C'était dans l'air… L'agression…

uppercut-copierNous avons tous bien rigolé concernant les armes défensives qui pourraient être utiles à une faible femme roulant seule de nuit… (ou de jour d’ailleurs…).

N’empêche que c’était dans l’air et comme je suis dans une période de chance, il fallait bien que cela tombe sur moi (ça c’est mon côté positif qui ressort).

Le dimanche midi chez mes parents, après un plantureux repas, il m’est généralement impossible de manger mon dessert. Je le remporte donc pour le déguster le soir.

Dimanche de pâques, une petite faim sur le coup de 21 H : qu’à cela ne tienne, la tarte au citron que j’ai rapporté fera parfaitement l’affaire (j’ai dit une petite faim probablement psychologique vu ce que j’ai mangé le midi).

Elle n’est pas dans le frigo, j’ai dû l’oublier dans la voiture (j’oublie souvent des trucs dans ma voiture). J’enfile en vitesse un slim correct en lieu et place de l’immonde caleçon devenu sarouel que je porte chez moi, je prends mes clefs et je descends.

Normalement la résidence est calme. Là c’est vraiment calme, un peu partout les lumières signalent que tout le monde regarde la TV. Sur ma gauche pas très loin, une silhouette à laquelle je ne prête pas attention : les jeunes du coin aiment bien trainer dans ce secteur (en clopant visiblement en douce de leurs parents). Ou bien quelqu’un promène son chien pas toujours visible.

J’ouvre ma portière, j’attrape la tarte au citron bien emballée, je referme la portière et la voiture, et je me retourne pour rentrer chez moi.

Là, tout va très vite. Quelqu’un en face de moi, je ressens un coup abominable sous le menton, et mon seul réflexe est de serrer mon trousseau de clefs et de m’appuyer à la voiture pour ne pas tomber, me sentant complètement sonnée. Je crie tout de même, alors que le quelqu’un détale à vive allure et s’engage dans la rue adjacente, comme si j’étais en état de lui courir après, alors que bêtement je ne sais que penser « je vais être belle demain »…

J’attends de reprendre mes esprits. Aucune fenêtre ne s’est ouverte, personne ne se manifeste. Ai-je vraiment crié, et assez fort ? A quoi bon crier à nouveau IL est parti en courant…

Je regagne mon hall avec précaution car la tête me tourne et je réussis à rentrer chez moi, non sans vérifier que je ne suis pas suivie. Je n’ai pas vraiment peur, pas eu le temps de réaliser, c’est un étrange état second. Je ne comprends pas. Pourquoi cet uppercut et cette fuite immédiate ? Il voulait quoi ce type qu’il n’a pas demandé ? Mes clefs ? me piquer ma voiture ? Non, il semblerait qu’il voulait juste m’en flanquer une et là, il ne m’a pas loupée.

Je suis consciente qu’il n’a pas frappé de toutes ses forces, car sinon il m’aurait pété la mâchoire, mais je me demande pourquoi, pourquoi, pourquoi, et j’appelle la police.

Ils prennent note. Ils veulent bien se déranger puisque moi je ne peux pas venir les voir, mais si je suis incapable de leur décrire l’agresseur, cela ne va pas servir à grand chose (ils ne sont pas juste à côté). Une agression exactement similaire a eu lieu il y a 3 semaines dans une autre résidence, là aussi, pas de description possible.

Tout est noté sur le registre (mon appel et les faits), et cela en reste là.

Je précise que mon parking n’est pas éclairé et que c’est en arrivant au niveau de l’escalier du hall que se déclenche la minuterie. Je n’ai donc pas vu du tout mon agresseur, juste une silhouette. Sauf qu’il m’a semblé jeune et sportif, et qu’après coup (à tous les sens du terme) j’ai eu l’impression qu’il avait une capuche de sweet comme en portent beaucoup de jeunes.

Le lendemain matin, en me réveillant, j’étais encore dans le gaz, et je me demandais pourquoi j’avais si mal au menton, à la mâchoire.

Et puis je me suis souvenue et là, enfin, j’ai pleuré, avant d’aller constater les dégâts curieusement peu visibles (sous le menton, il devait avoir une bague, je ne sais quoi, qui m’a fait une belle entaille), alors que la douleur menton/mâchoire était elle, bien présente…

Le même coup dans le nez et j’aurais été belle pour le mariage de Pulchérie… C’est ma seule consolation…

Il est parti en courant, heureusement. Car en fait s’il avait voulu me piquer mes clefs j’aurais été incapable de faire quoi que ce soit pendant plusieurs secondes pour me défendre, même avec un fer à repasser, que je n’avais pas de toutes manières…

Comme quoi, rien n’est évident.

La vie n’est qu’un long calvaire, car je sais que je ne pourrai plus jamais rentrer de nuit chez moi, sans appréhension, et en toute confiance, comme avant…

Tarte au citron : à consommer avec modération…

40 réponses sur “C'était dans l'air… L'agression…”

  1. Quelle horreur!c’est de la violence gratuite,c’est pire que si il avait voulu piquer ton sac.Tu dois te sentir bien mal après une telle aventure,c’est tellement dingue que je ne sais pas quoi dire pour te reconforter.

  2. C’est nul que dire de plus que je ne t’ai déjà dit « en live » ?
    Essaye dans la mesure du possible d’oublier vite ! Ça n’arrive jamais deux fois et heureusement ! Rentre chez toi en toute confiance ! Se battre contre sa propre peur c’est primordial ! Si on doit penser à tout ça, on vivra barricadés !

  3. Eh merde !!!!! En effet, il y avait de la prémonition dans l’air ma pauvre sorcière… Prend soin de toi (arnica sur le menton ?) et essaye de passer vite à autre chose, même s’il faut tout de même le temps de digérer ça… Des bises !!!!!!!!

  4. je n’en reviens pas ! un coup de poing dans la tronche et il se sauve ? il a embarqué la tarte au citron ?
    tu as entendu les cloches de Pâques en live dans ta tête dis donc ! mais les blessures les plus difficiles à soigner sont les séquelles psychologiques ….

  5. Non, il n’a pas embarqué ma tarte au citron 🙂
    Et oui, j’ai entendu les cloches…
    Heureusement que j’ai pu me confier rapidement, je pense que cela m’aidera !

  6. Si ça peut te rassurer, mon papa c’est fait braquer sa voiture avec un revolver sur le ventre lors d’une pause repas. Il a mis quelques semaines à s’en remettre mais le fait d’avoir pu en parler et d’exterieuser sa peur l’a beaucoup aidé. Je te souhaite de vite t’en remettre et surtout que ce fou soit vite arrêté…

  7. C’est dingue ! On vit dans un monde de dingues ! Une vraie cour des miracles ! ça fait peur !!!!!! Tu t’en sors bien, il aurait pu avoir un couteau ! ma belle fille de 18 ans a été violée il y a trois ans, en revenant de la messe du vendredi saint ! Un monde de brute je te dis, et j’ai un mal de chien à m’y faire !!!!!!!

    1. Je trouve aussi le monde de plus en plus dingue !
      Le couteau, je n’arrête pas d’y penser…
      On voit tout de même des choses dont on n’entendait pas parler avant, comme les agressions dans les lycées, collèges…
      Bref, comme tu le dis, un monde de brutes !

  8. Tout de suite comme ça, je pense a du happy slapping, on tape quelqu’un juste pour rigoler, mais normalement y ‘a quelqu’un d’autre qui filme la scène…
    Ou alors, il l’a fait tout seul…
    Ou c’était un fou…

  9. Bon, là, je sais pas quoi dire.

    Fichtre.

    Des bises ?

    Et, peut-être (je propose, hein, tu disposes) achète une lampe électrique du genre des flics américains : elles éclairent très loin et aveuglent bien (je promène mon cabot le soir, avec une torche de ce type ). (Maglit*e en métal)

  10. Je suis vraiment désolé de ce qui t’arrive. Comme souvent en pareil cas, c’est soudain, inattendu (quoique tu en dises à posteriori), violent et lourd de conséquences, au moins psychologiques.
    Cela s’apparente à une agression purement gratuite, d’une lâcheté et d’une stupidité rares. j’entrevois bien un pari imbécile du genre : « t’es pas cap… »
    Sans doute le renforcement de l’éclairage public de la résidence améliorerait-il sensiblement la sécurité des lieux ?
    Tu as bien fait Coraline de signaler les faits car la remontée des informations permet d’orienter les patrouilles de police.
    C’est la réponse appropriée, la seule recommandable dans un état de droit.
    Amitié.

    1. Ca pour être inattendu et lourd de conséquences, tu as tout à fait raison !
      Normalement ma résidence est très tranquille. Comme c’est privé, et que l’installation de quelques lampadaires coûte un rein, c’est une motion toujours rejetée !!!
      J’ai signalé par téléphone, mais police et gendarmerie ont un énorme territoire à couvrir dans mon secteur, et pas vraiment les moyens de le faire. Patrouiller partout, ils ne peuvent tout simplement pas !
      Insoluble…

  11. Comme lampe, je te recommande une lampe a leds. Tu trouveras « au vieux campeur » des modèles solides permettant de parer un coup comme d’en porter tout en restant fonctionnelles et économiques. Il y a un modèle en bâton avec un capuchon pour que la lampe fasse torche mais aussi un petit modèle frontal pour avoir les mains libres. A toi de voir si tu veux riposter ou reconnaître un agresseur. En général une lampe garde tout de même un cote dissuasif. 🙂

  12. Et bah dis donc, c’est sympa le voisinage par chez toi ! Le pire, c’est que dans ce genre de situation, on a même pas le temps de réagir que c’est déjà trop tard…au moins t’as sauvé la bagnole et la tarte au citron ! (je rigole, mais vraiment, je trouve ça dingue cette gratuité…)

  13. Juste un petit bonjour en passant, d’une amie nantaise de Dom.
    Le plus difficile dans ce genre de choses n’est pas de guérir le menton, mais de guérir le cerveau qui a lui aussi pris un sacré choc.
    Finalement, s’en tirer avec une entaille, tu es une sacré veinarde (oui, je sais, je fais un peu de la provoc mais pour avoir habité dans des coins assez mal famés, je pense que cela aurait pu mal tourner). Et puis, en te répétant cela, ton moral guérira plus vite…
    Bonne journée. Cordialement

    1. Merci beaucoup la Nantaise amie de Dom…
      Le problème c’est que le coup m’a retenti dans la machoire, et que j’en souffre énormément : je ne peux plus bailler, c’est dire…
      Pour le moral, j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de réconfort…

  14. c’est hallucinant. ça ressemble à un acte gratuit. mais comme toi, j’aurais tendance à penser qu’il y a autre chose. remets toi bien.

  15. Je suis désolée pour toi de ce qui t’es arrivé… J’espère que tes douleurs physiques et morales s’estomperont du mieux possible. Je t’embrasse.

    1. Merci Valérie.
      Au fur et à mesure que les douleurs physiques s’estompent (menton, mâchoire), le reste va un peu mieux.
      Mais je ne pense pas que l’on puisse totalement oublier.

  16. Eh ben il s’en passe des choses quand je suis en vadrouille! Je suis vraiment désolée pour toi, et bien con-con, car je ne sais pas quoi te dire qui n’ait déjà été dit… Mais le coeur y est!

  17. je te soutiens de tout mon coeur, on devrait enfermer tous ces c..s pour le restant de leurs jours. S’attaquer à une femme en plus, on va dans une société composée de sauvages et de détraqués. Courage!

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