Les grandes décisions…

Les_grandes_d_cisions_53273203Les grandes décisions se prennent rapidement voire même pire encore. C’est cette capacité à prendre de grandes décisions qui distingue le fin stratège de celui qui eusse mieux fait de ne pas faire l’école militaire et de rester chez lui à cultiver l’asperge (j’aime bien les asperges, avec de la sauce hollandaise de préférence).

On peut passer des heures à hésiter pour des trucs idiots (j’aime bien les trucs idiots).

  • Je prends la robe noire ou la bleu marine ? (finalement les deux, le commerçant lassé nous faisant une ristourne de 50 % sur la deuxième, ce qui fait que c’était une affaire à ne pas louper)

  • Je mets mes chaussures à haut talon quitte à faire trop vedette des années 50, où les chaussures de chaisière qui seront divines et pleine de contraste avec le reste ?

  • Je mets de l’essence dans la voiture qui broute ou ça peut attendre ?

  • J’écris au fisc ou je fais la morte en lui envoyant mon attestation de don d’organes ?

  • Je me lève et je vais bosser ou je téléphone que j’ai la peste et que j’attends le SAMU ?

  • Je fais un gigot où une blanquette ? Tarte aux pommes ou fondant aux poires ? Avec ou sans fromage ? Salade ou pas ? (la vie n’est qu’un long calvaire)

Mon avant dernière grande décision, a été de flanquer Charles Hubert mon deuxième ex mari à la porte. Je n’ai pas envie de passer pour une mégère et je m’en vas vous expliquer pourquoi (ne vous endormez pas, merci, parce qu’après il y a ma dernière grande décision qui compte pour moi).

Je suis tombée amoureuse de Charles Hubert étant en pleine recomposition de mon moi existentiel (traduisez : elle n’allait pas bien la pauvre et elle ne s’en rendait pas compte), et lui ayant une double personnalité (cela porte un nom, mais Delphine n’est pas là pour me l’épeler ce nom en « phrène » précédé de « schyzo ». Rien n’est plus dangereux qu’un réel « phrène » doublé d’un maniaco dépressif qui cache bien son jeu (c’est normal, cela fait partie des symptômes, donc, méfiance…). Seulement le problème c’est qu’il avait l’air bien, encore que chez lui ce soit le bordel comme personne ne peut l’imaginer (j’aurais dû partir en courant, je ferai un post sur nos instincts de survie qu’il faut suivre absolument). Excepté le bordel, j’avais l’impression d’avoir rencontré l’homme qu’il me fallait (les filles si vous ricanez, je vous flanque une tarte, je suis tout de même votre mère !)

Nous voulions un enfant (j’aurais bien aimé avoir encore une fille et pourquoi pas encore une autre fille, je pense que je ne m’en serais jamais lassée…). Lui, voulait un gosse. Quand il m’a demandé ma main, je lui ai quand même précisé que passé 40 ans on ne concevait pas et ne chiait pas un chiard aussi facilement qu’à 26, âge limite où j’avais accouché de Delphine en espérant bien lui faire une petite soeur (une fille de plus, Albert s’est dégonflé, je le hais).

Bref. Charles Hubert avait méprisé cet avis pourtant réel, décidé que de fonder un couple était sa seule raison de vivre, qu’il s’en fichait d’avoir ou non un gosse et comme une idiote sorcière, j’ai dit « oui ». Parce que moi je ne sais pas ce que c’est que de se mentir à soi-même… (sauf quand j’ai voulu croire encore qu’il n’était pas fou, pendant environ un an, vous oubliez tout de suite).

Depuis donc un an, il était odieux, parce qu’il était au chômage et je ne savais pas ce que c’était MOI que de toucher les assedics (siiiiiiii). Depuis un mois et demi il était odieux puissance 20, à vouloir partir aux USA faire un reportage photo TOUT SEUL (alors qu’il n’envisageait pas de passer une soirée sans moi, avant un certain soir où il avait loupé le dernier train devant le ramener de Paris), à me faire des crises perpétuellement, hurlant parce que j’avais acheté une pizza et qu’il était assez grand pour se nourrir tout seul…. Il me cherchait continuellement, cherchait le conflit.  L’enfer qui suivait une sale période… J’étais au bord du gouffre, non décidée à ce que cela continue trop longtemps (ça il ne l’a pas senti) et j’ai fait un grand pas un avant un beau jour (sauf que du coup j’ai rebondi sur un gros matelas posé au fond par mon ange gardien).

Vacances pourries. Malade à crever (je suis sûre qu’il m’avait donné de l’arsenic ce rat et je ne rigole même pas, vu son indifférence narquoise aux urgences. Il attendait ma fin et l’usufruit de l’appartement, ignorant qu’il m’avait fait tellement chier que j’avais annulé le tout au dernier vivant parce que je n’étais pas QUE conne), temps de merde, je décide un beau soir devant une promo internet, de partir en Egypte pendant ma dernière semaine de congés. Lui n’était pas libre, ayant trouvé un CDD, et je propose à ma méchante de l’emmener détestant être seule et Delphine ayant connu l’Egypte pour sa majorité, avec Albert (et n’étant pas libre, sinon quel calvaire de choisir).

La méchante hésite 15 secondes « je ne sais pas, il faut que je réfléchisse, OK« . Je réserve le voyage le mercredi pour départ le samedi. Charles Hubert ravi « tu vois que les voyages c’est ce qu’il faut, tu ne pourras pas t’opposer à ce que j’aille faire mon reportage photo aux USA… ». Prends moi pour une conne, on en reparlera… (et quand on commence comme cela c’est mauvais signe, je vous le dis, surtout quand on a annulé son tout au dernier vivant (en fait je voulais tout pour mes filles))

Le lendemain soir, attendant des nouvelles du Tour opérator devant confirmer le voyage, je me prends un mail en pleine tronche, d’une américaine appelant Charles Hubert « mon chéri », et ravie qu’il puisse venir la voir en octobre vu « que ton femme parte toute seule peut-être avec sa amant en Egypte ». J’ai eu un petit choc devant cette grammaire désastreuse.

Charles Hubert s’est pris un aller et retour en rentrant, et je n’aurais jamais cru que je pourrais giffler un adulte un jour. Mais devant son oeil torve, alors qu’il traitait « sa correspondante américaine, oui j’ai oublié de te parler d’elle » de folle « ce n’est pas de ma faute si elle m’appelle mon chéri ! cette folle », alors qu’ils n’avaient fait que s’écrire et se répondre et que j’avais donc pu tout lire, je n’ai pas pu résister… J’en ai gardé un bleu dans le creux de la paume pendant 3 semaines (lui rien, il y a un dieu pour les cons)…

Oui j’avais tout lu. Qu’il n’avait pas fait que louper son train. Qu’il était triste depuis qu’elle était partie. Qu’il allait me pourrir la vie et me pousser au suicide pour hériter. Qu’il était fou d’elle, qu’il arrivait pour lui faire beaucoup d’enfants dans une petite maison dans la prairie, etc… Je pense que beaucoup me comprendront (même les hommes).

Je partais tout de même le lendemain avec la méchante, un peu sciée quand même, ne voulant rien faire dans l’urgence car j’aurais fait n’importe quoi (me tirer en lui laissant MON appart). La grande décision je l’ai prise en revenant (après avoir un petit peu cogité, on le comprendra, et merci à la méchante pour ses silences pendant que je soliloquais), en le retrouvant même pas piteux et déconfit, de retour d’Amstermam où il était parti en reportage photos juste pour mon retour… Dépité tout de même que son petit mot sur le bureau « je suis parti à Amsterdam pour le WE, reprenons un nouvel élan, on en parle lundi », ne m’ait pas satisfaite (les femmes, c’est compliqué, tu es vraiment chiante !). Il a cru bon de préciser « je veux un enfant, j’en ferai un à une non stérile et tu ne pourras que t’incliner et l’accepter ». D’où mon « tu as 2 heures pour partir ou je flanque ta garde robe par la fenêtre ». Comme j’avais pris, très classique, le rouleau à patisserie (il faisait quand même 20 cm de plus que moi et les kg qui vont avec), il s’est exécuté en soupirant : ces femmes toutes des mégères ! (et lui pas con de donner la boite mail commune à sa copine !) et s’en est retourné chez sa mère en attendant que ça me passe.

