Je saute de joie !

SourireCe soir juste un petit post (demain je ferai mieux, promis si ça part dans les temps !)
Je saute de joie de savoir que l’argent de mes nombreux impôts a servi à la police scientifique pour faire les tests ADN ad hoc pour retrouver des voleurs de scooter… (qui ont été arrêtés, bien fait !) Je suis ra-vie, de savoir que cela pouvait se faire.
Ma mémoire flanche-t-elle ? Après le cambriolage dont ont été victimes Mrs Bibelot et Jean Poirotte, il n’y a même pas eu de relevé d’empreintes ou de ramassage de cheveux ou poils suspects… Quant aux nombreux scooters qui ont été un beau jour retrouvés (tu parles Edgard),  je n’ai jamais entendu dire qu’ils étaient passés au peigne fin par nos fins limiers (scientifiques ou pas)
Espérons que cela fera jurisprudence !
Bon d’accord, c’est cher le test ADN, mais la justice n’a pas de prix (et notre connerie non plus, sans doute ! parce que soit c’est vrai et c’est un scandale tout bonnement, soit c’est faux et on nous prend encore plus pour des cons qu’avant hier, c’est dire…)

Si vous êtes victimes de quoi que ce soit, n’hésitez surtout pas à exiger tout le bataclan, surtout n’hésitez pas : tests ADN, relevés d’empreintes, chiens policiers, et surtout tannez les, et débordez bien les tribunaux de vos légitimes requêtes…

Une sorcière qui a mauvais esprit, mais alors à un point pas possible.

Mon autre grand père

RolandVoici le deuxième de mes grands pères à vous présenter : le papa de Jean Poirotte.

Pas rigolo le grand père allez-vous dire avec mauvais esprit. Cette photo date de 1943 alors qu’il purgeait sa peine pour un crime non commis dans un stalag du nord est de l’Allemagne. (où çà pèle à mort l’hiver au cas où vous ne le sauriez pas…, et où c’est vraiment trop chaud l’été quand on travaille pour n’importe qui et surtout les nazis)

Capturé en juin 40 en pleine débâcle, sur une plage de Veule les roses, il était parti, un peu confiant, comme tous les prisonniers de 40, pour l’Allemagne. ON racontait que les allemands renverraient très bientôt les prisonniers chez eux, qu’ils ne pouvaient pas nourrir toutes ces bouches inutiles. En fait il y resta 5 ans. Sur cette photo il a la trentaine, autre chose à faire qu’à moisir en allemagne de l’est, et le regard joyeux du prisonnier qui se bidonne à mort tous les jours (chez lui on ne creusait pas de tunnel, non…).

Il est parti trop tôt, alors que stupidement nous ne nous y attendions  pas, alors que c’était évident, mais que personne n’a voulu voir l’évidence. J’avais 20 ans. Je l’adorais, mais non pas  comme l’autre, après, que j’ai eu pour longtemps. C’était différent, peut-être parce qu’il est parti trop tôt. Celui là, je pense que j’en étais secrètement amoureuse quand j’étais petite. Je le trouvais beau et j’aimais son regard mélancolique, sa voix douce (alors que je trouvais l’autre grand et fort et criant facilement). Je n’ai pas eu le temps de le connaître vraiment. Je l’ai connu trop tard au travers les livres qu’il aimait (et que sa femme m’avait spontanément donnés), en me disant qu’il était dommage qu’il ne soit plus là pour parler avec moi de ce qui était important pour lui, et moi soudain. J’en reparlerai…

Car quand je l’ai vraiment connu, il était trop tard et il reste le regret éternel à jamais de ma vie. C’est sa perte qui m’a donné l’envie de profiter de ceux qui restent, et c’est aussi une autre histoire… Mais depuis qu’il est parti, je pense souvent à lui, à ce que l’on aurait pu se dire, aux recherches qu’il avait faites et que j’ai fait moi même à mon tour, comme par hasard.

Il parlait peu de la guerre et de sa captivité « quand j’étais prisonnier ». Depuis que j’étais née, je savais qu’il avait été « prisonnier ». Cela faisait partie de la culture familiale, ce côté « prisonnier », c’était plutôt glorieux. Généralement quand il se laissait aller, c’est parce qu’il avait ce que l’on appelle vulgairement un « coup dans le nez ». Ma grand mère détestait qu’il ait un coup dans le nez alors il évitait. Mais parfois, Noël ou autre moment, très rarement le laissaient avec un verre de trop et là il parlait. Comme toutes les personnes secrètes, il était l’illustration vivante du dicton « in vino veritas » (et moi qui déteste les dictons…)

J’avais 15 ans et j’étais donc très con, parce qu’à 15 ans on est très con, la première fois où il se laissa aller vraiment devant moi. Nous passions notre mois de juillet les parents et nous, en vacance avec lui et sa femme, tous les ans depuis que j’étais petite. Quitte à sacrifier une journée  ou deux de plage, je partais et rentrais avec eux depuis plusieurs années. Il avait pour moi quelque chose de magique et le couple qu’il formait avec ma grand mère aussi. Mes autres grands parents étaient divorcés, et à l’époque c’était quasi la honte et interdiction en tous cas de prononcer le nom de l’un ou l’autre devant l’un ou l’autre : c’est toujours confortable pour un enfant.

Nous étions rentrés de Bretagne, et avant de me déposer chez l’autre grand père et de prendre ses quartiers d’août à 100 mètres, chez les parents de sa femme (en fait il travaillait en août et profitait du Paris qu’il aimait tant et ne rentrait que le WE), tradition pour lui : restaurant.

Il avait estimé que j’étais suffisemment grande pour apprécier un bon restaurant, et il apprécia les bons vins (et moi les bons plats). Il fut convenu que sa femme prendrait le volant après, et il me raconta soudain, comment que c’était bien quand qu’il était prisonnier en Allemagne.

J’avais déjà su par lui un soir de confidences, peu de mois auparavant, après avoir visionné un film de guerre propre américain des années 60, que la guerre c’était super drôle quand c’est la débâcle et que l’on meurt de trouille, que l’on s’endort d’épuisement à côté d’une batterie de 75 (il était dans l’artillerie) et de mourir de soif en attendant de monter dans un train qui va faire un très long chemin… Je savais aussi que la guerre c’est les morpions, les poux, la dysenterie, la pluie mortelle pour les mycoses s’incrustant, et de manière anectodique,  le copain coupé en deux de manière pas franche par un obus, qui va hurler pendant des heures sans qu’on ne puisse faire quoi que ce soit pour lui avant qu’il ne crève en demandant « pourquoi ???? Je veux ma mamannn ! » ‘Je n’ai rien fait de mal ! Aidez moi !!!! ». J’étais archi anti-guerre et héroïsme tellement beau dans les films et tellement moche quand il se lâchait…

Sur le coup j’ai cru qu’il voulait plaisanter quand il a commencé à parler de « quand j’étais prisonnier », mais rien n’était drôle. En plus, des larmes coulaient par moment de ses yeux et pour la première fois devant moi il intima l’ordre à sa femme qui voulait le faire taire, de « la boucler ». Il fallait que je sache. Et j’ai compris surtout que mon grand père pouvait pleurer et que ce soir là c’était l’option obligatoire, sinon il s’ouvrait les veines pour se punir d’avoir survécu…

C’était tellement drôle, ces hommes morts du typhus, de la dysenterie, de n’importe quelle pneumonie ou bronchite dans le stalag de rêve. On enterrait les copains, tu comprends ? les allemands prenaient juste des photos et gentiment nous donnaient les tirages. On écrivait à la femme et aux enfants en France qu’il ne fallait plus attendre. Et puis un beau jour, bombardement ! Clac une bombe en plein sur le cimetière. Youpeee !

