Je me souviens avec émotion de la période fort longue (mais vue d’aujourd’hui assez brève) au cours de laquelle les filles ne se supportaient pas tout en s’adorant. C’était divin, reposant pour l’esprit et les tympans. Curieusement moi je ne les entendais plus vraiment, sauf quand elles exagéraient quelque peu, et leurs hurlements me manquent parfois, qui couvriraient les bruits de madame Vampire.
Elles s’adoraient pourtant depuis le début, Pulchérie ayant péniblement digéré le fait de ne plus être enfant unique et Delphine étant en admiration devant sa soeur (ça a aidé à la digestion). Le temps passant, les choses se gâtent toujours fatalement, comme le temps d’ailleurs.
Il y eu la révolte de la cadette face à la grande un peu trop autoritaire, la grande qui ne voulait pas lâcher d’un iota son droit d’ainesse, d’où les cris et hurlements à faire fuir un prédateur normalement conçu, ceci au son de « les garçons ça fait du bruit » que me serinait meilleure amie. Et on peut me donner un euro pour toutes les fois où j’ai entendu :
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Je te hais
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Pas autant que moi
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Ta musique est débile et tes copains aussi
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Tu ferais mieux de t’occuper de ton bouton sur le nez
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Et toi tu ferais mieux de travailler tes maths
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Range ce bordel
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C’est mon bordel, j’en fais ce que j’en veux
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Mamannnnnnn !
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Tu me laisse la salle de bain et plus vite que ça
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J’y suis (dans mon bain) et j’y reste et je t’emmerde… Rallume la lumière ! Mamannnnnnn !
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C’est ma chaîne stéréo autant que la tienne
- Si tu ne veux plus de Mozart tu n’as qu’à sortir de ton bain
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J’étais là la première
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Tu es moche je te déteste, je ne veux pas te voir
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Ca tombe bien, moi je suis pareil. Berk, planque-toi
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Puisque c’est comme ça je dirai à Mouth que c’est toi qui lui a pris sa pince à épiler
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Bon Ok on met Mickaël Jackson
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Je veux des nouilles
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Tu nous emmerde avec tes nouilles, moi je veux de la purée
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Mamannnnnnn !
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Rends moi ma place sur le canapé tu m’as pris mon chaud
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Eh bien c’est mon chaud maintenant ! Mamannnnnnn !
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Comment ça maman tu as puni Pulchérie ? Puisque c’est comme ça j’appelle enfance et partage
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Comment ça maman tu as puni Delphine ? Puisque c’est comme ça j’appelle enfance et partage
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Je t’aimeuuuuu ma soeuuuuuur chériiiiiiiie !
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Pas plus que moiiiiiiii !
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Siiiiiii!
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Nonnnnnnn !
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Siiiiii !
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Nonnnnnnn !
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Mamannnnnnn !
Je crois que c’est au début de cette époque glorieuse que j’ai testé les boules kiaisses pour constater avec une certaine aigreur que je ne les supportais pas…
La vie n’est qu’un long calvaire.