Le pôle emploi ou : comment se faire truander par l'Etat.

L’Etat c’est nous paraît-il. Je ne me sens pas concernée c’est curieux.

Donc j’ai fait connaissance avec le pôle emploi. Les mêmes locaux séparés, du personnel un peu perdu par contre, et j’ai eu affaire à deux personnes réellement charmantes, qui ne m’ont pas caché que les structures peinaient à suivre.  Ceci exception étant faite de l’hôtesse d’accueil côté assedics toujours aussi désagréable et à qui un monsieur lui a fait remarquer que si elle se retrouvait sans boulot, cela ne lui ferait pas de mal. Des années qu’elle sévit celle-ci. Faudra que j’en parle…

Au pôle emploi-assedic : inscription prise en compte dès le 19 février dernier, car la jeune femme a parfaitement compris mon problème de connexion internet et serveur téléphonique (elle doit entendre cela toute la journée), et décrété que du coup j’étais inscrite depuis le 18 février et non pas le 2 mars. Changement par rapport à mon inscription de décembre 2007, elle m’a demandé « que s’est-il passé ? », malgré les papiers du patron causant juste CDD. J’ai pu me lâcher un peu, et elle a soupiré.

« Ras le bol m’a-t-elle dit, d’entendre des histoires comme les vôtres, de voir chaque jour des gens révoltés et découragés ».

Car cerise sur le gâteau, elle a calculé mes droits par rapport à mon dernier emploi, avec mes droits précédents :

Tenez-vous bien :

  • En décembre 2007, j’avais droit à 35,45 Euros par jour sur une durée de 700 jours (moins de 50 ans, mon patron y avait veillé).
  • En février 2009 j’ai droit à 34, 75 Euros par jour (mais pendant 36 mois). C’est moins qu’avant, donc ils sont dans l’obligation de reprendre mes anciens droits.
  • Sauf que ces anciens droits, c’était 700 jours et que cela ne change pas. On ne peut pas m’accorder mes anciens droits sur les 36 mois auxquels j’ai droit avec mes 50 ans passés. Pour 70 cents de différence, je n’ai même pas le droit d’exiger mes nouveaux droits.

Ne pas mordre surtout. Elle avait l’air réellement navrée. Elle a recommencé les comptes plusieurs fois, et là j’ai vu la tête de mon patron tournoyer au plafond : la prime qu’il m’avait promis et qu’il a réduite de moitié, m’aurait réellement sortie de cette nouvelle ornière, à 100 Euros près. J’ai bien vu qu’elle hésitait. Pour si peu, pouvait-elle se permettre une faute de frappe ? Elle m’a juste demandé si j’étais certaine de la dernière paye, puisqu’il y avait eu une prime de résultat. Le patron ne s’était-il pas trompé ? Sous-entendu « arrangement possible ? ». Bref, je l’ai remerciée et je suis préparée pour mon RV avec le conseiller pôle emploi-ANPE prévu au départ tout de suite derrière, mais reporté à l’après midi pour une raison indépendante de la volonté de tout le monde. 2 allers et retours à Rambouillet dans une même journée, ce n’est pas énorme, c’est juste très chiant. Et la raison indépendante de leur volonté c’est un homme en fin de droit, qui a décidé de péter la gueule à la conseillère ANPE qui ne fait pas les lois et fait avec les annonces qu’elle a. Et là, vous devez le savoir : je suis totalement contre péter la gueule à cette pauvre fille qui ne m’annonce pas que je dois aller dans un cabinet de consultants…

Jeune femme charmante là encore, me demandant de lui raconter un peu pourquoi j’avais l’air si triste (Moi ?). C’est la question à poser à une personne qui a une boule dans la gorge, mais elle était équipée : elle m’a tendu une boîte de kleenex. On se croirait chez le psy…

Après elle a actualisé mon CV, et nous avons regardé ensemble les petites annonces. Elle était la première à soupirer devant les exigences du patronat « secrétaire bilingue, et blabla et blablabla, 40 H, et gnagnagna : 1300 Euros brut par mois ».

« Il va savoir que cela cesse m’a-t-elle dit. Plus ils en demandent, moins ils payent, c’est scandaleux ! et nous n’arrivons pas à les raisonner ».

