Objet inanimés…

Plat…Avez-vous donc une âme ?

On peut se poser parfois la question.

Je ne suis pas une personne particulièrement maladroite : tête en l’air oui, mais je casse très peu, voire même très rarement…

On me laissait à une époque laver ou essuyer la vaisselle sans aucun scrupules… J’enviais donc les maladroites réputées, qui échappaient aux corvées…

La seule  fois où j’ai cassé de la vaisselle (puisqu’il va en être question) chez le furoncle, la grand-mère de mes filles, j’ai fait très fort : un plat plein de gras m’a échappé des mains et est tombé dans le lave vaisselle en brisant 3 bols, 2 ramequins et 6 assiettes. Je n’ai trouvé à dire devant ma maladresse totalement inhabituelle « c’est la première et la dernière fois que je casse quelque chose chez vous ».

Sinon, ma non maladresse (sauf pour le furoncle qui a renseigné toute la famille, alors que je la fréquentais depuis 5 ans) est la raison pour laquelle j’ai soupçonné deux objets au moins, d’avoir une âme et de s’en être servie pour me faire un sale coup.

  • Mon voyage au Kenya. Le lendemain de notre arrivée avec Charles Hubert, j’avais fait l’acquisition des objets souvenirs à rapporter (j’adore les trucs africains). J’avais prévu un sac pour les ranger, et jamais regretté de tout avoir acheté le premier jour, vu qu’après, au cours de notre périple, nous n’avons rien vu de mieux.
  • J’avais acheté pour Jean-Poirotte qui fait la collection de cannes, une canne Masaï de toute beauté.
  • Qui ne tenait pas dans le sac, donc je l’ai trimballé pendant tout notre safari d’un lodge à l’autre (première semaine), puis en taxi pour Nairobi, puis en avion (Nairobi/Mombasa), pour la ranger soigneusement dans un placard de l’hôtel où nous passions notre dernière semaine.
  • Je ne l’ai oubliée dans aucun hôtel, ce qui est à souligner, et les précautions de ce que l’on prend en cabine ou non n’étant pas ce qu’elles sont aujourd’hui, elle a fait Mombasa/Paris avec moi (après s’être trimballée dans tout l’aéroport après l’enregistrement des bagages, l’avion ayant 5 heures de retard)
  • Je suis descendue de l’avion en la tenant à la main, mon appareil photo en bandoulière
  • Nous avons récupéré nos bagages
  • Nous avons pris la navette pour la gare Montparnasse
  • Nous sommes descendus de la navette pour aller prendre le train direction Rambouillet, en courant car nous étions justes…
  • La canne s’est très bien comportée dans le train.
  • Maman nous attendait à la gare, car nous étions chargés comme des mules et en plus crevés par notre voyage.
  • Je sors de la gare et là, PAF : la canne m’échappe des mains et se rétame par terre, perdant un morceau de la crosse que je ramasse en pestant.
  • Ce n’est pas possible, ce truc a fait des milliers de km et il faut qu’il m’échappe se casse pile poil à l’arrivée !
  • J’aurais pu faire mieux, elle aurait pu m’échapper des mains au moment où je l’offrais à mon père. Qui dieu merci a pu la réparer sans que quoi que ce soit puisse être visible. C’était juste un noeud dans le bois qui avait sauté.
  • N’empêche…
  • Quand je regarde cette canne, je la trouve louche… D’ailleurs si mon mariage avec Charles Hubert a foiré, c’est parce que j’avais fait preuve d’un manque de discernement certain de sa faute (à mon manque de discernement souligné par la canne diabolique).

Autre objet diabolique, une très très très jolie barbotine venant de la grand-mère de mon arrière-grand-mère. J’adore la jolie barbotine, c’est mon péché mignon.

  • Depuis l’âge de 5 ans, je reluquais ce magnifique plat, sans avoir le droit d’y toucher. C’était tout ce qu’il restait d’un service de l’aïeule, les gens ayant à l’époque la fâcheuse manie de diviser les services de table, couverts, verres, entre les héritiers (moralité maman a parfois un plat, deux assiettes, une louche et 3 verres de très beaux services…)
  • Cette famille étant aisée, on peut dire que ce plat avait échappé à de nombreuses bonnes faisant la vaisselle et la rangeant, à de très nombreuses utilisations, à de multiples générations d’enfants casseurs.
  • Et puis, pour je ne sais plus quel anniversaire, (et je ne veux même plus le savoir), maman m’a fait cadeau du fameux plat.
  • Qui bien évidemment n’irait jamais au lave vaisselle, mais trônerait bien sagement avec quelques belles assiettes, bien en vue sur mon vaisselier de l’époque.
  • Les filles ayant l’interdiction formelle de ne serait-ce que le regarder.
  • Le plat est arrivé à la maison, bien emballé dans du papier journal, dans un sac plastique épais, porté dans mes bras.
  • Je l’ai déballé soigneusement sur le canapé pour éviter tout accident.
  • J’ai déplacé les assiettes  pour lui faire de la place
  • J’ai pris le plat, et je ne sais pas comment, il m’a échappé des mains au moment où je le mettais en place.
  • Il aurait pu tomber juste un peu en dessous, sans dommages, vu la forme du vaisselier, mais non, il a dérapé, fait un dérapage incontrôlable,  sans que je puisse le retenir et…
  • Il s’est fracassé sur le carrelage. Un machin de 150 ans s’est brisé en 1000 morceaux sous mes yeux consternés. Personne n’a rien osé dire, et Albert a ravalé son traditionnel « faites chauffer la colle », parce qu’il aurait mis ses jours en danger.
  • Le plat aurait pu se couper en deux et être réparable, mais non, le salon était jonché de poussières…
  • J’en rêve encore la nuit parfois. Pourquoi tant de haine à mon égard ? Et en plus, aucune photo ne me permet de vous faire voir à quel point ce plat était magnifique… (l’illustration est un authentique Pallissy à qui le plat ressemblait pas mal, sans en être un, parce que sinon, vous pensez bien que je ne serais même plus là pour vous raconter l’horreur de ma déconfiture quand il s’est écrasé sur le sol (d’ailleurs je hais depuis le carrelage en règle générale, et sa solidité sans égale…))

La vie n’est qu’un long calvaire…

Encore de la neige…

Neige 001Je reste perplexe devant les multiples réactions provoquées par un nouvel épisode neigeux.

