13 km : 1 H 30

Contr_le_technique_recadr__200405833_001Vous z’allez me dire que c’est la faute à ma vieille voiture etc…

Même pas vrai d’abord.

Il m’a fallu 1 H 30 pour faire 13 km. Les parisiens ou autres banlieusards vont hausser les épaules. Même pas vrai non plus que je suis aux abords du périf ou d’un centre stratégique… Non. J’ai 13 km à faire entre mon boulot et ma maison (ce chiffre fatidique eusse dû m’alerter plus tôt).

Ceci dans les bois, avant une petite arrivée dans une ZA (artisanale mon cul !) dans laquelle mon entreprise se situe juste à l’entrée le matin et à la sortie le soir. Je n’ai donc pas d’embouteillages à affronter si vous voyez ce que je veux dire…

C’était sans compter sans la DDE qui a décidé pour la 13ème fois en 13 ans de faire des travaux sur la route qui mène de chez moi au village d’à côté. C’est simple, depuis que j’habite mon appart, j’ai connu cette route en travaux 6 mois sur 12 en moyenne… Ne pas la prendre c’est emprunter la RN 10 et ses embouteillages réels…

Un coup on creuse pour l’électricité, un coup on creuse pour le gaz, un coup on met des ralentisseurs, un coup on fait un rondpoint (une commune de 200 habitants peut-elle survivre sans rondpoint ?), un coup on change le rondpoint de place pour obliger les gens à ralentir face à l’école (rien ne ralentit un fou du volant), un autre coup un matérialise la bande blanche avec des pavés, c’est sans fin…

Donc Xème travaux depuis que j’emprunte cette route (déjà du temps de mon avocat tordu). Avec une déviation de 5 km pour 300 mètres de travaux. Un feu rouge alternatif suffisait grandement mais cette idée n’est venue qu’aux automobilistes… (tiens, ils creusent encore ? Je passe, je m’en vas voir ce qu’il se passe)

Depuis plusieurs jours un temps fou, comme tout le monde, je faisais comme si j’étais « riverain »… La courtoisie était de règle, on se laissait le passage les uns les autres, un vrai plaisir.

Là, sur ma route dans les bois, un semi remorque portugais. Je n’ai rien contre les portugais, mais il était lui… visiblement perdu, donc roulant au pas et quand je dis au pas, à pied je l’aurais doublé en lui flanquant grave la honte. Prenant suffisement de place pour que l’on ne puisse le doubler (en tous cas moi et tous les autres). Arrivé au carrefour où la déviation est indiquée (mon cul quoi !) le voila qui hésite. Il a bien raison, son semi ne passera jamais le carrefour « déviation » avec son triple virage à franchir avant une montée horrible et pleine de virages également (je l’ai prise une fois cette déviation, il doit y avoir pleins de morts régulièrement sur cette route, et les autorités nous le cachent, comme tant d’autres choses)…

J’ai quitté le boulot à 18 H 30 (c’était il y a 2 semaines, ceci pour les maniaques qui vont regarder l’heure où je poste, et critiquer), avec 1/2 H de retard. Il est 18 H 45 je devrais être chez moi, mais j’attends derrière un semi remorque portugais hésitant…

20 minutes…

Il s’engage finalement, constate qu’il peut passer (15 minutes à rouler à 3 km/h). Je le suis, ravie (enfin presque) et je le double quand je sais que c’est possible sans risques. Je dois passer à la pharmacie (merci Truchon). Las, dans mon bourg c’est également en pleins travaux. Pour la DDE le printemps rime avec « de chaussée défoncement« .

Je prends donc la déviation obligatoire (oui, la pelleteuse est en plein milieu du carrefour), j’arrive à la pharmacie à 19 H 25, 5 minutes avant la fermeture. Je fais le plein de gélules roses, noires, grises, m’en fous, je veux rentrer chez moi.

Et pour le retour j’emprunte bien évidemment la déviation obligatoire cause pelleteuse (même les riverains sont interdits de passage). Pour me retrouver dans une petite rue obligée face au semi remorque portugais. Arrivé là bien sûr en suivant scrupuleusement les panneaux. Sauf qu’il ne peut tourner ni à droite, ni à gauche (et que fait la DDE ? !!!! il est vraiment coincé, ça se voit nettement). Le temps qu’il s’en rende compte et qu’il bloque tout le monde en se demandant quoi faire : marche arrière, c’est simple et pour un semi c’est aisé… Moi je suis coincée en attendant qu’un illuminé derrière moi fasse marche arrière avant lui… Difficile, le virage est dangereux… 30 minutes à maudire le semi remorque. Je fais enfin ma marche arrière, mais trop serrée par le semi je m’y reprends à 10 fois, alors que les manoeuvres et moi c’est OK…

Je prends la petite route de détour pour rentrer chez moi derière une file de voitures hésitant sur la marche à suivre, j’y perds un temps fou,  et là je retrouve le semi remorque portugais qui termine sa marche arrière dans la rue dans laquelle il m’a coincée précédemment…

Le temps qu’il fasse sa manoeuvre (finalement pas doué le pépère…), encore 15 minutes d’attente…

Je suis rentrée la bave aux lèvres (ben voui) et j’ai sorti plein de gros mots que je ne connaissais même pas…

J’avais annoncé 1 H 30. Je suis loin du compte…

Mais la vie n’est qu’un long calvaire et la navigation difficile. Je n’ai pas revu le camion le lendemain, dommage, je m’étais acheté un lance roquette…

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