Sauf que cela ne m’est pas passé. Il ne s’en est toujours pas remis (tout en ayant effectivement fait un gosse à n’importe qui) mais je m’en fous, je plains seulement le gamin et la mère, moyen, parce que j’en ai d’autres à plaindre avant (dont moi qui viens de fêter les 22 ans de sa cadette).

Les grandes décisions se prenent rapidement, et elles ne sont grandes que si l’on persiste et signe. Ne jamais revenir en arrière, telle est ma devise !
(même si 8 jours après on a l’impression que l’on va crever : ça passe !)

Donc ce soir j’ai pris une grande décision en 3 secondes et c’est absolument magnifique.

Surtout pour qui sait ou a deviné ma haine du shopping (oui Hélène je sais, je mérite les mines de sel de bain et tout ce qui va avec, mais c’est comme cela, je déteste faire du shopping).

Depuis ce matin j’en avais un peu marre de toujours porter les mêmes fringues. Non pas que je sois jalouse des pin up de mon boulot. Non, marre d’avoir envie d’un « slim ». J’adore et j’attendais que la mode revienne et ça me va super bien en plus, donc cela me manquait. Marre de bosser pour le percepteur et le syndic. Marre que le banquier me téléphone GENTIMENT en me précisant qu’à la vue de mes relevés de compte il sait bien que je n’abuse pas mais que… Marre tout court. Je voulais tout à coup un slim noir et un pull allant avec, et ne pas me crever le tempérament 47 semaines par an pour une facture de robinet de radiateur que le syndic veut que je change (je m’y oppose, la position ouverte/bloquée me convenant parfaitement) uniquement.

En fait cela me taquinait depuis environ 2 mois

Et là je sors du boulot, je prends la file du milieu pour rentrer chez moi, et tout à coup, en 2 secondes, je décide de prendre la file de droite qui mène à la RN10 et à plein de boutiques, au lieu de prendre la file de gauche qui passe par la campagne et un salon de toilettage pour chiens… Bon OK j’ai bien emmerdé 3 vendeuses et ruiné ma carte bleue, mais bon une fois tous les 18 mois, on me pardonnera…

En tous cas, j’ai pris cette décision en 3 secondes, et je ne suis pas lâchement rentrée chez moi par la RN 10. Non j’avais pris ma décision, et je m’y suis tenue et j’ai acheté plein de trucs !!!!! Parce que depuis deux mois je n’arrêtais pas de me dire dès 15 heures « je vais m’acheter des fringues » (mollo maxi sur la motivation). Et je prenais la bonne direction pour finir par faire celle qui rentrait chez elle et qui testait si ce n’était pas plus rapide la RN 10 que les chemins dans la forêt… Quand j’ai trop mûri ma décision, le fruit est pourri… Surtout quand je dois faire du shopping…

Comment que je suis fière de moi (encouragez moi pour les chaussures, c’est un calvaire pour moi…)

Mais je persiste : LES GRANDES DECISIONS SE PRENNENT RAPIDEMENT !

Et vous, vous avez déjà pris de grandes décisions en deux coups de cuillère à pot ?
(quelles qu’elles soient ? (pour la majorité aller faire du shopping ne compte pas…))

Le miroir de la femme – Nouvelle rubrique

Le_miroir_de_la_femme_001 J’ouvre une nouvelle rubrique, forcément diabolique…

Je sais ce n’est pas très lisible… Mais j’ai retrouvé, jour de rangement oblige, un merveilleux magazine que m’a donné la mère de Mrs Bibelot, et j’en frémis d’émotion d’avoir tout relu en rigolant souvent et en pensant à elle (du coup j’ai arrêté de ranger, mais il y a des priorités et vous me comprendrez…)

Que Dieu l’ait en sa sainte garde ma grand mère, que je la retrouve un jour dans toute sa beauté, avec toute sa tête… Mais que je l’aime pour qu’elle m’ait confié cette merveille, en plus de tout l’amour qu’elle a pu me donner (tout de même et en priorité).

Elle avait ce magasine et me l’a donné pour que je le garde en sentant à une époque vacillante  « qu’on » (son mari) pouvait le jeter. Le garder je l’ai fait, ainsi que son livre de 1948 sur les conseils de beauté de la rédactrice de ELLE (autre rubrique à venir, Hélène va se pendre en lisant les conseils, ce que je ne souhaite pas, mais bon, il y a de quoi !).

Je viens de relire cette merveille et j’ouvre une nouvelle rubrique « le miroir de la femme ». Vous y retrouverez des scans du magazine et le recopiage des articles illisibles, mais comme je tape comme l’éclair, ne me remerciez pas, je fais cela les doigts dans le nez, c’est confortable sur un clavier….

Ce magazine c’est un résumé de la vie des femmes au travers les âges, comme si ELLE avait été publié depuis la préhistoire, avec ses conseils beauté, mode, cuisine, courrier du coeur, reportages sur les femmes en vue, etc…

Il me faut tout scanner, tout réécrire, mais je dois bien cela à toutes les femmes qui ont vécu leur vie depuis que l’homme (ce douillet) existe, et celles d’aujourd’hui, donc, cela va me prendre du temps. On va dire une rubrique par semaine au mieux.

Vous aurez donc droit au miroir de la femme de façon régulière sur ce blog et le droit de désapprouver (même si je n’ai pas l’intention du tout de lâcher mes rubriques habituelles dont mon dictionnaire pour lequel j’ai pris du retard… mais vous en prenez pour un bout de temps !).

Beaucoup de femmes là haut vont bien rire et être heureuses que l’on se souvienne d’elles.

Pour vous, en exclusivité, l’introduction à ce journal, daté de 1958 :

« L’accueil que l’on a bien voulu faire au Journal du Monde nous a incités à tenter une nouvelle expérience. Voici donc : le miroir de la femme.

De la préhistoire à nos jours, nous espérons cette fois vous montrer comment « elle » s’est habillée, comment « elle » s’est logée, comment « elle » a embelli le décor où se déroulait son existence : vous permettre de saluer dans leur nouveauté les petites et grandes inventions qui ont changé sa vie : vous faire partager ses joies et ses peines, ses enthousiames et ses déceptions.

Vous pourrez essayer ses recettes, comme si elles vous étaient proposées pour la première fois, appliquer les conseils qu’on lui a donnés en feignant d’ignorer qu’on les a depuis lors, redécouverts. Vous tenterez de trouver une solution à ses problèmes : ils ne seront pas plus difficiles à résoudre que les votres. En un mot vous vivrez réellement comme si vous aviez vécu si vous aviez vu le jour à une autre époque que la votre.

Nous nous flattons d’avoir essayé de vous offrir un ouvrage comme on n’en avait jamais fait jusqu’ici, qui rassemble côte à côte :

  • Des histoires du vêtement et de la mode, de la beauté, de l’ameublement, de la décoration, de la cuisine
  • Une analyse de la condition féminine à travers les âges
  • La vie des femmes célèbres
  • Un tableau général des moeurs etc…

Nous n’y sommes parvenus que parce que nous usons d’une méthode particulière : seule en effet la technique journalistique pouvait nous permettre de placer simultanément « époque par époque » la totalité de ces évènements sous vos yeux. Nous avons bien naturellement adapté l’esprit des quelques 50 magazines féminins qui se partagent votre faveur…

… Cette méthode n’entend pas se substituer à l’histoire traditionnelle. Nous pensons qu’elle y constitue une introdution commode, qu’elle en est une illustration claire. Elle porte en elle-même ses limites et ses privilèges : elle n’épuise jamais un sujet, mais il suffit qu’elle l’effleure pour lui donner aussitôt une réalité. Elle use d’un artifice pour restituer sa fraîcheur au passé, cependant elle ne nie par pour cela l’écoulement du temps : chaque évènement est daté par sa place dans la collection….

