B comme Blanche neige…

Blanche_neigeUn vrai conte de fées !!! Le premier que j’ai appris à Pulchérie avec un livre illustré Disney (car j’adoooore Disney). Je n’aurai pas trop de 3 vies après celle là, pour expier mon péché.

Pour Delphine j’aurais voulu édulcorer un peu, mais je me faisais reprendre par l’ainée…

Il était une fois… Une femme (reine) qui désespérait d’avoir un enfant. Elle brodait sur son balcon, sous la neige (!) (je ne vous retiens pas, allez broder sur votre balcon sous la neige), dans un fauteuil en ébène et se piqua le doigt avec son aiguille. Une goutte de sang tomba sur la neige, et elle fit un voeux : avoir une fille qui aurait les cheveux noirs comme l’ébène, la peau blanche comme neige et les lèvres rouges comme le sang qu’elle appelerait « Blanche neige » (ne cherchez pas la scène, elle est désormais coupée, mais existait bel et bien quand j’étais petite, on voyait la mère de Blanche Neige).

Vous sentez le drame pointer et vous n’avez pas tort. Toute petite que j’étais, j’avais bien compris que broder et se piquer le doigt avec une aiguille était mortel et à fuir absolument. Car la reine meurt en mettant au monde sa fille tant espérée (faut dire qu’il y a de quoi en crever, sans médecin génial à proximité + un anesthésiste). Petite, je croyais que c’était la piqûre qui l’avait tuée cette pauvre femme, d’où ma haine des piqûres (et de la couture).

La mère de blanche neige morte, le père n’a qu’une hâte, se remarier, avec une harpie bien évidemment. Si la marâtre (la femme du père, à ne pas confondre avec la belle mère qui est la mère du mari, mais le terme marâtre est tombé en désuétude) n’est pas infâme, le conte ne tiendra pas debout (voir entre autres, Cendrillon). Il faut en plus que le père décède tout de suite après le remariage, sinon c’est pas drôle (on ne sait pas de quoi il meurt d’ailleurs, ce ne doit pas être important).

La reine est très belle et tient à le rester (la pauvre ignore du temps l’irréparable outrage). Elle tient également à être la plus belle de toutes. Elle déteste Blanche Neige qui s’occupe de la vile besogne au château, mais chante divinement bien (voir Cendrillon) en nettoyant les marches d’un escalier dans le jardin. Son chant attire un prince (forcément charmant, sauf que dans le dessin animé il est assez falot, je veux dire moyennement séduisant) qui s’éprend d’elle (Blanche Neige), bien entendu.

La reine a des pouvoirs magiques (hou la vilaine !) et un miroir qui cause .

Je préfère personnellement faire l’impasse sur l’objet qui me dirait « vous avez une ridule au coin de l’oeil droit, une pustule sur le front, une petite mine ce matin, et vous êtes tout à fait moche quelconque » (brr, j’en frémis).

Le miroir ne sait pas mentir, et il est bien obligé de révéler à la reine qu’elle n’est plus la plus belle, mais que c’est Blanche Neige. Il le sait parce qu’il est magique. La reine se met en colère et décide d’éliminer sa rivale. Courageusement elle fait appel à un chasseur qui doit tuer la petite et ramener comme preuve son coeur dans un coffret (oui oui, on raconte cela à nos enfants, dès 3 ans…)

Le chasseur se dégonfle, Blanche Neige s’enfuit dans la forêt et pour moi c’est un grand moment du film que nos terreurs d’enfants face à l’inconnu, dans cette forêt qui lui semble si hostile (oui, ce dessin animé a sû retracer très exactement nos peurs enfantines). Pulchérie avait très peur également et elle avait bien raison. Jusqu’à ce que les yeux maléfiques se révèlent être de gentils lapins, ratons laveurs, cerfs et biches, etc… (« ouf, on se sent mieux, hein ma chérie ? – Vi » (mère indigne)).

Tout ce petit monde là l’emmène dans une petite maison occupée par des nains (7, c’est le chiffre fatal). La première chose que Blanche Neige voit, c’est que c’est mal tenu. Il faut faire le ménage. Moi j’aimerais bien faire le ménage avec la même aide qu’elle (et tant pis pour les voisins) car tout le monde s’y colle : toute la faune de la forêt participe. Après toutes ses émotions, elle va s’écrouler sur plusieurs lits et s’endort. Tout va bien, l’enfant est serein (il a zappé le coup du chasseur et du coeur dans le coffret).

Les nains rentrent du boulot hé ho hé ho. Ils trouvent Blanche Neige et décident de l’adopter. Ca tombe bien, elle est bien là au fond des bois, où un jour son prince viendra… Je ne sais pas si Freud à fait une étude sur Blanche Neige habitant avec 7 nains, d’ailleurs je déteste Freud. Mais j’aimerais bien savoir ce que les psys en pensent… (hé hé… « oui ma chérie je tourne les pages »).

La reine apprend du miroir toujours franc, que Blanche Neige est vivante et qu’elle a été duppée. Toute femme la comprendra, il faut faire quelque chose. On ne peut faire confiance à personne qu’à soi-même (et encore !) et elle va s’occuper du cas elle-même pour être certaine du résultat. Elle décide de se transformer en immonde vieille femme (quand je pense que c’est cela qui me guette, « oui je tourne les pages ma chérie »), et empoisonne une pomme pour tuer endormir la malheureuse enfant. Notre malheureux enfant à nous ne moufte pas sur le coup du poison et continuera à bouffer des pommes (c’est admirable !)

