Bras cassés… (part 1)

bras-casses-copierIl ne suffit pas de chercher en vain du travail, d’en déprimer de plus en plus, il faut encore se coltiner une bande de bras cassés un peu partout dans tout ce qui est administratif ou désormais privé mais qui a gardé l’âme administrative…

En décembre, votre sorcière en train de craquer, a fini par écouter les objurgations de son médecin de l’âme : « vous n’êtes pas en état de travailler, donc de rechercher un emploi, si le pôle emploi le découvre vous aurez des problèmes dont vous n’avez pas besoin, etc… » et a accepté un arrêt maladie.

J’ai toujours détesté les arrêts maladie, ils me font culpabiliser.

Mais là, j’étais à bout, et j’ai donc cédé. Un peu tard… Inutile de rêver concernant mon moral et mon sommeil : j’en avais pour des mois…

J’étais échaudée par un précédent, en 2008 avant que je ne trouve l’emploi que je pensais garder. En effet, aucune manifestation de la SS (la Sécu !) à cette époque. C’est une assistante sociale qui m’a dit qu’ils n’allaient pas me demander les papiers ad hoc pour m’indemniser, comme jadis, que je rêvais tout debout, et qu’il me fallait me déplacer.

Ce qui fut fait. Une dame très gentille et visiblement très compétente, m’a torché mon dossier en 15 minutes montre en main, et 1 semaine après je recevais le règlement de mes indemnités journalières (je l’ai su via ma banque, j’attends toujours l’avis de règlement de la SS, car ce monde est imparfait).

Donc là, en décembre, je me suis pointée illico à la SS toujours, avec tout ce qui va bien. Une autre dame, très compétente également, a pris photocopie de ce qu’il fallait, est allée consulter le pôle emploi pour imprimer leurs attestations de règlement, et m’a signifié que tout baignait dans l’huile. Elle m’a précisé que si l’arrêt dépassait 6 mois, mes IJ (indemnités journalières) seraient revalorisées. Et elle a oublié par contre de m’avertir qu’elle parlait d’huile de vidange, ce qui est peu ragoutant…

Je tiens à préciser au passage, qu’en ce qui concerne les relations entre certains organismes qui eux-mêmes rendent compte aux impôts, il n’y a JAMAIS de panne de programme ou d’ordinateur. Là, ça fonctionne toujours.

Donc, le temps passe et mon moral ne s’améliore pas, je me suis laissée aller trop loin. Je reçois donc un courrier circulaire me précisant qu’à telle date mes droit à la SS seront peut-être éteints, et on me joint un document à faire remplir par mon employeur.

Je rêve tout debout, en flippant (plus droit à la SS, et si je me casse une jambe ?). Mon dossier bien monté par la dame était très explicite : je n’ai pas d’employeur…

  • Je me déplace, mes papiers sous le bras
  • Une hôtesse me précise qu’effectivement je peux être radiée des listes et qu’une conseillère va me recevoir.
  • Ce qui est fait
  • La conseillère prend photocopies de mes documents (ce qui n’était théoriquement pas la peine puisque l’autre l’avait fait en décembre), va vérifier mon dossier chez eux (OK), puis chez pôle emploi (ce qui n’était théoriquement pas la peine puisque l’autre l’avait fait en décembre)
  • Elle note tout : les dates d’indemnisation Assedic, SS, etc, et monte une chemise épaisse comme la connerie humaine.
  • TVB, je peux m’en aller, mes droits ne vont pas s’éteindre comme ça, au revoir madame et bon courage (il faut dire que ce jour là j’ai mauvaise mine)
  • Au passage elle garde la lettre qui m’a été adressée, et pour cause, ce n’était pas la bonne lettre circulaire… Là on me menaçait de carrément me rayer des listes, alors qu’en fait c’est mon droit aux indemnités journalières qui doit être révisé.  J’ai réalisé trop tard que ce courrier m’appartenait et que j’étais en droit d’exiger qu’elle me le rende…
  • 1 semaine plus tard, mon portable sonne.
  • C’est la SS (la Sécu !)
  • La personne examinant mon dossier me pose tout un tas de questions ce qui n’était théoriquement pas la peine puisque l’autre l’avait déjà fait avant et tout vérifié, mais bon, je n’ose le lui faire remarquer, il est interdit de répondre un peu sèchement à ces gens là, sinon, ils vous coupent les vivres.
  • J’ai tout bien répondu comme il faut, elle va partir à la pêche des informations pôle emploi et autres. Ce qui n’est théoriquement pas la peine puisque sa collègue l’a fait 8 jours plus tôt.
  • Je me demande pourquoi cette autre de 8 jours plus tôt a perdu une heure à monter un dossier tenant la route…  Elle s’est cassé un bras sans doute… Puisqu’une autre personne va perdre le même temps à tout refaire…

Le temps passe, pas de nouvelles. Bonnes nouvelles me dit ma mère à qui des années de tracasseries administratives n’ont pas entamé son optimisme.

Mais si : des nouvelles enfin. Lettre écrite le 8 juin, postée le 10 en vitesse lente, que je reçois donc le 14. Comme nous avons 3 semaines pour contester, c’est toujours une semaine de gagnée ! (pour eux)

D’où il ressort que j’ai toujours droit à mes IJ, le refus de me régler mes prestations à compter du 10 juin étant justifié par le fait que mon médecin traitant n’aurait pas répondu à la demande de protocole du médecin conseil. Et non pas par une extinction de mes droits (sinon vous pensez bien, ils se seraient fait une joie de m’avertir que mes droits : prout !)

Médecin conseil qui n’a jamais pris la peine de me convoquer pour constater si oui ou non je ressemblais bien à une méduse échouée, le motif de l’arrêt étant scrupuleusement précisé par mon médecin…

Elle, je le sais, répond toujours aux demandes du médecin conseil et passe sa vie à se battre contre lui. Elle se demande pourquoi d’ailleurs, car en cas de contestation, il est toujours désavoué… « Le médecin conseil m’a-t-elle dit un jour où elle avait été obligée de le prendre au téléphone pendant la consultation, n’est plus un médecin moralement parlant. C’est un fonctionnaire dont le seul but et la seule tâche, sont de faire faire des économies »

Il n’empêche que j’ai failli :

  • Faire une crise cardiaque suite au choc ressenti à la lecture de la lettre, (c’était peut-être le but d’ailleurs)
  • Faire une attaque, car la colère  déclenchée par cette mauvaise foi évidente n’était pas de la tarte

Encore heureux que je reste capable de défendre mes droits, mais comment font ceux qui ne le peuvent pas ?

Encore des RV en vue (assistante sociale formidable, médecin, etc…). Mais bon, ce n’est pas face à ce genre de problèmes que l’on peut essayer de sortir la tête hors de l’eau.

La vie n’est qu’un long calvaire…

19 réponses sur “Bras cassés… (part 1)”

  1. Ceux qui font une activité en se faisant passer pour ce qu’ils ne sont pas me donnent la nausée… surtout quand ils s’acharnent sur des personnes en situation de faiblesse ou de détresse.
    Ce n’est pas comme une négociation commerciale entre des requins qui retombent toujours sur leurs pieds. Un agent sans état d’âme peut briser des vies juste pour faire son quota. Tous ne sont pas comme ça mais cela crée une mauvaise ambiance quand-même.
    La vie n’est qu’un long calvaire… fait de supplices administratifs!

    1. Tu as tout à fait raison. Là il me fallait l’aide de l’assistante sociale sinon j’aurais pu aller à la sécu et raconter n’importe quoi.
      On ne devrait pas être obligé d’en arriver là. Comme tu le dis, il y a situation de détresse, et de faiblesse (la dépression ça ne pardonne pas, même si je ne suis pas suicidaire pour l’instant).
      Tout est fait pour nous enfoncer la tête encore plus…

  2. Ah ben zutalors! (heu je reste polie ici, nous sommes chez une sorcière bien élevée!)
    D’être confronté à l’Administration fait toujours frémir -avec raison-.MAis de savoir qu’on va devoir se battre contre des « bras cassés » comme tu dis, il y a de quoi se décourager d’avance….

    1. C’est la raison pour laquelle on apprécie une assistante sociale compétente (elles ne le sont pas toutes…). ON les écoute beaucoup plus facilement et elles réussissent à avoir des informations que l’on refuse au principal intéressé.
      Ce qui est un comble !

  3. Bon courage à toi Calpurnia, j’espère que tout rentrera très vite dans l’ordre, aussi bien administrativement que moralement.

    J’ai mis un lien vers chez toi dans mon billet d’aujourd’hui. Si cela te contrarie, fais-le moi savoir, je l’enlèverai.

    Bises, Strudel

    1. Moralement je dois dire que je suis à plat, alors que je commençais à relever un peu la tête !
      Le problème c’est qu’il va falloir agir très vite, se bouger beaucoup, et que quand on est très fatigué nerveusement, ce n’est pas évident.
      Fort heureusement j’ai du soutien !
      Pour le lien, pas de soucis !

  4. Je compatis, je bosse dans une association qui s’occupe des chômeurs à la place de P.E et nous nous heurtons tous les jours à la connerie administrative qui veut faire entrer la vie dans des cases !!!!!!!!!!
    Courage !

    1. De parts et d’autres, dès que l’on parle d’administration, on a l’impression que tout le monde se heurte à un mur !
      Que pouvons nous faire ? Et qui s’occupera un jour d’y faire un peu le ménage ?

  5. Après le tonneau des Danaïdes, le rocher de Sisyphe à monter et remonter encore et encore en haut de la montagne.

    Bon courage !!

  6. Bon courage !
    J’espère que vous allez un peu mieux. Je comprends très bien ce que vous ressentez : il y a 7 ans, j’ai fait une dépression suite à un harcèlement moral de ma hiérarchie ; le médecin m’avait à peine prescrit un arrêt de travail que le médecin de contrôle de la sécu débarquait chez moi ( après 6 jours d’arrêt, il faut le faire ! le courrier de demande de mon employeur avait dû être envoyé dès réception de mon arrêt…)
    Fort heureusement pour moi, je suis tombée sur un médecin compréhensif, qui a vite compris la situation, et a rédigé un rapport en ma faveur. Mais que de stress engendré, alors que j’étais déjà très bas !!
    Au fait, dois-je le préciser ? je suis cadre dans la fonction publique, et j’ose espérer que nous ne sommes pas tous des bras cassés !! 😉

    1. Là, le médecin conseil semble se désintéresser de ma situation, sauf pour me pomper l’air et me couper les vivres !
      C’est un comble…
      Heureusement on rencontre ça et là quelqu’un qui fait bien son travail, mais hélas, cela se fait rare…
      Je ne peux que croiser les doigts pour que cela s’arrange…

  7. D’accord avec Christine, il y a pas que des bras cassés dans la fonction publique (vu que j’en suis aussi). Mais j’ai vu aussi ma fille se débattre avec le Pôle emploi, avec les allocations logement, et ton histoire ne m’étonne pas. Et comment font les gens peu débrouillards, les gens qui ne sont pas armés pour comprendre le jargon administratif ?

    1. Je sais qu’il y a des personnes qui font leur travail correctement (j’en ai rencontré…)
      Ma soeur elle, se bat avec les allocations depuis un an c’est une horreur, moi c’est la Sécu (enfin, en partie, la suite demain).
      Si on ne sait pas frapper à la bonne porte ou se débrouiller un tantinet, c’est à se pendre !

  8. Alors, je ne vais pas m’acharhner sur tous les bras cassés de la fonction publique, il y en a c’est vrai ! mais j’en suis (de la fonction publique pas un bras cassé…)…
    Je galère comme tout le monde avec l’administration, notamment la CAF… mais j’ai trouvé un moyen assez radical de régler les problèmes. Désormais je ne rentre en contact avec eux que par lettre RAR et oh miracle, comme par hasard mon dossier est toujours régularisé… Czela dit, la SS est bien la pire de tous (à mon sens) et je te souhaite bon courage et tout plein de bonnes choses pour remonter la pente et très très vite.

    Bonne fin de journée

    1. Le pire c’est qu’effectivement on se rend compte qu’entre administrations, limite c’est la guerre.
      Quant à la mauvaise foi… Je garde un double de TOUT, car c’est fou ce que certains peuvent perdre de dossiers ou ne pas les avoir reçus.
      D’un autre côté, il suffit d’un bras cassé dans un service pour foutre la réputation de ce dernier en l’air…

      1. Je suis tout à fait d’accord ! Il suffit d’une personne pour que tout se bloque… Moi aussi, il m’arrive de pester contre les lenteurs administratives, je ne les connais hélas que trop bien ! Mais ce ne sont pas toujours les agents au contact du public qui en sont responsables.
        Cela dit, gardez courage et bonne chance pour la suite !

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