). Alors que tout est normal, il monte se coucher et se met à geindre parce qu’il a 5 millions de globules rouges et que c’est certainement trop.

D’abord demain il doit aller chez le dentiste. On n’ose l’imaginer s’avachissant dans le fauteuil et refusant d’ouvrir la bouche (ou la refermant comme Pulchérie, sur la main du dentise mordu grave). Il n’ira pas finalement, il sera mort avant.

C’est l’homme à qui il ne faut surtout pas confier un enfant malade : il ne le soignera JAMAIS.

Les filles malades : à 2 c'est mieux (dernier épisode)

Infirmi_re_53272638Quelle femme n’a pas rêvé secrètement d’être une Florence Nightingale, ou bien une infirmière héroïne d’un livre de Slaughter (ben oui j’ai lu Slaughter dans ma jeunesse, ce qui me permet de savoir ce qu’est la « dure mère » et où est situé le pancréas, entre autres, ça vous évitera de ricaner bêtement), que le chirurgien aime en secret et qu’il épouse à la fin ? On peut aussi faire dans le Robin Cook spécialiste de l’horreur médicale (l’infirmière administrant l’anesthésique mortel étant du genre vieille givrée/moche peau et ayant dû normalement alerter le héros avec sa trombine de tueur psychopathe rescapé des photomatons) (faut vraiment suivre) (mais vous remarquerez que parfois les héros manquent cruellement de discernement, et oui, ça fait beaucoup de parenthèses).

Si vous êtes mère de famille vous aurez l’occasion de vous transformer en infirmière, mais je vous préviens que votre look sera nettement moins classe que celui de la photo ou alors vous avez du mérite et du métier.

Pour les maladies infantiles, temps d’incubation oblige, les filles étaient malades en rafale. Pulchérie rapportait les oreillons de l’école maternelle, se transformait en Louis Philippe pour un temps, et dès qu’elle avait repris le collier, c’était Delphine qui succombait à son tour à la maladie, ne résistant pas plus aux virus que sa soeur. Elles m’ont fait successivement les oreillons, la scarlatine, la roséole et la rubéole (passant théoriquement inaperçue mais pas chez Pulchérie) en 3 mois de temps, je me sentais un peu lasse…

Les angines (blanches ou rouges on a le choix), les otites, grippes vraies, anthrax, peste, petite vérole, choléra et rhumes divers par contre les attaquaient généralement ensemble, et je me retrouvais avec deux enfants malades mais pas de la même manière.

Pulchérie avec son bon 40,5° voulait jouer aux 7 familles alors que sa soeur avec son petit 38° était répandue au fond de son lit en prenant Bambi pour un monstre (j’ai toujours eu une passion perverse remontant à mon enfance pour les 7 familles de Disney, et nous nous battions toutes les trois pour avoir la famille Bambi et la famille Blanche Neige (heu… oui… même moi…)). Impossible donc de transformer une chambre en infirmerie avec les deux sous le regard à pioncer et moi à lire tranquillement un livre d’horreur médicale avec un look divin. L’une gênait l’autre, la cadette ne pouvant rester seule pour cause de délire, alors que l’aînée gambadait dans les escaliers avec tout de même une petite mine, pour aller se mettre Dorothée à la télévision à l’étage inférieur (faut toujours suivre) ou jouer avec le chat ravi.

Delphine malgré sa température avait toujours de l’appétit et encore plus faim qu’à l’ordinaire, Pulchérie profitant du moindre microbe pour entamer une ènième grève de la faim, surtout devant un litron de soupe et un oeuf coque avec mouillettes beurrées. Toutes les deux détestaient que je leur prenne la température et je passais mon temps à chercher le thermomètre que la plus valide (donc Pulchérie) planquait dans une poubelle quelconque. Je n’étais pas une acharnée du thermomètre, mais on m’avait dit tout de même « d’éviter » (j’aime le terme) que Pulchérie ne dépasse 40° (le ,5 étant obligatoire pour elle, sinon c’était une fausse maladie). « Chère madame, évitez qu’elle ne dépasse 40° » : je fais quoi : je la mets au congélateur ? Pendant que je pistais le thermomètre, Delphine en délire prenait sa soeur pour Dracula et lui flanquait une baffe monstrueuse, ce qui engendrait des hurlements à faire baver d’envie un loup de film d’horreur.

Je comptabilisais les cachets, suppositoires, gélules adroitement diluées dans de la confiture, cuillères de sirop répandues et recrachées par Delphine, doses multiples fatalement différentes vu leurs 3 années d’écart. Je passais mon temps à leur chevet (surtout celui de Delphine à lui assurer que tout allait bien) ou à courir derrière l’aînée en pestant, et testais « la journée pyjama » avec application et hâte que cela se termine en terminant la soupe froide de Pulchérie et un oeuf coque figé avec mouillette molle.

