P comme Pince à épiler

Pince____pilerCertains l’ont sans doute remarqué (5 qui suivent, je suis en progrès) : j’ai des déboires avec les pinces à épiler qui ont traversé mon existence. En fait j’ai arrêté de les compter…

Ma première épilait super bien. Je l’avais empruntée à ma grand mère au cours d’un WE passé chez elle, durant lequel elle n’avait pas arrêté de me seriner, la malheureuse : « arrête avec ma pince à épiler, tu vas la perdre sur la pelouse » ce qui s’est effectivement produit. Pince à épiler égarée dans le gazon où je me faisais les jambes super nettes sur une serviette de bain.

Ma meilleure amie tenait la sienne de sa grand mère également. Il faut ce qu’il faut. Sauf qu’elle l’a toujours. D’accord elle a 3 fils pour 1 fille, cela joue, mais 1 fille cela suffit. D’ailleurs à la naissance de ses jumeaux (enfin une fille), elle a commencé à chercher des cachettes pour sa pince à épiler qui théoriquement est planquée dans le congelateur derrière les épinards que sa fille déteste (donc impossible pour elle de la trouver, elle ne prendra pas la barquette d’épinards qui n’a pas bougé depuis 10 ans, ce qui ne la tarabuste pas).

Ma première pince précieuse (que je planquais à chaque visite de Mrs Morgan, en ayant acheté une bien naze pour donner le change car elle adorait visiter mes étagères de salle de bain et constater que je me soignais bien la peau), fut un jour saisie par Albert qui avait décidé de faire une maquette et un Messerschmitt (je ne sais toujours pas comment cela cela s’écrit). J’étais absente, il pensat qu’une pince à épiler serait très pratique pour tenir les tout petits morceaux à enduire de colle, et prit la bonne et non pas la naze, ayant autant d’intuition qu’un cric (le truc pour changer la roue crevée sur les vieilles bagnoles, maintenant il y a plein d’inventions modernes, bilan : il faut racheter une roue).

A mon retour il était trop tard : la pince à épiler était enduite de colle indécollable (j’ai tout essayé y compris la faire bouillir pendant de longues heures), et Albert dû se faire à manger tout seul parce que je boudais grave (il s’en fichait, il adorait les patates et s’en fit donc des à l’eau ce qui était le sommet de son art culinaire, mais il ne savait pas que je pouvais bouder aussi au plumard (maxi 3 heures)).

Après de multiples tentatives (7 pinces, le pharmacien me déroulant le tapis rouge), je trouvais la pince à épiler parfaite. Albert avait compris qu’il lui était interdit d’y toucher sous peine de… D’ailleurs il avait renoncé aux maquettes, son avion ressemblant à un croisement entre le Concorde et une planche à voile. Pulchérie était petite et Delphine tétait encore avec application, j’ai relâché ma méfiance et oublié de surveiller la pince à épiler pendant de longues années.

Divorce d’avec Albert, petit retour chez papa et maman, dont la pince épilait super bien (la mienne restait rangée), puis fin du tunel et emménagement chez moi, où je suis encore (malgré le fisc et le syndic) avec deux filles… Vous voyez le drame pointer et vous n’avez pas tort.

Disparition de la pince à épiler un beau matin. Air innocent des filles : très bien réussi, mais ça ne prend pas. Récupération de la pince sur le bureau de Pulchérie après quelques minutes de recherches. Air outragé de fille aînée : ce n’est pas moi. Comme ce n’était pas Delphine non plus, j’en ai déduit que la pince à épiler était venue là toute seule avec ses petites papates. Je l’ai planquée dans ma chambre. OK je la prête, mais on me la demande et on me la rend contre signature.

Problème. Je planque, Pulchérie planque, mais Delphine cherche et finit toujours par trouver. Exit ma pince à épiler que j’aurais dû emmener avec moi au boulot (on n’est jamais trop méfiante)… 9 pinces à épiler minimum ont disparu mystérieusement (il paraît qu’un jour je vais les retrouver étant brouillon et tête en l’air, mais j’ai déjà déplacé tous les meubles et niet…)

Arrive mari n° 2 (quelle idée aussi de se remarier !). Lui avait 2 mains gauches et était droitier, je ne me suis donc pas méfiée non plus. Ce n’est pas lui qui aurait l’idée de faire des modèles réduits ou autres. Sauf qu’il aimait faire des revues de presse (enfin une) et que pour tenir le papier (découpé avec mes ciseaux pour cheveux, donc fichus également)  tout en l’encollant il lui fallait bien quelque chose. L’idée de se servir de la pince à cornichons ne l’a pas touché de sa grâce. Alors il m’a ruiné deux pinces étant plus têtu qu’Albert (tout en ayant fait moins d’usage, mais il s’agissait d’autres problèmes).

Achats non compulsifs d’autres pinces qui disparaîtront à leur tour dans des circonstances dramatiques (pour moi, pas pour celle qui en ont hérité et qui les ont perdues) et mystérieuses (ce n’était jamais personne). J’ai pu noter d’ailleurs lors de ma première visite chez Pulchérie (6 étages, Paris, la mort pour moi) en jetant un oeil dans ses placards dont elle me montrait l’ordonnance, qu’elle n’avait pas de pince à épiler (la mienne, planquée avant mon arrivée).

Actuellement j’en ai 3. Aucune n’épile correctement tout ce que l’on veut retirer, y compris une que j’ai payée une fortune : elle arrache bien le duvet (mais on ne se retire pas le duvet) et fait grève pour le poil véritable… Je pense que bientôt j’en aurais une quatrième (j’ai la planque, et non les filles, ce n’est pas le congèlateur). Pour l’instant mes 3 pinces nazes restent bien à leur place, en vue dans la salle de bain, c’est dire qu’elles ne méritent pas qu’on s’y attarde…

La vie n’est qu’un long calvaire… (et les vendeurs de pince à épiler tous des escrocs)

Les filles ça bricole (ça en fait des choses)

Fille_et_bricolageA ceux qui croyaient tout savoir après avoir lu mon billet « conseils utiles aux ignorants qui ont mis au monde des filles », je précise qu’ils ne savent pas encore tout (oh combien !). Exemple : les filles c’est comme les garçons, ça bricole en plus du reste, confondant au passage d’ailleurs le ciseaux à bois de leur grand père avec un tourne vis. L’un et l’autre ne s’en sont jamais remis (les menuisiers comprendront).

