Au mauvais endroit et au mauvais moment… (mais ça aurait pu être pire…) (2)

Cow boysLes pompiers pensent donc que je fais un malaise, mais j’arrive rapidement à leur faire comprendre que non. Mon malaise c’est la décharge d’adrénaline que je viens de me prendre, qui m’a scié les jambes et emballé mon coeur.

Ils comprennent rapidement de quoi il retourne. Deux m’aident à descendre de voiture mais c’est bon, j’arrive à marcher. Le troisième rentre ma voiture dans la cour, et arrive le médecin.

Je raconte ce qu’il vient de se produire.

Les pompiers ont parfaitement vu passer, peu avant mon arrivée, un véhicule tel que je le leur décrit (un vague 4 x 4, c’est vachement précis), qui les a klaxonnés alors qu’un passager à l’arrière leur faisait un bras d’honneur. Ils sont formels sur la marque et le modèle (ce qui correspond à ma description fort succincte, car je n’ai pas mémorisé la couleur du véhicule).

Puis tout va s’enchaîner très vite alors que mon esprit ne fait qu’une chose : essayer de se souvenir un maximum de la tête de l’homme qui m’a menacée.

  • Mes 116 pulsations minute attestent que je suis en état de choc, mais cela va passer ou pas
  • On appelle les flics, c’est la règle
  • On veut m’emmener à l’hôpital, mais c’est NIET de ma part !
  • Arrive un VSL avec 3 de leurs collègues à bord, qui se sont frités verbalement suite à un stop grillé, juste avant la RN 10, avec le véhicule précédemment cité. Eux aussi précisent la marque et le modèle ainsi que la couleur, mais n’ont pas relevé la plaque, sauf le département.
  • Arrivent les flics qui venaient juste de terminer de prendre des témoignages suite à un piéton renversé et gravement blessé dans une commune voisine, à un feu rouge.
  • Et il s’agirait, d’après les deux témoins, du même véhicule que le mien… Tout à coup, le peu que j’ai pu dire se recoupe avec tout le reste. J’ai bien toute ma tête même si à mon sens, elle est un peu en vrac…
  • Il va me falloir tout raconter, faire une description précise du conducteur (entrevu 5 seconde maxi), faire une reconstitution avec les flics, aller voir le médecin, et aller porter plainte. Parce que eux vont faire des rapport, mais il faut des preuves pour relier l’affaire du piéton renversé et la mienne… Et là, c’est à moi de voir. 50 % des gens se débinent paraît-il, et ne portent jamais plainte (à quoi bon ?)
  • Les flics (fort sympas par ailleurs) s’obstinent à me parler de « braquage » alors qu’on ne m’a rien volé. Mais bon, le fait de se retrouver dans la ligne de mire d’une arme à feu vraie ou fausse, c’est un braquage…
  • Et moi j’ai peur rétrospectivement, encore plus qu’après l’histoire en elle-même. Car je m’étais persuadée que l’arme était fausse, juste destinée à impressionner. Alors que celui qui me l’a brandie sous le nez, venait de toute évidence, de laisser sur le carreau un piéton, sans se préoccuper de lui…
  • A peu de choses près… J’aurais vraiment été au mauvais endroit et au mauvais moment.

On finit par me relâcher (vous êtes certaine madame que vous pourrez conduire ?), insister pour que je porte plainte, car ne pas le faire, c’est dédouaner les mecs sur le chemin desquels j’étais au mauvais endroit et au mauvais moment… Beaucoup de personnes ne portent jamais plainte, et c’est un tort car cela fausse les statistiques, et empêche des enquêtes d’être rondement menées !

Car de toute évidence ils mijotaient quelque chose : braquer U ou le DAB de la poste à 20 mètres, et je les ai dérangés. C’est tout ce que l’on peut conclure : je les ai dérangés. Car ils étaient 4 dans la voiture, les autres témoins sont formels (moi je n’ai vu que le conducteur, et une silhouette derrière lui).

Dérangés en quoi ? On ne sait pas. Ils planquaient, ils guettaient, ils mijotaient, on ne sait pas, mais cette agression contre moi n’a pas d’autre solution valable : je les dérangeais…

Et il est évident qu’ils n’étaient pas bien malins : ils auraient dû voir que je déchargeais dans la benne et que forcément, j’aurais dégagé rapidement. MAIS ILS ETAIENT PRESSES ET POURQUOI ? Un «  »pro » m’aurait laissé terminer c’est la seule conclusion des flics, des pompiers, et la mienne également. Après ils avaient le champ libre : PAS UN TEMOIN !

De rage ils auraient pu me tuer « songez-y madame, il faut porter plainte ».

La vie n’est qu’un long calvaire…

 

10 réponses sur “Au mauvais endroit et au mauvais moment… (mais ça aurait pu être pire…) (2)”

  1. Quand on voit ce genre de scènes dans les films on se rassure en disant que ce n’est que de la fiction. Bah non…
    C’est horrible !!!
    « Les jours d’après » doivent être bien difficiles…

  2. Waouw ! Je suis sur les fesses ! J’ignorais qu’il était si dangereux de vider des magazines !
    Encore la faute de Charles Hubert !
    Je compatis ! Sacré sueurs froides en effet ! Et je suis d’accord avec la police : porte plainte ! J’insiste ! Porte plainte !

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