Elles adoraient toutes les deux par contre, se faire masser avec du vicks « vaporub » comme elles disaient et la maison toute entière empestait le camphre et moi avec, même quand il n’était d’aucune utilité : ça les rassurait et me rendait « gentille maman qui s’occupe bien de nous ».

Cette odeur d’ailleurs avait un effet curieux sur Albert. Il demandait en premier lieu « qu’est-ce qu’on mange ce soir ? », devant ma tête aimable enchaînait sur un « qu’est-ce que ça sent ici ? ». L’odeur du camphre finissait par le terrasser et la mauvaise nouvelle arrivait bien assez tôt.

« Chérie, je ne me sens pas bien ! Je crois que j’ai de la fièvre, où est le thermomètre ? » (bonne question).

Pour Albert prévoir deux infirmières… + un prêtre, tout ceci sous fond de filles gambadant, enfin guéries. Car la vie n’est qu’un long calvaire. D’ailleurs je reviendrai sur mon post d’Albert malade, car il me revient que j’en ai oublié…

Hélas je ne suis pas dans un film

Je_ne_suis_pas_dans_un_film_356801110Hélas, donc je ne suis pas dans un film. Je ne suis que l’héroïne de ma vie et elle laisse les scénaristes de marbre (même pas partants pour « la vie trépidante d’une malchanceuse », tous des petits joueurs…)

  • Je suis très quelconque, mes parents s’étant concentrés sur mes oreilles parfaites, oubliant au passage de me faire les yeux bleus de la famille, une taille marquée, et une poitrine qui vaille un regard (j’aurais fait fureur en Grèce antique, mais c’est trop tard)

  • J’ai juste flanqué Charles Hubert à la porte et ça m’a pris 2 heures : il voulait s’incruster, on se demande pourquoi…

  • Où est l’homme parfait ? J’attends… (quant au héros au sourire si doux…)

  • J’arrive à la gare mon lin est déjà vraiment froissé et je déteste. Quand je descend du train je porte une serpillère négligée et je me hais.

  • Au moindre coup de stress je transpire des racines et mon maquillage se met à dégouliner, donc je fais léger.

  • Mes valises sont toujours trop lourdes et remplies de ce qu’il me manque, je les traîne telle une bête de somme. Du coup j’électrise les foules avec ma démarche…

  • 2ème classe banlieue toute bête pour aller voir les filles à Paris avec 3 névrosés et un gang de loubards : saurais-je un jour ce qu’est un single ?

  • J’ai renoncé à me faire les ongles, ça m’esclave trop et le vernis raye de peur avant de durcir (quand il durcit).

  • Un taxi c’est hors de prix et moi je paye, pas comme les vedettes qui n’ont jamais un radis.

  • D’ailleurs je paye trop. Je reviens, je vais faire mon chèque au syndic avec joie et bonne humeur…

  • Personne n’aura jamais l’idée de me doubler ou de me sous titrer comme quoi il n’y a pas que des imbéciles sur terre (j’ai une voix atroce).

  • Je dors comme tout le monde avec une prédilection pour les positions qui me paralysent le bras gauche (pour le droit ça va, cela reste un mystère pour moi, pourquoi ne sais-je pas quoi faire de mon bras gauche quand je dors ?)

  • Quand je me lève le matin je prends ma douche avant de me regarder dans le miroir (qui résiste c’était de l’increvable)

  • Pour être mince, faut pas manger. Seul coup de bol : l’appétit m’a déserté. Manque de bol ça peut engendrer des carences et ça inquiète les proches.

  • Ma coiffure c’est cheveux lâchés point barre et à laver tous les jours sous peine de faire peur aux petits enfants

  • Dès qu’il fait un rayon de soleil, je deviens violette sans écran total + chapeau et j’élimine à mort, ce qui est toujours divin (vous avez déjà vu une héroïne qui ruisselle sauf dans Flash Gorgon sur Mercure ?)

  • Je n’ai pas envie d’hériter de mes parents

  • Celui qui veille sur moi roupille depuis un moment et ça commence à bien faire (debout là dedans ! Il est grand temps !)

  • J’ai un admirateur : le chat qui attend sa pâtée, après il ira dormir sans me contempler d’un air niais (ou plein de reproches, ce qui est pire).

  • Je n’ai plus de marraine

  • Deux grossesses = 2 fois 20 kg à perdre évidemment, dans la douleur du régime

  • Ca tombe bien, les princes ne me tentent pas : être dans Voici, merci bien (déjà que je m’adore en photo) !

