B comme Belle au bois dormant

La_belle_au_bois_dormant_bel8Avant de vous faire les contes les plus atroces et les plus barbares, je me devais de faire un petit tour  dans ce bois sympa où l’on a le droit de roupiller tout à son aise.

Déjà le concept m’a toujours plu : être obligée de dormir ! 100 ans en plus !  J’ai toujours aimé dormir et vivre une autre vie au travers des rêves, ce qui n’est pas top en ce moment.

Donc au départ, c’est un conte de Perrault, strictement réservé aux adultes  Dans cet horrible cas de figure, l’histoire ne se termine pas avec le mariage du prince et de l’endormie : la mère du prince est une ogresse… (aurait fallu que je chourre à Mrs Bibelot son intégrale des contes de Perrault de collection, ne serait-ce que quelques jours, la tâche était rude) qui veut bouffer sa bru (normal) et ses petits enfants (ça c’est moins normal)

Disney a bien entendu revisité le mythe et tout changé. C’est un de mes préférés dans les contes anciens mis en dessin animé. Je craque devant les trois bonnes fées, et la très belle maléfique avec son corbeau à l’oeil torve.

Tout d’abord, l’histoire débute classique. Un couple qui ne peut pas avoir d’enfants (c’est incroyable ce qu’il pouvait y avoir de couples stériles jadis, sans pollution pour tuer l’ovule ou perturber le spermogramme), et qui se retrouve du jour au lendemain (une distraction), avec une petite fille. Généralement c’est une fille qui vient à point à qui sait attendre, jamais un garçon, c’est étrange (voir Blanche Neige !) (ce n’est jamais une de mes filles non plus, c’est bien dommage, comment qu’elles vous auraient revisité le conte de fées avec leurs bricolages, draguages, voyages, fugues, et autres…).

Grande fête dans le royaume pour célébrer le BB. Vient le roi voisin avec son fils à qui les parents sympas destinent leur enfant (sans se demander s’il sera charmant ou non). Les trois bonnes fées sont là bien entendu, pour faire chacune un voeu. Alors : une jolie voix c’est l’évidence même. Si Disney ne peut pas nous placer deux ou trois chansons de l’héroïne il ne peut pas faire un dessin animé, tout le monde sèche en mordillant son crayon (oui c’était le vieux temps avant les images de synhèse) (et moi perso, trop de chansons ça me gave, mais ça me regarde). Pour la petite sirène il a fallu qu’il nous colle la jolie voix quand même quand elle est muette (je sais il était mort depuis longtemps, mais je parle des studios).

La beauté en don également, bien sûr : z’avez-vous déjà vu une princesse moche ? Non ? Il paraît pourtant que l’histoire a eu son quota de mochetées en grande majorité, avec le prince non charmant dépité… La troisième n’a pas le temps de l’ouvrir que se pointe Maléfique, la méchante, que l’on a oublié d’inviter (et pour cause). Elle lance une malédiction sur la pauvre enfant « qui avant l’âge de ses 16 ans, se piquera le doigt à la pointe d’une quenouille ce qui la tuera »… Déjà il faut savoir ce qu’est une quenouille, un fuseau et tout le bataclan… Difficile à expliquer à des enfants qui n’ont jamais vu leur mère seulement tricoter…

Ne reste à la 3ème fée qu’à essayer de contrecarrer ce sort atroce qu’elle ne peut pas tout bêtement annuler, sinon l’histoire s’arrête là. La demoiselle tombera dans un sommeil qui certes sera fort long (des clous !) (on ne parle plus de 100 ans déjà, comme dans le conte d’origine), mais un baiser d’amour la sortira de ce si long sommeil (laissez moi dormir).

Les 3 bonnes fées décident de s’occuper de l’enfant (n’importe quoi ! Perrault doit se retourner dans sa tombe !), et l’emmènent dans la forêt pour l’élever normalement, sans magie, loin de toutes les quenouilles que le roi a fait brûler.

Là se pointe au bout de 16 ans, la première héroïne de Disney qui ressemble à une jeune fille. Blanche neige et Cendrillon c’est peanuts. La belle Aurore a de la poitrine et une taille fine. C’est une vraie jeune fille qui ignore tout de sa destinée mais qui ressemble à une femme. Elle chante dans la forêt (encore une chanteuse !) avec les animaux (encore la faune de la forêt !) et bien naturellement attire par son chant de sirène, le prince Philippe qui avait grimacé devant son berceau 15 ans et 10 mois auparavant (on reconnaît bien là l’homme et son intuition de pinces à asperges…)

