Les Noëls de mon enfance (200ème !!!)

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D’après mon serveur ce serait mon 200ème POST ! (et non pas mon 200ème Noël, arrêtez de délirer !)

J’ai du mal à croire que j’ai pu autant vous saouler depuis juin… Le pire c’est que je n’ai pas vu le 100ème, ceci étant le signe d’une sénilité précoce… Je fais confiance au serveur, j’ai la flemme de compter… C’est bien possible, je suis capable de tout quand j’écris…

Donc je voulais dire au départ que j’ai évoqué Noël très tôt cette année, tant j’avais peur d’être devancée par la première guirlande

En fait je n’aime plus les fêtes et je songe aux Noëls de mon enfance. Où sont-ils ? Que sont-ils devenus ? Où sont ces heures brèves, bercée d’une magie retrouvée du temps des filles, et pour l’instant perdue ?

J’étais petite et Noël c’était toujours le même cérémonial. Mrs Morgan était remariée avec un homme boucher, et donc, le 25 décembre, ils travaillaient jusqu’à 13 heures (et le 24 aussi jusque fort tard, d’où ma haine du travail obligatoire pour certains quand c’est la fête pour les autres). La tradition fut prise d’aller chez les parents de Jean Poirotte qui avaient de plus un appartement assez grand pour loger tout le monde.

Maman faisait le sapin (un faux par écologie avant l’heure et surtout pour éviter les aiguilles par terre) vers le 20 décembre pour ne pas être en retard, vu que les guirlandes lumineuses éclairaient les magasins vers le 15 décembre seulement (j’ai vu la première cette année, le 21 novembre ça m’énerve, pourquoi pas pour le 15 août ?). Le soir, à partir du « soir du sapin » elle nous mettait sur le « tourne disques », des chants de noël et on se battait pour retourner le 33 tour.

Le 24 nous partions chez les parents de Jean Poirotte, frémissants d’impatience. Nous chantions des chants de noël dans la voiture, papa faisant la voix basse et maman la haute, c’était joli comme tout.

Mamie croyante (ma mamie paternelle pour qui je cherche un pseudonyme ici), s’arrangeait toujours pour terminer le sapin au moment de notre arrivée (le 24 décembre donc). La crèche était prête, sans le petit Jésus qui n’arriverait que dans le courant de la nuit (logique). Nous l’aidions à terminer le sapin dans lequel elle accrochait des bougies au risque de flanquer le feu à l’appartement et l’immeuble avec. Elle terminait ensuite de mettre la table pour toutes les personnes devant nous rejoindre le lendemain.

La tradition dans ma famille était le passage du père Noël pendant que les enfants dorment après s’être couchés sagement (hum), ayant déposé leurs chaussons au pied du sapin à défaut de cheminée. On entrouvrait la fenêtre du balcon pour que le père Noël puisse rentrer tout de même, cette absence de cheminée nous inquiétant, juste avant d’aller nous coucher.

On ne réveillonnait pas, le grand jour ayant lieu le lendemain. Chez ma meilleure amie c’était le contraire : réveillon et jour calme le lendemain. Mamie croyante préparait un en-cas pour les affamés et allait à la messe de minuit (à minuit) en laissant les incroyants devant un ou deux bons films en noir et blanc et une tranche de pâté. Parfois elle allait à la messe plus tôt dans la soirée à contrecoeur, et les adultes allaient au cinéma, nous laissant sous la garde de l’aïeule ronchon mais si sympa, qui jouait avec nous aux petits chevaux ou nous racontait des histoire horrirrrifiante (faut suivre) avant de nous expédier au lit en nous promettant d’ouvrir la fenêtre du balcon.

Je l’accompagnais, très tôt ma grand mère, pour cette messe, lui laissant croire que j’entrerais un jour dans les ordres (sans le savoir). J’adorais en fait : me coucher tard, la crèche géante, voire même vivante avec de vraies personnes et un vrai bébé, l’ambiance de communion, l’odeur d’encens (et des crottes de vrais moutons éventuellement), et les chants de cette messe de minuit. « Minuit Chrétien » me donne toujours des frissons. Elle allait toujours dans une chapelle dans laquelle les bonnes soeurs étaient toutes espagnoles et infirmières et chantaient avec des voix impressionnantes et un accent horrrrriiiiible. Il faisait froid dans mes souvenirs. Il neigeait souvent. Je revenais avec elle, en lui tenant fort la main et elle me racontait le miracle du Christ alors que je pensais « miracle du père Noël ». Mais comme j’étais la seule qu’elle avait emmenée, je me sentais grande, et maintenant j’aimerais bien me sentir encore petite…

Je me souviens très bien de la dernière fois où j’y croyais (tard, les grands ne caftaient pas dès le CP). Je me suis couchée en me promettant de ne pas dormir pour « le surprendre ». Il y a eu des bruits un peu partout, des déplacements de meubles. L’après midi j’étais allée avec maman faire des courses et elle avait dit à une vendeuse, dans un magasin de jouets, qu’elle voulait « ceux là » en désignant deux édredons à landeaux.

Je me suis bien entendue endormie sur ma promesse de veiller toute la nuit et de le surprendre sans faire craquer le parquet. C’est fou ce que l’on se réveille tôt un 25 décembre quand le père Noël passe pendant notre sommeil. Nous arrivions mes frères et soeurs et moi, encore endormis à moitié. J’ai vu ce matin là mon père terminer d’allumer les bougies, maman ayant refermé la porte du salon trop tard (bougies que Jean Poirotte surveillait avec angoisse, un extincteur à la main, et qu’il soufflait le plus tôt possible). J’ai eu un doute sur le miracle du père Noël illuminant le sapin. Fugitif, mais le doute était là.

Nous avons vérifié : le petit Jésus était bien dans la crèche et nous avions des clémentines dans nos chaussons (chose importante, une année, ma petite soeur hyper gâtée a sangloté parce qu’elle n’avait pas eu de clémentines dans ses chaussons, les halles étant en rupture de stock). Pendant ce temps là, ma grand mère qui recevait traditionnellement ses frères et soeur et leur grande marmaille se jour là, laissait brûler, comme chaque année, les garnitures de bouchées à la reine dans le four. Mon grand père avisé, était déjà parti en acheter de rechange….

Oui le père Noël était passé. Dans mon landeau de poupée, tout ce qu’il fallait (dont la poupée), et un des édredons vus la veille. Regard sur maman qui m’a supplié en réponse d’un regard, de ne rien dire. J’étais grande, j’avais le droit de savoir. Il était temps pour moi, elle l’avait décidé. Ce n’était qu’une mini trahison : sur ce coup là nous serions complices, mes frères et soeurs ne devant pas savoir.

J’avais compris avec une certaine déception. Le père Noël c’était eux tous. Car même les absents pour cause de vente de dindes de dernier moment, donnaient leurs cadeaux à l’avance car c’était le père Noël qu’il nous fallait remercier. J’ai compris en un éclair que les cloches c’était eux aussi (!) et que la petite souris n’était qu’une histoire sympa (vu qu’il me manquait 2 dents).

Qu’importe la déception du jour, elle fut vite oublée lors du déjeuner traditionnel : huitres, saumon pour les enfants, foie gras que nous trouvions très bon comme pâté, bouchées à la reine succulente, la dinde aux marrons (et certains pour s’en plaindre alors que ce n’était qu’une fois par an). Après le déjeuner, papa sortait sa guitare et toute la famille chantait. De vieilles chansons horribles (dont j’ai parlé précédemment) et d’autres, toutes plus belles les unes que les autres. Nous étions assez nombreux pour faire des « canons » (j’adore), et l’on chantait jusque tard le soir, quand les gourmands de nouveau affamés se proposaient pour terminer les restes dans ce que l’on pourrait appeler un bordel organisé.