En février…

Avec dans le parisien de maman, la grande question posée « c’est quand le printemps ? ».

Après avoir consulté le calendrier je suis en mesure de vous dire que le printemps est prévu pour le 20 mars.

D’ailleurs généralement c’est le 20, le 21 ou le 22 mars…

Alors pourquoi se poser la question en plein mois de février ? Même s’il tire aujourd’hui à sa fin, il n’en demeure pas moins que c’est souvent un des mois les plus froids de l’hiver.

Nous avons pris de mauvaises habitudes les années passées. Où il neigeait en novembre, décembre, janvier… Et puis après plus rien, terminé les grands froids…

Ma voisine du rez de chaussée avait ressortie un peu tôt les géraniums qu’elle conserve jalousement d’une année sur l’autre, dans son salon. Et elle est scandalisée parce que du coup, ils ont mis juste une journée à crever (passer de 22° à -2° ne leur a pas plu du tout). Elle n’est pas la seule, beaucoup dans le secteur avaient ressorti leurs plantes. Ca n’a pas pardonné…

Pourtant, à 80 ans, elle doit bien savoir que février n’est pas le moment idéal pour assister à la floraison des géraniums…

Elle avait même planté ses éternels pieds de tomates cerises : couic !

A une lointaine époque, on avait accusé les « aéroplanes » de détraquer le temps. Puis la bombe atomique avait été incriminée. A l’heure où l’on nous rebat les oreilles avec le réchauffement de la planète, ON se demande que mettre en cause dans ce « dérèglement » du mois de février.

On oublie même les vieux dictons comme « en avril ne te découvre pas d’un fil » que j’avais eu le tort de mépriser en avril 79 (ICI).

Juste avant la dernière chute de neige, j’avais croisé une jeune femme habillée très été, partant à la gare d’un pas martial, et j’avais pensé que c’était du grand n’importe quoi…

Les optimistes vous disent que cet hiver froid est le signe que l’on aura un bel été. Mais bon, il n’y a qu’à croiser les doigts, on a déjà eu des hivers très froids ET des étés pourris.

Les journalistes n’ont pas fini de faire leurs choux gras de la météo, je peux vous le prédire. Et toujours maintenant nous savons si nous sommes en dessous ou au dessus des normales saisonnières. La normalité a été pondue quand ?

Si comme en 74 et 79 il neige en avril, nous aurons droit à un JT spécial…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Signes et voyance…

TarotDepuis toujours, l’homme désire connaître son avenir. Il y a les présages auxquels les romains étaient très attachés en nous en laissant des traces au passage (merde un chat noir qui traverse la route de gauche à droite et passe sous une échelle), la boule de cristal, les cartes, tout un tas de trucs qui pourraient éventuellement nous renseigner sur notre futur, alors que souvent on se dit qu’heureusement il vaut mieux ne pas savoir.

J’avais une amie très matheuse qui s’attardait beaucoup sur les chiffres. Pour elle, dates de naissance, de mariage, étaient très importants.

Mais les chiffres, on peut leur faire dire ce que l’on veut… Surtout quand on travaille avec deux options limitées : 12 pour les mois de l’année, et 31 pour les jours du mois.

Prenons un exemple.

  • Mes parents se sont mariés le 11/12
  • 11 + 11 = 22, mon père est du 22/03
  • et 12 = 1 + 2 : son mois de naissance
  • 2 + 2 = 4 (puisqu’une année ne compte que 12 mois, on additionne les deux chiffres quand ils sont supérieurs à 12), ma mère est du 4/06
  • Normal  puisque 03 + 03 (mois de naissance de mon père) = 06
  • C’EST UN SIGNE !
  • 4 enfants, c’est normal, puisque ma mère est du 4, CQFD.
  • D’ailleurs si ma mère est du 4, c’est normal puisque son père était du 3/01 donc 3 + 01 = 4, sa mère du 8/05 donc 8 + 05 = 13 et 1 + 3 = 4. Pour juin c’est normal aussi puisque son père était du 03/01 et que 03 x 2 = 06.
  • Et comme mon grand père était du mois de janvier (01), ils n’ont eu qu’un enfant.

Autre exemple :

  • Je suis du 09/05
  • Albert est du 18/10 : 2 x 09 et 2 x 05
  • Nous nous sommes mariés un 7/03 normal parce que 7 + 3 = 10, mois de naissance d’Albert.
  • Pulchérie est du 18/12. Le 18 comme son père + 2 x 09 de sa mère. On laisse le mois de naissance de côté jusqu’à la naissance de Delphine.
  • Qui est du 12/10. 12 comme le mois de naissance de sa soeur, 10 comme le mois de naissance de son père + 2 x le mois de naissance de sa mère.
  • Comme il y a beaucoup de 2 dans cette histoire, normal, nous avons eu 2 enfants.
  • Nous aurions pu en avoir 3, mais on s’y retrouve quand même vu que 3 x 3 = 9 mon jour de naissance
  • Et comme c’est Albert qui multiplie par deux, il prend la tête du couple, décide du mariage et de sa rupture.
  • Rupture curieusement officialisée par le tribunal un 12/10, date anniversaire de Delphine qui est la seule des deux filles sur le thème astral de laquelle le divorce des parents saute aux yeux comme un coup de pied aux fesses.
  • CQFD, j’aurais dû y penser plus tôt.