Le père des filles, Albert, était bricoleur, et c’est un vrai bonheur que d’avoir un mari qui bricole quand il ne décide pas de s’immoler un pouce avec le marteau ou de se planter la perceuse dans le pied, au son de « appelle le SAMU chérie merde ! je vais crever sinon ! ».

Pulchérie adorait « picoler » avec son papa (de quoi lui faire une réputation), d’autant que le WE, Albert étant plus matinal que moi, s’occupait d’elle jusqu’à ce que j’émerge. A savoir qu’ayant pris un biberon (mal) réchauffé par lui, elle recevait l’ordre absolu de ne pas le quitter d’une semelle. Un enfant ça ne se quitte pas d’un regard (surtout elle qui faisait de l’escalade dans les plantes vertes et sur le piano, et adorait répandre le liquide vaisselle sur la moquette ou même le boire, ce trésor chéri).

Pour l’occuper, tout en vaquant à ses occupations bricolesques, Albert refilait à sa fille des gros clous et une planche dans laquelle les planter avec un petit marteau (coup de bol elle ne mangea ni clou, ni planche, ni marteau et ne se planta rien dans le pied, ce qui est tout à fait admirable vu ses dons multiples). Les barbies et les poneys multicolores avaient donc leurs planches à clous pour le coup du fakir, et les voisins que du bonheur le samedi à 9 heures, Pulchérie ne pouvant pas planter des clous sans jacter en plus, comme de coutume (elle tient de moi, j’aime bien parlotter). Delphine montra moins d’empressement quand vint son tour car elle suçait son pouce droit en étant droitière, ce qui est ennuyeux pour planter des clous. Mais elle regardait quand même en attendant que je me réveille pour lui faire un second biberon vu qu’elle avait toujours jamais pas faim : un papa qui bricole c’est beau, surtout quand il y a du sang et que du coup maman va se lever plus tôt et faire à manger en appelant le SAMU.

Lorsqu’elles sont arrivées à l’adolescence, Albert parti depuis un moment, j’ai senti à un moment donné que les filles tenaient de leur père et peut-être du mien pour le côté « bricolage », et là on peut admirer ce qu’est l’atavisme.

Un beau vendredi soir de vacances scolaires, je suis rentrée de chez mon avocat tordu de l’époque (je ferai un post un jour rien que pour lui, promis), pour trouver leur chambre entièrement réorganisée (surprise maman chérie !) et tous mes outils par terre dans la chambre (où sont mes chaussures de sécurité ?).

Oui j’avais des outils, la vie d’une femme seule n’étant qu’un long calvaire, il me fallait bien planter mes clous toute seule et tuer les araignées moi-même. En plus quand j’ai un petit copain, il est toujours du style à se planter un clou dans la main, sans être le messie (pas de bol, je pourrais faire la Marie Madeleine sinon) (revieeeennnnnns Albert – non je plaisante, mais si tu veux on peut en causer…).

L’étagère basse que j’avais mise entre leurs deux lits sous la grande fenêtre pour délimiter le territoire et supporter leurs réveils, chaine stéréo et « autres », que j’avais montée à grand renfort de jurons contre le kit, avait été « réaménagée ». Comprendre que comme, prudente, je n’avais pas de scie circulaire, elles avaient pété deux ou trois lattes de pin pour dégager de l’espace vers le haut (ne cherchez pas à comprendre pourquoi ni comment, mais un marteau ne s’en est jamais remis non plus : les étagères étaient cuites).

Les bureaux à cylindres montés par Jean Poirotte et moi-même, toujours à grands renforts de jurons, avaient été débarrassés de leurs cylindres transformés en stores les empêchant de se voir (c’était la période : « je ne peux pas t’encadrer t’es trop con, et moche en plus, tu t’es vue, et gnagnagna »), montés habilement avec les planches cassées de l’étagère. C’était divin. Elles avaient plantés des clous dans les murs pour dissimuler les posters et accrocher de jolies étoffes (mes paréos dont je faisais collection), et également dans le plafond pour la même raison. Régulièrement elles se mettaient en grand bricolage, transformant les étagères en commode, les lits en pouf, et les bureaux en table de salon dès fois qu’elles reçoivent sans que je le sache.

Les tiroirs des bureaux ont connu 22 places (dans les étagères transformées), y compris la leur dans les bureaux. Quand ils dégageaient pour une étagère modifiée, leurs emplacement d’origine se transformaient en étagères prêtes à s’écrouler (grâce à une habile réutilisation des stores, car finalement elles s’adoraient et étaient « plus que belle, mais non c’est toi la plus belle, non j’insiste c’est toi, et gnagnagna »).

Pulchérie partie pour Paris avec l’intégralité de mes tourne-vis, ma pince coupante, + ma pince à épiler, Delphine se retrouva diaboliquement seule pour :

  • Transformer leurs deux lits en un canapé lit qui fit le tour de la chambre (montage des sommiers en angle droit : deux heures et 3 kg de fil de fer), (mise en place du dossier avec un angle confortable finalement : 4 heures et 3 kg de fil de fer : je ne sais pas où elle s’était procuré le dit fil, n’en ayant pas l’usage personnellement, mais ça tenait)

  • Démonter une grande étagère qu’elle m’avait fait acheter et monter 6 mois avant pour faire des « transformations », mes paréos étant devenus des rideaux masques bordels sur étagères avec plein de trous car elle ne savait que planter des clous (ou enrouler du fil de fer).

  • Récupérer les cylindres pour en faire des étagères décoratives mais qui penchaient légèrement sur la droite et ne semblaient pas bien solides (elle avait renoncé à dormir en dessous, j’ai bien reconnu là son tempérament non téméraire)

  • Monter une cabane pour le chat avec le bois perdu, où il ne mit jamais les pattes, préférant dormir en rond sur ses vêtements qui jonchaient le sol (manquant s’ouvrir la jugulaire sur un coupe ongles aussi facétieux qu’une pince à épiler, qui traînait par terre, on se demande pourquoi).