C’est hilarant d’aller ramasser les morceaux du copain enterré il y a 6 semaines. Il fallait le faire quand même, en attendant son tour… Ou le prochain bombardement, et enterrer à nouveau ce qui jadis avait été un ami… Là les larmes coulaient vraiment et j’étais pétrifiée. Un grand père ça ne pleure pas et ça n’a jamais été malheureux !

Son tour n’était pas pour cette époque là. Il rentra, malade et épuisé, amer et désabusé, car rentra mal. Sur le chemin du retour, au gré des campements d’infirmerie avec leurs antibiotiques salvatrices : les camps, les vrais. Les vrais morts vivants, l’horreur absolue, ceux qui lui retiraient le droit de se plaindre.

Parfois, certains noëls il demandait à papa « ma chanson« . « Nuits et Brouillards« . Pour un noël c’est super gai ! Papa chantait seul en s’accompagnant de sa guitare, et nous regardions le grand père pleurer silencieusement dans son coin, mal à l’aise et peu pressés de comprendre. En plus, un grand père ça ne pleure pas !!! Un grand père c’est un grand père, ce n’est pas un homme. Un père non plus d’ailleurs et je l’ai dit un jour à Jean Poirotte « oui mais toi tu n’es pas un homme ! ».

Les photos d’avant la guerre sont différentes, c’est lui déjà, sauf le regard. Le regard n’est pas le même, il est joyeux, il pétille, il a la vie devant lui mon grand père. Après il a toujours gardé ce regard de ceux qui savent, qui ont vu, qui n’ont pas vaincu, et qui ont souffert. Il avait le regard de ceux qui ont touché la souffrance, l’abîme et l’horreur et après cette visite, les yeux ne changent plus. J’ai vécu chez un autre de ceux que j’aime cette perte du regard, fort heureusement restauré. Chez lui, rien n’a pu y faire, il a terminé sa vie avec son regard triste et mélancolique que j’aimais tant.

Les yeux, le regard, sont le miroir de l’âme dit-on, et j’ai peine pour lui, franchement, de ses souffrances tellement présentes en lui qu’elles l’ont peut-être empêché de profiter de ce que la guerre lui avait laissé devant lui. Je souffre pour lui de ce regard que j’aimais tant pourtant, qui maintenant m’explique la maladie de l’âme qui l’avait touché alors qu’il était bien trop jeune. En fait il ne s’est jamais pardonné d’avoir survécu.

Il est celui de mes grands parents qui a vécu le plus difficile, je l’ai perdu trop tôt, et là encore, j’ai envie que l’on sache qu’il a existé et que depuis le 28 août 1978, je l’aime toujours…

Pour ceux qui ont le courage, lire « le choix de Sophie ».

Une sorcière qui n’en a pas terminé avec ses grands pères…

Au secours !

Au_secours_53329701_copierTout le monde sait (à moins de vivre sur une île déserte sans téléphone et sans internet, l’enfer sur terre) que le 1er février la loi anti tabac entrera en France en vigueur en partie, parce que l’on laisse le temps à certains de s’organiser (et qu’en France on fait toujours tout à moitié, c’est comme ça, faut s’y faire).

S’organiser c’est mettre en place une réelle salle fumeur, bien à part de la salle non fumeur, et dûment aérée suivant des normes très strictes qui permettront à certains ministres ou membres du gouvernement actuel de gagner plein de sous, parce qu’ils ont des actions dans les sociétés qui vendent les « aérateurs extracteurs » aux normes. J’ai mauvais esprit comme pas possible.

Depuis trois mois, mon patron (fumeur) se torturait l’esprit concernant cette loi et son application.

Nous avons depuis longtemps un lieu « fumeurs » dans ce qui s’appelle vulgairement le stock, qui doit faire approximativement 20 mètres de hauteur sous plafond. Même les non fumeurs (la moitié de l’entreprise), reconnaissent qu’en pénétrant dans le dit stock, aucune odeur ou fumée désagréable ne vient allergiser leurs poumons et narines de non fumeurs ou d’ex fumeurs (les pires). Il était donc décidé avec l’accord de tout le monde, de garder ce lieu fumeurs…

Il y a trois mois mon patron a pris la désagréable habitude de descendre fumer comme tout le monde, au lieu ad hoc, mais en allumant sa cigarette dans les escaliers en empestant tout le monde (même moi qui fume, (je ne peux pas avoir QUE des qualités), quand je suis dans un endroit non fumeur, la fumée m’agresse). Le lendemain, il a décidé de fumer dans son bureau (c’est mon bureau, c’est moi le chef), le surlendemain il s’est permis de fumer là où c’est strictement interdit (à proximité des produits chimiques, surtout de l’hypochlorite de sodium, plus communément connu sous le nom « d’eau de javel » dont chacun sait que cela explose comme une bombe H à proximité d’une cigarette allumée…), et encore le lendemain de rentrer dans le bureau de certains collaborateurs non fumeurs, avec sa clope allumée en ouvrant leur fenêtre malgré leur grippe couvant, pour jeter négligement sa cendre par la fenêtre. Normalement les mâles marquent leur territoire en pissant partout (aux frontières, faut pas rêver non plus), lui c’était son territoire patronal qu’il marquait en fumant « là ou que je veux, c’est moi le chef » (finalement on l’a échappé belle).

Il était bien décidé à laisser un espace fumeurs, mais la loi l’a rattrapé. Nonobstant le fait qu’il y ait 20 mètres de hauteur sous plafond au minimum, et que la fumée monte direct, il lui fallait prévoir un extracteur et un lieu fermé sous extraction (n’importe quoi dans ce cas précis). On connaît les extracteurs de fumée dans la société, on en vend. Mais ceux là ne sont pas homologués anti-tabac, aucun ministre ne touche de royalties sur leur utilisation, donc on s’asseoit dessus (et comment mon mauvais esprit se manifeste à nouveau).