Elle a estimé que j’étais très capable de rechercher toute seule comme une grande, sans cabinet de consultants « ah, ceux-là, tout le monde m’en dit du mal ! mais quand le logiciel les désigne comme conseillers, nous ne pouvons rien faire ! Vous trouvez cela normal ? ».

Nous étions d’accord. Elle m’a offert un thé, car j’avais comme en décembre 2007, la gorge nouée. Elle m’a tout de même au cours de la recherche de petites annonces (c’est le néant horrible), fait sans le vouloir, un compliment : « 50 ans ? Je n’aurais jamais cru ».

Je n’ai pas mentionné mon âge sur mon CV, mais bon, vu l’âge que j’avais quand j’ai eu mon dernier diplôme, on ne peut que voir que je ne suis pas un perdreau de l’année…

La différence par rapport à décembre 2007 : des personnes désormais confrontées au côté « sous » et « recherche vaine » donc : découragement. Des personnes plus humaines, désemparées elles aussi. Peut-être est-ce voulu… Qu’elles soient désemparées ne me dérange pas : cela les rend humaines enfin.

Mais bon, qui ne risquent pas de perdre leur emploi, on est d’accord. Et les 70 cents qui m’ôtent mes droit à 36 mois d’indemnisation, même si je souhaite de tout coeur retrouver un emploi bien avant, cette petite assurance sur l’avenir qui me passe sous le nez, et bien, je l’ai carrément en travers.

Et 70 cents en travers de la gorge, ça ne va pas arranger mon angine qui allait mieux… Celui qui m’a suggéré que mon angine était peut-être dû à ce que j’avais en travers de la gorge, avait sans doute raison.

D’où ma question au Dr Acromion : comment le microbe mute-t-il quand on ne va pas bien ?

Il me remercie de repasser dans 2 ans. Il étudie trop de chose à la fois, et là c’est la question piège. Il sait pourquoi on en « a plein le dos », « pas les épaules pour »,  » plein le ventre ». Mais l’angine on ne la lui avait jamais faite et donc, il sèche…

Quand je le dis QUE LA VIE N’EST Qu’UN LONG CALVAIRE !

Et qu’en plus le parcmètre ne vous oublie pas avec le SCRATCH 5 minutes de passées : PV.

Même si on a mis un petit post-it « Assedics ». L’Etat (c’est moi) n’aura jamais pitié ?

Un petit geste de l’état (c’est moi), ce serait le truc à mettre sur le pare brise, parce que l’on est chômeur, aux alentours des assedics et de l’anpe, pas au supermarché. C’est rêver tout debout… Mais bon, juste le droit de se garer sans payer.

C’est peu, mais cela peut empêcher une révolution qui couve…

CHA VA MIEUX, MERCHI !

Vous avez tous été très sympas à compatir avec mes démêlés avec le Pôle emploi (je verrai bien lundi ce que cela va donner, et dois-je m’y rendre avec une mitrailleuse lourde ?). Comme toujours, je culpabilise de n’avoir pas fait des réponses en vrac…  (le strepto se renouvelle, moi pas). Idem, je n’ai pas répondu à vos bons voeux de prompt rétablissement.

Je n’ai pas pu vous répondre avec mon début d’angine qui s’est incrusté pour faire « angine vraie ».  Cela faisait un petit moment que je n’avais pas été rétamée comme ça par une bonne angine. Pour vous dire à quel point j’étais mal en point : je suis restée 18 H sans me coller devant l’ordinateur, à attendre la mort sur mon canapé en bavant dans un torchon (berk) car je ne pouvais RIEN avaler.

C’est un symptôme d’ailleurs, dont les médecins vont devoir tenir compte d’ici peu. Savoir si on blogue par exemple. Si oui, combien de fois par jour la connexion ? Vous ne vous êtes pas connecté depuis 48 H ? Diantre :c’est l’hosto direct, il se passe quelque chose… (je rigole à peine).

Bref, le Dr Acromion sans méfiance aucune (car je n’abuse jamais) me prescrit toujours un traitement d’avance pour l’angine cataclysmique éventuelle, généralement se déclarant le samedi soir ou son jour de congé (le strepto-staphilo est vicieux).  Là, j’ai eu le tort d’attendre d’être certaine que c’était bien une angine et non pas une simple irritation à traiter avec une tisane de thym au miel (c’est radical mais dégueulasse), et de sortir acheter des piles pour ma lampe de poche. Qui me permet de vérifier l’état de ma gorge ou de retrouver mon chemin dans l’appart en cas de coupure de courant.

