La Grande Motte 2014 : Comment se faire couillonner dans les grandes largeurs *…

DisputePapa et maman passent leur temps à faire et refaire le sketch « dialogue de sourds », maman ayant largement la palme concernant la baisse d’audition.

Je me suis aperçue de ce problème la concernant, en mai 2008, alors que nous allions au muguet et qu’à 6 mètres de moi, elle n’entendait déjà plus grand chose…

Je m’en suis ouverte à elle très franchement, car, quelques années auparavant, elle n’avait pas arrêté de me dire que telle amie (désormais appareillée) était « ridicule », de ne pas vouloir admettre qu’elle faisait répéter tout le temps, et passait son temps à dire « hein? » ou « quoi ? », que c’était PENIBLE POUR LES AUTRES.Sauf que la bonne copine ce n’était pas elle, et qu’elle, n’est pas ridicule alors que cela empire d’année en année. Elle est juste sourde plus qu’à moitié. Papa devient dur d’oreilles, mais avec lui cela peut passer.

Cela fait rigoler tout le monde, sauf quand on est avec eux toute la journée. Moi qui souffre d’hyperacousie, je fais très attention à ne pas gueuler tout le temps, mais cela donne tout de même cela :

  • « Maman, il faut prévoir de l’ail pour les pommes de terre ?
  • « Ah ma chérie tu fais bien de me parler des pommes de terre, il faudra éplucher de l’ail…
  • Tu as mis l’ail dans les pommes de terre ? (moi)
  • Tu as mis l’ail dans les pommes de terre ?
  • Non, je vais le faire…
  • Demande à ton père…

Ne surtout pas ricaner, papa ne trouve pas cela drôle. L’autre soir, il m’a reprise « ce n’est pas drôle Coraline ».

  • Non, je le sais que ce n’est pas drôle papa, mais qu’est-ce que tu attends pour la traîner chez l’ORL, d’ailleurs, cela ne te ferais pas de mal non plus
  • Je n’en suis pas à ce point là.
  • Non mais n’attends pas d’en arriver là…

Là c’est où maman s’isole de plus en plus, car elle ne veut pas reconnaître que, et qu’elle fait attention à ne pas le montrer (qu’elle le croit, car comme elle réponde à côté une fois sur deux, c’est loupé pour la distraction pure et dure). Les communications ne sont jamais bonnes, le téléphone merde, le médecin parle à voix basse alors elle n’a rien compris, et la TV que l’on ne met jamais à la Grande Motte, il la lui faut à un tel degré de hauteur que je prends la fuite et que papa baisse le son. Elle fait comme si cela ne la dérangeait pas, et ne comprend rien au film.

Bref ma mère est sourde.

Les années passées avec mes parents à la Grande Motte depuis 2009 (exception faite de l’année dernière où papa refusait de s’éloigner de son médecin de plus de deux km), m’avaient appris que :

  • Le choix des menus c’est le couple
  • Certains plats sont réservés à papa
  • Les courses c’est maman et moi (surtout quand il s’agit de porter les cabas)
  • Que certains plats sont exclusivement réservés à maman (papa ne touchera jamais à des gambas sous peine de risquer sa vie, alors qu’il se cogne l’épluchage et l’éminçage de tout, et de battre les oeufs. Maman déteste battre les oeufs pour une omelette ou autre recette).
  • Le remplissage du lave vaisselle c’est maman
  • Son vidage c’est moi
  • L’entretien du linge c’est maman.

Il y a deux ans le lave-vaisselle devenait un peu capricieux, donc, après le remplissage, c’était à moi de le mettre en route.

Cette année : lave linge tout neuf.

Le deuxième jour, maman qui s’occupe TOUJOURS du linge, à tel point que j’avais à peine le droit de regarder dans le panier de linge sale, avait bien tripatouillé les boutons, et mis en départ différé un programme (coton 40°) faisant 200 minutes (on n’a pas idée de faire des programmes aussi longs).

J’avais donc appelé l’homme de l’art (à 200 mètres), en lui demandant si à cette heure là il était normal que le lave linge tourne encore.

Il s’est avéré que oui, et il m’a montré quels étaient les programmes à utiliser en priorité, ce qui ne m’a pas changé du mien (de lave linge). Car entre du 40° à 1 H et du 40° à 200 minutes (faites le compte), il n’y a pas photo.

Du coup, maman a décrété que j’étais finalement, à 56 ans, assez grande pour m’occuper du  linge moi-même.

Et puis au passage, alors qu’elle avait toujours dit « un sèche linge, pourquoi faire? » en se demandant pourquoi j’utilisais cette option sur mon lave linge à moi (en demi-charge seulement), elle trouve que JE peux très bien faire sécher le linge dans le sèche linge quand le mistral se trouve insuffisant à régler certains problèmes. Surtout celui du repassage. Depuis qu’elle a découvert le sèche linge elle  n’a pas sorti UNE SEULE FOIS le fer à repasser…

Je n’ai pas intérêt à me gourer de programme avec ses petites culottes, c’est le seul conseil qu’elle m’a donné.

Cette année je leur laisse donc strictement toute la cuisine à faire, sur le plan chef cuisinier, car si jamais je me risque à faire UN OEUF SUR LE PLAT, pour l’année prochaine, je suis foutue.

Ce n’est pas méchant de ma part. Ils m’invitent, mais je ne vois pas pourquoi je couperais à leurs dialogues inénarrables dans la cuisine quand ils se boutiquent au sujet d’une gousse d’ail ou d’une épice quelconque, en la faisant à leur place (la cuisine).

D’ailleurs pour l’instant, j’ai tout juste le droit d’éplucher les pommes de terre…

L’ordinateur me sauve cette année. J’y suis forcément au sous sol, et j’évite, vu la configuration des lieux, d’arriver par inadvertance dans la cuisine quand je remonte de mon antre.

Parce que, toujours vu la configuration des lieux, repartir mine de rien et par inadvertance de la cuisine ce n’est pas plausible… Même si une ambiance électrique vous saute au visage immédiatement rapport à la gousse d’ail ou la noix de muscade…

La vie n’étant qu’un long calvaire…

* Vous l’aurez compris, c’est au sujet du linge que je me suis faite avoir, pour le reste, j’avais du vécu…

2 réponses sur “La Grande Motte 2014 : Comment se faire couillonner dans les grandes largeurs *…”

  1. Hihi, je compatis pour la surdité ! Ma mère a été raisonnable pour l’appareillage, mais ce qui est plus dur c’est quand il faut y retourner, hé oui comme la myopie, ça évolue, donc il faut régler l’appareil. Donc il faut lui dire dix fois : tu entends moins bien, tu devrais y retourner !
    Quand à mon père, ça a été plus long : c’était nous qui parlions trop doucement, ou alors de façon inintelligible. Ma soeur ayant eu un problème d’audition (guéri par une opération) lui a expliqué que quand on dit trois fois : je n’ai pas compris, c’est qu’on entend plus. Il a fini par se faire appareiller.
    C’est en effet dommage, car la personne s’isole et avec toute la bonne volonté du monde, on finit par ne plus lui parler.

    Pour le reste, lave linge neuf et tout, le lieu a l’air bien sympathique !

  2. Louisianne : papa est un peu du genre à trouver que nous n’articulons pas bien, ou bien que nous avons tendance à ne pas le regarder en parlant…
    Sinon, l’appartement de la Grande Motte c’est THE appartement, avec vraiment tout le confort, lave vaisselle, lave linge, sèche linge, etc… L’homme de l’art et sa femme y passent une bonne moitié de l’année, tant qu’à faire… Autant y être comme chez soi 🙂

Répondre à Calpurnia Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *