Administration : la complaiinnte (les impôts part 2)

Lettre copierDeux semaines après donc…

Je n’ai toujours pas reçu ma déclaration pré-remplie et je me déplace donc à nouveau.

A l’accueil, ON vérifie que ma déclaration ne LEUR a pas été retournée. Non. Donc ON me file un ticket, parce que quelqu’un va me recevoir.

J’ai prévenu que c’était du lourd.

J’explique à quelqu’un, une dame charmante, mon problème et mes problèmes d’adresse normalement réglés.

  • « Normalement cela doit être fait. Je retrouve votre déclaration pré-remplie tout de suite, et je vous l’imprime.
  • Ah bah merde alors, je ne la retrouve pas.
  • Les dernières traces vous concernant remontent à 2008« 
  • Je m’insurge un peu, ils ont très bien su me retrouver pour me prélever mes impôts à la source (indemnités journalières diverses)
  • Oui mais c’est un autre service. Dans le même bâtiment désormais, mais un autre service tout de même.
  • Elle décroche son téléphone et appelle Zorro « j’ai avec moi une dame qui a disparu de nos fichiers ».
  • Elle me regarde d’un oeil vengeur, on dirait que j’ai disparu volontairement. Si c’était le cas, je ne serais pas là…
  • J’entends Zorro clairement répondre que l’autre ne sait pas se servir du nouveau programme et qu’il arrive
  • Zorro arrive
  • Il empoigne le mulot d’une main ferme et mâle.
  • « Merde alors, je ne la trouve pas non plus » (ils contemplent tous les deux mon avis d’imposition délivré 2 semaines plus tôt par leurs services)
  • Elle a disparu des rôles, appelons Germaine ».
  • Voila Germaine qui ne dit même pas bonjour à la femme disparue, qui empoigne la musaraigne d’une main délicatement manucurée, en pronostiquant « je vais vous résoudre cela en cinq clics…
  • Curieux, elle existe bien dans le foncier sous le nom Charles Hubert… mais pas ailleurs ».
  • Je m’insurge. On rectifie immédiatement le nom Charles Hubert en me rendant le mien.
  • On ne peut pas, je n’existe que dans le foncier et le programme est une sombre daube. S’ils tentent quoi que ce soit maintenant, l’ordinateur central risque d’exploser. On verra cette histoire de foncier et de nom, après.
  • Après quoi, je ne sais pas.
  • Donc comme je n’existe plus, après maints palabres qui ont lieu comme si je n’étais pas là (j’espère que je ne les dérange pas !), on me tend une déclaration vierge à remplir moi-même en indiquant ma bonne adresse.
  • J’adore la précision. Cela fait mille ans que je précise ma bonne adresse.
  • Apparemment ce serait le fait que l’on ait complété cette dite adresse il y a 15 jours, qui serait la cause de ma disparition. Faut pas que je m’inquiète, un jour ils vont me retrouver.
  • Je n’en doute pas. Et ils vont me recoller mon premier nom marital, et une adresse incomplète.
  • Mais j’espère tout de même qu’ils vont me retrouver, car comme j’étais décidée à les faire chier jusqu’au bout, je leur ai demandé pourquoi en 2009 et 2010 on m’avait sucré ma 1/2 part supplémentaire.
  • Ils sont remontés avant ma disparition pour me préciser que c’est une erreur de leurs services, et qu’il faut que je dépose une réclamation, car du coup, je n’aurais pas été imposable.
  • Cela va être pratique de réclamer, alors que je n’existe pas plus…
  • Je sors en remerciant (on rêve)
  • Là encore je ne peux pas claquer la porte et je me sens frustrée…

J’étais très en colère mais je n’ai pas osé griller le stop sous le nez des flics. J’aurais pu leur répondre que je n’existais plus, mais ils ne m’auraient pas crue.

La vie n’est qu’un long calvaire, et je sens bien que ce n’est pas terminé.

Administration : la complaiinnte (plainte est le mot juste) (1)

Lettre copierAttention, c’est du lourd, et le premier épisode d’une palpitante saga.

EN TOUT PREMIER LIEU :

LES IMPOTS !

Vous n’attendiez qu’eux, j’en étais certaine…

Cela a commencé avec mon divorce d’avec Charles Hubert, le ministère des finances s’obstinant à m’écrire sous mon nom d’ex épouse. Même pour la taxe foncière, le comble, l’appartement m’appartenant bien avant notre mariage bref, et que même mes parents dont la maison est un héritage de Mrs Bibelot reçoivent cette taxe à son nom à ELLE.

3 déplacements de ma part pour AU moins, recevoir désormais ma déclaration pré-remplie à mon nom à MOI, mais à une adresse incomplète. Pour la taxe foncière pour l’instant mes réclamations restent lettre morte, j’envisage sereinement d’aller m’immoler par munster un de ces jours, à l’hôtel des impôts (je l’appelle comme je le veux d’abord, avoir changé de nom ne change rien à l’office de la chose et nous a coûté des millions en paperasses).

Comme jadis, de 1995 à 2000, mettre une adresse complète est impossible au ministère de je te prends ton pognon.

Bref.

Non, cela ne le se sera pas (bref).

