Certains font la gueule… (le ravage des maladies tropicales)… (2)

Mal de têteMrs Bibelot avait beau dire que voir quelqu’un faire la gueule l’indifférait,  elle  mentait honteusement.

Comme avec mon frère, qui tout à coup déclarait « puisque c’est comme ça je ne mangerai pas de dessert ». (ON S’EN FOUT ! )

Je m’énervais à la voir insister « j’ai fait de la tarte mon chéri », « tu adore le riz au lait mon chéri », je n’ai eu ma vengeance tardive  qu’un jour où il avait fait cette pétante déclaration en lui répondant : « cela  tombe bien, la tarte est plus facile à couper en 8 qu’en 9 ». Personne n’a insisté pour lui en donner un morceau, et cela lui a passé.

Pour les filles je ne savais pas trop de qui elles pourraient tenir.

Pulchérie petite, avait des résolutions fracassantes « maman je suis fâchée avec papa, je ne lui parlerai plus même s’il me répond« . Elle tenait 1/4 d’heure, même si Albert lui parlait sans répondre. Elle tenait de moi…

Je suis incapable de faire la gueule à quelqu’un, VRAIMENT la gueule…

Delphine a toujours été plus claire « ma soeur, mon père, ma mère et mon petit frère, m’ont tellement fait chier que je NE LEUR PARLERAI PLUS JAMAIS DE MA VIE ». « OU alors pendant 3 mois », « pendant 1 mois finalement », « ou une semaine ».

PFUITTT !

Il y a une nuance importante :

SI QUELQU’UN ME FAIT LA GUEULE, JE LAISSE FAIRE.

Et là, je peux tenir très, très, très, longtemps.

Papa qui avait tenté de faire à maman le coup de « je fais la gueule », et avait retrouvé une valise qu’elle était en train de remplir avec des affaires à lui, me disait toujours « tiens bon ma puce, faire la gueule, je l’ai testé, c’est la force dernière du faible (dans son tort ou pas) MAIS PEUT-ETRE QUE CELA MARCHE, même si rien ne vaut une franche explication » (Mais pas avec ta mère). Il m’avait déjà fait la leçon sur les dangers de la colère quand j’étais petite, et je buvais ses paroles, même si certaines ne seraient comprises par  moi que bien plus tard.

Difficile d’avoir une explication avec quelqu’un qui fait comme si vous n’existiez pas… Idem, Albert m’a fait le coup une semaine et j’ai fait le coup moi, de la valise, ce qui l’a déridé immédiatement, car il rentrait le soir du 8ème jour, avec visiblement toujours l’intention de ne pas m’adresser la parole. La vue de la valise l’a décoincé immédiatement quand il a vu qu’il n’y avait que des affaires à lui et quand j’ai répondu « c’est pour que tu ailles t’installer chez ta chères soeur ». Il n’a jamais recommencé… Mais j’ai su qu’avec sa famille cela marchait depuis qu’il était petit : pourquoi se serait-il privé ? Tout comme pourquoi se serait-il privé de me mentir vu que depuis sa plus tendre enfance on faisait semblant de le croire, même si c’était cousu de fil blanc (en se foutant de sa gueule au passage mais cela je crois qu’il ne l’a jamais su) ?

Aussi longtemps que celui ou celle qui fait la gueule, je laisse faire. Cela ne dépend pas de moi, mais de l’autre.

Je ne sais plus pourquoi j’ai eu un jour un truc une embrouille avec Pulchérie il y a des années. Cela ne devait pas être très important puisque j’ai oublié le pourquoi. Et puis elle m’a appelée au bout de deux mois, très diplomate « Allo maman ? ON arrête de se bouder ? » (à sa décharge elle n’est pas téléphone du tout et appelle peu souvent)

J’avais trouvé cela super classe, le ON, sa manière d’aborder les choses sans déchoir et en désarmant immédiatement tout motif de querelle (qu’elle avait peut-être prévue, mais je ne le saurais jamais), alors que je ne vais pas débattre ici du pourquoi et du comment puisque je les ai oubliés…

Avec le bon ton, enjoué, comme il faut le faire en réalité. Du coup j’ai rigolé un coup et c’était reparti pour un tour !

