L’évolution des méthodes éducatives et de l’élevage du chiard ! (part 3)

56800768La propreté maintenant. (Je ne commente pas vos commentaires vu que vous faites forum en abordant mes sujets futurs :-)) et qu’en plus je vais m’absenter deux ou trois jours…).

A l’époque de tante Alphonsine, de mes grands mères et même de ma mère, un enfant c’était des couches en tissu, à laver soi-même, comme les serviettes périodiques (la vie des femmes était une succession de longs moments de bonheur).

Cela en faisait de la lessive. Des couches à décrotter, à mettre à tremper, à faire couler et bouillir, pour tuer les derniers microbes on repassait le tout à la main avec un fer pas vapeur à faire chauffer où l’on pouvait. A raison de 6 à 7 changes par jour, à raison de 2 couches par change, faites le compte…

Les enfants curieusement, étaient propres assez tôt :

  • Et d’un, il est extrêmement désagréable de porter un linge mouillé dans sa culotte
  • Et de deux, il est encore plus désagréable de porter un linge mouillé avec la grosse commission, dans sa culotte (on laissait macérer le plus longtemps possible pour bien faire comprendre, passé 8 mois)
  • Et de trois, même tout petit, l’enfant au contact d’un pot de chambre froid, faisait spontanément pipi, ce qui épargnait une couche, une !

L’apprentissage de la propreté, mettait la mère à rude épreuve. Car cela prenait du temps et était répétitif.

Mettre l’enfant sur le pot. Tout le temps. Jusqu’au premier pipi « bravo mon trésor », jusqu’au premier popo « c’est bien mon amour »…

Maintenant les gosses, dans leurs couches, même mouillés ils sont secs.

A l’époque de Pulchérie et de Delphine, un change complet coûtait un bras. J’en réservais un pour la nuit, pour la journée c’était la couche classique en cellulose avec pointe en plastique, mais même comme cela, notre budget de jeune ménage souffrait pas mal. Puis j’ai vu avec stupéfaction l’avènement du change complet de l’enfant qui marche, puis du « même sec c’est mouillé ». Maintenant on vend également ce qu’il faut pour ce que l’on n’appelle plus « l’énurésie nocturne » mais « chaque enfant grandit à son rythme », comme s’il n’y avait pas d’autres méthodes pour essayer de régler ce problème…

Paradoxalement, si chaque enfant grandit à son rythme pour les couches, on peut vous prédire dès le deuxième mois de l’entrée à la maternelle s’il fera Polytechnique ou pas… CHERCHEZ L’ERREUR ! Quant à celui qui a encore besoin d’une sieste en deuxième année de maternelle, il a un problème certain…

Le moyen âge, je l’ai toujours dit. C’est de là que je viens, direct.

Suivant les conseils de maman, j’ai commencé très tôt le pot (en fait dès qu’elles ont su s’asseoir). Elles ont compris très rapidement toutes les deux que faire popo évitait le pire désagrément possible et j’ai donc eu des filles propres pour la grosse commission, à 9/10 mois. Ceci sans mentir : même avec un change complet correct, en cas d’accident nocturne j’étais réveillée par des pleurs, elles ne supportaient pas… (et je changeais donc, je n’étais pas une sadique non plus…)

Impossible me direz-vous aujourd’hui, à cet âge là, un enfant ne maîtrise pas ses sphincters. Moi j’avais su, ma mère et mes grands mère et d’autres avant ont su, mes filles aussi, mais l’homme évolue, c’est l’explication sans doute…

Restait le reste, fallait pas les traumatiser non plus encore que la couche mouillée soit très désagréable à Pulchérie. Manque de bol pour ses 18 mois, nous étions partis en vacances et j’avais peur qu’elle ne se déshydrate, alors elle passait sa journée, un bib de lait ou d’eau à la bouche. Comme elle pissait dans l’eau de mer à 25° la journée, elle ne portait pas de couches…

Je ne vous raconte pas l’état du change complet le matin par contre. Retour de vacances : plus rien… Propre à 18 mois, elle n’avait que 9 mois de retard sur moi, mais bon, je n’allais pas pleurer non plus… Par contre c’est la soeur aînée d’Albert, prof de son état alors nous n’avions qu’à dire « amen » qui a fait une crise en constatant que Pulchérie maîtrisait, elle, ses sphincters, alors qu’elle m’avait soutenu le contraire quelques mois auparavant, sa fille n’étant toujours pas propre mais s’entendant répondre à son « pipi maman » « tu n’as qu’à faire dans ta couche, je suis occupée »…

Pour Delphine, idem, sauf que le pipi la nuit fut plus difficile à faire passer. Je la fouettais avec un knout le matin quand la couche était mouillée, lui mettais un verre d’eau sur sa table de nuit et lui disait en la couchant : si tu as envie de faire pipi, pense au verre d’eau et appelle maman (oui la propreté demande la participation des parents, c’est l’évidence).

Depuis le premier jour du verre d’eau, elle n’a plus jamais eu un dérapage. Ou alors elle m’a caché quelque chose…

Idem, dans ce cas de figure très précis de la propreté, j’ai assisté chez Truchon où cela se reproduisait toujours beaucoup (pour faire des enfants avec parents comme futurs chômeurs) à l’affolement total :

L’héritier rentre à la maternelle en septembre, on est fin juillet, et il n’est toujours pas propre !

La nounou s’en tape, elle est là pour changer les couches, pas pour procéder à l’apprentissage de la propreté. C’est tellement plus simple (même pour les parents), de changer une couche plutôt que de perdre son temps à mettre l’enfant sur le pot…

J’ai vu 3 fois, le cas de figure suivant :

  • L’héritier n’est pas propre
  • Ils ne l’accepteront pas à la maternelle
  • Qu’est-ce qu’on peut faire, travaillant en août ?

Confier le bambin à maman ou belle maman. Qui a eu des enfants propres largement avant 3 ans, et qui va résoudre en 2 semaines le problème (ce qui fut fait)

Le vrai problème étant que le marché de la couche est un marché très juteux (excusez-moi de l’expression), et que déculpabiliser les parents en leur déclarant qu’un enfant ne peut pas maîtriser ses sphincters avant 3 ans (comme par hasard) c’est se foutre du monde. Si un jour on accepte les enfants non propres à ma maternelle, on fera des couches valables jusqu’à l’entrée en CP ?

Qu’il faut y consacrer du temps, ce que tout le monde ne peut pas faire, là dessus je suis d’accord… Il y a les opposés : la nounou qui se décarcasse avec le pot et les parents qui gâchent tout le WE en trouvant plus simple de changer la couche, et les parents se donnant du mal le WE pour que la nounou gâche tout en changeant juste la couche.

Mais qu’on se demande pourquoi à  une époque les enfants pouvaient être propres très tôt, et plus maintenant…

Le top étant le chiard qui va rentrer à l’école maternelle, en demandant toujours le roploplo de maman la nuit sans maîtriser ses sphincters….

Moi perso, je n’avais pas été élevée pour supporter cela…

MAIS, la vie n’est qu’un long calvaire…

13 réponses sur “L’évolution des méthodes éducatives et de l’élevage du chiard ! (part 3)”

  1. Ma fille aînée (6 ans maintenant) est devenue propre en deux semaines à 23 mois ! Le souci est que le jour où elle a commencé était le seul où j’étais avec elle, sa soeur et mon bras dans le plâtre. Elle m’a fait 3 pipis dans la journée mais ça été très vite réglé.
    Pour miss numéro 2 ca a été très compliqué car la miss a toujours voulu rester bébé et son pere l’encourageait à rester petite, la crêche n’a rien fait non plus. Elle est devenue propre après l’entrée à l’école à 3 ans.
    Pour petit loup, ça n’est pas le même papa mais je pense lui présenter l’objet « pot » vers 18 mois. Sachant que pour celui-ci ça ne sera pas la crêche ni nounou qui va s’en occuper mais moi. Et que malgré le confort des couches je ne souhaite pas prolonger l’expérience des mains dans la m… plus que nécessaire.

    Je reconnais avoir demandé à ma mère un coup de main pour certaines étapes que les enfants avaient du mal à passer, notamment parce qu’ils la considèrent comme un mélange de déesse et d’autorité toute-puissante et bienveillante.