  • En 2010, rentrant de la Grande Motte, je trouve avec stupéfaction un courrier prétendant que je n’ai pas adressé de déclaration de revenus pour 2009.
  • Je file en vitesse tout début octobre,  avec le double sur lequel figure d’ailleurs, un complément important d’adresse : bâtiment B6. Car ma résidence c’est 3 immeubles et 54 pavillons.
  • Et qu’il y a longtemps qu’il n’y a plus LE facteur, mais DES facteurs… Comme j’ai des homonymes qui habitent pas loin, je crains le pire.
  • La dame prend mon double et je déclare que ça ne va pas. Elle m’en fait une copie, et me la tamponne, ah mais !
  • EN AVRIL 2011, je reçois mon avis d’imposition. Faut 6 mois sans doute pour éditer la chose…
  • Eblouie, je découvre que je suis désormais imposable, alors que l’an passé, avec plus d’argent gagné, je ne l’étais pas.
  • J’ai 10 % de pénalité pour retard de déclaration. J’aurais dû faire écrire la connasse qui m’avait dit que vu leur carence concernant mon adresse et le fait que ce problème d’adresse ait pu être responsable d’une perte de ma déclaration je n’aurais pas ces 10 %
  • Je ne l’ai pas fait, bien fait pour moi.
  • Je rumine.
  • Arrive tout de même, en 2011, peu après l’avis d’imposition, ma déclaration pré-remplie, mais toujours à une adresse incomplète : une erreur de la banque postale sans doute qui m’a trouvée par hasard au lieu de mettre mon courrier dans la boîte de mes homonymes.
  • Et quand je me connecte pour la valider : impossible.
  • Je me déplace donc pour apprendre qu’avec mon numéro de contribuable + le chiffre qui figure case 2037 après JC, je ne peux rien faire sur Internet parce que l’avis d’imposition a été émis après le 31 décembre 2010.
  • ON me prend donc ma déclaration, ON me la duplique et ON me la tamponne, en me disant que vu les circonstances, je n’aurai pas de majoration (pas de ma faute si le site merde, mais j’ai dépassé la date de renvoi de la déclaration papier…)
  • Rentrant de la Grande Motte en 2011, après des vacances super, je trouve avec stupéfaction un courrier prétendant que je n’ai pas adressé de déclaration de revenus pour 2010.
  • La moutarde me monte au nez.
  • Je file en vitesse dès le lendemain, à l’hôtel des impôts,  avec le double sur lequel figure d’ailleurs une fois de plus, un complément important d’adresse : bâtiment B6. Car ma résidence c’est toujours 3 immeubles et 54 pavillons. + leur tampon qui atteste que la déclaration papier, ils l’ont eue en retard, sans préciser pourquoi…
  • La dame prend mon double et je déclare que ça ne va pas. Elle m’en fait une copie, et me la tamponne, ah mais !
  • EN AVRIL 2012, toujours pas d’avis d’imposition.
  • Je me déplace, et après avoir menacé de m’immoler avec un fromage corse qui peut exploser* si j’utilise mon briquet, je récupère une copie de mon avis d’imposition.
  • J’exige que l’adresse soit complétée, j’attends, j’ai tout mon temps. (Et pendant ce temps là, le muguet pousse !)
  • On me présente l’écran, mon adresse est enfin complète.
  • Sauf que ce n’est pas le tout, je n’ai pas reçu ma déclaration pré-remplie
  • Cela ne saurait tarder, je m’affole un peu vite. Que je revienne dans deux semaines, si je ne l’ai toujours pas…
  • Eblouie, je découvre que je suis toujours désormais imposable, avec l’équivalent d’un mi-temps pas très bien payé…
  • Et que les 10 % ne m’ont pas épargnée une fois de plus…
  • Je ne tue personne parce que je suis bien élevée (trop) et je m’en vais sans pouvoir claquer la porte parce qu’ils ont bien prévu leur truc, ça s’ouvre et se referme tout seul.

Deux semaines après…

La vie n’est qu’un long calvaire…

* Toutes mes excuses à ceux qui ne connaissent pas « Astérix en Corse »…

L'annonce de ma future naissance fut un grand moment de bonheur…

Parents 1957Je l’ai su tardivement, mais l’annonce de mon petit corps (maintenant légèrement décrépit)  commençant à pousser dans le ventre de ma mère, n’a pas du tout été bien prise par la famille en général…

D’un autre côté je précise que cela fait toujours plaisir de l’apprendre, et que fort heureusement, j’étais en âge de comprendre que parfois un enfant se présente plus tôt que prévu, même au mauvais moment (surtout, à une certaine époque) et que j’avais juste été conçue quelques années avant la programmation qui n’existait pas, mes parents souhaitant des enfants un jour ou l’autre, mais pas maintenant.

Mes parents se fréquentaient depuis l’âge de 16 ans. Le moment où ils sont passés à l’acte reste zecret militaire abzolu, et je préfère ne pas zavoir quand cela a eu lieu,  tout en sachant, le temps passant, que cela a été relativement tôt, à l’insu des adultes, forcément totalement anti contre ce passage à l’acte, vu l’époque…

Ce n’est pas comme si une de mes arrière grand-mère avait été légitimée par le mariage, ou comme si le frère aîné du prisonnier était né 4 ans avant le mariage de ses parents (la généalogie est merveilleuse quand on se penche dessus…)

Ce qui me scie toujours par contre, ce sont les circonstances de ma conception.

DONC, mes parents se fréquentaient depuis l’âge de 16 ans. Mrs Tricot désapprouvait cette fréquentation. Maman lui semblait venir d’un milieu trop élevé par rapport au sien, donc à celui de papa. Elle en frémissait d’horreur car le snobisme existe dans tous les sens.

Puis les jeunes tourtereaux âgés de 19 ans, déclarèrent vouloir passer des vacances ensembles, en Espagne, dans un camp de vacances pas cher (que des tentes pour y dormir).

Là, commence ma stupéfaction, (non due au désir des tourtereaux de passer des vacances à pas cher) :

  • Mrs tricot si soupçonneuse, cru dur comme fer que les tourtereaux allaient dormir dans deux tentes séparées, en toute chasteté. C’était bien d’elle. Moi mes filles n’auraient même pas pu tenter le coup de m’y faire croire… Je n’aurais quant à moi, pas pu en causer ne serait-ce qu’une seconde à mes parents, et pour cause…
  • Mrs Morgan, ayant déjà pas mal vécu, avala la couleuvre sans piper non plus : sa fille née vierge, lui demanderait forcément l’autorisation de cesser de l’être avant de passer à l’acte. Là on rêve encore plus tout debout…
  • La réaction des deux grand-pères (les miens) reste incompréhensible également : ils ne pipèrent mot NON PLUS. Je souligne ici que Mrs Morgan avait quitté mon grand père maternel pour filer le parfait amour avec quelqu’un d’autre, et qu’il n’était théoriquement plus d’une naïveté à toute épreuve. L’autre ayant grandi sur les fortifs avait perdu sa naïveté depuis qu’il avait 8 ans (mais pas son honneur)… Le silence est peut-être d’or, mais en ce cas précis, incompréhensible…

Donc, voici mes parents; jeunes et beaux (voir la photo), partis en Espagne, sans être obligés de ruser pour fauter, genre dans le grenier à foin des grands parents, ou en hiver dans les bois, en trimballant une couverture sous la parka (ces révélations venues petit à petit après mes 25 ans,  m’ont traumatisée… hi hi !)

2 semaines c’était trop court, ils en rajoutent une de plus à des prix défiant toute concurrence mais payées par les parents, et vint la rentrée…

  • Une semaine de retard : habituel
  • Deux semaines de retard : habituel (je tiens de ma mère, je confirme)
  • Trois semaines de retard + nausées et seins gonflés : pas habituel
  • Révélations à Mrs Morgan qui s’en pâme par terre (ma fille, mon dieu, mais qu’elle horreur !) : on va aller voir le médecin (ça tombe bien c’est son amant)
  • Le médecin hésite un peu. Il n’a pas toute l’armada de tests désormais trop connus, à pratiquer sur sa jeune patiente, mais il pense tout de même que… Juste à la palpation, d’ailleurs il n’a que ça sous la main, c’est le cas de le dire… Ben on pourrait dire que c’est oui.
  • Ma grand mère, pratique, demande si une petite intervention peut résoudre le problème. Je lui pardonne, elle m’a donné beaucoup d’amour, même si au départ elle était prête à me voir passer à la trappe…
  • D’un autre côté la demande de petite intervention me reste tout de même en travers de la gorge (d’où le pardon nécessaire), parce que s’il avait dit « OK », je ne serais pas là à vous gaver, et donc Pulchérie et Delphine non plus. A quoi tient notre vie !
  • Parce que son amant lui rétorque que les parents s’aiment, que les problèmes matériels s’effaceront d’eux-même, et qu’une petite intervention est totalement à exclure. De toutes manières les parents sont contre, ils y ont trop réfléchi, même si cette grossesse n’était pas programmée du tout. Ils souhaitaient se marier et avoir des enfant, l’enfant est fait, il faudra faire avec.
  • Maman est bien enceinte. Test de la lapine positif 2 semaines après la première consultation (pauvre bête).
  • Faut annoncer la nouvelle.
  • Papa, courageux, se déplace chez son futur beau-père. Il s’est déjà farci Mrs Morgan l’accusant d’avoir violé sa fille (la mauvaise foi qu’elle avait, c’était dingue), il peut faire…
  • Maman lave la vaisselle en retenant une nausée. Mon grand père (l’apiculteur)  finalement philosophe demande à mon père « tu es content de toi ? ». Cela en restera là. Il n’y aura rien de plus désagréable de dit. Je pense désormais que mon père préparé au pire, a dû se sentir frustré…
  • Mon père affronte ses parents. Du côté de sa mère c’est grand choc, mais il y a un petit bébé à venir, et donc elle est tout de suite très béate rien qu’à l’idée, et se met à tricoter. Son père voit les choses d’un autre oeil. Il s’insurge. Trop tard bien sûr et père et fils (qui ignore à l’époque certains secrets de famille)  s’affrontent : « c’est comme ça et pas autrement », « je suis bien obligé de te donner mon accord pour le mariage ».

Parce qu’à l’époque la majorité c’était 21 ans. Qu’il fallait l’accord DU PERE (alors que maintenant c’est le père OU la mère) pour convoler en juste noce avant la majorité.

C’était moi la fouteuse de merde. Conçue en Espagne et je n’ai jamais fait espagnol comme langue vivante que c’est un scandale. Je commençais à m’enrouler le cordon autour du cou devant tant de disputes…

Je ne sais pas si j’ai vécu in utero le drame de l’annonce de ma naissance, de ma future vie. Je suis née étranglée par le cordon, sans pouvoir prendre mon souffle premier, j’ai fait une hémorragie méningée, et il paraît que je suis revenue de très loin (quoique). Pendant longtemps l’amant de Mrs Morgan qui m’a mise au monde et sauvée apparemment la vie à ma naissance, vu les interventions musclées qu’il a demandées, s’est penché sur moi en testant tout, pour finalement dire que j’allais bien (je sais que certains mal intentionnés diront que je suis à moitié tordue et qu’ils savent enfin pourquoi…).

Je me demande parfois, si l’enfant que l’on porte ne se souvient pas de ce qui a précédé sa naissance.

Parce que je sais que notre naissance, on s’en souvient. J’ai rêvé très longtemps que, visitant un château, je tombais dans les douves, et m’étouffais en pénétrant dans une eau boueuse. Enceinte de Delphine, lisant un très bon livre, j’ai compris que ce rêve, c’était ma naissance…

Après l’avoir compris, je n’ai plus jamais refait ce rêve qui me terrorisait depuis mon plus jeune âge…

Comme quoi, finalement, la vie n’est qu’un long calvaire depuis le début… Et le début c’est l’ovule + le spermatozoïde. Histoire passionnante et merveilleuse… Sauf que je ne me souviens pas être celui qui a gagné la course (en Espagne), et c’est bien dommage… Et même pas non plus d’être l’ovule attendant platement d’être fécondé (en Espagne), sans faire le moindre effort.

La photo est un peu floue, vous pardonnerez au scan. Ce sont mes parent, été 1957, alors que j’étais mise en route sans le savoir, en Espagne (que je n’ai jamais visité).

Photo prise par un copain qui draguait maman, pauvre niais…

La vie n’est qu’un long calvaire…

🙂

PS : en regardant la photo je me dis que maman = Pulchérie, et papa = Guillaume, l’aîné des garçons de mon frère. Comme quoi…

Mademoiselle…

Vieille carte postaleMeilleure amie souhaitant me souhaiter mon anniversaire, est venue samedi, et en a profité pour feuilleter l’extraordinaire collection de cartes postales que Mrs Bibelot conserve soigneusement.

