Le ravage du « j’entasse »… (2)

fouillis-copierVous remplacez le bordel par des bouquins, et vous éviterez ainsi de venir m’agresser en me demandant comment il se fait que les livres de ma mère ne sont toujours pas triés (bis).

Après Rambouillet où mes parents sont restés de 1973 à 1988, ils sont partis chez Tante Hortense, l’apiculteur ayant fait cadeau de cette maison qui lui appartenait, à sa fille unique.

Qui avait plein de bouquins car avec papa ils avaient continué à en acheter. Sauf que chez tante Hortense il y en avait plein aussi…

Que maman a gardés, ne vous n’imaginez pas que ma mère puisse jeter un livre.

Non vous n’imaginez pas…

Parce qu’il y a eu la mort de Mrs Tricot et que papa et maman sont revenus avec des livres dont les soeurs de papa ne voulaient pas dans des caisses pleines, et puis, et puis, le pire je crois, la mort de Mrs Morgan de chez qui maman a ramené le moindre livre, sans même regarder ce que c’était.

Le bilan avant de commencer à trier était le suivant :

  • 2 bibliothèques archi pleines dans le couloir menant à la chambre de mes parents
  • 1 bibliothèque venant de mon grand-père maternel, pleine à craquer
  • Les 2 bibliothèques rescapées d’Antony, sur le pallier de l’étage + 2 des étagères pour les BD
  • 2 bibliothèques dans le couloir menant aux chambres de l’étage
  • 1 bibliothèque dans la chambre verte
  • 1 bibliothèque dans la chambre de celle qui n’est pas comme les autres

Le 25 octobre, à 15 H 16, exaspérée, j’ai demandé à maman ce que cela lui avait apporté de stocker tous ces livres. Je venais de retrouver à l’étage « les oiseaux se cachent pour mourir » qu’elle m’avait emprunté il y a deux mois, mais que j’ai moi, en livre de poche. C’était rangé sous mon lit, je l’avais cherché pendant 2 jours.

J’ai commencé soft. On trie les deux bibliothèques du couloir du bas, « tu en veux toujours ou pas ? »

  • « Non je ne relirai jamais (de côté, ce qui signifie que je dois le monter à l’étage, où à terme ne restera là uniquement  quece qui sera à benner)
  • « Oui, je relirai c’est certain (rangé dans ces bibliothèques qu’il faut réorganiser régulièrement, vu la hauteur des livres et des étagères). Maman rouspète que j’en mets sur deux épaisseurs quand c’est livre de poche et finit par ne plus rien dire devant mon regard assassin…
  • « JE NE SAIS PAS JE VAIS RELIRE ». Donc ma mère relit, cela l’occupe beaucoup.

Une fois les bibliothèque du bas bien dégagées, je suis montée à l’étage pour en redescendre ce qu’elle voulait garder, sans savoir que j’allais frôler la crise de nerfs à chaque rang de livres.

  • « Merde, « la mare aux diables », nous l’avons bien en bas ? Je vais vérifier, oui nous l’avons, je mets donc à donner ou vendre, ou brûler jeter. TOUS  les « Georges Sand » sont à l’étage mais également en bas, dans une très belle collection. SI ELLE N’était pas déjà morte comment que je te la truciderais cette femme dont je n’apprécie pas spécialement l’oeuvre.
  • Tiens, Spartacus, relié par  maman, + en livre de poche de l’apiculteur + du prisonnier, cela fait 3 exemplaires, dont personne ne veut.
  • Derrière une rangée de livres, les 20 Agatha Christie que maman m’accuse de lui avoir piqués. Dont « le meurtre de Roger A » en 3 exemplaires. Fallait bien cela, dès fois que l’on oublie qui était le coupable…
  • Papa adorait résolument Robert Gaillard, à tel point que certains livres, dont l’intégrale de « Marie des Iles » ont été reliées par maman, sans indication sur la tranche ce qui fait que l’on pouvait la chercher. (l’intégrale, papa ayant à cette époque visiblement oublié sa marotte, mais c’est dommage…). Obligation pour tous les livres reliés sans indication sur la tranche, de les ouvrir pour les découvrir. Avec maman assise à côté de moi, me précisant « je garde » ou pas. Descentes régulières pour ranger ce qui va être gardé.
  • « La nausée » en 3 exemplaires, « la peste » en 4 (je vous passe les trucs incontournables qu’il faut avoir lu s sous peine d’avoir raté sa vie  (d’où les 4 exemplaires) et qui sont, soyons pour une fois honnêtes,  illisibles, d’ailleurs ils ont l’air neufs leurs anciens propriétaires n’ayant dû les lire qu’1 fois, les Jeanne Bourin en 2 exemplaires tous, un avec le nom de maman, un avec le nom de Mrs Morgan.
  • Le plus connu, CE QU’IL FAUT AVOIR LU, est en 4 exemplaires : quasi neuf : j’appartiens à une famille de bourrins… (Boris Vian n’ayant pas échappé à la sélection du neuf, quasi pas lu).
  • Les « Robert Merle » c’est le truc à part, acheté par toute la famille et ayant atterri là. Les « Fortune de France » sont là en intégralité.
  • Il y a aussi les petits bouquins pièces de théâtre que personne ne relira jamais (si vous voulez « LE CID » je vous le vends à prix prohibitif, car les éditions sont de 1950)
  • Ah :
  • J’ai  trouvé « l’étroit mousquetaire » en 3 exemplaires. J’ai eu un coup de blues. 6 mois avant sa mort papa montait à l’étage pour relire ce qu’il avait aimé, et me proposait des livres. Celui-là je l’avais déjà et il avait été dépité (en fait il est en 3 ex chez ma mère)
  • Pat contre quand j’ai trouvé « 20 berges plus tard » (4 exemplaires, sans rien dire à maman, j’en ai pris un, pour le mettre avec l’étroit mousquetaire. Et là elle m’a déclaré, superbe « ALEXANDRE DUMAS JE N’AI JAMAIS PU LE SENTIR », MAIS je vais bien garder tout cela en mémoire de ton père (et mon cul c’est du poulet ? Et pourquoi il faut garder aussi tous les Dumas (quasi l’intégrale…)
  • J’en passe, je n’en peux plus…

