Les douceurs d'un jour d'automne…

EndoraJe suis une personne assez casanière, qui se plaît bien chez elle. D’où mon samedi idyllique où il faisait beau justement.

  • Je ne sors pas aujourd’hui. Ni pour marcher (et fatalement contempler les séquelles de l’incendie), ni pour conduire. Je reste chez moi.

  • D’ailleurs j’ai fait les courses hier, autant en profiter quand on a le temps. Le plein est fait, tout va bien.

  • Je ne fais rien. J’ai un pavé comme ça à lire, en écoutant de la musique. Sur le coup de 17 H, je vais me faire un vrai thé, à l’anglaise, quand la nuit se précisera de plus en plus.

  • Ce soir je me mets un film bien débile, en mangeant de la soupe de poisson avec de la rouille et des croûtons.

  • Bien entendu aller bloguer ne compte pas comme travail, donc j’irais de temps à autre sur Internet, toujours en musique (pour constater que le WE c’est déprimant).

  • Je vais être zen à mort, et sans comprimés.

  • Ces jolies couleurs d’automne me donnent l’envie de regarder de vieilles photos, autant en profiter pour les reclasser, les filles me les ayant légèrement dérangées lors de leur dernière venue.

  • Quelle beau samedi !

La réalité horrirrifiante est tout autre :

Je suis une personne assez casanière, qui se plaît bien chez elle. D’où mon samedi idyllique où il faisait beau justement. Comme je suis en plein rangement, actuellement mon séjour/salon ressemble à une brocante, poser mes fesses sur un canapé ou l’autre relève de la pure utopie. Et je n’arrête pas de me demander quel sera le sort du fauteuil…

  • Je ne sors pas aujourd’hui. Ni pour marcher (et fatalement contempler les séquelles de l’incendie), ni pour conduire. Je reste chez moi. Ben non, j’ai oublié le PQ en faisant mes courses hier. Bien obligée de sortir et de prendre la voiture. D’ordinaire à Rampion à 12 H 30 il n’y a personne, c’est ce que tout le monde s’est dit

  • D’ailleurs j’ai fait les courses hier, autant en profiter quand on a le temps. Le plein est fait, tout va bien. Je viens de le dire : j’ai oublié le PQ et d’ailleurs la soupe de poisson aussi. Le temps de terminer mon plein bâclé hier, je rentre exaspérée par la foule et le bruit pour constater que j’ai encore oublié le PQ, ça ira jusqu’à demain, mais je me flanquerais bien des claques.

  • Je ne fais rien. J’ai un pavé comme ça à lire, en écoutant de la musique. Sur le coup de 17 H, je vais me faire un vrai thé, à l’anglaise, quand la nuit se précisera de plus en plus. J’ai une lessive à faire. Je mets le lave linge en route, et me précipite au moment de l’essorage, car un bruit horrible se fait entendre : ça y’est c’est la panne et où est ma garantie ? En fait c’est mon nouveau voisin avec sa perceuse qu’il a déclenché en même temps que l’essorage de ma machine avec une précision hallucinante. Il va percer comme ça tout l’après midi. Ca tombe bien, le pavé comme ça à lire, c’était deux « comtesse de Ségur » (née Rostopchine) que j’ai oubliés chez ma mère. Du coup je range mes bibliothèques, après avoir remis ma machine en route pour une deuxième lessive. Pour le thé, je n’ai plus de thé en vrac et là j’en achèterai avec le PQ, adieu donc le thé à l’anglaise (d’ailleurs je n’ai plus de muffins, je suis nulle quand je fais les courses, toujours pressée…)

  • Ce soir je me mets un film bien débile, en mangeant de la soupe de poisson avec de la rouille et des croûtons. Ca on verra parce que j’ai oublié le gruyère râpé. Bon si. Pourquoi le lecteur DVD ne marche-t-il pas NDD ? (à chaque fois que le voisin perce il se vexe) J’ai l’air fine à regarder mon DVD assise devant l’ordi… La panne du lecteur sera trouvée ultérieurement : il s’était tout bêtement débranché légèrement, rapport aux vibrations (de la perceuse), mais pas électriquement parlant d’où l’existence du voyant attestant de son fonctionnement (je ne suis pas si cruche non plus, d’ailleurs je l’ai scotché)

  • Bien entendu aller bloguer ne compte pas comme travail, donc j’irais de temps à autre sur Internet, toujours en musique. Sauf que l’anti-virus a décidé de faire du zèle. Ca râme comme pas permis pendant qu’il fonctionne. Il met 4 heures à m’éradiquer un cheval de Troie. Termine en me disant OK et m’insulte quand je le ferme après son autorisation « run time error ! » C’est quoi ça encore ? Après à chaque fois que je ferme un truc sur Internet j’ai droit à « run time error ». Ca m’énerve autant que le souvenir de Charles Hubert, la roulette du dentiste et que la sonnerie de mon nouveau téléphone (on dirait un anémique)

  • Je vais être zen à mort, et sans comprimés. On l’aura compris, c’est loupé. D’autant que je tiens le « sans comprimé » ah mais !!!

  • Ces jolies couleurs d’automne me donnent l’envie de regarder de vieilles photos, autant en profiter pour les reclasser, les filles me les ayant légèrement dérangées lors de leur dernière venue. Ce n’est pas possible de mettre un bordel comme ça dans des photos soigneusement triées par une mère aimante. Puisque c’est comme ça, je les déshérite. Où est mon testament que je refile le piano à Pulchérie et les perles à Delphine et non pas l’inverse (gniarf gniarf). Merde, il est dans un carton, attendant avec d’autres papiers de trouver sa place définitive dans ma brocante.

