Et encore des vacances…

6222-000049Parfois j’ai l’impression d’être née à la préhistoire, alors que j’ai vu le jour juste avant la 5ème république (il serait temps d’en changer, c’est mon avis et je le partage, parce que comme moi, elle aurait besoin d’un lifting complet).

En écoutant d’une oreille distraite les infos ce soir,  j’ai appris que c’était à nouveau les vacances Comme je n’ai plus d’enfant à charge scolarisé à la maison depuis longtemps, je suis cela très vaguement. Comme le temps passe…

Par contre tout de suite à suivi l’épisode « sports d’hiver qui vont rapporter un max ».

Cela m’a rappelé les dernières vacances scolaires, qui débutaient mal à deux jours près, parce que les petits chéris, doivent travailler X semaines et se reposer 2 semaines… Et qu’il n’était donc pas question de les faire terminer un vendredi soir au lieu du mercredi, parce qu’à 2 jours près, on n’aurait pas pu compter les morts… Perte sèche parait-il pour le secteur du tourisme, aucun rapport n’ayant été fait sur l’absentéisme qui a résulté de cette idiotie digne d’un énarque…. Je vais préciser une chose aux jeunes générations, car tant qu’à faire d’être un vieux débris, autant aller jusqu’au bout, je suis consternavrée par :

  • Le règne de l’enfant roi
  • Le ministre qui SE félicite d’avoir réussi une réforme d’IMPORTANCE POUR LES ENFANTS
  • Le fait que plus le temps passe, et moins les gosses en font, et qu’après ON ne SE félicite pas du niveau scolaire qui irait en se dégradant.
  • Ce qui ne m’étonne pas.

Je m’explique :

  • Quand je suis rentrée à l’école primaire, nous n’avions comme jours de congés que le jeudi et le dimanche.
  • Le samedi, nous avions classe TOUTE la journée, et même étude le samedi jusqu’à 18 H, dont maman me dispensait toujours d’un même mot à donner à la maîtresse « madame, Coraline n’assistera pas à l’étude ce soir, veuillez agréer, etc ». Elle aurait pu se fendre d’un mot me dispensant de cette foutue étude du samedi, dès le début de l’année et pour toute l’année, mais l’idée ne lui en est venue que la semaine dernière.
  • Soit nous partions à la campagne chez l’apiculteur, soit, elle ne voulait pas je ne ne foute rien à l’étude du samedi soir. La fin du travail du samedi après-midi était consacré à la bibliothèque « qui prend ce livre », ou à l’écoute suivant les périodes, d’un disque. Avant Noël nous avions toujours droit à « la petite fille aux allumettes » et cela nous rendait joyeuses (l’école primaire n’était pas mixte).
  • A la Toussaint nous avions quelques jours suivant comment ce jour tombait, après venaient les vacances de Noël (2 semaines)
  • En février nous avions une semaine,
  • Puis deux semaines à Pâques.
  • Puis les grandes vacances  du 30 juin au 15 septembre. Ces foutues grandes vacances qui pour mes parents couraient du 14 juillet au 1er octobre, et mises en place dans une société majoritairement RURALE, quand on s’était aperçu quand l’école était devenue obligatoire,  que les gamins manquaient pendant les moissons et les vendanges…

J’ai eu classe le samedi après-midi, en sixième et lors de ma première cinquième. Je me souviens encore de l’emploi du temps de l’après midi de ces deux années : français et mathématique. C’était vraiment fait de manière à ce que personne ne manque ces après-midi là. D’ailleurs personne ne manquait, pas même les profs.

Il faut dire que tout le monde ne partait pas en WE, que tout le monde n’allait pas à la campagne régulièrement (j’étais une privilégiée). En redoublant ma cinquième j’ai eu la joie de découvrir que le samedi après-midi était libéré, et que nous avions le mercredi au lieu du jeudi (grand dégraissage du mammouth)

Puis les vacances de la Toussaint on pris réellement une bonne semaine, celles de février restant à une semaine..

