Bon anniversaire ma Delphine !

Anniversaire_Estelle_2007Ma petite chérie, je t’ai déjà souhaité un joyeux anniversaire publiquement, l’année dernière ici.

Pour ceux qui débarquent, Delphine a eu 23 ans ce 12 octobre à 1 H 35 (non, l’heure n’a pas changé et ne changera jamais, c’est l’âge qui change).

J’étais, l’année dernière,  nostalgique de tout un temps passé trop vite. Je le reste toujours aujourd’hui, mais je mesure aujourd’hui la distance qui sépare la maman que j’étais le 12 octobre 2006 de celle que je suis ce 12 octobre 2007.

  • Je n’imaginais même pas te souhaiter à nouveau ton anniversaire sur un blog qui vit toujours, et je n’y croyais pas, et qui s’alimente tout seul des évènements, drôles ou moins, de la vie, des souvenirs qui remontent, ou que je glane ça et là.

  • Aujourd’hui le bilan d’une année écoulée, pour toi, pour ta soeur, pour moi, pour le reste de la famille, est positif et triste à la fois (par ma faute). Tout va trop vite. Mais l’adage provençal a été respecté : si à l’an qui se termine nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins » (zut mon Bescherell est au boulot et il doit manquer un i quelque part… soyions ?)

  • Je disais « Carpe Diem » sans savoir faire

Je ne me demande plus tout haut « comment le temps a-t-il pu passer aussi vite » ? Je sais. Il passe, ou bien c’est nous qui passons, nul n’a résolu cette équation, mais c’est ainsi. Mais le tourbillon s’accélère à mesure que le temps passe et nous n’y pouvons rien… Alors, se résigner est la seule solution.

A 1 H 35 du matin, tu es rentrée dans ta 24ème année, l’année zéro n’existant pas (débat éternel). Comme si le temps passé en moi avant ton premier cri, n’avait pas existé, mais pour la législation, c’est la naissance qui compte. Alors que tu vivais en moi qui avait peur de te perdre, comme peu avant, pour ta soeur…

Et là j’ai envie de te dire vraiment : Carpe Diem ma chérie. Profite du jour qui est. Profite de l’instant présent.

Ne fais pas comme moi, en te disant tout bêtement « je tiens de maman ». Trop facile l’excuse… Ne regarde l’avenir que pour le positiver (c’est cela moque-toi de moi : je t’en ai donné le droit), le passé que pour ne pas le regretter ou le refaire car on ne le refait jamais. Ne rumine pas un « si j’avais sû » « j’aurais dû » « je n’aurais pas dû » « comment que j’aurais dû lui répondu ». Le train de la vie avance mais dans ce train là, l’on ne descend pas sur le quai pour prendre un omnibus vers la gare d’origine et s’arrêter où l’on veut. Ne pense pas à hier ou demain avec des « si » qui font parfois tellement mal que la vie présente n’existe plus…

A l’aube de ta 24ème année, c’est un peu de sagesse dont je voudrais vraiment te faire cadeau… Les mots ne suffisent pas, mais je veux qu’un jour, très proche, tu te dise « maman avait raison ». Car maman a compris, il était temps, qu’il ne suffisait pas de redouter les évènements, de les combattre, pour les empêcher d’arriver. Maman a enfin appris « Carpe diem », et voudrait te le donner en héritage… Car l’on se retrouve un beau jour sans regrets, en se demandant comment on a pu tant souffrir. Cela c’est une certitude… Seuls nos proches comptent vraiment, l’amour que l’on a pour eux, qu’ils ont pour nous. Le reste n’est que broutilles « non invaincues mais non pas invincibles ».

Carpe Diem : certaines batailles sont vaines à vivre et il faut toujours un vaincu et un vainqueur. Malheur au vaincu ? Non, sauf s’il a combattu en vain pour une cause perdue d’avance, ce qu’il savait.