  • Quelle beau samedi ! journée de merde où je me suis usée les fesses devant mon ordi en regardant « l’aile ou la cuisse » (même pas drôle), après la fin du fonctionnement de la perceuse et du lave linge, en me torturant à me demander ce qu’avait mon lecteur DVD…

La vie n’est qu’un long calvaire. C’était comment déjà ? « les sanglots longs des violons de l’automne, blessent mon coeur d’une langueur monotone ». J’ai bien trouvé autre chose mais…

« CENSURE »

Les étagères de la mort (part 2)…

Femmes_bricolant_jk7163_001J’avais donc oublié les deux caractéristiques de ce diabolique facétieux engin baptisé « étagère » par des vendeurs sans scrupules :

  • UN : elle plie à la moindre tentative de déplacement parce qu’étant tout sauf anti-sismique (je pense que c’est interdit de vente au Japon)

  • DEUX : Delphine l’avait ruinée pour pouvoir y caser sa chaîne stéréo. Mais bon ruinée ou pas, c’est un truc impossible à déplacer sous peine de lui voir prendre les formes les plus excentriques. C’est limite si en ruinant le meuble, Delphine ne l’aurait pas transformé en truc normal, elle aurait vraiment pu faire un effort.

Me voici donc décidant de tirer l’étagère, pour la coucher et la démonter, sous l’oeil intéressé du chat (il adore quand je range, donc il m’énerve). Et là, l’étagère a décidé qu’il fallait qu’elle se déplace, sauf de la partie inférieure. Elle s’est donc totalement vrillée, je me suis pris la partie supérieure (un coin évidemment), sur le front et j’ai dit, texto « ah mon dieu, ce n’est pas possible, je vais encore avoir un bleu (finalement c’était une croûte), Sainte Marie priez pour moi pauvre pêcheresse » (si si, c’est cela que j’ai dit).

Comme elle semblait décidée à aller jusqu’à terre (l’étagère, pas la Vierge, sinon je vous en aurais causé, forcément), je l’ai laissé tomber toute seule pour m’épargner un sein ou les deux, en précisant aimablement au chat qu’il avait des croquettes, et en remarquant que mes petits bras ne sont absolument pas assez musclés… Je ne me voyais pas allant me faire faire une mamoplastie et expliquant au chirurgien « c’est en démontant une étagère que je me suis fait arracher les deux seins ».

L’étagère a fait boum à moitié sur le clic-clac fort heureusement protégé (des poils du chat, qui avec un instinct très sûr était parti se planquer) à 3 cm de mes oeufs sur le plat ma plantureuse poitrine. Là je l’ai regardé avec haine amour, en regrettant l’époque bénie où les étagères faisaient le tour de la chambre avec les filles (ce n’était pas les mêmes (étagères)). J’ai empoigné le tournevis cruciforme emprunté à Jean-Poirotte la veille : damned, ce n’était pas cela qu’il fallait, mais des trucs bidules machins chouettes, vendus avec les meubles en kit pour les monter. Je les ai toujours gardés scrupuleusement (oui moi), j’en ai donc compté 48 dans ma boîte à outils. Manquait le 49ème, le bon bien sûr, probablement égaré par une fille… (pas par moi, je suis maniaque des trucs à monter les meubles en kit)

Me voici partie en éructant priant le bon dieu et ses saints chez mes parents, avec un modèle de ce qu’il me fallait et la taille approximative, via une vis… Jean-Poirotte m’a dégoté un truc et j’ai prévenu tout le monde : si quelqu’un avait vers la fin de l’après midi au téléphone, une personne en train de chanter le requiem de Mozart de faire l’exorcisme et des bulles vertes certainement en même temps : ce serait moi. Me restait à envisager sereinement d’emprunter à Jean-Poirotte sa scie circulaire ou une hache, voire même les deux, mais là il est resté ferme : ce serait non. Ces pères ! quelle plaie par moment ! Il est tout de même allé refermer son établi à clefs et a gardé les clefs dans sa poche (comme si je pouvais emprunter la scie circulaire discrètement…).

Miracle : c’était le bon truc qu’il m’avait trouvé. Comme j’ai les mêmes étagères de ma chambre à démonter, je l’ai rangé spécialement au congélateur pour être certaine de le retrouver et de ne pas le lui perdre. J’ai commencé à démonter allègrement ces abruties malheureuses étagères en chantant l’ave Maria (ne me demandez pas l’auteur, ils sont plusieurs sur l’ave Maria).

J’avais oublié un petit détail : Delphine avait ruiné cette étagère à coup de marteau ou de je ne sais quoi. Au moment précis où la dernière vis de la dernière planche est partie, je me suis pris sur le pied un énorme morceau de bois, qui m’a carrément ouvert le pied après une chute d’environ 10 cm… L’arête du bois c’est tranchant, on ne se méfie jamais assez…

Et là j’ai dit, devant la blessure et le sang qui ruisselait (en ruinant la moquette), texto : « la vie n’est qu’un long calvaire, qu’ai-je donc fait au ciel ? ». Le chat est reparti se planquer, et j’attends maintenant le jour où je m’en vas aider ma môman à faire du feu dans son jardin, en me servant des morceaux de ce meuble désormais totalement défunt (oui, vous avez bien lu : les morceaux) pour allumer le feu.

