La merveilleuse vie de secrétaire

endoraDans mon jeune temps, quand j’ai passé mon bac pro, le secrétariat était encore un métier d’avenir.

« Le secrétariat mène à tout à condition d’en sortir » disait Joëlle GORON dans Cosmopolitan dans les années 1980. J’aurais dû la lire mieux.

Etre secrétaire peut nous entraîner dans de multiples sociétés plus ou moins grandes, et dans de multiples secteurs pour peu que l’on sache s’adapter. On découvre alors

  • Chez un médecin ou dans un hôpital, que la MEDECINE c’est le plus DUR, que c’est ce qui demande le plus d’ETUDES, que c’est un STRESS permanent, une RESPONSABILITE que l’on ne peut pas COMPRENDRE. On découvre également que la médecine a ses hiérarchies : le chirurgien cardiologue pèse plus cher dans la balance que le chirurgien généraliste qui fait surtout de l’abdominal. Le dentiste arrive en fin de courses et ne participe pas aux mêmes sauteries que les médecins, chirurgien, ophtalmo et autres.

  • Chez un avocat qu’être avocat c’est le plus DUR, que cela a demandé énormément d’ETUDES, que c’est un STRESS permanent, une RESPONSABILITE que l’on ne peut pas COMPRENDRE. S’il loupe sa plaidoirie, son violeur ira en prison c’est INSOUTENABLE. L’avocat d’assise est mieux coté que celui qui se consacre à la correctionnelle et moins que celui qui défend un député accusé à tort d’avoir piqué dans la caisse

  • Dans l’industrie pharmaceutique, que c’est le plus DUR, que cela a demandé énormément d’ETUDES, que c’est un STRESS permanent que d’attendre qu’il se passe quelque chose dans l’EPROUVETTE. Que c’est une RESPONSABILITE ENORME que de mettre un nouveau médicament sur le marché et que l’on ne peut pas COMPRENDRE. Le médicament anti cancer est mieux coté que celui qui terrassera définitivement le rhume et c’est comme ça.

  • Dans l’industrie tout court, que c’est le plus DUR, que cela a demandé énormément d’ETUDES, que les clients mettent une pression INSOUTENABLE, que c’est un STRESS que l’on ne peut pas comprendre, et les fournisseurs tous des imbéciles.

Quand on a travaillé avec tout un tas de personnes qui sont toutes : INDISPENSABLES, les PLUS TOP, les MEILLEURES, dont le monde ne pourrait pas se PASSER, on a aussi fait le tour de :

  • Toutes les écritures possibles et imaginables. Avis à celles qui ont encore envie de nos jours d’être secrétaires : gardez un échantillon de chaque écriture, cela fait au bout de quelques années une collection fort amusante. On sait évidement décrypter tout (sauf les hiéroglyphes hélas), même si l’on n’a pas fait « mec bourré » en troisième langue ce qui est une lacune lamentable.

  • Toutes les fautes d’ortographe possibles, pour peu qu’on soit un peu à cheval là dessus (normalement pour une secrétaire c’est normal). Mais quand on a un patron capable d’écrire « nez en moins nous ne pourront nous déplacez avant la semaines prochanes », on lui suggère de se faire relire (avant d’envoyer, surtout les mails où tout le monde se lâche).

  • Toute la modestie dont l’être humain est capable

On saura enfin ce qu’est être une voiture balais, quand on a un chef par ailleurs adorable qui en deux jours :

  • Oublie sa gabardine dans le taxi

  • Oublie sa carte d’identité au poste de garde de l’entreprise CHOSECHOUETTE qui ne laisse pas rentrer n’importe qui

  • Oublie son téléphone portable dans le TGV

  • Laisse son agenda au tabac où il s’est arrêté

  • Part précipitemment de l’hôtel en laissant son ordinateur portable dans la penderie

  • Nous demande de tout récupérer, ce que l’on fait en perdant 5 heures au téléphone (coup de bol, la SNCF a bien le portable trouvé à la place 58 de la voiture n° 2)

On sait après quelques années, répondre d’une voie suave « je suis navrée il est en rendez-vous extérieur toute la journée » alors qu’il est là, juste en face de nous en train de nous faire l’énumération de tout ce qu’il a perdu en deux jours.