Souviens toi de cela : on se demande un jour comment l’on a pu être aussi malheureux, comment on a pu gaspiller son énergie en vain… Continue à donner toute ton énergie à ce que tu aime, ce pour quoi tu es douée vraiment, ce qu’il te faut, au jour le jour…

Bon anniversaire ma petite chérie (je sais, je suis super rigolote sur ce coup là, comme chaque année !). Pour tes 24 ans, on causera un peu de l’heure indue à laquelle tu as pointé ton petit nez… Je l’espère, toujours sur ce blog dont je veux qu’il vive, et là j’y crois…

(C’est cela les jeunes parent, marrez-vous…, le temps qui passe n’est qu’un long calvaire)

L'hiver sera rude…

Hiver_JG7558_001Je vais tester mes capacités de voyance… (je me suis assez ridiculisée ici, je peux continuer).

Dernièrement, j’ai pu réaliser que mes intuitions, prévisions, étaient exactes. Pire, qu’il y a des signes à ne pas négliger, que l’on ne réalise parfois que trop tard (je vous expliquerai une autre fois…)

Moi je prédis un hiver rude, après un été pourri (pour l’été, je ne risque pas de me tromper) et voici pourquoi :

  • J’ai changé Titine pour Copine rapport à une histoire de ventilation irréparable, parce que je « voyais », la ventilation me lâcher un matin d’hiver à devoir dégivrer le pare-brise monstrueusement pris dans les glaces, et ce, depuis des jours et des jours…

  • Je ne retrouve pas mes moon boots

  • Diabolos a commencé sa mue avec trois semaines d’avance et a essayé de recouvrir intégralement la moquette avec son poil d’été (moi la moquette noire, ça me va moyen)

  • J’ai fait de même. Parfaitement, je mue : à savoir que tous les automnes je perds pas mal de cheveux pendant 3 ou 4 semaines. A une époque je me précipitais chez le dermato pour m’entendre dire que non, je n’étais pas menacée d’alopécie précoce, et qu’en automne, c’était normal. Changement de dermato et confirmation : l’humain mue aussi (dommage les poils « superflus » n’ont jamais décidé de tomber car…)

  • Car en parlant de poils « superflus », plusieurs copines (dont moi) se sont plaintes qu’ils ont pris une vigueur nouvelle. Hors ils sont destinés à nous tenir chaud l’hiver. Là ça craint vraiment…

  • Les glands sont énormes cette année (j’entend les gogolesques requêtes s’affoler). Je parle du fruit du chêne bien entendu. A la campagne c’est un signe qui ne trompe pas. Ils sont monstrueux. Mrs Bibelot et moi n’arrêtons pas d’en ramasser pour tester la plantation de chêne en pots pour : soit les replanter un jour (pour un de mes petits enfants), soit en faire des Bonzaïs. J’en entend qui ricanent : on ne plante pas un arbre pour soi, mais pour les générations à venir…

  • Les araignées sont rentrées avec 3 semaines d’avance, les sales bêtes.

  • Les oignons n’en peuvent plus tellement ils ont de peaux

  • ET : signe qui ne trompe pas : mon frère a fait du bois dans le bois de Mrs Bibelot. Et quand l’homme blanc coupe du bois, c’est signe que l’hiver sera rude.

Le premier qui vient se moquer de moi au printemps si ma prédiction a été fausse, se prend un sort à lui transformer le nez en fraise géante (curieux cette idée qui me vient là)…

De toutes manières, hiver rigoureux ou non, la vie n’est qu’un long calvaire, surtout quand on attend toujours l’été…

La grande peur

Charuel_HuguetteMaman s’en souvient encore… Mrs Morgan avait été arrêtée par la Gestapo parce que son signalement correspondait à une femme recherchée (c’est elle sur la photo, ma grand-mère, pas la femme recherchée, restez Korrekt NDD et suivez un peu !).

Elle n’était donc pas rentrée à la maison… Elle n’avait rien fait, elle n’était pas résistante, mais elle correspondait à un certain signalement. Elle avait répondu à l’interrogatoire au début assez soft en toute innocence.

