Un grand monsieur à qui je dis adieu…

Je ne suis pas du genre à hurler de désespoir en apprenant le décès d’une vedette ou d’une célébrité, mais ce samedi après midi, en apprenant le grand départ de Jean Ferrat, j’ai eu un serrement au coeur.

J’aimais le personnage, sa voix, ses chansons, sa manière courageuse de s’engager, ses critiques acerbes, et son amour des choses de la vie…

Papa chantait souvent « la montagne » quand il jouait encore de la guitare, et beaucoup de ses chansons. Le prisonnier exigeait « nuits et brouillards » le jour de Noël (oui, je sais, c’est peu festif comme chanson), pour sa contribution ce jour là à ses souvenirs de guerre.

Nous ne l’entendions plus depuis un petit moment, sauf volontairement en sortant un CD ou un vieux 33 tours… Quand j’ai perdu ma chienne, j’ai pleuré comme une fontaine en écoutant « Oural », ode à son chien, si réaliste…

Adieu Monsieur Jean Ferrat, et merci pour tout…

0 réponse sur “Un grand monsieur à qui je dis adieu…”

  1. Oui, une voix peu commune… quoique communiste.
    Desservie par son engagement politique sans faille, la médiatisation de son œuvre, notamment à la télé et dans les radios, n’a jamais été vraiment à la hauteur de son talent.
    Hormis les chansons engagées où il exprimait parfois ses doutes (camarades) je retiendrais surtout la mise en musique des textes de Louis Aragon.

    1. J’ai adoré sa mise en musique d’Aragon. N’était-il pas communiste aussi ?
      Et son engagement communiste n’était pas « borné ». Dans « bilan » il leur règle leur compte et parle d’un avenir encore à inventer, et de trahison.
      C’était un grand monsieur.
      J’ai appris seulement aujourd’hui qu’il était juif et que son père était mort en déportation, qu’il avait été sauvé par les coco justement… Il est resté fidèle à ses convictions, vilipendant ceux qui les trahissaient (toujours dans « Bilan », pour moi, sa meilleure chanson)

    1. Elles étaient toutes à adorer. Il savait parler de tout !
      Celle-ci était excellente. Comme Maria et la guerre d’Espagne, les belles étrangères qui vont aux corridas…
      Bref, un régal.
      Des chansons à écouter…
      Te souviens-tu de celle que d’Ormesson avait fait interdire à la TV, ce qui fait que le lendemain, tous les « disquaires » étaient dévalisés ?
      « Un air de liberté »…

      1. Et comment la sorcière que je m’en souviens.
        Ces chansons là ne sont plus guère de mises de nos jours et pourtant il y aurait de quoi dire.

  2. Comme Marcus les chansons d’Aragon m’ont beaucoup marquée, d’ailleurs j’en ai choisi une pour ma messe de mariage, « Quand on a que l’amour ». ça fait drôle, encore un personnage dont mes filles ignorent l’existence, qui s’en va…

    1. Oui.
      La montagne était belle, mais l’automne vient d’arriver…
      Je crois que je l’ai fait subir aux filles… Elles y viendront un jour…
      Aragon, c’était tout de même Aragon. Se ranger derrière une couleur politique n’est peut-être pas la meilleure chose à faire pour parler de ce que l’on ressent…

  3. Moi aussi, mes parents l’adoraient et l’on chantait souvent ses chansons en famille ! On a choisi « Aimer à perdre la raison » pour nous accompagner à la Mairie il y a deux ans mon mari et moi. C’était le temps où les chansons se fredonnaient pendant des années, où les chansons avaient des vrais mots et des vraies phrases, le temps où les mélodies étaient mémorisables, où les artistes entraient par la petite porte dans nos vies mais restaient pour toujours dans nos coeurs. Et ce temps là s’en va un peu avec Jean Ferrat !

  4. Tu fais bien de lui rendre hommage. Sa disparition m’a foutu un coup aussi…Je ne supporte pas de voir tous ces gens qui ont fait partie de notre vie à une époque …foutre le camp. Encore moins lorsque c’était des gens de talent…:-(

  5. Je crois qu’il avait fait très fort avec une chanson sur le cuirassé Potemkine. Très courageux car à l’époque personne n’était protégé du grand-frère russe. Même des camarades en France y laissaient leur peau et personne ne voulait en parler.

    1. Potemkine est un de ses grands succès, belle musique, belles paroles…
      Sauf que c’est le début de la révolution russe que l’histoire de ce navire, donc, cela ne gênait pas spécialement les soviétiques…
      Là où il a fait le plus fort, c’est avec « un air de liberté », que Jean d’Ormesson directement attaqué, avait fait interdire lors d’une émission.
      Le lendemain, le 33 tours manquait chez tous les disquaires… (oui c’était la préhistoire !)

  6. As-tu vu le bel hommage que FR3 lui a rendu hier soir? Un vrai régal poétique et musical. Un Monsieur qui restera longtemps dans nos cœurs.

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