Quand la vie est un roman… part 1

Femme_fatale_57210723Je ne vous ai jamais parlé de Maritza, une amie de maman, qui quand elle débarque pour 8 jours flanque la migraine à Jean Poirotte de la veille de son arrivée au lendemain de son départ. (Je le comprends, elle est charmante, mais est très fatiguante, j’écourte mes visites quand elle est là, et il faut la sérénité distraite de Mrs Bibelot pour la supporter). D’ailleurs j’aurais l’occasion de vous reparler d’elle sur de nombreux sujets…

Cette femme a eu une vie hors du commun. Je ne vais même pas exagérer, je me demande, si je ne vais pas censurer quelques trucs d’ailleurs, sinon on ne me croira jamais…

Donc la voici partie fille au pair en angleterre, en, 1958, (elle est plus jeune que Mrs Bibelot). Mineure bien sûr, la voici tombant amoureuse d’un très beau Trévor. Ils décident de se marier sans l’accord des parents, à Gretna Green, où c’est un forgeron qui officie et où c’est officialisé partout. La sotte prévient sa mère par téléphone avant de partir pour l’écosse au lieu d’attendre pour lui apprendre par courrier la bonne nouvelle (je suis mariée, pouêt !).

La mère ne fait ni une ni deux, elle alerte Scotland Yard, qui rattrape les deux fugueurs à l’entrée du village fatal (Scotland Yard est une institution très efficace)… On ramène dare dare Trévor dans sa famille, et la petite à la frontière où sa mère l’attend. Mère qui a trouvé un excellent pensionnat en Suisse pour sa fille, qui va s’y tenir bien tranquille.

Que nenni, au cours d’une promenade dans un parc, Maritza séduit un homme marié qui lui fait dare dare un enfant (sans doute sur la pelouse du parc). La mère est enchantée d’apprendre qu’elle va être grand mère et maudit les suisses tout en intentant un procès au pensionnat pour défaut de surveillance. Pendant ce temps là, Maritza se trouve un travail, s’installe, et met au monde une fille qui passe comme une lettre à la poste. Et puis elle décide de rompre avec le père au bout de deux ans parce qu’un homme marié ce n’est pas possible.

Et puis d’ailleurs elle en a rencontré un autre, qui lui fait un enfant dans la foulée (et on parle de la lenteur suisse, elle en ricane). Ils se marient pour découvrir qu’ils ne sont pas fait pour la vie à deux. Ils divorcent donc au bout de 6 mois, tout en restant amants.  Elle accouche à nouveau, d’un fils (« mon fils, suisse allemand, les pires » dit-elle toujours) (cette opinion n’engage qu’elle).

Le temps passe, passe, et les amants avec (elle n’a jamais rien eu de séduisant, et rien à voir avec la photo, comme quoi les femmes fatales ne sont pas toujours celles que l’on soupçonne). Les enfants sont grands. Elle se demande ce qu’est devenu Trévor, elle se renseigne via amis communs (hasard, hasard). Et la voici partie un beau jour au volant de sa deudeuche pour rallier l’angleterre et Tintagel. Trévor est là célibataire comme annoncé, deux heures après les retrouvailles ils sont au plumard et décident en grandes personnes de se marier, comme 35 ans plus tôt (elle avait passé l’âge de se retrouver en cloque, un coup de bol). Ce qui est fait, au grand damned de la belle mère de Maritza qui ne peut pas la supporter et qu’elle ait voulu débaucher son fils jadis. Au grand damned des enfants de Maritza qui sont suisses dans l’âme et voient d’un mauvais oeil leur mère s’expatrier en angleterre loin du lac de Genève.

L’histoire d’amour dure… Puis Trévor travaillé par sa mère (et sans doute sa femme qui est, il faut bien le dire, invivable), disparaît un beau jour. Maritza a fait venir sa mère désormais gaga en angleterre dans une maison de retraite où elle travaille comme aide soignante. Elle est coincée. Comme Trévor ne paye plus rien, elle se réfugie dans la cabane de jardin pour y survivre, va se laver chez les voisins compatissants, se chauffe avec une couverture de survie, mais s’accroche. Cela dure jusqu’au décès de la maman (2 ans). Trévor retrouvé via une visite chez sa môman par la police locale auprès de laquelle elle a porté plainte, le divorce est prononcé à ses torts à lui. Avec l’argent qu’il a dû lui verser, elle décide de retourner en Suisse en emportant les cendres de sa mère pour les verser un jour, à l’occasion, dans le canal St Martin (elle ne se déplace jamais sans l’urne, dès fois qu’elle passe devant le canal lors d’un séjour en France) pour s’acheter une boutique à pas cher… Certes, à pas cher parce que celle qui la lui vend, oublie de la prévenir au passage que certains jeux ne seront plus possible dans cette boutique dans deux mois. Chute vertigineuse de la clientèle…

Deux années difficiles passent. Trévor la contacte. Il n’en peut plus sans elle… La voilà repartie pour l’angleterre avec tout son barda pour se remarier avec Trévor, non sans avoir au préalable fait établir par le « sollicitor » (trop d’années passées en angleterre, elle en a perdu son français) un contrat très strict. Et la belle doche est toujours là… Elle a l’âge de la reine mère et mourra à peu près en même temps qu’elle. Guerre ouverte entre les deux femmes. Trévor a des problèmes cardiaques graves et Maritza l’oblige à suivre son traitement et son régime. Il va se gaver d’apple pie et de pudding chez sa mère en douce…

La belle doche clamse enfin… Trévor passe sa vie au lit, malheureusement paraît-il, sans en avoir l’usage le plus agréable. Donc, l’orgasme mensuel promis sur contrat officiel ne risquant plus d’arriver, re-divorce aux torts de Trévor qui lui laisse tout et part s’installer dans une maison de retraite (où elle va le voir de temps à autre d’ailleurs)

On attend la suite. Elle est tranquille dans la maison de Trévor, elle a de l’argent devant elle (la vente de la maison de la belle doche…), elle est devenue anglaise à 100 %, mais un de ses vieux suisses va bien la retrouver un jour… On le sent, on le craint, on attend… Ou alors elle va se remarier avec Trévor et s’installer dans la maison de retraite. Elle a le temps de faire encore plein de bêtises, elle n’a que 65 ans…

Le suspense est haletant. Sauf pour Jean Poirotte qui en a ras le bol des périgrinations de Maritza qui a pour fâcheuse habitude de demander l’avis des gens pour faire exactement l’inverse, et se trimballe toujours avec les cendres de sa mère qui doivent impérativement être répandues dans le canal St Martin…

Qu’elle aille donc passer une journée à Paris dans ce but, ça lui fera des vacances la prochaine fois qu’elle viendra rendre visite 8 jours à sa vieille amie…

Comment vont les enfants de Maritza ? Adultes ils sont très perturbés et cumulent à eux deux 5 divorces. Sinon ils vont très bien…

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