J’y ai laissé un marteau d’Albert que les filles n’avaient pas réussi à faire défuncter. Jean-Poirotte m’aurait prêté sa scie, il n’y aurait pas eu de problème, sauf qu’il pense stupidement que je peux facilement me blesser…

Je regarde les étagères de ma chambre d’un autre oeil. Z’ont intérêt à se laisser descendre à la cave sans faire de remous celles-ci…

Et quand on voit de quoi je suis capable avec une bête étagère nulle en pin, on imagine sans peine ce que cela va donner quand je vais pousser les meubles… car ce jour fatal approche…

Les étagères de la mort (part 1)…

Femmes_bricolant_jk7163_001Ces femmes bricolent (oui je sais j’ai retiré l’essentiel…) avec un plaisir évident.

On dirait tout à fait pas moi.

Car actuellement je bricole de-ci delà, delà de-ci, parce que je déménage l’appartement de fond en comble range.

Parfaitement. Il était temps que je m’y mette et après plein de contre-temps, j’ai attaqué le déménagement intégral rangement de mon appartement.

  • Déplacement du salon dans le coin séjour et vice-versa rapport à une sombre histoire de canapés.

  • Vidage des caves du bordel de ce crétin de Charles Hubert

  • Déménagement du bordel restant des filles dans les caves (un clou chasse l’autre)…

  • Remise en état de cette chambre pour qu’elle mérite le nom de « chambre d’amis ». C’est simple, je vous ai préparé 4 épisodes concernant mes vastes projets, que la conquête de l’ouest avec le chemin de fer qui va avec, ce n’était rien à côté. Bien entendu, ils seront édités avec les commentaires qui iront tout bêtement avec.

Là j’en suis au stade tout à fait génial au moment crucial où, à force de trier pour garder, mettre de côté pour ranger ailleurs et faire partir un meuble, il y en a partout. Et quand je dis partout, c’est partout : le séjour/salon ressemble à une brocante…

Ayant réussi à vider totalement une étagère dans la chambre des filles (on m’admire), il me fallait la démonter. J’ai bien dit : la démonter. Hors de question que je garde chez moi un meuble aussi dangereux… J’en avais parlé concernant le bricolage des filles (ici)

Ayant écrit le post sur le bricolage des filles, je devais me souvenir que ces étagères sont de la daube. D’ailleurs j’en ai deux à l’identique dans ma chambre. Un designer sadique a trouvé au vraiment moins, cher, pas forcément au plus joli, et réussi une création absolument non fonctionnelle. En effet il n’y a rien à l’arrière de ces étagères pour les stabiliser quelque peu en position verticale.

Quand elles sont montées, il faut s’y mettre à deux pour les déplacer, car elles ont tendance à vouloir pencher (pencher, je suis gentille, la première que j’ai voulu déménager après l’avoir montée, s’est carrément pliée pour faire étagère dans l’autre sens ne servant à rien (un escalier pour barbies peut-être)

Dans ma chambre j’ai coincé les étagères entre un mur et une malle. Donc je ne fais pas particulièrement de cauchemars en les imaginant se repliant vers la droite ou la gauche. Dans l’ex chambre des filles, j’étais tellement contente de voir l’étagère enfin vide, que j’ai voulu la tirer, en oubliant les deux caractéristiques de ce diabolique facétieux engin :

  • UN : elle plie à la moindre tentative de déplacement parce qu’étant tout sauf anti-sismique

  • DEUX : Delphine l’avait ruinée pour pouvoir y caser sa chaîne stéréo.

La suite au prochain épisode, part 2 (demain normalement, si j’ai eu suffisement de commentaires pour la part 1, et oui, je sais, je suis à moitié timbrée, mais j’ai des excuses)…

Ranger les caves… part 1

Depuis le temps que je devais m’y mettre à ranger mes caves. J’en ai une petite (appelée « séchoir » sur l’acte de vente) et une grande.

Malheureusement elles ont été squattées par Charles Hubert lors de notre courte vie commune (janvier 2002/septembre 2004).

J’avais mal évalué les dégats causés le bordel laissé par cet imbécile. Je sais, on ne devrait pas dire du mal de quelqu’un que l’on a aimé, mais Charles Hubert m’avait dissimulé sa véritable personnalité et Delphine en aurait des choses à dire là-dessus (sa soeur aussi d’ailleurs, même non psy). Avec lui je me suis faite avoir, et j’ai vécu de juillet 2003 à la fin, un véritable enfer.

Donc déjà à l’idée de benner son bordel, je sentais que j’allais m’agacer légèrement m’énerver. Ca n’a pas loupé (moi qui suis si calme pourtant !). J’ai commencé par ses photos. A se demander pourquoi il dépensait des fortunes à zoomer dans tous les sens. Toutes les photos en vrac, dans le sac « photo statttion » d’origine, depuis la nuit des temps. A la benne à la benne. Sauf que ce n’est pas le tout, mais dans le local poubelle il y a deux bennes. En une heure, rien qu’avec ses photos, j’en avais rempli une (parfaitement, vous avez bien lu). Je me devais tout de même de laisser l’autre benne aux autres, et le combat cessa faute de combattants de benne.

