Relique des Galeries Lafayette…

relique-copierCeci est une relique.

Si, si, vous avez l’honneur et l’avantage (je vous gâte) de voir de vos yeux éblouis (et les miens donc…), le scan d’une relique.

Un morceau de relique devrais-je dire pour être plus exacte (je suis très pointilleuse sur mon blog, sinon, je ne sais toujours pas ce que j’ai pu faire de ma boîte…).

Comme il y a des milliers de morceaux de la vraie croix, que du coup, la vraiment vraie devait faire 20 km de haut sur 10 de large, je ne vois pas pourquoi cette relique là, dont je vais vous parler incessamment sous peu, et même avant, n’aurait pas été divisées en plusieurs morceaux.

Mes filles auront probablement reconnu d’un seul regard , avec celui-ci s’embrumant d’un coup, un motif et les couleurs d’une relique familiale.

Une serviette de toilette grand format !

L’histoire sera plus belle racontée à l’envers.

J’y tiens.

DONC :

  • Maman arrive il y a quelques semaines, avec son linge qu’elle vient de détendre. Il vous faut savoir que pour elle je suis incapable d’étendre et de détendre le linge. Quand j’entends le lave linge vrombir je fuis me réfugies dans mes sukodu qui m’énervent parce que j’ai des raisons d’avoir du mal à me concentrer.
  • Elle pose sur la table une serviette de toilette grand format, mais quelque peu abimée, et la contemple, désolée…
  • « Regarde Coraline, cette serviette de toilette a été acheté par ma petite maman en 1955 aux galeries Lafayette, et voila qu’elle est foutue« .
  • Mon coeur se serre. Je fais l’indifférente parce qu’effectivement la serviette de bain a mauvaise mine et que mon style serait de dire « fais des chiffons avec ». Mais, j’ai toujours vu cette serviette chez ma grand-mère (réservée aux invités) et depuis sa disparition, chez maman, (toujours réservée aux invités).
  • Et là voila foutue.
  • Maman, regarde en elle-même ce jour de 1955 où elle était avec sa mère aux Galeries Lafayette et où elles ont choisi cette serviette particulière.
  • Parce que le scan ne rend pas bien, mais elle était très belle.
  • On ne peut compter sur personne. La qualité n’est plus ce qu’elle était. Une serviette de bain qui vous lâche en 2011 alors qu’elle a été achetée en 1955, c’est un scandale.
  • Maman s’empare de la chose pour la déchirer.
  • Mon coeur se serre je m’insurge. « Mais maman, il n’y a que ce morceau là qui est abimé, je t’assure que tu peux rescaper cette serviette d’un seul coup de machine à coudre »
  • « Ah, tu es sûre ? » (espoir)
  • Mais oui, il y a juste à couper le bas et à en faire des chiffons, mais le reste est encore en parfait état (quoiqu’un peu délavé).
  • Tu vas m’aider pour la découpe, je ne veux pas perdre un seul morceau de ce qui se porte encore bien (quoiqu’un peu délavé).
  • Chose faite.
  • Vous avez donc eu droit à un morceau qui va terminer en chiffons encore que Mrs Bibelot soit capable de mettre les morceaux chiffons dans un truc qui s’appelle « coffre contenant des objets de valeur »

Le lendemain matin en me levant, j’ai trouvé Mrs Bibelot en train de faire vrombir sa machine à coudre.

Un ourlet pour la serviette rescapée de la mort, et deux gants de toilettes faits dans ce qu’il restait…

Il m’a fallu le lui promettre :

Moi vivante, jamais cette relique ne serait jetée. Limite si je n’ai pas le choix, j’en fais son linceul.

Ca ne va pas la tête ? et MES souvenirs ???

Donc, je repasse le flambeau aux filles. Qu’elles ne me remercient pas, c’est gratuit.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Parce que maintenant de peur que les reliques ne s’usent, elles sont planquées bien à l’abri dans les placards oh combien nombreux de maman.

Je suis la seule à savoir où… (tiens, une mitraillette ?)

10 réponses sur “Relique des Galeries Lafayette…”

  1. Mea culpa, je ne critiquerai plus mon frère qui traîne une serviette de toilette datant de 20 ans, complètement délavée, tâchée à la javel et partant en lambeaux (mais utilisée quasi quotidiennement!)…

    1. On ne plaisante pas avec ces trucs là.
      J’ai un drap de bain qui commence à faire pitié, mais j’y tiens beaucoup car il m’a été offert par meilleure amie pour mon premier mariage…
      Je ne sais pas à quoi il ressemblera dans 20 ans…

  2. J’ai bien ri, car je crois que tout le monde a des reliques de ce genre. Chez nous, non seulement serviettes de toilette pratiquement transparentes, mais nappes et serviettes assorties, pratiquement en lambeaux, ne doivent sous aucun prétexte être jetées: « Mais, Maman, ce sont des souvenirs! » J’ai réussi à réutiliser certains de ces lambeaux de reliques dans des couvertures-patchworks faites pour mes trois enfants, mais le reste… va à la poubelle discrètement!

  3. Cette histoire me fait penser à la réaction familiale concernant les bleus de travail et les chemises à carreaux de mon grand-père. Ils sont soigneusement rangés dans une armoire, personne ne les mettant, mon grand-père ayant la (mal)chance de ne faire que des filles qui n’ont fait que des filles… Dieu merci la quatrième génération compte deux garçons qui porteront ces bleus dans une bonne quinzaine d’années !

  4. Belle histoire ! C’est vrai que la qualité n’est plus ce qu’elle était ! Quand je vois les serviettes « Jalla » de ma maman, que j’ai toujours vues, même pas délavées, elles, et les miennes achetés quand je me suis mariée, du moins ce qu’il en reste !

    1. Tout le linge de maison de Mrs Morgan est toujours en parfait état !
      Que dire de celui de mon arrière-grand mère qui pourrait encore faire plusieurs générations !
      Aujourd’hui, comme tu le dis si bien, on achète vraiment de la daube !

  5. Je la trouve jolie, cette anecdote. Poour moi c’est une vieille robe de chambre de ma mère, bleu ciel, boulochée, vieillie… Mais qui date de ces années où nous vivions toutes les deux. Alors quand je la vois, cette relique, c’est tout un pan d’enfance qui remonte, et je l’ai sauvée en cachette de la poubelle.

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