La plus « récente » et la plus émouvante, est celle écrite par mon grand-père en 1917, alors qu’il savait tout juste écrire, à son père gravement blessé et séjournant dans un hôpital de Haute Savoie.

‘mon petitpapajetéme et je vé bienoto venirte voire quand la neige aura fondu » « J’aispairequetu va bien malgré la guerre et je téme ». Ton  fils aimé : Henri

Le SNIF vous n’êtes pas obligé de le partager… Mais moi j’ai connu mon grand-père…

Mon arrière grand mère et ses soeurs, collectionnaient  les cartes postales, et nous avons donc 4 albums à peu près, de 1895 à 1913, celle de 1917 étant l’exception…

Je pense qu’après  Août 1914 elles ont préféré taire ce qui leur avait été écrit…

Première constatation : c’est fou ce que les gens écrivaient. Le cousin Léon étant parti 12 jours à Luchon, avait envoyé 12 cartes. Avec parfois, juste un « Bons baisers ». Mais nous avons TOUT Luchon, en droit en gauche et en travers.

Oui ils écrivaient beaucoup, nous avons par ailleurs quelques cartons à chaussures bourrés de lettres. Et ils écrivaient bien, on voit immédiatement que la calligraphie faisait partie de l’enseignement. Et très tôt, l’orthographe était excellente !

Nous avons été surpris de constater que le timbre était très souvent collé sur la carte en elle-même, et non pas comme nous le faisons, pas toujours au même endroit, et avons eu l’explication en voyant cette carte « les timbres et leur langage ».

Le prétendant de la demoiselle en question, mon arrière grand-tante, qui se languissait d’elle depuis début juillet, ne s’est pas trop mouillé entre le « je vous aime » et le « mon coeur est à vous », mais ils s’étaient sans doute très bien compris.

Car « mademoiselle, votre non visite pour cette cérémonie de Marie, dont je comprends que vous ayez pu être absente rapport à votre propre maman, m’a laissé une blessure au coeur. Je vous attendais »… N’est pas anodin…

Fort hélas il fut l’un des premiers morts de 1914, et tante Hortense ne l’a jamais remplacé.

Une prochaine fois vous aurez droit à certaines cartes « à suite », très roman photo, intactes également, dormant dans leurs albums depuis 1900 et des poussières…

Toutes émouvantes, parfois amusantes…

Quand on referme un album, on regarde d’un autre air, notre téléphone portable dont les textos ne passeront jamais à la postérité.

Quant à nos mails…

Phobies… Vous en êtes où ?

Monstre hideux Nous avons tous des phobies. Parfois nous en découvrons dont nous ignorions qu’elles pouvaient exister. Parfois nous en reconnaissons une ou deux, ou plusieurs, comme ça, au passage… Certaines nous semblent justifiées et sont partagées par beaucoup, d’autres non… Honnête comme toujours, je vais surligner les miennes, tout en me demandant si c’est vraiment une phobie (impossible à maîtriser), juste une répulsion ou une peur justifiée pour tous sur laquelle on peut tout de même passer… Je vais même me permettre de faire certains commentaires fantaisistes que je vous demande de ne pas prendre comme étant désobligeants si vous sentez concernés… Personne n’étant parfait…

  • Ablutophobie : Peur de se baigner. Cette phobie est plus une peur de la noyade qu’une peur de l’eau. J’adore la flotte, me baigner, nager, les flots bleus qui font pleurer bien des yeux…
  • Acarophobie : Peur des parasites de la peau, des acariens
  • Acérophobie : Peur de ce qui a un goût sûr. Les non amateurs de fromages qui chlinguent sont autorisés à se faire connaître
  • Achluophobie : Peur de l’obscurité et du noir. Quand on ne voit plus rien du tout, cela fait flipper, c’est certain.
  • Achmophobie/aichmophobie : Peur des aiguilles et des objets pointus (ciseaux, couteaux, seringues par exemple). En ce qui me concerne c’est justes les seringues pour prise de sang, sinon, vous pouvez me faire coudre ou me piquer si ça vous chante…
  • Acoustophobie : Peur des bruits. … Démoniaques des voisins le matin à partir de 8  H…
  • Acrophobie : Peur des hauteurs ; s’accompagne souvent de vertiges. Pas souvent : toujours ! (faut me voir sur un escabeau)
  • Aérophobie : Peur de l’air et du vent. (Les hommes politiques n’arrêtent pas d’en faire du vent… donc, ça me fait peur, sauf que je peux toujours leur couper la chique avec ma télécommande…)
  • Aerodromphobie : Peur de l’avion, des voyages en avion. Oui, je le prends QUAND même, mais je fais mon testament la veille du départ…
  • Agoraphobie : Peur des espaces libres ou des lieux publics. (La foule je ne supporte pas…). Sinon les lieux moyennement publics, je supporte.
  • Alektorophobie : Peur des poulets (hi hi hi, désolée…)
  • Algophobie : Peur de la douleur. Je ne suis pas masochiste ! D’un autre côté je ne passe pas mon temps à redouter une douleur qui poindrait…
  • Alophobie : Peur de devenir chauve. Qui le souhaite ?
  • Antropophobie : Peur des gens ou d’être en leur compagnie, une forme de phobie sociale.
  • Anuptaphobie : Peur du célibat. Curieux, il n’y a pas de phobie du mariage ?
  • Apéirophobie : Peur de l’infini.
  • Aphenphosmophobie : Peur d’être touché. (Pas évident à gérer j’imagine)
  • Apopathodiaphulatophobie : Peur d’être constipé ou de la constipation en elle-même. (Rien que de lire le terme, ça m’évite d’avoir peur…)
  • Astraphobie : Peur du tonnerre. (Même pô j’adooooooore l’orage)
  • Aquaphobie : Peur de l’eau.
  • Automysophobie : Peur d’être sale, de sentir mauvais
  • Autophobie : Peur de la solitude. La vraie, comme dans un horrible film avec Tom Hanks, où il se retrouve seul sur une île…
  • Aviophobie : Peur de prendre l’avion. Je le prends quand même, mais je fais mon testament la veille (j’ai déjà écrit cela…)
  • Bacillophobie : Peur des bacilles, des bactéries. Même pô, je ne sais pas pourquoi…
  • Basophobie : Peur de marcher.
  • Bélénophobie : Peur des aiguilles. J’ai déjà causé des prises de sang…
  • Borbophobie : Peur des gargouillements.
  • Butyrophobie : Peur du beurre. Et pourquoi pas aussi de la fleur que l’on met sous le menton pour dire « tu aimes le beurre » ?
  • Cancérophobie : Peur du cancer. Comme tout le monde !
  • Claustrophobie : Peur des espaces confinés. Surtout d’être enfermée… Dans une tombe de préférence… Sinon, je prends l’ascenseur…
  • Coulrophobie : Peur des clowns. Peur non, mais je ne les aime pas…
  • Cubiculacetophobie : Peur de lézards tombant sur le lit. J’adore. J’imagine un lézard se plantant au dessus de mon lit…
  • Dysmorphophobie : Peur des anomalies physiques. Oui un peu, quand on doit se faire opérer PAR EXEMPLE, au niveau du visage…..
  • Ecclesiophobie : Peur des églises. Non. Sauf si elles reprennent le dessus et ré-allument des buchers…
  • Epistaxiophobie : Peur des saignements de nez. (La seule fois où j’ai saigné du nez c’est parce que je m’y étais enfourné une clef à 8 ans, alors…)
  • Emétophobie : Peur de vomir.
  • Ereutophobie : Peur de rougir en public.
  • Géphyrophobie : Peur des ponts (ou de traverser les ponts).
  • Gérascophobie : Peur de vieillir. Comme tout le monde !
  • Glossophobie : Peur de parler en public.
  • Graphophobie : Peur de l’écriture (fait d’écrire). Vous avez tous compris que c’était ma phobie première…
  • Gymnophobie : Peur de la nudité. Ca va, sauf si je me regarde dans la glace… Sinon il y a ce rêve horrible où l’on se retrouve à poil devant tout le monde parce qu’on a oublié de s’habiller…
  • Halitophobie : Peur d’avoir mauvaise haleine.
  • Hématophobie : Peur du contact et de la vue du sang. Pour une femme, c’est ballot…
  • Hylophobie : Peur des forêts. J’adoooooore les forêts !
  • Hypégiaphobie : Peur des responsabilités.
  • Medorthophobie – Peur de voir des pénis en érection. Si c’est celui de King kong, bien sûr…
  • Katagélophobie : Peur du ridicule. Ce n’est pas mon cas, prouvé sur ce blog…
  • Kénophobie : Peur de l’obscurité. Ca peut aller, du moment que ce n’est pas la nuit NOIRE…
  • Leucosélophobie Peur de la page blanche. Voir plus haut !
  • Maskaphobie : Peur des masques
  • Musicophobie : Peur de la musique surtout celle de ma voisine du dessus, mais sans plus…
  • Mycophobie : peur des champignons : ceux que m’offrent LES AUTRES alors que je ne sais pas s’ils s’y connaissent !
  • Mysophobie : peur de la saleté, de la contamination par les microbes
  • Necrophobie : peur des cadavres : évidemment : qui a envie de croiser un cadavre un jour ? Surtout s’il marche et vous cause  et manifeste le désir de vous pomper le sang…
  • Nosophobie : peur de la maladie, d’être malade : c’est normal d’avoir peur ? Ou on est con de redouter la maladie ?
  • Nyctophobie : peur du noir : en couleur ça va, pour y voir clair c’est moins net comme concept…
  • Ochlophbie : peur de la foule : rien n’est plus con que la foule dit mon père. C’est son avis et je le partage.
  • Pantophobie : peur de tout
  • Plasmophobie : peur des fantômes : ben non, je suis certains qu’ils sont malheureux et heureux d’être entendus…
  • Phobophobie : peur d’avoir peur, d’être surpris
  • Pediophobie : peur des poupées ou également, peur des enfants (pour les enfants, d’un autre côté, il y a de quoi parfois…)
  • Pruritanophobie : peur de se gratter le fondement en public (apprendre à se gratter les aisselles ou le menton…)
  • Psychopathophobie : peur de devenir fou : je ne risque rien, c’est déjà fait…
  • Pyrophobie : peur du feu : gniark gniark…
  • Scopophobie : peur du regard des autres
  • Sidérodromophobie : peur de voyager en train : quand il y a des loubards dedans, je reconnais que c’est peu chatoyant…
  • Stasophobie : peur d’avoir à rester debout : surtout quand j’ai une sciatique.
  • Taphophobie : peur des tombes ou d’être enterré vivant : ma vraie phobie depuis longtemps, que l’on prenne ma catalepsie ou un coma non irréversible comme excuse pour m’enterrer… (réel)
  • Téléphonophobie : peur de répondre au téléphone (PFUIT !)
  • Tératophobie : peur des monstres : Il est réel que certains mômes foutent les jetons…
  • Thalassophobie : peur de la mer
  • Thanatophobie : peur de la mort : comme tout le monde !
  • Théosophobie : peur de Dieu : au cas où qu’il se vexationnerait que j’ai pusse prétendre qu’il n’existasse point….

Phobies animales :

  • Ailurophobie : Peur des chats.
  • Anthelmophobie : Peur des vers (dite aussi vermiphobie) : Si c’est ceux qui me bouffent sous terre OUI !
  • Apiphobie : peur des abeilles, par extension, peur des insectes possédant un dard ou pouvant piquer. Pfuit : j’ai été mariée avec Albert !
  • Arachnophobie : peur des araignées. Ca dépend lesquelles, et du pays…
  • Chiroptophobie : peur des chauves-souris
  • Cuniculophobie : peur des lapins
  • Cynophobie : peur des chiens
  • Entomophobie : peur des insectes : en ce qui concerne les fourmis OUI !
  • Herpétophobie : peur des reptiles ou amphibiens : là je me souviens de la tronche d’Albert devant un serpent et je ricane…
  • Ichthvophobie : peur des poissons
  • Musophobie : peur des souris ou rats
  • Myrmécophobie : peur des fourmis : si je n’étais pas allergique à mort je n’aurais MEME PAS PEUR !
  • Ophiophobie : peur des serpents : non, pas moi, c’est Albert qui en tournait de l’oeil…
  • Ornitophobie : peur des oiseaux
  • Squalophobie : peur des requins
  • Zoophobie : peur générale des animaux.

Conditions non-psychologiques :

  • Hydrophobie – Peur morbide de l’eau, considérée à tort comme un symptôme de la rage, alors qu’en fait le malade souhaite boire et ne le peut plus, d’où son comportement quand on lui présente de l’eau qu’il souhaite mais ne peut pas boire, sa soif entrainant un comportement incompréhensible (j’en veux mais je ne peux pas me faire comprendre)  = à peur de l’eau (une pensée réelle pour ces malheureux…).
  • Osmophobie : hypersensibilité aux odeurs
  • Phonophobie : hypersensibilité au son : surtout quand c’est le voisin d’en dessous avec sa TV à donf
  • Phonophobie ou photophobie : hypersensibilité à la lumière : ça je n’y peux rien, faut juste des lunettes de soleil !

Dans le cadre des superstitions :

  • Hexakosioihexekontahexaphbie(à mémoriser et répéter avant de la placer, ce qui n’est pas évident) : peur du nombre 666 : c’est moi le 666
  • Paraskevidekatriaphobie : peur du vendredi 13
  • Tetraphobie : peur du chiffre 4
  • Triskaïdekaphobie : peur du nombre 13

C’est bon pour aujourd’hui : La vie n’est qu’un long calvaire. N’avez qu’à voir les noms : il fallait les trouver… Calvairinisationnonphobie : adorer le blog de la gentille sorcière…

Le 8 mai…

RolandMai 1945. Le 8 mai, date anniversaire de Mrs Morgan, l’armistice est signé, enfin l’Allemagne a signé sa reddition inconditionnelle.

Le Reich « de mille ans » s’achève dans les ruines de Berlin et l’exode désespéré des civils vers l’ouest.

L’Europe est dévastée, les morts se comptent par millions de par le monde et surtout chez elle… Mais pour l’Europe c’est terminé. Il y aura d’autres horreurs (deux bombes atomiques lancées sur des civils) mais pas pour elle. Elle s’en fout l’Europe, elle n’en peut plus…

Mrs Tricot n’a plus de nouvelle de son mari depuis 6 mois, pour elle, il est mort. Ses lettres sont sans réponse. Elle survit, résignée, attendant des nouvelles éventuelles de compagnons de stalag de son mari (la photographie a été prise au stalag). L’armistice est juste signée, mais il y a un bon moment que les américains et russes libèrent des camps multiples, que cela rentre en France. Il y a un moment que l’on sait tout ce qui a pu se passer de l’autre côté de la frontière, là-bas, en Allemagne, le mot « Allemagne » étant craché par beaucoup. Et l’hôtel Lutecia accueille des moribonds qui pétrifient tout le monde devant leur aspect…

Le récit m’a été fait par Jean Poirotte et par elle également. Lui, petit garçon à l’époque, qui ne se souvenait pas de son père vraiment, mais qui lui envoyait des baisers vers l’est tous les dimanche, dormait dans le lit de sa mère qui pleurait beaucoup quand elle était là, depuis un petit moment (6 mois c’est long quand on est gosse).

Mrs Tricot était venue passer quelques jours chez ses parents. Elle travaillait et l’entreprise qui employait son mari également avant (et après d’ailleurs), a versé aux femmes de prisonniers, le salaire du mari, intégralement, pendant toute l’occupation. Elle n’était donc pas dans la gêne, mais était venue voir son fils scolarisé chez ses grands-parents en prenant quelques jours de congés.

Beau temps. Se laver les cheveux, c’est le jour du mois où il faut le faire. L’eau courante dans la maison, mais un évier inconfortable, elle descend à la pompe avec son savon fait maison (cendre et potasse), en jupe et calicot. Jean Poirotte aime bien regarder sa mère se laver les cheveux en criant que l’eau est glacée, et il l’aime bien en petite tenue (Oedipe quand tu nous tient)…. Il pompe l’eau pour remplir le broc, il se sent utile.

Elle en est au rinçage et c’est froid. Le savon lui a brûlé le crâne il faut tout bien rincer… Cavalcade dans la rue tout à coup et hurlement !

« Mrs Tricot, Mrs Tricot, votre mari au téléphone ! » C’était le maire. Il n’y avait que deux téléphones dans le village : un à la poste et l’autre à la mairie. Et là, Jean Poirotte stupéfait, vit sa mère se relever en lançant de l’eau partout, et partir en courant « à moitié nue » (en calicot) dans la rue, vers la mairie. Elle a avoué après coup qu’elle serait partie de même en « combinaison »…

Oui c’était bien son mari, rentré à Versailles pour se faire démobiliser avant tout (la bureaucratie est toujours très humaine) et se pointant chez lui pour n’y trouver personne.

Le premier VRAI souvenir de Jean Poirotte en ce qui concerne son père est que tout le monde pleurait de joie, sa mère aussi et surtout. Tout le monde est parti à la gare en gambadant (2 km à pied… ça use…) pour attendre l’arrivée du rescapé que tout le monde croyait mort.

Souvenir de l’arrivée d’un homme dont il avait oublié le visage, à l’air triste, dans les bras de qui sa mère s’est précipitée, le renvoyant lui, dans un autre monde, puis qui l’a serré très fort contre lui en pleurant qu’il était un grand garçon maintenant, parce que tout le monde pleurait.

Et le soir… Et bien cet homme là, le père revenu, dormait avec sa femme et lui tout seul dans un lit loin de sa maman…. Abandonné de tous… Ne comprenant plus rien au monde…

Pas toujours facile d’avoir un papa. Et puis 9 mois après ce retour, deux petites soeurs…. L’émotion favorise l’ovulation double ou triple… Mrs Tricot a fait ce qu’elle a pu… Mais bon, elle ne s’est jamais trompé dans ses calculs en disant que ses filles étaient nées jour pour jour 9 mois après le retour de son mari…

Il faudra que je cherche d’ailleurs, la date exacte de son retour, parce qu’on porte très rarement des jumeaux 9 mois pleins… Il a dû revenir avant la capitulation du 8 mai.

