Vous avez pris un coup de vieux…

coup-de-vieuxSoudain, l’évidence  vous saute aux yeux comme un coup de pied aux fesses : vous n’êtes plus de toute première jeunesse.

C’est comme ça, parfois le regard un peu glauque de vos gamins de 25 ans vous signale que vous parlez de quelque chose qu’ils ignorent, pire encore quand il s’agit de vos neveux et nièces qui ne savent même pas ce qu’était le mur de Berlin.

  • Vous vous souvenez où vous étiez quand vous avez appris la mort du président Kennedy (c’est mon cas et j’avais un peu plus de 5 ans)
  • Votre premier pape s’appelait Paul VI (en apprenant qu’il y en avait un qui s’appelait Pie 7 vous aviez fait HI HI HI !)
  • Vous pensiez que le Général serait toute votre vie votre président
  • Vous vous êtes maquillée les cils pour la première fois avec un cake et une brosse indépendante
  • Vous aviez interdiction de vous laver les cheveux plus de deux fois par mois à l’adolescence
  • Vous avez dépavé une rue de Paris en mai 68 pour balancer des pavés aux CRS SS
  • Vous vous souvenez d’Armstrong posant le pied sur la lune et de l’émotion de tous le monde
  • Vous ne mangiez des tomates qu’en juillet, août et septembre
  • A l’école la blouse était obligatoire, et le pantalon interdit aux filles
  • Ce que disait le maître ou la maîtresse c’était parole d’évangile
  • Vous aviez des PATINS A ROULETTES et non pas des rollers
  • Vous en faisiez d’ailleurs sans casque
  • 90 % de la famille n’avait pas le téléphone
  • Il y avait des télégrammes à envoyer en cas d’urgence
  • On pouvait téléphoner en PCV
  • Vos parents avaient une vieille Olivetti mécanique datant de la dernière guerre mondiale, pour vous apprendre le clavier
  • La queue de cheval n’était autorisée qu’après la formation
  • La frange c’était mauvais genre
  • Vous avez vu l’avènement de la première mini-jupe
  • On ne savait pas si c’était fille ou garçon avant ponte de la pastèque
  • Les grands parents avaient un « garde manger » et les cabinets dans le fond du jardin, et pas l’eau chaude courante
  • Pour se chauffer à la campagne, il n’y avait que les poêles à bois ou à charbon
  • Vous avez connu plein de gens qui pouvaient vous parler de 14/18 et 39/45
  • Vous pouviez jouer aux billes dans les caniveaux en rouspétant contre les deux voitures garées dans la rue…
  • La mixité balbutiait
  • Le boucher ne demande plus ce que la demoiselle veut, mais « et à la petite dame, qu’est-ce que je lui sers ? »
  • Les gamins ne vous regardent plus biner votre jolie courette, mais précisent « je regarde le pépé faire son jardin »
  • Vous savez qui sont Poulidor, Anquetil, Nash et Mac Enroe (entre autres)
  • Quand vous parlez de quelque chose, vous dites « il y a 30 ans »…
  • Vous envisagez de prendre une convention obsèques.
  • Vous vous êtes émerveillé devant la première TV couleur
  • Vous vous souvenez du moment où le sphinx a perdu son nez…

La vie n’est qu’un long calvaire.

Superstitieuse moi ? Vous êtes fous, ça porte malheur…

vendredi-13Je suis superstitieuse. Je l’avoue ici. De toutes manières je vous l’avais dit que j’étais bourrée de défauts (non ? ah bon, alors je suis parfaite…)

A ma manière bien sûr, je ne suis pas superstitieuse comme tout un chacun, bien évidemment je suis au dessus des normes, comme tout le monde…

Je passe par exemple sous une échelle, en ayant vérifié qu’il n’y avait pas un peintre ou un maçon en haut de celle-ci. C’est du bon sens, pas de la superstition. Pas envie de me prendre un parpaing ou un pot de peinture sur la tronche.

Le vendredi 13 ne me fait ni chaud ni froid. Je prends un billet de loterie ou un loto particulier quand même, mais c’est pur hasard (d’ailleurs je me suis mis un post it…).

13 à table je m’en fous. D’ailleurs je ne compte jamais sauf pour mettre le couvert.

Par contre, je passe ma vie à conjurer le sort. Pour l’instant j’ai toujours eu raison, sauf pour moi. Si j’ai des intuitions très justes et un petit don de voyance, il se refuse à moi pour ce qui me concerne de trop près.

Quand papa est tombé malade, je suis devenue très stricte sur certaines choses, et j’ai découvert que maman était pareille.

Il y a 6 ans, lors du long périple de plus de 2 mois de Jean Poirotte à l’hôpital, j’avais bien ressenti que maman voyait des signes où il n’y en avait pas forcément.

Par exemple, il devait se faire faire un triple pontage à Neuilly sur Seine. Pas de bol, à 2 jours de son anniversaire, et dans sa ville de naissance. Astrologue amateur tout de même, je sais que la date de naissance et ses alentours sont des dates qui réaniment les transits bénéfiques ou négatifs de la naissance. J’ai un nombre assez significatif d’ancêtres décédés le jour de leur anniversaire.

Maman trouvait de mauvais augure qu’il subisse une opération très lourde dans la ville de sa naissance. Cela m’a surpris de sa part, je ne la savais pas superstitieuse.

Là sur le dernier coup de « je fais ce qu’il n’y a pas dans tous les manuels », je suis devenue superstitieuse, à en être bête à manger du foin (j’ai arrêté le trèfle conseillé par certains lecteurs sadiques, cet été).

  • Si je me gare du premier coup malgré les positions malhonnêtes des voitures des deux vieilles devant et derrière, papa va bien se tirer de son opération.
  • Si la baguette est posée sur la table à l’envers je vous la fous dans la gueule.
  • Gare à la salière.
  • Je fais un sudoku difficile sur internet. Si je ne ne viens pas à bout de la grille, papa va mourir (4 H à pleurer des larmes de sang pour terminer cette foutue grille !)
  • Si je ne fais pas 350 000 à Tétris, il ne s’en sortira pas (ben quoi, je joue à Tétris, c’est pratique après pour organiser les bagages dans une voiture…)
  • Si je trouve une place pour me garer devant la banque : c’est bon, il va s’en sortir.
  • Si j’ai tous les feux verts, non seulement il va s’en sortir, mais je vais retrouver un boulot.
  • JE SAIS C(‘EST CON !

Maman n’a pas échappé à ces pensées, et encore je ne sais pas tout.

  • Je ne vais pas commander son pyjama tout de suite parce qu’après l’opération il aura une blouse bleue d’hôpital (pyjama commandé dès que l’on a su que l’opération avait réussi). J’ai très bien compris que la commande du pyjama nécessaire faite avant l’opération porterait malheur à papa pour elle. Comme j’étais d’accord, j’ai approuvé.

Et le plus grave.

Une amie avait amené à papa une vieillerie à réparer, le truc où elle accroche ses clefs. Jean Poirotte est bricoleur et menuisier d’origine. Il avait commencé à s’en occuper.

Et là, l’amie qui manque de tact parfois, exigeant la veille de l’opération, de récupérer son matériel.

Et Maman blême : si elle ne me laisse pas son truc, c’est qu’il va mourir, c’était inscrit en plein sur son visage.

« Mais laisse donc, il s’en occupera en rentrant ».

J’ai ruiné un tibia de cette pauvre femme à coup de pieds avant qu’elle ne comprenne enfin, ce que son insistance avait de négatif pour maman.

Papa réparera tout un tas de trucs en rentrant. Tous les vrais amis ont amené des bricoles à réparer pour son retour. Il sera ravi.

Et ce n’est pas de la superstition du tout, puisque tout le monde le fait !

Ils étaient deux…

Ils étaient deuxIls étaient deux, cheminant côte à côte, dans cette région où les fermes ou mas, éloignés de la ville, abritaient des personnes qui parfois restaient des semaines sans se rendre à la ville précisément.

Des personnes qui vivaient en autarcie à une époque où l’on se contentait de peu dans un monde campagnard hostile. Des personnes pour qui le monde se résumait à un troupeau de chèvres ou de moutons, le rucher à surveiller, les cultures à faire prospérer.

Des personnes pour lesquelles un repas de fête c’était des chataignes grillées, avec le dernier fromage blanc de chèvre sucré au miel. Des personnes qui parlaient le soir à la lueur du feu de cheminée. Des personnes hors du temps.

Des personnes qui ne se rendaient à la ville que pour négocier un animal ou deux, du lait, du miel à meilleur prix. Des personnes qui ne voyaient que rarement le facteur, et ne lisaient pas les journaux…

Ils ne marchaient pas, leurs monture le faisaient pour eux. Et les bêtes portaient sur le dos le poids d’une souffrance et d’un devoir difficiles, à tel point que les cavaliers ne les pressaient pas. Les deux chevaux hahanaient dans la côte, même pas vexés par les chèvres gambadant à leurs côtés.

Bien sûr que tous les hommes avaient reconnu leur uniforme depuis le matin, sans comprendre. Mais il y a eu ce couple là.

L’homme savait depuis 14 jours qu’un danger le menaçait, rôdait. Il n’avait trop rien dit à sa femme de ce qu’il avait appris en descendant au bourg pour vendre 5 chèvres pleines. Il n’avait pas trop compris pourquoi un Archiduc assassiné pouvait menacer sa vie. Mais il avait palpé la peur des hommes et était remonté au mas avec celle-ci au ventre.

