Je me suis mariée… Part 1

Je_me_suis_mari_e_1_871303_001Je me suis mariée. La première fois avec Albert qui m’avait demandé ma main (ce qui signifie que je me suis mariée une deuxième fois : vous avez gagné le droit de dévorer un pot de nutella et je vous le redis : quelle idée de se REmarier)

Quand nous nous sommes rencontrés, nous étions l’un et l’autre contre le mariage. Assez curieusement les hommes ne semblent apprécier que moyennement qu’une femme soit contre le mariage. Pour eux, on veut forcément les emmener à la mairie et ils développent tout un tas d’arguments contre, qu’ils se gardent pour eux avec dépit quand on leur précise « moi aussi je ne tiens pas à me marier ».

Pour eux forcément c’est louche (elle veut pouvoir me tromper à qui mieux mieux), vu qu’on rêve depuis que l’on est toute petite de se déguiser en meringue, mettre un voile sur la tête, et prendre l’air innocent et rougissant devant monsieur le maire et monsieur le curé alors que l’on concubine depuis déjà 2 ans… (pour certaines ce n’est pas faux, le fantasme de la tenue de « mariée » reste très fortement incrusté).

Donc Albert me demanda ma main, (après une crise au cours de laquelle j’avais failli rentrer chez ma mère), au grand désarroi de sa famille qui me détestait (et à ma grande surprise, je ne m’y attendais pas, à ce qu’il me demande ma main). J’ai dit « oui » justement parce qu’ils me détestaient (pas tous, mais bon ses parents, une de ses soeurs et donc son mari) et que d’un côté il leur prouvait qu’ils n’avaient qu’à la boucler. De plus nous avions en tête d’avoir un enfant et à l’époque cela me chagrinait que ma fille puisse porter un autre nom que moi (maintenant le problème est théoriquement résolu, mais les pères pas du tout d’accords pour que l’enfant prenne le nom de sa mère) (et oui, je voulais une fille) (et oui le problème est résolu, vu le divorce mes filles ne portent pas le même nom que moi !!!).

Préparer un mariage relève du parcours du combattant. Il faut déjà définir une date. Apprenant nos intentions matrimoniales, sa soeur (la pas gentille du tout d’Albert), décida de se remarier en novembre 1980, nous coupant l’herbe sous le pied. Nous n’allions pas faire cela en décembre juste avant les fêtes, ni juste après, février ce n’était pas possible fait trop froid, et nous avons donc arrêté le second samedi de mars.

La date arrêtée : prévoir les faire parts en n’oubliant personne. Constater qu’inviter tout le monde est impossible vu le budget. Dans mon cas papa payait pour toute la famille (donc pour moi pas de problèmes), mais les parents d’Albert l’avaient restreint. Obligation de faire des coupes sombres dans la famille d’Albert, et d’éliminer ses cousines et leurs maris (de ma faute bien entendu, c’est ce qu’on leur a fait croire) plus tout un tas de gens qu’il ne voyait jamais. L’incident diplomatique se profila immédiatement vu qu’une taupe (je me demande bien qui cela pouvait être), informa les cousines et les autres que si leur cousin (ou autre) ne pouvait pas les inviter, il invitait tout de même ses meilleurs amis et que c’était dû à ma néfaste influence.

Les faire parts envoyés, restaient : à trouver une salle ou un restaurant, un traiteur, une toilette pour la mariée, organiser l’hébergement de la famille de province (quelle idée aussi d’habiter en province). Avec Albert nous avions en plus eu la bonne idée de programmer un déménagement le week end précédant le mariage…

Pour la toilette, Mrs Morgan qui me rêvait en meringue, se proposa à me la payer avec THE budget. Menace de rupture avec Albert qui voulait bien que je sois en blanc, mais pas dans une robe de mariée (le salaud !). Fleur bleue, bavant devant les meringues, j’allais choisir avec lui (les filles ne faites jamais ça, c’est votre jour) à reculons une robe plutôt jolie mais qui ne faisait pas du tout robe de mariée (en fait c’était tunique grecque), avec Albert donnant son avis et aux vendeuses qui sentaient que l’heure était grave l’envie de le trucider.

