Je l'ai échappé belle…

Je_l_ai__chapp__belle_53273197_copierUne histoire somme toute ordinaire, mais notre vie est pleine d’histoires ordinaires…

En ce moment j’ai moyen la pêche, voire même pas du tout. Et depuis 1995 quand j’ai une vraie contrariété, cela me coupe l’appétit (ne m’enviez pas, rien n’est pire que l’assiette débordante que l’on vous colle sous le nez pour que vous repreniez des forces, alors que la simple idée de manger vous donne envie de gerber).

Je vais donc régulièrement manger chez mes parents. Cela « m’entraîne » un peu, j’y mange, même si ce ne sont jamais les quantités qu’ils me souhaiteraient. Comme je suis arrivée à mon poids dit « de forme », dès que je perds un kg, Mrs Bibelot le repère immédiatement et me fait la morale. Autant demander à un aveugle d’écarquiller les yeux pour y voir clair. Quand on n’a pas faim, quand on a perdu l’appétit, il est très difficile, voire impossible de se forcer…

Je n’aime pas les frites (les filles non plus), ce qui n’empêche pas ma mère d’en faire de temps à autres. Or ce qui fait que je n’aime pas cela en premier lieu, c’est l’odeur de friture. Et depuis 9 mois (et l’arrivée de nouveaux voisins dans l’escalier d’à côté, mais nous avons en commun les gaines d’aération de leur cuisine et de ma salle de bain), on m’inflige 3 fois par semaine d’atroces odeurs de fritures qui s’insinuent me semble-t-il, jusque dans mon flacon de shampoing.

Donc ce jour là Mrs Bibelot avait décidé de faire des frites. J’ai souffert pendant tout le temps de cuisson (quelle odeur insoutenable), j’ai continué à souffrir après le repas, alors que je lisais et attendais que ma mère émerge de sa sieste pour aller traîner dans les magasins faire des courses, dans la cuisine pour moi définitivement ruinée par l’odeur de friture… J’ai même aéré en grand malgré une certaine fraicheur, pour que cela cesse.

L’odeur m’a poursuivie pendant toute la durée du ciel de traîne dans les magasins des courses. En rentrant chez moi je me suis déshabillée (mauvaise habitude que celle de se mettre « à l’aise » sitôt rentrée à la maison), et j’étais toujours poursuivie par l’odeur de friture. A croire qu’elle s’était greffée dans mon nez. J’ai eu un doute, je suis allée prendre une douche et me laver les cheveux 12 heures plus tôt que prévu (je me les lave le matin) : j’avais raison, ils sentaient très nettement la friture.

Ouf ! Tranquille. Soirée cool, plus d’odeur. J’ai tout de même passé une mauvaise nuit : je rêvais de Truchon en frite géante… Mon ex boulot me rattrape, et je dors aussi mal que je mange… Donc je me lève quand je peux, et que je sais que je ne pourrais plus dormir (avec réveil obligatoire de 2 à 5 heures du matin…).

Je me lève donc, à l’aube… 10 heures du matin. Ce n’est pas possible, les voisins commencent déjà leur friture. L’odeur est insupportable. Je fais ce que j’ai à faire, le nez toujours un peu en l’air, à renifler cette atroce odeur qui vient de… Mon panier de linge sale. J’ai envie d’en avoir le coeur net : ce sont bien mes vêtements de la veille qui puent le graillon… Et en plus ils ont contaminé tout le panier. Me voici obligée de mettre en route une méga lessive et de laver le panier qui pour moi sent tout autant la friture que le reste.

Pourquoi l’ai-je échappé belle vous demandez-vous ? Je vais vous le dire : je suis fumeuse et non, je ne suis pas prête à faire cesser cette tare parce que je ne suis pas en état de me mettre les nerfs encore plus à fleur de peau. Or c’est écrit partout : l’odorat en prend un coup lorsque l’on fume. Arrêter de fumer c’est retrouver enfin le sens du goût et des odeurs.

Pitié : si en arrêtant de fumer je sens 3 fois plus les odeurs de friture ou autres (car je suis très sensible aux odeurs bonnes ou mauvaises et je peux chercher pendant des heures « d’où cela vient »), autant me flinguer tout de suite au lieu de le faire à petit feu…

Et vous, l’odorat joue ou non dans votre vie à vous empoisonner parfois l’existence ? Delphine tenant de moi petite, reniflait ses mains quand elle se sentait patraque, en me demandant « maman, qu’est-ce qu’il m’arrive ? ». Je n’ai jamais découragé son petit flair et sa certitude d’être malade quand ses mains sentaient pour elle « le vinaigre »…

Et ne me parlez pas du livre « le parfum ». Je viens de le terminer et je n’ai pas aimé du tout… Mais votre avis sur notre relation avec les odeurs dans un monde soi-disant « propre » et « aseptisé », m’intéresse…

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