Z'avez intérêt à dire amen, d'abord !!!

57519856Il y a des blogs sur lesquels vous êtes invités à commenter avec une condition absolue (article un de la constitution du blogueur facho) :

Etre d’accord avec l’auteur, cela va de soi. D’ailleurs cela va être en vigueur chez moi bientôt parce que je suis une facho en puissance qu’il paraît (farpaitement, z’vez qu’à voir la photo !), c’est bien connu, tous ceux qui me connaissent le savent.

Merci de ne venir que pour me dire que je suis formidaaable et que oh combien j’ai raisooon !

Je ne m’emmerde pas non plus, à poster même pendant les périodes estivales pour me faire descendre par des lecteurs mal embouchés (je n’en ai quasiment jamais mais bon, c’est tout de même inadmissible) qui osent donner un avis contraire au mien 🙂

Si vous n’êtes pas d’accord donc, avec l’auteur : exit du blog, les commentaires passent à la trappe (quand ils ne sont pas malhonnêtement modifiés), et vous êtes une méchante sorcière vilaine (ou un vilain plombier, ou architecte, ou n’importe quoi d’ailleurs)  et con, mais con en plus,  c’est grave. Si ON pouvait ON nous retirerait le droit de vote !

Miss Julie avait soulevé le problème le mois dernier sur son blog, et je viens d’être confrontée au même chez une personne pour laquelle j’avais de l’estime, mais dont le post m’avait fortement frappée par son agressivité : pour ou contre le port de la Burka en France. J’ai donc pris du temps pour commenter, allant quêter des avis divers dans l’ensemble de la population XX que je fréquente.

J’ai donné mon avis (je suis contre la burka et pas qu’en France), sans regarder trop les commentaires. Mal m’en a pris, car la réponse a donné ceci (et moi, hélas, je ne censure pas, surtout les conneries des autres) :

« Mais si, je comprends, et ta réponse est d’autant plus facile à assumer qu’elle illustre parfaitement ce que je décris.
Je comprends que tout t’agresse finalement.
Et je comprends que tu ne comprends rien.
Mais que tu rêves d’ordre, et que les choses, les idées et les gens soient bien rangés à leurs places et n’en bougent pas.
Que le droit français, tu t’en bats les flancs, que tu élèves le micro-trottoir au rang de Loi.
Que d’ailleurs, tu confonds la loi et l’usage, c’est bien pratique pour désigner des coupables. Mais l’usage, comme dit plus haut, au prix d’être regardé de travers, on peut librement s’en affranchir. Ce que je vais faire :
Tes remarques sont vraiment très connes. Tu es téléguidée par la peur et l’intolérance. Je me dis que les gens comme toi, il ne faudrait surtout pas leur filer une nanoseconde de pouvoir, tant un petit dictateur sommeille en eux. Des gens comme toi sont bien plus inquiétants pour la liberté que les femmes voilées. Et tu as le style à regarder les Z’amours avant de te fader Jean-Pierre Pernaut au JT de TF1.
(Voilà comment on s’assoit sur un usage, par exemple. Tu comprends mieux ?)

J’étais totalement sciée avant-hier soir (ou hier matin, je vis beaucoup la nuit) !  rigolant tout de même au passage du « et que les choses, les idées et les gens soient bien rangés à leurs places et n’en bougent pas« , bordélique comme je le suis, c’est plutôt marrant… Désormais quand je ne comprendrai pas quelque chose, je pourrai filer chez elle lui demander son avis (neutre comme vous avez pu le constater), ainsi que pas mal de personnes. C’est fou chez elle ceux qui ne comprennent pas…

Je ne vois pas quel est le rapport entre la TV et nos opinions, mais il doit être significatif : tu regarde NCIS ou Pékin Express allez hop : aux galères ! En tous cas, elle, connait les z’amours et JPP c’est peut-être un signe ! (Nostradamus, sors de mon corps tout de suite !)

Pour le reste, et c’est toujours pratique pour ceux qui tiennent un blog et modifient ou suppriment des commentaires, mes références aux marques distinctives comme l’étoile jaune pour les juifs pendant la dernière guerre, sont passées  à la trappe d’une certaine manière…. Et ON n’a pas évoqué ma révolte allant de pair avec la Burka, contre l’excision pratiquée encore illégalement dans notre pays sur d’innocentes petites filles (et ailleurs que chez nous d’ailleurs, cette pratique me rend littéralement malade).

NON, je ne suis qu’une CONNE téléguidée par la peur et l’intolérance.