Deux hommes en imper noir et véhiculés par une traction, vinrent se renseigner et tombèrent sur Mrs Bibelot qui jouait à la balançoire « oui c’est ma maman Mrs Morgan ! et elle est en retard ! » « non elle ne parle jamais avec le voisin, ils sont fâchés pour une histoire de pommier » (c’était réel en plus et c’était lui le résistant en cause via sa femme).

Mrs Bibelot comme tous les gosses ne s’inquiéta pas plus et continua à se balancer… Jusqu’au retour de son père à qui elle raconta la visite des hommes en impers noirs.

Il est devenu livide paraît-il, elle le revoit encore devenir blême être obligé de s’assoir. Et si sa femme était active dans la résistance sans le lui avoir dit ? Mon dieu quelle horreur, qu’allait-elle devenir ?

La femme qui ressemblait à Mrs Morgan ayant été découverte, cette dernière rentra chez elle vers 22 H. La Gestapo fut correcte et la ramena en voiture avec des excuses (il était important que les allemands soient corrects, mais finalement on apprend que les gens s’en foutaient qu’ils soient corrects : qu’ils soient corrects chez eux et point barre…)

Elle s’effondra dans le canapé, demanda la bouteille d’alcool, de n’importe quoi, à boire. Mon grand père alla taxer le voisin (le bon, l’autre, pas celui qui avait menacé la vie de sa femme et à qui il n’avait (ignorant tout du reste) qu’à reprocher une histoire de pommier) et elle descendit paraît-il une bouteille de prune en deux heures en pleurant, tellement elle avait eu la trouille, sentit qu’il pouvait se passer n’importe quoi, que tout pouvait basculer d’un moment à l’autre, alors qu’elle n’avait rien à dire (elle l’a toujours dit : « pas besoin de me torturer, j’aurais tout craché tout de suite, mais là ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient je n’avais rien à dire et j’aurais vécu quoi ? »…

Mon grand père qui envisageait de faire quelque chose, renonça ce jour là… Pas envie de voir les hommes en noir embarquer sa femme et sa fille… Il décida donc de faire partie des neutres…

Le fit-il réellement ? Il était tellement secret que nous ne saurons jamais, et la question reste en suspens… A-t-il ou non fait quelque chose ?

Ce secret là est parti avec lui… Peut-être a-t-il trop insisté sur sa neutralité… Et peut-être à y bien penser aujourd’hui, a-t-il été trop en relation avec Robert à une certaine époque…

Ce passé désormais fermé, m’est par période insuportable… Je voudrais tant savoir pour en transmettre le plus possible

C’était le 9 octobre 1943. Une date que ni mon grand père, ni ma grand mère n’ont jamais oubliée…

J'adore…

Voir 78 visiteurs un dibanche soir, et aucun cobbentaire sur bon post du jour (quoi 78 visiteurs à la bêbe heure ? c’est louche).
Je be vengerais béchamment un jour ou l’autre (oui, ba bacloison nasale n’est pas totalement rebise en place, contrairement aux allégations bensongères du bédeciin).
Une sorcière souffreteuse donc susceptible…
Un nez ruiné, rien de tel pour vous mettre de bonne humeur (là ça basse hyper bien..)
La vie n’est qu’un long calvaire ! (ça basse aussi)

Le tank Sherman…

Le Medium Tank M4 est le char américain moyen le plus produit, pendant la seconde guerre mondiale : près de cinquante mille exemplaires sont réalisés dans des versions très variées. Son surnom de Sherman, lui est attribué par les Britanniques, quand ils reçoivent leurs premiers exemplaires dans le cadre de la loi de prêt-bail, continuant sa tradition de nommer les chars d’origine américaine d’après le nom d’un général célèbre de ce pays (Source : Wikipédia) (je ne fais pas encyclopédie non plus, hélas)

Je ne vais pas vous gonfler avec les engins de guerre. Je voulais juste vous parler des poussettes…

