Comme promis, le chef d’oeuvre de gendre n° 2 (et son histoire…)

Fabien

J’en ai parlé il n’y a pas très longtemps (ICI), mais comme le temps passe vite je vous ai mis un petit rappel qui semble fonctionner.

Pulchérie a évoqué Fabien le compagnon de Delphine, sur son blog, il y a peu. Fabien est un artiste qui a fait les beaux arts, qui a à mon sens un réel talent, et qui travaille très régulièrement avec Pulchérie pour les photos de son blog.

Cet été Fabien et Delphine sont venus passer quelques WE chez mes parents pour profiter de l’ambiance et de la campagne, et Fabien avait en tête une oeuvre d’art à réaliser.

Il travaille énormément sur l’auto portrait, et il faut régulièrement se renouveler.

Alors qu’il discutait avec ma soeur (l’arlésienne), j’avais entendu une phrase qui m’avait fait sursauter :

  • Et quand ce sera terminé, Jean-Poirotte me tirera dessus.

Un flic serait arrivé dans le jardin à ce moment là, et nous filions tous au poste, avant que la BAC ne retourne l’intégralité du terrain de mes parents sous l’oeil intéressé des voisins…

Le lendemain, Delphine m’a précisé que Fabien avait quelque chose à me demander mais qu’il n’osait pas (GENRE !) : l’emmener à Castorama (oui parce qu’au départ, s’il n’osait pas, cela aurait pu être Ikéa et là c’est NIET), acheter des carreaux de placo.

Pour faire m’a-t-il expliqué dans la voiture, un genre de stèle qui représenterait un dictateur, après une révolution. D’où le portrait du dictateur sur la stèle et le fait qu’il faille tirer dessus parce qu’une révolution sans coup de feu, c’est une révolution avortée. L’oeuvre lui semblait devoir être symbolique et l’est.

Jean-Poirotte adore voir Fabien bricoler (il y a deux ans, c’était un très chouette truc en bois), et était ravi de devoir lui tirer dessus quand on le lui demanderait. Je sais que cela manque à mon père de ne plus avoir l’occasion de gagner le concours de tir de la fête du village, depuis que les forains ne se déplacent plus…

Fabien a donc collé ses plaques, les a découpées pour en faire sa stèle, puis il a peint dessus, ne restait plus que les coups de feu, sans rameuter la maréchaussée.

Après discussion avec mon père, il a été question d’un calibre je ne sais plus quoi, et comme Fabien allait jeter les morceaux issus de son découpage, j’ai eu une petite idée de génie : et si on tirait sur les morceaux avant de tirer sur le chef d’oeuvre, pour voir comment le placo se comporte ? Parce que ce serait idiot de voir une oeuvre d’art exploser avec un seul coup, révolution ou pas. Et la petite balle qui n’avait l’air de rien, cela me semblait un peu fort (je tiens de mes ancêtres une passion perverse pour les armes à feu, et également les armes tout court, seules les baïonnettes ramenées par mon arrière grand-père de 14/18 m’inspirant une réelle répulsion car ces armes ont tué réellement des hommes dans des conditions abominables).

Mon idée a été bonne, car au premier coup, même avec du petit calibre, le premier morceau de placo sacrifié a littéralement explosé.

Il fallait donc des petits plombs, et/ou des bosquettes pour un calibre 22. A tester sur les autres chutes de placo…

Ce qui a mis Jean-Poirotte dans l’embarras, parce que ses munitions sont aussi bien planquées que les photos que ma mère m’emprunte pour me les rendre dans 15 jours après retirage par le photographe (2 ans que j’attends).

Règle d’or apprise par mon grand-père et que nous avons tous retenue : ne jamais avoir une arme chargée dans la maison, et toujours avoir les munitions à portée de main, mais également à portée de réflexion en cas de coup dur (les allemands débarquent, cela vaut-il la peine de tirer ?). Les fusils de chasse sont d’un côté, et les munitions de l’autre. Cette règle d’or n’est pas appliquée par tout le monde, parce que l’on lit régulièrement dans les journaux « il tire sur son frère père, mère par accident, l’arme était chargée« , bref, je m’égare.

Mon père est donc parti on ne sait où et interdiction de le suivre, pour chercher les munitions du 22, et sur un autre morceau de placo, le petit plomb s’est parfaitement comporté, les bosquettes aussi.

Restait à tirer sur Fabien le lendemain, quand il serait sec…

Ce fut un grand moment de l’art : mon père assis (mal au dos et au genou) tirant sur la stèle du tyran, tout le monde derrière lui à surveiller chat et chien (j’hésite parfois à ouvrir une rubrique intitulée « famille de foldingues ». Puis moi, qui adore le tir exigeant de tirer-un-coup-depuis-le-temps (que les forains ne viennent plus) sur mon gendre à mon tour et que sinon je fais un caca nerveux. Fallait bien viser, parce que tout ce qui n’était pas petit plomb cela devait aller là ou là, et pas ailleurs…

Je n’ai loupé aucun de mes trois coups (les deux plus gros en haut, dont un pile poil dans l’initiale du nom, youpee !), sauf que celui dans l’oeil sur la gauche du chef d’oeuvre, ne se voit pas… J’ai été ravie de voir que je n’avais pas perdu mon coup d’oeil malgré mon âge, et désolée de constater une fois de plus que pratiquer le tir aurait vraiment changé ma vie (en faisant partie d’un club, pas en tuant un être vivant ! (sauf peut-être un dictateur ou une de mes belles mères, ma méchante belle-soeur également, vous pouvez être certains que je ne l’aurais jamais loupée celle-là, mais cela m’aurait compliqué la vie encore plus))

Je regrette seulement d’avoir tiré sur mon gendre que j’adore, avec autant de plaisir.

Le lendemain, Fabien a trouvé que la stèle n’était pas assez constèlée  de plombs (ah ah, je me gausse). Sauf que Jean-Poirotte avait re-planqué les munitions nécessaires. Le petit plomb surtout et essentiellement.

Depuis le mois d’août, tout le monde les cherche ces munitions… Même lui, à l’occasion, car le temps passe…

La vie n’est qu’un long calvaire…

ET MES PHOTOS ? ET LES CARTOUCHES ? ET MA BOITE ?

Eh bien ma boîte, je l’ai retrouvée… (à suivre…)

10 réponses sur “Comme promis, le chef d’oeuvre de gendre n° 2 (et son histoire…)”

  1. Mais s’il voulait qu’on lui tire dessus, ton presque-gendre, fallait venir ici, en Corse! on se serait fait un grand plaisir de lui rendre service!!! Quelle est la maison où il n’y a pas un deux vieux fusils et/ou revolvers? Nan, pas taper…

  2. Hihi ! J’adore cette histoire ! Quelle famille de fous en effet ! Il faut que je fasse lire ça à ma fille qui est une artiste aussi… Quoique ça risquerait de lui donner des idées, surtout que mon gendre numéro 2 est chasseur !

  3. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ on ne s’ennuie pas dans ta famille 🙂 vivent les artistes, et tu en fais partie!
    Avec mon père aussi, on a interdiction de le suivre lorsqu’il va chercher sa boîte de cartouches, et comme il change régulièrement de cachette ( sait-on jamais……) il les perd au moment où il en aurait besoin….donc il fait TOUTES les anciennes caches en râlant pendant que tout le monde se moque de lui.. c’est une espèce de tradition en fait.

  4. Cathy : « famille de fous », cela nous va souvent très bien !
    Ton père est un homme sage, comme le mien, le problème c’est de se souvenir des planques…
    Et puis il ne faut pas fouiller dans les placards à la recherches de photos disparues, on a parfois des surprises !

  5. Quand même dommage de créer une œuvre d’art pour tirer dessus… Parce qu’il est quand même doué ton gendre.
    En tout cas continue de raconter les histoires de ta « famille de fous », ça fait du bien de rire un peu.

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