Il a commencé à prévenir que le 1er février il faudrait aller fumer dehors et qu’il serait très strict là dessus, tout en précisant qu’il fumerait lui dans son bureau. Tous les fumeurs ayant un bureau privé ont dit la même chose, et là les choses se sont gâtées, car les délégués du personnel (tous non fumeurs), ont rappelé qu’il serait interdit de fumer où que ce soit dans les locaux dans leur globalité, et que l’inspection du travail, le service de la dératisation, de l’hygiène, le planning familial et le ministère des affaires étrangères, seraient avertis du moindre allumage de clope dans les locaux (bureau du patron ou pas), avec demande de contrôle. Exit les plus hauts placés en bureaux privés, invitant leurs chouchous à venir fumer dans leurs bureaux… Dehors comme tout le monde ! L’ambiance était super ! Mais bon, moi je ne voyais pas pourquoi j’irais fumer dehors alors que mon patron et d’autres pourraient griller leur clope tranquillement dans leurs bureaux. D’un autre côté nous étions peu voire même 0 à nous voir nous pointer dans leurs bureaux en déclarant « je viens fumer chez vous, dehors ce n’est pas possible ».

Du coup comme on aborde une période froide, le patron a décidé d’arrêter de fumer pour la 15ème fois en 3 ans, pour éviter de mettre en place un lieu fumeurs strictement conforme à la loi, et là c’est carrément l’enfer.

Lundi, il dévalait encore les escaliers, clope au bec. Mardi matin, nous n’avons rien remarqué de particulier (pauvres innocents), mais mardi en début d’après midi, il a tapé une crise pour une plante verte en train de décéder de la grippe aviaire, et que fait Coraline qui a la responsabilité des plantes vertes ? J’ai rétorqué que j’attendais un vaccin contre le virus et il a claqué la porte de son bureau ce qui est mauvais signe (MAIS que j’attends qu’il me débloque des crédit pour le pot, du terreau et la plante qui survivra, via mail, porte claquée ou pas). Ca a ricané un peu sur le coup de la grippe aviaire, mais il est tombé sur tout le monde au fur et à mesure que le temps passait, et de moins en moins aimable, les yeux injectés de sang et les oreilles rouges vif. En plus il crachait de la fumée par les narines et les oreilles, un reste sans doute…

  • C’est quoi ce bordel ? Rangez moi ce bureau !!!

  • Ce photocopieur fait un bruit d’enfer, arrêtez tout c’est intolérable ! Comment ça de l’impression urgente ? arrêtez tout je vous l’ordonne !!!

  • Internet merde ! J’en ai marre : appelez moi l’informaticien ! Comment ça sur répondeur ? Je vais changer d’informaticien, ça va chier un max ! Appelez moi Internet, ça va chier !

  • La vie n’est qu’un long calvaire, qu’est-ce que j’ai fait au ciel pour avoir des employés aussi nullissimes ? (tout le monde apprécie). Personne n’a un chewing gum ? c’est vraiment nul !

  • Réunion extraordinaire immédiatement tout de suite et sans délai, l’heure est grave, tout le monde en bas, on laisse tout tomber, même le café et l’immonde cigarette en cours !

  • Au fait je n’ai rien à vous dire de particulier, je testais vos réactions en cas d’alerte nucléaire. Vous pouvez mieux faire !

  • On en parle demain matin, rendez-vous dans mon bureau à 6 H 30.

Mercredi matin j’allume mon ordi, et je tombe sur un mail fort aimable s’excusant pour le coup de la grippe aviaire, mais me rappelant avec hargne que le big boss (lui) n’a pas la responsabilité du client X, même s’il m’a dit le contraire il y a deux semaines. Je suis donc priée de transférer les demandes de ce client con à mort à Bertrand qui s’en démerdera, il a intérêt, et que je me le dise une bonne fois pour toute et Bertrand idem. Je regarde l’heure d’envoi du mail : 3 H 30. Il était au bureau à 3 H 30. Et entre 3 H 30 et 8 H 30, seul au monde, il a pu incendier tout le monde. D’ailleurs il l’a fait. Tout le monde a eu sa dose.

Toute la journée du mercredi, il a arpenté nerveusement les locaux en faisant des bulles avec un chewing gum, à l’affût du moindre papier qui dépasse. Quand il passait dans le stock devant les fumeurs, il faisait un speach sur cette « horrible drogue », et ricanait en nous pronostiquant un moins 35° pour la semaine prochaine, et comment qu’on aura l’air cons à fumer dehors sous la neige ou le blizzard. Là les plus innocents ont comprit ce qui lui arrivait, surtout quand il a convoqué tous les chefs de service pour 19 H avec aucun mot d’excuse accepté.

Jeudi, il a continué à se gratter la barbe et à machouiller nerveusement tout un paquet de chewing gum à la fois. Par contre, il a commencé à venir faire des speaches aux fumeurs (sans doute pour aspirer une bouffée malsaine).

« Tout est question de volonté ! Je me suis auto-suggestionné, vous n’avez qu’à en faire autant ! Je me sens très zen (ben sur ce coup là il est le seul à se sentir zen), j’ai juste un peu changé de caractère (déjà un peu de merde quand il fumait). Je suis par contre réveillé à deux heures du matin, du coup je suis au bureau à trois heures, c’est dingue le monde que l’on peut faire chier via mails dantesques le boulot qu’on peut faire quand on est tranquille ». Etc… Etc…

Vendredi, agité de tics nerveux, premier mail désagréable datant de 2 H 30, il a continué à arpenter l’ensemble des locaux, en ne fichant strictement rien, sauf à faire des discours de plus en plus incohérents sur la volonté des boudhistes qu’il va battre en ne touchant plus jamais à une cigarette de sa vie. S’il pouvait, comme certains boudhistes, faire plante verte qui n’a même pas besoin d’eau, en ce moment ça arrangerait tout le monde…

Scrutant le ciel en annonçant l’apocalypse glaciaire, ricanant en nous imaginant sous l’annoncée glaciation à fumer bêtement (certains ont prévenu que s’il y avait interdiction d’aller fumer dehors au lieu de dans le lieu fumeur comme autorisé jusqu’au 31 janvier, ils iraient voir ailleurs et ont les moyens de le faire…) il a déclenché un désir de collecte bien avant son anniversaire.

Il nous faut juste de quoi lui acheter deux cartouches de clopes, une à mettre sur son bureau, l’autre pour jeter ça et là des paquets sur son parcours préféré. Chacun se mobilise pour lui envoyer des ondes malsaines « fume, fume, fume donc… » « Achète l’extracteur homologué, on a les moyens, mais fous nous la paix ! »

Parce que quand c’est le patron qui a ses nerfs sous prétexte qu’il a arrêté de fumer sans aide aucune, du jour au lendemain, c’est invivable… Quand ce sera moi, je serai priée de garder le sourire. Et il clopera dans les escaliers en emmerdant l’inspection du travail et la dératisation, parce que c’est lui le chef et qu’il aura bien entendu replongé…

La vie n’est qu’un long calvaire… (et vous trouvez ça drôle ?)

La visite chez le coiffeur…

Coiffures_10153664La visite chez le coiffeur ne se déroule pas toujours comme on le voudrait. Maintenant j’ai ma petite coiffeuse à qui je rends visite deux fois par an pour un petit balayage discret, et que je me garde, parce qu’elle est de bon conseil et fait ce qu’on lui demande (sauf, elle m’a prévenue, si je lui demande du noir corbeau ou du rouge intense).

Ce n’est pas toujours le cas. Meilleure amie va très souvent chez le coiffeur depuis ses 14 ans et en a vu de toutes les couleurs et de toutes les coupes, jusqu’à ce qu’elle trouve son rêve elle aussi, il y a 10 ans. Cela lui coûte une fortune en essence, car sa coiffeuse a déménagé à 60 bornes, mais il faut ce qu’il faut, elle ne confiera pas sa tête précieuse à n’importe qui d’autre désormais, et fait brûler des cierges à tous les saints pour que sa coiffeuse lui survive.

Il y a le coiffeur têtu et coupeur, qui n’a qu’une envie : couper, couper, et couper encore. Celui à qui l’on demande de retirer « environ ça » en montrant 5 cm, qui coupe sèchement là où ça se voit le plus 20 cm et demande en montrant la mèche « comme ça ? » Trop tard de toutes manières. J’avais 16 ans, touché mon premier salaire de vacances et suis ressortie avec une coupe dégradée ratée au lieu du carré demandé… Il ne m’a jamais revue. J’étais traumatisée en plus et avait en travers la première mèche de 20 cm que avec laquelle je ne l’avais lâchement pas étranglé, avant de sortir dignement avec ma coupe curieuse et tout mon argent…

Ayant les cheveux raides, j’ai longtemps voulu des boucles. « Pas de problèmes » m’annonça une coiffeuse l’air très sûre d’elle. Je suis ressortie de chez elle le porte feuille à sec, frisée comme un mouton (la fameuse coiffure du mouton mouillé puis sec). Le pire est qu’elle était ravie alors que c’était immonde. EN plus cela a tenu 6 mois au lieu des 3 annoncés. Elle ne m’a jamais revue non plus. Les pointes étaient grillées et moi aussi, je ne me suis jamais autant faite arrêter par les flics qu’avec ma frisure « mouton ».

Mrs Bibelot a toujours rêvé d’être rousse (roux setter irlandais). « Pas de problème » lui assura un grand coiffeur de chez qui elle ressortie rousse setter irlandais effectivement (base blond clair au départ, je ne sais pas s’ils savent faire maintenant). Le lendemain nous partions à la mer et elle fit son plongeon habituel dans la grande bleue. Pour ressortir rose vif ! Le coiffeur estival ne put que la teindre vaguement en queue de vache. Elle dû se résoudre à se faire couper les cheveux quand ses racines furent suffisantes et accoucha de mon frère avec la coupe  dite « sortie de bagne » qui n’était pas bien vue à l’époque chez une femme.

Non découragée, j’allais consulter un jour pour un tout bête balayage que je voulais discret genre « retour d’un mois au bord de la mer » étant blonde, et n’allant pas à la mer cette année là. Discret ça ne l’était pas du tout. Les mêches étaient blanches, style « je me fais trop de soucis ». Elle trouvait cela ravissant, moi pas et pour la première fois de ma vie je refusais de payer. Pendant ce temps là, meilleure amie ressortait à son tour frisée comme un mouton avec une frange effilée, elle qui déteste tout ce qui est frange. Lors de notre rencontre suivante nous avons songé à fonder une amicale des victimes de coiffeurs, mais internet n’existait pas, c’était difficile…

Bien évidemment, nous en avons toutes vu revenir de chez le coiffeur, désespérées parce qu’elles avaient été ratées absolument, par une personne très sûre d’elle. Le problème étant la coupe sauvage, parce que, contrairement à ce que pensait Pulchérie petite, je ne pouvais pas « aller me les faire recoller tout de suite » « ah t’es moche maman, va te les faire recoller tout de suite ! » (ça remonte le moral, et l’air consterné des adultes se taisant, également). J’avais en effet été victime (à nouveau) d’une coiffeuse me montrant une jolie coupe dite « sauvage ». Effectivement jolie, cela restait long… Je me laissais tenter (j’ai carrément oublié pourquoi j’y étais allée au départ) Sauf qu’avec elle, c’était court et vraiment sauvage… Albert fit la tête et se vengeat en se laissant pousser la moustache. Il me fallut un an pour rescaper le tout.

Le pompon revenant sans aucun doute à une coiffeuse sadique, à qui je demandais conseil pour une soirée costumée. J’avais décidé de me déguiser en bohémienne et je voulais tester le noir (avec perruque au départ, et elle en louait, d’où ma visite innocente). « Pas de problème« , me répondit-elle (fuir quand on entend cette phrase), « je ne vais pas vous faire une couleur permanente bien entendu, mais une temporaire qui s’estompe en 4 ou 5 shampoings ». Curieux d’être brune… 5 shampoings plus tard, le noir ne dégorgeait plus du tout, j’étais redevenue moi-même ? Hélas non.

Car il en restait un tout petit peu. Et que donne du noir bleuté sur du blond ? Du vert tout simplement. Vert Irlande. Obligée d’appeler tatie chérie au secours et de sortir avec un foulard m’acheter de quoi me rescaper de cette couleur immonde en rasant les murs… Et j’avais payé pour cela !

Votre pire c’était quoi vous ? (le gagnant aura le droit de manger un pot de nutellla ou une barre de tobleronnne)

La vie n’est qu’un long calvaire, chez le coiffeur c’est un aperçu du purgatoire… Mais c’est sans problème !

Une journée mémorable…

Femme_perdue_2_57210948Cette journée là fut mémorable, car tous les survivants s’en souviennent avec nostalgie (pour Albert je ne sais pas trop et pas envie de l’appeler pour lui demander s’il s’en souvient aussi avec regrets… alors que je sais que mon ex belle soeur s’en souvient elle très bien…).

Nous partimes donc à 4 voitures pour la première étape : le pont du Gard. A l’époque le site était encore agréable. Nous connaissions ce pont par coeur, mais c’était toujours un plaisir que de le revoir.

Mes deux soeurs n’avaient pas envie de monter sur le pont d’avignon y dansons… Elles voulaient se baigner dans le Gardon. Ma grand mère se proposa pour les surveiller et s’installa confortablement sur les cailloux pour faire sauveteur qui nage comme une planche à repasser… J’aurais bien fait comme mes soeurs, mais comme une cruche, j’avais oublié de prendre mon maillot de bain.