Cet ouvrage s’appelle « le miroir de la femme« . Sous cet angle le sujet pourrait à certains esprits sembler futile. Nous leur demandons de tenter l’aventure avec nous. Ils découvriront peut-être que la femme est à sa façon, elle aussi un miroir. Et que le monde s’y reflète

1958, l’année où je suis née…

La vie n’est pas qu’un long calvaire… et ce miroir est poilant, vraiment, et là je vais scier les filles qui n’ont jamais voulu le lire, et pourtant j’ai insisté (ces mères, quelle engeance !) (inutile du coup de vous précipiter dessus à votre prochaine visite, il est au coffre, et les scans bien planqués ! (hé hé hé, là je vous fais le rire sardonique du roman de gare)

A bientôt pour la préhistoire !

(PS : cette rubrique paraîtra surtout le WE (parfois même le dimanche, les règles étant faites pour être bafouées, surtout les miennes, par moi).

Pourquoi vous en parler en milieu de semaine ? parce que je suis une chieuse tout simplement et que votre vie se doit d’être un long calvaire

L'anniversaire de Delphine

Anniversaire_des_filles_57210832Comment cela a-t-il bien pu se passer ?

J’aurais pu être répandue de chagrin devant-le-temps-qui-passe, mais tout le monde était derrière moi à me soutenir, et je vous aime tous, chers lecteurs pour votre soutien inconditionnel et vos messages d’affection.

Je recevais pour la première fois depuis longtemps et comme à l’ordinaire, j’ai fais un rêve horrible dans la nuit du vendredi au samedi. C’est le rêve classique quand je reçois (que celle qui ne le fait jamais me jette le premier balai, s’il n’y a pas de témoin je me fais hospitaliser d’urgence pour cause de détraquage majeur).

Je n’ai pas fait les courses (si pourtant !), l’appartement ressemble à Berlin en mai 45, je déambule morose en tenue horrible, et je sais que tout le monde se pointe dans une heure tout en étant incapable de bouger le petit doigt. C’est le cauchemar quand je reçois. Je me réveille et je replonge dedans…

Moralité, les courses faites vendredi soir pour environ 70 SDF, j’ai sauté du lit le samedi matin plus tôt que quand je vais bosser, c’est dire comme cela me traumatise de recevoir, parce qu’en semaine à 6 H 30 je dors à fond.

Le chat n’a absolument pas supporté mon irruption dans la cuisine genre « cela doit ressembler à un laboratoire pour ce soir » à une heure indécente, il est arrivé tout frippé en se demandant si la guerre était déclaré, du coup il avait faim et dans ces cas là il est insupportable (donc tous les matins). Il m’a pourri la vie pendant que je rangeais tout et passait les sanitaires à l’HCl (l’eau est calcaire chez moi c’est une horreur, le Viakal n’y peut rien)

J’ai tout fait bien comme il faut. Moralité à 14 H 30 tout était fin prêt et j’avais même poussé les meubles pour faire de la place sans une aide masculine. Je me sentais toute bête ; j’aurais pu dormir 3 heures de plus…

Les filles m’ont appelée pour me préciser qu’elles arrivaient dans l’après midi. A 18 H 30 pétantes, elles étaient là. Delphine avec son sac de linge à laver, Pulchérie avec de quoi faire un cake salé aux olives, mais vu ce qu’il y avait dans le frigo et ailleurs, elle a décrété que son cake pouvait attendre un jour meilleur.

Elles se sont ruées sur l’ordi, Pulchérie pour mettre de la musique qui tienne la route (excellente je dois dire), Delphine pour scanner sa carte d’étudiante et m’envoyer le scan au boulot pour des raisons qui n’intéressent personne). On a un peu « causé » (mais tellement peu que ça ne vaut pas la peine d’en parler).

Et puis la cousiiiinnnne est arrivée et les trois filles ont pris les choses en main. Réquisition de la vaisselle de mon arrière grand mère, découpage des saucissons (obligatoires), et dans quoi je vais mettre la moutarde pour tes 4 kg de mini saucisses ? (elles ont trouvé). Et puis on sort tout pour le buffet et maman-t’es-folle-on ne mangera jamais tout cela (exact).

Gendre n° 1 et 2 sont arrivés tardivement, travaillant le samedi, guettés par les plus petits des cousins qui attendaient gendre n° 2 avec impatience (à l’arrivée : sur une chaise style enfant sage j’attends le nouveau). Ils m’ont déçue : je comptais sur eux pour écluser le buffet et ils m’en ont laissé : on ne peut compter sur personne !

Il y a eu de pauvres malheureux coincés au milieu des femmes (ma mère, moi, les filles, la cousine, ma soeur) qui ont changé de place parce qu’on respirait mieux dans le secteur masculin au moment où l’on s’est mis à parler d’accouchement.

Il y a eu des chansons chantées par tout le monde, radio blog de Pulchérie oblige, les 22 bougies pour Delphine, allumée par son amoureux, du bordel partout, des restes pour le lendemain en over dose, et un petit mal aux cheveux : le ménage c’est très mauvais pour la santé !

Pourtant les filles et les gendres sont repartis de bonne heure, genre 3 H 15 du matin, c’est l’heure où l’on commence à vivre. La cousiiinnne restait dormir chez moi, du coup on a parlotté (quelle honte !)

Dimanche a été difficile surtout pour Delphine qui avait oublié sa lessive à faire et a réquisitionné la machine à laver de Mrs Bibelot ! Moi j’ai rangé en rentrant chez moi en me demandant où était le plumard et en me disant que ce n’était pas raisonnable. On a essayé de terminer les restes chez les grands parents qui en ont pour quelques jours les malheureux : mais bon quand on est grands parents on assume. Ils peuvent congeler (et moi aussi, on ne sait jamais, dès fois qu’il y ait une guerre…)

Et qui dira que la vie n’est qu’un long calvaire ? (oui je sais, c’est de moi, et c’est ce que je me suis dit en rangeant tout dimanche, en rentrant avec la migraine de chez mes parents, la campagne ce n’est pas possible, c’est mortel pour les sinus…)

Les filles ça cause !

Fille_faisant_chut_53272481Albert était plutôt bavard pour un homme, sauf quand il s’agissait d’aborder les problèmes graves qui le rendaient autiste (donc on ne parlait pas de sa famille qui a farpaitement réussi à nous séparer, on tire son chapeau à la famille d’Albert qui est hélas aussi la moitié de la famille des filles).

Pulchérie avec son hérédité (vu que je cause aussi, il me faut être honnête je suis une vraie pie) ne pouvait que parler bien et tôt, ce qu’elle fit, son premier aheuu aheu aheu émouvant ayant eu lieu alors qu’elle avait juste 1 mois et venait de faire sa première nuit. En fait elle saluait sa grand mère à qui elle avait fait un beau sourire en plus, avec 5 mois d’avance vu que les enfants ne sourient soit-disant pas vraiment avant 6 mois (…).

Alors qu’elle avait 9 mois, la pédiatre indiqua en gras et souligné dans le carnet de santé « charabia développé » ce qui était exact et apparement rare. C’était structuré même si on ne comprenait rien, et en plus elle mettait le ton : donc on était informés qu’elle n’était pas d’accord, elle contestait déjà.

A 12 mois elle se faisait comprendre (de la famille, ne pas compter sur un inconnu ne la pratiquant pas, pour tout saisir à part « non » et « aplou » avec coup dans la cuillère pour moucheter le méchant gaveur). A 18 mois elle tenait des conversations et pouvait se perdre, encore que je pense que la police aurait eu du mal à comprendre ce que voulais dire « pussérieabewon ». Mais à la manière dont elle disait « pipiiiiii » un chinois l’eut comprise.

Je travaillais à mi temps et Jean Poirotte et Mrs Bibelot se faisaient une joie de la faire parler le matin, son père et moi également, le soir. L’après midi elle dormait et ingurgitait le français pendant que je faisais avec joie ménage et repassage. Le robinet était ouvert : impossible de le refermer un jour l’illustration étant 100 % mensongère.

Delphine débuta également avec un certain charabia, mais elle était plus sérieuse que sa soeur, moins expansive petite et moins turbulente (ouf !). Elle ingurgita bien les mots nécessaires à sa survie « a faim » « a foif » « encore » « a plou » « bisous » et pour le reste charabiata très longtemps étant comprise par sa soeur qui faisait la traductrice même pas indulgente.

« Ayaoutouateau » répété 3 fois et Pulchérie s’indignait « mais maman elle te demande un gâteau ! ». Delphine était en admiration devant sa soeur et répétait… toutes les fins de phrase. J’ai encore un enregistrement de Pulchérie chantant avec sa soeur chantant à ses côtés et ne prononçant que la fin, mais avec conviction.

Puis Delphine sut enfin parler et là tout fut perdu fort l’honneur car elles causaient à longueur de temps Pulchérie n’étant plus dans l’obligation de faire la conversation pour deux, et même la nuit parfois dans leur sommeil. Le soir c’était à qui se glisserait dans la chambre de l’autre. Même pas discret. Un bourdonnement effréné me parvenait de l’étage après le départ d’Albert. Quand je m’indignais on me répondait « on parlotte ! » parlotter étant moins grave que bavarder pour elles.

Bien évidemment quand elles jouaient c’était les « je t’aurais dit » « tu m’aurais répondu » et « d’accord » en avant la parlotte infernale répétée donc deux fois (préliminaires du jeu, jeu en action).

Puis vinrent les blablabla blablabli dans le téléphone et toujours les parlottes du soir. Ma chambre étant devenue contigüe à la leur suite à des déménagements intempestifs, j’avais parfois l’impression d’entendre des tchou tchou tchou à longueur de temps et j’étais obligée de me gendarmer quand je voulais dormir, ne souhaitant pas rêver particulièrement aux locomotives à vapeur de mon enfance.

Fort heureusement quand elles viennent, que leur cousine est là, ou d’autres femmes de la famille, dans toutes les réunions de famille, nous savons toutes, suivre plusieurs conversations à la fois. Je ne sais pas comment font les hommes ces autistes du langage pour supporter nos bavardages intempestifs (ils s’isolent dans leur coin, et l’on peut constater des glissements de mâles vers l’autre bout de la pièce)… Même moi parfois, j’ai du mal quand elles sont là toutes les deux (j’ai perdu l’habitude) à rattraper le temps perdu avec leur vieille maman. C’est qu’on ne se voit pas si souvent (vive le téléphone, mais faut voir la trombine de la douloureuse et l’air mécontent du banquier qui pointe France Télécom).

Bon les filles ça cause et ce n’est pas un calvaire : faut s’exprimer dans la vie…

Quand que j'étais petite…

Et_moi_dans_tout__a_tlp753093Et moi dans cette famille, qui suis-je en dehors de la mère de filles un peu originales et délurées ? Ex femme de ? Fille de ? Petite fille de ? Amie de ? Secrétaire dans une PME ? Et mon MOI ? Il devient quoi ?

Je suis née en 1958. Ce n’était plus tout à fait le baby boom, mais c’était juste 13 ans après la dernière guerre mondiale qui rôdait encore.

En 1968 quand le raz de marée de la révolution passat sur la France, mes parents furent imperméables aux diktats issus de la flambée soixante huitarde, pour un temps. J’avais déjà 10 ans et eux le temps de s’adapter jusqu’à l’adolescence… (ce qu’ils firent contraints et forcés et pourtant nous les jeunes de 10 ans en 1968 étions très moyennement révoltés. D’accord nos aînés étaient passés là, mais ils nous semblaient un peu martiens…)

Mes parents étaient modernes pour leur époque mais tout de même il y avait certaines limites à ne pas franchir. En mai 68 j’étais simple écolière se préparant à entrer au collège que l’on appelait « lycée » en souvenir de l’époque où il fallait passer un examen pour rentrer en sixième.

Aucune mère n’aurait mis de pantalon à sa fille pour aller à l’école, même si comme la mienne, elle avait défié ses propres parents en portant « des jeans » noirs de préférence et bien serrés, ou bien des shorts ras du cul à faire frémir son arrière grand mère (ce qu’elle ne manquait pas de faire). On mettait des jupes et de grosses chaussettes et la preuve est faite qu’on ne s’enrhumme pas pour cause de jambes mal couvertes. Au pire on mettait un collant en laine. Par moins 10° la mère pouvait se résigner à nous mettre un pantalon par dessus le collant et à nous voir expulsées de la classe. Dans le cas contraire, les autres filles, cuisses gelées nous tournaient autour pendant la récréation en criant « oh le garçon, oh le garçon ». La honte. On signifiait donc à maman que le pantalon c’était hors de question. Sauf qu’on n’avait pas trop le choix.

Personne ne nous demandait notre avis sur notre habillement. On s’habillait comme maman l’avait décidé et sans aucune idée de la ramener même si on trouvait la tenue tarte. Idem on donnait peu notre avis pendant les achats et on nous le demandait rarement, sauf les grand mères gâteaux. Celles qui s’habillaient à leur gré « tournaient mal ». La blouse fut obligatoire, jusqu’en mai 68 où elle fut abolie des écoles, collèges et lycées (j’y coupais donc en entrant en sixième avec un an d’avance, perdue dans ce collège mixte et maudissant cette foutue avance qui m’avait fait perdre toutes mes copines). C’était pourtant un truc bien pratique, qui évitait de tacher ses vêtements d’encre (et qui mettait tout le monde sur le même plan social). Pas le choix de toutes manières quand elle était de rigueur : pas de blouse = expulsion : c’est beau la liberté !

Pour apprendre à écrire c’était : porte plumes avec plumes multiples suivant les écritures demandées par la maitresse (pour les filles séparées des garçons en primaire, qui eux avaient des maîtres.  – Complètement débile d’ailleurs parce que la maternelle était déjà mixte). Donc encriers à remplir et écriture soignée (et parfois éclaboussures). Le stylo plume était toléré (avec réprobation) à partir de la 6ème et le bic interdit formellement sous peine de galères ou de terminer sur l’échafaud qui fonctionnait toujours. Le feutre ne devait pas exister : je n’ai pas souvenir qu’il ait été interdit, c’est un signe (engin du diable)…

Nos mères n’ayant pas de lave linge mais se coltinant tout à la lessiveuse, la blouse permettait de protéger les vêtements de jets d’encre ou de taches de confiture. Le goûter se résumait en effet à tartines de confiture (généralement sans beurre qui fait couler la confiture en imperméabilisant le pain), tartines de fromage ou de saindoux salé (le premier(ère) qui se fait une tartine de saindoux salé pour goûter aura droit à une chanson de Dorothée….) C’était délicieux. J’ai vu l’apparition du choco BN que ma mère méprisait (dépense inutile quand on peut faire pain + un barre de chocolat noir). Pour le petit déjeuner c’était café au lait, ou quand les parents y étaient opposés comme les miens car maman était en avance sur son temps et très diététique, du babania qu’il fallait cuire. Nos mères se sont ruées sur le Nesquik instantané à son arrivée, je me suis ruée sur le retour du banania à l’ancienne quand il est revenu…

Les réfrigérateurs étaient rares (on commençait à dire « frigo » rapport au frigidaire qui est une marque). Les courses étaient faites tous les jours et on faisait bouillir le lait scrupuleusement. La télévision était quasi introuvable, (en noir et blanc avec une seule chaîne), les téléphones encore plus. Si papa avait une voiture il avait toute la place pour se garer, et en dévalant la route en patins à roulettes qui sciaient les chevilles avec leurs courroies, on pestait contre ces maudites voitures… Car on jouait beaucoup dehors (maman souriait et appelait cela « le sirop de la rue » cette attirance que nous avions pour le « dehors »), dès qu’il faisait beau. Sinon on lisait. Bibliothèque rose, puis verte, puis rouge et or, rouge et or Dauphine… Nos parents vérifiaient que c’était « de notre âge » et se coltinaient nos futures lectures. Sinon ils nous sélectionnaient de leurs vieux livres à eux, bibliothèque verte de l’époque qui vaut une fortune aujourdh’ui.