Je fais le tout dans la poussière (‘évidemment) et de temps à autres, je pique une crise pendant que maman fait sa sieste. Je ne me permets pas de mettre un livre au rebut sans son avis, mais quand j’en trouve un pour la 4ème fois, je crise toute seule. D’autant que régulièrement je sens un truc louche me toucher la main quand je tâte pour savoir s’il y a des livres derrière : cela grouille d’araignées que je dérange (on les plaint).

Je me suis arrogée le droit de garder ceux dont je veux, ce qui arrange vachement mes affaires, vu que j’avais bien dégagé mes bibliothèques à moi. Sauf que certains livres sont les miens, oubliés quand je suis partie de chez mes parents il y a 22 ans…

Le top ce sont les « Harlequin » collectionnés par Mrs Morgan. Il y en a au moins 40 + les sélections du livres qui font jolis… Visiblement elle recevait chaque mois 2 Harlequins… + une sélection du Reader Didgest auquel sans me demander mon avis, elle m’avait abonnée…

Les Harlequins sont de la période où c’était sans sexe (collector donc). Quand je demande à maman, pourquoi elle a ramené ces merdes de chez sa mère, elle ne dit rien, elle ne se souvient pas.

Elle n’en a jamais lu aucun, je lui en ai imposé 2 : 1 série blanche (médecine), 1 aventure (y’a forcément un harem).

Elle m’a dit que c’était de la merde.

Sauf qu’un livre ça se garde.

Priez qui vous voulez mes frères, je dois maintenant  attaquer la bibliothèque de droite… A droite du pallier s’entend.

Je le sens bien, il doit y avoir un 4ème tome de « Spartacus »… Et les collections « Nelson » soigneusement gardés, je parie qu’elle ne va vouloir en garder que 5 ou 6….

La vie n’est qu’un long calvaire.

PS : suivez mon conseil (vous ne le ferez pas) : quand on vous donne un livre ou bien qu’on vous l’offre, vérifiez immédiatement si vous l’avez déjà, ou non. Si Oui n’hésitez pas à demander un changement.

PPS : n’embarquez pas n’importe quoi sous prétexte d’héritage ou bien vérifiez tout de suit s’il  n’y a pas de doublons…

10 réponses sur “Le ravage du « j’entasse »… (2)”

  1. >vérifiez immédiatement si vous l’avez déjà, ou non.

    C’est vite vu : non. J’ai zéro livre chez moi. Je lis, je rends à la personne ou je fais passer. C’est une habitude à prendre.

    Pour se motiver, on peut se dire que sur la région parisienne, c’est du 4000 euros le m2. Pourquoi mettre un ou deux ans de smic juste pour entasser du vieux papier ? Depuis l’an 2000, je lis surtout sur support digital. Et on est assez taxés pour financer les bibliothèques.