  • Sean Connery vieillit certes bien mais jamais il ne viendra me redorer le compte en banque

  • Je suis parfaite dans l’imperfection (médaille de platine même que…)

  • J’ai le regard glauque, la raie sur le côté gauche me va super bien, mais elle me fait mal au crâne, le dermato dit que c’est normal… (n’osant pas me dire qu’on m’a jeté un sort)

  • Je ne sauve que des ingénieurs de la faute d’ortographe qui les ridiculiserait chez le client (cher monsieur nous viendront vous rendres vizite dans quelque jour… et veuiller agréez mes salutation distingué)

  • Les vampires n’existent pas heureusement, quoique…

  • Je n’ai pas envie de revoir mes ex autrement que par hasard et encore (surtout Charles Hubert, il me fait le même effet que Dracula)…

  • La physique quantique me dépasse complètement, la simple aussi, les météores font donc ce qu’ils veulent. Quant à la climatologie…

  • La politique ? Beurk !!!!

  • En avion je voyage comme tout le monde les genoux sous le menton en priant pour que l’avion ne s’écrase pas.

  • Suis-je bien maligne ? Se poser la question c’est déjà y répondre.

Quel script !

MAI 1968

Mai__1968Sur la photo « Dany le rouge » narguant les forces de police en mai 68. Le même se réfugia un jour, il y a peu finalement, derrière les mêmes… comme quoi… (je ne suis pas là pour faire de la politique, ça me gave, mais je pense ce que je veux de ce monsieur qui a renié son symbole en se réfugiant derrière des casques et boucliers)

J’avais juste 10 ans (je suis du 9 mai, youplà boum, et tout le monde sait mon âge maintenant, pour ceux qui n’auraient pas suivi !) quand la France vit déferler cette horde d’étudiants (au départ), contestataires donc pas d’accord et c’était un scandale pour beaucoup qu’ils ne fussent pas d’accord. Ils allaient en entraîner d’autres car quand on est étudiant on réfléchit et on peut imposer sa réflexion à d’autres :  ce qui était scandaleux également : si l’ouvrier ne reste pas chez lui à se morfondre sur son sort en silence, où va-t-on ? S’il se met à penser c’est Zola et Zola contre la dépression on fait mieux (si vous êtes tristes sans savoir pourquoi, lire « l’assommoir » ou « germinal » vous saurez pourquoi après)

Et ce fut la panne d’essence, la panne des sens, la bouderie du Général, les grèves en tout genre (ma science politique s’arrêtera là, je ne suis pas là pour vous gaver non plus,  vous pouvez très vous débrouiller tout seul pour plonger dans mai 68, ce qui ne veut pas dire que je suis inculte)

J’avais 10 ans et mes souvenirs sont assez particuliers. Je devrais vous faire du politiquement correct et très sérieux et c’est raté !

Ben oui. J’avais 10 ans et à cette époque là les enfants n’étaient pas informés comme maintenant… Je voyais ma vie bousculée par les disputes papa/maman (vont-ils divorcer, angoisse atroce, quand je pense que mes filles ont vécu cela…). Parce qu’à l’école on ne parlait pas des « évènements », je n’avais que les discussions parentales et familiales pour suivre les dits évènements et n’y rien comprendre. Donc pour moi mai 68 c’est surtout la pénurie d’essence, et les grèves tournantes de l’EDF qui nous amusaient fort nous les enfants parce que nous dînions à la bougie.

Mrs Bibelot toujours pratique, déclarait haut, fort et clair qu’il était inadmissible que l’on ne trouve pas d’essence pour rallier la campagne  (dont je vais vous saouler bientôt) chez son papa et sa grand mère.

Jean Poirotte restait philosophe tout en cherchant de l’essence 3 bidons sous chaque bras. Ben, si les jeunes ne contestent pas, qui le fera ? Je prenais note, assise à l’arrière de la voiture en flanquant des coups de pied à mon frère et ma soeur pour qu’ils me laissent de la place. Ma contestation était contestée dès que ces derniers se mettaient à meugler, et la menace « Coraline tu vas te prendre une claque » était  écoutée (car généralement suivie d’effet)

Pendant ce temps là, les parent frôlaient le divorce : « Et mon père a fait 36″ ! » « et le mien aussi et plus que le tien d’abord je te ferais dire »,  « d’ailleurs TON père n’a pas 5 ans de stalag derrière lui » « et alors le mien combattait Rommel en Afrique pendant que ton père se reposait en Allemagne je te ferais dire aussi » « oui un planqué ! » « en tous cas mon père ne s’est pas fait prendre sur une plage de Normandie en juin 40 » (évidemment il cherchait de l’eau dans le Sahara, avec tout le pétrole qu’il y a) « c’est quoi ces allusions à mon père sur les plages normandes ? ». Et gnagnagna et gnagnagna, et ça se disputait dur à la station service qui délivrait 5 litres et pas plus. C’était dur côté parental. J’avais entendu qu’il était « interdit d’interdire » et j’attendais le jour où ce merveilleux principe serait mis en application.