« Viens donc chérie » m’intima Albert qui n’avait jamais vu le pont du gard ce veinard. L’année précédente, papa m’avait fait le coup de sortir de la conduite d’eau (tout en haut) au son de « tu ne risque pas de tomber, c’est large, et la vue est vraiment magnifique ». C’est large oui (2 mètres il appelle ça large ?), mais moi j’ai le vertige, je n’ai rien vu du paysage et j’ai rampé jusqu’à la prochaine trappe donnant sur la conduite pour y pénétrer la tête la première et faire le rétablissement du siècle, à la grande surprise de ceux qui, pas fous eux, restaient à l’intérieur à admirer le débit que cela devait représenter vu qu’on y circule à l’aise, debout…

Arrivée dans la conduite (ça monte et il fait chaud) avec Albert me promettant de me tenir la main à l’étage au-dessus pour que je ne soit point terrorisée. Je n’ai point peur, j’ai le vertige, nuance, ça ne s’explique pas, c’est comme ça, j’ai des ventouses qui me poussent au bout des pieds et tout le sang qui descend dans les ventouses. Je reste dans la conduite, tu sors si tu veux… Les romains étaient peut-être des constructeurs géniaux mais moi, j’ai dû me farcir cette fichue conduite 10 fois, ça fera 11 (mais pourquoi suis-je montée ?). Pendant ce temps là mon frère et ma future belle soeur s’engueulaient comme de coutume, et pour la même raison : il voulait qu’elle monte et elle ne voulait pas : ça raisonnait bien dans la conduite. Les hommes terminèrent le pont du Gard sur le dessus, les femmes dans la canalisation supérieure en ce demandant bien diable pourquoi elles avaient grimpé : « c’est la dernière fois que ton père m’a sur ce coup là » me déclara Mrs Bibelot qui se fit gruger encore 10 fois…

J’ai toujours adoré d’ailleurs, tout de même finir par sortir et aller au premier étage où je n’ai pas le vertige vu que si je tombe c’est dans l’eau., pour toujours y trouver un ou deux énergumènes munis d’un fil à plomb pour vérifier que l’ouvrage est bien droit… Bien sûr qu’il est droit banane, il tient depuis 2000 ans et des poussières ! Que construisons-nous qui tiendra autant de temps ? Moi perso j’aimais bien regarder les inscriptions faites par les compagnons du tour de France, et nul besoin d’un fil à plomb pour constater que l’édifice tiendra bien encore 2000 ans si un boeing ne se crashe pas dessus…

Une fois les hommes redescendus, conciliabule car la prochaine étape c’est la fontaine de Vaucluse. Un océan de verdure dans la provence qui brasille sous l’été… On mange là-bas ou on trouve un restau sur la route (les hommes étant affamés…) ?. On décide l’aller jusque là-bas, on trouvera bien de quoi se restaurer. Les hommes boudent à l’idée d’un hamburger ou hot dog, on les fait taire, c’est rare, on en profite.

Effectivement, un restaurant magnifique, au bord de l’eau, avec une terrasse extérieure bien à l’ombre, au son de l’eau glacée qui coule un peu plus bas. Le restaurateur est ravi de nous voir tous arriver (nous sommes 9 et nous devons avoir l’air affamés). Juste une table de prise à côté, par deux anglaises d’un certain âge qui débutent au pastis et ce n’est pas du tout comme cela que je me représentais Miss Marple. Elles ont l’air d’apprécier le pastis, elles en commandent un deuxième pendant que nous nous absorbons dans la lecture du menu (dis donc, ce n’est pas cher !) tout en buvant également l’appéro (les hommes un pastis, les femmes un kir, on se demande pourquoi). Ma grand mère généreuse décida qu’elle invitait tout le monde et prit le plus cher pour ne culpabiliser personne.

Je ne sais pas si après avoir pris la commande, le restaurateur aura continué son job ou décidé de cultiver du haricot rouge au Mexique. 9 personnes qui changent d’avis tout le temps, ça doit être usant. Son calepin était bourré de ratures, et il avait deux épis qui pointaient dans sa chevelure trop longue.

Pendant ce temps là, les anglaises avaient visiblement opté pour le menu gastronomique devant lequel même les plus solides appétits avaient renoncé malgré les encouragements de celle qui invitait. Une bouteille de blanc descendit chez elles, arriva une de rouge. On dit que les anglais sont réservés : celles-là ne l’étaient pas du tout. Elles riaient bien fort, tout en descendant également les plats sans sauce à la menthe. Elles ont même réussi à nous faire taire à les écouter, tous les 9, ce qui était un exploit, car on cause tous beaucoup dans la famille et que toutes les femmes peuvent suivre 3 conversations à la fois. Nous étions fascinées par la descente des anglaises, qui nous faisait songer à la montée que nous allions devoir faire pour visiter le site.

Tout à coup, arrivée d’une guèpe. Ma belle soeur (allergique et ayant oublié son cachet salvateur), se lève comme une folle et agite sa serviette. La guèpe furieuse fonce droit sur les anglaises dont une se lève précipitemment également et part en courant jusqu’à la rambarde à laquelle elle s’adosse comme elle peut, en faisant des moulinets avec le bras.

Que s’est-il passé ? Tout à coup l’anglaise bascule par dessus la rambarde. Angoisse et horreur brèves puis on entend un « PLOUF ! » horrible (c’était mieux qu’un splatch sur les pierres). Tout le monde se lève, Albert retire déjà ses chaussures, Jean Poirotte précise que l’eau est glacée, et mon frère va mollement regarder ce qu’il se passe : il le sait que l’eau est glacée, il y est tombée il y a 6 ans, entraînant une de mes chaussures au passage…

Tout va bien, l’anglaise est bien tombée dans l’eau, elle a pied et semble se demander ce qu’il lui arrive. Elle crie « very cold ! », ma grand mère croyante entend « miséricorde » et se signe à tout hasard. Arrive le restaurateur alerté par 10 cris simultanés au moment du passage par dessus la rambarde. Il saute sans réfléchir. Re « PLOUF » (je pense qu’il est au Mexique à y bien réfléchir). On regarde le sauvetage. Tout le monde a largement pied, c’est pas le tout, il faut sortir de l’eau maintenant. Ce qu’ils font péniblement chez le collègue d’à côté qui, tel un habitué, sort une échelle qu’il met dans l’eau avec une maestria pas possible.

Nous terminons le repas allègrement. L’anglaise trempée est revenue s’asseoir et termine son menu gastronomique avec entrain. Une autre bouteille de blanc : elle sèche à vue d’oeil. Nous voici bien gais (une bouteille d’offerte par le fils du patron pour s’excuser de l’émotion), partis visiter le site enchanteur. Ca monte et il fait chaud.

Arrivée à la pierre fatale. C’est de celle là que mon frère voulant se tremper les pieds a atterri dans l’eau glacée en me faisant perdre une précieuse sandale (je suis rentrée ce jour là avec un pied ruiné par le macadam brûlant). Bien évidemment Albert veut tâter l’eau du pied. Il se rend sur la pierre, se déchausse. Je lui signale l’incident d’il y a 6 ans, il s’en tape. Il tâte du pied : c’est glacial, et comment l’anglaise n’est-elle pas morte ?

Arrive ma soeur qui bouscule les chaussures d’Albert. Il en rattrape UNE de justesse. L’autre part dans l’eau dont le courant est trop vif pour songer à la rattraper. Il est à noter que Delphine perdra une sandale sur la même pierre 8 ans plus tard, alors qu’elle était sous la garde de son père, et ma mère une espadrille exactement dans les mêmes circonstances l’année suivante et toujours au même endroit… d’où le surnom de pierre fatale.

Albert reste sur sa pierre, contemplant l’eau tumultueuse avec rancune. Il refuse de monter voir la fin du site à cloche pied. On le récupère au passage au retour, un peu sombre. Le macadam est brûlant (je sais, mais comment qu’il radote qu’il a mal à la plante des pieds !). Il ne va pas pouvoir conduire avec un pied nu (tant mieux, je vais prendre le volant, quand il conduit j’ai peur).