Je m’amuse comme une petite folle (moi qui ai toujours détesté les chiffres) depuis une semaine, à tournicoter toutes les dates de la famille pour forcément trouver quelque chose qui correspond (mes tantes sont nées le 23 janvier, je ne risque plus de l’oublier puisque cela fait 1-2-3)

Parfois d’ailleurs c’est troublant. On pourrait aussi s’intéresser aux heures de naissance et de mariage quand elles sont connues à la minute, mais là, cela risque de donner le vertige.

Vous pouvez tournicoter les chiffres dans tous les sens, vous trouverez forcément un signe.

Qui n’est pas forcément le signe que tout roulera, parce que la vie n’est qu’un long calvaire…

Vous avez le WE pour trouver les signes qui vont bien, je relève les copies lundi (vous croyez que vous êtes ici uniquement pour rigoler ?)

PS : toutes ces dates sont authentiques.

Soyez connectés qu'ils disaient…

Femme au téléphone 4Je ne nie absolument pas l’utilité du net, de l’ordinateur, et de ces merveilleux appareils qui font de la vie des autres un long chemin parsemé de pétales de roses.

D’ailleurs, à chaque panne d’ordi (le premier a été rescapé 3 fois par l’homme de l’art), je m’effondre complètement.

Mais, à part l’ordinateur qui m’est vital, et un téléphone portable que je viens d’être obligé de changer (sous garantie) sous prétexte de panne, je ne suis pas vraiment équipée.

Un exemple : en changeant de portable, je me suis retrouvée avec une merde pas possible en ce qui concerne mes contacts.

Curieusement, lors de la mise en service du premier Nokia, tout avait été récupéré (l’homme de l’art s’étant chargé de cette mise en service, moi ne sachant même pas à quoi ressemble une carte sim) SAUF mes contacts. Que j’ai donc ré-enregistrés le plus rapidement possible.

Je connais quelques numéros par coeur, mais vraiment moins qu’il y a 20 ans, où j’arrivais presque à faire annuaire à moi toute seule, même au travail.

Maintenant on prend l’annuaire dans l’appareil, on cherche le contact, et ça se fait tout seul. C’est pratique, mais c’est au détriment de notre mémoire, c’est indéniable. Idem pour le fixe…

Là où jadis je connaissais au moins 50 à 60 numéros par coeur, j’en comptabilise à peine 10 (et encore, avec des moyens mnémotechniques dont je vous ai déjà parlé, il faut que je mémorise d’abord les moyens mnémotechniques et ne pas les inverser…)

Là, mystérieusement, l’appareil a récupéré les contacts de mon premier portable, plus ceux que j’avais re-rentrés depuis l’achat du second. J’ai passé une heure à tout mettre en ordre et retirer les doublons, pour m’apercevoir que les contacts que j’avais rentrés dans le deuxième portable, mais jamais dans le premier, avaient disparus.

La carte machin, n’avait retrouvé que ce qui faisait doublon…

Obligée donc, d’appeler certaines personnes pour leur demander leur numéro en 06… et de vérifier avec ceux qui ont changé de numéro entretemps, si j’avais bien le bon. Car pareil, les textos reçus sur le premier Nokia s’étaient volatilisés, alors que j’avais retrouvé ceux du vieil appareil…

Incompréhensible…

Mais vachement intéressant de retrouver un texto de Delphine me demandant de l’appeler d’urgence vu qu’elle avait une gastro, en 2008…

Je pensais pourtant, grâce aux textos, ré-enregistrer les numéros de ceux qui me les avaient envoyés dernièrement, ni vue ni connue, mais c’était donc impossible…

Là, le répertoire papier de mes parents m’a été d’un grand secours. Un répertoire papier rend rarement l’âme comme une batterie de portable. Il peut peut-être prendre feu brusquement : si je vois le phénomène se produire, je fais un post immédiatement (et je vais direct allumer un cierge dédié à la vierge, parce que j’aurais un doute…)

Evidemment on peut être victime d’un incendie : mais là on touche au cruel et à la malédiction la plus perverse. Je ne pense pas que le « virtuel » y résiste plus que le « papier » (dont on retrouve parfois miraculeusement des pages intactes dans une cheminée où on l’a brûlé volontairement…)

Idem pour l’agenda, que je tiens scrupuleusement depuis 2010, délaissant mes post-its que j’égarais partout, en ne m’en prenant qu’à moi. L’autre jour que je le consultais, quelqu’un que je ne nommerai pas m’a demandé pourquoi je ne notais pas mes RV dans mon agenda de portable « c’est plus pratique tu sais ». Oui, sauf qu’à moins d’un coup de chance extraordinaire, j’aurais paumé tous mes RV du premier trimestre, alors que mon agenda papier est toujours dans mon sac.

J’ai été échaudée d’ailleurs, quand j’étais encore chez Truchon, par mon chef direct qui rentrait tout dans son appareil ultra sophistiqué, appareil qui une fois par trimestre tombait dans les WC, ou de la voiture, ou bien par terre juste avant de se faire piétiner par son propriétaire… Propriétaire bien content que je puisse tout lui redonner car dûment noté sur un agenda trônant sur mon bureau…

Dans le même ordre d’idée, j’ai deux copines qui n’ont plus ni montre « on regarde sur le portable », ni radio réveil « c’est le portable qui sonne », ni minuteur pour la cuisson des endives, ni quoi que ce soit qui puisse se trouver sur un téléphone portable, une tablette de chocolat, ou un Imachinchose.

Les cartes routières en papier ont été mises à la récupération papier : avec un GPS elles se perdront de la même manière. Jusqu’au jour où le GPS se bloque sur Nancy, mésaventure authentique arrivée à une de mes amies, dont le GPS voulait systématiquement la faire passer par cette ville, alors qu’elle ne demandait que le plan d’arrivée à Meudon, après avoir fait Rambouillet/Meudon…. Non, le GPS voulait Rambouillet/Nancy, puis Nancy/Meudon…

Moi j’ai toujours un minuteur allant jusqu’à 1 H pour la cuisson des oeufs coques ou de quoi que ce soit d’autre (puisque l’oeuf coque c’est 3 minutes comme me le répète toujours Mrs Bibelot), un radio réveil qui a l’âge de Pulchérie, et donc un agenda/répertoire que j’ai complété après avoir récupéré tous les numéros.

Parce que désormais j’ai noté les adresses importantes, ayant pris il y a un petit moment la résolution (que j’ai mis un an à tenir) de garder agenda et répertoire à jour… Pour le répertoire j’avais fait un faux pas, à cause du portable…

D’accord, mon sac est assez lourd, avec toute la paperasse que je trimballe dedans.

Mais en cas de « ça va couper chérie », au moins, je suis certaine de conserver certaines données…

On peut me piquer mon sac allez-vous me dire…

Oui, papier ou autre, de toutes manières ce sera une grande perte…

Sauf que là, le poids du sac permet de ré-inventer la masse d’arme, et ce n’est pas rien…

La vie n’est qu’un long calvaire… (surtout quand dans le sac ça fait PSHITTT !)

Les Moody blues (maudits blues de nos jadis)…)

Cela reste mon groupe préféré, loin devant d’autres que j’aimais bien aussi, mais pas autant (vous êtes TOTALEMENT au parfum et savez de qui je parle, naturellement, je suis claire comme de l’eau de roche…) (comme toujours, je vous perçois 20/10).

Ce n’était pas exactement ma génération, nous avions 10  ou 15 ans de retard, mais cette chanson là était de toutes nos boums (les filles disaient « soirée, boum, c’est ringard maman » (et paf tu te prends 50 ans de plus, au moins…))

Le slow qui tue par excellence, immortel… Albert disait toujours que c’était le slow que l’on terminait « le slip entre les dents » (les filles vous n’avez rien lu).

J’ai l’intégrale de ce groupe, et j’ai tout aimé d’eux, en 33 TOURS (un jour Delphine viendra cambrioler ma cave) ET CD, me ruant chez Virgin un soir de folie, sur les Moody blues enfin en CD dans leur intégralité (et y laissant la moitié de mon salaire)…

Night in white satin

Et puis celui-ci aussi, il faut être honnête, avec les Beatles (au sujet desquels nous avions un temps de retard aussi), c’était chez eux que l’on trouvait les slows les plus longs… (pour les Beatles c’était Hey Jude, et Let it be…)

Melancoly man

Merci Free BIS !

haut-debit-copierVoila ce qu’était mon Internet depuis la livraison de mon premier ordinateur qui aurait eu 10 ans en septembre 2012…

J’en entend qui ricanent…

L’homme de l’art m’avait suggéré de prendre une box, et s’était fait un plaisir de faire une étude comparative.

Il s’agissait finalement pour moi, d’avoir mieux en haut débit, de m’affranchir de la facture orange pour mon téléphone fixe et d’avoir les appels illimités, et puis de m’affranchir également des coupons rechargeables valables 30 jours, pour mon portable + plein d’avantages qui m’échappaient un peu…

Autant je me dépatouille impec assez rapidement avec un nouveau programme, autant tout ce qui est connexion, reconnexion, mise en service, ce n’est pas mon truc (je suis capable de m’électrocuter avec une lampe débranchée c’est dire)… D’autant que mon ordinateur actuel souffre d’un faux contact se promenant dans des zones stratégiques et que celui gentiment donné par Louisianne, n’avait pas pu être mis en service avec Orange (alors qu’il me faut un ordinateur de secours pour éviter d’aller squatter chez ma soeur).

Décision concernant l’opérateur prise conjointement : Free dont sa femme et lui sont parfaitement satisfaits, ma soeur idem. Ceci compte tenu de mon budget anorexique, et de mes besoins.

Compte tenu de la susceptibilité de l’ordi actuel, l’homme de l’art s’était proposé pour m’installer ma box, et nous avions fait une simulation de commande, sans la valider, pour voir si je pouvais mettre comme adresse de livraison, celle de mes parents (mon facteur est toujours aussi incompétent, il se serait contenté de poser le colis sur les boîtes aux lettres…).

L’homme de l’art devant partir deux semaines, puis revenir, puis repartir, il fallait calculer approximativement le moment où je serais déconnectée de Orange, dont la lettre d’adieu ne m’a que peu émue, afin d’être reconnectée le plus vite possible.

Notre simulation de commande avait été parfaitement vue, et un charmant commercial de Free m’a donc téléphoné pour me demander ce que je comptais faire. Je lui ai expliqué en gros que ce ne n’était pas moi qui ferais la mise en service, et qu’il me rappelle le jour où, chez l’homme de l’art, nous devions valider la commande.

