Le 31 décembre 2008…

Depuis plusieurs années, la fin d’année ne me souriait guère, et même si Noël s’était bien passé, il y avait fatalement quelque chose qui me serait amené par une méchante sorcière… Je n’aime pas les méchantes sorcières, et j’aimerais bien en être une gentille vraiment…

Cela remonte au 1er janvier 1989, quand Albert m’a déclaré dans l’avion qui nous emmenait en voyage d’amoureux, qu’il me quittait. Je voyais venir les 20 ans date anniversaire avec appréhension. Cette date a pesé sur mes fins d’années depuis ce temps là, sans que j’en prenne conscience forcément…

20 ans déjà ! Pulchérie n’avait que 7 ans, et Delphine 4, et je n’imaginais pas ce qui pouvait m’attendre. Moi qui ai un petit don de voyance, tout petit, et pour les autres uniquement, croyez-moi : heureusement qu’on ne sait pas…

Cela a donc commencé le lundi 29 par mon patron me déclarant à 16 H 15, alors que je termine à 17 H « Coraline rentrez chez vous ». J’ai été ravie de l’ordre car c’était vraiment calme et que je me barbais, mais en rentrant chez moi, j’ai cogité.

« Bon, alors, il était pressé de partir, j’ai déjà fait à de nombreuses reprises la fermeture, donc, il était pressé que je rentre chez moi sans rester seule au boulot, car il doit y avoir un papier que je ne dois pas voir qui traîne quelque part » (alors que je ne fouine jamais, authentique, mais la curiosité n’est pas mon meilleur défaut et ça, il ne peut pas le savoir).

Bref, le mardi 30 au matin, j’étais réveillée à 6 H 30 prête au pire. Le pire est arrivé à 16 H 30 avec le patron déboulant dans mon bureau, une main derrière le dos, dissimulant forcément ma lettre de mise à la porte immédiate,

  • « Coraline ne partez pas, il faut que je vous parle » (moi je ne pars pas sans ordre formel avec une demie heure d’avance)
  • « Glups ».
  • « Je suis désolé, je suis en panne de clopes, est-ce que je peux vous en taxer deux ou trois ? je dois rester avec l’informaticien jusqu’à 19 H…
  • « Oui bien sûr ».
  • Il a pris les 3 clopes sans souligner comme Truchon « vous avez droit à ma reconnaissance éternelle ». (Un bon point pour lui)
  • Puis il a dégagé sa main de son dos.
  • « Coraline vous n’étiez pas là mercredi dernier, alors je vous ai complètement oubliée pour l’achat traditionnel du magnum de champagne que j’offre à mes employés. Voici donc pour vous, en lieu et place, des bons d’achat, avec toutes mes excuses.
  • 50 euros de bons d’achats, valables n’importe où jusqu’au 31 décembre 2009, comme nous avions reçu à Noël. Je me suis retrouvée toute bête ! 100 euros à dépenser où je veux, et finalement quand je veux, et forcément dépenser et non thésauriser… Le rêve quoi…
  • « Et puis sauvez-vous » a-t-il rajouté. « Demain je ne suis pas là, mais si à 15 heures vous n’avez pas eu d’appel, vous dégagez, vous et Frédéric (le technicien d’astreinte), je sais ce que c’est qu’un réveillon ! »

Morte la bête, mort le venin. Ce n’était plus Truchon exigeant ma présence jusqu’à 18 H précise et vérifiant par téléphone à 17 H 59 que tout le monde était bel et bien là, les 24 et 31 décembre. 10 années à supporter la bête, difficile de m’en dégager tout de suite…

C’était un grand sourire en échange d’un cadeau, et la joie pour lui de faire plaisir après avoir, mais je ne suis pas certaine qu’il en ait été conscient, fait un peu peur (et je suis certaine que s’il savait qu’il m’a fait en fait très peur, il en serait le premier navré…)

Que du bonheur quoi… Depuis combien de temps le 31, l’année moribonde, n’avais-je pas eu le coeur aussi léger en arrivant au boulot où un calme plat m’attendait ? Tellement que Frédéric et moi avons effectivement tout bâclé à 15 H, après avoir navigué sur Internet pendant les heures de travail ou bavardé comme de vieux amis…

J’ai donc gambadé jusqu’à chez mes parents, mon sac prêt étant dans la voiture depuis le matin. Mes filles me trahissent à cette date là, et les amis désormais ont la flemme de se déplacer et font ça peinards chez eux, à deux, sans les mômes et n’importe quelle sortie à faire, ou comme moi, chez les parents. On devient un peu casanier avec le temps !

J’ai eu l’immense plaisir, en m’occupant du feu, de revoir pour la 1000ème fois « Sissi face à son destin », avec ma mère, pendant que Jean-Poirotte s’ennuyait à préparer le diner tout seul (personne avec qui se disputer, à chaque demande de conseil, sa femme lui répondant « tu fais comme tu veux mon chéri ». Eh oui, votre sorcière est fleur bleue encore par moment, et a bien regretté d’avoir loupé les deux premiers épisodes de Sissi qu’elle n’avait pas vus passer sur le programme TV, vu qu’elle ne l’achète pas.

Cela a donc été un très bon repas entre gens qui s’aiment, un excellent film et un coucher sage à minuit, histoire de se souhaiter « bonne année ».