Le frère de ma grand mère ému par cette journée (il avait le vin ému), partait généralement en sanglots. La vue des coquilles d’huitres dans la poubelle sortie décuplait son chagrin et nous nous rigolions bien.

La magie de la nuit de Noël fut là longtemps. C’était une nuit pas comme les autres. On y respirait un air pur, de paix, différent. On entendait des chants d’espoir. On se réunissait sans penser qu’un jour les rangs se creuseraient, qu’il manquerait plein de monde, que les traditions seraient méprisées par les plus jeunes (comme chanter à Noël : les filles détestent). On disait que les guerres s’arrêtaient et les plus anciens évoquaient leurs pires souvenirs de Noëls d’horreur mais d’espoir. Tout le monde s’aimait. C’était magique, cela ne s’explique pas en fait.

Nous étions heureux. Tout le monde était là, la grande journée avait eu lieu, le père Noël était passé, nous avions chanté. Lorsque l’on est enfant, normalement on est heureux pour Noël. Seulement on ne sait pas à quel point.

Le 25 décembre en rentrant tard à la maison, les guirlandes lumineuses n’avaient pas le même aspect. C’était fini, la magie était terminée. Ne restait qu’à changer d’année et pour nous les enfants qui avions eu tous nos cadeaux à Noël, c’était vraiment ringuard de voir ces adultes se complimenter pour un tire bouchon offert, ou une 33ème écharpe en soie un premier janvier, alors qu’il nous manquait tant de jouets…

La vie n’était déjà qu’un long calvaire… mais je retournerais bien à quand j’étais petite, parce que finalement je déteste être grande, et qu’il y avait une nuit magique qui a disparu avec le climat… (c’est ce qu’on nous raconte, mais j’ai déjà connu « Noël au balcon »)

Bref, c’est mon 200ème et je suis zémue….

La guerre des nerfs…

La_guerre_de_nerfs_53272600Je voulais intituler ce post « la guerre des boutons », mais comme pour « les mouches » quand j’avais des IVNI chez moi, j’ai été dans l’obligation consternante de constater que le titre était déjà pris…

Je suis née trop tard dans un monde trop vieux…

Cette femme un peu ironique, c’est la tante Alphonsine, celle qui déménageait les meubles (on dira que c’est elle).

Une femme super, dont je vous reparlerai, maintenant que vous la connaissez. En avance sur son époque et tout et tout. C’était tout de même la tante de la mère de Mrs Bibelot, donc, mon arrière arrière grand tante. Elle nous a laissé plein de souvenirs supers d’un temps désormais dépassé de beaucoup et a gardé pour elle ses gène miraculeux qui feront l’objet d’un post exclusif… (mais qui lui venaient tout de même d’un ancêtre commun, et c’est pas juste)

L’oncle Jules (son mari) avait une bonne situation, donc tante Alphonsine était femme au foyer. A l’époque pour travailler il fallait Zola et faire blanchisseuse genre Gervaise, ou le fond de la mine genre Germinal… Pour la moyenne classe, la femme ne travaillait pas.

L’oncle Jule avait une bonne situation dans les assurances et en outre il était syndiqué. Ca l’occupait pas mal. Il avait de plus un énorme défaut. Quand un problème échappant à sa jeune épouse lui revenait, il rétorquait « je m’y mets demain », sans sourciller et sans s’y mettre. Toute femme comprendra Alphonsine.

Lorsqu’ils louèrent leur premier appartement dans le bordelais après leur mariage, dans les années 732, ils furent heureux de ce grand 3 pièces qui pourrait accueillir un héritier. Sauf que la peinture du plafond du salon cloquait et s’effondrait régulièrement par terre vu qu’il y avait 3 couches de mal posées, ce qui irrita tante Alphonsine qui à 20 ans n’était pas née que pour balayer le par terre.

Elle fit part de son irritation à l’oncle Jules qui imprudent et jeune marié déclara « samedi je m’y mets ». Il ne travaillait déjà pas le samedi et vit donc plus tard, les grèves de 1936 passer sereinement…

Le samedi : rien. Le dimanche non plus. Patiente, la jeune mariée attendit 3 semaines et un beau lundi soir, l’oncle Jules se coucha en constatant avec consternation qu’il lui manquait un bouton à sa veste de pyjama. Diantre ! où était-il passé ? Il s’en ouvrit à sa jeune épouse qui lui rétorqua qu’il était vraiment maladroit. Elle avait autre chose à faire qu’à recoudre un bouton avec le boulot que lui donnait ce plafond merdique.

On reconnaitra bien là l’homme et son absence de signal « danger »… L’oncle Jules s’endormit tracassé par ce bouton manquant. Le lendemain matin, il lui manquait un bouton à son pardessus. Et impossible de s’en ouvrir à Alphonsine qui balayait le par terre suite à des chutes inopinées de peinture cloquée au plafond…

Le soir il n’y avait plus de boutons du tout sur le pyjama et il s’entendit accuser de négligence aggravée « mais que diable fais-tu avec tes boutons, j’ai autre chose à faire avec ce plafond ! ». Le lendemain matin, le pardessus ne comptait plus aucun bouton non plus. Il saisit l’allusion au plafond et décida de résister coûte que coûte. L’homme est ainsi fait qu’il préfère lutter plutôt que de se rendre quand il en est temps… L’histoire grouille de ce genre d’histoires, avec des morts partout et non pas des boutons perdus…

Les boutons étaient bien recousus, sur ses chemises, son pardessus, ses pantalons, mais ils lâchaient traitreusement au moment le plus innoportun.

Après 8 semaines à vérifier sa braguette, l’oncle Jules rentra un soir avec de la peinture et ce qu’il fallait pour l’étaler. Le plafond fut refait le samedi suivant, et les boutons tinrent bon.

Chose curieuse : il lui fallut toujours un certain temps à se demander pourquoi diable il avait perdu un bouton de pyjama

Ses fils encore en vie (à 97 et 96 ans) le confirment : c’était toujours pour un bon motif que les boutons tombaient… Ils ont vécu eux aussi ce calvaire…

Si les guerres se faisaient toutes comme cela… Ce serait marrant non ????

Et vous la guerre des nerfs matrimoniale, ça vous parle ?

In memoriam – 5 ans déjà…

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Ce petit garçon souriant, c’est mon grand-père. Le papa de Mrs Bibelot, le lendemain de sa première coupe de cheveux.

On laissait pousser les cheveux des petits garçons à l’époque, aucune paire de ciseaux ne s’approchait d’eux et cela poussait… Et puis quand les 3 ans approchaient, maman commandait un petit costume de marin et un rendez-vous chez le coiffeur. On devenait un homme mon fils.

La famille avait de l’argent et c’est pourquoi j’ai beaucoup de photographies d’époque (où est passé la cassette nom d’un chien ???). Il y a donc la dernière photo du petit garçon en robe et à cheveux longs (des anglaises magnifiques), le passage chez le coiffeur non photographié, et la photo du lendemain prise avec le costume et les cheveux courts, en pleine méga indigestion du repas d’anniversaire.

Sauf que lui n’appréciait pas du tout ce nouveau costume qu’on lui avait fait essayer, et qu’il avait planqué dans la niche du chien après la coupe de cheveux, pour échapper à la séance « ne bougeons plus, le petit oiseau va sortir » qu’il s’était déjà farçie le matin avec ses anglaises et sa robe qui lui allait parfaitement pour courir partout.