Trop tard la robe était achetée sur ses instances. Me restait du budget de quoi craquer seule dans une boutique rue de Rennes pour une robe crème 1900 très mignonne en louchant sur les mêmes un peu plus sophistiquées en soie ou taffetas, de vraies merveilles, en me maudissant d’avoir demandé son avis à Albert… Achat de la seconde robe donc, et je déclarais au futur mari qui n’avait qu’un mot à dire pour cesser de l’être (le futur) que l’autre me servirait de robe de lendemain de noce car je venais de relire « autant en emporte le vent ». Pour se venger, Albert loua un costume 1900 dans lequel il était très bien, à condition qu’il évite de mettre le chapeau (trop petit). D’un autre côté pour aller avec le costume son grand père maternel lui céda la montre à gousset en or de la famille et Albert regretta la robe de mariée 1900 en soie ou taffetas qui lui aurait permis d’avoir la chaîne en or avec, et la rupture pointa son nez une fois de plus…

Papa avait de l’argent devant lui, il m’offrit en plus une veste en mouton rasé (j’ai dis mars) ainsi qu’un renard à Mrs Bibelot (hou la vilaine, mais à l’époque ça se faisait). J’ignorais l’adage « qui perle en mariage portera tout à loisir pleurera » et acceptais les boucles d’oreilles en perles que m’offrit ma mère pour le grand jour (je peux affirmer que l’adage est totalement 200 % exact, voir outre moi : Marie Antoinette et l’impératrice Eugénie, et certainement la reine Margot et d’autres, mais je n’ai pas pu vérifier).

Il fallait régler le problème des parents de Mrs Bibelot divorcés, mon grand père refusant de rencontrer Mrs Morgan sous quelque prétexte que ce soit… Un compromis fut trouvé : il serait mon témoin et assisterait au vin d’honneur, elle nous rejoindrait pour le dîner et la soirée. Ceci après 122 coups de téléphone et une menace de ma mère de démissionner et de partir cultiver du chou en Finlande (pourquoi du chou et en Finlande ? le mystère reste à ce jour entier).

Mes parents, Albert et moi avons fait tous les restaurants du secteur dès le 1er décembre 1980 et essayé des traiteurs multiples, pour découvrir la perle rare (un restaurant) au bord de l’indigestion et le porte feuille sacrément dégonflé contrairement à notre foie. Le restaurant fut retenu pour le vin d’honneur et le dîner + la soirée, vu qu’il avait l’autorisation de 4 heures du mat par les autorités (clause importante après digestion).

Restait à se battre pour se mettre d’accord sur le menu, avec une mariée qui n’aime toujours pas la viande rouge (moi, oui, je sais, je suis une chieuse). Les tractations furent affreuses : il y eu viande et poisson en plus de l’entrée. Albert et moi détestions la pièce montée et pour une fois d’accords, imposâmes des vacherins dont le restaurateur, apparement habitué aux engueulades concernant le menu certifia mensongèrement qu’ils seraient disposés en pièce montée.

Restait à loger tout le monde. Chez nous de préférence, ce qui fit que le déménagement eut lieu sur les chapeaux de roues car nous ne pouvions pas faire dormir la famille d’Albert dans des cartons (déjà que j’avais tous les défauts).

Il fallait que je sois coiffée ce jour là. Test fait chez un coiffeur qui me loupa comme pas possible, et eut l’audace de me présenter la note après m’avoir transformée en coker trempé. Je rentrais en larmes à la maison en voulant tout annuler. Tatie coiffeuse se proposa gentiment et la répétition coiffure eut lieu le WE précédant le déménagement. Le chignon 1900 était au point, le restaurant retenu, les cartons étaient tous déballés le mercredi précédant le mariage.

Tout était OK, prêt pour le grand jour… (Part 2) les deux futurs mariés étant sur les rotules…

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