J’ouvre une parenthèse. A l’époque personne n’aurait laissé veiller un enfant tard le soir, même ceux qui avaient la TV. Nous étions au lit vers 20 H, les médecins serinant qu’il fallait 12 H de sommeil jusqu’à 12 ans… Les gens allant aux sports d’hiver restaient des privilégiés, et les jeux du soir en ville, n’étaient autorisés que les veilles de congés, et encore jusqu’à 21 H maxi.

Jusqu’à ma terminale incluse, j’ai travaillé le samedi matin. En 4ème et en 3ème nous avions un après-midi de libre qui nous était supprimé dès la seconde.

C’était cela nos rythmes scolaires.

Pulchérie et Delphine ont connu le samedi matin travaillé, jusqu’à la 6èm avec un samedi matin libéré une fois par mois. Et encore, en 6ème, c’était le principal du collège qui, devant l’absentéisme du samedi matin avait imposé le mercredi matin travaillé pour libérer le samedi.

C’était la grosse bagarre à l’époque de mes filles : pour ou contre le travail du samedi matin (en plus du « MON ENFANT NE PEUT PAS AVOIR DE POUX).

  • Les « POUR » pour aller faire le plein à Carrouf en l’absence des chieurs
  • Les « CONTRE » désireux d’aller en WE quelque part, ou heureux de faire la grasse matinée le samedi matin.

S’affrontaient ceux dont les mères travaillant déclaraient que l’enfant le mercredi matin était de toutes manières réveillé aussi tôt que les autres jours de la semaine et avait droit à un peu de repos le samedi matin, et ceux dont la mère ne travaillait pas et qui pouvait laisser dormir sa progéniture le mercredi.

Il me semble que mes filles travaillaient le samedi matin au lycée, mais je n’en suis plus certaine. L’une ? pas l’autre ? les deux ? C’est la dégénérescence sénile qui m’attaque tout à coup.

Sauf que pour sabrer dans l’emploi du temps, il a fallu sabrer dans les programmes.

Que l’on ne vienne pas me dire que l’on pense au bien des enfants : on pense économie, tourisme, fric. On adapte les enfants à la vie des parents qui est parfois devenue folle. Mon père avait beau être à son compte, il était toujours rentré à dîner à temps pour que nous soyons couchés à la bonne heure après le dîner familial toujours gai, moi étant l’aînée, et bénéficiant au fur et à mesure que le temps passait, d’une 1/2 H supplémentaire à lire (toujours pas la TV). Les soirs où il avait judo je me relevais vers 21 H pour aller l’embrasser après l’avoir entendu rentrer. Sauf quand j’avais une dent qui bougeait parce qu’il disait : « fais moi voir, je n’y touche pas » et qu’il faisait sauter traitreusement la dite dent, quand cela branlait un peu trop (je lui en ai toujours voulu, mais je n’ai jamais rien senti, cela m’a tellement traumatisée malgré tout que je n’ai jamais touché aux dents des filles et que Delphine du coup, en a avalé une en avalant une part de camembert).

C’était juste un petit souvenir de papa… Mais les gosses de l’avenir, que vont-ils être si l’on continue à se réfugier derrière eux et des prétextes bidons pour faire marcher une économie qui ne s’en porte pas mieux ?

Que vont devenir ceux qui seront ignorant comme des ânons, ignorant qu’il y a eu la guerre de 100 ans, un Saint Louis, de l’orthographe et d’une bonne rédaction ? C’est simple, mon neveu la semaine dernière m’a gentiment envoyé un texto concernant ma voiture en panne « TKT JE VERAI DEM ».

J’ai regardé ce que voulait dire « TKT » et je me suis sentie très conne.

La vie n’est qu’un long calvaire…

PS : oui, je sais c’est un peu écrit de bric et de broc, mais que voulez-vous mon travail ici est un emploi fictif et NON rémunéré, alors je vais essayer de rectifier le tir 🙂

19 réponses sur “Et encore des vacances…”

  1. Pour la nouvelle trentenaire que je suis, c’était également école le samedi matin en primaire, 1 samedi sur 3 ou sur 4 de libéré.
    Pour le collège, école que le mercredi matin. Au lycée, école TOUS les samedis (le traumatisme de traverser la ville quand personne n’est levé. Mes parents avaient quand même la bontée de m’amener au train

  2. (la fin de mon message)
    la bonté de m’amener au train de 7h30). Avec math/français ces fameux samedis matins!
    C’était le bon temps 😉
    Ca change des sorties d’écoles des enfants de mes collègues à 15h32 (le 32 est important) en primaire!

  3. Idem pour moi, trentenaire également : le samedi matin, c’était tout au long du primaire. Et c’était en général un moment plus détendu en classe : les parents étaient plus cool pour nous amener à l’école, les instits sûrement aussi.
    Alors, oui, on « faisait sauter » de temps en temps, mais on n’était loin de partir en week-end toutes les semaines.
    Je suis d’accord pour dire que les vacances, et le temps de l’enfant en général n’est pas forcément pensé pour l’enfant. Mais n’accusons pas trop l’école d’impuissance, les personnes qui y travaillent sont pour la grande majorité des gens investis et compétents.

  4. Bonjour,

    Dans les années 60, c’était du lundi matin au samedi 16h, avec tout le jeudi libre, le jeudi matin étant consacré à l’ instruction religieuse, bien que mon collège-lycée soit laïque.
    Et les 2 semaines des vacances de Pâques encadraient le dimanche de Pâques, qu’il tombe fin mars ou fin avril. Nous devions être bien costauds pour survivre à un 2eme trimestre à longueur variable.

  5. J’ai connu une semaine a la toussaint et une semaine en fevrier et l’ecole le samedi et le mercredi au lycee si mes souvenirs sont exacts…
    Maintenant, je suis de l’autre cote de la barriere et ici (USA) c’est ecole du lundi au vendredi de 9h05 at 3h20 et c’est pas toujours facile. Mon fils va a l’etude 2 fois par semaine jusqu’a 18h mais ne fait pas l’etude du matin (c’est un privilegie, beaucoup de ses camarades sont a l’ecole de 6h30 a 17h30-18h, 5 jours par semaine).
    Quand au rythme de l’enfant, si on les suivait il faudrait les mettre a l’ecole le samedi et dimanche a 7h du mat et la semaine a 10h… parce que c’est impossible de lever mon petit bonhomme de 5 ans a 7h30 la semaine mais il est debout et frais comme un gardon a 6h30 le weekend…

  6. Primaire dans les années 80, école tous les samedis matins et le mercredi on se levait tôt aussi on allait au catéchisme ! Collège et lycée cours mercredi et samedi matin et au lycée devoir sur table le samedi (TOUS les samedis !) jusqu’à 16h30 ! Moyennant quoi j’ai eu mon bac en n’en foutant pas une rame ( déjà à l’époque, et c’était il y a 25 ans on considérait entre nous qu’on donnait vraiment le bac à tout le monde..)
    Ma fille aînée passe le bac bientôt, et ce n’est pas compliqué elle est OBLIGÉE d’avoir mention TB… Pas parce qu’on met la pression, mais parce que c’est comme ça si tu ne veux pas avoir l’air naze. ( mais elle écrit aussi TKT, d’ailleurs !! )

  7. Pour le vivre côté prof, j’ai l’impression aussi qu’on pense fric bien avant de penser aux enfants.
    Être à nouveau en vacances début février alors que nous sommes revenus des vacances de Noël début janvier, c’est beaucoup trop court, en terme d’organisation des séquences, d’évaluations et autres, sans parler des élèves eux mêmes, qui ne pensent qu’à une chose depuis la rentrée de Noël: dans un mois on est en vacances, pas besoin de se fatiguer.
    Mais il faut faciliter la fréquentation des stations de ski (comme si tous les élèves avaient les moyens d’aller au ski, m’enfin passons), et l’avis des profs ne compte pas face à ça.
    Enfin, récemment, une inspectrice nous a doctement expliqué qu’il ne fallait plus enseigner l’accord du participe passé, parce que, je cite « des élèves de banlieue, il y aura tellement de fautes dans leur CV que l’accord du participe ne se verra pas ». Rassurant non?