Tout le monde arrivé à bon port à la campagne avec 5 L d’essence (on revient comment ?) les discussions reprenaient avec du renfort de chaque côté. Mon arrière grand mère qui avait vécu les deux grandes guerres avait fait des réserves de sucre, de farine et d’huile qu’elle nous rationnait en prévision d’un avenir incertain et qui encombraient les chambres. Elle était très inquiète des bouderies du Général qui avait sauvé la France fallait pas l’oublier et était suspendue à la radio qui n’était qu’une TSF à l’époque. Mon grand père avait dégotté de l’essence sans vouloir dire où, et rétorquait à sa fille que faire intervenir l’armée n’était pas envisageable sous peine de voir la France en pleine guerre civile, et à sa mère de lui foutre la paix avec son Général. Les repas étaient animés quoique la nourriture soit restreinte.

Je lisais le journal évidemment, en douce, et j’appris l’existence des gaz lacrymogènes. Cela permit à mon autre grand père venu à la campagne en train, de me faire un cour sur le gaz hilarant qu’il avait bien connu en Allemagne et de me préciser que ce n’était pas drôle du tout, évitant ainsi diaboliquement de répondre à mes questions sur ce qu’il pouvait bien se passer. Sa femme tirait la tronche suite à un graffiti anonyme vu à la Sorbonne « si Dieu existe c’est son problème » car elle était très pratiquante et cela agaçait mon père qui soutenait les étudiants. Il citait François Villon qui contestait déjà à cette époque là, et pour éviter lui aussi de répondre à mes questions m’autorisa à me plonger dans François Villon et juste après dans Jules Verne zut alors !

Bref mai 68 j’en garde un super souvenir et j’ai compris bien plus tard. C’était marrant tous ces adultes se racontant des histoires et se criant dessus. C’était dommage pour moi de n’avoir pas 10 ans de plus, car j’aurais bien bravé les parents et les flics en dépavant une rue quelconque de Paris si j’avais été étudiante…

La rentrée de septembre me trouva en 6ème où pour la première année scolaire de ma vie, la blouse n’était plus obligatoire, et donc ils étaient bien sympas ces étudiants qui avaient ruiné les locaux où je débarquais…

Petite histoire du shampoing

shampoing-2Devant l’affluence de requêtes gogoles ayant abouties chez moi après la question piège « shampoing », je me sens dans l’obligation de faire un post non exhaustif sur le shampoing afin que les malheureux ne sachant pas comment se laver les cheveux n’arrivent pas chez moi en vain (donc je m’absente 18 jours NA ! pour les laisser lire et en prendre de la graine !). (Ce n’est pas la pire des requêtes mais je reste soft, sinon où irions nous ?…)

Pour l’histoire du shampoing je vais vous faire la machine à remonter le temps et cela va vous scier, parce que théoriquement, remonter le temps, c’est impossible (si je dis le contraire, la méchante me flingue et sera inculpée de mamanticide).

Donc, quand que j’étais petite, on nous lavait les cheveux deux fois par mois, avec du shampoing éventuellement à un jour fixé appelé « le jour du shampooing« . Le mot « Shampoing » (et vlan gogole remonte) est important et prouve que ma mère était moderne, car le shampoing avant, peu de temps avant, juste sur le coup, c’était du savon de marseille découpé en copeaux avec un économiseur à légume, mis à macérer dans de l’eau jusqu’à obtenir une bouillie lavante. Ou de la poudre de je ne sais plus quelle racine soit disant lavante (donc à sec), ou bien de l’infusion de lierre soit disant lavante également.

Lavez-vous les cheveux avec du savon de marseille et vous comprendrez ce que je veux dire ou bien avec de l’infusion de lierre si vous savez le reconnaître de l’ortie vulgaire… C’est comme cela que toutes mes copines se faisaient laver la tête (d’où l’expression d’ailleurs, car ce n’était pas plaisant du tout, pendant et après)  et moi avec le flacon acheté en pharmacie par maman (la grande surface perçait tout juste) je n’étais qu’une crâneuse. Maman mettait du vinaigre dans la dernière eau de rinçage pour faire briller (et ça, c’est toujours valable en cas d’eau calcaire)

Donc notre mère osait le « 2 fois par mois« , contre toute logique car elle, de son temps, on lui autorisait le une fois par mois grand maximum, avec du savon de marseille ou, si les parents avaient les moyens, chez le coiffeur avec du shampoing, du vrai. Pour vous faire une idée, relisez cet excellent livre d’Agatha Christie (cherchez vous trouverez) où l’héroïne se décide à aller se faire faire un shampoing chez un coiffeur, ayant le cheveux plus que crade après 1 mois à chercher du boulot en Angleterre + 1 mois à chercher son chemin en Afrique du nord tout ceci sans se faire un seul shampoing (se lavait-elle le reste ? la question reste sans réponse) (en plus chez le coiffeur elle se fait enlever et décolorer en blonde, à la dégouter de se laver le scalp pour le restant de ses jours).

Ma mère m’avait autorisé, elle, à l’adolescence, le « une fois par semaine » avec force soupirs (genre « tu fais ce que tu veux ma pauvre petite » (ben oui), alors qu’actuellement elle se lave la tête tous les jours). Si l’on dépassait cette extrême limite c’était risquer de perdre tous ses cheveux, la desquamation du cuir chevelu en vue, la lèpre et la peste noire qui s’annonçaient, une vieillesse se pointant à se morfondre sans cheveux dans un hospice avec personne pour venir nous rendre visite (pour le cas où un homme aurait tout de même craqué pour nous et nous ayant fait un enfant découragé lui par notre crâne chauve). Les cheveux c’est quelque chose ! Mais c’était indiqué partout par de vrais spécialistes (!) : plus d’une fois par semaine était interdit sous peine de dégradation du bulbe capillaire et décès définitif du cheveux, sans parler des galères et du bagne toujours envisageables.

Hors j’avais (j’ai), le cheveux gras comme une majorité de personnes. Le cheveux gras n’existe plus désormais, il « regraisse vite », c’est écrit partout. Et se laver les cheveux une fois par semaine dans ces conditions c’est 5 jours avec les cheveux huileux et l’horreur. Donc j’ai transgressé les règles et décidé de me les laver 2 fois par semaine (je les ai toujours, comment ce fait-ce ?).

Cette prise de position eut lieu au grand damn de mes grands mères ayant elles, connu le diktat absolu du « une fois par mois grand maximum« . Une fois par trimestre étant l’idéal ! Sans shampoing. Elles se faisaient un mélange jaune d’oeuf/rhum, laissaient poser, rinçaient, refaisait leur mélange, ou une autre mixture secret de famille. Pendant la guerre, le jaune d’oeuf valant de l’or, je ne sais pas comment elles ont fait (au savon fait maison sans doute : cendre + potasse). Le jaune d’oeuf était sensé nourrir et nettoyer le cheveux et le rhum à masquer l’odeur (testez… ça sent toujour l’oeuf).

Intéressée dès 12 ans par les cheveux, j’ai interrogé mes arrières grand mères qui elles se lavaient les cheveux une fois par an. C’était là encore le maximum autorisé. Pas pendant les règles, et jamais l’hiver… Pour entretenir une chevelure de 1 mètre environ que l’on ne coupait jamais sauf une fois par an en lune croissante de quelques centimètres (coupe effectuée traditionnellement par la grand mère, sinon on ne répondait plus de rien), il y avait le peigne qui dégraissait (d’où les peignes à dents rapprochées de nos ancêtres), la brosse qui enlevait la poussière (voici la raison du brossage quotidien et long, et des fameux 100 coups de brosse). Elles passaient des heures à brosser et peigner leur abondante (et grasse) chevelure. Elles rinçaient à l’eau de pluie, les puits et les citernes n’étant pas fait pour les chiens (et l’eau courant bien chlorée n’existant pas).

Le cheveux « propre » n’était pas de mise. La comtesse de Ségur relate dans « les deux nigauds » les beaux cheveux gras et pommadés de mademoiselle Sulpicie… Les malheureuses n’ayant pas des cheveux regraissant vite étaient condamnées à les enduire d’huile et de moëlle de boeuf… On les envie ! Les économies qu’on aurait fait ! (les bouchers ont manifesté contre le cheveux propre).

Je ne sais pas, n’ayant pu interroger aucun survivant, comment et combien de fois par an les cheveux étaient lavés au moyen âge… Encore que cette période ait été plus propre que la Renaissance où l’on a pensé que c’était l’eau qui véhiculait la peste, d’où l’absence de salle de bain dans les châteaux et l’originalité de Diane de Poitier se baignant tous les jours (elle en est morte à force, bien fait pour elle, si si, elle est morte je vous dit…)

J’ai connu l’époque du shampoing + vinaigre dans l’eau pour les faire briller. Jean Poirotte voulant des filles à cheveux longs et ma petite soeur, la veinarde, ondulant naturellement jusqu’à faire des anglaises, Mrs Bibelot se précipitat sur le premier démêlant sorti. En pharmacie, une ampoule à diluer dans 1 l d’eau. Cela puait atroce (cela s’appelait Lixel et a disparu depuis). Puis le parfum changeat (obligé : on ne voulait pas non plus puer le cadavre pour avoir le cheveu brillant et démêlé) pour le une fois par semaine, et un beau jour je trouvais à Monoprix un après shampoing, le tout premier, de chez « miss Helen » qui me permit de me démêler sans larmes et à petit prix (Miss Helen a disparu aussi et c’est bien dommage)…

