La guerre du feu (part 1) (Le mariage de Pulchérie…)

200471538-001J’ai découvert ce livre très jeune, et plus tardivement que JH Rosny Ainé avait écrit d’autres livres sur la préhistoire, dont un concernant l’ancêtre de Naoh… (collection Bouquin ou Omnibus, je ne sais plus trop, car offert à papa et donc dans sa bibliothèque alors que je suis chez moi).

Je suis donc allée, en cloque de Pulchérie jusqu’au menton, voir le film de JJ Annaud en 1981. Pour ressortir de la salle en me demandant comment je pouvais marcher sur du macadam, tellement le film était prenant. Film tellement extraordinaire que l’on n’a pas besoin de vrais dialogues pour tout comprendre. Car de dialogues, il n’y a pas vraiment…

Deux choses m’avaient frappée dans ce film. La véritable angoisse nait quand on sait que l’homme n’est pas loin. Plus forte que face aux animaux féroces, la peur de l’homme domine l’histoire. De la tribu trop proche, on doit se méfier. C’est toujours valable. C’est en nous, ancré profondément que l’homme est un loup pour l’homme (et ce n’est pas sympa pour les loups). La peur de l’autre a engendré le racisme et elle vit toujours en nous. Perdus je ne sais où, à la vision d’un feu ou d’une lumière, nous ne nous rendrions pas immédiatement d’où vient la vision, sans appréhension…

Et puis évidemment, il y a cette attraction pour le feu qui réchauffe, qui cuit, qui protège, qui éclaire la nuit incertaine, ce feu qui fera que l’homme dominera le monde animal parce qu’il le maîtrise.

Enfin, qui sait le conserver avant de savoir l’allumer… C’est le plus important du film, ceux qui savent et ceux qui apprennent… Il y a ceux qui partent chercher du feu pour le conserver, et ceux qui vont leur apprendre à le créer.

Dans le petit bois de Pulchérie que l’on dégageait, j’ai pu constater que cet attrait pour le feu était toujours d’actualité.

Via moi tout d’abord. Allumer, entretenir un feu de cheminée ou autre  j’adore. Je fais cela très bien, même si je me sers d’allumettes et de papier journal en me demandant parfois comment putain diable nos ancêtres pouvaient procéder sans ces ingrédients du progrès.

Et puis mon neveu et ma nièce étaient aussi impatients que moi à l’idée d’allumer un feu et de l’entretenir. La première fois, le tas de brindilles et de ronces refusait de s’embraser et j’allais y laisser mon briquet. Mon neveu est donc parti dare dare chercher de quoi procéder à l’allumage chez mes parents. Puis sa soeur arriva avec des herbes archi sèches en gros paquets et avant le retour du minot, le feu flambait.

Qu’elle revenait alimenter en m’apportant d’autres morceaux de bois et de ronces, sans se lasser. Son frère revenu, mis de côté journaux et allumettes pour entretenir lui aussi ce feu quelque part sacré, que nous avions pu allumer (avec un briquet…).

La soirée et notre départ approchant, il fallu bien laisser s’éteindre le brasier, à leur grand désarroi. Ils étaient prêts à l’entretenir toute la nuit ce feu… Me voir épier les dernières braises et les noyer d’eau a été pour eux un moment de grande tristesse…

Instinct,  souvenirs ancestraux ?

Avec tout de même ça et là, un certain manque d’instruction concernant les dangers du feu…

Mais vu le boulot dans le petit bois, nous n’étions pas prêts de voir se terminer notre film à nous…

Car : la vie n’est qu’un long calvaire !

17 réponses sur “La guerre du feu (part 1) (Le mariage de Pulchérie…)”

  1. Il faut vraiment que j’aille voir ce film…
    Pourtant tout sauf frileuse, je passe l’hiver toujours littéralement collée à la cheminée! Je ne m’en lasse pas! Instinct ancestral, peut-être… 😉

    En tout cas bon courage pour débarrasser ce petit bois! Ta maman a gagné au sujet du rosier, au fait?

  2. Ah l’attrait pour le feu est présent chez bien des gens, en effet j’avais jamais pensé que cela pouvait remonter à nos plus anciennes racines, mais c’est vraiment pas bête comme explication… Quoi qu’il en soit mon père et moi on adore entretenir tous les feux que l’on a la chance de faire durant la belle période ! :o)

    1. Il est très rare de rencontrer des personnes qui n’aiment pas au moins regarder un feu de cheminée.
      Cheminée qui a été très longtemps « l’âme » d’une maison…

  3. Très beau parallèle que voilà…c’est bien vu, et bien pensé ! et comme le dit Mia Terra Latina, je pense que les hommes ont une attraction hypnotique face aux éléments…mais le feu est un des rares que nous pouvons un peu mieux contrôler, peut être?!

    1. Contrôler ? Dans certaines circonstances, mais pas vraiment…
      Il n’y a qu’à voir chaque année les pompiers se démener contre les feux de forêt, et parfois leur découragement…

      1. Tout à fait d’accord, mais par rapport aux ouragans (le VENT !) par exemple, ou aux tsunamis (l’EAU)où l’homme reste complètement impuissant et ne peux rien tenter, on a au moins l’avantage, avec le feu, de pouvoir restreindre les dégats. Enfin, je pense !

    1. @Louisianne: je pourrais te décrire la méthode de mon père, infaillible pour allumer les feux de jardin, y compris avec 90% de bois vert/humide!

      1. En fait, c’est une règle simple: pour bien démarrer, mettre plein de papier et petit bois bieeeeeeeeeeeen sec, puis monter graduellement en diamètre (branchounettes, plus bûchettes, et enfin bûches), et enfin mettre au-dessus du vert si on en a, qui sèchera grâce à la chaleur du feu en dessous… mais ne surtout pas mettre de vert au coeur du feu quand on allume!

  4. Et par sécurité, entourer le feu d’un large cercle de pierres ceinturé d’une zone nettoyée des herbes. Ensuite on peut se laisser hypnotiser en toute tranquillité. 🙂

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