Mes commentaires sont donc désormais indésirables (elle en a d’ailleurs supprimé deux, très emmerdants pour elle concernant ma tolérance ou non), et ne seront plus jamais publiés (m’en fous, de toutes manières je ne remettrai pas les pieds là-bas, il faudrait me payer, et cher en plus ! (si vous voulez que je retourne la lire, aboulez l’oseille…)

L’intolérance par contre, ne touche pas du tout la personne tenant le blog et ayant bien traité à l’avance de cons tous ceux qui ne seraient pas d’accord avec elle. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle j’ai attendu quasi une bonne semaine avant de commenter…

Je n’ouvre pas le débat ici sur le sujet sensible de la burka… Je voulais simplement évoquer l’intolérance qui règne sur certains blogs, les mises à la porte sommaires, les commentaires qui sont scratchés voire chez certains, modifiés, les insultes gratuites qui sont mises en pâture aux lecteurs, contre le commentateur malheureux (encore heureux que tout le monde ne soit pas d’accord). Car il s’agit bien d’insultes ! Madame la Flic élève à son sommet l’art de la grossièreté, de la vulgarité et de l’impolitesse, sans aucune élégance (surtout pas !). Ce n’est pas nouveau d’ailleurs, ce doit être un style qui donne un genre intéressant… Ou alors sa religion à elle, allez savoir !

Vous allez me dire qu’on peut éviter d’aller lire n’importe quel blog : j’ai bien choisi cette option, mais on peut toujours être surpris par un blogueur ! (d’ailleurs un de ses lecteurs a commenté dans le genre « décontenancé » (pas envie d’y retourner pour retrouver le terme exact))

J’avoue qu’ici il y a peu de motifs à se quereller, mais il n’est pas dit que cela ne sera pas le cas un jour. En dehors des assassins en puissance et demandes de sorts (qui sont bloqués automatiquement), je réponds toujours aux commentaires de tous,  même désagréables (ce qui est très rare), avec je le pense, courtoisie mais fermeté : l’épisode du problème du gaz en a été l’illustration d’ailleurs, c’était la première fois que j’envoyais vraiment péter un lecteur, sans supprimer son com.

Là cela n’a pas été le cas. Certaines suffisances finissent par exaspérer. D’autant que le droit de réponse est purement et simplement  supprimé. La daaame filtre, et ne garde que le meilleur (pour elle), genre le pire qu’on lui poste parce que l’on est exaspéré, et là, comme par hasard elle répond. Hors si on ne veut pas polémiquer, si on ne l’accepte pas, on ne met pas en ligne des sujets à polémique… Certains savent très bien les gérer avec courtoisie et politesse !

Nous sommes peut-être des cons d’être contre la Burka quand c’est le cas, mais supprimer le droit de réponse, c’est le signe de quoi ? En tous cas, pas celui d’un respect de la démocratie derrière laquelle madame FLIC se réfugie…

D’un autre côté, pour un flic qui cesse d’être sympa, c’est normal sans doute… La matraque virtuelle, elle la manie très bien ! Sa prochaine révolte sera peut-être que tout le monde puisse se promener avec une matraque, en toute impunité !

J’ajoute que je ne suis pas la seule à avoir eu une réponse  insultante, d’autres s’en sont également pris plein la tronche… En voici un exemple, (et la courtoisie de la réponse de la victime est tout à son honneur qui a réussi à rester zen (ne pouvant la joindre, je ne me permets pas de recopier ses réponses et commentaires ici)) :

« Tu ne vois pas ? Tu ne vois rien. Ta burqa, c’est ton mépris et ta suffisance.
Tout ce que tu écris pue le mépris.

Pourquoi j’ai parlé de « blancs » ? Pour faire une allusion qui renifle le bon vieux temps des colonies peut-être, pour une image que tu n’as pas saisie.
Tu emploies des mots et des concepts dont tu ne connais pas le sens. Histoire de malaxer quelques préjugés de plus dans ta soupe islamophobe et péremptoire.
Cite moi la loi qui impose à l’usager de la voie publique d’avoir le visage découvert. Les principes de la République, c’est avant tout les libertés fondamentales, constitutionnelles, et manifestement ça ne te parle pas. Toi, ce qui te parle, c’est la voix du plus nombreux, du plus haineux, mort de peur et de froid devant ce qui ne lui ressemble pas.
La moindre des courtoisies n’est pas de respecter ta culture étriquée de petite beauf ignare, mais juste le respect. Le respect des différences aussi. C’est peut-être pour ça qu’on appelait la France le pays des Droits de l’Homme. Le port de la burqa n’est synonyme d’irrespect que dans l’esprit de gens comme toi. Ceux qui parlent pour faire du bruit avec leur bouche. »

Je précise que le commentaire de la personne ainsi traitée, était plus que correct et raisonnable…Je n’en rajouterai pas plus car tout le monde est assez grand pour se faire une opinion sur l’ironie involontaire de la réponse, sauf que de la part de madame flic :

C’EST L’HOPITAL QUI SE FOUT DE LA CHARITE !!!
(Surtout concernant ceux qui parlent pour faire du bruit avec leurs bouches, car qui l’a entendue en direct s’exprimer saura de quoi je parle…)

PS : au départ je ne voulais pas mentionner le blog en question, mais 3 personnes sont venues me soutenir chez moi ce jeudi 9 en le faisant sortir de l’anonymat, suite à leurs problèmes de « droit de réponse » également, sur mon post concernant « les envahisseurs ».

PPS : j’avais déjà moyennement apprécié son post « le blogueur est malade, il faut l’achever » sans bien comprendre où elle voulait en venir (j’aurais dû l’interroger pour comprendre), et rigolé à la conclusion : Amputez-vous du blog. Ou supportez le microscope sur vos gueules inconnues.
Maintenant je me dis : qu’elle donne l’exemple… Dommage que je ne puisse pas le lui écrire : elle m’a fait subir une reconduite à la frontière

EDIT DU 12 AU TOUT PETIT MATIN : me voici devenue chez madame FLIC : CRAPUNIA. Sadique je n’ai pu m’empêcher de lui poster ce qui suit  (qu’elle n’éditera pas, bien sûr) :
CRAPUNIA !!!!
C’est l’heure où tu ne sais plus lire et écrire ???!!!
Pour que tu comprenne bien, c’est le coup du mec qui a gagné une nuit avec CRAPUNIA
(là elle prend des risques, genre mère maquerelle, c’est le pompon pour un flic !)
Je connais le clavier par coeur, ce n’est pas qu’une faute de frappe !
A LA TIENNE ! YOUPEE ! (Mûre ou cassis ?)

Les envahisseurs…

fleur-a-horlogeMa guerre personnelle est cette année ouverte contre des envahisseurs particuliers chez Mrs Bibelot et Jean Poirotte : des fleurs.

Nous avons connu un jour le nom savant de cette fleur : « impatiens sauvage » (si le nom latin vous intéresse ainsi que l’orthographe exacte, vous vous démerdez, moi je la gerbe l’impatience sauvage). Et je rigole en allant voir sur certains sites qu’il est précisé que c’est « un peu » envahissant dans « certains » départements… Dans le mien c’est certain, c’est tout ce que j’ai (aigrement) à dire, votre honneur.

Elle bordait jadis le mur d’un voisin Monsieur Horloge, sagement canalisée par le macadam et les murs alentours. Enfants nous nous amusions en août et septembre, à toucher ses gousses qui explosaient, envoyant leurs graines jusqu’à 2 mètres. Sauf que dans un pourtours de 2 mètres, elles n’avaient pas le loisir de pousser…

Et un jour Mrs Bibelot trouvant ces horreurs fleurs fort jolies, a voulu en importer chez son père, chez elle maintenant. Pour y voir un petit massif de ce qui reste pour nous « la fleur à Horloge ». Quelle innocence de sa part : ces fleurs ne sont pas conçues pour faire des massifs, mais tout envahir et tout étouffer, telles l’armée nazie ou un serpent constricteur.

C’est une véritable calamité. Chaque graine sautant des gousses trouve chaussure à son pied un endroit idéal pour pousser et maintenant cour et jardin sont littéralement envahis par ce que nous appelons également « cette saloperie« . Poussant assez haut, l’an passé elles avaient réussi à masquer quasi totalement les hortensias, et j’avais passé 2 bonnes heures à les arracher (les fleurs mercenaires, pas les hortensias, suivez un peu, vous êtes nuls !).

Cette année, j’ai décrété qu’il y en avait marre. Sur la pelouse ce n’est pas dérangeant : elles sont tondues au fur et à mesure qu’elles poussent. Mais des pousses qui font maintenant une vingtaine de cm, il y en a partout, même entre les dalles quand il y en a, bref, c’est une vraie plaie, où que porte notre regard, il y a forcément une fleur à horloge qui nous défie en se foutant de nous.

La guerre est déclarée : pourtant je sais qu’elle m’aura (la saleté de fleur) et je vais comprendre pourquoi les hommes ont fait des guerres inutiles dans le passé (où la fleur à horloge vous rendant philosophe…)

A chaque fois que je me rends chez mes parents, outre la tonte de la pelouse et le ratissage, je choisis un petit coin pour arracher les pousses de cette maudite fleur. Il y en a des milliers, on a l’impression que l’on a vaincu le carré, mais de plus tardives vous narguent quelques semaines après : c’est la résurrection de la 5ème colonne, ou je ne m’y connais pas…

Elles prolifèrent avec autant de vigueur que les orties, tout jardinier même en herbe comprendra. Et en parlant d’orties, il y en a toujours quelques unes, bien planquées derrière des fleurs à horloge pour nous faire faire un bon en arrière. Enfer et damnation !

En plus elles poussent même avec un minimum de lumière, sous d’autres plantes. J’essaye d’éradiquer un par un les lieux où elles se voient, mais la tâche est rude. Seul avantage, à l’arrachage cela vient tout seul…

Elles semblent piquer du nez quand elles sont en plein soleil, mais retrouvent toute leur vigueur quand le soleil se couche (vous pensez bien qu’on ne les arrose pas !), et frétillent au petit matin au soleil levant (aux dires de Mrs Bibelot, car moi au petit matin, je me couche…). Je dois reconnaitre avec un certain sadisme que les fleurs à Horloge se plaisent moins en plein soleil toute la journée, mais que cela ne les éradique pas pour autant…

Je sais que je viendrai à bout du maximum visible avant la fin juillet, et je l’espère parce qu’après ce sont les gousses qui commencent à exploser jusqu’à fin septembre, mais le top du top c’est la dernière fois que j’ai tondu la pelouse. Maman est venu me montrer dans le fond du jardin, le long de la cabane, une rangée de FLEURS A HORLOGE en me précisant : « ça tu ne le tonds pas ma chérie, ça fait plutôt joli non ? ».

Ma mère en train de créer une association de sauvegarde de la fleur à Horloge alors qu’il y en a 40 000 pieds (et le pouce) à arracher.

Je ne les ai pas tondues, juste arrachées en rangeant la tondeuse. JE LES HAIS…

Sinon si votre voisin est votre pire ennemi, je peux vous faire parvenir quelques graines (ce sera suffisant, et magnanime je vous offrirai le timbre) pour lui pourrir son jardin pour les siècles à venir… En effet il y aura bien quelques plants qu’il trouvera joli, conservera, ou qui se planqueront derrière des buissons, et qui essaimeront en 5 ans maximum, jusqu’à tout envahir.

Oui je sais, c’est joli, mais quand cela envahit tout, cela perd de son charme, et la canaliser est chose quasi impossible…

D’un autre côté chez mes parents en tous cas, elles pourraient symboliser la continuité de la connerie des hommes politiques.

Mais ne vous inquiétez pas, il en restera, pour le symbole… Et le maire s’en contrefout, pour une fois qu’il pourrait être utile…

TAG : cadavres exquis (merci les ménagères)

ecrivain-2-copier« Mélange savoureux de collection Harlequin, mâtiné d’un soupçon d’Agatha Christie et vaguement saupoudré de Nicolas Hulot, voici donc le futur prix Nobel de la littérature bloguesque, à n’en pas douter.

Allez, on reprend au début, avec les noms des coupables, puis on passera le relais à une prochaine victime. (comment je plains celle qui arrivera en bout de course, c’est peu de le dire) » : signé : les ménagères.

Qui m’ont refilé gentiment le bébé… Ce concept estival est particulièrement charmant ! J’adooooore !

Aude
Adossée contre un arbre, dans le square où elle s’est réfugiée, Suzanne rumine sa rancune. Même le soleil qui veut lui faire croire que tout va bien l’exaspère. Avec hargne, elle explose sa boîte de tic-tac sur le sol, et les points oranges et verts s’éparpillent dans mille directions.

Manu
En retard, sa meilleure amie est en retard. Comme toujours. Sa meilleure amie ? Suzanne commence à se poser la question. Pendant des années, Céline, la belle Céline l’a fascinée. Elle était son modèle, quasiment son icône. Suzanne essayait maladroitement de l’imiter en tout et en moins bien. Forcément. Céline était inimitable, elle le savait, et elle en profitait.

Virginie
A l’image des deux fourmis qui s’affrontent sous ses yeux pour un tic-tac, Suzanne est consciente que l’une d’elles doit l’emporter. Et il se pourrait bien que, cette fois, ce soit elle la gagnante. Écrasant de l’index la fourmi la plus grande, elle se détend en imaginant le visage de Céline lorsqu’elle lui apprendra qu’Arnaud la quitte. Pour elle.

Gazelle
Oui. Toutes ses pensées sont encore tournées vers la nuit dernière, moment magique où il la couvrait de ses baisers tendres, parcourant tout son corps, parcelle par parcelle, de sa langue langoureuse lui glissant dans le cou, de sa bouche charnue, lui mordillant les lèvres. Jamais auparavant, elle n’avait ressenti une telle sensation avec un homme, elle ne contrôlait plus son corps avec lui, elle lui appartenait. En repensant à ces moments sensuels et charnels, elle ressent un large frisson en ricochet sur l’intégralité de la surface de sa peau. Chaque minute passée à ses côté lui paraissent tellement courtes, mais l’heure n’était pas à celles des souvenirs, ni des bons moments, elle allait rentrer dans une ère de chamboulements. Son dernier tic tac rescapé fut brusquement explosé par sa mâchoire.