Je me suis énervée encore bien évidemment en retrouvant des planques à sacs plastiques. C’était son obsession (ça peut toujours servir). J’ai tâté un peu, dès fois que je retrouve un autre flacon…

Quand il est parti, flanqué à la porte avec pertes et fracas, j’avais déjà retrouvé une planque sous le lit, + une autre dans la bonnetière. Ces sacs là avaient servi effectivement une fois où il était venu récupérer des affaires. Là dans la petite cave : une planque. Dans la grande cave deux planques + à nouveau des photos. J’ai pu constater qu’il avait lui-même déménagé les peluches des filles pour « ranger » ses petites affaires alors qu’elles m’avaient accusée de les avoir jetées (ce que j’ai toujours nié farouchement, et pour cause). Deuxième passage après vidage de benne, et arrêt assez rapide là encore pour le même motif…

Maintenant restent : ses livres dont certains sont toujours dans le sac plastique d’achat avec le ticket (un livre ça ne se jette pas, mais lui et moi n’avions pas du tout les mêmes goûts en matière de lecture, et je n’en veux pas chez moi) : 200 environs (grr), ses magasines (je n’ai pas compté) (grr), son courrier (grr), ses cours par correspondance qu’il ne suivait pas (grr). Il y a même (ne riez pas c’est pathétique) des T shirts et chaussettes neufs dans 3 sacs plastiques… C’est vous dire…

J’espère que le voisin du dessus n’a pas cru que le « quel crétin, mon dieu mais quel crétin ! » c’était lui…

Parce qu’il faut attendre le prochain vidage de benne pour sévir à nouveau… Après avoir trié « le plus gros »…

Le coup du téléphone (2)…

Le_coup_du_t_l_phoneDonc, ma sciatique étant (momentanément) guérie, me voici partie à Rauchan avec maman qui cherchait une bouilloire. Moi j’avais besoin d’un téléphone sans fil… Chacun ses priorités… Elle pouvait faire chauffer son eau sur le gaz, moi, ma gazinière ne me permet nullement de téléphoner.

Le vendeur enthousiaste, commence, cet innocent, à me présenter le top du top qui mémorise 100 numéros (mon dieu mais quelle horreur), a des tas d’options (encore pire). Sadique (je sais, je peux être une chieuse infâme), je lui demande si je peux prendre l’adagio d’Albinoni comme sonnerie, il se fige, navré… Non. D’ailleurs il ne sait visiblement pas trop de quelle musique je peux bien lui parler… (Albinoni, c’est quel groupe ?)

Bon bah alors puisque c’est comme ça, je vais prendre le moins cher. Il a beau me rétorquer que je n’aurais pas non plus l’adagio d’Albinoni, m’en fous, je veux celui à 29,90 euros (et non pas 30, cela aurait fait trop cher).

Je rentre à la maison pour constater que le mode d’emploi est écrit en tout tout petit, blanc cassé sur gris clair. Pas certaine qu’avec ma vision d’avant j’aurais pu le déchiffrer. Là, autant dire que je suis aveugle. Je vais emprunter une loupe à ma désormais ex voisine, pour tout bien décrypter.

Evidemment il faut qu’il se charge le trésor. Et pendant qu’il se charge, on m’appelle comment ? Un éclair de génie (si si, c’est possible !) me fait me souvenir que j’ai une prise qui fonctionne dans ma chambre (éclair de génie parce que j’y ai testé le défunt téléphone). Je vais y brancher le nouvel appareil adoré qui fait bien « bip », comme convenu. Dans le salon me reste mon vieux avec fil avec sa moche sonnerie…

C’était écrit sur la notice « 24 heures d’autonomie ». En plus ce ne sont pas des batteries, mais des piles rechargeables : youpee le progrès (sauf qu’elles auront déliquescé avant de crever en déliquesçant au passage le boîtier à piles, et qu’il me faudra changer d’appareil…).

Mise en service de l’appareil après débranchage du vieux avec fil. Vérification : j’ai la tonalité. Mrs Bibelot m’appelle sur mon portable : je suis injoignable. Damned, il me fallait programmer une sonnerie. Je retourne emprunter sa loupe à la voisine qui prépare ses cartons… Je trouve une sonnerie, je la programme. J’ai tort. C’est la même mais en moins fort, que celle de Madame Vampire, ma voisine du dessus. Dès que ça sonne chez elle, je me précipite sur mon appareil… Régler le son, je n’ose pas : j’ai peur de tout annuler (déjà que la sonnerie de mon portable change quand elle veut…). Du coup, quand ça sonne chez moi, je crois que c’est chez elle et je ne me dérange pas…

15 novembre : plus de téléphone. Je tirlipotte les boîtiers : rien à faire. Je met l’appareil sur son socle : pas de bip.  Ne me reste qu’à partir chez mes parents appeler « France’j’téléphone » qui est pour une fois formel : pas d’anomalie sur ma ligne. Ca me turlupine : c’est peut-être un problème de fil ?

Je rentre un peu énervée pour aller reporter cette merde chez Rauchan. Surprise : ça fonctionne. A bien calculer je l’avais laissé 48 heures sans le remettre sur son socle et il était tout bêtement déchargé. Au point de ne pas faire « bip » quand je l’avais remis sur son socle, comme il l’avait fait lors de la première utilisation (là c’est à n’y rien comprendre).

Et bien je vais vous dire ce que je pense du modernisme qui me permet de vous inonder de posts débiles : la vie n’est qu’un long calvaire !!!

L'incendie…

Hier, fin d’après midi, une certaine agitation dehors. Forcément je vais jeter un oeil comme toute personne un peu curieuse qui se respecte. Beaucoup de monde sur les trottoirs, et des lueurs intrigantes  sur la droite. J’ouvre ma porte fenêtre (brr…) : 4 voitures de pompiers, les flics, et tout le bataclan…

« On » semble courir vers l’arrière de l’immeuble, je m’y précipite et me penche à mon balcon de cuisine : horreur ! des flammes de 3 à 4 mètres sortent d’un appartement trop proche du mien à mon goût.

Je descend sans oublier de prendre mes clefs. Tout le monde se pose la question : on rassemble l’essentiel ? On va nous évacuer ? Ca brûle au troisième et dur, sur la façade avant de l’immeuble. Un chien est réfugié sur le balcon et hurle à la mort. Je me demande pourquoi les pompiers actionnent leur lance de ce côté là. Je connais mal l’immeuble et tout à coup c’est une évidence : ce n’est pas un appartement qui brûle, mais deux…

De mon côté, des 4 ou 5 pièces donnant sur toute la largeur de l’immeuble. Dans la première partie, ce sont des studios ou deux/trois pièces, chacun donnant d’un côté ou de l’autre… D’ailleurs les pompiers se dirigent également avec des lances vers l’arrière. Les flammes semblent se moquer éperdument de l’arrosage plus qu’intensif, et pour les soldats du feu, impossible d’accéder vers l’arrière avec la deuxième grande échelle : le jet perd en puissance.

Tout à coup, comme tout le monde le redoutait,  sur l’arrière, le feu apparaît au balcon du dessus, avec violence également. L’angoisse prend tout le monde : y a-t-il quelqu’un quelque part ?. Non, tout a été évacué dans cette partie de l’immeuble. Les pompiers stoppent finalement le feu de l’étage inférieur, mais au dessus, tout continue de brûler. Il faudra deux heures pour tout éteindre, dans l’angoisse générale. Apparement les 3 appartements incriminés étaient vides. Reste à récupérer le chien sur son balcon, qui ne semble pas du tout disposé à quitter les lieux. C’est un voisin le connaissant par son nom qui revient avec une laisse, se propose de monter avec le pompier, réussira à museler l’animal affolé qui redescend au grand soulagement de tout le monde.

Un bruit unanime circule : bougie oubliée dans l’appartement d’origine. Court circuit, bougie, quoi que ce soit qu’importe.

Il y a des personnes qui sont parties de chez elles hier matin, comme chaque jour et qui sont rentrées pour ne plus rien retrouver du tout. Dans ces cas là, on ne retrouve plus rien ! photos, papiers, meubles, tout ce qui fait une vie et ses souvenirs, il n’y a plus rien. C’est brûlé, inondé, rien à sauver. D’autres sont revenus pour trouver leur appartement inondé car les pompiers ne font pas de cadeau avec leurs lances à incendie et on ne peut pas le leur reprocher. C’est le dégat des eaux maximum pour toute la cage d’escalier et jusque dans les caves.

Nous étions tous secoués et silencieux. La vie peut basculer tout à coup. Un incendie venait de nous le rappeler, car cela, nous l’oublions toujours… Et fort heureusement malgré tout, aucun mort à déplorer, sauf apparement un poisson rouge dans son bocal. Mais comme les poissons rouges d’aboient pas leur désespoir sur les balcons tout le monde s’en est fichu… Un tour de garde a été organisé, pour attendre les malheureux rentrant chez eux, avec 3 pompiers surveillant que rien ne reprenne, prêts à tout, avec leur philosophie bien à eux et dont ils ont bien besoin.

Assez curieusement sur la façade avant de l’immeuble (la moins atteinte) il n’y paraît quasi déjà plus. Pour ceux qui ont du mal à nous croire (parce qu’aucune information n’a circulé sur le sujet jusque là), nous pouvons suggérer une petite promenade à l’arrière… Petite leçon à donner à mes neveux et nièces : « voici ce que ça donne que de jouer avec le feu » (ne jamais perdre une occasion de les instruire). Personne n’a réellement dormi et si cela « avait repris », il y aurait forcément eu quelqu’un pour le voir…

La vie n’est qu’un long calvaire… Comme le disait Marcel Pagnol « il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants »…

Edit du soir : il s’agissait bien d’une bougie, allumée par 7 ou 8 personnes pour chauffer ce qu’il faut à s’injecter alors que c’est illégal… Un torchon là dessus, tout le monde assez en forme pour détaler en précisant à la voisine suspicieuse « y’a le feu »… Elle a cru pendant un moment que c’était une blague de ces affreux, mais non… La drogue c’est dangereux, on ne le répètera jamais assez !!! La bougie parfumée également si on oublie de l’éteindre…

Ma voisine et son robinet…

Lettre___ma_voisine_2__57210786J’aimerais bien que ma voisine du dessus déménage. C’est une imbécile doublée d’une andouille. Je m’auto-censure en plus, dès fois qu’un enfant innocent ne soit en train de me lire.

Hélas c’est celle d’en face qui est partie. Je parie qu’elle sera remplacée par une femme avec deux ados (comme moi), et cette idée m’insupporte.

Avant d’être licenciée par Truchon, j’étais réveillée depuis fin août tous les matins à quatre heures, par un bruit insupportable. Vraiment. Et qui s’incrustait. Le temps que ça cesse après d’autres bruits dont j’ai déjà parlé, il était temps de me lever… J’avais l’impression que cela venait d’un robinet… Déjà que j’avais repéré le bruit de la porte d’armoire qui grince, de la chasse d’eau qui couine et de la porte qui claque… (ici)

Un dimanche vers 18 H, le bruit insupportable se fait entendre pendant 10 minutes. Je n’ai pas l’habitude, contrairement à ce que l’on pense, de rouspéter pour un oui ou pour un non, mais là, c’est le moment. Je monte d’un étage et je sonne. Elle ouvre immédiatement.