Quand Delphine est partie à son tour pour Paris avec mon ôte agrafes + ma pince à épiler, je n’ai pu rescaper qu’une seule étagère qui penche un peu, et est toujours couverte de son bordel qu’un de ces jours je vas mettre à la benne…

PS : je garde le post tel qu’il était au départ (j’écris autant que je parlotte) mais l’autre WE, Delphine a enfin benné elle-même son b… Bricolage. Mais je persiste : la boîte à outils est toujours vide et l’étagère ressemble à la tour de Pise. Je ferai bien payer pour qu’on la regarde…

La vie n’est qu’un long calvaire et la pince à épiler facétieuse…

Faut qu'on cause

Discussion_57539311« Chéri(e) il faut qu’on(moi) cause » est la phrase clef du couple, qui n’augure généralement rien de bon, surtout quand elle est prononcée à 23 H 30 au moment où l’on se couche avant une journée  marquée d’avance par une réunion importante.

Quand la femme la prononce c’est parfois pour un sujet totalement futile, relatif à l’incapacité de l’homme à reboucher le dentifrice, étendre les serviettes, rabaisser la lunette des WC, mettre son linge sale dans le panier, etc… Futile pour lui, car si nous précisons « il faut qu’on cause » c’est que la coupe est aussi pleine que le panier de linge sale.

Quand l’homme la prononce, c’est souvent pour asséner des coups de massue, on le reconnaît bien là : « je te quitte », « j’ai une maîtresse », « j’ai tout perdu au jeu » « j’aime pas Fernande, c’est elle ou moi ». Sinon l’homme a rarement à causer, sauf avec ses potes et ses collègues, de choses très précises : foot, sport en général, jeu vidéo super, film nul, voiture et femmes, loin de nos innocentes oreilles.

Le problème majeur est que l’homme et la femme n’ont pas le même sens de ce que peut bien être une « discussion ». La femme et l’homme ont des cerveaux structurés différement, et je m’en vais vous expliquer pourquoi (ce n’est pas moi qui ai scanné des cerveaux H/F, ni fait de hautes déductions, j’ai juste lu les comptes rendus). Ceci sans aucun racisme et surtout sans vouloir prétendre qu’un sexe est supérieur à l’autre.

Cela remonte à la préhistoire, la sélection naturelle ayant naturellement joué pour faire survivre l’homme et la femme les plus aptes à assurer la survie de l’espèce.

L’homme généralement partait chasser la dinde sauvage (et accessoirement le mamouth ou le bison en Europe), avec une bande de potes aussi affamés que lui. Toute la tribu derrière applaudissant et leur recommandant de ne pas rentrer bredouilles sous peine d’être exclus du groupe. Cela motive.

Peut-être que des femmes les accompagnaient. Probablement de temps à autre. Mais généralement les femmes s’occupaient de la marmaille, la leur, également celle des autre parties cueillir de la verveine sauvage pour calmer les chiards. Pour s’occuper de la marmaille en n’en perdant aucun de vue, tout en surveillant les copines, le sorcier gâteux et s’il ne s’approchait pas un prédateur, les femmes ont développé une vision périphérique super au point, et une énorme capacité à « écouter ». Ainsi elles savaient que leurs 3 mômes allaient bien, que la copine HB était tombée dans les orties et que le sorcier radotait une fois de plus.

Pendant ce temps là, le chasseur de dindes développait une vision en tunel pour bien viser, une appréciation exacte des distances, et une grande capacité à se repérer dans l’espace pour retrouver son chemin et rentrer à la caverne. Il apprenait également à se taire pour ne pas faire fuir les troupeaux de dindes dont l’approche était délicate, les dindes étant très crétines de nature et s’affolant d’un rien.

Aujourd’hui nous sommes toujours ce que la sélection naturelle a fait de nous. Les femmes sont capables de surveiller les enfants, tout en faisant la cuisine en papottant au téléphone avec Fernande, et en surveillant d’une oreille qu’Albert tond bien la pelouse. L’homme lui n’est pas « multi tâches ». J’en connais même au boulot qui sont incapables de réfléchir debout. Il leur faut s’assoir, sinon les talons « font contact avec le sol (oh !!!), cela fait remonter direct un courant électique au cervelet et leur bloque leur capacité à réfléchir » (c’est leur explication). En fait ils ne peuvent pas à la fois se tenir debout, respirer, faire battre leur coeur, et en plus réfléchir. Une fois assis, cela va mieux.

Par contre l’homme sait où est le nord même dans le tunnel du mont blanc, comment rentrer à la maison sans demander son chemin (surtout pas, quitte à se perdre pendant 4 heures), comment trucider un sanglier sans hésitation avec une lance, et apprécie mieux en voiture, vitesse, distances de freinage que la femme qui par contre est moins dangereuse aux carrefours rapports à son angle de vision supérieur à celui de Monsieur qui lui ne trouve pas le beurre dans le frigo s’il ne lui tombe pas sous l’oeil à l’ouverture de la bête (le frigo, je sais que les hommes ne suivent pas), rapport à sa vision en tunnel.

Pour discuter c’est pareil. Si vous voulez annoncer à Albert « j’ai un amant je te quitte », attendez que le match de foot soit commencé, il ne vous entendra même pas, s’étant déconnecté d’une réalité qui soit autre que « pénalty, hors jeu, arbitre ». Vous pourrez toujours lui dire « je te l’avais dit » sans mentir. Dans les réunions de famille c’est pareil. Il se concentre pour écouter ce que dit son frère et n’entend plus rien d’autre, les papotages des femmes capables de suivre 3 conversations à la fois lui donnant l’impression d’être dans une infâme basse cours. Alors que l’on suit toutes les conversation, la cuisson du gâteau au four du nez, et du coin de l’oeil Pulchérie qui fait l’andouille dans l’escalier une fois de plus.