Angie
Le goût sucré de son dernier tic tac lui rappela sa folle nuit d’amour. Un frisson de plaisir parcourut son échine. Une douce torpeur l’envahit. Ses pensées furent brusquement interrompues par l’incessante vibration qu’elle sentait à l’intérieur de son jean. Son portable. Un nouveau message venait d’arriver. En voyant le nom qui apparut, son coeur se mit à battre la chamade. Jonathan, l’homme avec lequel elle vivait. A lui aussi elle devrait briser le coeur ce soir. Puis, en pensant à comment annoncer la nouvelle à celui qui venait, le matin même, de lui livrer la plus belle gerbe de roses thé, un autre message arriva. Arnaud. Elle appuya sur la touche Lire, puis ces mots apparurent : annule tout, je te quitte.

Madame Kévin
Deux ruptures dans une seule journée. Quitter et être quittée. Elle ressentait de la culpabilité à l’égard de Jonathan et du chagrin à cause d’Arnaud. Mais elle éprouvait également un vrai sentiment de libération. Elle pourrait désormais arrêter de jongler avec les emplois du temps et les mensonges. Elle pourrait exister autrement que dans le désir des autres. La liberté se paye souvent du prix de la solitude : elle le savait et était prête à payer. Cash. Elle envisageait avec volupté des journées d’insouciance et d’égoïsme, des nuits passées à apprécier le silence et à s’étendre en travers du lit. Se recentrer sur soi et ne plus se partager. Pour être, plus tard, de nouveau disponible. Pour qui ? Pour quoi ? Il était délicieux de laisser ces questions en suspens…

Sylvie
Soudain, elle aperçut la silhouette de Céline, dont le retard dépassait maintenant les vingt minutes. Je l’avais presque oubliée, pensa Suzanne. Qu’est-ce-que je lui dis maintenant? Que j’ai passé la nuit la plus merveilleuse avec son mec, mais que c’était purement sexuel donc no problem? Ou bien que son mec est vraiment pas un bon coup et que je le lui laisse, plus vache ça! Ou bien la gentille Suzanne va encore fermer sa gueule devant sa supposée meilleure amie, bougonna Suzanne, intérieurement, car Céline était déjà là devant elle : « Salut ma belle! » dit joyeusement Céline…

Good Girl
-”lut”, répondit Suzanne qui ne cachait pas son mécontentement. Pourtant, Céline n’y prit même pas attention, elle avait l’air ailleurs. Elle arborait un sourire béat et ses yeux pétillaient de mille feux.
Elle vint à la rencontre de Suzanne et ne s’excusa pas de son retard. Il est vrai qu’avec elle, c’était une habitude de ne pas arriver en temps et en heure, séduisante comme elle l’est, personne ne lui en tenait rigueur, il lui suffisait d’un regard pour effacer toute rancune.
-”Ben t’en fais une tête”, lança Céline.
Silence…
-”Allez, viens, allons nous promener”, dit-elle, tout en faisant demi-tour sur ses talons.
Par mégarde, en se retournant, Céline fit tomber une lettre de sa poche.
Suzanne qui lui emboîtait le pas s’abaissa pour la ramasser, et, en un coup d’oeil, elle vit l’adresse de l’expéditeur : Jonathan. SON Jonathan.

Vanessa
Son sang ne fit qu’un tour. Elle tira le papier hors de l’enveloppe et lu son contenu. Une simple phrase, quelques mots griffonnés à la hâte: “Il faut que Suzanne sache la vérité avant qu’il ne soit trop tard”.
Tout se mit à tourner autour de Suzanne, ses oreilles se mirent à bourdonner, des points noirs dansaient devant ses yeux et mille scénarios défilaient dans sa tête. Elle couru alors derrière Céline, l’attrapa pas le bras et l’obligea violemment à se retourner. Elle brandit la lettre sous ses yeux et lui hurla :
-” Tu peux m’expliquer??? TU PEUX M’EXPLIQUER???”
Le sourire de Céline s’effaça immédiatement, elle pâlit et se mit à balbutier.
-”C’est… c’est pas facile à… à te dire… Ne m’en veux pas… Je n’ai pas eu le choix… Je devais le faire… Je devais…”
Et elle se mit à sangloter comme un enfant.
Suzanne n’avait jamais vu Céline dans cet état. Perdue, elle hésita sur la conduite à adopter. Consoler son amie ou la pousser à livrer ce secret qui semblait si terrible.<

SpaCitron
Elle se sentait tiraillée entre la détresse de son amie, et ses interrogations devant ces mots “Il faut que Suzanne sache la vérité avant qu’il ne soit trop tard”. Elle ne voyait pas ce qu’ils pouvaient signifier, elle ne comprenait pas. Céline était-elle déjà au courant de leur petite aventure, à Arnaud et elle? Etait-ce un jeu entre eux? Ou alors l’état de Céline n’avait rien à voir avec la nuit qu’elle, Suzanne, avait passée à la trahir, et y avait-il alors un problème bien plus grave?
Suzanne prit le parti de consoler son amie, en se disant qu’elle ne parviendrait à en apprendre plus sur cette lettre que d’une Céline calmée. “Ce n’est sûrement pas si grave, tu sais… Tu peux m’expliquer, je ne te jugerai pas”, lui dit-elle. Elle n’était pas sûre de ses paroles. Elle ne savait pas où elle mettait les pieds. En même temps, elle avait elle-même été une amie plutôt imparfaite, dans la situation, donc elle n’était pas dans la meilleure position pour porter un jugement. Cependant, les larmes de Céline ne se calmaient pas, elle était secouée de sanglots, ne parvenait plus à parler. Suzanne était de plus en plus intriguée. Elle, qui, quelques instants plus tôt se réjouissait de sa liberté retrouvée, se sentait comme prise au piège, et elle ne savait même pas expliquer pourquoi.
Comme elle ne pouvait rien tirer de Céline, elle s’éloigna un instant. Elle avait besoin d’une explication. Elle sortit son téléphone, et appela Jonathan. Il décrocha quasi instantanément.

M1
« ah… j’allais t’appeler … » lui dit-il d’une voix sombre « on peut se voir ce soir? J’ai un truc à te dire… ». « Dis-le moi maintenant, j’ai prévu de voir Agathe ce soir, j’ai eu un mail d’elle tout à l’heure» répondit sèchement Suzanne. « A vrai dire … Agathe et moi voulions te voir … » « ça veut dire quoi Agathe et moi ? » demandait Suzanne, avec moins d’assurance. « Nous voulions te voir pour t’annoncer que nous allons nous marier … nous n’avons pas voulu le faire par téléphone, mais là je pense que je n’avais pas le choix … je voulais aussi te …» Suzanne avait déjà raccroché, mais son téléphone était resté collé à son oreille, puis glissé dans son sac, en même temps qu’une larme. Elle était incapable de réfléchir, elle sentait un vide autour d’elle. La main de Céline posée sur son épaule vint la tirer de ce vide, du coup, elle se sentait moins seule, presque rassurée à l’idée que Céline aurait encore plus mal qu’elle à l’annonce de cette nouvelle qu’elle ne voulait pas garder pour elle. « Jonathan vient de m’annoncer qu’il va se marier avec Agathe ». « Oui je sais » répondit Céline en caressant les cheveux de Suzanne, comme pour la consoler. Comme électrocutée par la main de Céline, Suzanne fit un bon en arrière. Elle ne comprenait plus rien, elle avait l’impression que tout basculait. « Oui je sais … je sais » lui assénait encore une fois Céline, « Mais alors la lettre, la lettre de Jonathan, qu’est ce que ça veut dire ? », « Nous avons juste eu une aventure, et on ne voulait pas garder ça par respect pour notre amitié, maintenant qu’il se marie avec Agathe et qu’Arnaud m’a demandé en mariage ce matin même ».

M.
– Mais quelle bande de pignoufs ! S’exclame Suzanne et sur ce, elle plante là cette chignarde de Céline.
Son instinct de survie l’emporte enfin sur toute émotion. Exit Arnaud le chaudard, exit Céline le faux jeton, exit Jonathan le goéland, exit Agathe la petite joueuse.
La brise lui chatouille les jambes. Du haut de son échafaudage un ouvrier la siffle gentiment. Suzanne accepte le compliment d’un sourire. Décidément, c’est une belle journée qui commence…

Noisette.
« Son téléphone, vibre. Revibre. Et une troisième fois. Mais Suzanne ne regarde pas le nom qui s’affiche sur l’écran de son portable dernier cri. Elle préfère sourire, simplement mais durement. Dans sa tête, seul le mot vengeance résonne, vient taper contre sa boîte crânienne, à chaque seconde plus fortement, au fur et à mesure que son plan machiavélique se met en place.
Oui, c’est une belle journée. Car Suzanne sait, que quelque part, elle en sortira « gagnante» . Son amour pour Jonathan, Arnaud ou encore Céline (et même celui pour les tic-tac) s’est transformé en haine. Et maintenant, elle sait. Elle sait. Elle va le faire.
Arrivée au coin de la rue des roses, elle aperçoit, a LEUR table, au café « le petit noir» , Arnaud. Il est là. fidèle au poste. Et c’est par lui que son plan va commencer à se mettre en place.

« Salut Arnaud!»

zette
Et alors qu’Arnaud, l’objet de tous les désirs, le mâle tant convoité, le Tic-Tac ultime, se retournait à l’appel de son prénom, celui que Suzanne aimait tant entre, murmurer, crier sur ou sous l’oreiller, elle réalise non seulement qu’elle aurait dû refuser le plat du jour ce midi à la cantine, la petite tomate farcie à l’ail de Garonne, mais encore qu’une jeune et jolie brunette sort du “Petit noir”, et enlace le cou d’Arnaud, avant de déposer un baiser suggestif au creux de son oreille. Elle sait qu’Arnaud ne répond plus de rien quand il a une langue fourrée jusqu’aux portes de son tympan.

Kalashnikole
La scène qui s’offrait à Suzanne fut d’une jouissance extrême, puisque la première vengeance lui fut servie sur un plateau…
En effet, le barman qui venait de servir la table d’à côté, se retourne, et…
Voit sa dulcinée, qu’il croyait être sienne pour la vie, en train de ramoner l’intégralité du système otorhino-laryngologique du bel Arnaud. Le sang de ce vaillant Umberto ne fit qu’un tour, il asséna un grand coup de plateau sur la nuque de sa belle brunette Tatiana.
Sous le choc, les dents de Tatiana ont suivi le même chemin que les tic tac de Suzanne, toutes par terre, sauf une, qui se greffa, tel un percing sur le “pavillon” gauche ( ben oui, celui du coeur…) d’Arnaud.

Dom des Ménagères
D’un geste rapide, elle dégaina son IPhone 3GS, et en deux clics, discrètement, photographia à la fois le baiser auriculaire torride, et la riposte au plateau du barman, qu’elle se garderait au frais, pour le cas où…
Un autre clic, et la première photo fut postée sur twitter, et sur son wall Facebook, et pour être certaine de ne pas louper l’affaire, en mail à Céline.
Arnaud ne peut être à moi ? Il ne sera en tout cas pas à elle.
“je suis ta meilleure amie”, disait le mail, “tu comprendras que je ne pouvais garder sous silence que ton mec te trompe, le jour même où il te demande en mariage”.

Ah ! Qu’elle était retorse, pensa t’elle.
Et complètement salope, aussi.

Gentille sorcière
Juste à côté de la table ou Arnaud se massait désormais l’oreille gauche, cherchant à en extraire la dent, l’homme brun réprima un petit sourire.
Bel homme, un peu trop bien habillé quoique décontracté, il ne laissait pas les femmes indifférentes et croisa le regard de Suzanne qui venait de commettre son forfait et qui rougit légèrement. Elle lui plaisait décidément bien cette petite… Dommage… ou bien ?

Car Dimitri n’était pas n’importe qui : membre de la mafia russe, il avait pour habitude de régler les problèmes des autres à coup de révolver ou d’accidents fâcheux, avec une nette préférence pour le décrochage de l’ascenseur, ce qui l’ennuyait bien dans la résidence pavillonnaire où il sévissait actuellement en situation de pré-opération commandée.
On le payait fort bien pour son job et il vivait plus qu’à l’aise.
En tous cas, la mère d’Arnaud qui voulait garder son fils pour elle toute seule, et uniquement toute seule, payait très très très bien…
Et c’était une femme qui avait le bon goût d’avoir un compte en banque aux Iles Caïman ! Comme lui…

Je pense que Louisianne dont l’imagination n’est pas moins débridée que la mienne, saura parfaitement trouver une suite à hauts rebondissements.

Bon courage ! et ne me remercie pas !

Feu le chêne de Mr N…

le-chene

Ce n’était pas un chêne comme les autres.

C’était un descendant du chêne planté par Victor Hugo lors de son exil volontaire à Guernesey :

« Aujourd’hui 14 juillet 1870, à une heure de l’après-midi, mon jardinier Tourtel m’assistant en présence de mon fils Charles, petit Georges et petite Jeanne étant là, j’ai planté dans mon jardin le gland d’où sortira le chêne que je baptise : « Chêne des Etats-Unis d’Europe ».

Victor Hugo s’opposait à la guerre, il avait l’idée très en avance des Etats Unis d’Europe… (alors que nous n’avons pas su faire une fédération).

Pour Monsieur N, ce chêne en devenir était un symbole très important. Il l’a planté dans le jardin de l’école primaire, au cours d’une petite cérémonie, avec tous ses élèves, le maire, et un journaliste venu là pour immortaliser ce grand moment. La « promotion » 1985/1986 s’en souvenait toujours avec émotion, ainsi que des premiers glands qui avaient été recueillis et que les enfants avaient plantés avec plus ou moins de bonheur dans le jardin de leurs parents.

Ce chêne c’était l’école « à l’ancienne », comme l’était Mr N, instituteur fils spirituel de « la gloire de mon père ». L’instituteur qui avait à coeur de mener ses CM1/CM2 vers le meilleur sans être bloqué par de délirantes ordonnances de l’éducation nationale ou pouvant les contourner sans déclencher de révolution. C’était l’homme qui ne supportait pas les excuses pour le « pauvre petit chéri », et qu’aucun parent n’affrontaient jamais. Non pas parce qu’on ne pouvait pas discuter avec lui, mais parce qu’il ne verbalisait jamais pour rien, et savait rembarrer le râleur « vous n’avez qu’à mieux éduquer votre gamin »… (On rêve ou quoi ?)

