Des nouvelles du front… (1)

ClaudeC’est dans un « Angélique », qui reste ma saga préférée et qu’il faut réellement lire, que j’ai lu « quand le mauvais se met en route, rien ne peut l’arrêter ».

Comme c’est vrai. Je m’en veux de vous avoir délaissés, mais je m’en veux aussi de ne pas respecter mon propre contrat « blog ».

On peut dire que les choses mauvaises ont commencé avec la mort de papa (j’en ricane tellement c’est CON à dire).

Et puis…

  • Il a fallu se rendre à l’évidence, maman avec sa seule pension de veuve, ne pouvait pas garder sa maison, où elle se voyait mourir à plus de 90 ans.
  • Maison dans sa famille paternelle depuis 1920.
  • Maison où elle passait ses vacances enfant (c’est ainsi qu’elle a connu papa qui lui passait les siennes à 200 mètres chez ses grands parents à lui)
  • Maison qu’ils ont entièrement repensée en 2003
  • Chez elle, chez lui, chez EUX…

Maison vendue, c’était « oh je me suis fait une raison, c’est la vie ». Sauf que le déni peut tuer, parce que le corps, attaqué de toutes parts, se défend mal.

  • Elle se casse le bras droit le 1er décembre
  • On déménage le 5
  • Vente réalisée le 7
  • Puis, jusqu’au 13 où elle a été hospitalisée pour une sciatique terrible, vie en dents de scie, avec moi habitant chez elle, dormant peu, etc… Ne jamais oublier que quand vous êtes chômeur, vous êtes disponible. Je l’étais. Je pense que j’aurais beaucoup mieux supporté de vivre chez elle après son hospitalisation, si  nous n’avions pas été à 50 mètres de l’église. Moi qui déteste le bruit, les cloches, je ne peux toujours plus les sentir.
  • Je suis restée seule dans cette maison pour m’occuper du chat pendant 3 semaines.
  • Maman est rentrée et il m’a fallu au bout de 3 semaines, lui dire qu’elle était bien rétablie et que je souhaitais rentrer chez moi à l’abri des cloches seigneur dieu tout puissant, à l’abri des cloches.
  • Elle a plaidé sa cause, je dois le reconnaître « depuis que j’ai retrouvé mon bras, tu fais ce que tu veux, enfin presque, je vais essayer d’être moins exigeante sur les courses et la bouffe »,  etc.
  • Et je suis rentrée chez moi. Voiture en panne, neveu merveilleux me la remettant sur pieds, et le temps passe. Tellement vite…
  • Janvier était mort, février aussi quand début avril maman a commencé à se plaindre du dos. Pas la colonne verticale vrillée par sa chute et sa sciatique, non, le dos, côté gauche, à gauche de l’omoplate.
  • Elle m’a demandé de regarder : pour elle après tout ce qui venait de se passer (tout de même), elle devait être en train de débuter un zona.
  • Je suis la pro des zona : dans ma vie j’en ai fait 5 dûment identifiés et il parait que c’est exceptionnel (YOUPEEEE !!! j’aurais préféré avoir dépassé Einstein sur le plan QI mais bon, c’est le zona…)
  • RAS. Elle se frottait le dos comme elle le pouvait, et sous les seins également, avec une pommade contenant de l’anti-inflammatoire, et cela la soulageait.
  • Et puis le 24 avril à 15 H 30 elle m’a téléphoné pour me dire qu’elle passait me prendre pour que je la conduise aux urgences de Trappes (pourquoi Trappes, cela restera à jamais inexpliqué… J’ai pensé tout bêtement qu’il y avait dans cet établissement du matériel supérieur à celui de l’hôpital de Rambouillet nettement plus proche, et plus pratique)
  • Donc me voila au volant de la voiture de maman qui me hurle que si je l’emmène à Rambouillet, elle descend de voiture.
  • Et moi je me laisse faire, comme une conne. Je me laissais toujours faire (vous noterez le passé)
  • Maman était persuadée avoir fait un incident cardiaque mineur COMME SA MERE, limite elle attendait l’ECG et tout irait bien.
  • Sauf qu’après l’ECG normal, il fallait faire d’autres examens.

Là j’ai pu admirer le système des urgences en France, qui s’était un peu redressé il y a une vingtaine d’années, quand le médecin pouvait préciser qu’il ne s’agissait pas d’une urgence vraie, et que du coup, il fallait payer.

Alors que maintenant c’est de nouveau : « urgences gratuites, soins donnés, arrêt de travail en main, etc… ».

2H après l’ECG convocation pour une radio du poumon.

  • « Ah mais madame, vous ne pouvez pas venir !
  • « Si madame, je veux ma fille pour m’aider ! »

J’ai aidé maman à se déshabiller, à se mettre en place, et pas de temps à perdre, je rejoins la manipulatrice, et tout à coup la radio s’affiche sur un écran.

  • Oh qu’il est loin le temps où il fallait développer un négatif, le temps où j’ai travaillé comme secrétaire médicale en radiologie, quand une anomalie nous sautait aux yeux et que le médecin nous expliquait en dictant le compte-rendu.
  • Qu’il est loin le temps où le négatif était fiable, alors que là, cela va être imprimé, et que si l’imprimante merde et bien, ON redemande une nouvelle radio. Où est le progrès ? 60 % des médecins que j’ai entendus depuis le disent : les nouvelles radios ne sont pas fiables. Alors un petit coup de rayons X en + SVP.
  • Mais bon la radio s’est affichée sur l’écran, et immédiatement j’ai vu 3 virgules suspectes dans le poumon gauche, j’ai posé la fatale question à la fatale manipulatrice « c’est quoi ça » et elle m’a fatalement répondu qu’elle n’était pas médecin.
  • « Ne me prenez pas pour une conne, je sais très bien que vous voyez les anomalies »
  • … « Tout ce que je peux vous dire, c’est que les deux poumons ne sont pas les mêmes » (évidemment, il y a le droit et le gauche, connasse !)

Tout s’effondrait tout à coup pour moi. Ce n’était pas une « masse » comme j’en avais vue quand j’avais 21 ans, c’était 3 virgules parfaites, mais n’ayant rien à faire là. Je n’avais jamais vu cela mais est-ce qu’un an de secrétariat médical en radiologie peut compter ?

Quand une cellule décide-t-elle de faire désormais sa route ?

De quand cela datait-il ? Elle avait eu une radio pulmonaire à Houdan avec RAS…

Quand les mauvaises choses se mettent en place, rien ne peut les arrêter.

Rien ne les arrête.

C’est la raison pour laquelle la vie n’est qu’un long calvaire.

 

10 réponses sur “Des nouvelles du front… (1)”

  1. Bonjour à vous (si tant est que cela puisse être un bon jour).
    Je redoute également la suite mais espère malgré tout avoir de vos nouvelles.
    Des bises
    Nathalie

  2. En raison du précédent post je crains le pire… Beaucoup de courage à toi et à toute ta famille. Bises

Répondre à Jane B. Root Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *