Le genou de Jean-Poirotte (chapitre 4) : la pharmacie de garde

genouLe médecin de garde parti, papa n’avait qu’une hâte, nous voir revenir avec les antalgiques : des patchs de morphine.

Artillerie lourde. La première d’une suite à venir…

Restait à gagner la pharmacie de garde, à Mauguio où nous n’avions jamais mis les roues pieds, juste à 20 km de la Grande Motte.

Nous sommes donc parties, avec une carte et l’ordonnance, avec la diabolique intuition que nous allions nous perdre, et en nous demandant pourquoi diable, il n’y avait pas de pharmacie de garde plus près !

Le médecin nous avait conseillé de suivre la direction « aéroport ». Dans le coin, si on cherche la Grande Motte en venant de Montpellier, il faut suivre la direction « aéroport », pour le retour aussi.

Un jour, c’est certain, nous allons nous y retrouver à l’aéroport, en nous demandant ce que nous foutons là.

A la sortie « Maugio », maman m’a hurlé de tourner là, tout de suite à droite, ce que j’ai fait. Puis nous nous sommes retrouvées à une fourche, avec bien évidemment des tas de trucs de fléchés, sauf Maugio.

Au pif, je suis allée à droite, maman déballant sa carte pour découvrir que dans sa panique elle avait pris celle de l’Ile de France.

Au bout de ce qui nous a semblé une éternité, enfin Maugio est arrivé devant nos yeux émerveillés, alors que Mrs Bibelot me tannait pour faire demi-tour, car à son sens, à la fourche, j’avais pris la mauvaise route.

Restait à trouver la pharmacie de garde, au centre ville, ville ravissante mais nous n’étions pas là pour faire du tourisme.

Places rares, je me suis garée sur un emplacement interdit devant une banque, pendant que maman courait sonner à la pharmacie.

Pas de bol, il fallait téléphoner, et j’ai béni mon réflexe de toujours prendre mon portable.

Le temps de faire le plein de morphine, d’anti phlébite, d’antibiotiques, et nous voici reparties de Maugio, en cherchant la direction de l’aéroport, ou, miracle, de la Grande Motte.

Autant rêver, le fléchage n’est jamais utilisé par ceux qui le mettent au point. Il paraît qu’en France nous avons le meilleur du monde : on plaint les étrangers…

A vue de nez, nous repartions dans la bonne direction en tenant compte de tous les sens interdits, et nous nous sommes paumées dans une petite résidence charmante, mais nous n’étions pas là pour faire du tourisme.

En gros, nous avons, à la sortie de la résidence, fait un détour de 10 à 15 km avant de nous retrouver sur la bonne route. Mon portable a sonné. Jean-Poirotte immobilisé sur son canapé, s’était mis dans la tête que nous avions eu un accident, et s’inquiétait vivement (on pouvait le comprendre).

Il nous a vues arriver une demi-heure plus tard, comme le messie, et nous a supplié de lui poser ses patchs, tout de suite. J’ai obtempéré, avant d’avoir lu la notice (un vrai scénario de film d’horreur) concernant les effets secondaires possibles, et en priant pour qu’il soit rapidement soulagé.

Ce qui n’a pas été le cas.

Le lendemain matin, en allant acheter le solde des médicaments dont la pharmacie de garde manquait, nous avons appris que par décision préfectorale, il n’y avait qu’une pharmacie sur quarante qui était ouverte dans le secteur le dimanche, ce qui semblait suffisant.

J’en profite donc au passage pour remercier Monsieur ou Madame le Préfet de je ne sais quoi, car depuis cet épisode, les préfectures et les sous préfectures je m’en bats les nichons, de son intéressante décision.

Je doute fort que ce Monsieur ou cette Dame, ait le souci personnel d’aller s’acheter ses médicaments lui(elle)-même en cas de besoin, ce qui n’est pas une raison pour ne pas envisager que d’autres puissent avoir besoin de le faire.

Heureusement, nous avions une voiture, et papa n’était pas le seul à pouvoir la conduire. Sinon je ne vous raconte pas la note de taxi…

Bref :

La vie n’est qu’un long calvaire.

0 réponse sur “Le genou de Jean-Poirotte (chapitre 4) : la pharmacie de garde”

  1. Les décideurs ne sont pas les payeurs , on a les mêmes en Belgique !
    Pauvre Jean Poirotte , je sens qu’il n’a pas fini d’en voir …

  2. Les patchs de morphiniques ne peuvent pas avoir d’effets immédiats ce sont des dispositifs transdermiques à libération prolongée. Mais bon…

  3. Rah la la la, le pauvre homme qui souffrant, s’inquiétait en plus… Astuce quand tu veux retourner sur la grande motte et que tu es sur mauguio ou montpellier, la direction qu’il faut prendre c’est carnon, lattes, après je ne sais plus ou se situe le panneau les plages mais ça aussi c’est la bonne direction (bien qu’il ne faille suivre surtout que Carnon, Lattes, n’étant plus sur l’axe de la grande motte)… Bon après avec tout les travaux qu’ils font dans la zone c’est vraiment très pénible. Je ne sais pas/plus si il y a la grande roue de carnon (fête foraine) à l’année mais c’est aussi un bon repère en temps normal pour savoir que tu te diriges vers la grande motte quand tu la vois en face de toi. Autres astuces, les étangs/marécages doivent être sur ta gauche dans le sens du retour… Bref tout ça pour dire qu’en effet la vie est un long calvaire 🙂

  4. Moi je dis, heureusement pour tes parents que tu étais là …
    J’imagine ta pauvre maman devant se débrouiller toute seule, quelle angoisse !

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