    Je comprends ton calvaire. J’y suis passée avec mes parents et leur maison engoncée de bouquins jusqu’au plafond sur un niveau entier. Grosses disputes, fallait tout garder, grand concours d’excuses. Et si dans 10 ans on voulait regarder les pages jaunes de 1983 ou le code pénal de 1962 ? Oui, c’est des doublons… mais tiens si tu avais besoin de comparer « Cyrano de Bergerac » édition 1910, 1960, 1983, 1987 ? C’est bien 1983 et 1983 dans des collections différentes, les illustrations sont belles… là c’est Gérard Philippe… et, là, c’est la même édition en 1987, mais celui-là est annoté par ton frère et celui-ci par sa jumelle…

    Mon père a « trié » tout seul, finalement. Tu sais ce qu’il a fait ? Tout est dans un box de stockage sur une zone industrielle.

    C’est un sujet sensible pour leur génération. On n’est plus dans le rationnel.

    Bonne chance dans ton tri.

  2. Comme dit Kuri, en effet on n’est plus dans le rationnel, alors trier revient surtout à faire remonter les souvenirs (et les excuses)t’es pas sortie des biblio!
    A chacun je crois, de trouver sa moins mauvaise solution, moi je vire sans remord, mon mari en revanche, ramasse dans la poubelle des livres qu’il décrète « de valeurs » parce qu’ils ont une reliure en cuir et qu’ils sont marqués. Voilà j’ai donc les missels de l’année 1928 (4 saisons) de mademoiselle Fernande (inconnue) qui trônent dans la bibli d’en bas. En compagnie des araignées.
    Mais j’ai viré tous les doublons et triplons d’Agatha Christie quand même

  3. Ici quand je me suis mise en couple avec mon chéri, on s’est rendu compte qu’on avait une bonne centaine d’ouvrages en double (nous ne sommes pas ensemble pour rien). Alors on a regardé quels exemplaires étaient dans le meilleur état puis on a donné le reste.
    Nous n’allions quand même pas garder 2 exemplaires de Métronome, de l’intégralité de True Blood, de la sage Eragon, de Pratchett et d’autres encore !!!

  4. Filo : inutile de dire à ton chéri que cela ne vaut rien. A part le « de reliquis » ou le « maleus maleficarum » ORIGINAUX, je ne vois pas ce que l’on peut vendre en terme de livres. Par exemple, les antiquaires ne peuvent plus supporter la collection « Nelson » (80 tomes). Ils en sont submergés et ne les revendent pas… (sauf pour le petit malin qui aura laissé à son successeur ce dont les générations à venir voudront, la mode n’étant qu’un éternel recommencement)

  5. tandm : le métronome, tout le monde l’a offert aux parents, j’en ai jeté 5 ! La mort au ventre, mais vu tout ce que j’ai jeté, j’ai de la marge avant de rendre l’âme…

  6. Madame Patate : quelle citation ? (moi on m’a fait apprendre celle de la cruche, Chimène je crois, on n’a pas idée de s’appeler comme cela).
    Non, c’est : « sous moi donc cette troupe s’avance… ».
    Merci bien.
    C’est parti à la benne, il paraît que c’est (snif pour les beaux livres) utilisé pour remettre en état les chemins de fer…

  7. La citation de Mme Patate c’est probablement la seule dont je me souvienne (en partie) : Ô rage! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie…
    Sinon, perso, je n’ai heureusement pas trop de doublons… un peu quand même car j’ai pas pu faire autrement que de garder ma vieille collection de Pagnol illustrée par Dubout bien que j’aie acheté ensuite une plus belle collection chez Jean de Bonnot… mais impossible de me résoudre à virer les premiers… donc (gros) doublon en plus de quelques autres ! Mais en écrivant il me vient une idée… je vais peut-être scanner les illustrations… et donner les livres au Secours Pop’, on devrait pouvoir vendre ça assez facilement.
    Mais je crois qu’on est beaucoup à être logé(e)s à la même enseigne : j’ai mes livres, quelques uns de mon défunt mari, la moitié de ceux de ma mère (qui avait déjà gardé une partie de ceux de ma grand-mère… à ton avis qui les a ceux-là aussi ?). Ceux de ma belle-mère… c’est ma fille qui les a récupérés, ouf ! Et je ne compte pas les vieux livres que mon défunt mari (encore lui) avait récupéré lors du décès du père d’un de ses amis (dont la femme, heureuse personne… n’avait pas voulu, ni les disques… qui sont chez moi aussi !). Mais ceux-là j’avais déjà fait un tri quand je me suis retrouvée veuve… une partie ne m’intéressaient pas quant à l’autre… probable qu’ils fassent partie de ceux que je ne lirai jamais et que je finirai par liquider… j’espère ! 😉

Répondre à Calpurnia Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *