Leçon loupée (et un trauma de plus, un…)

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Je donne toujours des cours de soutien à ma nièce la petite fée, en français, histoire/géo, éducation civique. Nous souffrons toutes les deux de ces cours qui sont parfois du n’importe quoi, mais là  n’est pas le problème.

Pour agrémenter le dernier cours où nous avons toutes les deux souffert sur les compléments circonstanciels, elle m’avait demandé pourquoi le premier jour du printemps changeait régulièrement.

En effet le printemps peut débuter le 20, 21 ou 22 mars (et non pas comme on le prétend sur M6 le 19, 20 ou 21).

Je sais en effet que mon PAPA est né un 22 mars, 1er jour du printemps pour lui, vu son heure de naissance, en 1938…  Et je sais donc également (astrologie et astronomie obligent) que ceux nés cette année là le 21 n’étaient pas encore du signe du bélier, mais encore dans les poissons, mais tout le monde s’en fout (en plus il faut connaître l’heure de naissance et la remettre en heure solaire, mais mes éphémérides n’appartiennent qu’à moi, NA !)

(NB : si vous êtes nés un 20, 21 ou 22, il faut vérifier votre signe solaire réel, et démerdez-vous).

Je lui ai donc fait un petit cours rapide sur la révolution de la terre autour du soleil, en soulignant que cela ne tournait pas vraiment rond puisqu’il s’agit d’une Ellipse,  et que 365 jours + 1/3 n’était pas facile pour tomber juste, d’où les variations de dates,  et qu’en fait il y avait :

  • L’équinoxe de printemps et d’automne, dates qui marquent les deux jours de l’année au cours desquels le jour et la nuit font le même temps.
  • Le solstice d’été et celui d’hiver, jours au cours desquels le jour est plus long que la nuit (en juin) avant de recommencer à raccourcir, et inversement.
  • Qu’en plus pour les solstices il fallait calculer dans le sens inverse dans l’hémisphère sud (début de l’été quand c’était pour nous l’hiver, et inversement CQFD)
  • Et qu’encore en plus dans certains pays voisins de l’équateur, tout ceci n’existait pas parce que pour ces pays là, c’était 12 H de jour et 12 H de nuit, sans aube réelle et sans crépuscule comme nous les connaissons, parce que c’est comme ça

Elle faisait le soleil dans la pièce, du genre fixe avec une lampe à la main et moi la terre tournant autour, avec une orange (l’air pas con du tout…) dont j’avais pris soin de basculer l’axe (puisque la terre a un axe basculé rien que pour nous emmerder (et que ma soeur pourrait avoir chez elle une mappemonde cela serait plus simple que de faire l’andouille avec une orange ou une clémentine (ou un melon c’est comme vous le sentez))).

  • J’ai tout compris tatie (regard illuminé, c’est toujours ça, elle a suivi, c’est après que ça se gâte…)
  • Il y a l’intox ou le paradoxe du printemps et celui d’automne.
  • Et puis le colchique d’été et celui d’hiver
  • SUPER, je vais super bien répondre au prof si un jour il en parle (j’espère que cela ne restera qu’un vague espoir pour elle, parce que si elle précise que c’est sa tatie qui le lui a dit, je serai mal…)

Obligée de faire un post-it, vu qu’elle m’a coupé net mon accès sur son compte face de bouc où je ne peux plus lui envoyer de message :

  • EQUINOXE æquinoctium, de æquus (égal) et nox, noctis (nuit). Ceci parce qu’à l’équinoxe jour et nuit ont une durée identique, donc jour et nuit de durée égale (le truc dont je voulais qu’elle se souvienne, et j’espère que d’avoir consulté WKPDIA lui aura suffit)
  • SOLSTICE et non pas colchique qui est une plante,  du latin solstitium (de sol, « soleil », et sistere, « s’arrêter, retenir »),  le tout à recopier 10 fois... (et moi je suis le pape François et j’attends ma soeur).

J’ai bien peur que mon post-it n’ait été égaré très rapidement (d’où le fait que je puisse devenir le pape et attendre ma soeur).

Elle expliquera à ses enfants qu’il y a l’intox ou le paradoxe du printemps et celui d’automne, et les colchiques d’été et d’hiver.

En maudissant sa tante (moi), si elle a un enfant qui s’intéresse même uniquement de loin, à ces phénomènes astronomiques, et qui se foutra donc forcément de sa tronche, comme fille ainée le fait régulièrement avec moi (mais pas concernant ce sujet précis ou celui de la musique classique, elle a d’autres trucs autrement plus importants à  me signaler comme : « twitter c’est l’avenir » (le sien))

Je ne serai plus là pour assister au désastre, mais la vie n’est tout de même qu’un long calvaire, surtout pour elle (ma nièce) qui devra affronter un trauma existentiel : celui de s’être ridiculisée…

Essuies glaces, chauffage voiture et briquet égaré…

scene-de-menage1Quand nous partons à la Grande Motte qui est un long trajet, papa me cède volontiers le volant, mais pour les petits trajets c’est sa voiture et point barre.

Le jour de la St Patrick (dimanche donc) nous allions déjeuner chez tatie chérie, et j’aime bien de temps à autres, me faire véhiculer, en profitant, à l’arrière, des intéressantes conversations de mes parents à l’avant.

Dont je ne risque pas de louper une miette, en me gardant bien d’intervenir, parce qu’ils sont durs d’oreilles tous les deux, surtout maman, et que donc, ils ont pris l’habitude de hausser le ton.

Quand on le fait machinalement, devant eux, ils croient utiles de préciser « pas la peine de crier comme ça, nous ne sommes pas sourds » (et moi je suis le pape et j’attends ma soeur…).

Depuis 25 ans que maman s’est décidée à prendre le volant, ayant passé le reste de sa vie à se faire véhiculer, avec permis passé à 18 ans, elle n’a pas perdu la bonne habitude de donner des conseils à mon père.

Avec moi, elle ne le fait jamais, car en cas de conseils, je lui demande de me rappeler ma date et heure de naissance, ce qui calme tout de suite le jeu, d’autant que pour poser ces questions je lève volontairement le pied jusqu’à arriver à 30 à l’heure (dans une zone à 70) et qu’elle comprend finement qu’elle me gonfle, sans avoir envie de prendre le volant.

Cela commence avec le chauffage ou la clim :

  • Tu pourrais mettre le chauffage plus fort, je suis gelée.
  • Tu pourrais mettre la clim plus fort, je suis en nage.
  • J’ai toujours froid aux pieds
  • J’ai toujours les joues en feu
  • Réponse qui tombe inéluctablement : tu n’as qu’à t’occuper des boutons de réglage, je conduis MOA…
  • Maman tripote les boutons de réglage et tout va bien, elle peut se concentrer sur autre chose

Autre chose qui ne va jamais :

  • Tu vas trop vite
  • Pourquoi te traine-tu comme ça, nous allons être en retard
  • Depuis le moment qu’il n’est pas tombé une goutte, tu pourrais arrêter tes essuies glaces dont le crissement me tape sur les nerfs.
  • Depuis le moment qu’il retombe de la flotte tu pourrais remettre en route tes essuies glaces.
  • Attention à droite
  • Attention à gauche
  • Je te signale qu’il ne pleut plus
  • C’est limité à 30
  • Si tu prends une prune tu ne viendras pas te plaindre
  • Ce n’est plus limité à 50
  • N’oublies pas que l’on tourne à droite dans environ 1 km (sur un trajet fait régulièrement depuis que j’ai l’âge de 4 ans, sans modifications notables de la route…)

J’admire le calme de mon père, qu’il perd parfois :

  • Puisque c’est comme ça tu n’as qu’à prendre le volant !
  • Tu me dis ça sur l’autoroute, c’est trop facile…
  • Alors tu te tais…

Quand ils se boutiquent, maman baisse systématiquement le son de radio nostalgie. Je sais très bien que c’est une manoeuvre pour nous faire croire qu’elle entend très bien, elle me fait le coup pendant les vacances, alors je mets le son au plus bas, jusqu’à ce qu’elle craque « on n’entend rien, et j’adore cette chanson » (alors que moi j’entends très bien…).

En fait elle n’a pas besoin d’écouter, elle veut juste se concentrer pour continuer sa discussion avec papa… Voir plus haut.

Papa qui finit par craquer parce que lui n’entend plus rien non plus, et qu’il adore cette chanson. Réponse de ma mère, d’une mauvaise foi pas possible « moi j’entends très bien, donc je ne suis pas dure d’oreille ».

Papa arrive à régler le son de radio nostalgie, pas comme le chauffage ou la clim, mais jamais maman ne se plaint que c’est trop fort, pas comme le chauffage ou la clim…

Finalement nous arrivons toujours à bon port. A bon port le jour de la Saint Patrick, c’est non fumeur donc il leur faut sortir pour fumer, dans le petit jardin de l’appartement en bord de Seine. Le moins souvent possible, je dois le reconnaître.

Papa a évidemment oublié son briquet dans la voiture. Tout comme il a oublié ses lunettes de soleil à la maison, cela fait 4 ans que je lui serine de s’en acheter une deuxième paire qui restera dans la voiture (en fait non, il rentrera à la maison avec et les y laissera, donc je n’insiste pas).

Papa oublie toujours son briquet dans la voiture où il est certain de le retrouver, alors que s’il l’oublie chez sa soeur, il n’aura plus qu’à s’en racheter un (je précise que c’est un beau briquet, pas un bête bic…)

Il sort donc avec maman.

  • Oh merde, j’ai oublié mon briquet dans la voiture. Tu peux me passer le tien ?
  • PSHIIIT (et moi il faudrait que je tienne).
  • Rends-moi mon briquet que j’allume ma cigarette, merci.
  • PSHIIIT (et moi il faudrait que je tienne).
  • Nous avons tous entendu que papa avait allumé son cigarillo avant de rendre son briquet à maman.
  • Qui ressort 1 H après pour en griller une. Je l’accompagne pour fumer une des 5 ou 6 que je fume toujours depuis une petite rechute.
  • « Coraline tu peux me prêter ton briquet » ? Ton père m’a évidemment embarqué le mien…

Il faut reconnaitre à sa décharge qu’à une époque papa s’était taillé une sacrée réputation, dans une famille de fumeurs, à piquer les briquets des autres. Ce n’est pas qu’il le faisait exprès. Il vous empruntait le vôtre, allumait son truc qui pue, et mettait machinalement le briquet dans la poche de sa chemise. Un jour en lui faisant les poches nous lui avons trouvé 7 briquets, le sien, deux qu’Albert avait perdus, celui de ma belle soeur, celui de mon frère, et le mien…

C’était il y a longtemps, l’époque où nous traquions nos briquets égarés, avant le cadeau fait à Jean-Poirotte d’un briquet en argent massif estampillé 100 % argent français, exempts de viande de cheval, avec pierre + mèche à changer, plus recharge en essence qui pue encore plus que le cigarillo.

Je prête donc mon briquet à maman, un truc énorme que personne ne peut me piquer parce que le spermatozoïde qui trône dessus n’appartient qu’à moi (ICI).

Une heure après, ils ressortent tous les deux :

  • Bibelot, tu peux me passer ton briquet, j’ai toujours le mien dans la voiture.
  • Ah non alors, c’est toi qui me l’a piqué, regarde dans tes poches.
  • Papa véhicule ses yeux dans ses poches : point de briquet
  • Regarde donc bien dans les tiennes…
  • Je te dis que tu me l’as piqué…
  • Non, regarde dans tes poches.
  • Ah oui, le voila…

Reste le voyage du retour, avec les giboulées de mars.

Je vous épargne donc le dialogue, la musique, le bruit des essuies glaces, la température toujours trop ou pas assez, et l’odeur du briquet à essence que mon père a retrouvé seulement au deuxième feu rouge, parce qu’il s’était assis dessus en remontant dans la voiture pour le retour.

La vie n’est qu’un long calvaire…

Lundi 28 janvier 2013…

Soit ce sera mon dernier jour, puisque j’aurais commis un crime horrible devant être puni de mort ( je ne rigole pas).

Soit je pourrais vous raconter dès le 29,  pourquoi la vie n’est qu’un long calvaire…

Je m’en vas à un enterrement, pour peut-être réaliser le rêve de tous ceux qui courent après le temps pour en gagner : mourir dans un cimetière étant le top…

BRRR. Et les filles qui ne seront pas là pour mes dernières volontés… (Pulchérie n’ayant jamais particulièrement pointé du doigt un truc qu’elle aimerait bien avoir, et Delphine voulant tout ce que j’aime ou ai aimé, je le sens bien simple ce coup là…)

Vous allez me demander pourquoi j’y vais (à l’enterrement) et alors je précise que c’est justement parce qu’on m’a dit que j’y risquerais peut-être ma vie que du coup, et bien j’y vais tout de même…

Et forcément, toute  la famille qui n’est pas la bienvenue, y ira AUSSI ET SURTOUT !

Parce qu’il y a comme un air de famille qui va jouer, et que du coup, et bien cela fait plaisir de ne pas se sentir isolée… (quand je pense que l’air qui va suivre, je savais le jouer, les yeux fermés, jadis…)

Marche funèbre…

Les blinis du 1er janvier…

BlinisJe savais que je prenais un risque énorme à proposer de faire des blinis maison pour le premier de l’an. Comme le coup du diplomate à la Grande Motte, coup que j’ai refais pour Noël, avec moins de succès, mais c’était la faute du moule qui n’était pas le même (farpaitement, avec le moule en pyrex, j’avais maîtrisé de A à Z, pas là…).

Cette année, pas de trop grand comité pour Noël et le Jour de l’an, donc exit la dinde, le chapon, la poularde, que nous adorons maman et moi, avec des marrons. Après tout, nous n’en mangeons qu’une fois l’an…

Pour Noël, maman avait parfaitement réussi un gratin de fruits de mer dont j’ai la recette, mais elle a un truc qui fait que nous ne le réussissons jamais aussi bien qu’elle.

Pour le jour de l’an, après le foie gras maison qui pour la première fois depuis 10 ans était meilleur que celui de l’année d’avant, il y avait des huitres en grande quantité, et du saumon fumé.

Si jamais quelqu’un s’est fait entuber sur l’achat d’une bourriche d’huitres, c’est ma mère pour le premier janvier. Mes parent en ont mangé tous les jours jusqu’au 5… Pour Noël, elle en avait pris 2 (bourriches), mais petites, et cela avait été parfait.

Bref.

Je suis arrivée le 31, décidée à faire les blinis, à savoir les faire cuire le jour même (à la poêle à blinis), et je savais que sur la quantité, j’allais me faire avoir jusqu’au trognon.

Comme nous étions 7, maman, prévoyait au moins, 2 blinis par personne.

A manger avec le saumon fumé, après le foie gras maison (meilleur que celui de l’année dernière (bis), c’est un exploit, généralement c’est l’inverse), les huitres, dont mon neveu et ma nièce peuvent manger une quantité non négligeable.

Je crois que la petite fée a battu tous les records cette année en en mangeant 22, n’osant se battre avec son frère pour la dernière…

Qui dit foie gras dit toasts, qui dit huitres, dit pain de seigle, donc, 14 blinis cela me paraissait un peu beaucoup trop.

Qu’importe ce que je pense, là je ne suis plus qu’une pauvre enfant en perdition, ma mère m’a donné un kilo de farine de blé noir, et de la levure de boulanger en quantité + les oeufs et le lait, de quoi rassasier la Sibérie.

  • J’ai déjà eu du mal à lui faire admettre que 500 grammes de farine c’était largement suffisant beaucoup trop : elle pensait me faire utiliser le kg.
  • (En dessous de 500 grammes de farine, ce n’était plus négociable…)
  • + la douzaine d’oeuf dont je n’ai pris que la moitié
  • + le lait dont il allait lui en rester 2 litres sur les bras

Le temps de préparer la pâte, tout allait bien, et est-ce qu’il y en aurait assez (bonne question).

Quand papa a vu la pâte (enfin levée, donc triplée de volume) mélangée aux blancs battus en neige, il a pris peur. Et moi donc, qui devait tout faire cuire à la poêle (quand je vous le disais que j’allais sentir la friture).

Je ne me sentais pas de faire tous les blinis dans la poêle ad hoc, et j’ai donc pris ma vieille crêpière pour en faire en parallèle. J’avais beau faire, ceux sortant de la crêpière étaient tout de même un peu plus gros et larges que les autres. Rien à faire sur les mesures : soit cela gonflait comme il le fallait, soit, cela s’étalait comme une morne galette.

Moralité : à la fin de la pâte il y avait de quoi rassasier un régiment de cosaques (après le siège de la ville que vous choisirez, moi, je m’en tape)…

Maman était horrifiée :

  • Non mais tu te rends compte de TOUT ce que TU as fait ? ON ne mangera jamais tout ça !

Devant sa mauvaise foi pas possible, papa et moi sommes allés :

  • Allumer le feu
  • Réparer deux guirlandes électriques
  • En chuchotant que les blinis à congeler ce serait son truc…

Nous avions raison. Tout le monde a pris UN blinis et pas plus. Et encore, je suis LARGE !

Et il en restait 20 à congeler. Parce que me dire qu’il en fallait 14 c’était peut-être un peu exagéré : vu la quantité de farine que j’étais obligée d’utiliser, faire 14 pile poil, c’était impossible (ça gonfle à la cuisson).

Le 1er janvier quand je suis partie sur le coup de 18 H 30, maman emballait un par un les blinis « si délicieux » (tout de même) pour les congeler, en se demandant sans doute pourquoi je ne m’en étais pas chargée moi-même (de la congélation)…

C’est un peu comme pour les photos que je prêtais pour qu’on en fasse un retirage avant de me les rendre dans 2 semaines : quand je vais faire de la cuisine pour mes parents, je vais faire signer une décharge…

S’il y en a de trop, c’est eux qui congèlent, ou qui terminent…

Si c’est trop bon, je garde la recette…

La vie n’est qu’un long calvaire…

ORDI EN PANNE !

Heureusement l’homme de l’art était sur le point de rentrer.

Je serai à nouveau très présente dès que tout sera remis à plat !!!

GRRRR !

Et ça continue…

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Tous ceux qui me suivent depuis un petit moment, savent que je déteste que mes filles voyagent.

Et on peut dire que je ne suis franchement pas aidée, surtout concernant Pulchérie qui passe sa vie en l’air (en avion quoi, le truc qui peut s’écraser sans prévenir…).

Delphine reste un peu plus raisonnable (mais c’est une question de moyens), tout en ayant toujours comme projet d’aller passer au moins, 6 mois à Berlin (…)

Mes deux filles tiennent de moi, elles ont le goût des voyages, mais je l’ai déjà précisé ici, moi, ce n’est pas la même chose, je ne suis pas mes filles… Et si je peux comptabiliser 100 atterrissages et décollages, c’est mon problème.

En 2011 j’avais passé mon temps à trembler pour elles, Delphine étant partie voir son père à Tahiti (comme si ce rat ne pouvait pas habiter Nanterre, comme tout le monde), pendant que Pulchérie s’éclatait entre l’Australie, Tahiti, le Kenya et gnagnagna (avec des escales un peu partout, qu’elle essayait de me dissimuler).

Je finis par perdre le fil de ses voyages (comme de ceux de Delphine d’ailleurs). Elle peut toujours essayer de me les cacher avant, de toutes manières je suis au courant au pire après, à cause de son blog…

Delphine pourrait me cacher plein de choses, parce qu’elle n’a pas de blog. Mais bon, je me suis mis tout de même la rate au cours bouillon quand elle et gendre n° 2 ont fait Bordeaux/Toulouse en vélo cet été (elle avait la consigne de m’envoyer un texto chaque soir, ce qu’elle a gentiment fait, je préférais, avec tous les serial-killers qui traînent un peu partout on n’est jamais tranquille).

Cette année Pulchérie a été plus raisonnable (mais je pense qu’elle m’a caché des trucs), et pour l’instant je n’ai en mémoire que son voyage au Québec, et celui à l’Ile Maurice.

Mais je savais que pour ses vraies vacances, elle devait partir aux USA, sagement dans une location cool et pépère, du côté de San Francisco. Peut-être même partirait-elle en bateau hisse et haut ! (ma chérie pense à porter nuit et jour ton gilet de sauvetage…). Prenez-moi pour une conne en plus.

Elle ne peut pas partir quelque part sans prendre l’avion, c’est un vice chez elle.

J’ai enfin réussi à avoir son emploi du temps (elle part demain le 29 octobre). J’ai reçu le mail hier, j’étais ravie.

Je vous épargne tous les détails, mais vous pouvez jouer les voyants et prévoir sans vous tromper, qu’il y a des jours où je ne vais pas être à prendre avec des pincettes, d’autant que la clope ne devant plus passer, mon absence de zénitude va être pire qu’avant que la clope ne me soutienne… (d’un autre côté pour la zénitude, depuis pas mal d’années, ce n’est plus qu’un concept pour moi..)

Elle va donc faire :

  • Paris/San Francisco où elle va rester 5 jours (en bateau/croisière naturellement, c’est mieux pour le jet lag…)
  • San Francisco/Las Vegas (en vélo, bien sûr)
  • Las Vegas/Los Angeles (en rollers c’est évident)
  • Los Angeles/Tokyo (en pédalo)
  • Tokyo/Paris (en navette spatiale) OU Pédalo, j’sais pas trop…
  • En plus aux USA elle va faire du road tripes (les miennes). Avec tous les serial-killers qui traînent, est-ce bien raisonnable ?

La vie n’est qu’un long calvaire.

PS : Delphine va peut-être changer d’avis pour Berlin (Je peux toujours y croire). Elle préférera peut-être aller faire le recensement des ours polaires survivants, sur une banquise qui se délite. Cela me rendra vraiment ZEN !)

Faites des gosses tiens ! Je ne le répéterais jamais assez plus que « pourquoi diable se remarier « 

PS : Pulchérie, tu as intérêt à m’envoyer un mail tous les soirs, en lieu et place des Sms de ta soeur, sinon je te déshérite !!!!

Et puisque mon blog tu ne consultes plus, je prends direct RV avec le notaire…

Mon troisième accouchement… (à mon âge est-ce bien raisonnable ?)

J_ai_arr_t__de_fumer_53328815Vous ne le saviez pas hein, pour le troisième…

Moi non plus il y a 3 mois je n’en savais rien du tout de ce troisième accouchement qui se passe dans la douleur.

L’accouchement de :

La cigarette

J’avais pris ma décision, et mine de rien je peux être assez têtue et déterminée, sans être bornée, n’exagérons rien.

J’avais donc décidé d’arrêter et j’avais pris mes précautions en diminuant petit à petit, pour, le pensais-je, me sevrer moins difficilement.

J’avais tort (de penser que ce serait moins difficile).

La lutte que l’on engage pour faire cesser la dépendance au tabac peut s’avérer aussi difficile, parait-il, pour une personne qui fume 5 cigarettes par jour depuis 20 ans, que celle qui fume 5 paquets depuis le même temps.

Et si je parle d’accouchement, c’est parce que je peux toujours, presque 31 ans après, vous faire un minute par minute de la mise au monde de Pulchérie (72 heures), et 28 ans après de celle de Delphine (13 heures).

Depuis ma première visite chez le tabacologue, je peux vous faire un minute par minute de mon arrêt de la clope.

Dans 25 ans, quand j’aurais l’âge où je pourrais éventuellement recommencer, je pense que le minute par minute de mon sevrage sera encore bien ancré dans ma tête. D’où ma comparaison avec un accouchement qui marque forcément la vie d’une femme.

Evidemment, je vais vous épargner le plus gros, mais globalement on peut dire que…

  • On prend la décision et on commence à prévoir des stratégies* (ne plus fumer en conduisant, en lisant, etc…)
  • On prend RV avec qui peut vous aider (tabacologue gratuit dans consultation hospitalière si possible)
  • On regarde avec lui comment on va procéder
  • On arrive au jour J

Ce jour où l’on se lève en passant son temps à chercher machinalement partout, une cigarette allumée qui n’existe pas, en attendant le RV avec le tabacologue, pour l’ordonnance de patch ou autre.

En pensant naïvement qu’avec les 50 euros que la SS (la sécu !) vous rembourse par AN pour arrêter de fumer, vous allez vous en sortir.

(Chance extrême, la fin d’année calendaire approchant, en janvier j’aurais encore droit à 50 euros…).

  • Le jour J, j’ai craqué le soir, après le discours du tabacologue. Une cigarette, enfin deux, même ici, parfois, je me mens.
  • On trouve la cigarette dégueulasse et on se dit que finalement ça peut bien se terminer.
  • Le lendemain,on se colle un patch, et puis en attendant qu’il commence à agir (comptez 20 minutes), on gobe une pastille à la nicotine qui est dégueulasse, tout en cherchant toujours la cigarette allumée qui n’existe pas.
  • Puis on commence à voir des nains, cigarettes partout, en se demandant ce que fout le patch.
  • Puis chaque bruit renvoie au briquet, à l’allumette, au mégot que l’on écrase.

Personnellement (MOI JE), je me suis ruée sur les forums et j’ai béni internet, parce que là, on tombe sur des personnes qui sont passées par là et vous encouragent, idem sur FB (sauf que j’y ai peu d’amis, et parmi ceux-ci peu d’ex-fumeurs, mais merci tout de même à ceux qui sont venus m’encourager).

J’y ai appris d’ailleurs, ce qui est intéressant, qu’un patch peut vous servir 3 JOURS, à condition de bien le retirer le soir, de le poser avec délicatesse sur son disque d’origine et dans son emballage, et puis les deux jours suivant de le fixer avec du sparadrap, parce que le fabriquant le sait que cela diffuse toujours de la nicotine, et qu’il faut donc que le patch ne tienne pas tout seul pour que LUI gagne bien sa croûte…

Prendre des actions pour une courte durée dans toute fabrique de sparadrap prospère…

  • Cessant d’être ON, j’ai cherché des livres non fumeurs. Je lis en effet beaucoup depuis le mois d’août, car en lisant généralement je ne fume fumais pas. Mais rien de tel que de lire que le héros s’allume une cigarette pour tendre machinalement la main vers un paquet de clopes (qui est rangé en haut d’un placard et que du coup que l’on risque sa vie à grimper sur une chaise pour l’attraper).
  • Eh bien vous allez rire, même dans « autant en emporte le vent » il y a du tabac…
  • Je me suis donc rabattue sur tout ce qui précède la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb… (heureusement j’ai de quoi faire…)
  • Les séries TV et les films sont redoutables également. Rien que la vision d’un panneau « interdiction du fumer » déclenche le réflexe de tendre la main vers un paquet de clopes qui a été finalement descendu du placard pour être plus accessible, au cas ou ce serait : une clope ou le suicide (mais qui n’est pas à portée de main non plus…).
  • Le seul film totalement non fumeur auquel je pensais était « les 4 filles du Dr March », mais on risque de se lasser (et puis à mon avis il y a bien un moment où un homme fume). Il y a « la guerre du feu » aussi, mais bon, là aussi on peut se lasser… Je regarde donc la TV d’un oeil torve et si je repère un héros fumeur, je zappe sur « la vie des cafards » « les trous noirs » « le temps existe-t-il vraiment ? (bonne question) » etc, sur Arte
  • J + 8 : je craque. Une cigarette vers 23 H
  • J + 9 : je tiens le coup
  • J + 10 : je craque. Une cigarette à 0H00 (c’est un signe…)
  • Car, problème, si je n’ai pas remis les pieds dans un bureau de tabac, j’ai retrouvé un paquet neuf dans le fond de mon sac (mais l’état de mon sac à main fera l’objet d’un post exclusif, si j’y pense)…
  • Là nous sommes à J + 11, j’ai du mal à y croire, le temps s’est étiré, j’ai l’impression que je souffre depuis déjà 2 mois, et je sens que je vais craquer.
  • Encore juste une, le soir, monsieur le bourreau…
  • Psy chérie ne m’aide pas trop sur ce coup là, car elle estime que deux ou trois mois avec UNE, le SOIR, en décalant l’heure de la prise, serait un moyen de tenir vraiment toute la journée « cette cigarette serait celle qui vous permet de tenir toute la journée »…
  • Pour passer à une un jour sur deux, puis un jour sur trois, etc.
  • A moins que le fait (c’est fréquent) de s’en accorder une par jour, fasse qu’on ne la prenne pas : tout est compliqué dans la tête… Quand on a l’esprit de contradiction, on se contrarie soi-même…
  • Et le jour où l’on arrête de compter les jours et ce qu’il reste dans le dernier paquet, et bien le sevrage est terminé.
  • Donc les stratégies du départ, j’étais assisse dessus depuis le début et je ne m’en rendais même pas compte.

Sauf qu’en fait certaines choses vont, elles,  très vite :

  • Comme je n’ai craqué que le soir, le lever et la suite de la journée se déroulent bien désormais. C’est à partir de 21/22 H que je suis nerveuse…
  • J’ai l’impression d’avoir retrouvé du souffle.
  • Moi qui avait gardé un très bon odorat, je trouve tout de même que cela s’est encore amélioré. Je ne sais pas ce que mes parents vont devoir faire pour que je ne sente pas qu’ils se sont fait des frites…

Aujourd’hui J + 11… Pas totalement une victoire. Je n’ai pas gagné la guerre, puisque depuis le jour J j’ai tout de même fumé (même si très très peu) mais j’ai remporté une bataille…

Deux : la plus importante c’est que je suis toujours aussi déterminée et que la motivation est toujours là, malgré une déprime « normale et consécutive à tout sevrage, sur le plan psychologique ».

Je vous retrouve dans une semaine.

La vie n’est qu’un long calvaire…

* Cela doit être parce que les stratégies des généraux de 14/18 étaient aussi bonnes que celles de ceux qui décident d’arrêter de fumer, que cela a été une véritable boucherie… (merde, j’aurais dû me la garder pour le 11 novembre qui avance à grands pas).

Le jour J… (suite et fin)*

Nous méritons toutes nos rencontresJe savais que je prenais un risque en allant prendre le thé avec Mrs Bibelot, plus grosse fumeuse que moi… (et ayant commencé encore plus tard, ce qui est un comble…), car généralement nous fumions pas mal en papotant l’après-midi…

Je n’avais rien demandé à personne, mais la veille, le dimanche 7 octobre, mes parents m’avaient dit qu’ils feraient attention en ma présence, le temps que je sorte de l’ornière, et mon père avait précisé « cela fera le plus grand bien à ta mère ».

J’avais bien raison de me méfier. En carence nicotinique depuis 21 H la veille, je ne savais pas trop quoi faire de mes mains en préparant ce qu’il fallait pour le thé, et je cherchais toujours machinalement la cigarette non allumée qui n’était pas sur la table.

Maman avait dû complètement oublier mes résolutions et mon jour J, car elle a allumé sa cigarette comme de coutume en se levant, puis une deuxième. C’est quand papa est arrivé à son tour, et lui a fait les gros yeux, qu’elle a réalisé que moi je ne fumais pas (non sans envie d’ailleurs).

Et puis l’heure est venue d’aller à mon deuxième RV avec le tabacologue.

  • J’ai conduit ultra prudemment, voyant des cigarettes partout. Il parait que le delirium tremens vous fait voir des insectes, des éléphants roses, des rats. Et bien le fumeur en sevrage voit des nains cigarettes partout, et le moindre bruit lui rappelle celui de l’allumette qui craque ou du briquet qui claque…
  • Une feuille morte écrasée, c’est la cigarette que l’on écrase dans le cendrier…
  • La jeune fille blonde habillée en blanc avec des bottes jaunes, c’est une cigarette blonde avec filtre. Si les bottes sont blanches c’est une sans filtre…
  • Je ne comptais plus les clopes à ne pas dépasser dans la journée, en diminuant jour après jour leur nombre, je comptais le nombre d’heures me séparant de la dernière.

Le tabacologue m’a prise à l’heure et m’a demandé comment cela se passait et quand j’avais fumé pour la dernière fois.

  • Hier soir à 21 h (ton faussement dégagé)
  • Ah ! en ne vous prescrivant aucun substitut nicotinique la semaine dernière, je pensais que vous craqueriez, et cela m’aurait intéressé de savoir au bout de combien de temps (cet homme est un sadique qui m’a choisie comme sujet d’expérience parce que le tabac ce n’était pas son truc jusqu’à il y a peu), car finalement nous ne sommes pas à deux ou trois jours près…
  • Sadique, sadique, sadique ! J’aurais pu en griller une, ou deux, ou trois ou quatre même, ce qui lui aurait importé, c’est le temps passé avant que j’allume ces cigarettes…
  • Donc, vous n’avez pas fumé depuis…
  • Il n’a pas le temps d’achever, je le sais moi : « 19 heures !« 
  • Nous sommes sur la bonne voie !
  • Vous noterez le « nous » qu’il prononce pour la deuxième fois…
  • Le sadique me prescrit les patchs à acheter, la sécurité sociale que les fumeurs mettent au bord du gouffre nous remboursant gracieusement 50 euros par an pour tout ce qui concerne l’arrêt de la clope, mais il faut une ordonnance…
  • Il me rappelle que la volonté n’a rien à voir là-dedans car la volonté vient du cortex qui est intoxiqué et va réclamer sa dose, que c’est la motivation qui compte et qu’éventuellement, il y a craquer et craquer :
  • Craquer pour une cigarette sans en reprendre derrière, c’est à dire, de manière exceptionnelle, ce n’est pas un échec c’est une défaillance (ne confondons surtout pas)
  • Craquer pour reprendre où l’on s’en était arrêté, c’est l’échec qui va préparer le prochain arrêt qui lui sera une réussite.
  • Chaque jour gagné sur le tabac qui est tabou, on en viendra tous à bout, est un jour qui prépare une victoire future.

Le retour en voiture est difficile. Quand je pense que j’aurais pu en griller une ou deux… ou trois… Le flic qui m’arrête pour contrôler mes papiers sent la clope à plein nez (des blondes à tous les coups), et son collègue guadeloupéen ou martiniquais, m’évoque un cigarillo.

A la pharmacie où j’attends pour prendre ma dose autorisée de nicotine quotidienne (vendue en patchs de 21mg et par 24), je vois des nains, non, des cigarettes partout.  Pulchérie m’appelle, alors que la pharmacienne est en train de m’expliquer comment et pourquoi je peux utiliser en plus quelques pastilles (je ne ferai pas de pub à la marque, c’est à proprement parler dégueulasse, je préfère encore le café, c’est dire).

Je rentre à la maison un peu énervée, car le patch c’est pour demain matin (enfin, quand je me lèverai hein !), je goutte une horreur pour découvrir que c’en est une mais pour pallier le manque qui se précise de plus en plus vu que je vois toujours des clopes partout, et je rappelle Pulchérie qui me félicite de mon excellente décision (mais sans plus, je suis déçue, alors que Delphine m’avait déclarée devant ma prise de décision être super fière !)

J’ai tellement les neurones en vrac manque que je note bien qu’elle part mercredi mais où, cela m’échappe après coup. Pourtant elle m’en a déjà parlé.

C’est dans le Pacifique, je vais encore me mettre la rate au cours bouillon jusqu’à son retour…

La soirée passe, et je compte toujours les heures.

A 21 H je peux me dire que je suis restée 24 H sans fumer.

Du coup j’ai eu une défaillance.

J’en ai grillé une. J’ai craqué, je me suis détestée. Il me restait mon dernier paquet, avec 5 clopes dedans.

Mais cette défaillance a eu tout de même son avantage. Car cela je l’avais noté au cours d’une précédente tentative : au bout de 24 H, la clope on trouve cela dégueulasse…

Donc cette défaillance a été brève, puisque la clope a été dégueulasse. Deux bouffées ont suffit à satisfaire mon cerveau en délire, et j’ai noyé l’objet du délit sous le robinet.

Restait à me patcher dès le lendemain matin pour être enfin définitivement timbrée.

Et là j’étais prête à sauter du lit dès l’aube.

La vie n’est qu’un long calvaire…

* Suite et fin, car il n’y a qu’un jour J, après c’est le journal de campagne que le tabacologue m’a donné pour le remplir jour après jour. Ca tombe bien, j’ai arrêté mon journal intime à 25 ans, cela va me rajeunir…

Le jour J… (1)

Nous méritons toutes nos rencontresJ’avais super bien préparé le jour J. Mon D -day à moi, celui du premier jour sans cigarette depuis… pfuit, tout ce temps là…

Le 8 octobre 2012 étant le D-Day prévu  (Sans tenir compte de la météo, contrairement au vrai D-Day)

Avec pour aide un salopard de médecin tabacologue me filant un RV à 16 H 15 sans autre consigne que de continuer à diminuer le plus possible ma consommation et de ne pas fumer du tout le jour J (8 octobre) avant de le voir.

J’ai appris depuis qu’il remplace au pied levé une collègue qui est partie dans un autre hôpital, et que son truc à lui, c’est la drogue dure (de préférable injectable).

Ca donne l’ambiance, mais le dimanche, en comptant mes cigarettes pour arriver à 15 maxi, je ne savais pas tout cela.

J’avais prévu de me coucher super tard, en me disant avec une super mauvaise foi pas possible qu’à 4 heures du matin lundi 8 octobre, pour moi ce serait toujours dimanche.

Mais j’ai été trahie par une nuit difficile (3 H de sommeil maxi) entre le samedi et le dimanche (grosse fiesta chez la voisine du dessus, mais comme c’est exceptionnel, je n’allais pas rouspéter, d’autant que nous étions prévenus) et le dimanche je suis rentrée du déjeuner chez mes parents, complètement rétamée, mais comptant mes clopes, avec une seule idée : dormir…

J’ai résisté le plus possible (j’avais encore droit à 5 cigarettes) mais à 21 H j’ai craqué et je suis allée me pieuter en laissant les 5 cigarettes dans le paquet (les fumeurs comprendront)…

Comme je dors très mal un jour sur deux en moyenne, là normalement c’était bon, et j’ai fait le tour du cadran, non sans me réveiller environ 10 fois (c’est ce que j’appelle « faire une bonne nuit »…). Il était donc environ 9 H.

Je me souvenais vaguement que lors d’une tentative de sevrage il y a pas mal d’années (j’en ai fait d’autres, toute seule comme une grande, après, toutes loupées), j’étais tellement sur les nerfs, odieuse, et tout et tout, que j’étais rentrée le soir du cinquième jour du boulot, en trouvant sur la table du salon un paquet de mes clopes préférées avec un post-it :

  • Maman on t’en supplie, arrête de nous faire chier et fume… (grosso modo, c’était l’idée générale).

Mes filles faisant partie d’une vague ligue anti-tabac, on peut en déduire que j’étais particulièrement odieuse et à cran. D’ailleurs rien que la sonnerie du téléphone me déclenchait limite une crise de nerfs, et même Truchon me parlait avec délicatesse et componction, quand il osait m’adresser la parole…

  • « Coraline, serait-il possible éventuellement, de vous demander de me taper ce courrier très urgent qui fait vaguement 4 pages  (en me tendant la cassette, il m’utilisait en dactylo-magnéto un max, vu ma vitesse), courrier qui peut néanmoins attendre quelques heures et que vous transférerez si vous le voulez bien, sur ma boîte mail pour que je l’expédie moi-même, si cela vous dérange trop de l’expédier à Monsieur X en Tunisie vous-même avant 17 H tout de même compte tenu de l’heure d’été et du fait qu’il soit 9 H 30… »
  • « Coraline, vous avez failli vous assommer en décrochant le téléphone, vous êtes certaine que tout va bien ? »
  • A un collègue le plus discrètement possible : « dans une heure elle va baver du vert fluo »… (manque de bol, j’ai l’oreille fine et j’ai tout entendu, d’où le moment où j’ai commencé à mettre au point le crime parfait…)

Je me suis levée le lundi matin en comptant mes clopes les heures qui me séparaient du RV à 16 H 15 avec le tabacologue. 7 heures sans fumer : impossible…

En ne sachant pas quoi foutre, me sentant amorphe (nouveau cela), pas du tout énervée ou à cran, et incapable d’avaler quoi que ce soit.

Depuis 2007 la moindre contrariété me coupe l’appétit, et là, contrariée j’étais.

J’avais prévu une surexcitation anormale et aligné sur ma table de cuisine tous les produits d’entretien de l’appartement, pour m’occuper frénétiquement en attendant le moment d’aller voir le docteur X…

Je cherchais machinalement tout le temps, une cigarette non allumée, lorgnait le paquet contenant les cinq rescapées, et m’occupait sur Internet (blogosphère morne, mots fléchés et sudoku trop faciles), l’oeil torve, sans oser fumer malgré tout, et en trouvant le temps long, long long…

J’ai pris un bain long long long, fait des soins longs longs longs, y compris masques capillaires, masques divers et variés, et je me suis retrouvée ENFIN à l’heure où je devais aller prendre le thé avec Mrs Bibelot…

La vie n’est qu’un long calvaire…

La Grande Motte 2012 (1)

voiture-21Irions-nous ou pas ? C’était la question en suspens depuis le mois de mai, papa gardant un très mauvais souvenir de son séjour de l’année dernière qui s’était passé quasi totalement à l’hôpital.

Mais maman avait envie de partir et a su le convaincre, donc à l’aube (8 H) le 25 août dernier, nous sommes partis tous les trois, gaiement.

Je passe les crises habituelles de ma mère quand son mari conduit, et qu’elle se cramponne comme une malade à tout ce qu’elle peut, comme si mon père se prenait pour un pilote de course.

Là, il m’a laissé un peu plus le volant que les autres années, maman prenant ma place à l’arrière où elle a moins peur (mais peur tout de même, c’est une adversaire farouche du 130 sur l’autoroute).

Il s’arrange généralement pour me laisser la dernière partie du trajet comprenant  le pas de l’Escalette (descente pendant laquelle maman ferme les yeux), au son, dès que l’on arrive en ville de : « c’étAIT à gauche » suivi de « ah c’est malin, maintenant on va perdre une plombe » (dans Montpellier).

Tous les ans nous loupons le bon embranchement car il faut suivre la direction « aéroport » (un jour on s’y retrouvera pour tout de bon, c’est à craindre).

Grosse chaleur à l’arrivée, mer annoncée bonne part l’homme de l’art qui comme de coutume nous a aidé à vider la voiture. Pour la première fois, le siège arrière n’était encombré que de la glacière, nous sommes en progrès*.

Bref, une fois installés nous nous sommes bien détendus et avons commencé à faire quelques projets.

Maman et moi c’était baignade pour le lendemain si possible, et papa ne comptant pas vraiment se promener, des petites excursions à planifier en fonction du temps.

Le dimanche, nous sommes donc parties pour la plage. C’est baignade et retour au bercail, car ni elle ni moi n’aimons lézarder au soleil. L’eau était véritablement très bonne, et nous avons donc laissé l’homme seul pendant au moins 1 H 30 (la plage est à 4 minutes en marchant lentement).

Horreur et consternation au retour, car tout à coup lui aussi avait des projets :

  • Jean-Poirotte avait mis la main sur un livre de cuisine qui n’était pas là les années précédentes, et avait commencé à noter les recettes qu’il comptait bien faire.
  • Horreur parce que généralement nous sommes mises à contribution pour certaines basses besognes (dont la vaisselle qui ne peut pas aller dans le lave vaisselle)
  • Consternation parce que généralement aussi, quand il veut c’est comme quand il ne veut pas et que nous allions forcément avoir droit aux recettes choisies, et surtout à leurs préparations (après nous être cogné les courses, munies de précieuses instructions sur les ingrédients à ne surtout pas prendre)…

Mon père cuisine très bien, mais un plat nouveau, c’est toujours un long calvaire…

Pour lui (il est toujours déçu du résultat avant de se décider à s’y remettre) et aussi pour ses proches…

* L’histoire des bagages, ce sera un autre post…

J’ai déjà dû vous le dire mais la vie n’est qu’un long calvaire de toutes manières…