Aujourd’hui il y a tellement tout ce qu’il faut que je me prends à rêver à ce qu’aurait été ma vie à 12 ans, s’il y avait eu tout cela, y compris l’autorisation de se laver les cheveux tous les jours si besoin…. Pour mes filles bien sûr, tous les shampoings et soins, quand elles le voulaient… Pour moi les spécialistes n’étaient plus que du n’importe quoi… (d’ailleurs les mêmes vous disent aujourd’hui qu’il faut laver sa tignasse tous les jours sous peine de galères et de bagne, l’échaffaud étant à la retraite…)

J’ai la recette du shampoing nourrissant pour cheveux gras ou sec et du soin qui va avec…. Somme prohibitive (mais vous en aurez pour votre argent), accepte carte bleue… Me contacter. Mes cheveux sont impecs malgré mon grand âge…

La chevelure c’est important, mais la vie n’est qu’un long calvaire (parsemée ça et là de shampoings…)

Comment se pourrir la vie

Se_pourrir_la_vie_56800795Si votre vie n’est qu’un long fleuve morne et tranquille (genre la Seine qui n’a comme seul projet mirifique que celui de laver les pieds du zouave du pont de l’Alma), même pas parsemée d’embûches de temps à autre, si vous vous ennuyez, si vous êtes une femme désespérée par tant de mornitude, je vais vous expliquer comment vous pourrir la vie et lui donner un sens (enfin) et un peu de piquant.

Attention, il faut une discipline de fer si vous êtes du genre Bree dans Desperate Houswifes ce que je ne vous souhaite pas (d’ailleurs vous n’auriez besoin d’aucun conseil, n’en cherchant pas), mais il faut ce qu’il faut pour rendre la vie plus pétillante, donc :

  • Mettre systématiquement toutes les factures dans une boîte à chaussures et n’ouvrir la boîte que pour y mettre une nouvelle facture. Ignorer les autres et les rats qui vous les ont envoyées

  • Faire la sourde oreille au « dernier avis avant poursuites » envoyé par le fisc (c’est qui ce mec ?). Porter plainte contre Mr Fisc qui vous harcèle, nonobstant la tronche de celui qui reçoit la plainte.

  • Ricaner devant la lettre de l’huissier du fisc (encore lui !)  qui parle de venir pointer vos biens avant d’en faire saisie

  • Ne jamais pointer son relevé de compte

  • Faire ses comptes sur le chéquier qu’on utilise une fois par mois en oubliant les prélèvement automatiques et la carte bleue que l’on utilise elle, tous les jours. Comment qu’on est riche !

  • Aller claquer 1000 Euro alors qu’on est dans le rouge

  • Renvoyer la lettre de relance du syndic en précisant « DCD » pour voir…

  • Persister à penser qu’un retard (de règles) de 9 semaines et demie est dû à notre grippe

  • Savoir qu’Albert nous prend pour une conne mais le laisser persister sans faire de remarques

  • Laisser les enfants squatter le téléphone sans faire de commentaires « en attendant que ça leur passe » !!! (cela leur passera quand ils paieront leurs factures, dans environ 20 ans)

  • Préciser « donnez de l’autorité à un imbécile et il en profite » au flic qui nous a arrêtée parce qu’on a franchement ignoré le stop (quel stop ?). Persister à prétendre qu’une branche cachait le panneau et que fait la maréchaussée à ne pas couper la branche au lieu de tyranniser une innocente ? Tous des cons, incapables de se servir d’un sécateur ! La bave aux lèvres ils adorent alors se promener avec un bout de savon dans la voiture pour se faire bien voir, et voir après comment que la vie est pétillante.

  • Dire « je t’emmerde » au loubard qui vient de nous bousculer et qui est accompagné par 5 copains qui ont l’air aussi sympathiques que lui

  • S’il ne réagit pas lui dire qu’il est vraiment moche et a l’air très con avec ses boutons plein la figure pour voir s’il réagit

  • S’il ne réagit toujours pas (j’ai des doutes) lui proposer de le violer lui et ses copains, malgré leurs pustules, car vous voulez faire le bien autour de vous.

  • Attendre la dernière extrémité pour se rendre à reculons chez le dentiste, ce qui se produira un dimanche à tarif prohibitif

  • Prendre ses antibiotiques un jour sur deux, n’importe comment, si encore on y pense, quand on héberge un Strepto….. Staphylo… doré. On a les moyen au moins, l’argenté connaît pas, la résistance aux antibiotiques des trucs en Ocque n’étant qu’une sombre légende

  • Déchirer et piétiner la contredanse sous l’œil torve du représentant de la loi qui vient de nous la glisser sous l’essuie glace en articulant bien « mort aux vaches ! Vive Pétain ! »

  • Ecouter systématiquement le Requiem de Mozart et la Marche funèbre de Chopin quand on commence à avoir le cafard

  • Tromper Albert en semant des indices dans tout l’appart. S’il est distrait glisser un caleçon qui n’est pas le sien sous son oreiller.

  • Le réveiller à 3 heures du matin en disant « faut qu’on parle« , alors qu’on a rien à dire et exiger de sa part des explications sur rien, il va adorer.

  • Laisser grande fille et fille cadette faire leur crise d’adolescence sans manifester quelques désaccords sur certains principes

  • Laisser nos parent nous traiter à 45 ans comme si l’on en avait encore 5, ne jamais rien rétorquer et ruminer de préférence la nuit ce qu’on aurait pu leur répondre en les sciant.

  • Tomber systématiquement amoureuse (ou amoureux) du même genre de personne alors que c’est le genre qui va nous faire fatalement souffrir

  • Avaler l’huître qui a une drôle d’odeur, avec le sourire

  • Attendre d’avoir des crampes dans la mâchoire et un trismus évident pour n’importe quel étudiant en médecine de première année, pour vérifier la validité de nos vaccins, alors qu’on s’est ouvert la main sur un barbelé rouillé il y a 10 jours et que notre dernière piqûre remonte à 15 ans minimum

  • Faire comme si de rien n’était alors que le lave linge fait de plus en plus un drôle de bruit et la voiture idem

  • Ignorer le goutte à goutte de la chasse d’eau qui se transformera en cataracte un dimanche (le dimanche est un jour riche en surprises)

  • Narguer le juge pendant l’audience de conciliation alors qu’on est 200 % dans son tort (Albert)

  • Faire celui ou celle qui n’a pas reçu la « sommation à communiquer les pièces dont liste ci-après » envoyée par le juge précédemment nargué (toujours Albert qui a toujours aimé persiter et signer)

  • Boire un triple porto pour se remonter le moral, nonobstant la notice qui précise « l’absorption d’alcool est FORMELLEMENT déconseillée pendant toute la durée du traitement ». Enchaîner sur deux verres de blanc pour digérer l’huître fatale et terminer avec du pousse café sans avoir pris de café

  • Prendre pour des imbéciles les 17 personnes qui nous disent unanimement que notre meilleur « copain » leur semble avoir des vues sur nous, autre que de copinage jusqu’au jour où le meilleur copain essayer de nous violer.

  • Faire la sourde oreille aux 17 mêmes qui nous serinent de laisser tomber Marc Antoine qui nous prend visiblement pour une conne

  • Le SIDA, connaît pas, une capote c’est quoi ? Hein ?

  • Acheter un dictionnaire médical et le lire de A à Z (c’est simple : on a tout)

  • Faire son testament pour découvrir qu’on a un rang de perles, un piano et point barre

  • Répliquer « pouet pouet » au patron visiblement irrité par tout le monde et sur le point de faire quelques licenciements, qui nous suggère de classer nos dossiers qui menacent de faire s’écrouler notre bureau

  • Faire « pouet pouet » également au banquier qui nous appelle pour nous signaler que…

  • Lui raccrocher au nez en pouet pouetant, en s’arrangeant pour qu’il entende bien le « quel con celui là ! » que l’on ne murmure pas en raccrochant

  • Ne pas aller chercher le recommandé dont on sait ce que c’est vu que la lettre d’origine est au fond de la boite à chaussures, et faire comme si on n’avait pas reçu d’avis (ne rien payer, récupérer l’original dans le fond de la boite à chaussures n’étant pas du jeu du tout)

  • Partir en Egypte ou en Afrique à tout le moins, sans médicaments anti tourista et boire l’eau locale sous le prétexte qu’il faut s’immuniser contre tout

  • Acheter un Danois (le chien) alors que l’on vit en studio et que l’on n’a aucune autorité

  • Faire comme si on n’avait pas vu le flic qui sifflait en nous regardant (ne jamais regarder un flic, il nous arrête illico s’il croise notre regard), et accélérer alors qu’il était indiqué « vitesse limite : 30 »

  • Rétorquer « et mon cul c’est du poulet, pauvre con ? » au gendarme qui nous demande « les papiers afférents à la conduite du véhicule »

  • Acheter de l’acide nitrique, de la glycérine et… (je ne suis pas un repère de terroristes non plus, même si j’ai des souvenirs de chimie et c’est dingue ce qu’on nous apprenait) tout ce qu’il faut pour faire sauter l’hôtel des impôts, faire sa tambouille dans la cuisine alors que rien n’est plus dangereux que de la nitro-glycérine en cours de préparation (pas pour rien que Nobel l’a solidifiée)

Bon bah maintenant que vous ne vous ennuyez plus, je m’en vas aller faire du point compté devant la TV, ça occupe de broder des pastèques…

I.V.N.I chez moi !!!!