Un papa qui rentre malade et épuisé, ayant vu trop d’horreurs n’est pas franchement top pour comprendre un petit garçon de 7 ans bouillonnant de vie, qui a son caractère et pas du tout l’intention de laisser un étranger lui donner des ordres et lui piquer sa mère.

Commençait un long combat… Quand les guerres sont enfin terminées, ne pas croire que c’est la paix….

Le 8 mai je pense à eux. A tous ceux qui ne sont plus là et qui ont connu cette guerre voire même celle d’avant.

C’est un jour de congés (que Giscard nous avait supprimé)… Un jour de souvenirs de ceux qui ne sont plus là pour m’en parler… Et une grande pensée pour ceux qui ne sont jamais revenus s’il vous plaît… Ceux qui n’ont pas connu la joie de la bonne  fin et survécu en fin de compte.

Pour eux la fin de vie n’a été qu’un véritable long calvaire…

Une grande pensée pour tous ceux qui ont vécu cette époque si noire… Si elle n’avait pas existé, il n’y aurait pas de jour férié…

Ce n’est pas que j’aime particulièrement faire monument du souvenir le 11 novembre et le 8 mai, mais c’est pour moi un devoir de mémoire…

(Edité pour la première fois le  8 mai 2007)

29 avril 1945, et pourquoi j'insiste…

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Malgré les soucis qui sont les siens, elle s’est levée tôt Alphonsine. Toutes les femmes de la famille en ont fait autant : Mrs Tricot, Mrs Morgan, Tante Hortense, mon arrière grand-mère, les autres. Toutes étaient debout dès le petit matin.

Alphonsine, Mrs Tricot et Mrs Morgan, se sont fait un shampoing et une petite mise en plis. Pas les plus âgées pour qui le shampoing c’est une fois l’an.

Elles ont mis du temps à choisir leur toilette, réfléchi à deux fois pour la jupe machin, ou la jupe truc (pas de pantalon à l’époque), le caraco à porter sous le chemisier le plus joli. Elles ont parfois ressorti le plus jolie col de dentelle sur lequel elles ont passé des heures quand leur mère leur apprenait le point d’Alençon ou le point de Venise.

Elles ont mis du parfum ou de l’eau de cologne. Pour les plus jeunes : poudre de riz, eye liner et mascara en cake… Elles se sont faites toutes belles, sous le regard parfois narquois de leur époux, quand époux il y avait.

Elles se sont retrouvées dehors avec plein de femmes s’étant roulées dans leur commode comme elles. Elles se sont souvenues ensemble des heures noires, des disparues, de celles qui avaient sacrifié leur vie pour l’avenir. Elles se sont souvenues ensemble de l’autre guerre, où il s’en était tant passé.

Pour se retrouver, quasi les premières devant la mairie où le bureau de vote allait ouvrir.

29 avril 1945 : pour la première fois, les françaises vont voter, il n’en manque pas une !

Très en retard sur d’autres femmes, dont les turques et les tunisiennes (entre autres, je vous passe la liste). Certains partis avaient rejeté ce droit de vote des femmes, sous des prétextes idiots : elles voteraient pour le prestige de l’uniforme, en écoutant la voix du curé… Ceci a été démenti dès le premier scrutin. Mais bon, les femmes étaient forcément très bêtes à les écouter, même si elles avaient pris la relève en 14/18, ou s’étaient sacrifiées peu de temps auparavant, ayant le droit de torture et de mort, mais pas celui de vote…

Je me souviens de leur toujours émotion à mon arrière grand-mère, et à tante Hortense, quand elles allaient voter. Même émotion pour la génération suivante d’ailleurs. Pour rien au monde elles n’auraient loupé un scrutin. C’était tout une cérémonie.  L’abstentionnisme d’aujourd’hui leur flanquerait de l’urticaire…

Elles savaient, toutes ces femmes, ce que cela représente que le droit de s’exprimer…

Et elles n’étaient pas seules ce jour là. Les hommes aussi, à qui ce droit de vote avait été retiré pendant toute la guerre, se bousculaient également au portillon pour le retrouver ENFIN.

Mrs Bibelot se souvient de la queue qu’il y avait à Châteauroux,  ce premier jour de scrutin après guerre.

Personne n’aurait cédé sa place à personne, et exit la séance de cinéma du dimanche : ON ALLAIT VOTER !

Certains se souvenaient via la mémoire d’un ancêtre qu’ils avaient connu, de l’époque où l’on ne votait que lorsque l’on payait des impôts. De l’époque où tout le monde ne pouvait pas s’exprimer.

C’est en leur mémoire à tous que pour moi c’est plus qu’un droit : c’est un devoir et sacré même.

Et que j’emmerde les autres avec ce principe…

Aller à la pêche ou en WE n’est pas une excuse pour s’abstenir, écouter les statistiques NON PLUS. Ce droit nous l’avons eu parce que certains se sont battus pour, nous l’avons en oubliant quel prix ont payés d’autres avant nous pour l’avoir et nous le transmettre.

Parfois de leur vie…

Alors : allez voter !

Et comme chaque jour de scrutin, je ferme mes commentaires pour vous retrouver en toute légalité après 20 H…

Des nouvelles du front… (4)

Heureusement qu’il n’y a pas une chronique à faire tous les jours…

Sur la photo, c’est toujours moi 🙂 (évidemment…)

  • Le genou de papa va mieux du coup, il ne peut pas plus nous faire le coup de « je ne veux pas aller à la Grande Motte en septembre, ça me rappellerait de trop mauvais souvenirs (et un coup de béquille dans le genou à la maison, cela sera un bon souvenir ?)
  • J’ai fait les comptes du peu d’avantages que j’ai perdus lors du quinquennat du petit Nicolas…  Je vous passe les détails. (mais j’y reviendrai…) et comme je n’ai pas de couilles, je m’en bouffe les poings…
  • L’hôtel des impôts n’est pas responsable du fait que mon facteur soit incapable de me délivrer mes courriers, sauf quand je pointe du doigt l’absence d’une adresse exacte… Ce qui mobilise la chef, l’archi chef, et le reste…
  • Quand je prononce le nom du « médiateur des impôts » tout le monde devient livide. J’ai hâte le le rencontrer. Il doit être bien ce mec là…
  • Je suis prisonnière d’un cercle infernal administration/administration/administration… Je vous raconterai… (5 posts au moins)
  • Sinon, RAS sauf que j’ai mal à la hanche gauche et que pour aller au muguet, c’est pas top !

Ah, si, j’irai voter dimanche. Je ne suis pas du genre (coucou Pulchérie rapport à une engueulade mémorable) à me dire que ce n’est pas la peine que je me déplace, vu les statistiques…

Les statistiques je m’en torche royal et je m’en bats les ovaires, en souvenir de mes ancêtres qui sont morts pour avoir le droit de vote. En souvenir de mes grand-mères qui ont voté pour la première fois en 1945, alors que leurs hommes, privés de ce droit de vote pendant toute l’occupation, ne délogeaient pas plus qu’elles de la file d’attente.

En bref : la vie n’est qu’un long calvaire….

Mais ce n’est pas une raison pour ne pas aller voter. On sent bien l’intox sur ce coup là, mais il est réel que j’ai été élevée au son de « voter est un DEVOIR »

Et un hommage à nos ancêtres….

Ne jamais se dire que c’est plié, torché, et que l’on peut se passer de nous…

Le muguet du mois de mai…

muguet-3Cela fait tellement longtemps qu’avec Mrs Bibelot, c’est notre bref plaisir de l’année… On ne sait plus depuis quand finalement. Depuis que je suis petite, alors je ne compte plus…

Il parait qu’il porte bonheur. Je n’ai rien remarqué…

Le muguet dure 3 semaines, 4 certaines années, allez savoir pourquoi. En 2007 nous avons arpenté jour après jour,  notre coin favori sous la pluie, sans renoncer d’aucune manière. Et cela donne ce qu’il y a sur la photo : 5 à 6 bouquets que nous remplaçons jour après jour, quand le plus ancien sent le « tourné » et que les clochettes virent au jaune…

Et il y a toujours « la dernière cueillette », le jour où face à du blanc à perte de vue, nous nous rendons compte que ce blanc est en train de virer au jaune pour préparer l’année d’après, que les brins sentent le « tourné ». Nous n’y touchons pas. A quoi bon cueillir une fleur qui sera morte demain ? Mais nous repartons le coeur gros, quelques brins encore valables dans la main, dont nous respirerons le parfum jusqu’à son dernier souffle. Et c’est brutalement que nous décidons que nous n’irons pas en chasse du dernier dernier brin demain.

Maman et moi, même combat : nous ne voulons pas savoir que nous sommes en train de ramasser la fin. La dernière cueillette se passe d’ailleurs toujours de la même manière. Maman me dit « ça me dégoute trop de laisser tout ça qu’on ne peut même plus ramasser », et j’obtempère en disant que j’ai mon dernier bouquet moi aussi et que nous pouvons partir et reprendre le chemin vers la voiture garée loin de là. Tous les ans nous nous relayons pour dire « non, pas demain »‘…

Je sais ce que je pense moi, quand je regagne la voiture, en respirant avec avidité ce dernier bouquet (personne n’a su créer un parfum « muguet » pouvant se confondre avec notre muguet des bois, le vrai). Tous les ans je peux surmonter Noël, le jour de l’an, mais pas le dernier bouquet de muguet.

Où serai-je, et où en serai-je quand les prochains brins fleuriront l’année prochaine ? Qui serai-je quand je ramasserai le premier brin odorant en souriant, avec du bonheur plein la tête, les yeux, le nez ? Serai-je encore là seulement  ?

Et bien sûr, je sais que maman y pense aussi, avec une nostalgie et une appréhension supérieures à la mienne, car elle a 20 ans de plus que moi.

Mes grand-mères ne sont plus là pour nous accompagner. L’ombre des anciens passe, silencieuse, sur nos places…

Bien sûr que, reniflant notre provende sur le chemin du retour, silencieuses comme toujours, ce jour du dernier bouquet, nos pensées nous rapprochent, nos appréhensions aussi. Mais nous ne le disons pas… Enfin ELLE ne dit rien donc MOI non plus…

Il m’est toujours douloureux de voir ma mère se taire, face à ses propres interrogations… Je préfèrerais franchement ne pas être la seule  à avouer (ici) que je songe à l’adage du midi (dont je recherche désespérément la véritable phrase en provençal).

Qu’à l’an qui vienne, si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins.

Peuchère… Tout cela pour du muguet…

Après plusieurs années de 3 semaines d’avance, cette année, le muguet retrouve le souffle de ma jeunesse, avec ce que l’on appelle désormais « du retard ».

Nous n’y allons jamais le 1er mai, trop de monde, mais cette année 2012 il ne sera pas « fini » pour mon anniversaire du 9, comme les trois dernières années.

Nous avons 3 semaines devant nous après cette fête du travail qui me fait bien ricaner.

Car de travail, je n’ai point, et l’on me l’a dit, peu de chance que j’en retrouve. Alors je n’ai rien à fêter.

Si : une journée à glander totalement parce que je ne sortirai même pas de chez moi pour une fois.

Et ceux qui vont parler travail ce premier mai, je n’écouterais même pas leurs discours….

Car la vie n’est qu’un long calvaire, même si j’attends avec une palpitation secrète, le moment où je vais ramasser mon premier brin, et les autres… Et ces soirées où je me shoote au bouquet de muguet qui sent si bon…

(Photo : Pulchérie en 2010)

Ps : là c’est chez Mrs Bibelot. Généralement j’ai le même alignement sur ma table basse.