Quand il les a vus arriver il a compris tout de suite. Ces deux gendarmes tranquilles venaient lui apporter son avis de mobilisation, et il se souvenait qu’il aurait à rejoindre son régiment le plus vite possible.

Restait à l’annoncer à sa femme, sa toute jeune femme, celle qu’il aimait comme on aime quand tout simplement on ne sait qu’aimer.

L’enfant, leur enfant, regardait ces hommes inconnus apporter le malheur, son instinct très sûr le lui disant. Il y avait le cheminement des chevaux, l’air accablé des gendarmes, et puis tout à coup le père prenant sa veste en laissant tout en plan.

Et puis il y avait sa mère, à qui l’homme n’avait rien dit, mais qui avait bien senti qu’il n’était plus le même depuis qu’il était remonté de la ville la dernière fois.

Les gendarmes ont détourné les yeux en la voyant s’effondrer sur le banc à droite de la porte d’entrée. Combien de femmes blessées depuis ce matin ? Combien d’hommes ne sachant rien, et fauchés à tous les sens du terme par la nouvelle ? Combien de pleurs et d’incompréhension ?

Le Phil savait bien qu’ils lui apportaient son avis de mobilisation. Il leur a servi le coup de l’étrier, le 15ème depuis le matin, qui allait rajouter à leur accablement.

Et après leur départ, il est allé directement préparer son paquetage pour partir le plus tôt possible, comme il l’était indiqué, laissant une femme statufiée et un enfant ne comprenant plus rien à l’existence.

« Une petite promenade contre les allemands et je reviens ».

Il n’est jamais revenu.

Et la Phil, n’a jamais compris pourquoi on était venu lui prendre son homme, son amour, sa vie. Elle a tout laissé en plan en son absence, survivant jour après jour en l’attente d’une lettre, faisant la honte de ses soeurs ayant à coeur de tout faire marcher aussi bien, voire mieux, en l’absence de l’homme.

Quand le maire 16 mois plus tard est venu lui apporter le mortuaire, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. S’égarant par une nuit glacée dans la pierraille alentours où elle cherchait son mari, elle est morte à 24 ans d’une chute mortelle dans une crevasse que la neige dissimulait. Morte de folie, de l’absence, de l’injustice du monde.

Elle ignorait alors qu’un 11 novembre verrait venir la paix, enfin. Pour elle la guerre avait été perdue dès le départ de son mari, de son homme, de son amour. Elle ne pouvait pas mourir en paix, elle emportait la guerre avec elle pour l’éternité.

Elle ignorait alors qu’un jour le 11 novembre serait un jour béni par beaucoup car jour de congé.

Son Phil aussi, mort sur une terre froide à mille lieux de sa vie natale…

Cet homme non dépourvu de bon sens, qui n’a jamais compris qu’il devait mourir parce que l’on avait tué un archiduc si loin de chez lui, de cette France dont il était fier et qu’il vénérait.

Je ne sais pas si maintenant on comprend. Je ne sais pas si l’on peut vraiment se mettre à leur place, même un court instant. Maintenant on porte plainte parce qu’un soldat volontaire a été tué au combat. Maintenant, ces hommes et femmes happés par cette tourmente effroyables sont tous morts.

Maintenant il n’y a plus personne pour venir dire que c’était atroce, une génération sacrifiée, trop de morts et de chagrin.

Plus personne ne se souvient non plus de cette époque où l’on pouvait vivre loin de tout, ignorant le monde extérieur qui pouvait vous rattraper pour le pire…

Maintenant, il n’y a plus personne pour porter plainte. Et c’est pour cela que l’ETAT (qui est nous), commence à reconnaître les erreurs, les errements, les égarements, et l’absurdité.

De cette guerre inhumaine dont nous portons le poids d’une manière ou d’une autre, en toute conscience, ou sans le savoir…

Si dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer paraît-il…

Ce sont des émotions comme celà qui abrègent une vie… (Alice au pays des merveilles)

Ou un truc dans le genre… (chapitre : le chapelier toqué qui me fait toujours mourir de rire, eh oui, je suis restée une grande gamine…)

  • J0 : jean Poirotte ne se sent pas bien, il claque des dents, il se sent faire un « frisson ». Le frisson défini par la Faculté, n’a rien à voir avec le simple frisson d’horreur en voyant une tarentule traverser le salon. Il connait, il en a fait un après son cactus dans le myocarde, au moment où il avait quitté l’unité de soins intensifs, pour y retourner donc dare dare. La personne tremble tellement qu’il faut parfois se mettre à plusieurs pour tenir un bras pour procéder à une injection.
  • Il met cela sur le compte du froid.
  • J + 4 : nouveau frisson, bref, mais tout de même. Le lendemain il en parle à Acromion qui ne semble pas trouver le symptôme grave, mais lui conseille quand cela se produit, si cela se reproduit, de prendre sa température. Mon père a-t-il bien insisté sur le rapprochement qu’il fait sur ces deux frissons et celui qu’il a vécu à l’hôpital jadis (3 médecins urgentistes et 2 infirmers à son chevet).
  • J + 7 : deux frissons dans la journée. Je le somme de revoir Acromion au plus vite, mais je n’ai plus mon chantage d’antan à lui servir « sinon je ne t’amène plus tes petites filles ».
  • J + 8 : 2 frissons
  • J + 9 : 3 frissons. RV pris avec Acromion pour mardi 3 novembre au soir
  • J + 9 dans la nuit : frisson à nouveau. Mrs Bibelot fait venir le jeune médecin qui remplace Acromion certains jours.
  • J + 10 : le jeune médecin tient à éliminer le plus grave possible, car des frissons à répétition ce n’est pas bon signe. Le plus grave possible c’est une infection du défibrillateur qu’il porte depuis 6 ans, dont le boîtier a été changé il y a juste un an. Il lui prescrit une batterie d’examens, et Jean Poirotte docilement va faire faire sa prise de sang. Pendant ce temps là, le jeune médecin exige un RV avec le cardiologue qui suit papa en rythmologie à Parly II. C’est le seul service dans le genre dans un large secteur.
  • RV pris pour le lundi 2 novembre à 14 H

Plus de frissons, ON reste confiant, sauf moi qui aime à voir les choses en noir. Je conseille à maman de partir à la clinique avec tout de même une petite valise, allez savoir, cela pourrait conjurer le sort…

  • 2 novembre : le cardiologue téléphone au laboratoire pour avoir un minimum d’analyses. « Ah mon dieu, mais quelle horreur ! Tout ça ! Ah mon dieu, c’est grave ». Si Miss Vésicule avait été désinformée, là on ne peut pas dire que l’on cache quoi que ce soit au patient.
  • 2 novembre : maman m’appelle en pleurant, quittant la clinique où l’on a gardé mon père, son mari. Je suis là, pas de soucis, tous ses enfants sont là pour elle, je la rejoins chez elle.
  • Elle arrive après moi, totalement à l’envers. « Ton père fait une grave infection, cela peut venir de son défibrillateur ». « Normalement il devrait avoir de la fièvre », « ah mon dieu qu’est-ce que je vais oublier pour demain ? ».
  • Je ne supporte pas de voir ma mère paniquée comme cela. Je ne lui en veux pas, mais j’ai mal. C’est mon père, mais c’est son mari depuis 52 ans, son homme depuis 56 ans. Sans lui… Je l’aide à tout préparer, une amie lui apporte une petite valise. Elle sait que papa doit passer un examen le lendemain, mais elle n’a rien noté et me parle de l’oesophage. Je n’y comprends rien.
  • 3 novembre, visite au malade, relativement souriant. Il a passé une échographie intra-oesophagienne, permettant de visualiser le coeur. Et l’infection est bien là, appelée « végétations » par le médecin, comme « des vers » nous dit-il, qui se déplacent au gré du courant sanguin. Infection des sondes qui ne sont pas remplacées quand on remplace le boitier du défibrillateur. La seule solution est de tout retirer, y compris les sondes en place depuis 6 ans. Tout le monde se doute que ce n’est pas anodin, je sature Internet avec mes recherches…
  • 4 novembre : le traitement est mis en place par voie intraveineuse, à raison de deux passages de deux produits différents, matin et soir. Papa a bien noté les noms et me les donne pour que je regarde à quoi cela correspond. Ce sont deux antibiotiques couvrant la sphère gram + et gram -, ne pouvant être administrés que par voie intraveineuse. Sinon il ne semble pas plus atteint que cela, en dehors du moment des perfs, il est libre de se promener. Il lit, il fait ses mots croisés (sadiques, où il faut mettre les cases noires) et descend de temps à autre fumer son petit cigare.
  • 5 novembre : l’opération du retrait du défibrillateur est fixée au lundi 9. Tout le monde commence à angoisser, et je sens ma mère perdre pied. Heureusement elle est bien entourée, les amis ne manquent pas qui viennent la visiter et lui remontent le moral. « Il est costaud ton mari ». Oui il est costaud papa. Son cardiologue lui a avoué qu’il souffrait d’une infection nosocomiale qu’il n’a pu contracter que lors du changement de son boîtier. Soit, il y a 1 an. Ses fatigues à répétition nous reviennent. 1 an que son corps se bat contre cela… Oui, il est costaud mon papa, on me l’avait dit après sa première crise de tachycardie ventriculaire qui avait duré plus de 16 H avant le choc final… Un autre chirurgien dira « bof » quand ils ont réalisé qu’en fait il pourrait y avoir plainte. Ce n’est pas note état d’esprit, et je préfère la franchise du cardiologue à la levée de bouclier de son assistant…
  • 6 novembre : à notre arrivée, papa précise à maman que la secrétaire du cardiologue veut la voir. Elle remonte livide. En fait c’est la chirurgienne qui doit opérer papa qui voulait la voir pour lui faire part des risques de l’opération. Elle reste évasive vis à vis de papa qui la connaît par coeur et sait bien qu’elle ne va pas bien. Et lui, quel souci se fait-il ? Il n’est pas fou. Il sait bien que retirer sa machinerie est risqué. Mais jamais il ne montrera son angoisse à maman. Ils se tiennent la main comme de jeunes amoureux et il la rassure « tu sais bien que je suis indestructible »… Nous repartons, maman pleure. Le choix c’est crever d’une infection grave, ou de risquer de crever pendant une opération à risques. Pas de possibilité de juguler l’infection et laisser l’appareillage en place…
  • La chirurgienne lui a dit qu’en tirant sur les sondes on pourrait arracher des bouts de coeur. Qu’il faudrait basculer en opération à coeur ouvert pour retirer les sondes comme on peut. Maman ne voit qu’une chose : le coeur de papa explosant sur un coup de « je te tire la sonde ». Là on ne peut pas dire qu’il y a désinformation. Pour qu’elle dorme, je lui laisse deux ou trois anxyolitiques… C’est dans la nuit du 6 au 7 que je mets en ligne en pleurant comme tous les soirs, un post demandant à mon ange gardien de veiller aussi sur papa lundi 9. Post qui aura un bug. Peut-être que c’était sa réponse : ne t’inquiète pas. Moi je panique et j’efface le post en ayant l’impression d’avoir porté malheur à mon père. Qui parle à son ange gardien sur internet ? Surtout une athée avouée comme moi, ce qui ne m’empêche pas de croire aux anges gardiens…
  • 7 novembre : je ne me déplace pas, c’est ma soeur qui part avec maman. Papa a été informé à son tour. Risque supplémentaire : qu’une colonie de bactéries en forme de végétation ne migre dans le système circulatoire et déclenche une embolie pulmonaire… C’est l’horreur, plus personne ne dort.  Ce soir là, je reste avec elle et dort « à la maison », car j’ai l’angoisse de l’idée de la savoir seule à jamais dans cette grande maison…
  • 8 novembre : c’est le WE, tout le monde va voir mari, père, papy… Nous répartissons les visites. Cela fait très visites groupées au condamné, mais comment faire autrement ? Maman et moi restons les dernières. Ils se tiennent la main, se regardent et s’embrassent comme si c’était la dernière fois… Maman repousse le départ le plus possible. Elle pleure encore en rentrant « le pollen » dit-elle…