Les enfants étaient tous propres à 18 mois maxi (ils n’avaient pas de problèmes à maîtriser leurs sphincters comme maintenant). Quand on lave des couches en tissu à la main ou à la lessiveuse, cela motive pour que l’enfant soit propre. La maman travaillait rarement et s’occupait de sa marmaille (la contraception ne fut légalisée qu’en 1969 et eut du mal à percer), qui dépassait généralement 2 enfants sans que cela ne choque personne.

L’instituteur avait parole d’évangile. Rentrer avec une mention en rouge dans la marge d’un cahier, c’était s’exposer aux foudres paternelles ou maternelles, voire avec de la chance comme moi, les deux. Et les parents de mauvais élèves se rendaient tête basse affronter le maître ou la maîtresse. Dans les petits village l’instituteur était d’ailleurs automatiquement secrétaire de mairie ce qui posait un homme ou une femme.

Le feutre n’existait donc pas (là je remonte avant l’âge de pierre). On faisait des fresques murales avec des crayons de couleur (ben oui on faisait aussi des bêtises).

Et quand on arrivait à un certain âge, maman acceptait à contrecoeur que l’on troque couettes et nattes pour la queue de cheval des « grandes » et nous achetait la gabardine de rigueur. Tout le monde savait que l’on rentrait dans le monde des grands, bien surveillées tout de même par les parents… Allaient se pointer bientôt les mâles du secteur en pleine mue que papa appelait « les chiens qui vont venir pisser devant ma porte », (mon grand père préconisant la sortie d’un parapluie rouge pour les éloigner, ce qu’il regrettait visiblement de ne pas avoir fait (non pas qu’il ait des regrets, mais maman l’avait fait grand père un peu jeune, avec l’aide de papa, totalement désintéressée, s’entend…))…

A nous la belle vieQu’on étaient belles avec nos gabardines et nos queues de cheval de grandes ! Toute la vie devant nous, et que des espoirs !
(la fille de droite avait du bol : la frange c’était « mauvais genre »)

BON ANNIVERSAIRE DELPHINE !

Anniversaire_des_filles_57210832Delphine a eu  22 ans ce 12 octobre à 1 H 35 du matin… Pulchérie aura 25 ans le 18 décembre à 17 H 05…. (oui je sais c’est précis, mais le moment exact où l’on chie sa pastèque, on s’en souvient toute sa vie) (vous saurez ce que c’est que de chier une pastèque, je ne vous ai pas fait les naissances…)

Et là c’est tout bête mais je cafarde à mort (enfin presque) et je ne vois pas pourquoi je ne vous en ferais pas profiter. Vous n’êtes pas ici que pour rigoler, non mais sans blague ! (et puis en plus ce serait trop facile !).

Pour les filles l’anniversaire c’est super sympa parce qu’on fait la fête avec papa d’un côté et maman de l’autre, encore qu’atteindre le quart de siècle soit douloureux pour la grande (laissez moi rire et mes parents plus encore, c’est horrible dans ma têtes ils ont toujours 40 ans et moi 20…). Pour moi fêter l’anniversaire des filles, c’est désormais comme fêter celui de mes parents : il y en a deux qui tirent devant et deux qui poussent derrière et cela devient difficile. Plus de garde fou devant les parents. Quand je suis née j’avais les grands parents et des arrières grands parents devant, j’étais à l’abri. Maintenant je suis en deuxième ligne et je prends de la bouteille… Arrivera un beau jour  un chiard qui me poussera encore plus (et mes parents avec, tout le monde n’étant pas comme le père de Mrs Bibelot qui se croyait immortel, pensait connaître ses arrières arrières arrières petits enfants, et prenait à la banque des placements sur 20 ans à 85 ans pour en discuter à l’échéance)

Ce qu’il y a de terrible, ce sont les souvenirs si vivaces que l’on ne peut pas les vivre comme on l’aimerait. Généralement le cafard me prend 1 mois avant l’anniversaire. Donc pour Delphine dès le 12 septembre (si vous suivez j’étais en plein dedans depuis un petit moment !) je gamberge en revivant mon 9ème mois (le plus long !). Pour Pulchérie cela m’attrape le 18 novembre sur un ciel de traîne, pour le même motif, donc en toute logique dans la foulée, et en plus il y a les « fêtes » en perspective, qui n’en sont plus vraiment depuis qu’il manque trop de monde, qu’elles ne sont là qu’une année sur 4 (au mieux, je parle des filles) et que le père noël n’existe plus, ce que j’ai découvert en regardant Friends, ça m’a sciée et bouleversifiée.

Je me revois avec mon gros bidon, genre mongolfière en pleine ascension, épanouie, confiante pour la naissance (pour l’aînée seulement, pour la cadette, échaudée, j’avais fait aiguiser un couteau de chasse et scier un fusil par papa, pour menacer le personnel de la clinique en cas de non intervention de la péridurale dès que possible), tout bien prêt, heureuse et jeune, confiante en l’avenir. Et dès que Delphine me dit « dans un mois c’est mon anniversaire ! » (en rythme, faut connaître), clac, le couperet tombe. 22 ans aujourd’hui. Comment 20 ans de ma vie ont-ils pu se dissoudre de la sorte ? Je dis 20 parce que pour l’instant c’est 20… Dans 10 ans si je vous saoule toujours je dirai 30…

Je me revois quand on me l’a mise dans les bras, ignorant tout ce qu’il allait m’arriver (heureusement, je n’aurais eu que la force de la laisser choir par terre), et Pulchérie soudain très grande par rapport à sa soeur, venant rendre visite à la nouvelle venue dès 14 heures, et s’extasiant sur ses petits doigts et ses petits pieds et m’en voulant de l’abandonner pour quelques jours (en posant ses mains sur mon ventre en me demandant où diable était le bébé..). Je revis aussi la naissance de Pulchérie (dans la douleur comme dans la bible, et toute la salle d’accouchement poussant avec moi, leurs efforts étant 100 % négligeables). En fait, dès que j’attaque la naissance de Delphine, je me fais au passage celle de sa soeur, ce qui fait que je sais pourquoi le dernier trimestre de l’année + un mois (janvier c’est mortel) sont pour moi « maudits » (en plus beaucoup de disparus à cette époque là…). Non pas maudits parce que je les ai eues mes pupuces, j’en aurais bien pondu encore plusieurs (des filles surtout), mais parce que tout a passé trop vite…

Je revois les premiers sourires si merveilleux, les grosses larmes plein les yeux du chagrin à consoler absolument, les premiers aheuuu, les petits bras tendus vers maman tout le temps, le petit visage plein d’espoir levé vers moi parce qu’il fallait que je dise « vazy » et qu’elles me sachent derrière elles en comptant sur moi, le premier jour d’école, les premières grandes vacances quand elles pensaient en avoir terminé avec l’école définitivement « ben maman c’est les GRANDES vacances ». J’entends leurs petites voix (c’est fou la mémoire des voix), leurs questions, leurs discussions. Je les revois jouer et mettant le bazar partout, en me demandant des crèpes  à ma confiture et en riant avec le chien et le chat qui sont eux aussi partis… Je les revois plus grandes, causant, discutant avec moi de choses parfois graves. Je revis nos soirées de 3 filles seules à la maison où on écoutait de la musique choisie à l’unanimité en discutant des grands problèmes de la vie jusqu’à deux heures du matin en rigolant bien (ne jamais se laisser abattre). Tout cela m’attendait à leur naissance, et c’est déjà derrière moi… Elles croquent dans la pomme et moi j’attaque le trognon… (les mecs, restez à vos patates et à votre boeuf !)

