Les fifi-tesques aventures (part 1)

Honte à nous, nous oublions, nous oublions…

Jean-Poirotte et Mrs Bibelot avaient fait mettre sur DVD la quasi intégralité des films super 8 de Jean-Poirotte, en essayant autant que faire se peut, de s’épargner, et à nous d’ailleurs, les envols d’oiseaux, le trop de paysages, pour garder surtout les personnages, ce qui compte 20, 30 ou 49 ans après.

Je ne l’avais pas vraiment oubliée, mais je n’y pensais jamais. L’autre soir, j’ai regardé les DVD « souvenirs », trop heureuse de retrouver mes pitchounettes bébés, petites, nos chers disparus, et une toute bête alouette.

Tout a commencé un beau dimanche où nous roulions vers la maison de campagne de Mrs Morgan et de son mari. Tout à coup, en plein champ, mon père pile. Il a vu un piaf passer sous la voiture. Réflexe de chasseur ayant un peu de conscience : vérifier qu’on ne laisse pas un animal blessé souffrir jusqu’à la mort n’importe où. Non le piaf n’est pas mort. C’est un bébé alouette qu’il nous ramène un peu embarrassé (car il nous a dit et répété de ne jamais toucher un petit qui n’est pas abandonné par ses parents) : il a regardé un peu partout et n’a vu aucun parent potentiel. Il confie l’animal à Mrs Bibelot qui le met dans sa jupe bien au chaud.

Nous voici donc avec une alouette à peine en plumes, ne sachant pas voler, et donc dépendante. Avec une imagination débordante, nous l’avons prénommée « fifi ». Je sais c’est d’un commun…

Récupération d’une cage chez Mrs Morgan, d’une pipette pour l’abreuver et de nourriture pour les perruches pour l’alimenter.

C’est super simple de s’occuper d’un oiseau : ça bouffe tout le temps, ça boit tout le temps, ça chie tout le temps.

Nous nous sommes relayés donc, toute la petite famille, pour nous occuper du fifi. Le soir nous couvrions la cage, parce que ça dort tout de même. Sinon, c’était la pâté donnée avec un bâtonnet de buis à la petite bête qui piaille tout le temps, l’eau avec la pipette.

Le fifi n’était pas destiné à rester en cage toute sa vie. Nous comptions bien le relâcher un jour, le laisser libre plusieurs heures dans la journée, car rien n’est plus triste qu’un oiseau en cage.

Jean-poirotte et son père l’amoureux des oiseaux, munis de livres et tout et tout, décidèrent un jour que le fifi était en âge d’apprendre à voler. A nous de nous y coller… Nous étions devenus ses parents et son éducation nous revenait.

Attraper la bestiole : à savoir mettre la main dans la cage, elle venait s’y loger direct. Sortir la bestiole de la cage, lever le bras et le laisser retomber. Réflexe de l’ex-oisillon : faire fonctionner ses ailes. Après plusieurs atterrissages dans une botte, une chaussure, une assiette de fruits d’été, le fifi savait voler.

C’était farpait. Nous laissions le fifi en liberté qui volait dans la cuisine en plafonnant comme il le pouvait en lançant la célèbre trille de l’alouette pendant que le lave vaisselle fonctionnait (et jamais autrement, le lave vaisselle l’inspirait).

Et puis un jour le fifi arriva dans le salon en sautillant tic tic tic. Et se prit une griffe dans la moquette bouclée, sans mal, fort heureusement, car il eut le réflexe de s’arrêter net et d’attendre que l’on vienne à son secours.

Il fut donc cantonné à la cuisine. En liberté un peu limitée. Car quand nous devions ouvrir la porte fenêtre pour aller sur le balcon, il fallait le faire rentrer dans sa cage. Là le réflexe conditionné fut béni de tous. Il suffisait d’agiter la boîte de nourriture du fifi pour que direct, il file dans sa cage même s’il venait de se goinfrer 2 minutes avant. Mais en règle générale, il était en liberté dans la cuisine, pour nous faire plein de conneries…

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