On ne peut pas faire la suite prévue à l’origine avec un homme dépourvu de sa chaussure droite. On rentre donc, directement au bercail.

Directement ?

Ben non… Mais pour fêter cette excellente journée, le soir, Albert ayant récupéré une paire de basket entière, nous avons encore dîné au restaurant. Ma grand mère généreuse a encore invité tout le monde.

Elle riait trop après la chute de l’anglaise et le passage  en défilé dans la ferme, pour envisager seulement de faire une salade de tomates…

Le sac à main de la mort…

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Je n’ai pas de passion particulière pour les sacs à main. J’en ai généralement 2 : un pour sortir (actuellement offert par mes collègues pour mon anniversaire), un pour la semaine.

Je ne suis pas « girlie » du tout sur le plan du sac à main. Celui en cours est généralement un immense fourre tout, où même moi je n’arrive pas à trouver mon porte-feuille sans une fouille détaillée. Tant pis pour les pick-pockets…

Je l’utilise jusqu’à ce qu’il agonise, et là je me traîne à reculons dans un magasin pour lui en trouver un de rechange…

Dedans, c’est fou ce que j’y trimballe, comme toutes les femmes. Un nécessaire de survie à tout le moins sur le plan médoc + une brosse à cheveux + un miroir + mes deux porte-feuilles (je fais ce que je veux avec les porte-feuilles d’abord) + de quoi me ravaler la façade, et j’en passe.

Ce jour là, j’étais bien décidée à aller faire les magasins avec Mrs Bibelot, à l’époque où j’habitais encore chez mes parents avec les filles. Et nous avions décidé de les laisser à Jean Poirotte, car faire les boutiques avec elles relevait du parcours du combattant. Elle s’ennuyaient, se disputaient, rentraient dans n’importe quelle boutique, donnaient un avis qu’on ne leur demandait pas (toujours plaisant le « t’es moche là dedans »), se perdaient pour le plaisir d’entendre leur voix dans un haut parleur, se crêpaient le chignon dans la voiture à l’aller et au retour, et j’en passe… Un cauchemar…

Jean Poirotte magnanime avait accepté de les surveiller ce beau samedi après midi… Je lui avais laissé la consigne qu’il connaissait déjà, ayant élevé 4 enfants : « si tu ne les entends pas, va voir ce qu’elles font et dis leur d’arrêter de le faire, et prends l’extincteur on ne sait jamais« … Nonobstant le fait que faire les boutiques avec nous étaient une corvée pour elles quand il ne s’agissait pas de les fringuer, elles voulaient ce jour là venir. Promis, juré, craché maman, on sera sages (tu parle, Edgar !).

Insensible à leurs supplications déchirantes, je partis donc avec Mrs Bibelot, en prenant mon sac du moment, un immense fourre tout en cuir que je voulais précisément changer, car la doublure en était déchirée, et la fermeture éclair moribonde. Il avait une large bretelle.

C’est incroyable ce que cela peut être lourd ces trucs là parfois. C’est la remarque que je me fis en allant jusqu’à la voiture, et en en descendant 20 km plus loin, au centre commercial que nous nous proposions de ratisser, Mrs Bibelot et moi…

Vraiment lourd. Abominable. Même les légionnaires n’en trimballaient pas autant. J’avais l’épaule droite sciée, et je n’arrêtais pas de me demander ce que diable j’avais bien pu fourrer là dedans, hormis la bouteille d’1/2 litres d’eau que je prends dans ces cas là pour survivre… Horrible…

Nous déambulions dans les galeries, moi hahanant comme une pauvre bête de somme sous le poids de ce maudit sac que je remettais en place à tout moment au risque de me coincer une vertèbre.

Son remplaçant fut trouvé, quelques fringues également, et nous voici allant prendre le thé avant de rentrer tranquillement. Ouf, le sac posé dans la voiture, me voici me massant l’épaule.

D’ordinaire, il me faut 8 à 10 jours pour me décider à me servir du nouveau sac, à savoir transvaser l’utile de l’ancien au nouveau, découvrir quelques pièces cachées, trier des papiers égarés dans le fond, et jeter ce qui aurait dû l’être il y a 2 ans. Parfois une découverte miraculeuse : mon mascara que je croyais perdu, coincé dans la doublure, une fois un billet conséquent dans une poche que je n’ouvrais jamais…

Le soir même pourtant j’étais avide de changer de sac tout de suite. Les filles dirent « bonsoir » spontanément pour aller se coucher sans injonction, étant fatiguées ces petites biches… (bien avant l’heure…)

Me voici vidant gentiment le contenu de mon sac sur la table de la cuisine et commençant le tri, et à tout ranger comme il faut dans le nouveau sac qui, celui là, sera toujours bien rangé (on peut toujours y croire). J’arrive dans le fond du sac et ma main sent quelque chose de curieux sous la doublure : un lingot d’or ?

Vous ne devinerez jamais ce que c’était ! Mrs Bibelot possède deux balances anciennes (à deux plateaux en cuivre), avec des poids de 1 kg, 500 g, 100 g, etc… qui lui viennent de sa famille. Très jolies balances. Mon regard tombe sur le range poids en bois dans lequel ne reste que les 1 g et 5 g… (je précise que ces balances servent toujours, quand il faut mesurer 5 g de sel pour un foie gras, elles sont irremplaçables)

Le reste des poids, soit 2,5 kg au total, était planqué dans la doublure de mon sac à main.

Encore une idée lumineuse des filles… On se venge comme on peut de ne pas aller s’ennuyer avec maman dans les magasins.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Mrs Morgan

Charuel_HuguetteJe vous ai déjà présenté la maman de Jean Poirotte, à l’occasion du martyr de la photo d’identité. Je reparlerai d’elle, car elle mérite son histoire, en plusieurs épisodes, c’est mon style (comment je vous rase grave avec mes souvenirs, z’avez signé c’est pas pour rien…).

Je me dois de vous présenter un peu ma famille pour continuer mes chroniques d’une vie ordinaire (ah vous z’aviez zappé ?) correctement (sinon vous ne comprendrez rien, je suis née dans une famille très originale, comme tout le monde). Si elles ne vous intéressent pas (mes chroniques), vous pouvez toujours aller voir ailleurs, alors que moi je suis bien obligée de supporter les (rares mais réels) cons de ma boîte… (je trouve ces parenthèses enrichissantes, pas vous ???)

Voici la maman de Mrs Bibelot. Cette photo un peu floue a été prise pendant l’occupation elle avait environ 32 ou 33 ans.

Je n’ai jamais connu de femme plus « girlie » qu’elle, et si elle avait eu internet à son époque, elle aurait certainement tenu un blog sur la beauté et ses secrets, la mode et le bon goût.  Mais nous étions fort peu à bénéficier de son savoir.