  8. École collège et lycée : samedi matin toute ma scolarité. En revanche, même au lycée, je n’ ai jamais eu cours le mercredi.
    Petite, j’allais à la neige avec mes parenTS (sans ski) puis ils ont choisi d’y aller avec des amis hors vacances scolaires (et de skier), ce dont je me fichais, j’ adorais la semaine passée chez mes grands-parents.
    Dans ma ville natale les lycées et je crois les collèges travaillent encore le samedi matin.

  9. J’ai l’impression que l’école marche de plus en plus sur la tête faute de penser aux enfants et d’intégrer les enseignants dans les « réformes ». On suit la mode – et, je le crains en effet, les « impératifs » économiques.

    Pour ma part j’avais le mercredi libre et cours le samedi matin en primaire, cours le mercredi matin et le samedi libre au collège et au lycée.

    En fac j’ai eu cours le samedi matin en première année, puis en général le week-end entier de libre et des horaires « bizarres » qui m’arrangeaient bien pour pouvoir assumer mes emplois extra-universitaires.

    Dans ma vie professionnelle j’ai pas mal travaillé tard le soir ou les week-ends, hôtellerie oblige – ce qui me permettait, ô joie, d’avoir des journées libres en semaine et un délicieux goût d’école buissonnière.

  10. Sabrina : loin de moi l’idée d’accuser les instits ou les profs. Je pense juste aux ministres, aux énarques, tellement loin de tout cela….

  11. Lilly : je n’ai pas eu la joie de connaître mes filles en pleine forme les WE et jours fériés le matin de bonne heure, donc je n’ai pas d’explications à donner 🙂

  12. Petronille : je n’ai pas connu cette sensation que l’on donnait le bac à tout le monde. J’étais dans une classe très brillante et quasi tous les élèves avaient la mention « avis très favorable, classe exceptionnelle ». Nous avons été 5 à êtres reçus du premier coup et seulement 2 au rattrapage.
    Pour mes filles je n’ai pas senti de relâchement, elles avaient vraiment le niveau et il était élevé, mais tout a changé !

  13. Rathilde : je suis contente d’avoir l’avis d’un prof. On ne pouvait pas décaler les vacances de la Toussaint de 2 jours, mais qu’importe qu’il n’y ait que 4 semaines entre celles de Noël et de février. Cherchez l’erreur…
    Pour le reste, je préfère ne rien répondre, je serais grossière. C’est vraiment le nivellement par le bas. Mais les élèves de banlieues souhaitent-ils être au plus bas ou au plus haut ? L’inspectrice a-t-elle pris la peine de se poser la question ?
    BON COURAGE !

  14. kty : oui, le samedi matin semble être important. Mais quand on fait le compte des HEURES travaillées dans l’année à une époque et maintenant, on comprend que l’on fasse passer les élèves de 5ème directement de Philippe Auguste à Jeanne d’Arc (sans autre commentaire acrimonieux de ma part…)

  15. Princesse : l’économie prime tout, c’était ce que je voulais dire dans mon post. Que l’on arrête hypocritement de se réfugier derrière le bien des enfants. Que l’on soit honnête. Que l’on admette aussi que réformer effectivement en France le principe des congés, particulièrement d’été, est quasi impossible.
    Qui admettra que l’on supprime purement et simplement les 2 mois de congés d’été ?
    Pourtant les anglais s’en sortent très bien avec leurs trimestres suivis de 4 semaines de congés… ON peut rester 4 trimestres dans une division et n’en passer que 2 dans la suivante. Et tout le monde va très bien !!!
    La franchise, il n’y a rien de mieux, l’honnêteté également, mais où suis-je ???

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