  • « Bonjour madame Vampire, vous venez de vous servir d’un robinet dans votre cuisine ?

  • « Oui, comment le savez-vous ?

  • « Et bien votre robinet fait un bruit abominable

  • « Ah c’est bien ce qu’il me semblait ! (connasse)

  • « Oui, il vous semble tout à fait justement. Et le matin à 4 heures, ce bruit est tout à fait insupportable et me donne des envies de meurtre ! Parce que moi je travaille (répartie célèbre du français moyen), que je me lève à 7 heures et que vous me retirez le droit à 3 heures de sommeil !

  • Ah mais je veux vivre encore moi (rires), arrêtez vos idées de meurtre !

  • Se pointe la fille : « ma mère a toujours eu l’habitude de faire la vaisselle à 4 heures du matin, elle a élevé 5 enfants ELLE« 

  • « Moi la mienne en a élevé 5 également (un de plus ou moins ne change rien à l’affaire), et elle n’emmerde personne à 4 heures du matin

  • « Pardon ?

  • « Je dis que ma mère n’emmerde personne à 4 heures du matin sous prétexte qu’elle a élevé 5 enfants. Votre maman est très consciente que son robinet fait du bruit, mais cela ne la gêne pas de faire du bruit à des heures pareilles…

  • « Elle a l’habitude de faire sa vaisselle à 4 heures du matin… (je visionne le genre bête et obstiné qui se lève, elle, à 11 H)

  • « Et le soir elle fait quoi ?

  • « Elle est couchée à 20 heures

  • « C’est une heure pour se coucher quand on élève 5 enfants ? Et si je mets ma sono à fond jusqu’à 22 H, elle va trouver cela normal ? Parce qu’il n’y a pas que le robinet qui fait un vacarme épouvantable : elle claque les portes, ouvre 200 fois celle de son armoire qui grince…

  • Passage du gendre « je vais huiler les gonds… »

  • La fille têtue « quand on élève 5 enfants on se lève de bonne heure (mais pas elle, elle a la trombine d’une couche tard…)

  • « Et on se couche à 20 heures ? »

  • « … »

  • « Je ne veux pas faire d’histoire, mais il faut faire quelque chose pour ce robinet, même dans la journée, ce bruit est insupportable, la preuve étant que je suis montée illico !

  • Arrive la future ex voisine « Ah Madame Vampire, je n’osais pas venir vous le dire, mais votre robinet… et comme Madame Dabra vous en parle…

  • Moi : « non mais c’est normal elle a élevé 5 enfants et a l’habitude de faire sa vaisselle à 4 heures du matin !

  • La future ex voisine « moi j’en ai eu que 4 et je n’emmerde personne à 4 heures du matin !!!

  • Madame Vampire « c’est à ce point là ?

  • Moi « oui à 4 heures du matin j’ai envie de venir vous étrangler et je ne dois pas être la seule

  • La future ex voisine « non vous n’êtes pas la seule, parce que moi aussi

  • Arrive la voisine du dessus qui a bien entendu qu’on causait « robinet bruyant ». Elle, est propriétaire d’un 5 et 4 pièces, 8 enfants (désormais élevés, donc elle loue le plus petit appartement) obligent,  « Ah madame vampire, j’hésitais à venir vous en parler, mais votre robinet fait effectivement un bruit insupportable, surtout à des heures pareilles, donc je me permets d’intervenir…

  • La fille s’incrustant « ma mère a l’habitude de faire sa vaisselle à 4 heures du matin, elle a élevé 5 enfants elle

  • L’autre voisine « moi j’en avais 8, je ne me suis jamais levée avant 6 H 45, C’est quoi cette excuse ?. Et quand bien même, elle n’a qu’à faire autre chose à 4 heures du matin… Tricoter par exemple, cela fera plaisir à tout le monde

  • La fille qui insiste (et qui n’a décidemment pas une tronche à se lever à 4 heures)  « ma mère ne sait pas tricoter

  • La voisine à 8 mômes « ben moi si, et si j’entends encore ce fichu robinet avant 8 heures, je viens lui passer une aiguille à tricoter au travers du corps… (la future ex voisine et moi sommes OK : nous avons un alibi pour elle)

  • Bon déclare Madame Vampire : « ne me reste qu’à faire ma vaisselle le soir

  • « Maman tu te fais du mal ! (c’est bien la fille de sa mère celle-ci)

  • « Non non, j’ai bien compris. Je comprends pourquoi on me regarde d’un drôle d’oeil dans l’escalier quand je promène le chien (dont la première promenade a lieu à 6 H avec claquage de porte). D’ailleurs personne ne me dit jamais bonjour, je sens bien que l’on me déteste

  • Moi : vous n’êtes pas en cause, mais votre robinet si ! Quelle idée de faire un barouf pareil à 4 heures du matin…

  • Mais je suis debout dès 3 heures, je ne sais pas quoi faire ! (mon dieu mais quelle horreur que d’être réveillée à 3 heures pour se coucher à 20, sans motif vrai… Elle pourrait peut-être faire des mots fléchés ?)

Conspiration oblige : l’ex voisine passait son aspirateur à partir de 20 H 30 et faisait bruyamment son ménage dans sa cuisine, je mettais la musique de l’ordi à fond jusqu’à 22 H et la mère de 8 enfants claquait toutes ses portes et autres jusqu’à 22 H, tout en faisant également du bruit dans sa cuisine. L’autre a compris l’allusion. Son robinet fait toujours autant de bruit, mais à des heures décentes… Je sais qu’un plombier c’est la peau d’une fesse (surtout celui de la résidence par lequel on doit passer), mais là, franchement, c’était abuser.

Je ne le dirai jamais assez : la vie n’est qu’un long calvaire. Et non, nous ne sommes pas fâchées, vous comprendrez pourquoi j’ai dit « imbécile doublée d’une andouille » lors d’un prochain post…

Le coup du téléphone (1)…

T_l_phone_en_panne_ims260_061_copierPour ceux qui n’auraient pas lu mon post du 19 novembre 2006 (ici), j’ai vécu un dimanche d’enfer à cause de problèmes de ligne. Donc je m’attendais depuis à rencontrer à nouveau des problèmes de ligne et à devoir faire déplacer France’je’téléphone.

Tout faux dans l’intuition, j’ai rencontré depuis ce fameux jour quelques problèmes avec mon téléphone, l’engin en lui-même.

Le premier étant que les batteries devant assurer 24 heures d’autonomie, se déchargeaient en 3/4 d’heure et que quand je cause avec meilleure amie, tatie chérie ou autre, ce n’est pas top. Voui, parce qu’après 3/4 d’heure on vient à peine de commencer à parlotter.

Donc au bout de 3/4 d’heure, un bip bip bip bip agaçant me vrillait le tympan. Bip bip que mon correspondant n’entendait pas, et j’avais toujours peur qu’on ne pense à un prétexte. Non car ma voix semblait s’éloigner pour l’autre (tout comme celle de mon correspondant pour moi).

Vendredi 19 octobre :

  • Un bip curieux vient de mon téléphone. Je me lève.

  • Je vois le signal d’appel qui clignote. Tatie chérie vient d’essayer de me joindre

  • Mon imbécile de téléphone n’a pas sonné

  • Je le regarde, il n’affiche rien. Curieux, l’année dernière lors de la panne du siècle, il affichait toujours.

  • Je le décroche : bien évidemment rien.

  • Je tirlipotte le boîtier à tout hasard : rien non plus.

  • Apparement le téléphone a rendu l’âme. Je cherche et trouve la notice. Je fais tout ce qui est indiqué : rien à faire. Mon téléphone se refuse à afficher.

  • Merde alors. Je dois partir en WE chez Jean Poirotte et Mrs Bibelot et célébrer le retour de Maritza venue passer quelques jours (ça ne se loupe pas). Les gens me laisseront un message, les proches ont mon (tout nouveau) portable.

Samedi 20 octobre :

  • Y’a plus qu’à aller acheter un nouveau téléphone, il paraît que changer la batterie coûte aussi cher.

  • Je passe à la maison pour voir, à tout hasard, avant d’aller acheter un nouveau téléphone.

  • Le téléphone affiche à nouveau normalement. Il fonctionne parfaitement.

  • Je retourne chez ma mère

Dimanche 21 octobre :

  • Retour au bercail. Le téléphone n’affiche à nouveau plus rien

  • J’extripe d’un placard mon vieux téléphone (avec fil, c’est bien pour cela que je l’ai mis au rancard dans le placard)

  • Je le branche. Allons bon, il ne fonctionne pas non plus. C’est peut-être la ligne ? Je me mets à quatre pattes pour tirlipotter le boîtier et tout à coup cela grésille dans mon oreille et la tonalité est là. Le téléphone fonctionne, mais la ligne a merdé. Je re-scotche le boîtier en parlant vraiment très mal.

  • Je vais tester l’autre téléphone dans ma chambre où j’ai une deuxième prise. Nada, il est bel et bien mort.

  • Le soir je passe à côté du téléphone : mon boîtier signal d’appel me signale un nouvel appel. Je rappelle Mrs Bibelot pour constater que le téléphone fonctionne, simplement la sonnerie est désactivée…

Lundi 22 octobre :

  • Bien fait pour moi de prendre des positions curieuses pour tripoter un boîtier téléphonique : j’ai une sciatique.

  • Bien évidemment je n’ai plus le mode d’emploi de mon vieux téléphone. Or mon état m’interdit d’aller en acheter un neuf et je dois faire avec jusqu’à nouvel ordre (guérison de la sciatique : c’est quand elle veut).

  • En boîtant, je retourne au téléphone après être allée prendre un antalgique.

  • Je fais 76 manips et tout à fait par hasard, j’arrive à reprogrammer une sonnerie. Elle est moche mais je ne vais pas perdre mon temps à en chercher une jolie.

  • J’appelle de mon portable : ça marche

  • Le problème c’est que toutes les 10 minutes je vais vérifier que j’ai toujours la tonalité et que le boîtier est bien scotché.

La vie n’est qu’un long calvaire. Dès ma sciatique guérie, achat du plus simple du simple, sans fil, avec batterie m’autorisant 3 heures de papotages. Na !

Régression (part 2)…

R_gression_2J’étais toujours en pleine régression quand vint le jour de mon rendez-vous avec le Dr Acromion. Prudente (rapport à l’attente chez lui), j’avais soudoyé sa secrétaire pour avoir le deuxième rendez-vous du jour, le premier venant de me passer sous le nez (damned !).

J’ai sorti mon livre précautionneusement dans la salle d’attente : personne ne pouvait me voir. J’ai continué ma lecture, laissant le livre bien ouvert pour que personne ne puisse en surprendre le titre en rentrant subrepticement (ou brutalement).

Manque de bol, le Dr Acromion avait bel et bien respecté, pour une fois, ses 20 minutes de rendez-vous et me pris donc avec juste 10 minutes de retard. Une première.

Obligée de refermer le livre. Alors que je tentais de le dissimuler, il tendit la main pour me saluer, et regarder de quelle lecture il s’agissait.

Il a regardé le livre avec nostalgie, vérifié les illustrations en soupirant. Je me suis dit qu’il me prenait vraiment pour une pauvre femme…

  • « Ben oui, ai-je commencé, je régresse un peu en ce moment, ce sont des lectures plutôt faciles

  • « Oh que de souvenirs cela me rappelle ? Vous les avez tous ?

  • « Heu, moi non, mais ma mère oui… (ça va, il ne me prend pas pour une folle, ou alors c’est une feinte…)

  • « Qu’est-ce que je les relirais bien… Les mémoires d’un âne c’est bien elle ?

  • « Oui (et ma tension ?)

  • « Et « un bon petit diable », c’est bien elle aussi ?

  • « Oui (et mon moral ?)… Vous avez tous les titres sur la première page

  • Il les lit, en soupirant, me rend le livre et me demande si à mon avis, cela se trouve encore

  • « oui bien sûr j’en avais achetés pour mes filles…

  • « Ah, bon, c’est une bonne nouvelle, je me gribouille un post-it pour penser à l’expédition « Comtesse de Ségur »… Voyons d’abord cette tension, on parlera du moral après… »

Le Dr Acromion ayant approximativement mon âge, je me suis sentie rassurée sur ma régression. Parce que lui, il m’a fait le coup de la Madeleine de Proust et pris 5 minutes de retard dans ses consultations…

La vie n’est qu’un long calvaire !!!

Régression (part 1)…

R_gressionCertaines personnes dont je fais partie, ont tendance à régresser à certaines périodes de leur vie… Généralement cette régression quasi obligée pour survivre, a lieu pendant une mauvaise période.

J’étais en plein dedans. Depuis en plus un moment, mais mon licenciement a cristallisé quasi 4 années de problèmes venant se rajouter les uns aux autres… Avec toujours mon boulot en toile de fond. Le perdre, m’a donné l’occasion de revivre tout ce que j’avais traversé en ne vivant (pour moi) quasi que pour le conserver.

Certains régressent sur le plan nourriture. Je ne dis pas que je n’ai pas envisagé de demander à maman de me faire une bouillie au chocolat, mais bon, je n’ai résolument pas faim…

Je fais partie des personnes qui lisent beaucoup. Hors là, je n’allais pas m’attaquer à un livre bien sérieux ou à relire du sérieux déjà lu. Même « les rois maudits » et  « Angélique » me traumatisaient d’avance.

Ma régression à moi consiste à relire l’intégrale de la comtesse de Ségur (née Rostopchine, on vous l’a déjà dit, ce n’est pas de sa faute si elle est née comme ça…) que Mrs Bibelot conserve soigneusement… (et d’ailleurs les vieux livres d’origine qu’elle a perdus, elle les a rachetés en nouvelle version).

Evidemment je n’ai pas voulu me traumatiser un max et j’ai attaqué par « les malheurs de Sophie », en me demandant pourquoi diable je l’avais fait lire à Pulchérie qui n’avait qu’une envie : faire mieux que Sophie…

Dans la logique viennent « les petits filles modèles » et « les vacances », avec quelques perles à mourir de rire :

  • Son coeur battait encore : elle n’était pas morte

  • L’eau, et encore mieux, l’eau salée, est souveraine contre la rage (on se demande pourquoi Pasteur s’est escrimé à trouver un sérum et un vaccin)

  • La description des « sauvages » dans « les vacances » et comment ils sont éduqués en religion.

  • Et j’en passe.

J’adore le côté moralisateur de l’auteur,  les histoires se terminant toujours bien, surtout pour les nobles qui sont bien au dessus de tout le monde (même s’ils donnent « aux pauvres »), la description de leur monde à eux, si éloigné du nôtre, dans laquelle « la bonne » même appréciée, ne pourra jamais rentrer. Je souris jaune devant le devoir du pauvre d’être humble, courageux, honnête et digne jusque dans le plus profond du malheur…

J’adore le côté tranché des personnages, tout bon ou tout mauvais, le rappel perpétuel à dieu qui nous observe. J’adore aussi, mais d’une autre manière, le rappel à certaines vertues (courage, fidélité, sacrifice etc…) que l’on rencontre y compris dans ses « nouveaux comtes de fées ». Je me dis parfois que nos leçons de « morale » à l’école, de mon temps, n’étaient pas toujours inutiles.

J’adore surtout, l’éducation donnée à l’enfant à qui dès 3 ans l’on fait la morale en lui apprenant qu’il s’est puni tout seul. Dans les malheurs de Sophie, Sophie vient d’avoir 4 ans. Alors que nous en sommes à demander au petit chéri s’il veut mettre des baskets ou des bottes, en attendant le verdict avec angoisse, là, les parents imposent et tranchent et toute insoumission est forcément punie (justement en plus, car les parents sont aimants et justes (les vrais)).

Reconnaissons à cette comtesse née Rostopchine, sa manière de s’élever contre les châtiments corporels très en vogue à son époque, via « Les petites filles modèles », « Un bon petit Diable » etc… C’était sa manière à elle de désapprouver…

Quand j’aurais tout relu (ça se lit vite), je pense que j’aurais terminé ma régression…

Souhaitez moi bon courage, on ne sait jamais, la vie n’étant qu’un long calvaire, je peux craquer sur un livre ou l’autre