1er jour : lundi 31 aout…

femme-au-telephonePour le premier jour, maman vient vérifier qu’à 9 H je suis bien réveillée. Elle tombe bien, cela fait des mois que je suis complètement décalée et me lève quand elle se couche pour sa sieste aux alentours de 13 H 30.

Mais bon, pour le jour de l’exode mes parents ont très bien sû me tirer du lit (pantelante et hagarde), à 6 H 30, donc le dimanche soir à 22 H, je me suis endormie sur un livre passionnant sur lequel je ne reviendrai pas parce qu’il était somnifère…

Donc à 9 H j’ai fais celle qui était en pleine forme sauf qu’il ne faut pas me parler avant mon thé au lait et la clope qui va avec, et la douche qui suit. Bref, je suis associale pendant 3/4 d’heure. Sauf que d’ordinaire je gère cela toute seule.

Maman est ravie de ma présence. Papa qui a mal au dos, la faute à qui n’a pas laissé assez le volant à sa fille ? me délègue (oh joie !) le plaisir d’aller faire les courses avec Mrs Bibelot.

Qui m’en parle comme d’une partie de franche rigolade. Ma mère adore faire les courses, je ne tiens pas du tout d’elle.

Et la voici qui m’emmène dans UNE GRAND SURFACE ! Je le comprends au moment où elle gare la voiture : le super U n’a rien à voir avec Rampion, et je suis prise au piège. Je pourrais me débattre : rien à faire ! Je n’y couperai pas !

En plus c’est le premier jour, la liste est longue comme ça, et elle me donne la marche à suivre. Qui connait ma haine des grandes surfaces comprendra que pour moi l’horreur était complète.

Je poirotte en fin de compte, à la caisse (3 d’ouvertes sur 12 on se fout de notre gueule), ma mère venant en rajouter dans le caddy sous des murmures indignés que mon oeil noir fait taire d’un coup. La caissière prend notre caddy en compte alors que je suis au bord de la crise de nerf, et nous voici dehors.

Maman a mal au dos aussi.  Je vide le tout dans le coffre de la voiture, je ramène le caddy « sans oublier de reprendre le jeton ma chérie », et je prends le volant car Mrs Bibelot a vraiment mal au dos. Ce n’est pas une femme à se plaindre pour rien, et elle est tout à coup ma petite maman…

Déjeuner, sieste des parents, nous partons à la plage.

Enchantement du premier bain, moi qui aime tant me baigner ! L’eau est bonne, délicieuse. Mrs Bibelot se baigne avec moi, nage. Je revois ma maman d’antan qui plongeait et faisait le phoque en nous encourageant à faire de même. Je revois papa également qui aimait tellement l’eau aussi et qui reste à la maison parce qu’il est complexé et n’osera plus jamais se baigner, alors que j’en suis certaine, cela lui ferait du bien.

Séchage dos au soleil, rentrage à l’appartement où papa prépare soigneusement le repas du soir (explications à venir), qui me signale que mon portable a sonné mais qu’il n’a pas osé répondre (l’appel venait forcément d’un cadavre dans un placard).

Je regarde qui m’a appelée. Ma soeur à qui j’ai confié Diabolos. Que je rappelle immédiatement en pensant que mon chat est tombé 10 mètres plus bas dans la cour de la ferme où elle a son appartement…

Non ce n’est pas cela. Je n’ose dire « hélas » car j’aime mon chat mais sur le coup j’aurais préféré.

Elle n’était pas bien depuis un petit moment ma petite soeur. Elle était malade dès qu’elle mangeait, elle vomissait tout le temps, elle vivait des spasmes à n’en plus finir après  chaque repas. Acromion bénissant la famille désormais quasi au grand complet dans son répertoire, avait pensé à sa vésicule et lui avait prescrit des examens à faire si « après ce traitement cela n’allait pas mieux ».

Quand je lui avais déposé le chat, je lui avais trouvé trop bonne mine (je ne me pardonnerais jamais de ne pas avoir percuté qu’en fait elle jaunissait), l’avais trouvé bien maigre (mais comme dans la famille on lutte contre le surpoids cela ne m’avait pas alertée), mais elle, était contente que le traitement prescrit soit efficace.

Sauf que le lundi, malade à mourir, elle s’était tout de même décidée à aller passer une échographie et à se faire faire une prise de sang. Des calculs dans la vésicule étaient la cause de ses malaises, et aux résultats de la prise de sang Acromion l’avait appelée en lui intimant l’ordre d’aller se faire hospitaliser pour être mise sous antibiotique en perfusion… Elle faisait une infection grave du secteur vésiculaire, pancréas compris.

J’ai dis à ma soeur « je remonte demain ».

Elle m’a répondu « pas question, je te tiens au courant, Diabolos a de quoi boire et manger pour 3 jours, le temps que je revienne ».

Mon bain de mer avait désormais un gout amer. Ce moment où j’étais si heureuse, ma soeur essayait de me joindre pour une véritable urgence, j’ai raccroché l’angoisse au ventre.

J’étais déja malade. Pour ma soeur, et pour mon chat…

Et je n’avais pas le droit d’inquiéter mes parents qui ont déjà assez donné… Portant les paquets, soulageant les corvées, me restait le pire à faire :

Prendre des nouvelles de la malade sans alerter inutilement ceux qui l’avaient mise au monde.