Chirurgien_57210952 Au départ je voulais intituler ce post « les mouches« , mais j’ai découvert avec stupéfaction que ce titre était déjà pris par un sombre inconnu qui en a fait tout un livre (ou une pièce, ou une nouvelle, n’importe quoi !), faut pas exagérer tout de même.

Donc ce sera « Insectes Volants Non Identifiés » chez moi, et ne riez pas, c’est pathétique et pas très drôle.

Depuis début juillet, je retrouvais sur mon évier, de manière régulière, de toutes petites bestioles isolées que je m’empressais de noyer (ma compassion ne s’étendant pas vraiment aux insectes, surtout les tarentules et cancrelas que j’ai croisés en Afrique, c’est top diabolique). Bon cela restait léger comme invasion, et j’ai pensé à des bestioles venant de l’extérieur (la porte fenêtre de la cuisine est juste à côté de l’évier).

J’habite en effet un prodigieux appartement qui donne sur (que peut-il bien y avoir derrière chez moi lonlère ?) un petit bois. Qui dit petit bois dit petits insectes qui rentrent régulièrement car j’ai la manie de laisser les fenêtres ouvertes quand la température extérieure dépasse 10°. J’ai donc des mouches de temps à autre, le moustique classique et suprêment agaçant quand il décide de vrombir à côté de notre oreille à minuit, des guèpes, des faucheux, et un jour un papillon qui s’est posé direct sur la queue du chat qui ne s’en est toujours pas remis.

Lors de sa dernière visite, Delphine a décidé de vider mes placards (de réserves) et est venue m’apprendre outrée, que j’avais des bestioles dans l’un de deux-ci Diantre et fichtre bougre : pourvu que cela ne soit pas des charençons.

Je n’ai peut-être pas vécu les horreurs de la guerre, mais j’ai vécu l’attaque des charençons dans cet appartement, ayant acheté du tilleul en vrac chez le pharmacien qui était charançonné (le tilleul). C’est Mrs Bibelot qui m’a dit ce qu’était ce curieux petit insecte qui s’était répandu dans mes farines et tisanes diverses, en snobant la menthe. Le pharmacien ne s’en est pas remis non plus car tout son stock était effectivement charançonné : perte sèche pour lui et remboursement immédiat du tilleul sans dommages et intérêts rapport à ma farine blanche, de blé noir, de pois chiche et de maïs, perdue à jamais.

Depuis je désinsectise à mort et je n’achète plus de tisane en vrac : c’est toujours ça d’économisé.

J’ai donc vidé tous mes placards, tout nettoyé, inspecté à la loupe mes réserves… Rien à redire. J’ai tout jeté quand même, on ne sait jamais. J’ai vidé 4 bombes d’insecticide acheté en gros, par 12 dès l’annonce de Delphine, dans toute ma cuisine, gaines d’aération comprises. Le chat a disparu pendant 4 heures et j’ai toussé comme une malade (d’où la photo car j’avais mis un masque).

Hors donc diable et que diantre, rentrant ce soir du boulot, que vois-je tremblottant sur l’évier sous mes yeux éberlués : 3 insectes pas très en forme, mais bon, 3 insectes tout de même, les mêmes. Impossible de savoir ce que c’est. C’est tout petit, noir. Ce ne sont pas des cafards j’en suis certaine. Je noie les mourants dans l’évier et en avant pour un coup de bombe, nom de d’là !

Puis je m’installe à l’ordi et tout à coup que vois-je passer sous mes yeux toujours éberlués : un petit truc noir qui se pose sur ma main et hop, rentre ses ailes. Donc la bestiole a des ailes et elle vole vite. Elle vient sans doute de l’extérieur, du petit bois lonlère et tralala.

J’ai peur. J’ai très peur. Qu’est-ce que c’est que cette toute petite bête ? (une bête à bon dieu c’est 8 fois  plus gros, c’est dire) qui vole ? S’installe sur mon évier (pour les placards rien à redire, ils sont vernissés d’insecticides) ? M’atterrit sur la main ?

Et si l’insecticide l’attirait ? J’imagine des hordes vrombissantes s’engouffrant via la porte fenêtre de ma cuisine, dès que j’empoigne une bombe. J’imagine des armées volantes d’IVNI frémissantes de joie à l’odeur de la pulvérisation, se passant le mot et se précipitant chez moi. Pour me trouver raide morte. Car l’insecticide j’ai la touxeuse impression que ça n’est pas très bon pour les humains non plus. D’ailleurs Diabolos déteste autant que moi et il miaule à tout va dès qu’il me voit empoigner la bombe (j’ai fait un nouvel achat en gros de 12 bombes contre insectes volants qui sont eux identifiés…).

C’est quand qu’il gèle que je referme la fenêtre sans regrets ? Et quand je le dis que la vie n’est… (vous aurez le droit de piocher dans votre nutella si vous trouvez la fin de la phrase)