Et puis vient le jour de l’opération. Elle doit avoir lieu « dans l’après midi ». Reste à s’entendre sur le « dans l’après midi ». Pour moi c’est vers 15/16 H, pour maman ce jour là, c’est 14 H…

  • 15 H : papa appelle : il est toujours dans sa chambre, il jeûne depuis le matin mais il n’a pas faim… Que lui donne-t-on pour l’angoisse ? Là encore depuis le début, je trouve qu’il y a carence très nette en ce domaine. La peur du patient, tout le monde s’en cogne.
  • 16 H : il rappelle : il est toujours dans sa chambre. Une fois de plus maman respire un peu mieux, mais n’arrête pas de s’agiter dans tous les sens. C’est sa manière de faire face au stress, moi cela me coupe les jambes. En plus je suis surchargée de textos de Pulchérie auxquels j’ai bien du mal à répondre… Enfin, je sais envoyer enfin des textos, même bourrés de fautes…
  • Plus de nouvelle. L’angoisse est là, mortelle, plombant la cuisine, même le chat sent quelque chose. S’il n’a pas rappelé à 17 H c’est qu’il est descendu au bloc, mais quand ? à 16 H 05 ou 16 H 55 ?
  • Le temps passe. Il ne coule pas. Chaque seconde nous oppresse et compte. Nous calculons. Avec ou sans complication… Vont-ils vraiment appeler pour donner des nouvelles avant demain matin ?
  • Je charge gendre n° 1 de me trouver des lignes directes dans cette fameuse clinique dont le serveur téléphonique fera l’objet d’un post exclusif.
  • Maman refuse de se servir de son fixe : si on l’appelle ce sera forcément dessus. Elle n’a pas le réflexe portable et ne pense pas qu’une clinique puisse l’appeler sur le sien. Et les appels affluent : tout le monde prend des nouvelles. Elle raccroche sèchement : « j’attends des nouvelles ». Sans en vouloir à qui que ce soit, quand on précise « je vous tiens informé » c’est qu’on le fera, et que si l’on ne téléphone pas c’est qu’il n’y a rien de nouveau…
  • 21 H : Au moment où j’ai réussi à joindre le service cardiologie et qu’une gentille personne essaye de m’aiguiller vers le bon service, le téléphone sonne enfin et maman me fait signe que c’est bon, c’est la clinique.
  • Quelqu’un lui dit « tout s’est bien passé, d’ailleurs je vous passe votre mari, il nous fait la java pour vous appeler depuis plus d’une heure »…

Il avait une bonne voix au téléphone. Rescapé une fois de plus d’une embrouille grave, il pouvait dire qu’il allait lui aussi, enfin, bien dormir…

Après il nous restait à prévenir tout le monde en chargeant untel de prévenir untel, mais c’était un réel bonheur.

