Une journée qui compte… part 2

Au départ c’était sympa, cela roulait bien, et puis j’écoutais de la musique. Dans ma voiture je n’ai pas d’auto radio ou autre, donc je cogite ou je m’ennuie. Je profitais donc de la musique en me disant « pour l’instant ça va ». Oui jusqu’à l’entrée sur le périf nord cela ne pouvait qu’aller, je connaissais par coeur.

A la sortie Porte de Passy les choses se sont gâtées car je n’étais jamais passée par ce coin là. Je reluquais donc mon itinéraire que je m’étais recopié en le schématisant, et je conduisais, un oeil sur la route, un oeil sur l’itinéraire, un pied sur le frein, l’autre sur l’embrayage et le troisième je ne sais trop où d’ailleurs. Mais tout allait bien, d’un troisième oeil je visualisais le nom des rues et j’avais tout bon.

Puis j’ai attaqué les quais la mort dans l’âme, comme c’était écrit toujours sur l’itinéraire, avec en tête que quai Henri IV il me fallait prendre à gauche le boulevard Henri IV puis la rue Lesdiguières (comme dans Angélique, donc je me souvenais), puis la rue des Tournelles dans le prolongement. C’était tout simple et pour un peu je me serais esclaffée.

Il y a eu un loupé quelque part, peut-être au moment où un 4×4 m’a bouché la vue sur la gauche (un 75 bien sûr, qui voyait bien que je cherchais et qui donc m’a klaxonnée en doublant), car tout à coup j’avais deux options : Bercy ou Nancy, Paris Nord, etc. J’ai compris que j’étais mal embarquée et faire demi tour sur les quais vous me direz comment faire tant qu’il n’y a pas de pont ou de feux qui le permettent. Je savais qu’une fois emmanchée dans la direction opposée, il me restait à chercher la direction « Bastille » et qu’au pire, Delphine viendrait m’y chercher. Sauf que piétonne dans Paris, elle ne connait pas les sens interdits.

J’ai suivi la direction Bercy la mort dans l’âme en attendant une occasion de changer de cap. Normalement j’aurais dû arriver rue des Tournelles et Delphine, bien réglée sur l’exactitude de sa mère, a commencé à s’inquiéter et mon téléphone portable a sonné. Hors je ne décroche JAMAIS quand je conduis. Il y avait beaucoup de flics et je n’ai pas imaginé une seule minute que des poids lourds envisageaient une opération escargot et je me suis arrêtée avec les warnings de papa en route, la larme à l’oeil, pour expliquer à un pandore très sympathique que j’étais perdue et que plus jamais, je ne remettrais mes roues à Paris.

Je lui ai fait peine et il m’a montré le feu rouge à 5 mètres, qui me permettait de faire demi tour. Il m’a conseillé de prendre direction Bastille et après enquête n’a pas su me dire où se trouvait le boulevard Henri IV.

Me voici donc ayant fait demi tour, guettant la direction « Bastille » (arrêtez de ricaner, c’est insupportable !), mon portable sonnant à nouveau, musique coupée pour mieux me concentrer. J’ai pris à droite au bon moment et j’ai fait trois fois le tour de la place de la Bastille en cherchant un endroit où me garer pour appeler au secours.

C’est là que deux contractuelles sont apparues, pour moi comme des anges sauveurs : ELLES devaient savoir où était le boulevard Henri IV. Effectivement. J’y étais. Elles ont compris à ma tronche que je ne me fichais pas du tout d’elles, confirmé de continuer tout droit en respectant les feux rouges, et j’ai pu appeler enfin Delphine pour lui dire que j’étais devant la banque Truc du début de la rue des Tournelles.

Sauf que j’étais garée à un endroit stratégique, idéal pour faire un casse. C’est ce que m’a expliqué un flic également sympa finalement qui venait de me demander les papiers afférents à la conduite du véhicule, pendant que son copain avait la main sur une arme à feu, alors que je venais de raccrocher mon téléphone portable. Il paraît que j’étais idéalement placée pour récupérer des complices surgissant de la banque avec plein de sous dans un sac de voyage (mon rêve, le sac de voyage plein de billets…). Pur hasard bien sûr (enfin en ce qui me concerne, et si j’avais un casse à faire je ne le ferais certainement pas à Paris) et je pense que mon histoire de boulevard Henri IV et la suite les a vraiment déridés et que c’est pour cela qu’ils n’ont pas vu, ou fait semblant de ne pas voir que l’attestation d’assurance de papa datait de 2 ans (la bonne est toujours dans son enveloppe, dans le tiroir de gauche du bureau, maman la mettra dans la voiture quand elle y pensera, en 2009).

Enfin, me voici devant le bon numéro de la rue des Tournelles. Gendre n° 2 m’attends, il m’a ouvert le portail, je n’ai qu’à rentrer dans la cour…

0 réponse sur “Une journée qui compte… part 2”

  1. Pfuh, de toute façon le gros bonhomme et/ou mac happy ils disent que des conneries !!
    Des fois il m’indique un itinéraire avec des sens interdits !!!!!!
    Cherchons l’erreur

  2. Si je devais faire un braquage dans Paris, je ne te prendrais pas comme chauffeur. Avec, cette manie de t’arrêter demander ton chemin à tous les poulets que tu vois, on irait pas loin. 😀
    PS : Je me suis bien amusé à tenter de reconstituer ton périple.

  3. Ca me rappelle des souvenirs ! Rien de pire que conduire seule, en essayant de regarder un itinéraire bidon, avec le portable qui sonne ! Depuis j’ai un GPS mais j’ai toujours horreur de conduire dans Paris sauf des itinéraires que je connais par coeur, Gare d’Austerlitz, POPB, ou le Zenith ! Et encore même là on a des surprises : travaux ou autre, la route change !
    Et bien sûr tout comme toi mes filles en profite pour me harceler sur le portable ! Même si je décroche et que j’ai un haut parleur, c’est crispant, ça énerve encore plus « oui je sais, oui j’arrive, non je ne sais pas où je suis, non je ne vois pas le resto truc muche ! »
    Il reste le joies du transport de meuble dans l’escalier étroit non ?

  4. quelle épopée ! et je ne ricane pas non non je suis oh combien compatissante !

    et des flics qui ne verbalisent pas alors que tu es en infraction ça existe ?? ! je savais pas..

  5. Premières réponses en vrac !

    Manou : les itinéraires sont vraiment bidons parfois, on peut le constater quand on en demande un, pour voir, dans une région que l’on connaît par coeur…

    Marcus : au contraire, je me demande si ce ne serait pas le top finalement pour éviter les soupçons, de se rencarder l’oeil larmoyant au son de sivoupléééé monsieur l’Agent snif !

    Louisianne : ah non alors ! J’avais juste à faire le chauffeur, pas à me coltiner des meubles et cartons sur 7 étages. 7 !!!!

    art.truk : je ne saurais jamais s’ils ont vu ou non pour l’attestation d’assurance, j’avais l’air tellement perdue, avec encore une larme sur une joue… (ne jamais hésiter…)

  6. C’est sûr ! Et à la cour d’assises on mettrait un nez rouge, ça les ferait certainement rigoler.

    Je reviens sur un point de ton article. C’est vrai que certains véhicules, les PL évidemment mais aussi les utilitaires et les 4×4 gênent la visibilité de ceux qui les suivent. Sur route on peut encore laisser du champ mais à Paris c’est autre chose. C’est une plaie à tous égards ces véhicules-là.

  7. Ok, tu as peut-être l’air sympa, et pas la tête d’une cambrioleuse de banque… Pourtant, dans les films, les cambrioleurs prennent toujours la voiture de leur vieille tante (ou de leurs parents) pour faire ledit casse!
    C’est sur, je ne suis pas flic, mais je t’aurai embarqué!

  8. Réponses en vrac :

    Marcus : les 4×4 on en voit de plus en plus. Pollueurs, empêchant une bonne visibilité… Quand on est arrêtés à un stop pour aller à droite et qu’ils viennent se mettre sur notre gauche on peut aussi les bénir…

    Erwan : m’embarquer pourquoi ? Il n’y avait pas de casse en cours…

  9. Promis, je ne rigole pas. Je compatis.

    Parce que, quand je vais voir des clients, je prépare toujours mon itinéraire, grâce à ratp (pour la station de métro) et Mappy (pour aller de la station à l’adresse).

    Une fois sur place, je ne sais pas si la rue Truc, je la prends à droite ou à gauche. Bon, sur le plan c’est à droite. J’y vais. Je me perds. Je fais demi-tour. C’était à gauche.

    Donc, j’en ai pris mon parti: quand je me déplace, je prépare mon plus beau sourire, je calcule 10 minutes de rab, et si je suis à l’étranger j’apprends à dire LA phrase magique: « Pardonc Monsieur / Madame, la rue Truc s’il vous plaît »?

    Sinon, le jour de mon emménagement à Lyon, Mamaman et moi filons à la Part-Dieu acheter des meubles. Facile, 5 minutes à peine en voiture de mon appartement.
    Achats, paiment, retour à la maison. Avec un plan en main, les 5 minutes se sont transformées en une demi-heure, ma mère d’une humeur massacrante, moi complètement inutile, des sens interdits partout… Comme toi, nous avons demandé le chemin à des policiers, qui ont bien ri (gentiment quand même) de nos mésaventures et on conclu « allez, il est midi, on rentre au commissariat. Suivez-nous Mesdames, nous allons vous ramener chez vous ». Et ils ont effectivement fait le détour pour nous guider jusqu’à mon appartement. Nous avons dû mettre… 4 minutes? :+)

    Plein de bises, et bon samedi, Strudel

  10. Princesse Strudel : j’ai remarqué à de nombreuses reprises que généralement, policiers et gendarmes sont fort obligeants voire même serviables (une amie a moi a un jour suivi deux motards parce qu’elle était VRAIMENT paumée). Donc le « mort aux vaches », ça m’énerve toujours un brin…

  11. J’ai la chance énorme d’avoir un sens de l’orientation trés correct… Excepté dans la ville de Montpellier… impossible de réaliser un itinéraire correct dans cette ville du Sud, comprends pas pourquoi… Ainsi à la lecture de ce billet se confirme à nouveau la difficulté féminine à se situer dans l’espace… Bah, il vous faut bien quelques galères, la vie serait trop simple, non ?

    Bleck

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