C’était mon grand père. Sur cette photo sans qu’il le sache, il y a la grande guerre pour très bientôt, qui va changer son père et ravager la famille, il y a les cousins qui ne naitront pas, les frères et soeurs qu’il n’aura pas, les tantes à jamais célibataires, les veuves en noir pour toujours. Il y a Mrs Bibelot qui se pointera un beau jour, puis nous, ses petits enfants, puis ses arrières petits enfants. L’avenir est écrit et il ne le sait pas. Si son sourire est un peu crispé, c’est parce que sa mère lui a flanqué la première fessée de sa vie en découvrant le beau costume dans la niche. Ce n’est pas parce qu’il sait, parce qu’heureusement nous ne savons pas ce qui nous attend…

C’était mon grand père. Un homme passionné, de petite tolérance sur le plan politique, plein de savoir et d’intelligence, que j’ai apprécié assez tard. Fils unique, sans cousins/cousines, n’ayant eu qu’une fille, il avait du mal à supporter les hordes d’enfants, la horde commençant pour lui à 2. Quand nous étions tout petit, cela allait, après il nous redécouvrait vers 18 ans, passés les ricanements bêtes (l’âge bête quoi)..

Il avait vécu comme sa génération, beaucoup de choses difficiles, deux guerres mondiales, et en parlait facilement, pour peu qu’on lui en donne le loisir et qu’on lui pose les bonnes questions, en ayant passé l’adolescence qui l’insupportait… Il véhiculait les souvenirs des générations qui l’avaient précédé. C’était un passionné d’histoire, un homme érudit, un ours par certain côtés, qui ne s’est jamais remis de la défection de Mrs Morgan qu’il adorait. Ingénieur dans l’aéronautique, il me fascinait par sa capacité à reconnaître n’importe quel avion passant au dessus de sa maison, à n’importe quelle altitude. Je l’admirais pour sa grande connaissance qui est partie avec lui.

Aéronautique ou pas, sa vie pourtant a toujours été axée sur la nature. Son père garde chasse, il souhaitait devenir ingénieur des eaux et forêts mais pour son père ce n’était pas sortir de « sa condition » et pour lui faire plaisir, il avait dû choisir une autre voie. Il n’était pourtant jamais aussi heureux qu’en forêt, à nous montrer le pas de la biche, du cerf, du sanglier ou du chevreuil, ou à nous apprendre les arbres et les champignons. Il aimait aussi passionnément la chasse et a chassé jusqu’à l’âge de 85 ans, mais chacun a le droit d’avoir ses défauts. A 88 ans il m’a dit qu’il voulait me montrer « ses places » (à champignons) et nous avons erré toute une matinée dans cette forêt qui était la sienne. J’en garde un extraordinaire souvenir.

Son dicton à lui était « l’expérience des autres ne profite jamais ». Il ne donnait jamais de conseils donc, certain qu’on ne les suivrait pas. Il n’a faillit qu’une fois, après ma séparation avec Albert, alors que 4 mois après le fugueur semblait vouloir revenir. « Ma petite fille tu fais ce que tu veux, mais quand c’est terminé, c’est terminé, tu sais que je sais de quoi je parle ». Curieusement je l’ai écouté… Je savais de quoi il parlait et qu’il avait souffert une deuxième fois après un espoir vain. Son expérience m’a profité et il en a été ravi, triste pourtant de ma souffrance que je partageais un peu avec lui qui avait vécu la même.

Il nous aimait, mais détestait le montrer. J’ai vu sa partie faible à la naissance de Pulchérie, sa première arrière petite fille. Il était tellement heureux le samedi 19 décembre 1981, tenant sa première arrière petite fille dans ses bras, en ne voulant plus la confier à personne… Il est sur plein de photos, avec son sourire et sa joie. L’avenir était encore à lui.

Sa mère nous avait quittés à 96 ans, sa tante à presque 100, il avait l’étoffe des centenaires et la réserve qui allait avec. A 85 ans, il plaçait à la banque sur 15 ans avec optimisme…

Et heureusement qu’on ne sait pas. Oui il ne pouvait pas savoir ce 19 décembre 1981, en serrant Pulchérie dans ses bras, qu’il mourrait précisément là, dans cette maternité transformée en maison de retraite, un 13 décembre, 20 ans plus tard. Il ne savait pas qu’il serait enterré le jour même des 20 ans de Pulchérie. Nous non plus d’alleurs. La vie nous épargne de voir l’avenir, mais en regardant les photos de la naissance de ma grande puce, j’ai désormais le coeur qui se serre un peu, et les yeux qui pleurent beaucoup, je vois les signes que nous avons tous manqués, parce qu’on ne les comprend qu’après.

Il était taillé pour vivre 100 ans, c’est ce que le médecin m’a expliqué, quand je suis allée le voir, alors qu’on avait dû lui couper les deux jambes (parce qu’on sait mettre enceinte une femme de 50 ans, mais pas déboucher une artère chez une vieille personne !). Recroquevillé dans son lit, déjà absent et ne voulant plus vivre, ne répondant plus quand on lui parlait, dans une détresse absolue dont personne ne pouvait le sortir malgré l’amour que nous avions pour lui, refusant de se nourrir, souffrant sans mot dire pour ne pas faire de mal à sa fille, il avait à brûler toute l’énergie que la vie lui avait donnée jusqu’à 100 ans, encore 10 ans de vie à consumer. Il lui a fallu 6 mois. 6 mois à se laisser mourir de faim et de chagrin, devant nous, impuissants… 6 mois pour 10 années. Trop de souffrances pour lui… et révolte de notre part : pourquoi ? Pourquoi s’acharner sur le vital et refuser le comprimé rose « parce qu’il va s’habituer… » ? A 90 ans il pouvait devenir accro et peut-être avoir autre chose que de l’angoisse à vivre.

Maman aurait préféré qu’il lui fasse de la peine en lui confiant ses chagrins et sa douleur. Moi aussi d’ailleurs, nous tous. C’était de lui qu’il s’agissait et qu’importait notre chagrin à nous, nous n’avions pas besoin d’être épargnés. Mais quand il répondait encore, il prétendait toujours que tout allait bien, c’est à d’autres, un peu étrangers, qu’il confessait « c’est tellement dur ». C’est pour lui mais trop tard, que Mrs Bibelot a fondé une association d’accompagnement des vieilles personnes à domicile (pas vraiment au point, les mentalités bloquent). S’il avait sû qu’il pourrait rentrer chez lui, il serait toujours là, j’en suis certaine, mais à l’époque ce n’était pas possible et il ne voulait pas non plus vivre chez sa fille. Il voulait être chez lui et non pas dans la meilleure maison de retraite possible. Il voulait être libre et ne le pouvait plus.

J’ai envie de lui dire aujourd’hui qu’il me manque depuis 5 ans très exactement, que je l’aime toujours, et que je l’aimerai toujours. Que sa fille l’aime toujours et porte en elle le souvenir du jeune papa qu’il a été. Je voudrais lui dire que pour moi il est toujours celui qui sait, aussi grand que le chêne qui portait son nom et qu’il m’avait fait découvrir. J’espère qu’il est heureux là où il est, qu’il n’y a pas de souffrance, qu’il arpente des forêts merveilleuses et rentre le soir avec sa récolte de champignons pour nous nourrir tous. J’ai envie de lui dire que j’avais plein de questions à lui poser et qu’il m’a fait un sale coup en se faisant trahir par son corps. J’ai envie que l’on sache qu’il a existé et que tant que ceux qui l’ont connus vivront, il sera toujours vivant.

Et vous les jeunes et les moins jeunes qui avez la chance d’avoir encore vos grands parents ou des arrières grands parents, peut-être qu’ils déparlent un peu, peut-êre qu’ils vous saoûlent avec leurs souvenirs. Prenez des notes, écoutez les, parlez-leur. Quand ils seront partis, il sera trop tard. Et c’est terrible le trop tard. Ils portent mai 68 ou n’importe quoi d’autre, une époque que vous n’avez pas connue, quelque chose qui vous échappe. Ils portent une vie à eux seuls, qui mérite une écoute, un regard, une question.

Delphine voulait interroger son arrière grand-père sur la deuxième guerre mondiale. Comme tout le monde, elle pensait qu’elle avait le temps. Elle reste en rade de ses questions et lui de la joie de la voir arriver et de lui répondre. Moi aussi quelque part et Mrs Bibelot également. Nous pensions, comme lui, avoir le temps.

