Des retrouvailles qui font plaisir…

6222-000049Actuellement je suis plutôt dans le creux de la vague par tempête de force maximale sur l’échelle du dauphin. N’empêche QUE…

Il y a quelques semaines, peu en fait, car maman n’est jamais morte que depuis à peine 1 mois 1/2, j’ai réalisé que je n’avais pas prévenu Evelyne.

Evelyne est une fille d’une petite cousine de mon grand-père maternel, côté Benoist (le coureur automobile), sa mère étant la nièce de ce dernier.

La dernière fois que je l’avais vue, avec maman, c’était pour les 100 ans de son père en 2012. Je n’avais pas son adresse, mais son n° de téléphone, et je l’ai donc appelée pour lui apprendre la triste nouvelle.

Elle n’habite pas tout près, mais monte régulièrement sur Versailles et m’a immédiatement proposé de nous rencontrer dans mon bled. Le premier RV ne collait pas avec mon emploi du temps (mauvais jour, car je n’ai pas un emploi du temps de ministre), et nous avons remis au 12 octobre, date à laquelle elle remontait à nouveau.

Je me souvenais très bien des 100 ans de son père, de sa mère Odette qui était une femme adorable, mais surtout des visites qu’elle avait pu faire chez mon grand-père dans la maison vendue en crevant le coeur de tout le monde, quand ses parents venaient rendre visite à la famille somme toute assez proche.

Plus que proche d’ailleurs, même s’il y a un écart de génération vu qu’elle n’a que 8 ans de plus que moi. Seule explication, sa mère l’a eue assez tard,

En effet, mon arrière grand-mère et tante Hortense avaient une cousine : Marguerite qui est la grand-mère d’Evelyne.

Je me rappelle très bien de Marguerite qui venait passer tous ses mois d’août chez tante Hortense. Elles venaient tous les après midi papoter avec leur soeur et cousine, et j’étais, gamine, assez stupéfiée de les voir ricaner toutes les trois comme des gamines à longueur d’après-midi en buvant du thé au rhum (avec modération).

Elles se considéraient comme soeurs, non sans raison génétiquement parlant.  En effet, leurs parents, étaient deux frères ayant épousé les deux soeurs. Un frère et une soeur servant de chaperons aux premiers mariés lorsqu’ils allaient se promener (cela les faisait beaucoup ricaner les 3 cousines, quelle mentalité choquante ! Car que se passait-il dans les bois entre les chaperons, j’en perds la boule d’horreur !  ). Moralité, dans l’arbre généalogique on se perd un peu, d’autant qu’aucun fils Benoist n’était connu dans la famille avec son prénom de baptême (Robert Benoist s’appelait en réalité Marcel, Georges Robert, Etienne Georges, etc…). Un « papa Jo » avait comme prénom Léandre, c’est un vrai casse tête !!!

Donc RV ce 12 octobre (bon anniversaire Delphine), elle devant m’apporter des fragments de généalogie et un album photo, moi, ce que j’avais sur Robert, son grand-oncle. Elle devait m’appeler quand elle arriverait au café de la Mairie, mais je l’ai devancée et je l’ai attendue…

Pas de larmes, juste un seul coup d’oeil : « ah c’est toi ! » et nous sommes allées prendre un thé au lait et une eau minérale avec tous nos papiers et beaucoup d’émotion tout de même, en prenant beaucoup de place, mais personne n’est venu nous ennuyer. Cela fait plaisir de se reconnaitre du premier regard après 5 ans + beaucoup de temps !

C’était un vrai plaisir. Le souvenir de quand j’avais 6 ans, et elle 14, qu’il y avait une tente d’enfant dans le jardin qu’elle était venue m’aider à aménager avec beaucoup de sophistication. Souvenir de sa demie soeur chez qui j’avais eu le bon goût d’avoir mes 1ères règles et que maman avait pleuré sincèrement à sa mort. Et j’en passe… C’est là que nous voyons que nous avons des souvenirs différents,  question de différence d’âge sans doute, car à 6 ans, on est plus impressionné qu’à 14, ou inversement, car elle se souvenait de Tante Hortense comme d’une dame adorable (c’était une bourrique pour les proches uniquement, d’où le décalage).

Puis les histoires de famille et Dieu qu’il y en a : des vieilles, des actuelles, des futures sans doute… Nous avons détaillé son vieil album photos, mais hélas je n’ai reconnu personne : ces photos n’étaient pas dans les vieux albums de Mrs Bibelot. Sinon le problème aurait été là : personne ne prenait la peine de nommer les photos, et si nous avions eu un album dûment complété un jour, c’est grâce à tante Hortense qui avait 99 ans et toute sa tête, sinon, basta !

Elle avait entendu une émission radio qui l’avait beaucoup traumatisée, où l’on disait que Robert Benoist avait été dénoncé par son frère (le grand-père d’Evelyne donc). Dans la famille tout le monde savait que c’était faux, et qui était en réalité à l’origine de la dénonciation. Devait-elle écrire pour rétablir la vérité qui la rassurait ? Tout est compliqué… Que diraient les descendants du vrai coupable connu de beaucoup ?

Depuis 1944 de l’eau a coulé sous les ponts, mais salir un frère sur la base de « on dit » aussi vieux, c’est moche aussi.

Nous avons évoqué sa soeur qui a volé ses parents, spolié l’héritage, s’est montrée odieuse en prenant la tutelle des parents, qui lui a fait les pires vacheries, furieuse d’avoir vu le juge désigner Evelyne comme « co-tuteur » à qui elle devait rendre des comptes.  Elle  a préféré déménager tout ce qui avait de la valeur chez leurs parents, et malheureusement il a fallu renoncer à un procès qui ne mènerait à rien. Vous prenez des photos vous, de chez votre dernier parent pour prouver que « cela » existait ? Moralité elle ne voit plus sa soeur. Elle ne la déteste pas : pire : elle l’indiffère totalement. Il est sage après être tombé de l’armoire, de se relever en n’éprouvant plus rien, pas même de la douleur,  de la nostalgie du regret d’un temps définitivement enfui.

Nous nous sommes quittées avec regret, elle, ayant un RV sur Versailles, mais comme elle monte très régulièrement, ce n’était qu’un au revoir.

Je l’espère…

Oui nous avons fait une plongée dans le passé, avec ou sans nostalgie, oui nous avons remis la famille un peu en place, je n’ai pas eu l’occasion de lui parler de la visite de Peter, mais nous avons encore l’avenir qui dépend justement de notre passé commun…

Car aimer le passé et la généalogie, parler de nos racines n’est pas un mal. Sauf pour certains qui prétendent que cela donne des rides mais à chacun ses problèmes…

La vie tout simplement s’est manifestée par cette petite petite cousine (comment l’appeler autrement ? ).

Je les  remercie.

2 réponses sur “Des retrouvailles qui font plaisir…”

  1. Avec l’âge, les souvenirs prennent de plus en plus d’importance et nous font souvent dire: « Ah! si j’avais su! »… Oui, j’aurais demandé davantage de renseignements sur sa famille à ma mère, qui n’en parlait guère. Et je ne crois pas transmettre davantage à mes enfants…

  2. Angele : oui le temps passant les souvenirs prennent de plus en plus d’importance et nous comprenons enfin la nostalgie de nos anciens qui nous saoulaient un peu quand nous étions jeunes. J’ai toujours beaucoup questionné mes grand-parents, et mes parents, ce qui fait que je suis un peu « riche » de racines… 🙂

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