Ce chêne c’était toute une histoire. En quittant l’école le soir, il passait toujours devant pour regagner sa maison de fonction. Mes parents habitaient juste derrière l’école, et Pulchérie qui était l’élève admirative de Mr N, le regardait parfois contempler son chêne, limite larmoyante : « c’est lui… Il est beau… Il est intelligent… Tellement intelligent… IL SAIT TOUT… » et cela nous faisait sourire.

Par temps de canicule il venait lui apporter un ou deux seaux d’eau chaque soir en nous faisant coucou au passage. Il le regardait grandir son arbre, comme on regarde grandir un arbre : on n’en plante pas un pour soi, mais pour les générations à venir… C’est de l’espoir, de l’avenir pur qui pousse, et celui-là avait bien grandi, et il était beau…

Ce chêne c’était autre chose qu’un arbre ordinaire qui mérite déjà l’admiration, quand on sait le temps qu’il faut pour qu’une graine quelconque ne devienne un arbre vrai…

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Bien joué… (ou : les pouvoirs publics et la période estivale)

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1er juillet : nous sommes informés dans le petit village de mes parents, qu’il est prévu d’abattre deux arbres à l’arrière de l’école primaire.

Motif : il est prévu de mettre en place un « dépose express ». Les enfants ne pouvant plus marcher ne serait-ce que pour 200 mètres, ils sont généralement conduits à l’école en voiture. Le « dépose express » se doit donc d’être le plus proche possible de cette dernière.

Outre que tous les arbres de ce lieu sont magnifiques, l’un d’eux, un chêne de Guernesey est hautement symbolique : c’est le chêne de l’ancien directeur pendant plus de 20 ans, Monsieur N, que Pulchérie a eu en CM2 il y a 17 ans. Les bucherons eux-mêmes sont consternés de devoir l’abattre.

Cet arbre représente quelque chose de très fort pour beaucoup d’anciens habitants du village, pour les anciens élèves aussi, dont certains habitent toujours la commune.

Apparemment tout le monde : la mairie, l’architecte,  est allé au plus simple, alors que la topographie des lieux offre d’autres possibilités que d’abattre des arbres.

La voiture est prioritaire, le monde végétal ne l’est pas, les symboles non plus.

COMME PAR HASARD de plus, cet abattage doit avoir lieu le premier jour des vacances scolaires. Si l’actuelle directrice n’avait pas vu les bucherons, tout le monde aurait été mis devant le fait accompli !

COMME PAR HASARD toujours, en cette période il commence à être difficile de mobiliser du monde prêt à aller s’enchaîner aux pieds des arbres dont la mort est programmée pour le jeudi 2 juillet.

ET PENDANT CE TEMPS LA (à Carracas), un peu partout, y compris à l’assemblée nationale ON profite de cette période ESTIVALE pour nous faire avaler toutes les couleuvres possibles et imaginables, voter des lois qui passeront inaperçues, abimer notre patrimoine, ET J’EN PASSE (vous connaissez mon mauvais esprit légendaire…). C’est la raison pour laquelle je dis bien joué !

Ce n’est pas dans mes habitudes, mais je vais vous demander s’il vous est possible d’aller pétitionner à l’adresse mail suivante : mairie.auffargis@wanadoo.fr

Même si bien sûr vous ne connaissez pas l’endroit, c’est une pétition de principe, une manière de montrer que beaucoup en ont assez du n’importe quoi, conçu n’importe comment, en sacrifiant tout pour du pas forcément utile. En cette période où l’attitude écologique se doit d’être de rigueur, un arbre ça ne s’abat pas comme ça, sans mures réflexions.

J’ai rédigé ce post dans l’urgence, très en colère.

Inutile si vous me soutenez, nous soutenez, de faire allusion à moi : la gentille sorcière, la mairie ne connaît pas…

Merci d’avance de la part de tous !

Edit du 2 juillet dès l’aube : il ne sera jamais trop tard pour PROTESTER à l’adresse que je vous ai transmise, contre le PRINCIPE d’abattre des arbres sans voir plus loin que le bout de son nez. J’ai contacté notre député, qu’il soit trop tard ou pas. J’aimerais que notre protestation laisse une trace, et surtout que nos arbres soient sauvés !

F…. la période estivale qui sert finalement souvent de mauvais desseins…

EDIT DU 2 AU SOIR : les bucherons ont épargné le chêne à litige, jusqu’à demain matin 7 H. Il est donc encore temps de manifester…