Mais le temps fait ce qu’il veut, et nous ne savons pas celui qui nous est imparti. Carpe Diem. Un jour vous regretterez les radotages de grand maman… Et vous ne savez pas si demain sera pour vous, un autre jour… 5 ans que je me dis régulièrement « je le lui demanderai, il doit savoir… ». Sauf qu’il n’est plus là… Et 5 ans, c’est long, et cela n’ira pas en s’arrangeant… Plus le temps passera, et plus il me manquera, alors que je me rapprocherai de plus en plus des âges où je l’ai connu.

La vie c’est aussi perdre en chemin ceux que l’on aime. Aimons les vraiment pendant qu’ils sont là.

Une sorcière pas drôle sur ce coup là, je sais, mais c’est comme ça… (vous n’êtes pas ici que pour rigoler)

Nos gaffes avec les enfants…

BB__chang__2_56800595_copierOn ne le fait bien évidemment pas exprès, mais il nous arrive de traumatiser nos enfants sans le vouloir, bien sûr..

Notre plus grande gaffe à Albert et moi concernant Pulchérie, a eu lieu au moment de la naissance de Delphine. C’est un pseudonyme bien entendu. Pour Pulchérie, nous avions le prénom + les deux des grands mères comme il se fait dans la famille d’Albert. Dans la mienne on prenait comme deuxième et troisième prénoms, ceux des parrain et marraine, mais nous n’avions pas l’intention de la faire baptiser, donc pas de dispute pour cela : c’était déjà assez difficile de se mettre d’accord sur un prénom (6 mois de débats animés, Albert étant particulièrement difficile et regardant avec quoi de moche cela pouvait bien rimer).

Donc pour Delphine, nous étions tombés d’accords sur 3 prénoms dont 1 serait le bon, et les 2 autres en suite, car on n’allait pas lui faire le coup à elle aussi de « Mrs Bibelot, Furoncle » à la suite de son prénom usuel. Mais Albert tenait tout particulièrement à ce qui est son deuxième prénom actuel. Nous attendions donc « le bébé, le petit frère ou la petite soeur », jusqu’à 2 semaines avant l’accouchement, car j’ai su très tard que c’était une fille. Apprenant cette excellente nouvelle, j’avais emmenée Pulchérie acheter une robe pour elle, et la même pour Clémentine (prénom retenu en 1ère position) en 3 mois naturellement (pas facile de trouver le même modèle en 3 ans et en 3 mois, pour que ma grand mère les fasse bouillir en machine pendant mon séjour à la maternité c’était bien la peine).

Je m’accrochais tout de même à mon prénom préféré et je partis accoucher de Clémentine. Sauf que dans la voiture, me voyant aux prises avec une contraction, Albert me déclara, cet innocent : « tu sais on l’appelera Delphine puisque tu y tiens tant ! ». Sur ce coup là je n’ai pas perdu le nord une minute et quand la sage femme me demanda le prénom de l’enfant pour préparer le bracelet, je rétorquais « Delphine ! » en éructant parce que c’était pendant une contraction. Albert ne moufta pas, il savait que ce n’était pas le moment de relancer un débat sur le prénom, ou sur quoi que ce soit d’ailleurs.

Bien évidemment une fois la pastèque chiée, Albert rentré à 2 H 30 du matin, avertit sa belle mère que tout s’était bien passé, mais il oublia de préciser que le prénom avait changé entre 20 H et 20 H 05 dans les embouteillages. Mrs Bibelot appela donc, avec Pulchérie, le matin vers 9 heures pour demander des nouvelles et comment était cette petite Clémentine. Je lui précisais le changement de prénom qu’elle comprit très bien, mais Pulchérie ne fut pas de cet avis. Elle voulaaaaiiiiit « Clémentine », elle en pleura au téléphone. Impossible de lui faire accepter l’idée qu’il s’agissait bien du même bébé. J’en avais le coeur brisé (mais pas l’envie de changer de prénom non plus)

Elle vint voir sa petite soeur l’après midi même et s’extasia devant ses petites mains, ses petits doigts, ses petits pieds… puis me demanda posément en me posant la main sur mon ventre enfin vide, ce que j’avais bien pu faire de Clémentine. « Mais elle est là dans le berceau ma chérie, avec papa on a préféré l’appeler Delphine finalement ! ». Rien à faire.

Pendant des mois, elle serina à qui voulait bien l’entendre « on attendait Clémentine, et finalement on a pris Delphine ! » en se demandant bien où avait pu passer la petite soeur tant attendue ! Celle qu’on lui avait ramené lui convenait tout aussi bien que l’autre, mais on sentait désespérément que cette « autre », elle devait en faire son deuil et nous étions consternés.

Un vrai traumatisme ! Elle ne comprit que le jour où Delphine me posa la fatale question « quand je suis née, comment tu savais comment je m’appelais ? ». C’est là qu’elles comprirent qu’elles nous devaient leur prénom (une raison de plus de nous en vouloir…) et qu’aucun enfant n’était passé à la trappe (car Pulchérie avait bien précisé à sa soeur qu’au dernier moment on l’avait préférée, elle…, à elle de se farcir un autre traumatisme)

La vie n’est qu’un long calvaire…

Avouez, vous avez fait quoi avec vos gosses sans vous en rendre compte, qui vous a consterné et bourrelé de remords ???? J’attends !

Changement…

Changement_de_disposition_10153858Cette femme déballe avec amour de la vaisselle après un déménagement. Un déménagement vaut 1 incendie parait-il sur l’échelle du stress. J’en suis à 13, cela explique mon état et le fait que je sois irrécupérable.

Nonobstant cette introduction, il ne sera pas question de déménagement. C’est comme ça, je suis chez moi, je fais ce que je veux et je raconte n’importe quoi si l’envie m’en prend.

En fait je voudrais parler de cette tendance qu’ont certaines personnes à changer régulièrement la disposition de leur appartement ou maison. Mes parents étaient atteints tous les deux de ce syndrôme et j’ai passé mon enfance et ma folle jeunesse à voir le salon filer dans l’ancien coin salle à manger et vice versa (ils avaient ce que l’on appelle « séjour double »). A chaque changement c’était « mieux comme ça », même si le comme ça avait eu cours l’année précédente…

Miantenant ils sont coincés. Dans leur première maison et l’actuelle, cheminée trône. Qui dit cheminée dit salon forcément, donc ils ne déménagent plus les meubles tous les quatre matins en ayant l’impression d’avoir changé de domicile. Cela ne semble pas leur manquer, preuve qu’ils ont ce qu’ils voulaient…

J’ai bien sûr hérité de ce double gène, et j’aime bien changer la disposition de mon appartement. D’ailleurs ça me trotte dans la tête depuis un certain temps de remettre le salon à droite de mon immense pièce « séjour/salon ». Sauf qu’avant il me faut refaire les papiers et peintures de l’ancienne chambre des filles qui sera transformée en chambre d’amis/bibliothèque. Là je câle. Je manque de sous, et si vous voulez rigoler un bon coup, venez me regarder poser du papier peint : ça vaut son pesant de colle. Je démarre toujours très bien, mais les murs ont toujours un défaut, et sur la fin, les motifs se mélangent. Donc je me suis promis de faire de la peinture, sauf qu’il me faut avant, finir de décoller la 3ème couche (de papier) et que ça me gave grave (les bonnes volontés sont les bienvenues bien entendu, c’est un message subliminal…) (dixit Pulchérie).

Les changements de disposition sont une tare familiale dont l’oncle Jules fit les frais avec la tante Alphonsine que vous découvrez, c’est comme ça, j’ai une grande famille, chacun vient à son tour. Là c’est côté Mrs Bibelot, famille légèrement plus originale que celle de Jean Poirotte (oh combien !). C’est plutôt marrant d’avoir des ancêtres originaux, et ça permet d’avoir des excuses…  Là c’est l’oncle Jules le héros, et je pense que de l’au-delà, il en sera ravi.

La tante Alphonsine rêvait de voyager, mais avant la grande guerre on restait chez soi, à moins d’être dépensier, héritier d’une fortune familiale, ou Hercule Poirot en partance pour le Nil. Elle se contentait donc de changer régulièrement la disposition de sa demeure, sans en avertir l’oncle Jules partit travailler dès l’aurore. Ce dernier ayant lui des goûts casaniers, supportait bon gré mal gré les changements réguliers que lui infligeait son épouse. Il savait que s’il manifestait un quelconque désaccord, il lui faudrait voyager pour de bon et cette simple idée le faisait frissoner d’horreur (je crois que sa pire expédition a été le Touquet en 1955). Il n’empêche que…

A l’issue d’un congrès syndical qui s’était tenu dans la région de Sauternes, l’oncle Jules rentra chez lui assez tard dans la nuit, l’esprit tout embrumé de sauternes des graves préoccupations de la journée. Il retrouva la maison avec difficultés tellement il était soucieux. De plus Alphonsine et lui n’habitaient cette nouvelle maison que depuis environ 6 semaines, et il lui arrivait encore de se rendre à son ancien domicile, 3 rues plus loin, par automatisme. Ce soir là il savait qui il était et il était les réunions syndicales le sauterne, lui ayant laissé toute sa tête, ou presque.

Il finit par trouver la porte, et au bout d’un certain temps, la serrure. Tâtonnant le long du couloir, il avança vers l’endroit où normalement sa bicyclette devait reposer le long du mur. C’était un cycliste chevronné et le vélo se devait de reposer dans la maison et non pas dans le garage inexistant d’ailleurs, à l’époque. S’il trouvait la bicyclette il était sauvé : la porte de la cuisine s’ouvrait juste en face. Son idée était d’aller prendre un verre d’eau pour se purifier l’âme. Ayant compté ses pas, il lança la main en avant, pour toucher le guidon du vélo. Un miaulement furieux lui répondit et plusieurs centaines d’aiguilles lui labourèrent les mains. « CHAT ! » se dit aussitôt l’oncle Jules non sans justesse. Normalement, le panier du chat était au fond du couloir dans un recoin à côté de l’escalier de la cave. Il avait trop avancé et dévié d’un quart de tour vers l’est c’était évident.

Il pivota sur ses talons et toucha de sa joue droite un objet cylindrique, lisse et froid. Toujours lucide, il palpa l’objet. Cela ressemblait à un tuyau de poêle. Or le seul poêle de la maison était celui de la chambre d’amis, à l’étage… Il n’avait monté aucun escalier, il en était incapable…

L’oncle Jules sentit sa raison vaciller. Aucun bruit : le chat avait dû se rendormir. Epuisé, l’esprit contrarié, il s’appuya au mur et une porte céda sous son poids. Au grincement diabolique, il reconnu la porte de son bureau. Dans son bureau il trouverait aisément le bouton électrique salvateur + ses cigarettes. Une petite clope ne pouvait pas lui faire de mal. Il avança dans le noir. Rien d’hostile ne lui barra la route. Son bras toucha doucement le coin de la cheminée et il se sentit sauvé. Prenant appui sur la cheminée il plongea la main à l’endroit exact où il savait trouver son paquet de cigarettes.

Enveloppée soudain d’un fluide glacial, sa main venait de saisir une sorte de monstre gluant et froid qui se débattait avec d’électriques soubresauts. Terrorisé, l’oncle Jules fit un bond en arrière et passant au travers murs et cloisons, alla s’affaler dans la rue devant le pas de la porte.

Bien évidemment le pauvre homme ignorait totalement que la tante Alphonsine avait acheté le jour même un bocal de poissons rouges pour décorer la cheminée de son bureau, qu’elle avait déménagé le poste de radio dans la bibliothèque, entreposé son vélo dans une chambre, déménagé le panier du chat, et que ses cigarettes reposaient au fond d’un tiroir du secrétaire, lui-même déménagé dans la chambre d’amis qu’elle avait inversée avec la leur.

Ne s’en tenant pas à cela, elle avait donc également déménagé leur chambre dans l’autre un peu plus grande, en récupérant l’armoire du salon au passage pour ranger ses culottes, avec l’aide d’une voisine avisée. Elle avait inversé le salon et récupéré une vieille commode du grenier pour faire joli dans le nouveau salon.

L’oncle Jules, persuadé malgré le sauternes congrès qu’il était bien à la bonne adresse, rentra à nouveau chez lui pour se prendre un coup de poêle à frire sur la tête. La tante Alphonsine avait très nettement entendu un cambrioleur se glisser chez eux et l’attendait avec son arme favorite.

Le seul avantage du coup de parapluie poêle, fut que l’oncle Jules était excusé par avance d’avoir mal à la tête le lendemain matin.

Quand je vous le dis que la vie n’est qu’un long calvaire… (il faut que je change le salon de place, ça urge…)

B comme Blanche Neige

Blanche_neigeUn vrai conte de fées !!! Le premier que j’ai appris à Pulchérie avec un livre illustré par Disney (car j’adoooore Disney). Je n’aurai pas trop de 3 vies après celle là, pour expier mon péché.

Il était une fois… Une femme (reine) qui désespérait d’avoir un enfant. Elle brodait sur son balcon, sous la neige (!) (je ne vous retiens pas, allez broder sur votre balcon sous la neige), dans un fauteuil en ébène et se piqua le doigt avec son aiguille. Une goutte de sang tomba sur la neige, et elle fit un voeux : avoir une fille qui aurait les cheveux noirs comme l’ébène, la peau blanche comme neige et les lèvres rouges comme le sang qu’elle appelerait « Blanche neige » (ne cherchez pas la scène, elle est désormais coupée, mais existait bel et bien quand j’étais petite, on voyait la mère de Blanche Neige).

Vous sentez le drame pointer et vous n’avez pas tort une fois de plus. Toute petite que j’étais, j’avais bien compris que broder et se piquer le doigt avec une aiguille était mortel et à fuir absolument. Car la reine meurt en mettant au monde sa fille tant espérée (faut dire qu’il y a de quoi en crever, sans médecin génial à proximité + un anesthésiste). Petite, je croyais que c’était la piqûre qui l’avait tuée cette pauvre femme, d’où ma haine des piqûres (et de la couture).

La mère de blanche neige morte, le père n’a qu’une hâte, se remarier, avec une harpie bien évidemment. Si la marâtre (la femme du père, à ne pas confondre avec la belle mère qui est la mère du mari, mais le terme marâtre est tombé en désuétude) n’est pas infâme, le conte ne tiendra pas debout (voir entre autres, Cendrillon). Il faut en plus que le père décède tout de suite après le remariage, sinon c’est pas drôle.

La reine est très belle et tient à le rester (la pauvre, elle ignore du temps l’irréparable outrage). Elle tient également à être la plus belle de toutes. Elle déteste Blanche Neige qui s’occupe de la vile besogne au château, mais chante divinement bien (voir Cendrillon) en nettoyant les marches d’un escalier dans le jardin. Son chant attire un prince (forcément charmant, sauf que dans le dessin animé il est assez pâlot, je veux dire moyennement séduisant) qui s’éprend d’elle (Blanche Neige), bien entendu.

La reine a des pouvoirs magiques (hou la vilaine !) et un miroir qui cause (je préfère faire l’impasse sur l’objet qui me dirait « vous avez une ridule au coin de l’oeil droit, une pustule sur le front (rapport au dermato), une petite mine ce matin, et vous êtes tout à fait quelconque ») (brr, j’en frémis).