Ca commence bien…

18 réponses sur “1er jour : lundi 31 aout…”

  1. Arrgh! Je suis vraiment désolée pour ta soeur et pour toi! Va-t-elle mieux maintenant? Et ne culpabilise pas trop: on ne voit jamais quand nos proches vont vraiment mal…

  2. Surtout, surtout ne pas culpabiliser. Tout d’abord parce que tu n’y es pour rien, et ensuite parce que ça sappe toujours un peu les forces qu’il faut garder pour aider le cas où (je parle en connaissance de cause…).

    J’espère qu’on aura bientôt de meilleures nouvelles de ta soeur.

    En attendant, courage à vous deux (et aux parents aussi bien sûr) !

    1. Heureusement c’est derrière maintenant !
      Quant à culpabiliser j’ai eu ma dose, je persiste à dire que j’aurais dû voir qu’elle jaunissait et n’avait pas pris le soleil !

      1. Ah oui ? T’aurais dû ? Tu as fait médecine, tu as l’oeil médical, by Superman, scanner et Irm inside ?

        Tu peux persister. Mais tu as tort ! ;-))

        je suis contente que ta soeur aille mieux – et j’espère que tu as pu profiter de ces vacances (euh… j’attends la suite, quoi)

        1. J’en ai vu pas mal quand j’étais secrétaire médicale… Dont des jaunisses… (même si je ne suis pas médecin, elle m’avait donné des indices tout de même importants…)
          Mais bon, comme elle va mieux, je ne culpabilise plus…

  3. Dans mon métier je me bats contre les « non-dits » dans les familles… Mais toute vérité est-elle bonne à dire ?
    Votre sœur va mieux et c’est le principal.

    1. Ce n’est pas évident le non dit…
      La vérité c’est que stressée par mon départ en vacances et la valise à faire, j’ai eu autant d’intuition qu’une pompe à vélo…

  4. D’accord avec Fiamella pour une fois que tu prends des vacances ! De plus tu étais avec tes parents, dont tu prends soin, tu n’as vraiment rien à te reprocher ! J’espère que ça va maintenant !

    1. Oui maintenant cela va quasi bien (reste un drain).
      Et comme tu le dis, pour une fois que je prends des vacances… Bon d’accord c’était elle la plus à plaindre, n’empêche que nous avons passé de sales moments !

  5. C’est vrai qu l’on a bien souvent du mal a voir nos proches quand ils vont mal, ont a souvent tendance a plutôt bien cacher nos petits bobos aussi; histoire de ne pas inquiétez « inutilement » ceux que l’on aime… Quelle drôle d’idée quand on y pense bien, il me semble que l’on essaie toujours trop de protéger les autres… Sans doutes que l’on tiens cela de par l’exemple de nos parents…

    Il faut ce battre pour amener mes parents chez le médecin, encore pire si on doit parler d’hôpital… Mon frère et moi ne sommes guère mieux, sans doutes que l’on aime pas trop ce qu’il s’y passe…

    Le plus drôle c’est que je travail dans le domaine, et je dois avouer que cela ne me dit pas plus d’y aller; encore plus à mon lieu de travail ! Pas par manque de confiance, juste pas envie que tout le monde sache que je ne fil pas en me voyant dans une salle d’attente…

    1. Il y avait plein d’indices qui auraient dû m’alerter, pour avoir vu cela chez quelqu’un d’autre :
      Début de jaunissage
      Lecture de notice de médicaments pour expliquer les urines jaunes fluo
      Rien mangé depuis 3 jours pour éviter les crises.
      Mais bon, le tilt se fait souvent trop tard…
      Perso, je ne cache rien, comme cela tout le monde est tranquille, ce n’est pas moi qui dissimulerait mon état… (déliquescent comme il se doit :-))

  6. Il me semble, (mais peut être que je me trompe) que lorsqu’il s’agit de proches, on a toujours du mal à les voir malades, surtout quand c’est grave.
    J’espère que ta soeur va bien aujourd’hui mais tu n’as aucune raison de culpabiliser, serait-ce toi qui aurait mis les calculs et l’infection ? Ou toi qui aurais du faire preuve de l’art divinatoire ?
    Allons !

    Mais bon.

    1. Divinatoire non, mais bon, cela crevait les yeux qu’elle n’allait pas bien du tout.
      Et Acromion ayant parlé vésicule…
      En fait il est vrai que c’est la première concernée qui n’a pas voulu voir : un tour sur Internet pour se renseigner sur les problèmes vésiculaires et elle n’aurait pas attendu…

    1. Tout à fait.
      D’ailleurs si je lui avais dit que je la trouvais jaune et suggéré de faire ses examens tout de suite, je pense qu’elle n’en aurait fait qu’à sa tête (4 semaines et demie pour en arriver là…)

  7. Teint jaune et calculs, cela va toujours de paire.
    Inutile de se flageller, il existe toujours une chose pour laquelle on peut se dire « j’aurai pu savoir » mais on ne peut pas tout prendre en charge; il faut savoir prendre un moment pour souffler et faire confiance à ceux qui sont concernés. Être disponible pour ceux qu’on aime c’est déjà important.

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