Ce n’est pas qu’il soit contre la discussion : il est à la recherche perpétuelle d’une zone « langage » sérieusement atrophiée chez lui par rapport à la nôtre (notre zone atrophiée étant celle du déplacement dans l’espace  d’où notre facilité à demander notre chemin). Donc il n’envisage pas la discussion comme nous du tout. Quand il parle c’est toujours du concret : l’arbitre est un con, le sélectionneur est un con, tous des cons, et le dernier jeu sur playstaichion est super où il a trouvé la sortie cachée du piège infâme.

Nous, les femmes pouvons très bien parler juste pour nous soulager d’un souci, d’un problème pour l’instant insoluble. Suffit qu’on en parle et cela va mieux. Nous appelons cela communiquer et les informations fusent en vrac et dans le désordre. Lui n’en voit pas l’intérêt. Il garde ses emmerdes pour lui tant qu’il n’a pas de solution, donc il ne nous les communique pas, même si on insiste car on voit bien que quelque chose le ronge. Pour lui, si nous lui disons que Truchon est décidément insupportable, c’est qu’on attend de lui une solution qu’il croit, solution qu’il s’empresse de nous donner alors que l’on n’en veut pas, le : « démissionne ! » n’étant pas une option valable pour nous, ni la phalloïde dans le petit café. Nous aimerions qu’il compatisse où tout bêtement nous écoute, au lieu de faire semblant en suivant plutôt les infos de 20 H.

Habitué qu’il est par nos bavardages pour lui non productifs, l’homme n’entend pas le sous-entendu « j’en ai marre de toi, ça va craquer ». J’ai testé avec Charles Hubert : 2 semaines de « tu risque fort de prendre la porte » ce qui était tout de même plus qu’un sous-entendu, n’ont donné aucun résultat et il était tout surpris, le pauvret quand j’ai ouvert la porte en disant « dehors ». Il ne s’en est toujours pas remis. Je pense qu’il devait y avoir une grande compétition de foot à l’époque…

La discussion pour l’homme doit être productive : on trouve une solution au problème, si problème il y a. S’il ne met pas son linge sale dans le panier ad hoc, ce n’est pas un problème vrai, donc il n’écoute pas. Pire, il n’entend même pas, étant programmé pour entendre surtout l’approche d’un prédateur. Des feuilles mortes qu’on piétine, une branche qui craque ça l’interpelle, pas le bébé qui pleure la nuit dont on s’occupe très bien, qui n’est pas dangereux pour lui, et qui ne sait pas encore ce qu’est le foot.

Solution un peu salissante : avoir une grande provision de feuilles mortes, de branches bien sèches, et piétiner le tout avant de lui dire « il faut qu’on parle ». Vous aurez toute son attention… Son instinct joue enfin… (si vous êtes en appartement, méprisez la surprise des voisins de vous voir arriver avec votre fagot)

Garder son attention sera un autre problème et avoir une discussion vraie avec lui est souvent quasi impossible. En fait l’homme qui discute avec ses potes, monologue et eux avec… Ce n’est pas de la discussion. La phrase clef d’Albert quand je parlais de ses parents était « on parle d’autre chose » (oui mais de quoi ?), Charles Hubert avait la sienne aussi quand j’abordais le cas de ses tas de sacs plastiques qu’il entassait dans le salon « je ne comprends pas ce que tu me dis ». Et c’est vrai qu’il ne comprenait pas le pauvre bouchon : il était incapable d’écouter, et les informations suivaient toutes les circonvolutions de son cerveau avant de lui présenter le résumé : …

Sinon on peut faire comme lui et n’aborder que les vrais problèmes en ayant une solution « tu me fais ch…., je te quitte ». Garder les dialogues intéressants pour les copines qui partagent notre besoin de dire environ 6000 mots par jour. L’homme qui a un cerveau dont la zone langage est moins atrophiée que la moyenne (à 2000 mots par jour ils ont fait leur maximum) fait homme politique, journaliste ou avocat : il peut causer (enfin monologuer). De ce qui lui convient d’ailleurs, ce qui ne l’empêche certainement pas d’être muet chez lui n’éprouvant pas le besoin de dire « je t’aime » à sa titine adorée : s’il ne l’aimait pas il y a longtemps qu’il se serait tiré.

La vie n’est qu’un long calvaire et la sélection naturelle aussi…

Aux urnes citoyens !

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N’ayant aucune affinité particulière avec la politique (tous des cons, pire que les sélectionneurs de l’équipe de France), encore que je vote à tous les scrutins pour que mes ancêtres ne soient pas morts afin que j’ai le droit de vote en vain, et que je vote en pensant à eux, donc j’espère que vous suivez parce que moi j’ai perdu le fil…

Donc je voulais dire que je ne veux surtout pas vous parler des prochaines présidentielles qui vont forcément être très bassinantes, les journalistes étant dépourvus de toute intuition et aimant à en rajouter une couche jour après jour malgré notre exaspération grandissante. Je sens votre déception : « ben zut alors je n’attendais que l’avis de la gentille sorcière pour m’abstenir ! »

Non je vous parle juste d’une fonctionnalité de canalblog que je viens de découvrir. Depuis quelques temps je voyais un truc genre « votez pour ce site » quand je me rendais visite avec avidité pour relever mes stats (le WE c’est à se flinguer). Quand je mettais le mulot dessus cela disparaissait. J’ai pensé à une pub infâme, une de plus. Et ce soir j’ai découvert, mon mulot ayant une panne pour une fois bénéfique, que l’on demandait au visiteur de voter pour le site en mettant une note (en fait il faut s’arrêter juste où il faut sinon… c’est mortellement de la pub sans suite). Et que 5 personnes avaient voté pour moi, qu’elles soient à jamais sanctifiées, canonisées, bénites, gentiment ensorcellées, empaillées, momifiées, conservées dans la glace, je ne sais pas quoi dire, vu ma moyenne j’en suis toute bouleversifiée (les 4 filles du docteur March, Amy qui parle de bouleversifiant)

Ceux qui pensent « 0/20 » sont priés de s’abstenir naturellement, car on est en démocratie.

Sinon, c’est sympa de mettre une note de préférence au dessus de 10 (ou 15, ou 18 hein ?) cette fonction n’existant pour moi que sur canalblog à ma connaissance…. Aussi sympa que de laisser un com… D’ailleurs j’ai été élevée au son de « le vote devrait être obligatoire sous peine de poursuites et de galères ou de bagne et d’échafaud », alors je m’en vas vous remettre dans le droit chemin. C’est vrai qu’il y en a qui sont morts pour que vous ayez le droit de vote. Là je suis sérieuse : quand vous vous abstenez et ne vous inscrivez même pas sur les listes électorales, vous reniez tout un monde qui s’est battu pour vous et n’avez plus que le droit de la boucler (m’en va vérifier que Delphine est bien inscrite, Pulchérie l’étant bien car tirée au sort comme juré potentiel, c’est pas à moi que cela arriverait) (Bon Delphine est bien inscrite, c’est tout ma fille cette chérie adorée). Car je précise que non inscrit et non votant, vous perdez le droit de l’ouvrir pour de vrai. Si on ne vote pas on est prié de ne pas critiquer le résultat du scurtin…

Je m’en vais de ce pas arrêtez de vous faire la morale et mettre 0/20 5 fois par jour à ma méchante qui le mérite bien… (tu m’appelles Pulchérie, si tu as un souci avec ta notation canalblog, je pourrais te mettre un 5/20 mon trésor adoré…)

Sinon ce soir je vous aime tous, devant ces bouleversifiantes notes (5 seulement, et là ça craint, mais la moyenne ça va) et je vais mettre des notes sur canalblog (pour ceux que j’aime et qui ont installé la fonctionnalité, moi ça c’est fait tout seul, vu que je suis une andouille de Vire sur canalblog (et la méchante m’a confirmé : ce n’est pas elle, alors qui donc ?) (ben si c’est elle)…

La vie n’est qu’un long calvaire, parsemé parfois d’embûches…

Les sales gosses

Sales_m_mes_50672514Etant pourvue de deux filles adorables, juste un peu vivantes et imaginatives, me restait à affronter les enfants des autres qui sont généralement infernaux, comme chacun sait, et mal élevés.

Au moins, les miennes, je pouvais les confier à n’importe qui et les récupérer avec des compliments (même du Furoncle, ma belle mère n° 1° (suivez), car elles me réservaient leur vivacité et leur imaginatif débordant (surtout celui de Pulchérie, Delphine suivant avec plaisir, sauf pour les fugues) (suivez toujours).

Avec Albert après notre séparation, elles ont fait bon nombre de bêtises avec un dénommé Grégory (le fils de la pét…. copine de leur père) qui les entrainait volontier, étant plus vieux qu’elles. Albert n’en a jamais rien su mais quand elles me racontaient à leur retour leurs exploits j’en frémissais d’horreur. Nuits passées au Père Lachaise après être sorties par la fenêtre, sur un toit d’hôtel, dans une piscine d’hôtel la nuit… A moi les sermons interminables (elles s’en sont sorties) et les engueulades avec le père pour défaut de surveillance.

Dans la série sales mômes, j’avais une nièce du côté d’Albert (que j’ai donc perdue de vue) qui par exemple ne pleurait jamais. Elle meuglait carrément avec une force insoutenable pour des oreilles normales. Même un taureau serait parti en galopant sans vérifier si oui ou non… Elle vrillait les oreilles de tout le monde, sauf celles de sa mère qui ne semblait pas l’entendre. J’ai vu cette charmante enfant se rouler par terre après avoir y avoir fait pipi, et mon ex belle soeur, touiller sa crème anglaise sans moufter autre chose qu’un « tu vas voir ». Comme l’enfant ne voyait jamais rien, elle meuglait à qui mieux mieux environ 25 heures par jour en plus.

Je me suis toujours demandé si sa première claque sur les fesses n’avait pas été du ressort d’Albert. Nous l’avions pris pour une semaine entre Noël et le jour de l’an, sa mère n’allant guère bien à cette période de l’année, le père s’étant suicidé un 25 décembre de l’année précédente. Pulchérie n’arrêtait pas de tyraniser sa cousine (elle avait 2 ans, l’autre 5), en retirant la bonde de la baignoire pendant qu’elles prenaient leur bain ensemble, lui faisait répandre du talc ou du shampoing dans tout l’appartement et la sommait de lui raconter Blanche Neige en mettant le ton. D’où meuglements répétés qui nous ont rapidement lassés car Pulchérie était peut-être à surveiller mais ne meuglait jamais. La claque (martyriser un enfant quelle horreur) fut le remède miracle et interrompit instantanément le cri qui tue le taureau. La charmante enfant en perdit ses cordes vocales et tout se passat bien jusqu’à l’arrivée de sa mère où elle recommençat à se rouler par terre en hurlant, mais ce n’était plus notre problème, vu qu’elle n’avait pas fait pipi avant sur notre moquette.

Le record du sale gosse revient au cousin de Pulchérie avec qui elle avait un mois d’écart. Celui là, non seulement on ne lui disait jamais rien (car il ne faut pas croire, mais Pulchérie « on lui causait souvent »), mais il faisait ce qu’il voulait. S’il décidait de faire sa sieste à 19 H on le laissait dormir religieusement jusqu’à 21 H et on passait la nuit à essayer de l’endormir. Par contre s’il avait décidé de se réveiller à 5 heures du matin (quelle horreur !), on le laissait réveiller toute la famille au son de cet ignoble adage qui dit que la vie appartient à ceux qui se lèvent tôt (Pulchérie émergeant très vaguement à 9 H et pouvant pioncer jusqu’à 11 H).

En pension chez moi, c’était « non il n’est pas l’heure de se lever ». Moralité le pauvret se rendormait jusqu’à 9 H ce qui manquait à chaque fois flanquer de l’urticaire à son père qui prenait ironiquement des nouvelles, heureux à l’idée que je lui annonce que je m’étais levée à 5 heures pour donner un biberon à ce gamin insupportable (moi me faire lever à 5 heures, il faut une guerre et encore, à cette heure là un gosse ça dort et ça fiche la paix, même en exode).

Ce pauvre chiard était sujet aux crises d’asthme, et un beau jour ma belle soeur qui me détestait (sauf quand je pouvais lui rendre service) me demandat de le garder alors qu’il faisait une crise. OK pour le prendre, ça occuperait Pulchérie, mais à condition que le plus gros de la crise soit passée, sinon niet, qu’elle se trouve une autre poire. Comme on m’avait reproché d’avoir une fille avec une luxation des hanches, j’avais le droit de critiquer l’asthme et l’exéma n’est-ce pas ? et de refuser d’avoir le n° des pompiers scotché sur ma table de nuit en surveillant avec angoisse une respiration chancelante…

Voilà le guéri à la maison en train de ranger la chambre avec sa cousine (un jour je mettrais une photo authentique). Tout à coup, râles atroces. Je me précipite et retrouve un mourant couché par terre la bave aux lèvres, étouffant, Pulchérie pas très fière. Je me demande tout haut si les pompiers arriveront rapidement et tout à coup le mourant se redresse.

« HA HA Tatie, je voulais voir si tu courais vite ! »

Je ne sais pas si je courais vite, mais je sais que c’est la première claque à lui dévisser la tête qu’il s’est prise de sa vie… (oui je sais, je suis une méchante sorcière…)

La vie n’est qu’un long calvaire.

Ils sont parmis nous…

Caissi_re_55949031David Vincent les a vus. Moi j’ai des doutes terribles, et comme aurait dit Pulchérie petite, c’est « l’horrorification » extrême (je n’oublierai jamais cette expression qui était le résumé de l’horreur de sa vie : « vas ranger ta chambre » « non c’est trop horrorifiant ! »).

Ils sont là et vous ne voyez rien. J’en suis attristée, déconfite, consternée, dépitée, isolée, ennuyée, tout bêtement horrifiée, au bord de m’ouvrir les veines. Mais non, ils ne m’auront pas, ce serait trop simple.

Ce midi je suis allée faire un tour au supermarché et pour moi c’est la galère, pire que d’aller à Paris maintenant que je m’y suis faite (à aller à Paris, z’avez qu’à suivre).

Pour 4 yahourts, de la litière pour chat, un mascara et 25 sacs poubelles me voici à la caisse et comme de coutume j’ai fait la totale.

Je m’étais glissée habilement et  ricanant devant ma ruse, derrière une dame seule avec un caddy tellement peu rempli que je me suis demandé pourquoi elle n’avait pas pris un panier. Personne devant elle. J’ai eu l’explication rapidement : son mari et ses 3 grands fils sont venus la rejoindre avec 4 caddies débordants, alors qu’elle avait mis sur le tapis déroulant, 4 tranches de jambon et 2 litres de lait. 1/2 heure d’attente et pendant ce temps là tous les autres, aux autres caisses, passaient comme l’éclair.

Panne de rouleau de la caissière quand est venu mon tour. Et pendant ce temps là… Puis mes sacs poubelles ne passaient pas au code et il a fallu rameuter un jeune homme en rollers. Et pendant ce temps là…

J’ai un don extrême pour les caisses qui merdent et étant chanceuse (vous l’aurez compris) je pensais que c’était moi qui m’attirait les foudres de je ne sais qui.

Que nenni. J’ai découvert que Dame Venezia (suivez toujours) attirait également les caisses en panne ou en relâche le temps que l’on trouve le prix de l’article au troisième étage, fond du couloir à droite, ceci sous fond de caissière sentant très légèrement la transpiration (suffisement pour qu’on la sente pendant 1/2 heure).

A nous deux un midi à Maqueudonald c’est épique. On choisit une caisse et hop, pendant ce temps là… Pour 2 hamburgers on regarde passer les autres : à l’autre caisse. On change de caisse : elle tombe en rade. La machine refuse la carte bleue, un vigile arrive avec l’air aimable + 3 flics pour nous coffrer au caz’où, et il y a de l’attente pour un royal bacon sur deux.

Voguant ça et là sur les blogs tristes bien évidemment car j’aime bien me faire pleurer, je suis tombée sur plusieurs personnes se plaignant de ne jamais être dans la bonne file. C’est pareil que moi : panne de rouleau, prix qui ne s’affichera pas, na, carte bleue refusée, cliente précédente bloquant tout le monde pour un vernis à ongle pour lequel elle ne dira jamais « pas grave je ne le prends pas » (ce que je fais moi pour ne faire chier personne et surtout pas moi, cela peut toujours attendre).

J’en parle à ma soeur et meilleure amie. Et voici qu’elles aussi sont des maudites des caisses… Cela finit par faire du monde, Mrs Bibelot vivant quotidiennement le même calvaire. Tout le monde vit un calvaire aux caisses, c’est général.

Alors dites moi… QUI passe à la vitesse de l’éclair, sans soucis aucun, et avec le sourire de la caissière ? QUI ?

Je vous le dis, ils sont parmis nous… On ne sait pas de quoi ils se nourrissent, ce qu’ils achètent, ni de quelle planète ils viennent. On les reconnait juste à leur diabolique faculté de passer comme l’éclair A LA CAISSE. Sans panne de rouleau, sans hordes de fils avec caddies pleins, sans prix qui ne s’affichent pas. Ils sont là, ils nous narguent en plus…

Et pendant ce temps là… Le monde est menacé. Et en plus on ne fait rien.

Le martyre de la photo d'identité

Simone_02Sur cette photo : la maman de Jean Poirotte, autrement dit ma grand mère paternelle.

Zolie vous trouvez pas ? Elle l’était effectivement, et même plus que jolie. Mais elle n’était pas folle elle, elle allait se faire photographier chez un photographe professionnel qui coûtait moins cher qu’on ne croit et lui tirait 50 exemplaires de ses nombreux portraits (tout le monde en a, dont moi 15 à tous les âges, elle est toujours sublime). Mon autre grand mère faisait comme elle, et un jour je vous la montrerai : impossible de me reconnaître dans la rue avec les photos de mes grands mères : l’hérédité n’est qu’un long calvaire et mon incognito assuré (surtout quand on sait que Delphine tiendrait plutôt de la photo et que je ne vois pas pourquoi cela saute 2 générations, même si je suis heureuse d’avoir des filles ravissantes (Pulchérie tient de l’autre grand mère…).

De nos jours il est fréquent que l’on ait besoin d’une photographie dite « d’identité » (pas comme ici), et là le parcours du combattant commence, car il est exceptionnel que l’on s’adore via ce biais.

Déjà en règle générale, on se trouve moche, donc on s’adooooore tout particulièrement en photo, surtout quand le bon copain qui fait « clic »  choisit le moment où l’on ferme les yeux en disant « bof » avec une grimace, un verre de beaujolpif à la main. C’est divin.

Donc, il faut une photographie qui nous ressemble et ne fasse pas peur au douanier pour éviter la fouille… de nos bagages. Une qui ne fasse pas douter le flic qui contemple notre permis de conduire d’un air dubitatif, et contente l’ambassade des USA qui essaye de dépister les terroristes avant de délivrer un visa (en plus la photo est fichée et fera le tour du monde).

On teste la cabine automatique. Généralement quand je récupère les clichés (on a le choix et on se trompe toujours), je me retrouve rousse alors que je suis blonde, ce n’est plus de vagues cernes que j’ai sous les yeux mais carrément des lunettes, et j’ai le nez en biais alors qu’après vérification il est normal (il faut bien que quelque chose soit normal chez moi). Je déprime donc à mort.

La dernière fois que j’ai été obligée d’aller me faire tirer le portrait en 12 exemplaires, un rat italien m’avait chourré tous mes papiers avec le portefeuille qui allait avec et le fric qu’il y avait donc dedans. Contrainte et forcée de me faire refaire : carte d’identité, permis de conduire et passeport. Direction la cabine automatique. J’en suis ressortie avec la bave aux lèvres en déchirant les clichés pour que personne ne les mette dans une sordide collection, et j’ai filé droit chez le photographe.

Une femme en sortait avec la mine d’un abominable tueur psychopathe potentiel, et j’aurais dû me méfier. Car le photographe n’a pas fait dans la dentelle, a essayé de me refourguer de la couleur à quoi j’ai dit non avec fermeté, m’a demandé de baisser la tête, m’a fait le fond d’oeil et m’a tendu 15 minutes après de quoi rameuter à mes trousses tous les flics de France et de Navarre en me précisant « vous êtes particulièrement réussie ».

Si cette chose là, sur les 12 carrés c’était moi particulièrement réussie, je n’avais plus qu’à aller m’ouvrir les veines ou aller tuer quelqu’un, comme la femme que j’avais croisée, et que j’aurais dû interroger avant de m’enfuir. Mais comme j’étais particulièrement réussie, je n’ai pas osé retenter un autre tirage : de peur que je sois ratée au deuxième essai.

Avant… Il y a très longtemps, les photographes faisaient poser avec ou sans sourire, recherchaient le meilleur profil, choisissait le fond adapté à leur modèle et même pour l’identité, ils faisaient du joli (j’étais ravissante sur mon permis qui circule en Italie, mais bon j’avais 20 ans tout en n’étant pas plus photogénique qu’aujourd’hui). Maintenant ils vous font asseoir devant 12 personnes qui attendent, font clac et vous tendent de quoi faire un serial killer de plus. C’est donc à cela que je ressemble sur tous mes papiers d’identité. Manquerait plus que le fisc nous demande notre photographie, je ne vous cause pas des 50 % qu’on se prendrait pour avoir essayé de traumatiser un honnête fonctionnaire…

La vie n’est qu’un long calvaire.

Les campagnes de pu…. électorales

Elections_53328783Je m’en vais devancer l’appel des prochaines élections présidentielles dont on va nous rebattre les oreilles jusqu’à ce qu’elles en soient rompues, et avant qu’au mot « électoral » vous ne me quittiez avec rage ce qui m’attristerait fort… Je reviendrai peut-être sur le sujet en avril, avec la bave aux lèvres (j’aime bien).

Je ne vais pas vous saoûler avec la politique, je pense que vous avez votre dose et que dans le cas contraire vous avez à faire ailleurs que sur mon blog (sortie autorisée, retour bienvenu pour d’autres thèmes).

Moi ce que j’aime tout particulièrement pendant les campagnes électorales, c’est le tour des marchés et les poignées de main que les candidats distribuent avec autant de générosité que leurs promesses qui n’engagent que ceux qui les recoivent.

JE TROUVE CELA BEAU
pour un peu j’en pleurerais d’émotion
(d’ailleurs je pleure rien que d’y penser).

Voici un homme ou une femme, qui vit benoîtement dans son 12 pièces ou hôtel particulier, quartier tranquille exposé plein ouest à l’abri des émanations des usines proches généralement positionnées à l’est rapport aux vents dominants, ou à Matignon, voire même carrément à l’Elysée et qui découvre soudain qu’il lui manque quelque chose d’essentiel dans sa vie morne : faire son marché et la tournée des boutiques.

C’est-y pas ballot tout de même ? Louper le marché ? Et les boutiques ? (encore qu’aucun ne se promène chez H&M ou Sephora ce qui est louche).

Et voici donc l’homme ou la femme (on dira l’homme rapport à l’Elysée pour simplifier) qui se découvre un soudain besoin de se rapprocher de la vie de tous les jours, du filet de boeuf non frelaté distribué par un marchand forcément souriant, des oeufs non en boîte, du poulet fraîchement plumé, et du poisson à l’oeil vif.

Et voilà ce beau monde faisant le marché avec 3 gardes du corps et la garde républicaine aux aguets, il faut ce qu’il faut.

Question piège : « votre poisson est-il frais ? » avec un grand sourire au poissonnier qui n’en revient pas et ne va surtout pas répondre « il a 8 jours, je vous le déconseille« . On se serre la main. L’homme politique qui lui, porte des gants l’hiver précise « vous avez les mains froides ! dans la glace les poissons sont bien conservés, vous êtes un homme de confiance« .

Là où mon coeur se serre c’est quand je réalise à la lueur qui s’allume dans les yeux du poissonnier, qu’il va forcément voter pour le crétin qui lui a demandé l’état de santé de ses daurades et des 3 sardines qui lui restent. Il va rentrer chez lui, émotionné et bouleversé d’être passé aux infos, et il sommera toute sa famille de voter pour cet homme tellement près du peuple qu’il fait son marché lui-même (mais sans panier).

Et vas-y que je te continue le marché. Les oeufs ont-ils survécu à la grippe aviaire et les volailles ont-elles été bien vaccinées ? Le boeuf est-il indemne de pyroplasmose et la trippe est-elle aussi fraîche que le maquereau ?

Je précise que tout doit être frais sur les marchés où l’on vient acheter de la daube qui a dépassé la date de péremption de 6 mois, sauf l’homme politique qui généralement n’est pas un perdreau de l’année. En France un jeune ça n’irait pas du tout, l’homme politique doit avoir minimum 50 ans (au pire) : le français est anti-jeune : un homme politique de 30 ans est un suicidaire : s’il vit en concubinage ou n’est pas marié, il ne lui reste qu’à commander le peloton d’exécution et à courir droit vers les fossés de Vincennes pour rappeler le bon vieux temps.

Rayon lingerie sur le marché maintenant. Il va prendre une super blouse sexy pour sa femme qui jardine régulièrement (si si). Vous voyez le look de la blouse ? Celle avec un mélange rayures verticales/pois/carreaux/rayures horizontales en caimaëu de vieux rose, vert, jaune et bleu des mers du sud ? Avec des bottes en caoutchouc c’est magnifique et à rétamer Albert si l’on porte la culotte gaine qui va avec (ne pas oublier de récupérer l’assurance vie quand il aura enfin clamsé à la vue de la blouse et de la lingerie fine).

Bon l’homme politique ne la prend pas tout de suite (la blouse), n’est-ce pas ? il a oublié son panier, mais choupinette jardine et il y pense très fort : deux électeurs de plus : le marchand de blouses + celui des culottes gaines juste à côté (on attend Choupinette en blouse à ses côtés pendant la campagne).

On se serre la main avec le sourire c’est important. En plus il y a un cameraman qui passait justement là par hasard, et qui ne filme jamais le marchand de poissons qui rétorque « eh ducon, t’as vu tes taxes glups, et jamais je ne te vois sur mon marché glups, je ne te serre pas la main et je ne vote pas pour toi glups,  d’ailleurs je l’avais bien dit à Germaine de ne pas voter pour toi glups » (du coup Germaine à lourdé sa blouse et sa culotte gaine, il est mal mais il assume)

Celui qui est finalement élu est au bord de la crise de foie, rapport aux saucissons, coups de rouge, harengs bretons, olives alsaciennes et choucroutes périgourdines qu’il a dégustés sur de nombreux marchés. Je n’évoquerais que brièvement sa tendinite du coude droit, son blocage du poignet droit et son épaule en louis XV, vu le nombre de paluches qu’il aura serrées… (bien fait !)

Moi je m’en vais voter généralement contre le poissonnier, le charcutier, le boucher, le volailler, en me demandant comment on peut être aussi… naïf pour basculer ainsi  et finir par voter pour un crétin qui fait semblant de faire son marché (à moins qu’il ne s’agisse du comptable de l’Elysée déguisé pour l’occasion pour toucher un 36ème mois, ce qui expliquerait tout).

Je ne glisse pas de hareng dans l’urne : cela ferait un vote blanc et c’est nul…

Ce qui m’afflige le plus est que le racolage est réprimé par la loi et que je ne vois jamais aucun gendarme venir verbaliser l’homme politique qui racole, alors que la pauvre fille qui gagne sa vie de bien triste manière, ne lui échappe pas…

Demain c'est dimanche…

Les stats sont nulles sur mon blog le dimanche, pires que le samedi où elles me dépriment quand je les consulte, alors je fais grève le dimanche à partir du 3 septembre, d’autant qu’il y a des champignons et qu’il faut bien la jouer rebelle un jour…

C comme Cran

Cran_53272653Il faut avoir du cran dans la vie. Regardez cette femme : elle n’a certainement peur de rien.

Avant que vous n’alliez derechef vous enrôler dans l’armée, je tiens à vous préciser que pour moi le cran c’est :

  • Tuer l’araignée toute seule

  • Violer Charles Hubert qui n’ose pas nous dire bonjour et visiblement en meurt d’envie

  • Sortir un préservatif en précisant « à enfiler et plus vite que ça »

  • Assurer au coiffeur que s’il nous rate on l’émascule. Bien fort et clair

  • Rapporter le chemiser à la vendeuse rébarbative parce qu’il y a « un défaut là »

  • Dire « non décidément je n’aime pas » et ressortir de la boutique sans avoir pris la paire de chaussures que la vendeuse a mis un quart d’heure à récupérer dans la vitrine en montrant son string à tous les passants

  • Dire carrément à belle maman qu’il est désormais inutile qu’elle nous appelle ponctuellement le dimanche matin à 6 H en comptant en plus sur notre amabilité

  • Au passage préciser ce qu’on pense d’elle

  • Le dire également à Charles Hubert, le réveiller pour le faire

  • Regarder Charles Hubert dans les yeux et dire « je te quitte »

  • S’il répond « ça tombe bien » exiger « des explications tout de suite, j’attends… »

  • Faire renifler l’assiette au garçon en demandant « c’est du poisson frais ça ? » alors qu’il a un holster bien visible sous son queue de pie

  • Retourner le saladier plein sur la tête de  cette imbécile de belle sœur

  • Suggérer au chef de service qui nous fait des avances d’aller se faire remettre les idées en place chez les grecs. Préciser « par des moyens éprouvés »

  • Signaler à son patron qu’il fait des citations en se trompant d’auteur

  • Réclamer les 15 livres d’archives de l’état civil (eut égard à notre arbre généalogique planté dans cette commune précise), à l’employée de la mairie qui n’a pas fini de se faire les ongles

  • Téléphoner la première à Charles Edouard pour lui préciser que finalement on n’a pas envie de le revoir

  • Ecrire au président de la république pour lui dire ce qu’on pense de sa politique familiale, anti-chômage, anti-inflation, n’importe laquelle d’ailleurs, en mettant nom, adresse et numéro de téléphone

Je n’oblige personne.

 

PS : grumelumbelum de grognetudju de pdbdm voici la présentation qui fait à nouveau des siennes !