Le miroir ne sait pas mentir, et il est bien obligé de révéler à la reine qu’elle n’est plus la plus belle, mais que c’est Blanche Neige. Il le sait parce qu’il est magique. La reine se met en colère et décide d’éliminer sa rivale. Courageusement elle fait appel à un chasseur qui doit tuer la petite et ramener comme preuve son coeur dans un coffret (oui oui, on raconte cela à nos enfants, dès 3 ans…)

Le chasseur se dégonfle, Blanche Neige s’enfuit dans la forêt et pour moi c’est un grand moment du film que nos terreurs d’enfants face à l’inconnu, dans cette forêt qui lui semble si hostile (oui, ce dessin animé a sû retracer très exactement nos peurs enfantines). Pulchérie avait très peur également et elle avait bien raison. Jusqu’à ce que les yeux maléfiques se révèlent être de gentils lapins, ratons laveurs, cerfs et biches, etc… (« ouf, on se sent mieux, hein ma chérie ? – Vi » (mère indigne)).

Tout ce petit monde là l’emmène dans une petite maison occupée par des nains (7, c’est le chiffre fatal). La première chose que Blanche Neige voit, c’est que c’est mal tenu. Il faut faire le ménage. Moi j’aimerais bien faire le ménage avec la même aide qu’elle (et tant pis pour les voisins) car tout le monde s’y colle : toute la faune de la forêt participe. Après toutes ses émotions, elle va s’écrouler sur plusieurs lits et s’endort. Tout va bien, l’enfant est serein (il a zappé le coup du chasseur et du coeur dans le coffret).

Les nains rentrent du boulot hé ho hé ho. Ils trouvent Blanche Neige et décident de l’adopter. Ca tombe bien, elle est bien là au fond des bois, où un jour son prince viendra… Je ne sais pas si Freud à fait un post sur Blanche Neige habitant avec 7 nains, d’ailleurs je déteste Freud. Mais j’aimerais bien savoir ce que les psys en pensent… (hé hé… « oui ma chérie je tourne les pages »).

La reine apprend du miroir toujours franc, que Blanche Neige est vivante et qu’elle a été duppée. Toute femme la comprendra, il faut faire quelque chose. On ne peut faire confiance à personne qu’à soi-même (et encore !) et elle va s’occuper du cas elle-même pour être certaine du résultat. Elle décide de se transformer en immonde vieille femme (quand je pense que c’est cela qui me guette, « oui je tourne les pages ma chérie »), et empoisonne une pomme pour tuer endormir la malheureuse enfant. Notre malheureux enfant à nous ne moufte pas sur le coup du poison et continuera à bouffer des pommes (c’est admirable !)

Je vous passe la visite de la vieille dame horrible et ses conseils sur la tarte aux pommes meilleure que celle aux prunes, l’autre andouille de boniche des 7 nains qui goûte la pomme, alors que tous les animaux l’ont avertie de quelque chose, se pâme par terre (forcément c’était empoisonné), la poursuite des nains qui vont réussir à faire mourir la vieille sans y toucher (bien fait !) « c’est quoi les oiseaux qui s’envolent maman ? » « des vau… des vauriens ma chérie… »

Et les nains ne peuvent se résoudre à l’enterrer tellement elle est belle (blanche neige) (« c’est quoi enterrer maman ? » « oui je tourne la page mon trésor »). Ils lui font un cercueil de cristal où chacun peut la contempler.

Le prince arrive sur son cheval blanc (j’aime bien un cheval noir aussi, mais bon, dans les comtes, ils sont forcément blancs). Il ne se dégonfle pas lui, il soulève le couvercle du cercueil et embrasse la morte (berk)  (oui tout le monde pense qu’elle l’est). Du coup elle déglutit son quart de pomme et se réveille. Le prince la prend dans ses bras, et l’emmène chez lui et gnagnagna…

TOUT VA BIEN !

Comment qu’on éduque nos mômes ? J’hallucine !!!!!!. Et il y en a pour critiquer qu’on les laisse regarder les informations qui sont souvent traumatisantes ! (le prochain qui pointe son nez, je pourrais lui faire l’intégrale de Disney, après il se remettra de tout !)

Le syndrôme Blanche Neige c’est rester chez soi à récurer (en sifflant), en se goinffrant de tartes (aux prunes) et en chantant, en attendant que le prince charmant sonne à la porte. On peut aussi s’ouvrir les veines et attendre les pompiers : à mon avis ce sera plus efficace…

Contrôle technique : le bilan

Contr_le_technique_souriant_200405833_001_copierAinsi donc ce matin, dès l’aube à l’heure ou blanchit la campagne, enfin à 8 heures, mettons 8 heures et quart, me voici debout pour aller passer ce fichu contrôle technique.

Je n’étais pas trop fière sur ce coup là, Vikktooor m’attendait et allait certainement se venger des deux lapins involontaires que je lui avais posés…

Bien évidemment j’avais prévu large pour faire 30 bornes à une heure pareille un samedi matin et je suis arrivée à 9 H 05, le niveau d’essence dans le rouge. Vikktooor était en train de passer une voiture à la moulinette sous l’oeil hillare et confiant de deux hommes dans mes âges qui m’ont proposé un fauteuil dans ce qui était pompeusement appelé « salle d’attente », dans le fond du garage, en plein courant d’air. Vikktooor est descendu de la voiture et m’a saluée en souriant. Bon je me sentais mieux.

Il m’a fait remarquer que j’étais en avance. Ben oui, je suis toujours en avance quand un Brunooooo ne me foire pas mes rendez-vous. La voiture passée à la moulinette avait sa vignette alors qu’elle était pire que la mienne d’aspect. J’ai senti la confiance me revenir. Nonobstant mon avance, Vikktooor a pris une autre voiture avant moi. En 10 minutes c’était torché et la propriétaire qui est arrivée sur la fin s’est vue intimer de passer une contre visite pour faute de pneus usagés. Glups !

Puis Vikktooor s’est occupé de mon cas. Il m’a kidnappé ma carte grise, a arraché l’ancienne vignette avec hargne et a commencé à regarder titine sous toutes les coutures. Zut alors ! Il m’a signalé un soufflet de cardan percé et vide « pas grave m’a-t-il dit, pas pressé de le faire changer ». Ah bon ? Je croyais que c’était très grave au contraire. Il a constaté que mes pneus en apparence normaux (de l’extérieur) était totalement lisses à l’intérieur. Cette voiture a un défaut (toutes celles de la même époque et de la même marque aussi d’ailleurs) : elle bouffe les pneus avant sur l’intérieur. « Inutile de mettre du pneu cher m’a précisé Vikktooor, ils seront bouffés quand même ».

Je sais, depuis 1994 je change mon train de pneus avant à bas prix tous les 30 000 km, car j’ai testé l’inusable pour le retrouver pareillement usé… Il m’a semblé que Vikktooor me faisait du gringue, et ça m’a plutôt remonté le moral (même si Vikktooor est plutôt moche, ça fait toujours plaisir de se faire draguer, surtout par un garagiste…).

Puis Vikktooor a passé titine à la moulinette et j’ai tremblé car il a donné des coups d’accélérateur très dangereux sur le plan décibels, rapport à un petit trou dans le pot d’échappement. Dans une pétarade d’apocalypse, il a testé les amortisseurs, les freins, et tout le bataclan, avec comme conclusion que cette voiture tenait encore parfaitement la route et pouvait encore me faire 4 ans, pour peu que je change les pneus, tout de même, car s’il neige je risque ma vie… Et mignonne comme je suis, ce serait dommage que je me tue à cause de pneus stupides (les moches peuvent crever, j’ai ravalé la réplique… Ca me fait toujours bondir pourtant !)

Il a collé la précieuse vignette, a refusé mes 20 euros et m’a proposé un café. Je déteste le café, mais bon un café contre 20 euros je n’allais pas faire la difficile. J’ai bu le liquide nauséabond (pour moi) avec grâce en me promettant de dépenser ces 20 euros que je pensais sacrifiés, futilement… Vikktooor en a profité pour me demander pourquoi je ne changeais tout de même pas de voiture… Bon elle tient la route, mais elle ne ressemble à rien… « Pas de sous » lui ai-je répondu. Je ne suis qu’une pauvre femme seule avec encore une grande fille à finir d’élever. Consternation : comment puis-je être seule avec un si joli sourire…

Pas grave m’a-t-il dit en conclusion, dès qu’il voit passer une bonne occase il me fait signe. Une bonne occase c’est une voiture appartenant à un infâme mâle désagréable bien pourvu en euros, à qui il dira que le véhicule est foutu… Il ne peut pas laisser une mignonne petite femme dans la détresse… Il a 2 ans devant lui (et du coup mon numéro de téléphone au boulot). Me restera à faire passer par Géraldine le message comme quoi que je ne suis plus seule, dès que j’aurais eu l’occase de rêve.

Ce n’est pas mon style normalement, mais d’un autre côté si les hommes sont assez bêtes pour se laisser prendre par une blonde en minijupe, maquillée suivant les conseils d’Hélène (très réussi, youpee !), vous avouerez que j’aurais tort de ne pas en profiter vu que quelqu’un d’autre en profitera tout de même.

Non ? Ben si…

Lettre à ma voisine…

Lettre___ma_voisine_2__57210786Cela fait un certain temps, un temps certain, que je suis réveillée de manière régulière à 4 heures du matin.

Je déteste me lever de bonne heure, je déteste me réveiller de bonne heure, 4 heures du matin ce n’est vraiment pas mon style, même pour partir en vacances ça me met d’une humeur de dogue, il me faut 2 jours pour m’en remettre. A 4 heures du matin je dors à fond, quand le réveil sonne aussi d’ailleurs.

J’ai découvert accidentellement la semaine dernière ce qui motivait ce réveil intempestif (vous conviendrez que ce n’est pas humain) : c’est ma voisine du dessus, celle que si Dracula la croise, il lui demande l’heure avant de se sauver. Une vieille dame retraitée et pas très aimable, à moitié sourde qui plus est, je l’ai constaté il y a 3 semaines. Il faut brailler un « bonjour » pour qu’elle entende.

Hélas elle se lève régulièrement à 4 heures du matin, et comme elle est à moitié sourde, elle n’entend pas le bruit qu’elle fait. Moi si…

J’envisage de lui écrire un petit mot gentil, mais le problème, comme lundi, c’est qu’au fur et à mesure que le temps passe, et que les bruits m’empêchent de me rendormir, le ton de la lettre change considérablement.

  • 4 H : porte de sa chambre (au dessus de ma chambre) qui s’ouvre violemment et me réveille en sursaut : « chère Madame Vampire… », porte de la chambre qui claque « Madame Vampire… », porte des WC ouverte avec violence « Vieille peau… », porte des WC qui claque « Salope de vieille peau… »

  • 4 H 01 : pipi dans les WC, à cette heure là ça s’entend très bien « depuis quelques temps, et de manière régulière… » Tirage de la chasse d’eau « tous les matins… », re-porte qui claque « je te hais… »

  • Porte de la cuisine qui s’ouvre à son tour « …je suis réveillée de fort bonne heure (4 heures)… », ouverture de la porte du placard de cuisine qui claque à son tour « je suis réveillée à des heures indues… », choc du bol sur la table « en plein milieu de la nuit… », ouverture et fermeture du frigo « car ton raffut infernal me sort du sommeil avec violence en plein milieu de la nuit tous les jours… »

  • Porte de la chambre qui s’ouvre à nouveau « …et je me suis rendue compte que cela correspondait à votre petit lever… », porte de l’armoire qui grince à l’ouverture « aux bruits qui me parvienent, il est évident que c’est au moment où vous vous levez… », porte de l’armoire qui grince encore plus à la fermeture « car il est clair que tu ne sais pas huiler une porte d’armoire ou manipuler une porte normalement, à ton âge c’est franchement nul !… »

  • Piétinements multiples entre la chambre et la salle de bain, genre la charge de la brigade lourde « Je pense que vos mules à haut talons devraient être évitées à cette heure matinale… », re-piétinement « vous devriez faire un régime et apprendre à marcher à pas de loup », re-piétinement et re-grincement de porte d’armoire « et que de toute évidence tu ne te rends pas compte du boucan que tu fais ! Achète toi donc un sonotone ! et marche sur la pointe des pieds ! PDBDM ! »

  • 5ème grincement de porte d’armoire « …et je suis à votre disposition pour huiler vos gonds de porte d’armoire qui grincent comme dans un film d’épouvante… », re-claquement de porte « vous pourriez préparer vos affaires la veille au soir », ré-ouverture de porte et re-grincement de l’armoire, « parce que sinon je porte plainte et ça va chier un max, ou mieux, je te trucide ni vu ni connu »

  • Elle appelle le chien maintenant, elle va sortir (en claquant la porte) « … de plus il me semble que vous avez l’habitude de claquer les portes et très respectueusement… »et moi dans 1/2 heure le réveil sonne « … si je respecte vos horaires matinales il n’en demeure pas moins… », « qu’est-ce que tu fous debout à cette heure-ci alors que t’es à la retraite ?« 

  • « …que je suis au regret de devoir vous supplier de veiller à ne pas faire autant de bruit… », « la prochaine fois je viens et je te pète la gueule »

  • « Votre voisine Madame DABRA », « un voisin qui tient à rester anonyme tu comprendras pourquoi vieille peau, mais gaffe à tes fesses et évite la cave les soirs de pleine lune… »

Je n’exagère même pas, je vous passe tous les détails du raffut, mais c’est incroyable ce que cette femme peut faire niveau décibel, entre 4 H et 6 H 30 à elle toute seule…

Vous feriez quoi vous ? J’ose à peine lui en parler, j’ai peur qu’elle me morde… Les autres voisins aussi… car je ne suis pas la seule à profiter de son petit lever…

Le plan foireux du contrôle technique

Contr_le_technique_recadr__200405833_001Depuis 1994, je me traîne avec la même voiture qui fait maintenant rigoler les enfants sur le bord de la route (je les emmerde tous !).

Elle me rend bien des services. Elle me permet en tous cas de faire 10 km jusque chez Truchon tous les matins, et 10 km en sens inverse le soir pour 13 minutes maximum, avec train + bus il me faudrait une heure par trajet…. Et de me déplacer sur maximum 5 km le WE.

Elle ne ressemble à rien (enfin si, à une vieille caisse) mais j’y tiens, je n’ai pas de fric à claquer dans une nouvelle voiture. C’est comme ça. Mon antiquité je la respecte et la fait soigner par un petit garagiste de mon bled, qui ne m’assassine pas (ça existe), car je n’ai pas non plus l’intention de voyager dans un cercueil roulant. Bref je tiens à la garder, même si elle a un rétroviseur qui pendouille comme une oreille de cocker (le droit qui est facultatif, personne ne peut me louper à 1 km).

Je pensais devoir passer mon contrôle technique l’année prochaine, le temps passe si vite. Ben non, j’ai découvert avec horreur que j’étais en retard et que j’eusse dû le faire début novembre.

Je déteste ceux qui ont mis en place cette idée du contrôle technique obligatoire tous les 2 ans et qui ont forcément des actions dans les boîtes qui font les contrôles techniques. Parce que je dois y passer tous les 2 ans, même si je n’ai fait que 30.000 bornes et que je fais entretenir régulièrement mon véhicule (et généralement les garagistes ne vous épargnent pas ce qu’il y a à faire en urgence). Alors que pendant 2 ans certains (j’en connais) en ont fait eux 300.000 en faisant juste quelques vidanges, et roulent dans une caisse dangereuse en toute légalité avant d’y passer à leur tour. Cé pô juste.

