Le retour… (alors que tout le monde part en vacances, c’est tout moi…)

6222-000049OUIIIII, je sais que j’avais pris la bonne résolution de tenir mon blog de manière régulière et tout et tout, et ce n’est pas la matière qui manque car  DIEU sait combien j’ai de quoi écrire, vu tout ce qu’il s’est passé entre le 20 décembre et aujourd’hui. Et au bout du compte je vous ai laissé tomber depuis le 25 janvier dernier (d’un autre côté cela ne fait que 20 jours fait trop rapport à la résolution).

J’avais des excuses avec le petit doigt de Delphine de mamie… (excuse bidon à mort, on ne peut pas trouver pire).Mais Delphine ayant échappé à la gangrène, l’amputation de la dernière phalange, puis de la main droite, puis du bras droit, ceci rapport à certains appels téléphoniques quand elle s’est fort inquiétée rapport à ce que lui disait l’infirmier ou le chirurgien, quand elle n’avait pas trop compris et n’avait pas osé demander des précisions : il faut toujours demander des précisions, et qu’elle appelait « maman bobo »comme j’ai toujours très bien su le faire, sauf que pendant longtemps si je tombais sur papa, il faisait l’affaire également, je me dois de reprendre ce blog injustement délaissé.

QUOIQUE. Là c’est super après une phrase archi longue que j’ai moi-même du mal à relire en gardant un souffle normal, je peux faire le plus bref possible…

J’ajoute que Delphine n’a jamais redouté que l’amputation de la dernière phalange et que pour le reste je brode… On brode toujours sur un blog, sinon ce serait d’un ennui mortel…

Pourquoi le petit doigt de mamie ? allez vous me demander, si vous suivez depuis peu (sinon vous le savez).

Parce que Delphine un jour, était une toute petite fille, un peu débordée par sa soeur aînée et sa cousiiiiine qui lui pourrissaient bien la vie, et qu’un beau dimanche, en larmes, parce que les grandes filles étaient méchantes avec les « ptits » (petit coeur), elle était venue voir Mrs Bibelot en pleurant pendant la fin du déjeuner dominical en famille.

  • SNIF, les grandes elles sont méchantes avec les « ptits »
  • Oh ma chérie que se passe-t-il ?
  • Elles, elles, zont plein de blagues à raconter, SNIF, mais SNIF, pas moi, parce que je ne suis pas à l’école et que je suis p’tite ».

Quand j’étais petite, c’était les histoires de TOTO, toutes plus connes les unes que les autres, mais pour mes deux filles c’était déjà plus avancé…

  • Ma chérie répond Mrs Bibelot sans se démonter, je vais t’en raconter une qu’elle ne connaissent pas…
  • AH ? SNIF…
  • Pourquoi est-est-ce que les chinois ne se servent jamais de ce doigt là, dit Mrs Bibelot en montrant son auriculaire droit…
  • SNIF : je sais pas…
  • PARCE QUE C’EST LE MIEN.

Delphine sèche ses larmes, ravie, et se précipite sur papa qui commence à souffrir terriblement des blagues de Pulchérie et de Cosette qu’il trouve tout de même un peu avancées pour leur âge, même si au bout du compte elles ne comprennent pas trop ce qu’elles racontent…

  • Papie, fait Delphine ravie, pourquoi est-ce que les chinois ne se servent jamais de ce petit doigt là ?
  • Je ne sais pas ma chérie, ment mon père avec application.
  • PARCE QUE C’EST CELUI DE MAMIE !

Vous savez tout, mais pas le reste.

Pourquoi vous ai-je laissé tomber pendant si longtemps ?

Parce que février, en revenant, a ramené avec lui le souvenir du mois de février 2015, quand la mort s’était mise en route, à notre insu, via une opération « bénigne et sans danger », l’embolisation d’une endoprothèse qui fuitait depuis le début. Parce que c’est quand le RV a été fixé pour l’embolisation, que la camarde est venue s’installer dans le jardin en nous regardant tous pour bien ricaner.

Maman inscrit tous les RV sur une ardoise dans la cuisine, et depuis 4 ans, voire plus, y note aussi les miens, puisque je fais depuis longtemps chauffeur et accompagnatrice.

Mais le vrai rendez-vous de papa, le plus important de 2015, n’a jamais été inscrit sur l’ardoise…

Et de revivre tout de A à Z, de la découverte de l’anévrisme à opérer quasi en urgence, de la pose de l’endoprothèse qui s’était bien passée, en passant par les fuites qui n’ont jamais cessé après cette pose, dans l’indifférence générale des chirurgiens en cause, mais pas du médecin traitant qui constatait avec effarement une chute massive des globules rouges chez papa, entraînant une chute de son moral et de son état général.

Quel besoin de titiller la blessure, sans jamais la débrider pour en évacuer les sanies, le pus, les caillots ? Quel besoin de se faire du mal ? De ressasser tout cela ? Je ne sais pas. Je suis la première qui s’en passerait bien, mais rien à faire…

Et quel besoin de refaire la litanie des « si ».

  • Et s’il avait été opéré dès 2013 pour la pose de cette fichue prothèse à Georges Pompidou, est-ce qu’il serait toujours là ?
  • Et si on s’était préoccupé de sa chute de globules rouges qui faisait de papa un vieillard avant l’heure, qu’il n’a jamais été pour moi ? Au lieu, pour certains, de le considérer comme un vieil homme et-c’est-comme-ça-vous-comprenez ?
  • Et s’il avait été douillet et été consulté dès qu’il a commencé à souffrir ?
  • Et si Parly 2 l’avait expédié à Georges Pompidou sans perdre 3 jours précieux ?
  • Et si les sutures avaient tenu ?
  • ET SI, ET SI, ET SI…
  • Et si quand je vais me planter devant la tombe il n’était pas dedans ? Pendant qu’on y est…
  • Et si quand je vais voir maman, je pouvais perdre le réflexe de regarder en posant mon manteau dans le séjour, si papa dort bien dans le canapé et qu’il respire encore… (quand il ne ronflait pas, je m’inquiétais tout de suite)
  • Et si je n’entendais pas sa voix, le seul truc qu’il me reste avec certitude des disparus, car j’ai plutôt une mémoire auditive, qui parfois me réveille le matin « Caro, tu as vu l’heure ? »
  • Et si maman montrait parfois sa peine, sans me faire le coup du coup de calgon au moment où je m’y attends le moins, ce qui fait que je la console et que nous ne partageons pas ?

On pourra dire ce que l’on veut, vous pourrez me dire ce que vous voulez. L’absence se prolonge et cela n’ira pas en s’arrangeant. Je déteste que l’on me dise « ton père EST mort depuis quand déjà ? » comme si cela pouvait s’arranger et qu’il puisse cesser de l ‘être un jour…

Oui février, le mois le plus court de l’année, qui nous semble être le plus long, celui maudit par ceux qui perçoivent des indemnités journalières, le plus dur à passer pour les grands malades qui attendent le printemps, celui qui précède le mois où nous nous dirons, le 22 « Il aurait eu 78 ans aujourd’hui » (pourquoi faire, mais tout le monde se le fait ce coup là…)…

Mais rappelez-moi que  j’ai à vous raconter :

  • Comment j’ai été décorée pour Noël par un loubard
  • Dallas, l’univers impitoyable de la copropriété
  • La fin de la saga de la pension de réversion
  • L’incohérence du revenu fiscal de référence
  • Ce que je pense de la réforme de l’orthographe
  • Comment je me suis mise comme promis à la géopolitique et les réflexions qui pour moi en découlent
  • ET DE TOUT PLEIN DE CHOSES !

DES BISES, mes lecteurs adorés (et parfois, souvent, inconnus et silencieux)…

5 réponses sur “Le retour… (alors que tout le monde part en vacances, c’est tout moi…)”

  1. Eh oui… les années passent, les dates reviennent, et on continue de se souvenir des anniversaires :
    Ma petite sœur en août 2004 – 49 ans, mon mari en août 2007 – 73 ans, ma mère en avril 2009 – 75 ans (il n’y a pas d’erreur, ils étaient nés la même année)…
    Ma sœur qui, à la découverte de sa séropositivité, a décidé de brûler la vie par les deux bouts ; mon mari dont le chirurgien, après lui avoir enlevé le tiers du foie et le tiers du colon, m’a dit : « si j’ai tout enlevé il est guéri » et qui est parti 5 ans plus tard car « on » avait oublié un tout petit morceau dans un repli du foie ; ma mère, victime d’une fracture de rate lors d’un examen dont la pratique était depuis longtemps devenue courante et dont je ne dirai pas le nom pour ne pas effrayer tes lecteurs (à ma tante qui s’inquiétait quelques mois plus tard car on devait lui pratiquer le même examen, le médecin a répondu « ça peut arriver mais c’est tout à fait exceptionnel ! »), qui a passé 3,5 mois en réanimation, qu’on m’a rendue avec une « tétraparésie de réanimation » (quasiment tétraplégique) et que j’ai gardée 5,5 mois en hospitalisation à domicile…
    Ils sont partis trop tôt et ça reste très dur à admettre.
    Alors, oh ! comme je te comprends…
    Courage. Je t’embrasse.

  2. Mais non tout le monde n’est pas parti en vacances 😉
    Et puis maintenant, on emmène nos tablettes partout avec nous alors re-blogue quand tu veux ça fait tellement plaisir de te lire !!
    (hâte de lire ton analyse géopolitique…)
    Bises

  3. Il faut laisser le temps passer… attendre… Le chagrin est toujours là, attendant le moindre moment de « faiblesse » pour nous assaillir, nous laissant, une fois de plus, toute désorientée de ne plus pouvoir voir, parler à la personne que nous chérissons.
    Mais, quand tu le peux, continue S.T.P., de nous émouvoir, de nous faire rire avec tes posts.
    J’espère – tout de même – que le doigt de ta fille est bien « réparé » et que vous avez de temps en temps, de vrais bons fous rires tous ensemble.

  4. Dame Calpurnia, quel plaisir de te retrouver…

    Pour ma part ce n’est que vendredi, en triant de vieux albums photos, que j’ai réussi à retrouver l’année de décès de mon père (j’hésitais depuis toujours entre 2002 et 2003). Chez moi c’est le jour de son anniversaire de naissance que je pense à lui, occultant à peu près complètement celui de sa mort.

    Les « et si » sont redoutables. Je t’envoie toute ma sympathie.

    Et suis heureuse d’apprendre que le doigt de Delphine va mieux (j’ai bien ri à la blague. Petit Filleul adore répéter la même blague en boucle pendant des mois, je veille à bien faire semblant moi aussi de ne pas la connaître).

    Et quant aux prochains billets…

    J’ai TRES envie de lire ton avis sur la réforme de l’orthographe, puis sur ton Dallas personnel – ma copropriété est un peu agitée en ce moment…

  5. Lectrice inconnue et silencieuse (sauf quand j’éclate de rire à votre savoureux franc-parler …) je prends les bises et attends avec impatience les prochains articles !

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