L’évolution des méthodes… (Doudou or not doudou)…

Le Tout Beau

Comme il y a des modes, il y a bien évidemment celle du « doudou »…

Je n’ai pas connu personnellement, mais arrivée à un certain âge, je voulais dormir avec toutes mes poupées, du coup je n’avais plus de place dans mon lit, et papa m’en fit choisir UNE SEULE (père indigne !)…

Mais je n’ai jamais eu de jouet fétiche, donc une poupée pour dormir ou un nounours, cela allait.Pulchérie me ressemblait en cela : aucun jouet plus mirifique que l’autre. La seule « doudou » avait été l’arlésienne mais son « tout-doux » était un peu spécial. C’était un gant de toilette ou un morceau de tissu éponge auxquels nous n’avons jamais rien trouvé de particulièrement « doux » (impossible de le choisir pour elle). Facile à oublier : il n’y avait qu’à lui donner là où nous étions, du tissu éponge (généralement une pile de gants de toilette)  et elle trouvait forcément le bon. Ma mère m’avait acheté un jour un pyjama et elle me suivait partout en tâtant le tissu. Quant je la surprenais à me suivre, elle me précisait :  « il est doux ton pyjama »…  Dès que je le mettais, j’étais certaine de la voir se coller à moi… Encore à son âge, un certain tissu éponge… Je m’égare.

Je suçais mon pouce, pas Pulchérie, alors que Delphine trouva le sien à 12 jours environ.

Pulchérie fit comme moi, vers 3 ans, prise d’une angoisse de la nuit, elle voulait « tous ses amis » dans son lit. Albert fit comme mon père et en imposa un seul. Lequel ? Cela n’avait pas d’importance, sauf qu’Albert était également un père indigne.

Delphine tomba  fort hélas, amoureuse d’un cadeau offert pour ses 2 ans, un horrible oiseau rose ne ressemblant à rien (en français dans le texte en plus d’être en photo, vu qu’elle avait exigé qu’on lui donne à boire à une époque où il avait vaguement encore figure humaine (au Pont du Gard)), qu’elle traînait partout en l’appelant son « tout beau ». Sauf qu’un jour il est devenu tout moche et que je lui en ai racheté un neuf, en 4 tailles mais dans la même couleur. Rien à faire, elle préférait le vieux…

L’oublier pouvait être dramatique, l’égarer n’était même pas envisageable, et c’est la raison pour laquelle je m’insurge aujourd’hui contre le « doudou » qui semblerait être devenu OBLIGATOIRE (voir le commentaire d’une de mes lectrices « il n’a pas de doudou, mais le pédiatre m’a assuré que ce n’était pas grave, je verrai avec la crèche » ). En quoi ne pas avoir de doudou serait-il anormal, et de quoi se mêle la crèche ? …

Déjà qu’en deuxième année de maternelle on vient vous assurer que votre gosse qui a toujours besoin d’une sieste ne fera pas l’ENA, maintenant, il ne la fera pas dès la crèche parce qu’il n’a pas de doudou ?

Vendu comme tel, et offert comme tel à l’enfant qui vient de naître : le truc auquel il va s’habituer, auquel on va l’habituer, dont il ne pourra plus se passer, et qui déclenchera des drames. Comme on va le traumatiser en le couchant avec les pieds froids en le nourrissant comme on peut pendant qu’il est même mouillé/sec, il FAUT en plus, lui donner dès le départ une addiction. Au doudou : qui fait planer dans la famille comme un soupçon d’hystérie et de peur collective : « où est le doudou, a-t-on le doudou ? etc… »

Surtout quand il faut le laver.

Le « tout beau » de Delphine avait un avantage : elle se contentait de le traîner avec elle et de l’avoir à portée de vue et sur sa table de nuit sans le prendre avec elle (ou alors en douce). Elle ne le suçotait pas, comme le font beaucoup d’enfants avec le « doudou » qu’on leur a imposé dès leur naissance. Elle acceptait de le laver dans son bain, ce qui l’occupait pas mal, et donc qu’il reste mouillé (et pas sec) pendant quelques heures…

Oui, j’ai bien dis bien « imposé » plus haut…

Tous les enfants n’éprouvent pas le besoin de sucer leur pouce, ou deux doigts (le majeur et l’annulaire gauche pour l’arlésienne, l’index et le majeur droit pour la cousiiiiiiine), en traficotant un doudou avec les doigts restants…

Tous les enfants ne s’attachent pas particulièrement à ce qui n’est qu’une CHOSE certes rassurante pour eux. Tous les enfants n’éprouvent pas le besoin d’être rassurés par une CHOSE bien précise…

Certains enfants se rassurent avec autre CHOSE qu’un MACHIN qu’il faut transbahuter partout en ne l’oubliant surtout JAMAIS !!!

MAIS c’est vendu comme tel. Le truc indispensable, LE doudou. Offert en plusieurs exemplaires allez-vous me dire : mais l’enfant ne s’attachera jamais qu’à UN SEUL !

Et quand il a pris l ‘habitude de le suçoter, de le téter, de le traîner partout, il y a un jour ou le truc PUE. On a beau dire que cela le vaccine sans doute contre pas mal de microbes, il faut se résoudre à faire quelque chose…

Carrément kidnapper le truc… Et là c’est le drame, parce qu’il va falloir le laver, en rusant diaboliquement, en affrontant après un enfant qui ne reconnait plus son doudou parce qu’il ne pue plus.

Ou alors quant on aime baigner dans le drame total, il n’y a simplement qu’à l’oublier : à 500 km de là de préférence. Le môme dormait et on a oublié le doudou. L’emmener le lendemain acheter le même (qui se fait encore OU PAS) ne résoudra pas le problème : IL VEUT LE SIEN ! 1000 bornes AR c’est le minimum pour le trésor adoré (qui braille à l’arrière).

Personne ne m’a jamais offert de doudou pour les filles : ce n’était pas la mode. Mais si  j’ai un conseil à vous donner, qui n’engage que moi, et il est bien connu que les conseils, contrairement aux promesses, n’engagent que ceux qui les donnent :

Si on vous en offre un ou plusieurs pour votre chiard, posez-le(les) sur une étagère, et attendez de savoir ce que sera son objet fétiche s’il a besoin d’en avoir un.

Vous pourrez  avoir des surprises concernant l’objet fétiche : (c’est du vécu, par d’autres, je le précise, moi je ne me suis farci que le « tout beau »)

  • La pierre ponce de la salle de bain
  • Une serpillère propre et qui sentait bon
  • Le moulin à poivre de l’arrière grand-mère
  • Une vieille chambre à air de vélo qui trainait dans le garage
  • Un vieux flacon de parfum de maman, vide, mais si beau qu’on l’a gardé.
  • Une roue de secours (non, là, j’exagère un tantinet…)

L’égarer ou le casser sera un drame, alors dès que le « doudou » pointe son nez, affutez le vôtre et :

PLANQUEZ LE ! Cela passera très rapidement !

Pour le TOUT BEAU, je me suis résolue un jour à le brûler carrément, avec Delphine à côté de moi, préparée à ce sacrifice suprême, qui était désormais « une grand fille hein maman ? ».

Cette pauvre bête n’en pouvait plus et méritait l’euthanasie. Delphine a bien voulu prendre le neuf un peu plus petit sur sa table de nuit, mais déjà sérieuse et réfléchie, m’avait déclaré :

  • « C’est lui qui revit maman, mais ce n’est pas pareil ».

15 jours après elle avait oublié le tout beau, et compris comment faire chier sa soeur…

Il faut dire qu’elle  avait été chien dans une vie antérieure, et qu’elle croyait dur comme fer à la réincarnation…

La vie n’est qu’un long calvaire… ET :  NOT DOUDOU !

Et arrêtez de vous demander si le fait que votre enfant n’ait pas de doudou fasse de lui un anormal…

On ne peut pas faire rentrer tout le monde dans des cases toutes pareilles… Il y a les enfants doudou, et les autres. Perso, j’ai trouvé pitoyable Albert qui, à 30 ans sonnés, ne pouvait pas laisser ses filles toucher SON nounours…

Qui doit toujours trôner, immonde, affreux et borgne, dans sa chambre de petit garçon…

Et j’ai une copine de mon âge, qui a toujours ses « mounous », (des mouchoirs de grand-mère), qui font que régulièrement son mari lui dit « c’est eux ou moi », tellement il en a marre de l’entendre tétouiller des trucs en loques qui puent…

AU SECOURS ! (et soyez crédible, parce que la mère qui fait la morale à sa fille de 34 ans en tétant ses mounous, excusez moi du peu, mais c’est pathétique…)

16 réponses sur “L’évolution des méthodes… (Doudou or not doudou)…”

  1. MDR en lisant ton billet 🙂 on a vécu le drame en direct ce WE: deux jeunes parents ont emm …… leurs invités pendant 2 heures avec un doudou perdu , la catastrophe: impossible que leur petite – 2 ans – s’endorme. A mon avis, il fallait surtout qu’elle digère la tonne de gâteaux apéritif et d’olives qu’elle s’était enfilée après son dîner. Je suis donc passée pour la mégère de service en donnant cette information et aggravé ma situation en ajoutant que ces histoires de doudou c’était vraiment n’importe quoi (quand j’ai faim au revoir la diplomatie), que ça compliquait la vie des parents et des enfants en empêchant leur autonomie. …. Et que c’était MALSAIN question hygiène. Bref je me suis taillée un franc succès (j’avais de plus en plus faim) et les parents étaient parti entre temps -en s’engueulant- éponger le vomi ( le trop plein du dîner ) et changer la couche pour la 3ème fois (le trop plein de crèmes glacées absorbées entre le goûter et le dîner….).
    Je suis stupéfaite de découvrir en te lisant, que certains adultes utilisent des doudous….rhooo?
    Dans les années 90 une entrepreneuse astucieuse fabriquait (à prix d’or) un 2ème exemplaire à l’identique du doudou en cas de perte : cette jeune mère de famille était passée au journal de 20 h pour expliquer le « concept » de sa société, concept qui lui avait valu une volée de bois vert de la part des psys de tout poils pour une fois d’accord entre eux : la perte de cet objet « transitionnel » devait aider l’enfant à se détacher…… bla bla bla…. 🙂

  2. Aaaaaaaaaaaaaaaaah enfin quelqu’un de mon avis ( mais ça ne m’étonne pas ! ) Ayant eu des amis avec un gosse de 4 ans qui avait pour Doudou un mouton en peluche, j’avais pu mesurer bien avant d’être enceinte les pires ennuis que pouvait apporter cet objet indispensable qui entrainait des recherches frénétiques des parents dès qu’il était égaré ou des mines catastrophées quand, ne serait-ce que pour une soirée, il avait été oublié par le gamin : soirée pourrie assurée !
    J’avais donc décidé que pour moi, pas de doudou. Pas de sucette non plus, ça m’horripilait. ni de pouce, ça déforme les dents …
    Pour constater dès la maternité qu’on fourrait le pouce dans la bouche de ma fille pour éviter qu’elle pleure ( alors qu’elle ne pleurait jamais ) puisque, mère indigne, je n’avais pas fourni de sucette ( totoche ou autre nom idiot ) .
    J’ai mis trois jours à le lui enlever systématiquement et jamais mis de peluche dans le lit avant un bon bout de temps, histoire qu’elle ne prenne pas de mauvaises habitudes. Comme j’avais fait comme toi : envoyé promener les tétées à la demande et, vu qu’elle réclamait peu, à 6 repas puis rapidement 5 par jour, ( elle avait les pieds au chaud et le derrière au sec ), dormant ses 6 heures d’affilée dès le retour à la maison, j’avais décidé que ce serait à MA convenance, avec des horaires réguliers et une distinction jour / nuit, la sieste se faisant volets grands ouverts ( sans blagues !) ( et pour le pot, je n’en ai aussi fait qu’à ma tête et la gamine était propre à moins d’un an la nuit et totalement à 18 mois le jour, non mais !)
    Bref, elle n’a jamais réclamé de tétine, jamais eu de doudou, et moi j’ai eu une paix royale avec ça, jamais d’angoisse d’oubli : ayant vécu ça par procuration, j’avais la ferme intention de ne jamais me faire emm….er avec ça !

  3. Plus je te lis, plus j’approuve… -:)
    Coup de fil du père de mon filleul un dimanche soir à 23h00: Filleul a oublié son lapin doudou, papa part très tôt le lendemain matin pour la semaine, puis-je venir récupérer le lapin pour l’envoyer en express à Filleul désespéré?

    Fait.

    Sauf que Filleul n’a plus jamais ramené Lapin chéri, qui finalement n’était pas un doudou si indispensable que ça.

  4. PS….. oublié de mentionner que le doudou en question avait été oublié aux vacances de Noël, drame qui a trouvé sa solution chez un pédiatre, lequel n’a rien trouvé de mieux que prescrire un « petit » sirop (calmant) pour « aider » l’enfant à s’endormir mais en réalité pour calmer les parents, en attendant que la petite retrouve son doudou oublié. On marche sur la tête 🙁

  5. Oh chère sorcière, comme ça me fait plaisir de te lire, il faudrait vraiment que je te raconte mon entretien « de présentation » à la crèche, où j’ai découvert que mon fils n’a pas de doudou parce qu’en fait son doudou c’est sa tétine! Mais il faut que j’en fournisse un quand meme! Et puis un petit plaid aussi pour qu’il puisse s’asseoir dessus tout seul, pour avoir son espace rien qu’à lui-> foutaises! Si je le mets en collectivité c’est bien pour qu’il se sociabilise!
    Ha! et il va manger sur les genoux de l’auxillaire pour qu’il ait son moment priviliègié une fois par semaine, je devoir me battre mais c’est non, à table on se tient correctement sur sa chaise et on mange!
    Pour en revenir au doudou, j’en ai jamais eu un en particulier, je dormais avec n’importe lequels de mes nounours à tour de rôle! Je n’ai jamais voulu de tétine par contre je sucais mon index gauche, la pulpe du doigt contre le palais, ça m’a coûté 6 ans d’orthodontie! Donc j’étais bien contente que mon fils ne suce pas ses doigts!

  6. Bonjour,
    je suis globalement d’accord sur l’histoire du doudou (pour avoir connu des situations dramatiques avec les doudous de mes cousins… et une battue nocturne en ligne dans un champ de blé pour retrouver le foutu machin, véridique).

    Toutefois, je me sens un peu coincée car à la crèche, le doudou figure en première de la liste o-bli-ga-toire des objets à fournir (incluant la tétine mais là, NO WAY, ils ne passeront pas !).
    Je vais tenter l’oubli malencontreux, car ma fille s’endort sans doudou !
    C’est fou comme on tente de nous conditionner – et nos enfants par la même occasion.

  7. Chaque enfant est unique, les parents sont souvent démunis et font comme on leur dit/comme ils veulent/comme ils peuvent. J’ai emmené mon aîné chez un psy à 2 ans 1/2 car il refusait de faire pipi dans un pot. Quand j’ai expliqué la raison de ma visite il m’a dit de le laisser, il n’était tout simplement pas prêt et m’a fait comprendre que c’est moi qui aurais eu besoin d’une psychanalyse si je ne voulais pas traumatiser mon fils avec mes soucis de bien faire. Alors doudou, tétine, pot, couches lavables ou jetables aujourd’hui je m’en fiche pas mal, je veux juste que mes fils soient heureux. Et je préfère voir mon petit dernier porter une couche mais se laver les mains tout seul avant chaque repas sans que je le lui demande. Chacun ses priorités 🙂

  8. @ Téotiste : »on tente de nous conditionner »,c’est sûr… Il faut dire que doudou et tétine facilitent SURTOUT le travail des équipes éducatives en leur évitant d’avoir à gérer les cris et pleurs, c’est un fait avéré.
    Ceci dit en période d’ADAPTATION à la crèche, l’enfant qui utilise habituellement doudou ou tétine peut se sentir « rassuré » d’avoir son doudou habituel auprès de lui, mais les enfants qui n’ont pas l’habitude d’en utiliser s’adaptent tout aussi vite !
    Les familles n’ont pas à se justifier pour ce qui relève de leur liberté éducative: tu as parfaitement le droit d’expliquer que ton enfant n’a pas l’habitude d’avoir de doudou et de tétine et que c’est TON choix personnel.
    C’est d’ailleurs assez incroyable de la part des crèches qui se prétendent très  » à cheval » sur les règles d’hygiène, de réclamer ces horreurs qui sont de véritables nids à microbes…..

  9. Alors là je plussoie. J’ai tj considéré que nous ne devions pas être les esclaves de nos enfants. C’est le meilleur moyen pour qu’ils puissent vivre leur vie à eux.

  10. Et ben dîtes donc ! Je suis actuellement enceinte de quelques semaines, et à lire les épisodes « éducation des gnomes » avec lesquels je suis globalement d’accord, je sens qu’il va me falloir réfreiner des instincts de « maternage » !
    Gloups, toute vie qui commence est-elle un calvaire qui commence ? 😉

  11. Je plussoie tout ce qui a été écrit.

    Monstrosaure a eu un doudou offert par sa marraine mais il restait dans son lit et la seule fois où il en est sorti, il a disparu. Bizarrement, mon fils a survécu sans aucune difficulté à cette épreuve.

    J’adore la photo, j’ai eu le même en jaune offert par une amie (?) alors que j’avais plus de 30 ans… Il a longtemps traîné en haut d’une armoire jusqu’à ce que je le donne à une association.

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