Je me revois aussi, triste et anéantie, et pas à la hauteur pour elles à certaines périodes et je m’en veux toujours. (Si c’était à refaire je me shooterais au tranxène pour tenir le coup, mais à l’époque je ne voulais pô, il m’a fallu plonger un jour dans le 356ème dessous pour m’y résoudre, contrairement à ce qu’elles pensent, à contrecoeur). Elles étaient tristes et je n’y pouvais rien, sauf faire semblant et mettre ainsi un  pansement sur une blessure ouverte, donc je ne l’ai pas fait.

Leur enfance a passé tellement vite alors que la nôtre n’en finit pas de se traîner (c’est dingue, jusqu’à mes 16 ans, j’ai l’impression d’en avoir vécu 50)… Je cafarde un peu parce que forcément le temps a coulé trop vite… L’estuaire du fleuve se rapproche et j’ai perdu trop de temps. Sans le savoir. Je vous le dis mais cela ne sert à rien : on le sait toujours trop tard et c’est pour cela que l’on sait : parce qu’on ne peut pas remonter le cours du fleuve et que l’on comprend soudain où l’on est. On ne peut pas revivre le passé en en profitant plus (et j’ai tout fait pour en profiter), et en le changeant (pour pire peut-être). Je vous dis simplement : CARPE DIEM ! C’est VRAI, sauf qu’on nous l’apprend à un âge où l’on ne peut pas comprendre (mais on s’en souvient un jour).

Leurs bêtises et leurs disputes, leurs musiques et leurs fouillis, leurs bricolages, tout cela me manque, même si c’est aussi un plaisir d’avoir des enfants adultes.

Et je me dis qu’un jour j’aurais un petit fils ou une petite fille (ou alors les deux !) à qui j’apprendrai plein de trucs. A qui je ferai des crèpes. A qui je raconterai les bêtises de maman (et oui les filles c’est comme ça… vengeance…) et qui croira au père noël (certainement chez Albert, mais ça, je ne veux pas y penser).

Un jour je referai un sapin et une crèche, pour quelqu’un qui me demandera si j’ai connu Jules César, Charlemagne, Louis XIV… Je ferai un peu partie de la préhistoire pour un gamin qui découvrira que le téléphone portable n’existait pas quand j’étais petite, que mamie a vécu à la campagne avec des toilettes dans le fond du jardin, sans lecteur DVD et sans TV mais avec un « tourne disques ». Je lui raconterai à la bougie (c’est mieux, je couperai le compteur), qui étaient ses arrières grands parents, et les autres, que l’on mangeait bien quand j’étais petite. Et je lui apprendrai ce qu’est un cèpe ou un coprin chevelu, un chêne, un hêtre, un bouleau, et que mamie n’a pas d’anniversaire… (en lui rappelant celui de sa mère). En plus on jouera aux 7 familles avec Disney…

Bon je sais je suis nulle sur ce coup là, mais du 12 septembre au 1er janvier inclus, je broie souvent du noir (je m’en vas vous faire Noël avec allégresse promis, je vais vous tuer le mythe avec dérision)… Alors là je prend les devants… Surtout que cela fait 5 personnes qui me téléphonent pour me rappeler que :

L’anniversaire de Delphine (samedi 14 au soir grève de blog ce jour là) = buffet froid
= ne peut pas se faire sans salade vietnamienne que je réussis si bien alors on me remercie de ne pas l’oublier (je ne risque pas…) 

Et mon chagrin tout le monde s’en fout (qu’elle ait déjà 22 ans et que cela ait passé trop vite). Pas de bol, du coup, ça tombe sur vous, mais je ne peux pas toujours vous parler d’Albert…  D’un autre côté ma soeur commence son petit cafard avec mon neveu qui va avoir 9 ans, mais qu’elle horreur ! Comment le temps a-t-il pu passer si vite ? (je ricane in petto, mais ce n’est pas drôle)

La vie c’est aussi le temps trop vite passé, et en plus un big boss qui choisit un mauvais jour pour venir nous la pourrir encore plus !

Comme dirait Dom, il n’y a pas de hasard…

BON ANNIVERSAIRE MA CHERIE !

Pulchérie aura son tour le 18 décembre, z’êtes là pour en baver…

R comme Répartie

Rupture_53271575Il nous faut cultiver notre sens de la répartie. On n’est jamais assez protégées contre les contraintes de la vie qui n’est qu’un long calvaire, et l’esprit d’escalier ce n’est pas cool.

L’esprit d’escalier c’est se dire 5 heures après ou 8 jours après alors qu’on rumine : « j’aurais dû lui répondre ça et toc ! ». Trop tard pour la répartie fracassante qui est perdue à jamais, car téléphoner pour placer la phrase du siècle avec 8 jours de retard, cela fait débile moyen voire profond et en plus on rumine encore plus.

Au cas où Albert vous dit « je te quitte« , je vous donne des répliques qui tuent, à placer immédiatement avant d’aller chercher un mouchoir, vous aurez bien le temps de jouer la serpillère après son départ :

  • Super, ça tombe bien ! Tu l’as dit avant moi ! Tu es devin ? Oh comme je suis contente ! Du coup je t’aime à nouveau mon trésor ! Comment cela va être bien notre rupture !

  • Très drôle !

  • Chut, je regarde mon match on en reparlera après les tirs aux buts, ils jouent comme des crétins.

  • Tais toi j’ai sommeil ! Hein ? Je n’entends rien, j’ai mis mes boules quiesses

  • Bouge pas, j’appelle ta mère, tu vas lui expliquer, moi j’ai mal au crâne

  • On verra ça demain. Demain est un autre jour où tu pourras réfléchir enfin.

  • Tout de suite ou tu finis la crème renversée avant ?

  • Pour une femme j’espère

  • On ne parle pas la bouche pleine

  • C’est Charles Hubert qui va être content

  • Oui mon amour, moi aussi je t’aime

  • Je ne discuterais que quand tu auras retrouvé tes esprits, si tu en as encore, quoique j’ai des doutes sur le fait que tu en ais eu un jour, je t’explique…

  • Bourré à cette heure là ?

  • Papa n’attendais que ça, je l’appelle, tu m’excuse hein ?

  • Tu vois où ça mène d’abuser du Tranxène

  • Tu joues avec ta vie là…. (on ne pleure pas, on ouvre le tiroir et on sort un tranchoir légué par tante Hortense)

  • Répète un peu pour voir, j’ai peur d’avoir mal entendu (exclusivement avec un objet contondant à la main c’est mieux, merci tante Hortense)

  • Je déteste l’humour noir (avec un flingue c’est plus crédible, sinon un couteau tout bête peut faire l’affaire, toujours légué par Tante Hortense pour laquelle on comprend qu’elle ait terminé « vieille fille » (avec pleins de cadavres partout))

  • Trop tard : les bans sont publiés et ton compte a été débité par le traiteur

  • Toujours le mot pour rire, je t’adore mon chou d’amour adoré, et ton humoouuuur encore plus !

  • Tu m’as parlé ? Je ne comprends pas ce que tu me dis (chacun son tour na !)

  • Je NE COMPRENDS PAS CE QUE TU ME DIS ! (t’es bouché ou quoi ? Répête un peu pour voir !)

  • Moi aussi je vais te faire rire : je suis enceinte, ce sont des triplés prévus pour ton anniversaire.

  • Passes moi le sel s’il te plaît

  • Mmmmm. Tu disais ?

  • Tu pars où ? Fais gaffe le Liban c’est pas cool actuellement

  • Tu prends un Boeing pour où exactement ? Pas le 11 septembre j’espère !

  • N’importe quoi pour échapper à ton tour de vaisselle, vraiment tu n’es qu’un rat

  • Sors le chien avant, merci pour lui

  • Ca y est, je ne saurais jamais « qui donc a tué Harry »

  • Tu sens l’ail

  • Continue sur ce ton et je n’aurai aucun regret

  • En partant descends la poubelle pour une fois….

  • Tes valises sont faites ? Tu as 15 minutes… Non 10 finalement…

  • OK mais tu finis de monter les étagères avant

  • Je te laisse annoncer la grande nouvelle aux enfants, ils seront ravies…

  • Enfin !

Pour les répliques qui tuent globalement, je vous retrouve dans quelques temps…

A votre bon coeur !

A_votre_bon_coeur_53329433Je m’adresse ici au divin s’il existe, car pour renflouer mes comptes, j’ai trouvé un truc.

Je vais recevoir un euro (de vous bien sûr, car vous êtes divins !) pour toutes les fois où j’ai entendu prononcer phrases ou mots suivants :

  • Mamannnnnn !!! (0,5 euros finalement, ça ira)

  • Mamannnnnn t’es où ?

  • Allô maman ?

  • Maman elle m’embête !!!!

  • Oui ma chérie c’est moi

  • Oui ma puce c’est moi, je voulais savoir si tu pouvais emmener ta mère à Carrefour (c’était avant que Mrs Bibelot ne se décide à conduire)

  • Poussez madame, poussez, poussez, poussez ! (non sale con je suis venue faire un tarot, où sont les cartes ? – 5 euros car deux accouchements seulement, mais 5 euros par « poussez »)

  • C’est une angine rouge

  • C’est une angine blanche, décidément vous êtes une pro de l’angine (eh bien Thérèse, je suis RA-VIE)

  • C’est un effet secondaire du médicament, je ne sais plus quoi vous prescrire

  • Pourquoi tu ne change pas de voiture ? (une collègue très intelligente)

  • On va encore manger ? mais on a mangé hier !(Pulchérie indignée)

  • J’ai faim !  (Delphine n’importe quand)

  • Y’a quoi à la TV ce soir ? (Papa, Charles Hubert, Albert, Vincent, François Paul et les autres)

  • Tu regarde cette imbécillité ?

  • Qu’as-tu exactement contre le foot ? (c’est une imbécillité, ça te va ?)

  • Je ne retrouve pas… (la liste est trop longue)

  • Qu’as-tu fais de ?… (idem)

  • Pourrais-tu ?… (bis repetita)

  • Coraline ça vous dérangerait de ?… (je me lasse)

  • Bloquez moi les lignes je suis en réunion (tu parle il fume une clope dans son bureau en se buvant un petit café et en roupillant éventuellement)

  • MIAOOOUUUU

Et je vais également toucher 1 voire 2 euro pour toutes les fois où j’ai dû dire :

  • On verra
  • J’en parlerai à ton père d’abord
  • Mamaannnn !
  • Elle est où maman ?
  • Goûte avant de dire que tu n’aimes pas
  • Il y a le lave vaisselle à vider
  • Finis ton assiette
  • Les filles arrêtez de faire les zouaves
  • Je ne suis pas votre (ta) bonne
  • Moi aussi j’ai été petite et mes parents ne me croyaient pas non plus
  • Il me faudrait un rendez-vous d’urgence
  • Allô maman bobo…
  • Je n’ai pas tapé ton compte rendu il était illisible
  • Ah tu vois, même toi tu n’arrive même pas à te relire
  • Cherche tu trouveras
  • Tu connais un bon plombier par cher ?
  • Qu’est-ce que j’ai fait au ciel ?
  • Démarre andouille (à ma voiture quand il pleut, elle n’aime pas)
  • J’ai changé de nom, combien de fois faudra-t-il que je vous l’écrive ? (aux impôts, plus bouché on crève d’occlusion intestinale)

  • Trucmuche Truchon & Co bonjouuuuurrrr !

Si je fais pas fortune comme ça ! (merci de vos dons qui seront reversés intégralement sur mon compte)

C comme Cendrillon

Cendrillon_2Un petit coup de civilisation tordue en réédition !

Cendrillon est la malheureuse fille d’une femme morte trop tôt (comme dans Blanche Neige) et dont le père a eu la brillante idée de lui donner une seconde mère (cet innocent) en se remariant (quelle idée aussi de se remarier, je ne le dirai jamais assez, l’ayant fait, j’ai le droit de critiquer !) (et toujours comme dans Blanche Neige).

Le père défuncte juste après le remariage (comme dans Blanche Neige) (les femmes étant des veuves noires à tout le moins ou bien des mantes religieuses) et Cendrillon devient la bonne à tout faire d’une méchante belle-mère et de deux belles sœurs hideuses qui chantent faux comme on ne voit même pas dans Star Ac (contrairement à Blanche neige qui n’a pas de belles soeurs mais qui elle, chante divinement, comme on ne voit pas dans Star Ac).

Elle est belle et gentille, assistée par une troupe de souris (qui savent coudre elles) sympatiques et trognons, et habillées (via Disney, mais je suis une fan, je ne peux pas être parfaite), et sera récompensée par sa marraine la fée qui l’enverra au bal contre vents et marées. Naturellement le prince (toujours lui) succombera à son charme et remuera ciel et terre pour la retrouver. Heureusement pour lui elle a perdu sa chaussure, ce qui est un indice important vu qu’elle chausse du 32, et est un signe de noblesse évident (on oublie la mère de Charlemagne, la Berthe au grand pied) (un seul en plus : quelle horreur ! le grand chambellan se devant de trouver LE pied taillé 47).

Il est à noter une fois de plus, que de nos jours l’homme peut perdre le post it avec votre numéro de téléphone dessus et perdrait donc forcément votre chaussure (encore que cela soit plus volumineux qu’un post-it). Et que pour perdre une chaussure il faut le vouloir. Peut-on vraiment perdre une chaussure en espérant que l’homme (toujours lui !) aura sous la main un Grand Chambellan qui fait essayer La chaussure à toutes les femmes du royaume (ou de la république) ? Nous nous laissons aller à des élucubrations invraisemblables car nous sommes environ 4,5 millions à chausser du 38 et pour le 32 on espère que le prince ne donne pas dans les fillettes : c’est grave sinon et il faut alerter la presse en précisant nom, prénom et grade dans la principauté.

Je vous précise également, pour avoir tenté le charme, qu’aucun potiron ne se transformera en carrosse ou en Clio (j’étais plutôt partie sur la voiture, ne me voyant pas arriver au boulot avec un carrosse en forme de citrouille et 4 pur sangs à nourrir dans la journée). Et que transformer 4 souris en bonnes à tout faire, c’est du pipeau, je vous le dis (j’ai déformé le charme devant l’échec souris = pur sang (ça vaut du fric), mais ça ne marche pas plus que le coeur de boeuf (faut suivre). Bref, même une voiture en forme de citrouille, je prenais, mais basta ! Ces histoires c’est du pur délire…

Le syndrôme cendrillon c’est être particulièrement poire (tout en restant souriante, de bonne humeur, et jolie comme un coeur malgré les travaux ménagers (on rêve tout debout), en espérant qu’un jour un prince, toujours charmant, succombera à notre charme, à une pompe égarée, à notre gentillesse, à notre serviabilité et à notre sourire style « sourire à travers les larmes » pour lequel Maria Schell était très douée surtout dans « Gervaise » (je sais c’est un vieux film mais c’était la reine du sourire à travers les larmes).

La marraine fée étant introuvable sur le marché, faire l’impasse sur le chapitre du bal pour se sortir d’une solitude pesante et filer sur Meetic : aventure garantie (sans carrosse et sans pur sangs).

Ne pas oublier en plus que les hommes ont un faible pour les emmerdeuses et les garces, même les princes (surout eux d’ailleurs, habitués qu’ils sont à ce qu’on leur succombe pour un rien).

Et ne jamais oublier NON plus que la vie n’est qu’un long calvaire (d’un autre côté si vous souffrez du syndrôme Cendrillon, testez le syndrôme Blanche Neige dont je vous romprais la vue d’ici peu…) (à suivre : la Belle et la Bête, Riquet à la Houpe, La petite Sirène, et bien sûr une réactualisation de la Belle au bois dormant)

Les voisins de la campagne…

Voisines_57210797Avoir des voisins à la campagne, c’est le top du bonheur, tout le monde souhaitant vivre en bon voisinage. Desperate Housevives à côté c’est un rassemblement de serial killeuses.

Tout va bien se passer. On fera des barbecues de concert, des barbecues communs, chacun amenant quelque chose. Le voisin va nous expliquer comment il fait pour avoir une aussi belle pelouse et du coup on va lui prêter le taille haie et le dépanner en charbon de bois en cas de besoin, on se prendra le courrier quand on partira en vacances, on se gardera mutuellement le chat et le chien éventuellement, voire même les enfants, on sait vivre en civilisés que diantre !

Sauf que :

  • Le taille haie confié religieusement le samedi soir, le voisin décide de s’en servir le dimanche matin à 8 heures pétantes, ayant lu l’arrêté municipal précisant bien que tout moteur de tondeuse à gazon, taille haie ou autre, n’est autorisé le dimanche que de 8 H à 12 heures. Dans certains bleds c’est de 10 à 12, mais pas de bol, le maire est matinal, il a des vaches à traire à la main, comme dans l’ancien temps, et pour lui, 8 H c’est la grasse mat. Par contre pour le malheureux prêteur de taille haie, 8 heures le dimanche c’est l’heure où il se couche, ayant planché toute la nuit sur la réplication du virus Ebola (je ferai un post un jour sur le virus Ebola, je suis achement fortiche dessus…).

  • Le voisin a des mômes et nous pas (les nôtres sont grands, genre 25 et 22 ans), qu’il nous confie donc religieusement vu qu’on s’est proposés stupidement, un samedi après midi alors qu’on voulait tailler la haie. La tentation est trop grande de tailler les chiards qui sont infernaux et ont accroché une casserole à la queue du chat alors qu’on allait faire pipi. Ces malotros ne savent même pas dire « merci », mais juste « j’ai faim » et « il n’y a pas de cookies frais ? » et les parents s’incrustent chez Casto. Et on n’ose pas leur confier en retour les 25 ans de peur de passer pour des cinglés… (les jeunes étant volontaires pourtant pour jouer au crétinus maximus pendant 4 heures, c’est un plan super pour un samedi où il vase)

  • Un beau midi, on se sent nauséeux légèrement, car la veille au soir, qui tombait un vendredi, on a un peu abusé de la parlotte sur la réplication du virus Ebola, avec des amis sérieux venus discuter d’un problème sérieux. Et tout à coup, un délicieux relents de sardines grillées vient nous chatouiller les narines, car on est plein est par rapport au voisin à mômes et tailleur de haie matinal. Même le bouillon de légume et le comprimé qui fait « pshiiiit » ne passent pas… On ne peut même plus penser tranquille à des choses graves. Et la sardine s’incruste jusqu’au lendemain matin, froid c’est divin.

  • On sait pourquoi sa pelouse est splendide, ses 6 bergers allemands c….. dessus à longueur de journée, c’est de l’engrais à pas cher et du parfum garanti, dans la mesure où les clebs adorent la haie, et également c’est du bruit à moindre frais car…

  • Les chiens du voisin aboient pour un oui ou pour un non et ce, jour et nuit. Un chat qui passe (le nôtre) les déstabilise, ainsi qu’une voiture, un môme qui piaille, un scooter, un planeur, ou une sonnerie de téléphone dans le bas du village. Par contre la nuit où l’on vous pique votre voiture, ils dorment et ne donnent pas l’alerte.

  • En fait et cela arrive, le voisin n’a pas de chiens, mais 3 brebis pour tondre sa pelouse et c’est fou ce que ça fait du bruit ces animaux là, sans parler du crottin (authentique, et il a fallu se farcir le bruit de la construction de la bergerie car une brebis n’est pas à confondre avec un Shetland qui vit dehors).

  • Ses invités se garent n’importe où, et surtout devant chez nous. Bon d’accord, la ruelle appartient à tout le monde…

  • Pour le seul barbecue commun on a apporté le champagne, le voisin gentil la viande, et le voisin chieur 3 concombres au yahourt… Exit le barbecue en commun, on se réunit en douce avec le voisin gentil en bouffant des radis…

EN PLUS :

  • On a fait des sardines grillées un samedi midi un jour de vent d’est avec le voisin gentil lassé des radis, et depuis l’autre fait la tronche et nous rend le taille haie sans essence, ce mal poli. D’ailleurs à ce qu’on a cru comprendre, il s’est acheté le sien qu’il met en route à 8 heures le samedi ET le dimanche (chéri, passe moi le fusil ! (à la campagne le fusil est obligatoire, sinon on n’est pas crédible)).

  • Gendre n° 1 adooooore jardiner le dimanche matin et vu l’état de la pelouse, il a décidé de s’y mettre dès 8 heures car il est matinal et que cela pourrait le déprimer toute la famille qui pionce, ce que l’on encourage fortement ayant acheté des boules quiessses. Le voisin contemple la merveille (genre moquette verte) vers 14 heures d’un oeil mauvais, sans nous demander le pourquoi d’une si belle pelouse. En plus il nous espionne sans complexe par dessus la haie, c’est insupportable. Nous il nous faut monter sur le puit pour vérifier qu’il n’est pas en train de trucider sa femme un soir de dispute (c’est gueulard un voisin, c’est affreux, mais on veut rester discret, donc sur le puit avec un périscope et pas tout bêtement par dessus la haie bien en vue).

  • Quand les enfants, neveux et nièces sont là, on entend de gros soupirs derrière la haie (toujours elle, il y passe sa vie), alors qu’un jardin c’est fait pour jouer au foot avec toute la famille (les hommes surtout), les femmes essayant de couvrir les bruits footesques à grand renfort de conversations forcément intéressantes.

  • La rue appartient à tout le monde, il arrête de faire la tronche, ses invités n’ont qu’à aller se garer place de la mairie, c’est à 100 mètres.

  • Il fait peur à notre chat qui adore crotter (c’est le mot que je cherchais) dans ses géraniums en ridiculisant ses chiens qui ont peur des chats ces grosses bêtes crétines et gueulardes. S’il lui donne une crise cardiaque, à nous le somnifère dans une boulette de viande pour lui faire peur avec ses clebs en catalepsie (les tuer, jamais) et en plus on portera plainte !!!!

Bref le voisin à la campagne n’est qu’un chieur. (Surtout celui de Mrs Bibelot et Jean Poirotte qui dégomme les chats à la carabine et a déjà empoisonné 4 chiens sans s’en cacher vraiment, mais il existe d’autres posts pour ces gens là, que je ferai Dies Irae).

Pour ce qui concerne les voisins normaux, la vie n’est qu’un long calvaire, car le voisin gentil que l’on fréquente est assez rare…