Je lui ai donc passé ce dernier qui lui a demandé pas mal de précisions :

  • Si l’offre choisie correspondait bien à celle dont il bénéficiait (le look des engins ayant un peu changé)
  • En combien de temps je serai livrée,
  • Etc… (il y a des moments où je ne comprends plus du tout de quoi on parle…)

Le commercial avait bien pigé le problème, et particulièrement que l’homme de l’art s’absentait dès le lendemain. Au cazoù j’aurais bien entendu passé ma commande de chez moi à une date qu’il nous restait à définir, mais :

  • PAS DE PROBLEME, j’ai bien compris que vous ne seriez de retour que le 5 février pour branchement de la box le 6
  • PAS DE PROBLEME, vu le cas, nous pouvons tout à fait programmer la livraison de la box pour le lundi 4 février, avec connexion immédiate, elle ne sera privée de téléphone et d’internet qu’une journée, deux maximum.
  • PAS DE PROBLEME, vous pouvez valider la commande ce jour, il faut entre 10 jours et 3 semaines pour livraison de la box.
  • PAS DE PROBLEME, qu’elle n’attende pas quelques jours pour passer cette commande, la box risquerait d’arriver un peu tard par rapport à votre planning, la connexion free sera bien faite au plus tôt le 4 quel que soit le jour de la livraison…
  • PAS DE PROBLEME.

Tout roulait impec, même si, ayant élevé deux filles, j’ai pris l’habitude d’avoir l’oreille qui frise quand on m’annonce qu’il n’y a pas de problème

Nous avons donc validé la commande, et l’homme de l’art s’est occupé du cas du portable des parents qui quittaient Orange pour Free également.

Le jour de l’enterrement du cousin de papa, le 28, alors que je revenais en vie d’Epernon, j’ai reçu un texto m’informant que ma box serait livrée le lendemain (chez mes parents). Prise d’un doute, j’ai appelé l’homme de l’art à ce moment là dans le midi, qui m’a rassurée immédiatement : il avait encore en tête ce que lui avait dit le commercial qui, pas fou, avait appelé en numéro masqué. Et pas pour rien parce que le 29 au matin, suite à la livraison de la box :

  • Sur internet, plus de son, plus d’image…
  • Côté fixe plus de tonalité…

La livraison avait eu lieu le 7ème jour suivant la confirmation de commande (alors que d’autres vont rouspéter qu’ils ont attendu 3 semaines, et que nous avions tenu compte d’un délai 10 jours/3 semaines). Mais j’étais bel et bien déconnectée et déjà passée sur Free (ce que j’ai vérifié de chez ma soeur en consultant mes mails), ce qui leur permettait donc de bien me facturer février contrairement à ce qui avait été annoncé…

J’ai regardé la notice, contemplé le navrant champ de spaghettis derrière mon meuble TV, me suis souvenue de la susceptibilité de l’ordinateur en service, et je suis donc restée en rade, jusqu’au 6…

Et quand je vois le trafic fait par l’homme de l’art pour tout défaire avant de mettre correctement en service, je me dis que mon immeuble a échappé de peu à une explosion ou une coupure générale de courant pour un temps indéterminé…

Parce que si j’avais voulu tout faire moi-même, en ignorant tout un tas de trucs (comme le fait que le cordon d’antenne TV pouvait dégager), je me serais ouvert les veines avec la télécommande de la box si l’immeuble n’avait pas sauté.

Et il a su lui, tout de suite, comment connecter également mon lecteur/enregistreur DVD/VHS, alors que rien n’était précisé sur aucune notice… (je ne sais pas comment se démerdent ceux qui comme moi n’y connaissent rien, et n’ont pas d’homme de l’art toujours prêt à venir à votre secours…)

Là encore, nous pouvons tous bénir les notices que nous avons en main, car comme le dit l’homme de l’art « que veulent-ils dire en vrai français ? » (bonne question…)

Restait à faire les manips nécessaires pour le changement d’opérateur de mon portable. Là, pas à dire, commande passée le lundi, réception de la carte sim le mercredi, pour mise en service le samedi.

Le truc bien, c’est que j’ai à peu près compris comment procéder, le truc moche c’est que mon portable (pourtant quasi neuf), et bien, un coup il s’ouvre (il l’a fait quand l’homme de l’art a voulu savoir s’il était simlocké ou pas), un coup il ne s’ouvre pas… (quand il a voulu récupérer sa carte sim) pour finalement s’ouvrir comme si de rien n’était…

Enfin bon, une solution sera trouvée, je ne suis pas inquiète à ce sujet.

Adieu SFR, et adieu Orange !!!

La vie n’est qu’un long calvaire…

Famille, pas toujours facile… L'enterrement

EnterrementNous avions décidé d’y aller, et donc, forcément, personne n’aurait pu nous empêcher de le faire sauf un avion de ligne s’écrasant sur notre route, deux heures avant notre départ…

J’avais la conscience clean, mais je me sentais mal à l’aise. Ma tension avait pris 2 points. Et puis, dès l’arrivée à l’église, le fait d’être trop entourée, alors que 7 magrébins me regardaient d’un sale oeil (ce n’est pas de ma faute, mais les 7 personnes installées chez le cousin de papa n’étaient pas alsaciens, suédois, mexicains, russes, ou tibétains) me dérangeait considérablement.

Catherine fut impec : gros bisous à toute la famille du côté paternel de Marc, et à papa, insistant bien :  « j’ai prévu un goûter pour après le cimetière, j’insiste pour que vous veniez ».

Sissi arrive et curieusement m’embrasse (le baiser de Judas ? car elle ignore les autres)  tout en me chuchotant le plus bas possible « vous ne parlez pas de Marc et du reste aujourd’hui, compris ? ». Manque de bol, mon frère l’a entendue, et précise que nous ne sommes pas venus pour ça. Elle rougit.

Un assez bel homme la suit, je pense que c’est son frères, ils ont les mêmes yeux, dommage qu’ils n’en aient que deux tellement ils sont beaux. Mais la dernière fois que j’ai vu le petit frère, il devait avoir 5 ans, et moi 10, donc, nous avons vachement changé.

