Merci Truchon ! (ou le pied de ma vie)

Merci_TruchonJe sens gogole s’affoler, mais là c’était bien le pied de ma vie, et je pèse mes mots… Je parle du moral !

Vendredi 4 janvier, on ne peut pas dire que le temps soit souriant. Je ne le suis pas non plus d’ailleurs, car j’ai pris du retard dans mes rangements, à déposer frénétiquement des CV sur internet (en soi-disant 5 minutes et 3 clics), et me battre avec le site Assedic pour actualiser ma situation (toujours au point mort, mais faut l’actualiser quand même, faute de quoi on me coupe les vivres auxquels je n’aurais droit que début avril…).

Delphine est en pension chez mes parents pour plancher ses partiels en toute sérénité et dans un silence quasi complet, nourrie de pot au feu et de hâchis parmentier par des grands parents aimants et gourmands. Je rentre à la maison un peu morose et lasse du run time error qui accompagne toutes mes sorties d’Internet. Bref ce n’est pas la grande forme, sans être le marasme le plus complet non plus, n’exagérons rien.

En plus ce vendredi a mal commencé : les ménagères annoncent une interruption des programmes (rétablis depuis). Marcus les relaye, mais impossible de laisser un commentaire. Ma méchante boude un peu son blog. J’ai reçu de mauvaises nouvelles d’amis très chers, le site Assedic fonctionne quand il veut et le chat veut des haricots verts, c’est sa nouvelle marotte…

  • 15 H : DRINNNNG : ah c’est le téléphone. Je reconnais vaguement, oh, très vaguement le n° qui s’affiche sur mon mouchard, mais je ne réalise pas à temps avant de décrocher…

  • « Allô Coraline ? André à l’appareil ».

  • Tiens… Truchon… J’ai la glotte qui se coince un peu. Il va me demander de reprendre mon poste en lui remboursant ce qu’il m’a réglé ? Peut crever ! Faut qu’il me paye le double pour que je revienne. Et encore, je me fais réparer l’autre épaule à ses frais parce qu’il me rend mon ancienneté et mon droit à 3 mois d’arrêt de travail de date à date…

  • « Bonjour André » (je ne vais pas lui présenter mes voeux à ce con, parce que je lui souhaite des hémorroïdes, la grippe aviaire et deux ruptures de la coiffe des rotateurs (le bras droit et le gauche), + de se vriller les deux genoux). On reconnait là ma nature généreuse et facilement appitoyée (pas par lui en tous cas…)

  • « Coraline je souhaitais prendre de vos nouvelles, et vous présenter tous mes voeux pour l’année 2008 »

  • Glotte coincée… Je décide de faire l’andouille (trop c’est trop, c’est louche) et de faire semblant de le prendre pour mon frère, même s’il n’y a pas photo sur la voix… « bon Mr Perceuse, ça suffit tes blagues débiles ! Je t’ai parfaitement reconnu »

  • « Heu… Non c’est André, votre patron, je ne suis pas Mr Perceuse ».

  • « Ah André c’est vraiment vous ? Mon EX patron ? heureusement que je suis assise » (non je ne lui demanderai pas de ses nouvelles, ça va le stabiliser…)

  • « Coraline il est tout à fait normal que je prenne de vos nouvelles, après ce triste licenciement auquel on m’a obligé » (et mon cul c’est du poulet ?) « et surtout je tenais à vous présenter tous mes voeux pour 2008 ».

  • « Ah… Vous m’aviez présenté vos voeux pour 2007 en sachant très bien ce qui allait m’advenir, alors je crains le pire »

  • Sa glotte se coince. Je fais mes comptes : il ne me doit plus rien, sauf faire Paris/Chartres à genoux pour aller embrasser une vierge quelconque dans la cathédrale en demandant pardon au seigneur devant toute la société statufiée qui compte un grand nombre de mécréants… J’adore cette idée…

  • « Coraline, vous savez bien que je n’y suis pour rien… J’ai tout de même pris la peine de vous téléphoner pour ces fameux voeux… Vous ne me présentez pas les vôtres ? » (persiste et signe)

  • « Heu… Non, il ne vaut mieux pas, ils pourraient se réaliser ».

  • « Ah au fait ! (on en vient à l’origine de l’appel, et ce « au fait » me rappelle trop Albert pour ne pas me faire voir rouge). J’ai un petit souci de mémoire car vos fichiers ont tous été effacés du serveur, alors que vous gardiez fort justement tout (sors une autre pommade sale con). Vous souvenez-vous du nom du Monsieur qui s’occupait de nos intérêts en Tunisie en 1999/2000 ? J’en ai vraiment besoin »

  • Je fais le bilan en 1/4 de seconde. Sûr qu’il en a vraiment besoin, sinon il ne m’aurait pas téléphoné. Il est encore en train de bidouiller quelque chose de malhonnête, c’est son style car c’est un gros bidouilleur. Lui répondre c’est lui rendre service et curieusement je n’ai pas envie du tout…

  • « Ah André je suis vraiment désolée (le nom me revient illico), mais mon licenciement brutal a déclenché chez moi en ce qui concerne le travail, une amnésie antérograde de 9 années. Je ne me souviens de rien, sauf du nom de mes collègues et des soirées merdiques… »

  • « Une amnésie antérograde ? C’est quoi ce bordel ? »

  • « Allez voir sur gogole pauvre blondin! » (vous n’avez pas encore eu le post sur lequel il me traitait de blonde, et je venais fort heureusement de revoir « le bon, la brute et le truand » avec pôpa, film au cours duquel Clint Eastwood est le « blondin »)

  • Shlark ! (raccrochage sauvage de ma part)

Il n’a pas rappelé. Mais moi j’étais motivée comme pas possible. 18 pilules roses ne m’auraient pas fait autant de bien que ce coup de téléphone !!!

Oui je sais c’est mesquin. Donc je suis mesquine. J’assume, surtout face à lui. Car je l’ai déjà dit, il ne faut pas prendre les gens que pour des cons… De toutes manières je n’avais rien à perdre, pas même sa considération distinguée. Car pour lui, dès que l’on a quitté la boîte, on mérite tous les qualificatifs les plus grossiers…

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