Quand j’ai regardé, je me suis sentie mal, car en fait c’était bien violet à pois blanc, membraneux, les agmydales gonflées, bref une rhorreur.

J’ai donc pris double dose comme prescrit sur l’ordonnance, en première prise, mais impossible d’aller me connecter sur internet : les pois blancs dans ma gorge devaient paralyser ma connexion ADSL.

Tout ça pour vous dire que cela va nettement mieux, bien même, car les antibiotiques ont agit comme il se doit, à tel point qu’il ne faut pas que j’OUBLIE de terminer le traitement de 10 jours prescrit (parce que quand on n’a plus mal, on oublie souvent de se soigner). Mais que du coup je n’ai pas eu le courage ou l’énergie de répondre à vos commentaires ou mails.

Toutes mes confuses…

Une sorcière guérie quasie, mais confusionnée…

Voila ce que c'est…

Voilà ce que c’est que de faire le parcours du combattant.

Voilà ce que c’est que de s’égosiller dans le téléphone ou de crier dans l’appart « merde alors, font chier ».

Vi, parce que votre pauvre sorcière est terrassée par une angine fabuleuse, monstrueuse, merveilleuse (pour elle) fiévreuse. D’ailleurs elle se demande (la sorcière), si elle n’est pas atteinte de fièvre aphteuse, rien de moins.

Sinon on dit « une bonne angine » comme on dit « une bonne grippe ». Ce sont les biens portants qui disent ça.

Moi qui ait été victime d’angines à répétition de mes 14 ans à ma deuxième grossesse, où là, mon médecin a décidé de sortir les orgues de Staline la panoplie la plus totale après examens né-ga-tifs, panoplie non toxique bien sûr pour ma Delphine, j’ai été tranquille après pendant un certain temps temps certain.

Mes 3 derniers « maux de gorge » étaient tout simplement des flegmons. On ne ricane pas. Même s’ils se sont étalés sur 5 ans, ils poussent mon ORL à me prendre tout de suite quand je téléphone. Deux ganglions suffisent à l’alerter (avant le mal de gorge).

Sauf que là, ce rat est aux sports d’hivers.

Et qu’heureusement que le Dr Acromion, suivant les instructions de l’ORL, me prescrit toujours une charge d’antibiotiques à prendre dès le premier mal de gorge, car généralement ça me prend le jeudi, son deuxième jour de congé avec le dimanche (ou bien le dimanche). Car sur moi, cela a été toujours cataclysmique, bien avant la montée de fièvre. Vu l’état de ma gorge la dernière fois, il a vérifié que je n’avais vraiment pas de fièvre, tellement cela lui semblait incroyable.

Le temps de retrouver l’ordonnance dans la nuit de mercredi à jeudi, les comprimés allant avec pour ne pas me tromper dans la posologie, et me voici partie pour un grand moment de rigolade vu que ma gorge est rouge à pois blancs… Impossible d’avaler quoi que ce soit, y compris donc, ma salive.

Je suis donc une chômeuse avec réellement la bave aux lèvres. M’oterez pas de la tête que c’est mon temps d’attente avec le pôle emploi, qui m’a projeté des microbes dans la gorge.

Je vous abandonne donc un petit peu. Le temps de passer en dessous de la barre des 39°, car oui, la fièvre est montée, car il m’a fallu 6 H avant de me dire que c’était bien une angine, 1 pour retrouver ordonnance et médicaments + 1 H pour me décider à avaler le premier comprimé (1 ou 2 pour la première prise ?).

Et le premier qui me parle de pshiiit anesthésiant dans la gorge s’en prend une : je n’ai jamais pu supporter ce truc là. Je me le bidouille en gargarisme. C’est effectivement anesthésiant et cela a un intérêt capital : quand je me gargarise, Diabolos est très intrigué. Du coup, il me suit toute la journée (avachie sur le canapée et lui avec), pour me surveiller, pour le caz-où, j’irais dans la salle de bain procéder à ce rituel étrange. Et pendant le rituel étrange, mon chat noir miaule.