Tout le monde s’installe dans l’église : le clan Dabra (côté paternel de Marc) à droite, et le clan côté maternel + les braves gens, à gauche (quand on rentre dans l’église). Les péquins étrangers à la famille sont rares : en fait, il n’y a que les voisins d’en face : deux personnes.

Vient la bénédiction (nous échappons à la grande messe chantée) attendue impatiemment par :

  • Ma mère qui n’a même pas fait sa communion
  • Mon père et ses deux soeurs que leur mère a dégoutés de la religion
  • Mon frère qui lui non plus n’a pas fait sa communion et qui en plus, ne supporte pas l’odeur d’encens ni la musique d’église (alors que pour mes tantes, mon père et moi, même sans croyance, nous adorons la musique d’église et les vieilles pierres).
  • Le concubin d’une de mes tantes, qui s’est placé derrière moi (pour parer toute attaque sournoise) et qui ne semble pas être plus croyant que nous.
  • Moi-même, qui à chaque fois que l’on parle du mort en disant qu’il est assis à la droite du seigneur maintenant, n’arrête pas de se dire « on va être un monde fou » (je sais, j’ai mauvais esprit).

Les répons sont faibles… Dans l’église du village de mes parents, c’est tellement fréquent qu’il y a au moins 4 femmes qui se déplacent pour pallier cette carence insupportable, chanter les cantiques et réciter les prières.

Du côté maternel de Marc, ce n’est pas mieux, ils savent tout juste faire le signe de croix. Les musulmans du banc arrière ne font que se lever ou s’asseoir, cela se comprend (mais je n’aime tout de même pas les regards vipérins qui me fixent).

Après, c’est le moment joyeux du cimetière, ou tout le monde se dit « un jour ce sera moi dans le cercueil qui descend », car la mort des autres nous fait penser à la nôtre et que c’est comme ça.

Les pauvres gens s’attardent. Ils savent qu’un goûter est prévu chez Catherine, et ils attendront vainement d’y être invités.

Et puis après, il y aura la trêve, aucune allusions aux sales mots dits. Sissi a été chapitrée par sa mère, ou elle s’est renseignée. Elle ne s’adresse à moi que pour demander des précisions sur la famille, avec le sourire. Même à un moment où nous nous retrouvons seules dans la cuisine, elle ne fait allusion à rien.

Un enterrement c’est aussi le moment où l’on évoque les disparus plus anciens, où on les replace dans l’arbre de la famille en prenant des notes pour les généalogistes, où l’on cite une anecdote amusante, c’est la famille qui se soude tout à coup, une tasse de thé ou de café à la main, un gâteau dans l’autre…

C’est une cérémonie après la solennelle, le sale coup du cimetière, un peu de chaud au coeur.

Quand nous sommes partis, Catherine m’a embrassée en me murmurant « faites ce qu’il y a à faire ».

La parenthèse était refermée, nous avons fait ce qu’il y avait à faire…

Car la vie n’est qu’un long calvaire…

(Photo : la gentille sorcière)

(Musique accompagnant l’arrivée du cercueil dans l’église (donc forcément remonte moral…)… J’aurais gagné 1000 euros si quelqu’un avait soutenu le pari que ce n’était pas l’Adagio d’Albinoni mi5xaMIX_h8)

Famille, pas toujours facile… (3)

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Je décroche donc mon téléphone (façon de parler) et j’appelle la gendarmerie, sans m’imaginer une seule minute que j’ai été manipulée de manière magistrale…

L’homme que j’ai au téléphone demande des explications, il attend. Pourquoi est-ce moi qui me manifeste ? Pourquoi mon père ce héros au sourire si doux le cousin n’avait pas de nouvelles depuis au moins 9 ans ? (allez donc expliquer que le mort avait un caractère de merde…)  Pourquoi n’appelle-t-il pas lui-même (il est aphone, c’est la seule réponse qui me soit venue à l’esprit), bref, l’appel se prolonge.

Il prend note de tout. S’il y a eu abus de faiblesse, c’est le notaire chargé de la succession qui va pouvoir faire enquête auprès des banques, et après seulement, ils interviendront pour enquête. Pour le décès, le constat a été fait par le médecin du SAMU, très pointilleux, et s’il avait eu le moindre doute, ils auraient été alertés immédiatement : « nous sommes souvent obligés d’intervenir pour rien ».

Il termine en me disant que « de toutes façons, ils y passent cet après midi ». Je ne note pas le « de toutes façons » qui me reviendra trop tard, et je donne les coordonnées des petits cousins les plus proches géographiquement parlant : Sissi et son frère.

Je raccroche, la conscience sereine.

J’avais tort…

Je ne savais pas encore tout, et je ne m’étais pas renseignée suffisamment, car le soir, j’ai Sissi au téléphone, et là, la poire blette (moi), va tomber sur le sol…

  • Tu as fait du propre !
  • Oui les gendarmes sont venus, il y avait le maire aussi !
  • Les pauvres braves gens ont été mis à la porte immédiatement !
  • Juste le temps pour eux de faire leurs valises !
  • Sous surveillance en plus !
  • Des scellées ont été mises sur la maison !
  • On n’a jamais demandé cela !
  • Je te conseille de ne pas venir à l’enterrement ni ton père et ta mère, car cela va être très mal vu par les braves gens, vous ne serez pas les bienvenus, et cela risque de très mal se passer !
  • Flanqués à la porte comme cela !
  • C’est une honte !
  • C’est de ta faute !
  • Le maire m’a dit que c’était la procédure, mais je suis certaine que non, tu es allée trop loin !
  • Tu as porté plainte ou quoi ? (par téléphone ???)
  • Ils ont prétendu que Marc leur avait donné la maison : JE LE SAVAIS, mais tu n’en as pas tenu compte !
  • ETC…

J’ai beau lui expliquer que je ne n’ai fait que prendre des renseignements, elle continue sa litanie, en boucle. Je me décompose lentement, j’ai les jambes qui flageolent, une boule dans la gorge. Je n’ai rien fait de mal.

Elle reconnait qu’elle m’a demandé d’appeler la gendarmerie, mais pas pour que les braves gens soient flanqués à la porte. C’est bien pour cela qu’elle avait pris RV pour le 2 février…

Et les scellées, ça le fait les scellées ? je suis contente de moi ? Concernant des questions qu’on lui a posées (car les gendarmes lui ont demandé de se déplacer illico sur les lieux du crime comme témoin), elle a bien été obligée de dire que pour des papiers éventuels, elle n’était au courant de rien, n’ayant pas vu son petit cousin depuis 3 ans ! JE lui ai flanqué la HONTE, même si sa mère elle, s’occupait de loin de Marc !

A la fin de la conversation (enfin de son monologue en boucle, elle n’écoute rien de ce que je réponds), je comprends que je risque ma vie si je me déplace à l’enterrement, car « les autres » (les braves gens) ont la haine à mon égard.

Je suis une salope, alors du coup, je finis par raccrocher totalement effondrée.

  • Je pleure de stupéfaction, de rage, de colère, de l’injustice qui m’est faite.
  • Depuis toute petite, depuis une méchante institutrice, je suis totalement démunie devant l’injustice.
  • J’ai été manipulée, je me suis laissée manipuler.
  • Delphine qui a toujours des antennes, m’appelle au moment où je suffoque de larmes et d’indignation : « c’est quoi cette pouffiasse maman, qui te prend des RV sans te demander ton avis, et veut t’empêcher d’aller à l’enterrement ? » etc…

Fort heureusement, j’ai le soutien des parents, de ma soeur qui s’indigne, des taties qui s’indignent également.

Le vendredi, je réalise que le lundi après midi, à l’heure de l’enterrement, j’ai un RV téléphonique avec ma conseillère Pôle emploi.

M’en fous, j’irai. Je remue ciel et terre pour obtenir un bulletin de décès (envoyé par mail par la mairie concernée, avec précision de la date et heure des obsèques). J’ai contacté Pôle emploi : dès que j’ai les justificatifs je n’ai qu’à rappeler, même le lundi matin, pour annuler avec motif, ce RV.

M’en fous, j’irai. Dois-je prendre une arme ? Où trouver un gilet pare balles ou arme blanche ?

Nous irons. ILS verront si le cousin Marc n’avait pas de famille.

  • Mes parents
  • Mes deux tantes + un concubin
  • Mon frère
  • Moi
  • Nous sommes en force par rapport à l’autre côté de la famille de Marc. Eux ne sont que 3…

On s’en fout, on ira. Papa n’était pas très chaud, vu qu’ une messe en plein hiver dans une église forcément pas chauffée, c’est un coup à attraper la mort. De l’enterrement du père de Marc, nous avions été 5 à rapporter une bronchite carabinée (il faisait moins 10, moins 5 dans l’église).

Mais comme il ne sera pas le bienvenu, et bien il ira. Déguisé en Inuit s’il le faut, mais il sera là. Sissi il s’en tape, et ce n’est pas une merdeuse qui va lui dicter ce qu’il doit faire.

Et tout le monde sera autour de moi pour me protéger d’une agression éventuelle.

Ne rigolez pas, j’y vais parce que je n’ai rien fait de mal, que j’ai ma conscience pour moi, que c’est pour moi un devoir, mais des braves gens qui dépouillent un malade, et bien, ça me fout les jetons…

Le « de toutes façons » et « c’est la procédure » me reviendront le vendredi soir. Après enquête et coup de fil à une amie avocate, je sais que je n’ai vraiment rien fait de mal.

Le maire, ayant eu connaissance du décès le mercredi matin, sachant que le mort n’avait pas d’héritier direct, se devait, avec la gendarmerie, d’aller mettre des scellées sur la maison et d’en éjecter les occupants qui n’avaient pas lieu d’y être, car ils n’étaient pas héritiers réservataires ou potentiels et n’avaient rien dans les mains pour prouver qu’ils étaient là de droit…

Mais la vie n’est qu’un long calvaire.

Le prochain que je ne connais que vaguement qui me demande un service, je lui pète un genou…

Famille, pas toujours facile… (2)

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Mardi 22 janvier, Mrs Bibelot me téléphone.

  • « Nous venons d’apprendre par Catherine (la femme du neveu de la tante Yéyette, mort lui, il y a 3 ans), la mort de Marc.
  • « Il y a une histoire invraisemblable, je te raconterai ».
  • Ca ne pouvait pas attendre que je vienne pour le thé du jour…
  • Elle raccroche sauvagement comme de coutume, pour ne pas me laisser le temps de lui répondre en devant prétendre que la communication est mauvaise (elle devient sourde, et refuse de l’admettre).

J’apprends donc que :

  • Le cousin Marc est mort.
  • Ce qui est ballot c’est que nous ne savions même pas qu’il était malade. Sinon papa aurait fait tout de même le déplacement et nous avec, malgré le prix du carburant et du téléphone
  • Qu’il y avait d’installés chez lui, son auxiliaire de vie, son mari, leur fille plus des neveux, une vraie tribu.
  • Qui avaient changé les serrures, le bip du portail.
  • Que pour la famille du côté Yéyette il fallait téléphoner pour demander l’autorisation de venir voir Marc.
  • Visites qui étaient parfois refusées, et qui se déroulaient toujours en leur présence : impossible de discuter avec Marc en tête à tête.

