Il ne m'énervera plus…

Tout était en place pour une tragédie antique. Je venais de me cogner mon emménagement chez moi, les cartons de chez mes parents à mon chez moi (enfin chez soi !), la sortie des meubles du garde meuble, un chantier inqualifiable pendant 3 semaines, à continuer à dormir chez mes parents avec les filles, pendant 2 semaines.

Filles parties chez leur père, l’homme m’annonce que le samedi soir nous sommes invités chez Philippe et Irène. Ils habitent Paris, je dormirai donc chez lui, à la Garenne Colombes. Il m’attends vers 19 H, vu les embouteillages sur le périf, et qu’Irène nous attend vers 20 H, ce qu’elle me confirme.

Toujours pas de portable à l’époque.

  • Evidemment je suis en bas de chez lui à 18 H 55

  • Je sonne : personne

  • Je retourne dans ma voiture et commence à attendre

  • 19 H 55 : je file à la cabine téléphonique et j’appelle mes parents pour savoir s’il n’a pas téléphoné. Comme je ne suis pas chez moi, le relais c’est forcément eux.

  • Jean-Poirotte me confirme qu’il n’a pas téléphoné.

  • Je lui donne jusqu’à 19 H 30 pour arriver, faute de quoi je m’en vais. Là, ça sent vraiment le roussi.

  • Lâchement maintenant je lui donne jusqu’à 20 H

  • 20 H 15, alors que je fais ma marche arrière, il arrive. Il était chez sa mère comme d’habitude, et n’a pas vu le temps passer. On ne part pas direct il a sa douche à prendre

  • 20 H 30 : il a réussi à décoincer le robinet de la salle de bain

  • 20 H 45 il sort de la douche

  • 21 H : il est fin prêt et moi au bord de l’explosion.

  • De 21 H à 22 H : périf bouché

  • 22 H : il prend son temps pour se garer. Moi je meurs de faim et de honte pour ce retard inexcusable. Il traîne la patte derrière moi, et je lui intime de se dépêcher car je suis au bord du malaise

  • 22 H 02 : l’inconscient me rétorque « oh moi ça va j’ai mangé une escalope à la crème et des frites chez ma mère » (pendant que je l’attendais, c’est simple, je le hais)

  • 22 H 05 : il a perdu le code de la porte d’entrée de nos hôtes, il faut qu’il trouve une cabine.

  • 22 H 15, je m’avachis épuisée de faim, de rage et de fatigue (les cartons, je les sens encore) devant un appéritif.

  • 3 H : nous arrivons devant chez lui. Je descend de voiture

  • Je suis tellement fatiguée que j’hésite : mais là trop c’est trop, je ne passerai pas une nuit de plus à côté de ce crétin abruti bouffeur d’escalope (même à la crème)

  • Je monte dignement (si) dans ma voiture sous son regard stupéfait. Je le revois encore, la bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau depuis 15 secondes

  • Je démarre. Il a le bon goût tout de même de s’écarter pour que je fasse ma manoeuvre sans lui écraser les pieds (j’en étais capable)

  • Je rentre chez moi, pour m’écrouler dans mon lit.

A partir du lendemain, le téléphone n’arrêta pas de sonner… Epuisée à nouveau (il appelait toutes les heures, nuit et jour) j’ai fini par décrocher, lui dire le fond de ma pensée, que tout était terminé. Il me suggéra qu’il pouvait se jeter de son 15ème étage. J’ai répondu « c’est cela, saute ! » et je n’ai pas raccroché le téléphone.

Le lendemain, je passais en liste rouge (bien la peine d’avoir mémorisé mon numéro).
Le surlendemain je recevais une lettre de 10 pages. Oui : 10. J’ai à peine lu « je t’aime », j’ai entamé la liste de tous mes défauts et de ses qualités, et puis à la 2ème page, j’ai été tout benner dans le vide ordure.

Crétin !!!

J’allais oublier : la vie n’est qu’un long calvaire parsemée ça et là de retardataires…

0 réponse sur “Il ne m'énervera plus…”

  1. wahououou !!!!
    ça c est du déménagement !!!!! alors là , respect !!!! il va falloir que j arrète où je devenir véritablement addict ….

  2. koscha : merci pour tous tes commentaires qui défilent. Je suis ravie de t’imaginer en train de tout lire (quel courage !). Bonne continuation et encore merci !

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