Quand que j’étais petite, une poussette c’était une poussette. Un truc dans lequel on mettait le moufflet déjà assez grand pour ne pas à avoir le porter sans qu’il ait droit au landeau (trop grand pour ça).  Maman avait une poussette pour jumeaux, où les malheureux enfants étaient face à face et se regardaient dans le blanc des yeux en se flanquant des claques. Un peu encombrante. Avant elle avait eu le landeau anglais vraiment encombrant qui faisait porte bébé pour la voiture (à coincer comme on pouvait, la ceinture de sécurité n’existait pas).

A la naissance de Pulchérie, Mrs Morgan insista pour m’offrir un landeau anglais, le vrai de vrai. Pratique pour le bébé bien à l’aise, mais encombrant. Démontable également ce qui faisait qu’il faisait porte-bébé et faisait office de lit dans la voiture où chez les moches-parents (le furoncle et son bubon). D’un autre côté j’y ai trimballé Pulchérie jusqu’à quasi 12 mois, âge où elle commença à marcher et à escalader les plantes vertes (et donc le landeau pour en descendre « toute seule maman, a fait toute seule » (c’est cela mon amour…)).

Je fis donc l’acquisition d’un poussette canne. C’était tout nouveau, cela venait de sortir. Pratique. On choisissait la position (enfant face à la route ou pouvant voir sa mère, ce qui à mon avis est mieux, mais c’est mon avis et je le partage), ça se repliait sans prendre de place du tout : deux cannes quoi… Bien sûr il fallait rajouter un parasol à visser dessus et ne pas aller faire ses courses avec : pas de panier en dessous : non prévu. Quand il pleuvait ? Eh bien on évitait de sortir la puce et ses otites à répétition… Delphine fut martyrisée dans le même landeau et la même poussette (voire même le même transat, honte à moi !)

Ma soeur pour le premier a eu une super poussette, déjà plus encombrante que la poussette canne. Quasi le retour de la poussette de jadis, avec moustiquaire incorporée et climatisation. Prenait la moitié de la place dans le coffre. Sinon les « cannes » s’étaient sacrément développées elles aussi et ne méritaient plus leur nom…

Dernière virée à Paris avec Mrs Bibelot : nous voici dans le bus (je hais le métro) et monte tout à coup une femme avec une poussette (par l’arrière, de l’avant impossible de manoeuvrer l’engin). La poussette. Mrs Bibelot et moi avons la même pensée en voyant la poussette : des triplés, la malheureuse…

Non non, un seul bébé… Mais alors qui prenait une place folle vu la taille de l’engin dans lequel il était remorqué (avec tout ce qu’il faut bien sûr pour trimballer les courses pour au moins 5 personnes, et certainement un lecteur MP3 et un lecteur DVD en plus de la climatisation…)

Le prochain stade pour promener nos enfants (enfin mes petits enfants) c’est le tank… On ne dépensera jamais assez pour nos chers petits…

Sherman peut peut-être espérer que l’on se souvienne de lui et qu’il existe un jour « la poussette Sherman »…

La vie n’est qu’un long calvaire (lucratif pour certains)

Le gag

SourireJ’ai donc fait l’acquisition de Copine le 17 août dernier. Garantie un an, à savoir que chaque défaut constaté sera réparé gratuitement avec voiture de prêt pour la journée d’immobilisation (et elle va en avoir des trucs qui ne vont pas, je le sens bien, car je m’y connais un peu en mécanique… (hou la vilaine !))

Le temps étant pourri, j’ai découvert rapidement que l’essuie glace arrière ne fonctionnait pas, et au bout de 10 jours seulement que la clim soufflait de l’air extérieur. De plus il y avait un drôle de bruit au démarrage, genre courroie qui patine.

Rendez-vous pris au garage, où il y a deux chefs d’atelier : l’aimable et le désagréable. Coup de bol, je tombe sur l’aimable pour venir prendre rendez-vous qui doit avoir lieu un vendredi dans la mesure où c’est le jour où je termine à 17 H et que l’heure limite de récupération c’est 17 H 30.

Le vendredi arrive, je me pointe au garage où j’ai affaire au désagréable qui ne trouve pas mon nom dans le cahier de rendez-vous… Ne fait aucun effort… Arrive mon sauveur (bel homme et dans mes âges en plus, mais il a une alliance, ce qui gâche tout) qui m’emmène au véhicule de prêt… Le tacot de rêve !

« c’est une Fiat me précise-t-il, comme la vôtre, à peu de choses près ». En fait à beaucoup de choses près. Il me fait voir le minima : essuie glace, soufflerie, clignotant, klaxon, et me voici partie avec l’impression que Titine c’était le haut de gamme.

Un tacot je vous dis. Toute petite voiture, dont visiblement les amortisseurs sont morts. J’ai l’impression de rouler dans la brousse africaine et non pas sur une nationale, tellement je suis ballotée… Elle fait un bruit d’enfer, sauf le klaxon qui fait « pong » vaguement (ne m’a pas entendue arriver celui-là ?). Heureusement je ne suis pas loin du boulot. Et inutile de me demander de me servir de cette caisse à l’heure du déjeuner… Je n’y remonterai que pour aller récupérer Copine, ce qui est fait le soir même, après avoir mis 5 minutes à décider le tacot d’enclencher la marche arrière. Retour au garage tout aussi ballotée : on dirait le petit Léonard au volant de la première voiture, ou l’autre avec sa ford T. (Si vous ne connaissez pas ces BD, je ne peux rien pour vous…)

La clim est bien réparée (en fait rechargée), mais il faut changer le moteur de l’essuie glace arrière (à commander), et un je ne sais quoi dans le moteur pour que la courroie ne patine plus au démarrage. RV pris pour le vendredi suivant. Même accueil du désagréable, l’arrivée de mon sauveur qui m’entraîne derrière le garage pour le véhicule de prêt : Titine ! Avec écrit en gros les références du garage et que c’est un véhicule de prêt, mais Titine toujours : je reconnais la plaque. Inutile qu’il m’explique, je connais cette Seat par coeur (mes parents ont eu la même et c’est vrai en plus !). Et je la retrouve avec un certain plaisir et une certaine nostalgie, même si Copine est nettement plus cool.

Et les garagistes tous des menteurs : le ventilateur fonctionne parfaitement sur les trois positions (je rappelle que c’était la perte de la ventilation soi-disant irréparable qui m’avait poussée à finalement changer de voiture). Elle a retrouvé un rétroviseur extérieur à droite non pendouillant, je suppose que le soufflet de cardan a été changé, et elle ronronne agréablement, comme quoi…

Le chef d’atelier a été un peu gêné le soir, d’apprendre que c’était mon ancienne voiture, dont un problème était visiblement réparable, contrairement aux allégations de son collègue. J’ai repris Copine désormais théoriquement remise à neuf, et je suis repartie sans trop de regrets. Sauf que s’ils ont fait des frais sur Titine pour la transformer en publicité pour Seat (longévité visible) et voiture de prêt, c’est que je pouvais peut-être attendre encore deux ans avant de grever mon budget.

La vie n’est qu’un long calvaire et certains garagistes aussi menteurs qu’un dentiste d’autrefois…

D’ailleurs l’essuie glace arrière fonctionne, mais le balais est mort. Je vais devenir leur pire cauchemar jusqu’au 16 août prochain…

Le chat tueur…

Lundi, comme vous avez pu le constater, j’étais dans une forme éblouissante… J’ai passé ma soirée à pleurer en lisant vos messages de soutien, incapable de répondre au fur et à mesure (et maintenant la tâche est trop ardue).

Pour bien continuer la soirée et terminer ce lundi avec gloire, une de mes voisines vient sonner à ma porte « Madame Dabra que vous arrive-t-il ? Vous avez vu comment vous êtes garée » ? Diantre, je suis la reine du créneau. Je regarde par la fenêtre, persuadée qu’elle déraille et là j’ai un choc : effectivement Copine c’est n’importe quoi… Je réalise que j’ai dû oublier de mettre le frein à main, tellement j’étais concentrée sur autre chose. Avec Titine je laissais la voiture en prise. Là, ni prise, ni frein à main, Copine avait un peu avancé, sans dégâts fort heureusement. Je refais la manoeuvre, d’un coup d’un seul, et je remonte pleurer un petit coup…

Un malheur n’arrive jamais seul, c’est une triste constatation. J’ai l’habitude depuis longtemps de me lever une fois la nuit pour aller me laver les mains… J’arrive à tout faire dans le noir, je suis super efficace.

Là, c’était sans compter avec Diabolos qui avait dû promettre par télépathie à Truchon d’arranger ses billes en me tuant. Car Diabolos qui ne moufte jamais la nuit quand je me lève, a décidé de venir me rejoindre, en marchant pour une fois sans faire de bruit. Comme il est noir, dans le noir, sur carrelage noir, je ne risquais pas de le voir. En plus il a la fâcheuse manie de marcher dans mes jambes et a déjà manqué me faire tomber plusieurs fois, Delphine idem. Je me suis pris les pieds dedans et je me suis rétamée comme une bouse sur la moquette (version officielle pendant 3 jours…)

La peau du visage qui frotte sur la moquette c’est divin… Et qui trinque ? Le nez, que l’on devrait pouvoir rentrer en cas de besoin… (ou qui le ferait automatiquement tout seul). Ca pissait le sang, j’ai usé 2 petits paquets de kleenex, persuadée que j’avais la cloison nasale pétée.

Le réveil du mardi matin a été glorieux : nez rouge et tuméfié (mais rien de cassé fort heureusement, j’avais pu ralentir ma chute en me rattrapant au chambranle de la porte), et des yeux de grenouille biélorusse pour couronner le tout. Je ne vous évoquerais que fugitivement le bleu que j’ai sur la hanche droite : personne ne le voit. Moi par contre, je ne sens aussi bien que mon nez…

Heureusement, je faisais mes démarches par mail ou téléphone, mais la visite chez le Dr Acromion a été peu glorieuse… J’aurais vendu mon chat contre un tchador pour affronter les regards dans la salle d’attente (car la crème cicatrisante est blanc de blanc, ça faisait une drôle de couleur avec le grenat vif en dessous). Le dr Acromion m’en a prescrit une autre : c’est encore pire… Et Pulchérie d’éclater de rire en imaginant ma tronche (fille indigne de rire des malheurs de sa mère !) quand elle m’a appelée pour me demander des nouvelles…

Aujourd’hui, c’est dégonflé (toujours ça de pris), mais je songe sérieusement à rebaptiser Diabolos : assassin !

La vie n’est qu’un long calvaire…

Mon naufrage du Titanic

J’ai toujours été fascinée par l’histoire du Titanic… Et j’ai adoré le film de Cameron.

Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais il y a un moment, à la fin, où une femme pleure en disant « ce sera bientôt fini, ce sera bientôt fini… » Même si c’est la mort au bout, il faut que cela finisse.

Et donc j’ai coulé ce soir. Depuis des mois et des mois tout allait mal dans ma boîte. Nous avons eu petit à petit des explications sur la fonte du câble de Truchon en février. Puis il y a eu restructuration. Puis il y a eu réorganisation. Il y a eu le moment où je ne me sentais plus spécialement visée car en fait c’était tout le monde qui l’était.

Et puis ce soir : « Coraline venez me voir s’il vous plaît ». Je monte avec mon cahier, et là je sens que… Il a l’air triste et il l’est vraiment. Les amerloques ont eu sa peau (d’ailleurs il a perdu du poids depuis un petit moment). Il était parti d’une petite structure qu’il a fait grossir et là, les amerloques coupent la société en deux, lui rendant uniquement le département qu’il avait créé au départ (ça nous le savions depuis 3 semaines). Sauf que les américains gardent la main sur ce département qui actuellement perd de l’argent.

Et ils m’ont pointée d’un doigt vengeur : « à pousser à la démission », « lui trouver une faute grave », etc… 50 ans bientôt ce n’est pas possible.

Truchon m’a déclaré, et je sais qu’il était sincère : « je n’ai poussé personne à la démission, ou alors sans le vouloir (mais personne n’a démissionné, sauf mon ancien chef qui ne voulait pas être licencié, avait trouvé autre chose et qui à 55 ans était sur la liste rouge américaine), je suis conscient que j’ai été infernal, mais ils me font toujours une vie d’enfer, je ne sais pas si je ne vais pas partir moi aussi au bout du  compte » « jouer à ce jeu là avec vous je n’en ai pas envie, ni avec les autres qui vont devoir partir, vous êtes effectivement la plus ancienne, et nous avons vécu des choses très sympas ensemble, ce n’est pas vous que j’aurais fait partir en priorité, compte tenu de votre âge et de votre situation de famille en plus du reste »… Je vous passe ce qu’il a pu me dire de gentil, pour constater finalement ce que je savais : qu’il m’aime bien… Nous avons pu parler un peu à part du boulot. J’ai appris que pour lui j’étais de confiance et très psychologue, et a sû qu’il aurait dû s’excuser de sa sortie impardonnable de février et l’a fait.

Mais c’est comme ça, je dois dégager, et il doit justifier que j’ai dégagé. Les prud’hommes les amerloques s’en foutent : ça prend du temps et sous entendu pour lui « le temps que ce qu’on me laisse coule et personne ne touchera rien… » (ça c’est ce que les américains pensent, mais ils ont tort : il faudra qu’ils casquent)

Donc il me propose un deal : tant qu’il a la main, et ce pour encore 2 mois, il souhaite négocier avec moi, comme il a pu le faire avec d’autres (certains refusant l’accord, et là cela s’est mal passé). Il m’a accordé et signé 4 jours de récupération (du jamais vu) pour que j’aille voir un conseil, un avocat, qui prendra contact avec l’avocat de la boîte afin que nous trouvions la transaction idéale pour moi, que les américains ne rejetteront pas puisque c’est encore lui le patron jusqu’au 31 décembre au plus tard… Il annoncera lui-même demain que je l’ai sollicité suite à un problème personnel grave… Ceci reste bien entendu confidentiel entre lui et moi et il sait que je ne le trahirai pas sur ce coup là…

Donc c’est fini. Je me suis battue, accrochée, comme d’autres, mais en vain, comme il le fait lui-même, en sachant très bien qu’on l’a collé sur le bateau qui coule, et il m’a précisé que c’est en me convoquant moi, qu’il en prenait vraiment conscience…

Mon Titanic à coulé… C’est fini, alors que comme tout le monde je me demandais comment cela allait finir…  Mais rien n’est jamais fini… Reste à se débattre dans l’eau glacée du chômage avec mon grand âge, et à continuer à vivre avec la trouille au ventre. Plus la même, mais encore la trouille.

Et puis c’était le bon jour pour m’annoncer la nouvelle : aujourd’hui je fêtais mes 9 ans de boîte.

Et j’ai pleuré en rentrant, comme une pauvre gamine… Il n’y a pas de sorts contre la connerie américaine, et là, je les hais (je sais ce n’est pas bien, mais c’est comme ça !). (Ne me laissez pas barbotter dans la flotte comme ça, faites quelque chose !)

Edit de la rediffusion le 16 octobre : j’ai bien gardé tous vos gentils commentaires, sauf ceux trop « personnels ou directs », mais que je ne peux pas remettre en ligne pour l’instant, à moins de nombreuses heures de travail, et je n’ai pas trop le courage…

Encore merci à tous.