JE NE FAIS PAS LA GUEULE:

Je laisse faire.

Vous voyez la nuance ?

NON ?

Eh bien si je me sens coupable (pas toujours évident de se rendre compte qu’on a dit « le sel s’il te plait » d’un mauvais ton) c’est à moi de rompre le silence. Cela peut arriver.

J’ai longtemps été la bonne poire, il va donc falloir du temps pour que les autres réalisent que c’est terminé, que la poire est blette, donc, on va me faire la gueule. M’en fous…

Quand on m’a trop fait chier, je laisse pisser, et donc : je laisse se faire la gueule, certainement héritée d’une maladie tropicale chopée chez des indigènes chez qui on n’avait rien à foutre….

Pour certains le plus loin c’était la Bretagne mais bon, on ne sait pas ce qui peut traîner dans toutes les provinces, surtout la Bretagne  envahie il y a longtemps, par les Huns… Le brassage des populations peut donner parfois des résultats désastreux…

La vie n’est qu’un long calvaire…

Parce qu’après il y a les manipulateurs souffrant du syndrome de Don Quichotte, et que là, c’est nettement moins drôle, c’est DIRE !

4 réponses sur “Certains font la gueule… (le ravage des maladies tropicales)… (2)”

  1. Autre que le « si c’est ça je ne mange pas de dessert »/ »je ne vais pas au cinéma »/ »je me prive d’un truc qui me plaît pour bien montrer comment chuis colère », j’adore le concept du gars ou de la fille qui pète un câble après… un objet.
    Un jour, ma mère, furax pour chaisplusquoi, a décidé de vider intégralement le contenu de son armoire sur le sol de sa chambre: je pense que cette armoire était responsable de la situation, mais qu’elle a bien compris la leçon et n’a plus jamais recommencé!
    Ou ceux qui donnent des coups de pied dans leur voiture aussi, c’est tellement débile que ça finit par me faire marrer « je suis tellement fâché que maintenant j’ai un poc sur la bagnole et une foulure, BIEN FAIT! ».

  2. J’adore le « Quand on m’a trop fait chier, je laisse pisser ».
    Deux de mes sœurs (chacune de leur côté et pas à la même période) m’ont fait la gueule pendant un temps certain. Puis, un jour, coup de téléphone: « Tu veux bien me parler? ». « Mais oui, bien sûr. » Et je n’ai jamais su les raisons de ces « breaks ».
    J’ai toujours trouvé complètement débile de faire la gueule, quelle que soit la raison. On essaie de s’expliquer ou on se fâche vraiment, mais la gueule, quel temps et quelle énergie perdue.
    Quant à mes enfants, je leur ai toujours dit: « Fâchez-vous avec vos frère et sœur(s), mais réconciliez-vous toujours. Vous ne savez pas ce que l’avenir vous réserve ».
    Et de toute ma vie, qui commence à être longue, je ne me suis vraiment fâchée qu’avec trois personnes.

  3. Rathilde : le coup de « puisque c’est comme ça je me prive » (avec l’espoir de faire culpabiliser sans doutes) j’ai toujours trouvé cela NUL. Tu m’as bien fait rire avec ton histoire d’armoire, comme pour les coups de pied dans la bagnole ! C’est tout à fait cela : inepte… Autant péter de rage le vieux vase bien MOCHE qu’on nous a offert. Cela fait du bien et puis ça débarrasse !

  4. Ma chère Angele : faire la gueule n’a jamais rien apporté, sauf à ceux pour lesquels du coup on s’inquiète et qui se sentent important.
    Ne pas laisser le soleil se coucher sur notre colère est sage, mais parfois difficile à réaliser.
    Je suis fâchée avec peu de personnes (2 ou 3 peut-être) mais dans ces cas là c’est définitif, car cela a été très murement réfléchi : il me faut des années !!!

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