Bref, je roule en toute illégalité depuis début novembre. Le problème c’est que si je croise un fou qui me rentre dedans (car je roule moi, prudemment) mon assurance refusera de payer quoi que ce soit… (alors que moi je paye pour…). Du coup j’ai la bloblotte dès que je monte en voiture, car on ne se refait pas.

Je m’inquiétais de cet état de fait avec dame Vénézia dont le contrôle technique est obsolète depuis 18 mois, et Géraldine, alors que nous allions manger à la « cantine » du boulot. Et là Géraldine nous déclare « moi j’ai un plan foireux, pour que vous ayez votre vignette contrôle technique, les filles, et à coup sûr ».

Le frère du mari du cousin de sa belle soeur (Brunnooooo) travaille chez Mercéééédès et connaît Vikkktooor qui délivre la précieuse vignette contre 20 euros au black donnés discrètement une attestation sur l’honneur comme quoi on ne vend pas le véhicule (il a sa conscience aussi). Pour le même prix + un chèque il fait également le contrôle et signale sur post it, ce qu’il faut vraiment faire sur la gimbarde pour ne pas se suicider avec… Super… Au moins le contrôle est fait, on peut prendre 6 ou 7 mois pour se chercher un véhicule dans le pire des cas.

Elle me prend rendez-vous le dernier samedi de novembre à 10 H 30 avec Vikkkktooor, via Brunoooo… Je viens de la part de Brunooooo et en lui serrant la main je lui glisse les 20 euros, il comprendra. C’est bon, je ne suis pas obligée de mettre les 20 euros dans mon slip… Sauf que le vendredi soir je rentre de chez le dermato brûlée à mort avec comme hypothèse pour le lendemain d’avoir l’oeil gauche bloqué par une paupière gonflée (elle l’était). J’appelle donc Géraldine pour décommander le RV : pas de soucis me dit-elle, on prévient Vikkktooor et prend soin de toi ma poulette (cui cui…).

Le lundi suivant elle s’occupe de mon cas, j’ai RV samedi 2 décembre à 10 H 30 avec Vikkkktooor. C’est bon, je prend RV chez le coiffeur à 14 H 30 (Vi, Vikkkktooor est à 30 bornes avec embouteillages).

Mardi TVB. Jeudi, Vikkktooor a un créneau pour 14 H 30, je ne peux pas, j’ai RV chez le coiffeur. On maintient 10 H 30.

Vendredi, Vikkktor ne peut plus, il a un vrai client pour 10 H 30. Il peut me prendre à 13 H 30. Je décale mon RV chez le coiffeur, attrapant de justesse le dernier créneau du matin à 10 H 30 (destinée, destinée…). 5 minutes après Vikkktooor peut finalement me prendre à 10 H 30. Oui mais là j’ai coiffeur. Je la connais bien cette jeune femme, elle va me prendre pour une folle si je change d’avis 36 fois. Bon pas grave, on maintient 13 H 30 m’assure Géraldine son portable vissé sur l’oreille.

Je vais donc chez le coiffeur à 10 H 30 le samedi 2 décembre. TVB. J’arrive pour le contrôle technique avec 3/4 d’heure d’avance (dès fois que je me perde…) : on me reconnait bien là !

Station fermée. Vikkkktooor se pointe à 13 H : chic il va me prendre en avance. Il me regarde d’un sale oeil. Il m’a attendue samedi dernier en vain (le mari du frère de la belle soeur de Géraldine du côté de la bicyclette de son oncle, n’a pas décommandé du tout). Vikkktooor m’attendait ce matin à 10 H 30 et il n’a jamais été question de 13 H 30… Je suis consternée sincèrement et cela doit se voir… Il se radoucit, et pour me punir, me fixe RV le samedi qui vient à 8 H 30 (faudra que je me lève plus tôt que pour aller bosser, un samedi, un comble !)

Sauf que j’ai un doute. Je vais me lever tôt, je vais faire mon contrôle technique de la part de Brunooooo en refilant 20 euros, et je n’aurai pas ma vignette…? contre visite à faire quand même ? Je pars entre deux gendarmes ?

Ca sent le coup foireux à plein nez et que dire à Géraldine ? Je vais ne rien dire…. Donc je vais faire la gueule…. un petit peu…

La vie n’est qu’un long calvaire… Et vous, votre meilleur plan foireux, c’était quoi ?

Bouder ? Moi ?

Bouder_moiIl y a des gens qui sont super fortiches pour bouder. J’avais une amie quand je passais mon bac, qui se plaignait de son père qui pouvait rester 3 semaines sans parler à personne parce qu’il s’était disputé avec sa femme (explication du fait qu’il n’avait pas répondu à mon « bonjour » poli).

Pour la retrouver 10 ans après, mariée, tirant la tronche à son mari depuis 3 semaines, m’annonçant après le départ du malheureux « encore 3 semaines et il aura compris ».

Comment que je te l’aurais plantée là  si que j’avais été son époux, avec son sage caractère, sa tronche de raie et ses silences obstinés. Comme j’ai failli le faire avec Albert qui m’a fait un jour la tête pendant une semaine après une dispute au cours de laquelle il était 100 % dans son tort (et peut-être à cause de ça). Le soir où il est rentré avec le sourire en ayant retrouvé l’usage de la parole, il était largement temps : j’avais commencé à lui faire sa valise pour qu’il aille tirer la tronche ailleurs. Ca l’a scié.

Quand j’étais petite, quand Jean Poirotte m’avait fait une réflexion oiseuse (on se demande bien pourquoi…), je prenais régulièrement la décision de bouder pendant 8 jours. Disons 7 ou 6. Je tenais très exactement un quart d’heure, et encore, parce qu’on ne m’avait pas adressé la parole. Mon frère par contre était un champion de la bouderie, assortie d’un « puisque c’est comme ça je ne prendrai pas de dessert ». Chic alors, ça en fera plus pour nous !

C’était sans compter sans Mrs Bibelot qui le voyait sans doute au bord de l’inanition… « mais si prends-en » « allez, pour me faire plaisir ». Il nous a fait le coup du dessert jusqu’à ses 25 ans, et le jour où on lui a mangé le gâteau sous le nez sans lui en proposer une part (c’était une conspiration, mais il avait dit qu’il n’en prendrait pas…).

L’âge ne fait pas que nous bonifier, comme le bon vin. Me voici rattrapée par le syndrôme du « je fais la gueule ». Généralement ce n’est pas pour une broutille mais il arrive un moment où je ne sais plus comment m’exprimer en cas de désaccord, au boulot ou en famille, alors je ne dis rien. Mais alors rien du tout. Parce que si j’ouvre la bouche, décroche mon téléphone, me connecte sur msn, répond à un mail ironique, je m’en vas faire l’exorcisme et que je n’ai pas envie. Alors je ravale, je rumine, et forcément on voit bien qu’il se passe quelque chose. En plus je me mine sur ce qui ne va pas et que je ne peux exprimer sous peine de trop en dire. Je m’enterre, je me hais, et je déteste au passage tout le monde (sauf ma psy, et mes lecteurs).

L’avantage du blog, c’est qu’à écrire tout cela, je me sens bête, mais bête… Mais bon, c’est comme ça, je suis contrariée par plein de choses et pour l’instant, je préfère la boucler. En fait je ne boude pas, volontairement comme le faisait mon amie, pour uniquement enquiquiner les autres, c’est juste une incapacité à dire ce que j’ai sur le coeur qui me rend quasi muette (sauf ici bien sûr)… Donc on peut considérer que j’écris avec la mine réjouie du chérubin en illustration… (mignon hein ?)

Et vous ? Vous boudez parfois ? Pour une juste ou une mauvaise cause ?