J’avais prévu de dormir avec maman dans le pire des cas (pas de nouvelles, mauvaise nouvelles), et je suis donc finalement rentrée chez moi.

Avec un truc en moins dont je n’ai compris que tard ce que c’était.

L’angoisse…

Merci à l’ange gardien de Jean Poirotte qui a déjà fait pas mal de bon boulot, et au mien que j’avais envoyé à la rescousse au cas où son collègue serait un peu fatigué… Et aux bonnes ondes que certains ont envoyées…

Bien sûr reste à juguler définitivement l’infection, débattre de la repose ou non d’un défibrillateur, mais le plus dur est désormais derrière…

Ce mardi 10 nous aurons plus de précisions. Tout ce que nous savons c’est que tout s’est bien passé, que les sondes sont parties gentiment et qu’il pourra dire demain à maman, en lui tenant la main « tu le sais bien que je suis indestructible… »

BUG…

ange-gardien1Il y a eu un bug concernant mon article posté hier très tôt, ainsi que concernant les commentaires.

Je n’ai pas le courage de remettre en ligne (en fait réécrire, car l’article a été supprimé par une fausse manip de ma part) et ne trouve pas le pourquoi du comment…

Merci à tous ceux qui avaient répondu.

Comment devenir une emmerdeuse de première…

femme-dedaigneuse1femme-dedaigneuse2Si vous ne le savez pas, je vais vous l’apprendre : les hommes aiment les emmerdeuses. Regardez l’histoire en règle générale : les plus grandes séductrices étaient des chieuses de première, ce qui n’empêchait pas les hommes d’être à leurs genoux (en attendant de s’occuper du reste, faut pas rêver non plus)

Donc comme il faut lutter pour survivre dans un monde de brutes, sans manger de chocolat très mauvais pour la ligne, voici un petit mode d’emploi que vous pourrez compléter à votre guise.

Le principe est que l’homme doit être toujours sur ses gardes et ne puisse jamais être certain de vous faire plaisir, ou d’avoir réagit comme il se doit :

  • Tu ne m’offre jamais de fleurs
  • C’est quoi ces fleurs ? tu as quelque chose à te faire pardonner ? et en plus tu sais que je n’ai pas de vase !
  • Un vase pour la fête des mères (ou l’anniversaire). Et pourquoi pas une friteuse électrique pendant que tu y es ?
  • Aux USA les hommes ouvrent les portes de leur voiture à la femme
  • Pourquoi tu m’ouvre la porte, tu me prends pour une infirme ?
  • Ah j’ai le choix ce soir, tu ne m’impose pas le foot… Après tout, rien ne me tente regarde ce que tu veux
  • Encore devant le foot ?
  • Je suis moche aujourd’hui…
  • Peux-tu me préciser ce que tu veux dire par : non, je te trouvais particulièrement en beauté ?
  • J’ai envie de caviar (enceinte)
  • Tu es complètement taré ou quoi ? Du caviar, au prix où il est vendu ? nous terminerons sous les ponts.
  • Tu ne change jamais Didounet
  • Laisse, je fais ça mieux que toi, mais si, regarde, la couche pendouille. Tu te crois dans 3 hommes et1 couffin ?
  • Ta mère me fait chier
  • C’est quoi le problème avec ma mère ?
  • Tu pourrais passer l’aspirateur ça ne te tuerait pas
  • Et voilà, tu as décollé la moquette. Tu es content ?
  • Pour mon anniversaire, j’aimerais bien (douces allusions)
  • Du parfum (faisant partie des douces allusions) ! Aucune imagination mon pauvre vieux.
  • Tu m’aime ?

La fleur à Horloge…

fleur-a-horlogeVous vous souvenez bien évidemment de ma guerre personnelle contre la fleur à Horloge, et ma promesse d’envoyer des graines à qui qui en voudrait pour son plaisir personnel (HI HI) ou pour pourrir la vie de ses voisins…

J’avais bien noté les adresses des volontaires, et en rentrant de la Grande Motte, je me suis attelée à récolter les graines. C’était vraiment l’époque où cela saute à tout va à plusieurs mètres même, mais j’ai le truc.

J’ai donc récolté un nombre impressionnant de graines, que j’ai stockées chez Mrs Bibelot, dans un bol, en l’avertissant qu’elle ne devait pas toucher au bol.

Mon père était prévenu idem…

20 graines par personne feraient l’affaire. Ca prend (diablement) ou ça ne prend pas…

Quand j’ai cherché le bol partout, après avoir préparé mes enveloppes et tout et tout, mes neveux et nièces m’ont rassurée.

« T’inquiète pas tatie, on a bien planté toutes tes graines avec un petit bâton, dans le jardin »…

« Partout dans le jardin… »

« Surtout le long du grillage… »

« Moi j’en ai mis 50 le long des pommiers, et aux pieds des pêchers et pruniers »

« C’était chouette… »

Bénis soient les innocents… L’année prochaine c’est la guerre nucléaire annoncée contre la plante qui va s’en donner à coeur joie…

Toutes mes confuses aux amateurs de graines…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Le retour de Diabolos… (eh oui, c'est vraiment la fin des vacances dont j'accouche enfin…)

Mon_animal_de_compagnieAutant je pouvais confier mes filles pourtant turbulentes, à n’importe qui et n’en recevoir que des compliments, autant Diabolos m’a foutu la honte.

Tatie Vésicule l’a fréquenté à plein temps du vendredi de son retour, au lundi 21 où je suis allée le récupérer. Bien entendu nous prenions des nouvelles de l’opérée, et moi du chat (en supplément), qui se sentait très à l’aise chez ma soeur.

J’ai donc appris que la nuit il faisait des cabrioles, miaulait, se faisait les griffes sous le canapé (ouf, pas dessus), essayait d’ouvrir tous les placards, et rouspétait tout le temps.

Qu’en outre il causait tout le temps également mais pour moi ce n’était pas une surprise vraie.

Que mon neveu et ma nièce s’étaient finalement amusés à le laisser boire au robinet (deux ans d’éducation de foutus en l’air), et qu’ils auraient bien dormi avec Diabolos sur leur lit mais que leur mère s’y était opposée (sinon 6 ans d’éducation de foutus).

Bref entre la mère de gendre n° 1 qui avait essayé de le gâter un peu deux fois par jour, et ma soeur pas trop en forme, monsieur avait pris ses aises.

Je devais le récupérer le lundi en début d’après midi. A mon arrivée, il est spontanément venu me faire gros gros calin (petit pèèèèère), en ronronnant, pour s’installer dans son petit couffin sur le petit fauteuil de sa tatie, d’un air de penser que j’allais peut-être m’installer là aussi.

Evidemment nous avions des choses à nous raconter, mais il a bien fallu rassembler le nécessaire à chat pour le mettre dans mes cabas, récupérer croquettes, bac à litière, saladier à boire, etc… Là finement, il a soupçonné quelque chose et est allé se planquer à l’étage (m’en fous, je ne reviendrai pas avec toi !)

Après récupération du fauve, il a fallu le faire rentrer dans sa boîte de voyage. Il déteste. Ce chat n’a été habitué à faire de la voiture que pour aller chez le vétérinaire (ou quand nous l’avons ramené de la SPA). Donc il déteste la voiture. Le seul avantage c’est que je n’ai pas besoin de klaxon, car il pousse des miaulements déchirants pendant tout le trajet (normalement).

Là, il s’est méfié, et n’a rien dit au caz’où ma visite serait un piège et que je l’emmène se faire faire une piqure et prendre la température. Il n’a donc miaulé qu’une fois dans l’ascenseur chez moi, certain de rentrer chez lui (il déteste l’ascenseur).

Là, pendant que je réinstallais ses petites affaires comme il se devait, il a inspecté scrupuleusement l’appartement pour constater qu’il n’y avait pas de rival s’étant installé chez lui en son absence. Puis il a fait le tour de tous les endroits où il aime dormir, avant de terminer la soirée, avachi comme une bouse à côté de moi, à ronfler pendant que je regardais la TV, dans sa position préférée : roulé en boule avec une petite patte sur ses petits nieux, dans son petit couffin…

Dieu qu’il est mignon quand il dort en toute confiance comme cela.

Le lendemain matin, à 7 H, il a été nettement moins mignon quand il a jugé qu’il était temps que je me lève et a gratté à la porte de ma chambre. Car gratter aux portes, il ne s’en était pas privé chez sa tatie, et elle n’avait pas mon arme secrète : l’ancienne chambre des filles où du coup il est enfermé le temps que je termine ma nuit (il peut s’installer sur une petite couette, sur un petit clic clac).

Pour Diabolos aussi, la vie n’est qu’un long calvaire… Mais en 2 jours il a repris ses habitudes, et perdu celles de faire chier le monde, ce qui est toujours cela de gagné, pour moi…

Mais tous les soirs, il est meugnon comme tout dans son petit couffin, avachi en pleine confiance, une petite patte sur le petit noeil parce que maman est chiante avec sa lampe allumée.

