L’éducation à l’américaine (4) (ou…) : le coup des rosiers (1)

Ange blond

Le coup des rosiers est resté tapis dans ma mémoire pendant longtemps, avant de me revenir alors que j’évoquais un peu le passé ici…

Les Voisineck avaient acheté leur maison, petite demeure charmante du village, bien  avant le mariage de mes parents et la naissance de l’ainée. Marc était de 1956, et Dany de 1954. On peut donc dire que mon arrière grand-mère les avait vus naître, et que les Voisineck m’avaient vue naître également après avoir connu papa et maman « se fréquentant » comme on le disait à l’époque…D’où le fait que je sois la bienvenue chez eux très rapidement. Elle avait pris l’habitude, quand ses enfants étaient petits et qu’elle devait s’absenter le temps de descendre acheter le pain (en juillet, quand son mari la laissait la journée dans la maison de campagne pour aller travailler), de laisser Dany et Marc à mon arrière grand-mère. Puis ils lui avaient confié leurs doubles de clefs en cas de pépin, et mon grand-père, à la retraite peu après ma naissance, veillait au grain…

Le hasard faisant toujours admirablement les choses, à la naissance de mon frère (le 3ème, en 1961), mes parents trouvèrent un logement à Antony. Les Voisineck habitaient juste à côté : à Bourg à Reine… Le dimanche soir, au retour vers la ville, nous nous suivions souvent…

Le premier amour de la campagne de Monsieur, venait du jardinage. Avant que sa femme ne se retrouve enceinte de l’aînée, il avait modelé un jardin splendide. Dans mes souvenirs il était magnifique, et maman consultée m’a confirmé qu’il l’était vraiment (je me méfie souvent des souvenirs d’enfance…).

Il y avait une petite courette où il garait sa voiture, puis plus loin un petit talus sur la gauche (s’adossant au mur mitoyen à celui de mon grand-père), recouvert d’herbes. Puis un petit chemin menait à une « clairière » au milieu de noisetiers, auxquels étaient suspendues deux balançoires (mes souvenirs ne peuvent que remonter à la post  naissance des deux enfants des Voisineck…). Puis sur la droite, il y avait un rectangle de PELOUSE (taillée certainement aux ciseaux à ongles), sur laquelle il était formellement interdit de marcher. Rectangle cerné d’une haie de buissons florissant hiver comme été (suivant le buisson) ET, tout au bout, une roseraie.

La roseraie de Mr Voisineck était son chef d’oeuvre. Il y entretenait entre autres, 3 rosiers anciens, achetés dès la première année, donnant des fleurs magnifiques tout l’été, et parfumées comme peu le sont de nos jours (désolée d’en décevoir certains, mais beaucoup de roses « modernes » ne sentent rien…).

Rien ne pouvait lui faire plus plaisir quand il recevait, que d’entendre ses hôtes demander à voir le jardin pour l’en féliciter…

C’est tout juste si on avait le droit d’aller sentir une rose nous les gosses. Il dépensait une fortune en engrais, en traitement, et offrait traditionnellement à sa femme, pour son anniversaire qui tombait le 25 août, un énorme bouquet des fleurs choisies pour tenir en vase une bonne semaine.

Quand Eric était là en séjour, j’avais 8 ans, Dany 12, et les rosiers 13 ans…

Rosiers dans lesquels Eric était tombé à un moment où il se roulait par terre en hurlant. Il s’était gravement piqué, et cela lui avait attiré le commentaire suivant de son oncle :

  • « Bien fait pour lui ce petit con, il n’a qu’à pas se rouler par terre en hurlant ». On peut constater que l’angelot blond n’existait vraiment plus…
  • Puis :
  • « S’il s’approche encore de mes rosiers je l’étripe »…

Puis il avait fait une enquête pour savoir par quel mauvais miracle, Eric avait pu se retrouver dans le rectangle de gazon anglais qui lui donnait assez de mal point final, en ayant le temps de s’approcher des rosiers sacro-saints…

C’est tout dire de l’ambiance qui a pu régner le jour de la St Barthélémy 1966, alors qu’Eric apprenait le « non » très français dès qu’il s’approchait du rectangle de pelouse et surtout des rosiers…

Car la vie  n’est qu’un long calvaire…

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