  2. Eh oui les fabricants ont parfaitement compris à quel point la couche est « pratique » pour les parents….lesquels préfèrent, semble t’il, payer des fortunes pour éviter de s’emm**** avec ces questions, la prise de conscience se faisant dans la douleur juste avant l’entrée en maternelle GRATUITE car il faut dire que particulièrement dans les milieux dits « favorisés » pas mal de parents, pourtant avec de très bons revenus, font le maximum pour que leurs enfants soient scolarisés dès 2 ans en maternelle afin d’éconmiser les frais de garde ! Ceci ayant pour effet (néfaste) que les enfants arrivent de plus en plus tôt au CP : dans les années 70: CP à 7 /8 ans, dans les années 80: CP à 6/7 ans , depuis les années 2000: CP à 6 ans.

  3. Les miens ont été continents (oui, on devrait dire comme ça normalement, ce n’est pas sale de ne pas savoir se maîtriser, on en reparlera quand on sera des vieillards en maison de retraite et qu’on nous dira qu’on est sales car on n’est plus en état de se contrôler!!) vers leurs 2 ans, jour et nuit pour mon fils, nettement, nettement plus tard pour ma fille la nuit.
    Au passage, on parle d’énurésie quand un enfant continent se remet à faire sous lui, quand l’enfant n’a jamais été continent la nuit, c’est autre chose. Ma pédiatre nous avait expliqué qu’à un moment (je schématise à l’extrême!!) le cerveau donne l’ordre aux reins de moins filtrer la nuit, ce qui fait que la vessie ne doit pas être vidangée aussi souvent que le jour, mais ce petit signal tarde parfois à se mettre en place (et le sommeil est trop profond pour que l’envie réveille l’enfant) et que souvent, traiter cela est plus compliqué qu’être juste patient. Chez ma fille, ça c’est réglé seul en quelques jours, après tout, ça ne gênait que nous!!
    C’est clair que si j’avais dû laver langes et draps quotidiennement, je ne penserais sans doute pas la même chose!!
    Ce genre de chose ne date pas d’hier, je connais des personnes qui ont été continentes la nuit tard, malgré toutes les méthodes parfois barbares d’il y a 60 ans.

    Je plussoie (marde, ça sonne MBDF ça!!) par contre le « la nounou qui se décarcasse avec le pot et les parents qui gâchent tout le WE »: je suis en plein dedans depuis, oh wait, un an… en juillet l’an passé, la petiote faisait pipi dans le pot de temps en temps chez moi (je l’y mettais systématiquement au lever de la sieste), je pensais qu’après les vacances elle reviendrait chez moi sans couches, là elle entre à l’école en septembre et se met à pleurer dès qu’on prononce le mot « pot » (entre nous, s’ils se décidaient à régler une fois pour toute ce problème de constipation, elle n’aurait plus peur de souffrir et ça débloquerait bien des choses, mais non…)… m’en fous, je suis en vacances en août!

    Je suppose qu’un prochain post portera sur l’alimentation, j’attends ça de pied ferme, avec mon néophobique alimentaire de fils; j’en ai entendu des vertes et des pas mûres, ça sera dur de faire pire!! 😀

  4. Contente de te lire chère Sorcière, moi qui ai l’impresssion d’être un mammouth ringard qand j’ose supposer que puisqu’ils restent bien au sec, pourquoi s’ennuyer à apprendre le pot… 🙂

  5. Entrer à l’école à 2 ans ne fait pas entrer en CP plus tôt !!
    Les « deux ans dans l’année » sont pris en TPS « Toute petite Section », il leur restera comme aux autres à franchir ensuite les Petites, Moyennes et Grandes Sections.
    L’âge légal d’entrée au CP est toujours de 6 ans dans l’année civile (pour entrer en septembre, il faut avoir 6 ans entre janvier et décembre), cela fait des générations que c’est ainsi !!

  6. Mais quelle est la définition d’un « enfant propre » ??
    Pour moi c’est celui qui sait demander, qui peut se retenir suffisamment pour qu’on lui trouve un endroit où se soulager, bref, celui qu’on peut emmener partout sans couche et sans risque d’accident.
    La plupart des enfants que l’on m’affirmé « propres » avant deux ans n’étaient que des enfants que l’on mettait sur le pot systématiquement toutes les heures. Je n’en vois guère l’intérêt … si ce n’est l’économie de couches.

  7. Je suis d’accord avec CDLM : entrée en 1963 au CP, cela faisait bien longtemps que je savais que j’irais à la « grande école » à 6 ans…

  8. Bon nombre d’enfants encore maintenant sont propre avant 2 ans dans la mesure où ils n’ont pas besoin de traîner une couche et ont des vêtements amples faciles à enlever.