Un bon « réveillon » donc, et un message surprise de dame Venezia qui m’a carrément laissée tomber depuis 9 mois, à 23 H 58 : « bonne année 2009 : ta copine ». Je me suis assise un moment et puis finalement j’ai préféré aller me coucher. Je n’ai pas tout de suite répondu, car moi et les textos… Ca vous ferait bien rigoler de me voir manipuler les touches de mon portable… C’est à cause de cela d’ailleurs, qu’elle va attendre la réponse un bon moment… D’autant qu’avec mes problèmes de disque dur j’ai paumé son adresse mail perso et ne peux donc pas lui répondre avant le 31 janvier, via ce biais…

Je suis partie pour une nuit de plomb, la première depuis une éternité, un premier janvier tranquille, en famille avec tatie chérie venue nous rejoindre, à se rappeler des souvenirs, car à l’an neuf, il faut bien se souvenir du passé… Et toujours, et encore, ce poids dans ma poitrine qui m’avait accompagné au cours des années précédentes, absent.

C’est quand il n’est plus là, le poids, que l’on se rappelle à quel point il pesait.

Et que c’est lui qui nous empêchait de vivre un instant un peu magique en pensant que c’est ça le bonheur… Là, cette année, malgré l’absence de Delphine à Noël, malgré tout un tas de choses, et bien cela n’a été que du bonheur. Enfin. Depuis le temps…

Et puis aborder l’année nouvelle sans se poser trop de questions (à part : où sont mes disquettes Mac ?), et bien, c’est très appréciable.

Du coup, re bonne année à tous !

PS pour les curieux : pour le réveillon c’était escargots, langoustines, fromage, et un petit dessert pour les gourmands de sucre. Et pour le jour de l’an : huitres (chaudes pour moi, j’ai bien regretté de ne pas m’en être préparé 6), foie gras, cuisses de grenouilles, et charlotte aux marrons.

Et je le répète : que du bonheur et de la sérénité. Quel la force soit avec nous !

0 réponse sur “Le 31 décembre 2008…”

  1. C’est gai quand ça change comme ça !
    Chez moi malheureusement ça a changé dans l’autre sens… Mais j’espère que ça se remettra d’aplomb pour l’an prochain.

  2. ça me fait plaisir te voir que tout va bien pour toi et je te resouhaite une très très bonne année,que la vie te sourie et te sois douce.

  3. Ah que ça fait du bien quand les poids lourds nous laissent enfin… et je confirme commencer la nouvelle année sans se poser trop de questions est tout simplement sublime !

    Puisse 2009 être une année de tranquillité, de paix, de relaxation et d’amour pour nous tous :o)

  4. Quel joli menu.
    Oui, il y a souvent des événements qui se rappellent à notre bon souvenir. Et lorsque cela coïncide avec une période de réjouissances, ça plombe forcément.
    Apparemment, côté employeur, tu n’as pas perdu au change. Quand je repense aux sales moments que tu as passé et relatés ici-même…

  5. Réponses en vrac !

    Stéphanie : l’arcane « la roue de la fortune » des tarots nous assure que la roue tourne toujours, et on le tire toujours un jour ou l’autre… Donc pas de raison que cela ne bascule pas de l’autre côté à la fin de cette année !

    Princesse Strudel : juste un peu de court bouillon avec les filles, c’est habituel… Bonne année encore !

    Nita : bonne année à toi aussi ! Albert un con ? Je ne sais pas… Finalement cela fait 20 ans que je le connais encore au travers de ce que nos filles me racontent…

    JR : Idem 🙂

    Vannina : merci. J’avais franchement besoin de poser un peu mes valises…

    Vladyk : que du neuf quoi ! Espérons… Comme je le disais plus haut, la roue tourne. Mais plus ou moins vite pour certains…

    Louisianne : mon patron est charmant mais portugais, donc sang vif et coups de gueule fréquents. Il faut juste s’y faire, quand on a compris que par rapport à Truchon il est NORMAL !

    Marcus : j’ai remarqué, avec d’autres personnes, que plus souvent qu’on ne le croit, les fêtes de fin d’année coïncident avec des rappels douloureux… Sinon pour le patron, je n’ai effectivement pas perdu au change. Il a ses défauts, mais est très humain et très attentif à ses employés.

    shalima : oui ça va, contrairement à toi, j’ai échappé à la crève. Ca va mieux ??? Et il est vrai que je suis assez sereine par rapport aux années précédentes…

  6. si je me souviens bien : ton anniversaire était une réussite, noël fut une réussite, le 31 pareil !!!! peut être qu’une bonne fée veille sur toi maintenant .
    🙂

  7. C’était Albert « la classe » parce qu’au retour passe encore mais à l’aller…
    Pour le reste il faut savoir apprécier les petites journées de calme et profiter de la roue qui tourne dans le bon sens meme si ça ne va pas vite…

  8. Réponses en vrac !

    Ma Delphine : j’ai encore du mal à y croire, tu sais que je suis superstitieuse… Mais bon, bonne fée arrivée ou vilaine fée partie, je croise les doigts…

    Bruno : oui à l’aller c’était plus facile pour lui, ça lui a permis de me faire signer des tas de papiers « là-bas », ignorant qu’ils n’avaient aucune valeur… Et oui, profitons de la roue de la fortune…

  9. Incroyable, on croit que l’humain ne peut pas aller plus bas dans la bassesse mais non, il creuse encore 😉

    enfin l’essentiel est que cette page semble bel et bien tournée 🙂

  10. si, si, je confirme… (désolée pour tes filles, mais un époux con peut être un bon père, c’est la versatilité de l’âme humaine)

  11. Réponses en vrac !

    Marie : les hommes sont capables de tout. D’un autre côté aurais-je supporté qu’il fasse l’amoureux et m’annonce la nouvelle au retour ?

    Nita : je n’ai jamais pensé grand bien de sa façon de procéder lors de notre séparation…

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