Maman sympa, a refilé mon numéro à Catherine qui se souvient très bien de moi, et qui m’appelle le soir même.

Le discours est assez incohérent. Et comme je n’ai pas choisi l’option « furoncle », je l’écoute.

  • Ce sont des braves gens mais…
  • Comme ils sont musulmans, le pauvre Marc est privé de cochon depuis 6 ans lui qui adorait la charcuterie et autres…
  • Ma pauvre, il était d’une maigreur effrayante.
  • Pourtant quand je suis allée le voir le 2 janvier, il a dévoré TOUTE la galette des rois que j’avais apportée. Une galette pour 6. Les autres n’étaient pas contents.
  • D’ailleurs à chaque fois que j’y allais avec gâteaux ou autres, il mangeait très bien !
  • Ce sont des braves gens mais…
  • Ils m’ont interdit de lui servir du champagne, pourtant il m’a dit « oh il y a tellement longtemps que je n’en ai pas bu »
  • Ce sont des braves gens mais…
  • On se demande qui finance les travaux de leur maison
  • Si la voisine ne m’avait pas prévenue qu’elle avait vu le SAMU, je n’aurais même pas su qu’il était mort, tu te rends compte (oui)
  • Ils ont déclaré au SAMU qu’il n’avait pas de famille, tu te rends compte ? (toujours oui)
  • Ils avaient tout préparé pour des obsèques civiles, et m’ont dit de ne m’occuper de rien…
  • Je pense que Marc leur a donné sa maison, que nous ne pourrons jamais y remettre les pieds…

Là je l’interromps : on ne donne pas un bien immobilier comme ça, il faut passer chez le notaire, et en théorie, l’article 909 du code civil que j’ai consulté en rentrant de chez les parents  dispose : (après tout, consultez-le, sinon cet article va faire 1 km)…

Je lui demande si elle pense qu’il y aurait eu « abus de faiblesse ». Ce sont des braves gens, mais oui… Comme j’ai l’air de connaître certains trucs en droit, Sissi va m’appeler le lendemain.

Sissi me tient le même discours contradictoire que sa mère. Certes, Marc n’était pas marrant, mais les braves gens étaient payés et cher, pour s’occuper de lui. Oui il pourrait y avoir eu abus de faiblesse, et non, on n’a jamais alerté personne, concernant un manque de soin, ou de nourriture. Il voulait finir ses jours chez lui, ces braves gens c’était l’aubaine. Oui il était maigre, mais non, il ne semblait pas manquer d’appétit. Que devons-nous faire ?

Je lui suggère de se renseigner. Le cousin Marc dépend de la gendarmerie de Rambouillet, il y a soupçon d’abus de faiblesse, il avait du bien, a-t-il été dépouillé ? Peuvent-ils enquêter à ce sujet ou y a-t-il une autre marche à suivre ?

  • Ils ont dû se servir, ils avaient des procurations à la banque, le code de la CB…
  • J’ai contacté les pompes funèbres, il n’est pas question qu’il soit enterré comme un païen, il était croyant,
  • Et gnagnagna.
  • Elle se débat depuis le matin où elle a fait bloquer les comptes en banque (tout de même).
  • Demander quoi à la gendarmerie ? S’ils sont habilités à faire une enquête concernant les biens de Marc, un éventuel abus de faiblesse, le fait que les braves gens se soient servis… Ah oui ce n’est pas bête (elle est sourde ou quoi ?)
  • On va voir.

Le lendemain matin (jeudi), elle m’appelle, en me précisant d’un ton péremptoire que :

  • Elle a pris RV avec les braves gens pour le samedi 2 février, pour moi, afin que je l’accompagne dans la maison de Marc pour trier les papiers, vu qu’elle sent que je m’y entends mieux qu’elle (ce qui n’est pas difficile)
  • A 10 H du matin.
  • Je lui précise qu’à 10 H du matin cela ne va pas être possible. Même si mon sommeil et son décalage s’améliorent, c’est l’heure où je me lève (ça je ne le lui dit pas, je lui dis simplement que je ne suis pas libre le samedi matin. Après tout, j’ai bien le droit d’avoir un des amants).
  • Ah oui mais l’après midi, elle n’est pas libre elle, donc il faut que je note ce RV, qui est impératif.
  • Je lui réponds que je ne garantis rien, et qu’on en reparlera. En me demandant tout de même de quel droit elle ME prend un rendez-vous sans me consulter.
  • Puis elle termine en me demandant si je peux appeler la gendarmerie, car elle n’a pas le temps. Après avoir bien sûr demandé à mon père, s’il accepte que je le représente.
  • Jean-Poirotte accepte immédiatement, il est même prêt à me payer pour que j’appelle la gendarmerie à sa place (j’aurais dû dire oui)
  • Parce que lui aussi trouve, vu qu’il a rappelé Catherine pour avoir plus de détails, qu’il y a pas mal de choses qui clochent dans le dossier.
  • Mais vu son amour du téléphone, il était presque en train de me rédiger une procuration…
  • Je rappelle Sissi pour lui dire que je me charge du coup de fil à la gendarmerie, mais que je ne suis ni avocate, ni notaire, il ne faut pas se tromper de personne. Avoir fait des études de droit et travaillé pour un avocat (tordu), ne fait pas de moi une personne particulièrement compétente (par compte je suis championne sur Internet pour trouver les informations qui m’intéressent). En plus les lois changent tout le temps…

Et là, vous allez comprendre tout de suite pourquoi je regrette de n’avoir pas pris l’option furoncle. Moi je suis dans la catégorie poire pas blette mais c’est limite…

La vie n’est qu’un long calvaire, vous aurez la suite demain…