On se persuade que l’on est utile un peu, quand même, vu l’assistance que l’on sait faire auprès de toutes ces merveilleuses personnes, dans ces domaines si indispensables, et qui font de notre société ce qu’elle est…

Mais à ce qu’elle est justement notre société, ils n’y réfléchissent jamais…

M Comme Mauvaise Foi

  • baguette3Assurer à la copine si douillette que « non vraiment le tatouage de l’eye liner n’est pas douloureux

  • Planter l’aiguille dans la fesse d’Albert en prétendant qu’on sait faire les piqûres

  • Lui assurer que le nerf sciatique ne peut pas passer là

  • Delphine qui prétend que c’est le chien qui a fait pipi dans sa culotte

  • Le coiffeur qui affirme que « cela fera des boucles » et non l’immonde frisure dite « du mouton non tondu, mouillé, puis sec »

  • Prétendre qu’on dévore et qu’on est mince naturellement

  • Dire « je ne comprends pas je suis bien votre régime à la lettre » au médecin à qui on se plaint de ne pas perdre un gramme, alors qu’on se relève la nuit pour se faire une pizza et des pâtes dans la foulée

  • Dire « Ah ???? » d’un air niais au flic qui nous informe qu’il est obligatoire d’avoir une boîte d’ampoules de rechange dans la voiture, alors qu’Albert nous bassine régulièrement avec cette fichue boîte en plus des niveaux à faire

  • Dire « oui bien sûr elle était fermée, naturellement », à l’assureur qui remplit les documents relatifs à notre vol de véhicule

  • Répondre « non je n’ai pas reçu ton mail » au collègue dont la boîte merde régulièrement et qui nous demandé si on a bien envoyé le document X à la société Y comme précisé dans son mail. Se précipiter sur sa boite, mettre le mail dans « éléments supprimés » vider « élément supprimés » (pour une fois »

  • Le gynéco qui nous dit « vous ne sentirez rien »

  • Dire « mon téléphone merde » alors qu’on n’avait pas envie de décrocher tout simplement

  • La vendeuse qui nous affime que cette robe est faite pour nous

  • Trucmuche-Truchon and Co qui nous informe « nous avons vendu la société à un grand groupe américain mais il n’y aura pas de licenciement »

T comme Téléphone

Le téléphone sonne toujours au mauvais moment :

  • En plein orgasme, le seul d’ailleurs

  • Quand on vient d’entrer dans le bain

  • Au moment précis où l’on s’endormait après avoir comptabilisé 5 222 moutons 18 chiens de berger et 18 bergers

  • Le dimanche matin à 7 heures. Une erreur ou belle maman (qu’elle idée aussi de se marier !)

  • Quand le masque destiné à nous garder notre teint de jeune fille s’est totalement durci, nous transformant en statue

  • Quand la crème anglaise prend après une heure d’attente à touiller

  • En même temps que la sonnette d’entrée

  • Alors que l’on vient juste de fermer la porte à clef

Quand on attend des nouvelles de Charles Edouard, deux hypothèses : Soit le téléphone ne sonne pas DU TOUT

Soit il sonne, tous les quarts d’heure, nous précipitant pantelante, pour découvrir à l’autre bout de la ligne

  • Tante Hortense qui a la peste ou le choléra, elle ne sait pas trop

  • La belle soeur qui nous apprend que les neveux ont les oreillons

  • Notre mère qui ne supporte plus notre père

  • Notre père qui sussure de ne pas écouter ce que dit notre mère

  • Notre frère qui ne se souvient plus s’il a eu les oreillons

  • Notre mère qui ne se souvient plus non plus et qui pense qu’on s’en souvient

  • Notre père qui s’inquiète des trous de mémoire de notre mère

  • Notre mère qui nous sussure de ne pas écouter ce que dit notre père : lui non plus ne se souvient plus

  • Notre soeur cadette qui s’inquiète des disputes des parents

  • Fernande qui vient de rompre

  • Son Jules qui nous supplie de lui préciser que c’est définitif  « il ne faut pas qu’elle garde le moindre espoir »

  • Le banquier à qui la vue de notre colonne « débit » donne de l’urticaire

  • Notre patron qui ne se souvient plus ce qu’il a fait de son billet d’avion

  • Dans l’ordre : Sophie, Martine, Julie, Fernande et Alberte qui veulent savoir s’ILA RAPPELE

  • N’oublions pas Agathe qui s’en inquiète aussi

  • Ne rien rayer

Mais JAMAIS Charles Edouard qui est certainement déjà persuadé que notre ligne est en dérangement car pour lui cela sonne toujours occupé (et pour cause). Car en plus si personne n’appelle c’est nous qui décrochons pour vérifier qu’il y a toujours la tonalité.

 

R comme RUPTURE

L’homme qui nous aime nous trouve : belle, merveilleuse, drôle, tendre, intelligente et irremplaçable

Rompre quand l’initiative vient de lui c’est découvrir :

  • Qu’il avait perdu la raison en pensant tout cela et nous le disant
  • Ou qu’il la perd maintenant
  • Que sa vie est foutue le pauvre, et il ne s’en rend même pas compte.

Quand c’est nous qui rompons avec Charles Hubert, c’est que la vérité nous est apparue soudain dans toute sa limpidité, qu’il nous avait menti et dissimulé sa vraie nature. Heureusement notre intelligence naturelle a repris le dessus…

Petit lexique

Pour les lecteurs du petit dictionnaire d’une civilisation tordues, quelques précisions. Je vivais une époque charnière, fraîchement divorcée, vie amoureuse tortueuse et compliquée, deux filles oh combien vivantes, licenciements pour cause de fermeture de boîtes successifs…

  • L’homme c’est Albert, Charles Hubert ou Charles Edouard, parfois Hubert Edouard
  • Le patron c’est Trucmuche
  • Les ex c’est parfois : ducon n° 1 (pardon les filles) et ducon n° 2 (quelle idée aussi de se remarier)
  • Il y a une tante Hortense, un oncle Jules. C’est comme ça j’aime bien
  • L’histoire de faire ou non les niveaux de la voiture a été une source de disputes inombrables avec ducon n°1 (Albert)
  • A l’époque où j’ai écrit ce dictionnaire, le GPS n’existait pas, le téléphone portable non plus, ne parlons pas d’internet.

Voilà. Mais promis, j’essayerais de faire de petites réactualisation après avoir tout posté…

A +

Coraline la râleuse

Mr Mac Intosh

Monsieur Mac Intosh n’est pas l’anglais de la grande vadrouille. Ce fut mon ordinateur.

En 1992, lasse d’user des stylos et de souffir de la crampe de l’écrivain, je décidais de m’acheter un ordinateur. La société pour laquelle je travaillais avait des réductions pour un Apple (la petite pomme), et j’y mis le prix.

Super engin. Pour le même prix aujourd’hui, j’aurais scanner + Oueb cam + graveur de DVD etc… Mais là le top du top c’était un petit truc (ça ça ne prenait pas de place sur le bureaux). Méga engin. 40 ko de mémoire sur le disque dur, des disquettes pour stocker le reste (inutile de dire que j’en ai).

J’ai pu oublier ma crampe de l’écrivain et en écrire des conneries, grâce à Mr Mac Intosh….

Sauf que voilà, quand mon deuxième ex mari (quelle idée aussi de se remarier) décida d’acheter un PC tout neuf (celui dont je me sers il s’avéra que je ne pouvais pas récupérer mes données Mac Intosh qui était trop vieux. Et il s’avéra également que quand on a écrit quelque chose on ne peut jamais le réécrire vraiment.