Bon d’accord, les chromosomes avaient été sympas avec elle. Elle était parfaite (c’est tout au moins l’avis de tous ceux qui l’ont connue). Même à 90 ans sur son lit de mort elle n’avait quasi pas une ride et une beauté intacte pour quelqu’un qui faisait 30 ans de moins que son âge. Ce fut un réconfort pour Mrs Bibelot en larmes et moi, d’entendre le « croque mort » déclarer « Dieu qu’elle a dû être belle votre maman ! ». Je l’ai surnommée Mrs Morgan, parce qu’en vieillissant (passé 50) elle ressemblait à Michèle Morgan. Elles allaient chez le même coiffeur et on la prenait pour la soeur de l’actrice… Elles en riaient parfois toutes les deux quand elles s’y retrouvaient (parce que la soeur de l’actrice ne lui ressemble pas)

Elle avait tous les livres possibles et imaginables concernant les secrets de beauté et a été une cliente assidue des parfumeries où on lui déroulait le tapis rouge. Dès mes 12 ans, elle se préoccupa de m’inculquer le minimum beauté. Démaquillage « même si tu ne te maquille pas », soins éventuels (j’avais un peu d’acné et il n’existait pas vraiment de traitement à l’époque, c’était l’horreur, mais grâce à elle j’eus un jour une lotion miracle qui me changea la vie). Elle m’acheta mes premiers produits, dont je me souviens encore : c’était un lait et une lotion de chez Vichy. Je leur ai été fidèle jusqu’à ce que ces imbéciles changent la formule et le parfum. Hors, ce parfum, c’était mes 12 ans et mes premiers moments Girlies avec ma grand mère. J’ai changé de marque…

Elle sermonna papa pour qu’il me laisse mettre un peu de mascara et qu’il arrête de m’interdire de me maquiller (via sa fille, Mrs Bibelot), et me laissa tester ses produits de maquillage, pour m’expliquer qu’il n’en fallait point trop et comment faire. C’était limite si l’on devait voir que j’étais maquillée. Je garde d’elle le goût du trop peu plutôt que du trop. Elle m’acheta ma première poudre (libre, de chez Caron), mon premier mascara (en cake à l’époque, avec une brosse à mouiller), et ma première petite crème de jour, toujours chez Vichy.

J’étais très blonde comme elle, et elle m’apprit à discrètement souligner mes sourcils albinos (et hop un crayon au passage), et également à m’épiler, et surtout à m’habiller.

Elle suivait la mode, mais elle se savait un style et n’aurait jamais dérogé à ce dernier. Toujours à la mode et jusque fort tard, elle restait elle même et tout ce qu’elle choisissait lui allait… Quand j’allais passer 8 jours de vacances avec elle, elle faisait les boutiques avec moi. Elle avait le regard sûr, même si la vendeuse la haïssait de toute évidence quand elle me déconseillait la veste certe mode mais « le orange ce n’est pas pour toi ma chérie » et me rassurait : on irait voir ailleurs.

Quand je parlais « régime », elle me rétorquait la ligne haricot qu’elle avait eue pendant la guerre (la photo date de vers 1943) en crevant de faim devant des rutabagas en quantité insuffisante. « Tu n’as pas l’étoffe d’une sylphide » me disait-elle. « Tu es charpentée, tu serais immonde à 55 kg… Tu es comme moi, il te faut quelques rondeurs, sans exagération, le mollet maigre ce n’est pas joli… »

Meilleure amie et moi allions régulièrement passer des WE pendant nos vacances, avec nos mobylettes, dans sa maison de campagne où elle demeurait le dimanche, lundi et mardi (elle tenait un commerce de luxe et chômait le mardi, sa vendeuse s’occupant du magasin). Comme son mari repartait lui le dimanche soir, c’était girlie à mort. Nous affrontions le froid, la neige, pour aller passer 2 à 3 jours magiques chez elle. L’été nous papotions à l’ombre d’un grand cèdre « le soleil vieillit la peau les filles, il faut le fuir comme la peste ».

Elle nous donna ses recettes infaillibles pour avoir la peau toujours belle et les cheveux aussi, celle du vinaigre de la reine de hongrie qu’elle tenait de sa tante Alphonsine (que je garde jalousement et meilleure amie aussi, ça nous paiera notre maison de retraite). Elle nous racontait sa vie, nous prévint de ce qui nous attendait avec les hommes. Elle avait le langage clair et vrai et meilleure amie qui avait une grand mère « nanie à l’ancienne », n’en revenait souvent pas des précisions qu’elle nous donnait (genre son mari avait passé les 3 premières nuits de leur mariage sur le canapé, elle grimpée sur l’armoire, tellement elle avait été horrifiée de ce qu’elle avait découvert (et oui, ça existait), mais après, bon, finalement c’était plus que sympa…).

Le mardi elle affrétait un taxi et nous emmenait dans la parfumerie la plus proche. Elle voulait bien nous offrir des produits de maquillage mais « pas cette horreur là mon dieu, vous n’avez pas honte mademoiselle de vendre celà à des prix pareils ? ». Elle avait une prédilection pour Héléna Rubinsteiiiin et mon premier crayon noir me fut offert par elle, dans cette marque. Elle me montra comment m’en servir en ayant la main légère et précise.

En prévision de notre venue, elle avait acheté des magasines modes et nous conseillait où nous déconseillait. On sentait qu’elle adorait. Meilleure amie et moi avons des styles différents et elle savait parfaitement en tenir compte.

Elle nous racontait ses déboires coiffure. Quand la mode vint au noir corbeau, elle fut noir corbeau (avec des croûtes plein la tête) et elle était toujours divine. Après elle fut plus sage et se cantonna à son blond nature (comment entretenir le cheveux blond ma chérie…) Nous pouvions lire chez elle l’intégrale des « elle » qu’elle conservait jalousement depuis sa création, mais qu’un beau jour, quand elle commença à perdre la tête, son deuxième mari jeta stupidement. J’espère qu’il les lit tous en son purgatoire et qu’on lui fait faire des QCM sur la meilleure manière de se maquiller et la condition féminine…!

Nous mijotions chez elle des lotions, des crèmes (oui…), des rinçages pour les cheveux blonds ou auburn (meilleure amie), et elle nous concoctait un dîner super au cours duquel nous allions bien rigoler. Elle avait un goût parfait sur la mode, la beauté, la décoration, nous conseillait des lectures et fronçait moyen les sourcils (c’est mauvais pour les rides) devant notre écriture. La sienne était parfaite. Lorsque nous repartions dans la nuit glacée (vacances d’hivers), elle nous glissait un billet pour un achat de fringue choisie avec elle, à lui présenter absolument la prochaine fois.

Elle était en plus cultivée, adorait lire, l’histoire et la géographie. Elle n’était jamais futile finalement, et la preuve que l’on peut aimer la beauté et s’entretenir (ce que certains considèrent comme futile) et avoir une tête (ce que l’on voit désormais sur les blogs de filles)

Je l’adorais. Je l’adore toujours, et elle me manque. Les chromosomes n’étant pas sympas, pour l’instant personne ne lui ressemble. Pulchérie par contre a ses petits pieds et s’est régalée de ses chaussures de goût (tellement qu’elles sont toujours d’actualité 15 ans après) qui semblent faites pour elle et qu’elle porte divinement bien actuellement, en ayant l’impression d’être dans des chaussons.