  9. Dans les années 60 l’école primaire comptait 7 niveaux de classe pour 8 années de scolarité obligatoires dont les 2 dernières ( CFE1 et CFE2) amenaient encore à l’époque au Certificat d’Etudes. C’est la loi Capelle qui a modifié l’organisation de l’école à partir de 1963. 90% des enfants entraient alors au CP l’année de leur 7 ans.
    Actuellement, la proportion d’élève admis au CP avec un an d’avance a considérablement diminué (plus de la moitié) par rapport aux années 60 car l’admission en maternelle a été avancée d’un an et ce essentiellement dans le but de libérer des places en crèche et de faciliter le mode de  » garde  » des familles.

  10. @ Cathy :
    – pouvez vous préciser « 7 niveaux de classe pour 8 années de scolarité obligatoire » ? L’obligation d’instruction (et non de scolarité, qui n’a jamais été obligatoire !) était de 6 à 14 ans, non ?
    – qu’appelez vous « élèves admis avec un an d’avance au CP » ? L’admission en maternelle est effectivement parfois POSSIBLE un an plus tôt (à deux ans), mais non obligatoire. Et cela ne joue pas sur l’entrée au CP. Tout comme une entrée directement en moyenne ou grande section à l’âge correspondant ne repoussera pas l’entrée en CP !! Mon fils est entré à 4 ans à l’école, que n’ai je pas entendu sur le fait qu’il aurait « du retard » !!

  11. Bon, on va y arriver ….
    Trouvé ici : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/enfan_0013-7545_1952_hos_5_5_1212
    « Le Cours Préparatoire est défini par l’âge de 6 ans, âge de la scolarité obligatoire. Pour entrer au Cours Préparatoire, l’enfant doit, en principe, avoir ses 6 ans entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année. Ainsi, pour l’exercice 1950-1951 le nouvel élève doit avoir 6 ans entre le 1er janvier 1950 et le 31 décembre 1950. »

    L’étude semble porter sur tous les écoliers parisiens de l’année scolaire 1950-1951. 3% ont un an d’avance, 70% sont dans leur année, le reste ayant 1, 2 ou 3 (impensable à notre époque !!!) ans de retard.

  12. @ CDLM : 7 niveaux de classes pour 8 années obligatoires car le 7ème niveaux comprenait à lui seul 2 années (CFE1 et CFE2) sanctionnées par le « certificat d’études ».
    Lisez bien aussi ce qui est écrit dans votre doc : (et encore, là on parle d’UNE SEULE année ( 50-51) et des écoliers « parisiens ») :
    Le cours préparatoire était défini par l’Âge THEORIQUE de 6 ans . L’enfant doit EN PRINCIPE avoir l’âge de 6 ans entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année.
    …….et fin de paragraphe: « les enfants nés en 44, qui sont entrés au cours préparatoire en 1950 sont réguliers. la soustraction de ces 2 millésimes donnant 6 ans, l’âge THEORIQUE de ce cours. Les enfants nés en 1940 qui sont entrés au cours moyen 1ère année en octobre 1950 ne sont pas réguliers. La soustraction donne 10 ans alors que l’âge THEORIQUE est 9 ans. Ils ont d’après cet âge THEORIQUE UN AN DE RETARD.

    Lisez bien ce que j’ai écrit : à l’époque ( je parle des années 6 0 mais en 50 c’était en gros la même chose) : 90% des enfants entraient au CP l’année de leur 7 ans.

    Si Le DROIT THEORIQUE d’admission était 6 ans, en PRATIQUE 90% entraient plus tard.
    J’ai interrogé hier soir 2 personnes de ma famille, respectivement instituteur et directrice d’ écoles à classes « multiples » dans le nord de la France ainsi qu’en Charente dans les années 50/ 60 : ils témoignent qu’à l’époque, on pouvait « en principe » accueillir les enfants à 6 ans au CP mais que la majeure partie entrait plutôt à l’âge de 7 ans EN SACHANT LIRE et ECRIRE car ils étaient la plupart du temps envoyés plus tard en classe enfantine.

  13. Calpurnia, tu m’ôtes les mots de la bouche avec ces 3 billets !
    J’attends la suite impatiemment ! ( car il va y avoir une suite, hein ?? je l’espère !!)

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