La vie n’est qu’un long calvaire…

J'ai testé le parcours moderne du combattant…

A savoir, tester ce qui s’appelle désormais le « pôle emploi », regroupement tout à fait justifié des Assedics et de l’Anpe, mais qui aurait pu se faire correctement, en se donnant quelques moyens.

Déjà que j’étais fort heureuse de me retrouver à nouveau à devoir vivre sur le dos des autres, et que j’adore mon désormais ex patron de m’avoir mise en congés… Car chacun sait qu’être chômeur c’est le grand panard… Me manquaient le treillis et les rangers, et une arme de poing ou de destruction massive. Le vert kaki me va bien, la mitrailleuse lourde, je n’ai jamais testé, si cela se trouve cela me va comme un gant également…

A chaque fois que je me retrouve confrontée à un service public, je me dis que, si l’on travaillait comme cela dans le privé, il y aurait des millions de chômeurs en plus (sans compter les facteurs déportés vers les colonies, car la poste, c’est  part).

Donc mardi 17 février, je suis officiellement au chômage. Reste à m’inscrire comme telle… A mon avis, vu la poussée du chômage en janvier et février, les autorités ont tout fait pour que les chômeurs supplémentaires, à compter d’une certaine date, ne puissent plus s’inscrire et les anciens, actualiser leur situation. Ca se rattrapera bien sûr, mais cela va permettre de fausser quelque peu les statistiques (qui sont de toutes manières truquées, tout chômeur sait cela).

La dernière fois (en 10 ans), en décembre 2007, je m’étais pointée, pauvre innocente, aux Assedics avec tous mes papiers pour m’entendre dire qu’il me fallait prendre RV par téléphone. Et que NON, on ne pouvait pas me donner au moins le RV alors que j’étais là. Je suis donc passée par l’obligatoire case téléphone pour avoir un RV, et sans le savoir, je mangeais mon pain blanc.

Car là, au chômage à nouveau depuis le 18 février au matin, j’ai eu le choix entre :

  • Un serveur internet affichant avec grossièreté et régularité « serveur surchargé, merci de vous reconnecter dans 15 minutes » (ou lors de créneaux horaires tout aussi surchargés). Même à 2 heures du mat c’était « surchargé », franchement ça gonfle et on se demande de qui on se fiche (les chômeurs), car il n’y a pas 2 millions 300 mille personnes qui se connectent à 2 H du mat, pleines de frissons..
  • Un serveur téléphonique demandant d’appuyer sur étoile, 1, 2, 3, taper le code du chômeur, pour ne jamais identifier le code (nous n’avons pas compris votre code, appuyez sur le bouton !). et revenir au serveur d’accueil après avoir subit pendant un bon moment « une voix amie un conseiller va vous répondre ».
  • Pour agrémenter mes journées, j’ai expérimenté l’un et l’autre, l’un après l’autre, ou le téléphone pendant la connexion internet foirant, pour que nada…
  • Sur un forum il m’a été répondu que si je me déplaçais avec tous mes papiers, je me ferais envoyer bouler, devant prendre RV par téléphone. C’est là que la mitraillette serait bien utile, car pour le moins on serait dégagés des contingences d’une vie bassement matérialiste pour un certain temps, même si l’on n’a tué personne (tentation, tentation…)
  • A noter : faut pas être victime d’une tempête et d’une coupure d’électricité, et/ou de téléphone. Dans ces cas là, point de salut ! Droits perdus, recherches foutues, poil au nez.

Las, lundi 2 mars, j’ai réussi à me connecter avec une non identifiée du pôle emploi, après 4 heures d’attente. Vous avez bien lu : 4 heures d’attente. Pas folle, j’avais prévu clopes, pas de boisson pour ne pas avoir envie d’aller pisser, et DVD à arrêter si jamais on me répondait « allô ? »

Ce qu’une malheureuse a fini par faire en me confessant à voix basse (à quoi bon si elle est sur écoutes ?) que les deux semaines précédentes cela avait été l’horreur sur le plan des inscriptions et actualisations, et le programme révisé pour le pôle emploi merdique pas du tout au point. J’acceptais tout à fait de la croire. Elle a été ravie que je sois contente de l’avoir en ligne, au lieu de se faire engueuler. Du coup elle m’a refilé un RV en fin de matinée pour le lundi suivant, et non pas à 8 H, m’a précisé que j’en avais pour 1 H 30, ex chômeuse ou pas.