Et là mes filles me tannent depuis des années « envois tes articles », fais quelque chose. C’est fait, j’ai ce blog.

Hier j’ai décidé de ressortir Mr Mac Intosh. Je n’ai pas le choix : il me faut recopier tout ce que j’ai écrit. J’en ai pris pour un an minimum même si je tape vite.

Me voila exhumant l’antiquité de l’armoire : je ne me rappelais pas qu’il était si petit. Je le pose sur le bureau de mon entrée, je fais les connexions, et je l’allume avec appréhension : fonctionnera-t-il encore ?

Je ne me souvenais pas qu’il lui fallait 5 minutes pour s’allumer. Je ne savais plus me servir de la souris préhistorique (pas de clic droit). Mes disquettes étaient bien emballées et comme il se doit pour la moitié non étiquetée (on l’aura compris je suis très organisée). Je ne me souvenais pas non plus qu’il lui fallait 5 minutes pour ouvrir un fichier et qu’il descend dans le fichier tel une tortue anémiée.

Je voulais retrouver mon dictionnaire d’une civilisation tordue qui amusait tant mes filles. Coup de bol : je reconnais la disquette, Mr Mac Intosh l’avale. Appréhension à nouveau : la disquette est-elle lisible ?

BEN VI.

Et le sacrifice en vaut la peine, je ne me débrouillais plutôt bien avec mes conneries… J’ai juste 25 disquettes à décrypter et à recopier : des nouvelles, des romans, des articles, des listes, etc…

Alors depuis hier soir je recopie. La position est épatante (tête tournée vers la gauche pour lire, descente lente lente pour lire la suite, clavier sur mes genoux, j’en passe et des meilleures. Je n’ai même pas pris le temps de remettre dans l’armoire ce qui dissimulait Mr Mac Intosh.

Alors j’y retourne : je n’en suis qu’au H

A+

Calpurnia

Il est revenu !!!! LE TROLL

J’ai un troll qui de temps à autres vient me pourrit la vie et cela ce n’est pas marrant du tout.

Siiiiii. Vous savez tous ce qu’est un troll. C’est un petit lutin, génie, malicieux, que vous ne voyez pas. Mais il est là pourtant et il suffit qu’il mette sa main devant un objet que vous cherchez pour que vous ne le voyiez plus…

Vous n’avez jamais cherché un objet qui vous crevait les yeux ? Ne cherchez pas c’est un troll qui faciécieusement vous l’a caché… J’ai déjà vécu le truc. Et il suffit de croire au troll pour qu’il ne se manifeste pas souvent.

Le mien est revenu. Depuis 1/4 d’heure je cherchais mon fer à repasser (les trolls ont les mains qu’ils veulent). J’ai regardé partout, cherché partout, et tout à coup il était là, sur la table à repasser (remarquez, c’était sa place, donc vous me direz que c’est pour cela que je ne l’ai pas vu, vilaines !). Mais juste à côté de mon sac (je saiiiiis ce n’est pas sa place) je ne pouvais normalement pas le louper, surtout que c’est là que je le laisse généralement….

Et tout à coup une main invisible a cessé de cacher l’objet. Donc, je n’ai plus qu’à repasser. Franchement mon troll tu n’es pas sympa. Tu aurais pu attendre demain soir….

Une petite mise au point…. Arrêtez le cri qui tue

ma_sorci_re_bien_aim_e_2144Bon il faut que je le dise, que je fasse ma faraude (relisez les rois maudits première édition pour le terme) et que je me serve au passage de mes parents pour faire passer la pilule.

Hier journée… Tranquille au boulot comme de coutume, un pull à tricoter pour mon chef, je n’ai pas encore fini de monter les mailles de la première manche, mais je m’acharne… La routine habituelle quoi… Le téléphone sonne à 16 H 30 et en me demandant « quel est le con qui…. » je reconnais le n° de mes parents.

Je décroche, inquiète. Ma mère s’est fait retirer la vésicule il y a deux semaines et avait dimanche quelques soucis de cicatrice. Généralement quand leur numéro s’affiche c’est pour un décès, une attaque de peste noire ou une alerte nucléaire (où tout bêtement mon père qui ameute le Samu ET les pompiers mais ça c’est une autre histoire)

Et là le cri qui tue dans mon oreille « MA PETITE FILLE EST DANS LE JOURNAL ». C’est maman. Et elle semble aller bien.

Je fais le compte rapide. Des petites filles elle en a…5. Deux de moi (les garçons je ne sais pas faire), deux de mon frère, et une de ma soeur.

La petite dernière de mon frère qui a deux ans aurait-elle braqué la charcutière au super marché ? Vivianne la fille de ma dernière soeur aurait-elle racketté un copain d’école ? Ma nièce ainée (surnommé normalement ma NIAISE) aurait-elle convolé en juste noce avec un richissime italien (hi hi, et PAF si tu me lis).

Reste mes filles.

Je n’en vois qu’une qui puisse être dans le journal… A moins que Delphine n’ait décidé de faire la peau aux salauds qui l’ont un jour agressée avec un cutter… Pas trop son style

« PULCHERIE est dans femme actuelle, y’a sa photo et tout et tout ».

Oui pour les prochains épisodes mes filles qui souhaitent garder un anonymat normal seront PULCHERIE et DELPHINE (pas trops envie de me faire tuer, les enfants ça peut être dangereux, d’ailleurs dans certaines communes avant les écoles les panneaux indiquent « danger, enfant… »).

Ete me voilà avec une heure à tuer avant d’aller acheter « femme actuelle » qui ne fait pas partie de mes lectures. En double exemplaire pour en garder un précieusement pour la postérité (j’aime la généalogie et je pense aux générations futures)

Et ce matin de plastifier LA page en question après avoir fait défiler « femme actuelle » dans toute la société (qui s’en fout sans doute mais fait AAAAHHHHH !, quoique que deux de mes collègues se soient elles aussi ruées sur femme actuelle hier soir).

Donc c’était juste pour préciser à maman qu’il est inutile de pousser le cri qui tue quand il s’agit de MA FILLE. C’est quand même la mienne et si je suis une mère indigne c’est tout de même moi qui l’ai élevée.

Entre les mômes et les parents… 48 ans c’est l’âge de la stéréo.

Poil mon ami…

A l’âge de 10 ans, j’avais déjà accompagné ma mère de nombreuses fois chez l’esthéticienne où elle allait se faire épiler les jambes, enfin les mollets.

J’avais compris depuis déjà un moment que le poil pour les femmes, surtout sur les jambes, ce n’était pas esthétique, quand tout d’un coup il m’en vint un à un endroit curieux. Maman regarda mon premier poil pubien, constata que j’en avais aussi sous les bras (je ne me regardais jamais à cet endroit là) et cru bon informer mon père avant de m’expliquer que c’était NORMAL.

Quoi que puisse faire penser certains posts, ma mère était plutôt moderne pour l’époque. Elle me rassura donc : j’étais en train de me préparer à devenir une femme.

Sauf qu’une femme c’est sensé ne pas être poilue.

Oh j’ai longtemps enquêté pour savoir d’où venait cette idée. Car en fait il faut bien le dire : nous avons du poil sous les bras, au pubis, sur les jambes, avant que le pire ne pointe. Laurence Foresti a beau dire que c’est un râté de la création, le fait est là. Il faut vivre dans certains pays où les femmes affichent leurs poils sur les jambes avec fierté pour prouver qu’elles n’ont pas de sang indien pour éviter la corvée de l’épilation. Dès l’Egypte ancienne, les femmes s’épilaient et parfois de partout…

Arrivée à 12 ans et formée, j’avais un petit duvet très blond sur les mollets. Ma mère m’interdit de me le raser « cela repoussera plus dru », mais évidemment je n’allais pas l’écouter : les mères racontent n’importe quoi. D’autant que la mère de ma meilleure amie lui avait payé une épilation en institut et qu’elle nous montrait chaque jour ses jambes indemnes de poils. Je profitais donc d’une double absence des parents pour piquer le rasoir de mon père et résoudre (que je croyais), le problème.

Des mollets mignons, tout doux… Impec….

J’ignorais alors que je débutais un combat sans merci contre l’ennemi le pire quoi soit : LE POIL.

Car le poil est con. Il faut le dire. Il est programmé pour pousser et il pousse, jusqu’à ce, qu’ayant atteint la lumière il prenne… 1 bon cm (ça se voit et c’est là que l’on voit ce que c’est qu’un cm). Le poil est d’autant plus con qu’on a beau le raser, l’inonder de produit dépilatoire, l’arracher, IL PERSISTE à pousser. Rien ne le fera jamais renoncer. Il mourra avec nous.

Dans mon jeune temps, du temps que j’étais adolescente, il n’y avait pas tout ce qu’il y a maintenant sur le marché. Ma mère m’acheta une cassolette (à faire chauffer sur le gaz), de la cire et une spatule et me laissa me démerder, après m’avoir donné un cours pour que je ne me brûle pas.

C’était la corvée du samedi avec ma meilleure amie, mais finalement cela se déroulait  plutôt bien, dans une ambiance de harem, avec ma petite soeur nous admirant « quand je serai grande je me dépoilerai comme vous ». Il fallait faire chauffer la cire, attendre qu’elle soit à bonne consistance, et jeter le tout après usage (épilation terminée), aucun filtre n’existant pour cela…

A l’âge de 18 ans tout à coup il me fallut admettre que mes poils refusaient de se faire épiler. La peau se refermait immédiatement sur le trou laissé béant par ce con de poil. Moralité, pour repousser, il me déclenchait un bouton (poussant sous la peau sans jamais renoncer). Aux endroits où j’avais deux poils très proches, j’avais carrément un abcès.

J’optais donc pour le rasoir, comme pour les dessous de bras. Un jour forçant un peu, je détraquais définitivement le rasoir électrique de mon père qui pour me punir en revint à la mousse à raser et au rasoir à main.

Il me fallut me résigner à me raser, la crème dépilatoire coûtant cher et mes parents refusant de me l’offrir vu ce que je coûtait en lames de rasoir (ah oui à l’époque les gillettes G3 n’existaient pas… On se coupait régulièrement avec le rasoir de papa qu’il fallait démonter pour monter une nouvelle lame, mais cet engin préhistorique n’est visible actuellement dans aucun musée).

Et puis vint le jour où je me suis retrouvée enceinte de grande fille (la petite), et là je vis que le poil décidément était contrariant.

Sur les seins, autour du mamelon ils pointaient avec bonheur. Et niveau pubis, cela dépassait LARGEMENT le dit endroit, à savoir que cela se mettait à descendre légèrement au niveau des cuisses. Ce n’était plus un MAILLOT, mais un CALECON. Pour les seins je n’ai jamais rien envisagé d’autre que la pince à épiler, mais bon franchement, ils pourraient décider de décéder, je ne les pleurerais pas.

Grande fille éjectée les poils étaient toujours là, PARTOUT.

Je luttais pied à pied : j’achetais le premier épilacire (filtrant la cire) pour découvrir régulièrement que non : un poil = un bouton, deux poils = un abcès.. Je me ruinais en produits dépilatoire pour gagner deux jours sur le rasoir. J’ai testé avant le père de mes enfants le gillette G2 pour me balafrer le mollet droit. Combat inégal face à un adversaire très con !!!!

Puis sont sortis les produits anti-boutons post épilation : j’en ricane. Le gant de crin ne servait à rien. Et puis vint une période….

Il faut que je me ridiculise définitivement ici. J’étais seule, sans homme. Je me suis dit que si raser ou arracher un poil lui donne de la vigueur, j’allais les laisser crever de leur belle mort. Le cycle de vie du poil serait de 3 mois. C’était l’automne et pas le moindre mâle en vue… L’hiver passat, je n’avais pas froid aux jambes, les poils qui devaient défuncter le firent en étant remplacés par aussi résistants qu’eux… Plus de remord du coup pour mon premier coup de rasoir. D’ailleurs je ne m’étais pas rasée le seins pour voir s’il y avait des poils là…

Un beau jour sur internet je découvre une recette anti poil définitive à base de piment… J’ai testé. Je peux attester que là où la peau pèle et l’on semble brulée, le POIL lui, survit.

Alors je me rase et ça me rase à un point pas possible. Je n’ai pas les moyens de tester le laser alors je trouve VRAIMENT que le POIL c’est un truc très CON ! Putain, ça fait… depuis ce temps là que je ne veux plus de VOUS et VOUS êtes toujours là.

Si les hommes pouvaient être aussi fidèles….

 

Tatie Danièle

bw_b05Les jeunes ceci, les jeunes cela… On en entend. D’ailleurs les petits vieux le disent souvent « dans mon temps cela ne se passait pas comme ça ». Non c’est vrai que dans leur temps TOUT allait très bien dans le meilleur des mondes… Et les jeunes étaient forcément mieux que maintenant

Ce soir j’étais déjà de mauvaise humeur. Mon chef me suggère de partir avec une demie heure d’avance sous prétexte que demain il aura peut-être besoin de moi « un peu plus tard » (sous entendu qu’il sait déjà qu’il va me prendre la grappe jusqu’à une heure avancée…)

Je me pointe donc au Champion du secteur où j’ai l’habitude de me ravitailler. Ce n’est pas que j’achète énormément (je vis seule avec mon chat), mais là, plus de lessive, plus de lessive lave vaisselle, plus de litière, plus de croquette… Je me fais un petit caddie et j’arrive à la caisse. Miracle, personne.

Sur le tapis, une bouteille de vinaigre, une d’huile, du sel et du poivre et personne. Je me dis « tiens, quelqu’un qui a oublié quelque chose » (ça m’arrive et je cavale pour le PQ pour lequel j’étais venue au départ), et je commence à vider mon caddie gentiment, après avoir mis la séparation obligée.

Je me prends un coup dans les mollets à vous faire claquer le tendon d’Achille et je me retourne pour me retrouver nez à nez avec une petite vieille, bien propre sur elle, qui pousse un caddie surchargé qu’elle vient de me balancer dans les jambes.

Elle me désigne l’huile, le vinaigre, le sel et le poivre et me dit : « Mademoiselle, j’ai réservé ma place ».

Sur le coup, le « mademoiselle » m’a fait plutôt plaisir, généralement on ne m’en donne plus que par téléphone. Et puis je me suis sentie devenir rouge comme une tomage. « J’ai gardé ma place ». Elle se prend pour qui ?

J’empoigne son assaisonnement et je le lui remets dans son caddie « désolée madame, mais on ne garde pas sa place dans un supermarché ». Et la voilà qui commence à geindre « ah ces jeunes, de mon temps… ». Silence de la caissière, approbation muette dans les yeux de tous, je vide mon caddie et je lui précise que ses cheveux blancs ne lui donnent pas tous les droits. Que n’avais-je pas dit ! A cause de moi, pas étonnant que le monde aille à sa perte et que l’équipe de France ne vaille pas un coup de cidre.

Je ne sais pas ce que vous en pensez… Moi une petite vieille bien fatiguée avec son petit cabas, je la laisse passer. La femme enceinte aussi, ou la personne qui a 2 trucs et moi beaucoup plus… Mais là… Je m’insurge