Je vous passe la visite de la vieille dame horrible et ses conseils sur la tarte aux pommes meilleure que celle aux prunes, l’autre andouille de boniche des 7 nains qui goûte la pomme (alors que tous les animaux l’ont avertie de quelque chose) et se pâme par terre (forcément c’était empoisonné), la poursuite des nains qui vont réussir à faire mourir la vieille sans y toucher (bien fait !) « c’est quoi les oiseaux qui s’envolent maman ? » « des vau… des vauriens ma chérie… »

Et les nains ne peuvent se résoudre à l’enterrer tellement elle est belle (blanche neige) (« c’est quoi enterrer maman ? » « oui je tourne la page mon trésor »). Ils lui font un cercueil de cristal où chacun peut la contempler.

Le prince arrive sur son cheval blanc (j’aime bien un cheval noir aussi, mais bon, dans les comtes, ils sont forcément blancs). Il ne se dégonfle pas lui, il soulève le couvercle du cercueil et embrasse la morte (berk)  (oui tout le monde pense qu’elle l’est). Du coup elle déglutit son quart de pomme et se réveille. Le prince la prend dans ses bras, et l’emmène chez lui et gnagnagna…

TOUT VA BIEN !

Quelle belle histoire pour nos enfants… Et il y en a pour critiquer qu’on les laisse regarder (accidentellement) les informations qui sont souvent traumatisantes ! (le prochain qui pointe son nez, je pourrais lui faire l’intégrale de Disney, après il se remettra de tout !)

Le syndrome Blanche Neige c’est rester chez soi à récurer (en chantant), en se goinfrant de tartes (aux prunes) en attendant que le prince charmant sonne à la porte. On peut aussi s’ouvrir les veines et attendre les pompiers : à mon avis ce sera plus efficace…

13 réponses sur “B comme Blanche neige…”

  1. Oh c’est drôle c’est le grand hit du moment avec ma fille (3 ans et demi…). J’aimerai bien voir cette première scène… Si on veut du gore, lire Perrault… Même Grimm c’est déjà costaud: avant-hier j’ai voulu lui lire « Raiponce », le prince se fait quand même crever les yeux vers la fin (même si ça s’arrange). Oups. Pour le coté psy « Psychanalyse des Contes de fées », un classique qui est dans ma biblio et que je n’ai jamais ouvert (!) devrait répondre a toutes tes questions de la manière la plus freudienne qui soit, j’en suis sure…
    N’empêche, j’ai bien ri la première fois que nous avons vu le film. A un moment, ma fille a un peu perdu sa concentration. Quand elle a repris le fil de l’histoire, elle a découvert une pauvre vieille dame toute de noire vêtue, poursuivie par une bande de nains enragés! Tout naturellement elle l’encourage « Plus vite, plus vite »!! Puis a la fin du film, contrairement a ta fille, elle se tourne vers moi pour conclure très sérieusement « Maman les princesses elles sont interdites de manger des pommes. » Enfin je pense qu’elle a compris le coup de l’empoisonnement… J’espère…
    Gardons en tout cas nos filles du syndrome BN, si possible (et aussi des aiguilles, hein)!

  2. Cest avec  » Le livre de la jungle  » que ma fille a eu son premier cauchemar …elle voyait des serpents partout !!!

  3. Contrairement à toi, je pense bien du mal de Disney, et de la façon dont les contes ont été édulcorés; sa Cendrillon est un modèle de gnangnantise, de perfectattitude, où personne ne se reconnait. (Sans compter l’abominable goût vestimentaire et stylistique des studios , à vomir)
    Les contes de Perrault (et Grimm également ) sont assez durs, mais restent dans le registre du conte.
    A mon avis, le Sans famille, d’Hector Malot, qu’on donnait autrefois en livre de lecture aux enfants est autrement plus épouvantable…

    1. Malgré la façon dont effectivement les contes ont été « arrangés », je reste une fan de Disney…
      Pour Cendrillon je partage ton avis, mais la scène où les petites souris font la robe reste adorable !
      Et sinon, il est vrai que les lectures soi-disant enfantines, ne sont pas toujours très bien choisies…

  4. Mon dieu j’ai pas vue cette version, en même temps je suis pas sûr que j’aurais autant apprécié du coup… Sinon j,ai adoré tes petites annotations tout au long de ta description de ce conte ;o)

    Effectivement, les histoires ne sont vraiment pas toujours mieux que la vraie vie…

    1. C’est simplement la version que nous connaissons tous, mais il y avait une petite scène au début, où l’on voyait la vraie mère…
      Et tous les contes au départ, ont été écrits pour des adultes, d’où le fait qu’ils soient assez durs…

  5. ah moi j’adore lire les analyses psy sur les contes de fées!
    il y en a toujours des tordues au possible et c’est assez drôle!
    je te conseille « Psychanalyse des contes de fées »de Bettelheim et « pourquoi votre enfant est fan de disney »d’Edwige Antier.bonne lecture,tu ne regarderas plus blanche neige de la même façon!!

  6. La psychanalyse des contes de fées est vraiment bien. J’avais également lu (désolée je ne me rappelle plus du titre) qu’en gros on a créé le conte de la Belle et la Bête pour faire avaler aux p’tites jeunes filles de l’époque que oui certes, son futur cher et tendre mari est un vieux croûton tout moisi de 40 ans, atteint au mieux de petite vérole, au pire de syphilis, mais qu’il faut l’épouser, ben oui il est moche mais il a un coeur charmant ( et une bourse bien garnie surtout).

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