Là j’ai commencé à m’énerver. Je veux bien me pointer avec tous les papiers nécessaires, c’est logique, mais me re-farcir le film d’animation racontant les droits et surtout obligations du demandeur d’emploi, j’veux pô. J’ai une réplique toute prête si on m’oriente vers mon ancien cabinet de « consultants ». J’irai jusqu’à la présidence de la république à genoux via le site qui répond toujours, mais je ne remettrai pas les pieds dans ce cabinet de consultants, quitte à être fusillée dans les fossés de Vincennes, pour haute trahison vis à vis des finances de l’état, et qu’est-ce que c’est que cette chômeuse qui refuse de se soumettre à la connerie au plus haut point pour avoir le droit de toucher ses indemnités ? (de merde, mais de toutes manières je n’ai JAMAIS trouvé de travail via l’ANPE ou un quelconque cabinet de « consultants »).

Z’êtes prévenus. Eux pas encore, mais cela ne saurait tarder…

Remettre les pieds chez eux, plutôt mourir, plutôt faire Rambouillet/l’Elysée à genoux (avec la presse de préférence, et plein de copains…). Enfin non : à pied, c’est bien suffisant quand on porte une banderole !

La vie n’est vraiment qu’un long calvaire…

AAAHHHHH MON DIIIIEU… !

Faites gaffe à ce que vous dites quand vous prenez les transports en commun. C’est mon conseil à moi, qui les emprunte deux fois l’an environ, en craignant un déraillement, une agression, n’importe quoi de mauvais, une phobie c’est une phobie, ça ne se contrôle pas.

Il y a longtemps, longtemps de cela (« 30 ans déjà ? » « 30 ans je suis certaine »), meilleure amie était déjà mariée avec celui qui partage toujours sa vie (la veinarde…) depuis ses 18 ans.

Elle avait une tante qui habitait Paris, Tante Alberte, et qu’elle allait voir régulièrement, une fois par mois.

Tante Alberte habitait dans le 16ème. C’était une jeune vieille dame dynamique, qui habitait un appartement de luxe, mais avec dans la cuisine un poêle à bois ancien qu’elle avait tenu à conserver en surplus de sa cuisine flambant neuve, dans lequel elle ne faisait brûler que…  je ne ne sais plus quelle essence. Elle gardait religieusement les cendres du poêle pour tout le monde, car c’était réputé pour les plantes vertes.

Meilleure amie m’entraîna un jour chez elle pour prendre un thé. Au passage nous avons fait les boutiques, et nous disposions à continuer d’ailleurs, après le thé. C’était l’époque où j’étais normale et adorais faire du shopping et claquer mon découvert en fringues et chaussures.

Meilleure amie, se découvrait la main verte et avait donc de quoi asphyxier la nuit une famille de 6 personnes si elle n’ouvrait pas les fenêtres. C’était quasi la jungle en rentrant chez elle, et donc tante Alberte lui gardait une jolie provision de cendres.

Qu’elle emporta avec elle, dans un sac kraft anodin, après le thé, du papotage à 3 bien sympathique, et en tête pour elle comme pour moi, l’idée de se faire pour le plaisir des yeux la rue du faubourg St Honoré, en songeant au jour où, ayant gagné au loto, on viendrait y claquer un peu de notre fric.

Métro pour 3 stations. Elle tient son sac en papier anonyme bien serré contre elle. Monte un gougnafier qui la bouscule, le sac lui échappe et tombe à terre, les cendres se répandent à n’en plus vouloir.

  • « AAAHHHHH MON DIIIIEU ! » s’écrie-t-elle avec horreur. « LES CENDRES DE TANTE ALBERTE !« 

Nous avons eu tout de suite plus de place, et tout le monde nous a regardées descendre à la station suivante, avec l’air de ne pas y croire :

Nous leur avions laissé les cendres de tante Alberte. Et n’avons réalisé que trop tard ce qu’elle avait pu dire et ce que tout le monde avait pu croire…

A tenter un jour de grève pour vous faire de la place… Nous on en rigole encore, 30 ans après !