Peut-être qu’un jour une petite fille de la descendance héritera d’elle. Les gènes sont si aléatoires qu’on ne sait pas chez qui cela se pointera… (pour l’instant Delphine ressemble plutôt beaucoup à l’autre grand mère, ce serait drôle que ce soit elle qui transmette Mrs Morgan à une petite fille, ou un de mes neveux, encore que Pulchérie ait le plus de chance vu qu’elle ressemble à la mère de Mrs Morgan…)

Je tiens à le rappeler ici : c’est à elle que j’ai piqué ma première pince à épiler, mais juste une monsieur le bourreau ! Je n’en ai piqué qu’une dans toute mon existence !

Emotion…

Emue_53329156On ne me refera pas. Je suis née à Versailles, les grandes eaux c’est mon truc…

Je pleure d’émotion, de joie, de chagrin, de colère. Pour les films à faire pleurer je suis la spectatrice idéale. Bref, je pleure facilement (le top du top c’est la libération de Paris, j’inonde la pièce et ruine la mquette).

Le moindre truc et hop ! Une vanne qui s’ouvre, et la fermeture demande parfois du temps, mes parents m’ont loupé le clapet de fermeture de  mes glandes lacrymales… J’aurais été nulle en surveillance de barrage (il fuit ? Pfuit !!!)

Il y a quelque temps, j’ai été contactée personnellement via mon blog, par une femme qui me proposait de m’envoyer un exemplaire de  son roman « que tu aurais pu écrire » précisait-elle.

Deuxième contact avec un auteur, la première de talent et connue. La deuxième avait le problème pour moi d’avoir un nom et prénom connus dans ma famille… J’ai cru à une blague, sans savoir de qui elle venait (aucun de mes proches connaissant l’existence de mon blog et de ce patronyme n’est capable de méchanceté, mais le hasard peut faire mal les choses).

J’ai donc préféré ne pas donner mon nom et mon adresse et répondu, je l’espère, gentiment. Et puis j’en ai parlé à Mrs Bibelot (ben oui je dis tout à ma mère) pour qui ce nom connu dans la famille ne pouvait être l’auteur d’aucun livre… J’ai enquêté discrètement sur gogole… Youpla boum…. Et paf ! encore un auteur de talent !

Du coup j’ai envoyé mon nom, mon adresse, à cette moins inconnue, en espérant ne pas recevoir de lettres piégées, ou des appels à la contribution d’une sordide secte, voire même, pire, des rappels du fisc déguisé (qui ne veut toujours pas savoir que j’ai changé de nom, mais doit bien savoir que j’ai un blog, quand je le dis que ce sont des rats (et encore j’insulte les rats)…).

Et ce soir jeudi 18 janvier 2007, j’ouvre ma boîte aux lettres avec appréhension (factures ? rappels de factures (j’ai tout payé) ? pub ?).

Une enveloppe avec dedans, un livre, je le sens tout de suite. Comme mes dernières commandes de livres ont été honorées (réponse masquée à Dom sur ce que je peux faire de 5 bibliothèques…), ne me reste qu’une solution qui apparaît au dos de l’enveloppe…

Un livre que je me garde pour vendredi soir… Avec une dédicace « pour une sacrée sorcière de la part d’un farfadet« .

Je suis bête, je sais, mais j’en ai pleuré d’émotion, une vraie fontaine. Un auteur, un vrai, qui prend la peine de m’envoyer son livre, en m’ayant précisé que j’aurais pu l’écrire, sans que je n’ai rien demandé…

Merci C.N, merci beaucoup !!!! (je peux te citer si tu le souhaite)

La vie n’est pas qu’un long calvaire… (et puis je n’ai plus qu’à me faire des compresses pour ne pas ressembler à une grenouille biélorusse demain… Et puis m’en fous…)

Les héros sont moins fatigués…

Je ne regrette pas que Pulchérie m’ait obligée à faire une petite pub sur mon blog pour le festival de Romans… Elle en a fait une sur le sien également, et les votes en ont pris un sacré coup, j’ai cru faire une crise cardiaque lundi matin à l’aube, juste avant l’heure où j’allais dégivrer mon pare brise… Bloguer mère/fille (ça fait mieux que fille/mère), c’est très sympa.

Du coup mon moral remonte et mes héros également… Faut suivre et avoir lu le post précédent. Sinon celui qui recherche via gogole « le crime parfait » n’est pas sorti de l’auberge…

Le héros de mon polar n’est pas définitivement tiré d’affaire, mais il n’ira pas faire un tour dans une ancienne galerie à champignons de Paris. Il se cassera toujours la jambe (je n’ai pas dit non plus que j’avais le moral au beau fixe, mais bon je ne compte pas non plus gagner ce festival), mais pour l’instant, en dérapant sur un liquide suspect, aux urgences où il est allé consulter pour un panari. On a les héros qu’on peut… Sa soeur (l’héroïne qui risquait de finir dans une prison biélorusse !) est théoriquement tirée d’affaire vu qu’elle assistait son frère devant deux internes pendant la remise en état de la jambe qui a eu lieu à l’heure exacte du crime (2 témoins). Pour l’instant une gangrène gazeuse (c’est mieux) n’est pas exclue pour le héros (sur une fracture ouverte, ce n’est jamais exclu), ni qu’un flic astucieux ne vienne prouver que les deux internes ou les deux témoins, ou tous les quatre, n’y voyaient pas très clair…

Pour les filles ça s’arrange : je ne suis plus assoiffée de sang. Juste de fric et je leur colle des amendes pour tout. Chambre mal rangée, devoirs mal faits, bricolages intempestifs, et fugues migratoires interdites. Je ne leur pompe plus le sang c’est déjà ça : juste l’air et le fric (qu’elles sont obligées d’emprunter à mes parents, c’est eux qui sont mal barrés). Et en plus la seule maladie grave qui me guette est un rhumatisme du petit doigt droit (ça vous fait rire ? Ca fait mal !)

Le chercheur d’Atlantide a la combinaison repousse requins ad hoc, et un lance roquettes dont il sait très bien se servir. Pour peu que les votes stagnent, va savoir, je n’exclue toujours pas une guerre nucléaire générale, encore qu’une voie diplomatique se dégage. Si la voie diplomatique ne donne rien, il crèvera juste de faim et de soif en plein atlantique nord (pour réaliser qu’en fait il avait trouvé le Titanic…)

J’ai toujours tué beau papa il y a 20 ans (20 ans déjà ????), de la manière que personne ne me prendra d’abord, parce que je suis la reine du crime parfait. C’est quand même le but de la nouvelle, mais bon, j’échappe à la mongolie inférieure, je vais juste à Fresnes (pour avoir diffusé la nouvelle et le crime parfait)… Ou la maison de retraite : 20 ans déjà ! Je rêve !

Le moral va nettement mieux, mais il y a de mauvais restes…