On le réveillerait presque (moi)

ON est un con  ! NE SURTOUT PAS LE REVEILLER, IL FERA CELA TOUT SEUL.

Car la vie n’est qu’un long calvaire…

A la chasse aux champignons… (1)

amanite-tue-moucheL’automne va de pair avec les champignons même si un été pluvieux peut permettre de bonnes cueillettes…

Il y a plusieurs manières de récolter des champignons :

  • Premier cas façon tueur occasionnel : on vous a enseigné la place depuis votre plus tendre enfance. Y arrivant vous croisez un quidam qui porte deux paniers pleins de ces délicieuses coulemelles et cèpes qui vous étaient normalement destinés. Vous n’avez qu’un choix : trucider le quidam pour embarquer ses paniers et vous régaler, ni vu, ni connu. Comme quoi même un champignon comestible peut tuer. Ne pas oublier de dissimuler le corps dans un buisson en le recouvrant de feuilles mortes. (Pour le trucidement, ne pas compter sur moi pour vous donner des conseils…)
  • Deuxième cas façon suicidaire qui ne veut pas se l’avouer : vous n’y connaissez rien en champignon, mais on (et ON est un con) vous a dit qu’un champignon un peu mangé par une limace était forcément comestible. Ce qui est faux et archi faux. Vous ramassez donc de tout en ricanant contre les imbéciles qui ont laissé ces magnifiques exemplaires, pour vous régaler d’une délicieuse fricassée l’âme pure et sereine. Il parait que cela mène droit au paradis (heureux les simples d’esprit…). Bonne cueillette, mais n’invitez que des amis que quand on en a des comme ça, on peut se passer d’ennemis… Avec un peu de chance vous échapperez à une amanite mortelle et n’ingurgiterez que de l’hallucinogène qui colle tout de même une bonne gastro. C’est le moment de voir le diable danser avec la sainte vierge sur le canapé du salon, en ayant vidangé son intestin et donc purifié son corps…
  • Troisième cas façon serial killer : vous détestez votre belle mère, le beau père, les frères et les soeurs, et vous ne pouvez pas les avoir avec un marteau tôt tôt sans vous faire prendre. En plus le sang qui gicle : très peu pour vous.
    A vous les amanites mortelles soigneusement choisies et généralement  négligées par les connaisseurs dont vous faites partie !
    Vous êtes ravis Thérèse, car il n’y a pas d’antidote ou tellement si peu, contre les champignons mortels. Eventuellement une greffe d’un bout de foie. Vous pourrez toujours proposer un bout du vôtre que vous avez pris soin de cirroser au préalable, pour quand vous aurez servi à votre belle famille un rôti de veau aux soi-disant champignons de Paris que vous ne digérez pas + patates. Comme ces imbéciles ne savent pas faire la différence entre un champignon de Paris et un phallus impudicus, que vous avez proposé de donner un bout de foie malade, vous êtes hors de cause. Car personne ne fait une association géniale entre le champignon de Paris et de drôles de symptômes… D’ailleurs qui, avec un drôle de début de gastro ira dire qu’il a mangé des champignons de Paris ? Qui ?
  • Quatrième cas, façon pharmacien : on vous dit toujours qu’en cas de doute il faut demander conseil au pharmacien. Le mien n’y connait rien et l’avoue franchement, les heures consacrées à la mycologie au cours de nombreuses années d’études sont d’une pauvreté aussi affligeante que la vision du paysage politique français à l’heure où je vous cause.
    Avec un peu de chance, vous allez tomber un jour sur des personnes portant un panier, un peu hésitantes (donc non suicidaires), qui vont vous demander si vous vous y connaissez.
    Répondre « mais bien sûr, je suis pharmacien » ! Pas de bol ils n’ont ramassé que des bons mauvais que vous aimeriez bien exposer dans votre vitrine avec l’affichette « champignon mortel ». Le panier est contaminé, proposez généreusement de le prendre pour le détruire vous même après avoir mis les champignons en place dans la vitrine avec des gants en caoutchouc.
    C’est un coup tordu, mais ça peut souvent marcher (ou l’inverse, mais c’est une autre histoire…).
    En plus d’une bonne fricassée, vous aurez un panier de plus pour aller aux prunes champignons…

Si vous voulez voir la vierge et le saint esprit, le champignon mis en illustration convient parfaitement. Ne pas en abuser tout de même 1/3 à 1/2 chapeau réussira, soit à vous remettre les méninges d’applomb après la crise (terminés les champignons !), soit à vous mener droit au couvent, ou dans un ordre quelconque (avec l’intestin dans le désordre mais rien n’est parfait)…