Conversation part 3…

T_l_phoneEt revoici une conversation téléphonique, enfin deux.

17 H : Driinnnnng ! « Allô Coraline, c’est Tatiana ».

Tatiana, l’ex comptable de chez Truchon, dont je n’ai pas eu de nouvelles depuis 2 ans. Elle vient d’apprendre que j’ai été licenciée, elle vient aux nouvelles.

Au secours, à l’aide ! J’adorais Tatiana même si c’est une slave excentrique qui est capable de vous faire voir son string neuf, mais je la connais par coeur : j’en ai pour 3 plombes au téléphone, et là, je vais manquer de clopes. Je prétexte donc un rendez vous important chez le dentiste (ça fait toujours peur le dentiste), et je lui suggère de me rappeler le lendemain, vers 14 heures, parce qu’après mon rendez-vous, je ne vais pas pouvoir lui causer à cause de ma demie mâchoire anesthésiée (oui je sais, mais cela s’appelle un pieux mensonge).

Le lendemain, 14 heures pétantes, j’ai préparé un plateau avec de quoi me faire un thé, une ration de survie, la bouilloire que j’aurais juste à déclencher, un allume gaz, une lime à ongles, une scie circulaire, de quoi prendre des notes, 3 blocs notes et deux stylos, des cigarettes en suffisance, une cartouche de clopes, un cendrier de rechange + un briquet de secours, le chalumeau de mon père. La batterie du téléphone est chargée à bloc, j’ai pris du courage, pas trouvé de coke, Je suis prête.

14  H : Dring : c’est Tatiana. Et comment ça va Coraline ? J’ai appris que blablabla, ça ne m’étonne pas blablabla, tu sais Truchon je le connais blablabla.

14 H 45 : j’arrive à en placer une sur les conditions de mon licenciement. Nous pouvons casser du sucre sur le dos de l’actuelle comptable en étant tout à fait OK toutes les deux sur le fait que l’autre est une grosse truie violette. Je me fais un thé.

15 H 15 : elle me raconte son propre départ de chez Truchon, en long en large, en travers, j’arrive à m’indigner de temps à autre entre deux gorgées de thé (le deuxième).

15 H 30 : elle pense que j’aurais pu mieux négocier, elle s’occupe de mon cas, que je lui envoie un scan de la transaction, c’est tout à fait son truc. Elle, elle a super bien négocié parce qu’elle avait un dossier gros comme ça à lui flanquer sous les yeux à le regarder devenir violet. Moi pas. Si on peut y remédier… (à mon avis non…)

16 H : j’ai l’oreille gauche qui chauffe, complètement tuméfiée. Là elle me demande de lui faire parvenir mon CV : elle a beaucoup de relations, un heureux hasard et hop ! Je note son adresse mail sur un des blocs notes, en gros comme ça, car je n’ai trouvé qu’un marqueur qui fonctionne (les autres feutres sont désséchés d’horreur, eux).

16 H 30 : elle me demande des nouvelles des filles. Bien fait, je vais lui en donner.

17 H 15 : elle me donne des nouvelles de ses enfants, revient sur Truchon et sa politique à la con, m’annonce qu’elle l’a dénoncé à l’inspection du travail. Je ne peux pas louper ça, je me refais un thé, c’est mon dernier sachet et je n’ai presque plus de lait… L’histoire m’intéresse…

17 H 30 : elle me donne des nouvelles de tout le staff licencié. Elle en sait autant que moi, c’est totalement dingue, car elle a quitté Truchon il vient d’y avoir 3 ans (1 an avec nouvelles, 2 ans sans…). Je lui confirme les numéros de portables et les adresses mail. Ca va swinguer !

18 H : mon portable sonne. On dirait une alerte nucléaire, même elle, l’entend. Je prends un ton grave pour répondre à Delphine qui me demande si je peux la rappeler (un code entre nous, car elle est plus fauchée que moi, pour l’instant) que oui, je la rappelle immédiatement.

18 H 15 : « Tatiana, je suis vraiment désolée, mais là il faut que je te laisse, j’ai une urgence ».

Elle me rassure : elle me rappelle la semaine prochaine. Elle aura du temps devant elle car elle sera en congés, sans ses enfants…

Je l’aime beaucoup, mais au téléphone, elle me fatigue. Elle fait partie des personnes capables de me clouer le bec. On dit et c’est vrai, que je suis bavarde, mais à côté d’elle (et de certaines autres), je suis limite autiste. J’espère ne pas pêcher suffisement pour rencontrer un jour la personne capable de lui clouer le bec à elle…

La vie n’est qu’un long calvaire…

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