Bref : ils vont tomber amoureux en deux temps trois mouvements, comme dans les films (d’ailleurs c’est un film). Ils prennent un rendez-vous crapuleux d’amour pour le soir, dans une cabane dans le vallon (il saura lequel). Mais Maléfique recherche la gamine depuis sa naissance. Elle va avoir 16 ans ce soir, elle n’a plus que quelques heures, et il n’est pas question qu’elle loupe son sort. Encore une obsessionnelle. Ca pullule dans les contes (avec les marâtres et les chanteuses)…

Fort heureusement les fées se disputent à grand coups de baguettes sur le « rose », ou « bleu » de la robe de rêve (Perrault est définitivement à plat ventre dans sa tombe), ce qui alerte le corbeau de la sorcière parti à la recherche de la belle… Bien évidemment la Maléfique arrive à ses fins. Elle ressort un vieux fuseau de derrière les fagots, truque la cheminée du château parental, hypnotise la belle pour qu’elle se pique le doigts et s’endorme, et kidnappe le prince au baiser d’amour au passage pour le garder pour plus tard (dans 90 ans environ).

Là, Disney a fait très fort. Les petites fées vont découvrir que c’est le prince Philippe qui est amoureux de la belle et Visse Versailles, elles vont l’accompagner pour l’aider à sortir Aurore de son sommeil qui au départ devait être fort long. Si l’on compte bien, entre la délivrance du prince capturé pour ne pas chercher sa belle, les ronces qui poussent autour du château comme des orties et le passage dragon qui sera fatal à Maléfique, elle aura dormi maximum 3 heures, c’est trop horrirrifiant ! (une nuit de 3 heures, j’appelle cela de l’insomnie).

Mais bon bien entendu, elle supporte bien l’insomnie comme toute princesse qui se respecte, se réveille fraiche et rose et sans poil aux pattes pour aller danser avec l’homme de sa vie, sans s’étonner de rien (comme Blanche neige, ont-elles des neurones ?), en changeant de couleur de robe toutes les 3 secondes, sous les yeux émerveillés de ses parents qui la retrouvent.

Je le trouve très tarte ce dessin animé. Je l’adoooore. D’ailleurs Pulchérie et Delphine le connaissaient par coeur, comme les enfants savent le faire quand il ne s’agit pas de règles de grammaire ou de tables de multiplication. Elles me l’ont souvent « fait » en son, en voiture, en m’épargnant le « quand c’est qu’on arrive »…

Par contre, par rapport au conte véritable, il y a vraiment un nom respect de l’auteur…

0 réponse sur “B comme Belle au bois dormant”

  1. Ah bien là je ne connaissais pas du tout la véritable histoire et je ne me rappelais pas vraiment de la version moderne en plus… Pourtant j’en ai mangé du Disney, faut croire que celui-là ne m’aura pas tant marqué…

    1. Dans la véritable histoire, elle dort vraiment 100 ans, et c’est un prince inconnu qui vient la réveiller…
      Ce Disney là était le préféré des filles, je le connaissais par coeur aussi… 🙂

  2. Un de mes Disney favori (et conte aussi), rien que pour ce nom bizarre: quenouille (je trouvais ça très rigolo). A y réfléchir un autre de mes favori est le Petit Chaperon Rouge, rien que pour la phrase « Tire la chevillette et la bobinette cherra », qui me semblait super mystérieuse…

  3. C’est mon dessin animé préféré chez Disney. Et même à 30 ans passés, je prends toujours plaisir à le revoir (bon en même temps, je suis restée une grande enfant 🙂 ). J’ai hâte de le regarder avec ma fille (bon, j’ai un peu de temps, elle vient d’avoir un an 🙂 ).

    1. Désolée, tu avais été bloquée dans mes spams…
      Moi aussi c’est un de mes préférés.
      Bambi reste pour moi une grande enigme : à mon âge je pense encore que sa mère va s’en sortir…

  4. J’adore ce dessin animé aussi (en grande partie pour Maléfique que je trouve splendide).
    Tout paraît un peu neuneu et simplifié dans les Disney c’est vrai, mais si on peut plus croire au prince charmant le temps d’une histoire, ou d’un film, quand on a 7 ans, c’est quand même un peu triste. Beaucoup de gens autour de moi trouvent que les Disney sont trop gnangnans, mais avec les horreurs qu’on voit à la télé (et auxquels les enfants sont rapidement confrontés), ça fait quand même du bien de voir des princesses chanter avec des écureuils et danser avec un hibou.
    Puis Disney ça apprend la vie, la séparation de Dumbo et sa mère, la mort de la mère de Bambi, du père de Simba et j’en passe…
    En tout cas merci pour ce post qui m’a donné envie de revoir le film et lire le conte original =)

    1. Oui pour les adultes c’est effectivement gnangnan, ce qui ne m’empêche pas de revisionner des Disney régulièrement.
      Cela fait rêver les enfants, c’est déjà cela, comme tu le dis avec tout ce que l’on voit de moche un peu de rêve ne peut pas nuire…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *