Comment raccrocher définitivement son vélo…

200285073-001Entre mon bourg et le village de mes parents, il y a une côte assez méchante quand on veut la monter en vélo (quelle idée aussi que de vouloir se faire du mal !).

D’ailleurs je ne me souviens pas l’avoir jamais montée jusqu’au bout, même quand j’étais jeune et en pleine forme (maintenant si je veux me suicider, je me remets au vélo et je ne lâche pas dans cette côte, en trainant le cercueil derrière, ça fera gagner du temps à tout le monde (le cimetière est en bas de la côte))…

Pour la descente sinon, je n’ai jamais eu de problèmes, comme c’est tétrange…

Cette côte dangereuse pour les piétons, a été entièrement aménagée il y a quelques années, et il y a désormais une piste pour eux, protégée par un muret au caz-où une voiture sortirait de la route (descendant la côte trop doucement…). Jadis les voitures sortant de la route pour cause de prudence exagérée,  dévalaient une pente abrupte dans les bois, et il y en a eu des accidents graves… Car la pente faisait limite piste noire/noire, mais avec des arbres partout… La commune a dépensé des fortunes pour aller dégager les épaves, les pompiers se chargeant juste des blessés graves et des morts, on ne peut compter sur personne…

Donc ce jour là, dans le milieu de la côte, un cycliste. Jeune, dans les 25 ans, avec le vélo de compétition et la tenue qui va bien, y compris le casque profilé digne du tour de France.

Cycliste qui visiblement suait sang et eau (pas étonnant non plus, même à mobylette faut pédaler…). A mon avis une bulle au dessus de sa tête aurait donné : « mais qu’est-ce que je fous ici, je m’étais bien juré de ne plus jamais remonter cette côte, mais qu’est-ce que je fous ici… »

Et là, sur sa droite, sur la piste piéton, tout à coup, un minot, genre 8 ou 9 ans, sur son VTT, qui pédalait comme un dératé TIC TIC TIC TIC, et qui l’a doublé à vitesse grand V ! TIC TIC TIC TIC TIC TIC TIC

Le grand bien équipé a tout à coup mis pied à terre, achevé sans doute par la rapidité du môme qui avait déjà disparu de notre vue (lui montant à la sueur de son front et moi coincée par lui par sa lenteur abominafreuse et ne risquant pas ma vie dans les virages).

Le temps que je le double (ne serait surtout pas passé de l’autre côté du muret, surtout pas, et il n’y a que des virages), et j’ai pu voir son visage rouge, en sueur, et son air profondément découragé/dégouté.

C’était marrant, d’autant que le môme n’était plus en vue quand je suis arrivée sur le plat, après la côte (d’ailleurs vu l’allure à laquelle il montait, il devait être impressionnant sur du plat).

Bon d’un autre côté il venait peut-être de faire 100 bornes le jeune cycliste bien équipé, mais devant sa mine dépitée, je me suis dit que si cela se trouve, le cyclisme a perdu un futur champion, et qu’il a raccroché son vélo direct en rentrant chez lui…

A ranger dans la catégorie du jour où mon père qui faisait encore bien jeune était en train de jardiner dans la cour de l’ancienne maison de mes parents, que j’ai occupée 4 ans avec les filles, avec l’école juste en face, et tous les mômes (ou quasi) qui passaient donc devant chez eux à la sortie des classes, le passage piéton se trouvant pile poil devant le portail.

La sortie des classes passionnait d’ailleurs les chiennes (mais ceci est une autre histoire).

Et tout à coup :

  • Tu viens Maurice ?
  • Non attends 5 minutes, je regarde le pépé qui fait son jardin !

Mon père a posé sa binette, s’est vouté subitement, et est allé accablé s’avachir dans la cuisine, sans grâce… Il avait un bon motif pour ne jamais reprendre la binette ! (et a tenu parole, on reconnait bien là, les hommes)

Ah ces mômes !

Les filles vous serez gentilles de noter que je ne prends pas n’importe qui pour illuster mes délirants propos…

12 réponses sur “Comment raccrocher définitivement son vélo…”

  1. Génial ! Je remarque aussi que tu as fait de sacrés progrès en liaison, à par le SanzéO que tu nous laisse deviner tout seuls ! Je pense que tu aurais du avoir pitié de ce pauvre cycliste, le psychiatriser sur place ou le prendre dans ton coffre !
    Je rigole d’autant plus que je connais la côte !

  2. Tiens tu colles des bulles aux gens? Quand même… casser du sucre sur le dos de deux hommes dans la détresse… C’est pas bien… Et puis non! En fait c’est trop drôle quant tu en parles comme ça! 🙂

  3. HaHaHa, j’imagine bien la scène !!!
    (mon frangin a grimpé le tourmalet, vouivouivoui) (l’histoire ne dit pas en combien de temps, mais on s’en fiche, n’est-ce pas ? ^^)

  4. Je te l’ai expliqué par tél, mais pour tes fidèles lecteurs, vu que tu nous mâches les liaisons, aucaZou, et c’est Tétrange, je m’étonnais que le Sang et eau, ne soit pas suggéré : Sanzéo ! Rien à voir avec la machine à café je précise ! Hihi !

  5. il y a un moment que je ne suis pas passé par ici, j’ai bien fait de revenir aujourd’hui pour lire cet article très drôle, ça me rappelle quand on était jeunes et qu’on faisait encore du vélo mon frère et moi dans le bocage normand (mes parents y ont acheté une maison secondaire qui est devenue leur principale depuis), on arrivait aussi sans difficulté à vaincre LA fameuse côte qui nous amenait chez le fermier du coin avec un vélo tout pourri, j’imagine pas aujourd’hui ce que ça pourrait donner, je fais plus de vélo depuis bien longtemps, ça nous rajeunit pas tout ça !
    pauvre cycliste, quelle honte, hihihi

    1. Il y a des gamins en vélo qui sont vraiment impressionnants.
      Quant au pauvre cycliste, il avait peut-être déjà roulé sa dose : mais sa tête faisait sourire !

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