Les pompiers à la maison (deux fois !)

Pompiers_HJ6333_001Avec les filles, ces adorables créatures divinement réussies, j’ai eu les pompiers à la maison deux fois (comme mon titre l’indique). Une fois pour l’aînée, une fois pour la cadette.

Arrêtez de fantasmer les filles, je n’ai vu aucun beau mec débarquer, preuve sans doute que je suis maudite (car les pompiers ont une sacré réputation, ou bien je ne suis pas touchée par le syndrome de l’uniforme) (ou alors, autre possibilité, j’étais tellement inquiète que je n’ai rien vu du tout)

N° 1 : Pulchérie. Je préparais ma soirée d’anniversaire pour le lendemain. J’étais hyper débordée comme il se doit. Nous étions vendredi et j’avais tout faux comme de coutume. Albert rigolait doucement ce rat, parce que j’ai toujours tout bon avec 3 heures d’avance.

Il avait la garde du trésor, j’avais des poubelles à sortir, et je pose un petit sac sur le piano + le carton de produit lave-vaisselle vide (non la pastille n’existait pas !). Je retourne dans la cuisine fermer et prendre le deuxième sac, ignorant qu’Albert est allé aux toilettes (un homme n’attend jamais 15 secondes pour aller pisser, c’est dingue) et là j’entends un hurlement.

Il avait fallu très exactement 8 secondes à Pulchérie pour échapper à la « surveillance » de son père, escalader le tabouret du piano, s’emparer du carton vide, l’ouvrir, et ingurgiter quelques grains de lessive lave vaisselle. D’où le hurlement : apparemment, ça brûle.

  • Je me précipite sur le combiné et j’écoute avec impatience le répondeur me disant que l’on va donner suite à mon appel.

  • Albert se rembraguette comme il le peut car je l’incendie en écoutant le répondeur et qu’il a peur (pour sa fille qui hurle toujours, et de moi)

  • On me répond. Ne rien donner à boire au trésor, mais en attendant l’arrivée des secours qui sont en train de partir, lui nettoyer la bouche avec un gant de toilette humide (facile avec Pulchérie qui a un jour mordu le dentiste au sang)

  • Arrivée de 7 hommes en uniforme qui m’ont dégueulassé ma moquette. L’un d’eux s’est précipité sur mon trésor en sucre rose pour l’examiner (c’était le médecin). Cette arrivée massive lui avait coupé la chique (à Pulchérie)

  • Puis elle lui a hurlé « patate !!!!! » (désolée Madame Patate, c’était son insulte de prédilection) pendant qu’il lui examinait la bouche avec une loupiotte pour repérer les dégâts. Puis il s’essuya le pouce mordu au sang après m’avoir demandé du sopalin et du désinfectant. De ce qu’il avait pu voir, elle n’avait rien et semblait en forme, mais ils allaient tout de même l’emmener à l’hôpital pour en être certains.

  • Me voici partie avec la petite, dans la voiture des pompiers. Elle pétait la forme. Dès qu’ils ont mis la sirène en route, elle s’est mise à chanter « pompiers, pompiers », avec le ton.

  • Le médecin des urgences (l’avait qu’à mettre des gants aussi) m’a assuré qu’elle se portait bien.

  • Elle se portait bien et n’avait avalé aucun granulé malsain de toute évidence. Je pense qu’il n’avait pas envie de pousser ses explorations trop loin.

  • Contrôle le lendemain (le jour de la fête), avec le pédiatre des urgences à 16 H 15 (super quand on attend tout le monde à 19 H) Elle l’a traité aussi de patate et a manqué lui crever un oeil en jouant avec le stéthoscope qu’il lui avait inconsciemment confié pour l’occuper… Puis elle s’est mise à hurler parce qu’elle voulait garder l’engin pour palper ses poupées…

Delphine maintenant. J’étais en train de détartrer le fer à repasser. Les enfants sont d’une rapidité dialolique, j’étais au courant pourtant. Elle arrive en disant « a foif maman », s’empare du truc machin fait exprès dans lequel j’avais dilué le détartrant, et à peine le temps de me coucher sur la planche à repasser en me ruinant une vertèbre pour l’empêcher de s’en emparer, elle avale ça cul sec.

  • J’appelle les pompiers

  • J’interpelle les voisins à qui je vais refourguer Pulchérie qui pour une fois se tenait tranquille.

  • J’enfile des chaussures sur mon jogging (oui c’était un mercredi matin, tôt : 10 H)

  • Les pompiers arrivent à 9. Le médecin me demande quel produit ma fille a ingurgité, je lui tends la bouteille en pleurant

  • Tout est écrit en allemand sur le flacon rescapé de la poubelle. On part (moi avec) avec le mode d’emploi, le médecin en ligne avec le centre anti-poison, un autre la gardant consciente « comment tu t’appelles mon trésor » « ? », « tu te sens bien » « ? » « c’est normal qu’elle ne réponde pas madame » « oui c’est normal elle est timide ».

  • Réponse du centre anti poison au moment où nous arrivons aux urgences de l’hôpital de Versailles « ce produit est absolument inoffensif« . Les 9 pompiers me lourdent aux urgences avec ma gamine qui a retrouvé l’usage de la parole et a « faim maman », en jogging, sans sac à main, et une paire de chaussures dépareillées. Et quand je dis « ils me lourdent », c’est très réel, tout juste s’ils ne se sont pas servi d’un siège éjectable.

  • Obligée d’appeler Mrs Bibelot pour qu’elle vienne me récupérer (3/4 d’heure) et me ramener à la maison. Ceci parce que la secrétaire des urgences était vraiment gentille et m’avait autorisée à utiliser son téléphone, sinon, basta je faisais la route du retour à pied…

  • On récupère Pulchérie qui s’est gavée de beignets en attendant le décès de sa soeur et donc, en pleurant

  • Merde, j’avais oublié de débrancher le fer…

  • Merde, Pulchérie ne digère toujours pas les beignets…

La vie n’est qu’un long calvaire et avoir des enfants un choix absolu…

Eh oui, c’est toujours les vacances, donc, c’est réédition !

Je suis consternavrée… *

L_escargot_L_o_57210837Depuis deux ans, je donne des cours de soutien en histoire, géographie et français (voire même instruction civique), à ma nièce la petite fée. Depuis la rentrée, j’assiste son frère Tristan, en histoire et en français.

Avec lui cela va à peu près, le programme se tient, quoique…

J’ai attaqué après la première guerre mondiale, quand il a commencé à s’emberlificoter dans la chronologie de la deuxième. La deuxième guerre mondiale c’est archi mon truc, et donc, n’est-ce pas, bien sûr j’arrive à l’épater (encore, et il faut que j’en profite parce que je ne vais pas l’épater longtemps…) en connaissant les dates par coeur…

Je trouve malgré tout le programme troussé n’importe comment, car de toute évidence, les élèves se perdent dans la chronologie.

  • Le nazisme
  • Les victoires de l’Axe
  • Le coup d’arrêt des victoires de l’Axe
  • Les victoires alliées (on retourne un peu en arrière)
  • L’europe sous la botte nazie (carrément en arrière)
  • L’occupation et la vie des français sous l’occupation
  • La Shoah et les camps d’extermination
  • La résistance (là on repart encore en arrière, au 18 juin 1940)

J’ai essayé de lui faire refaire une chronologie, et bon, il semble avoir à peu près intégré la seconde guerre mondiale. Croisons les doigts pour lui concernant son contrôle de demain pourvu qu’il ne me confonde pas encore Pearl Harbor avec l’invasion de l’URSS (dont il ne sait limite pas ce que c’était).

Par contre pour la petite fée, le programme d’histoire m’horrifie. Tout autant que la prof d’ailleurs, qui a présenté aux parents en début d’année, ses plus plates confuses concernant l’ineptie du programme.

Après la féodalité, on s’attaque à Philippe Auguste que l’on quitte à Bouvines (1214) et la leçon d’après, c’est direct la mort de Jeanne d’Arc en 1431.

Après un résumé que j’ai du mal à vous résumer tellement il m’a énervée…

La France a connu avec l’Angleterre une guerre qui a duré 100 ans, à la fin de laquelle se présenta Jeanne d’Arc qui voulait sauver la France et fit sacrer Charles VII à Reims. Capturée par les bourguignons qui la livrèrent aux anglais, elle fut brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431. (j’ai résumé à peine le résumé, mais j’en ai respecté l’esprit)

La petite fée en était restée à Philippe Auguste se débattant contre Jean sans terre. Qu’ils aient pu vivre aussi longtemps ne la choquait pas…

  • Alors Philippe Auguste s’est battu quand même pendant longtemps après Bouvines…
  • Non ma chérie… Alors… Vois-tu, il y a eu beaucoup de rois après Philippe Auguste. Tu te souviens de Saint Louis par exemple ?
  • NON ! (CM2 peut-être ?)
  • Bon alors… Nous allons faire une chronologie des rois de France, de Philippe Auguste à Charles VII…
  • Ouais, super, je vais chercher sur Internet (qu’il soit béni…)
  • Et pourquoi ils se sont fait la guerre pendant 100 ans ?…
  • L’épisode des rois maudits me vient à l’esprit, mais elle va s’endormir avant que j’en termine avec la querelle dynastique…
  • Je t’expliquerai quand tu auras fait ta chronologie (la bonne excuse)
  • Et c’est quoi des bourguignons ?
  • Bon alors… Pendant la guerre de 100 ans….. Il y a eu aussi une guerre entre les armagnacs et les bourguignons…
  • Pour de la liqueur ?
  • Non, voila…
  • Merde, elle va s’endormir… Au moins elle sait ce que c’est que de l’armagnac…
  • Bref, à la fin, les bourguignons qui étaient alliés avec l’Angleterre…
  • Jean sans terre ?
  • Non… Il est mort depuis longtemps…
  • Je n’y comprends rien tatie ! TU EXPLIQUES MAL… Philippe Auguste avait gagné à Bouvines…
  • … (tête dans les mains, tatie au bord du gouffre qui va faire un grand pas en avant).

Oui, j’explique mal parce qu »il faut couvrir une très longue période très complexe, et la guerre de cent ans, on ne la fait pas COMME CA.

Dans quel esprit tordu est venu l’idée de faire sauter plus de deux siècles à des élèves qui ont du mal à se repérer dans le temps et vous demandent si vous avez connu Philippe Auguste (ça y’est c’est fait, pour les filles cela n’avait commencé qu’avec Napoléon…) ?

Je m’interroge…

QUI décide des programmes ? Avec l’accord de QUI  pour que les profs eux-mêmes en bouffent leurs livres de frustration ?

QUI décide des livres de soutien (parce que les 3/4 du temps ils bossent avec des photocopies moches et parfois bourrées de fautes…), et des textes choisis pour illustrer l’Histoire ?

Les textes les plus barbants possible, c’est mieux en tous cas…

Je ne sais pas combien de temps il faudra à la petite fée, pour combler le trou entre Philippe Auguste et Charles VII.

Il y a des choses dont on ne se remet jamais.

L’éducation nationale a réinventé le trou noir…

Philippe Auguste est mort, Jean sans terre est mort…

Et moi-même, je ne me sens pas très bien…

La vie n’est qu’un long calvaire…

* C’est une expression à moi, et le premier qui s’en plaint, je lui pète un genou…

La dent de Mrs Bibelot…

Mal aux dents

Pendant l’hospitalisation de papa à Montpellier, un beau matin pendant notre séjour, je me suis levée pour trouver Mrs Bibelot se tenant la joue et n’ayant pas dormi, parce qu’elle avait souffert d’une dent toute la nuit.

Elle avait une magnifique boufigue qui ne devait rien à un fameux sorbet aux fruits rouges* et j’ai pris immédiatement l’annuaire de la Grande Motte pour lui prendre un RV en urgence chez un dentiste.

Malgré ses protestations…

  • Mais quand est-ce que je vais trouver le temps d’aller chez le dentiste ? (je découvrais soudain et je n’avais pas fini de le constater, mais ma mère n’a jamais le temps…)
  • Je prends RV pour dans une heure…
  • Ah mais non, ça va passer tout seul, et puis dans cette avenue il est très difficile de se garer.
  • Qu’est-ce que ça peut faire puisque je t’emmène ? Je tournerais éventuellement, en t’attendant.

Elle avait un abcès balèze et bien évidemment, la dentiste n’a touché à rien, lui a prescrit des antibio + une radio panoramique, car Mrs Bibelot avait souffert d’une autre dent 3 mois plus tôt.

Là, maman m’a fait la totale.

  • Prendre RV pour une radio : « pas le temps avec tout ce que j’ai à faire« , le « tout » restant parfois nébuleux pour moi
  • Le 3ème jour, elle m’annonce d’un ton victorieux qu’elle en a terminé avec ses antibios.
  • Je contrôle l’ordonnance car il me semblait que le traitement durait 6 jours : elle a pris double dose.
  • J’appelle la dentiste car maman n’a pas le temps.
  • Cette dernière s’alarme pour l’estomac de maman, insiste bien pour que le traitement dure 6 jours comme prescrit, et faxe une nouvelle ordonnance au pharmacien.
  • Comme maman n’a pas le temps, je vais prendre livraison des antibios.

Le temps passe, la radio n’est toujours pas faite car maman n’a pas le temps, et juste avant Noël, je la trouve un beau matin, se tenant la joue, en me précisant qu’elle n’a pas dormi de la nuit, parce qu’elle a souffert de sa dent d’une manière abominable.

Là encore, elle a une boufigue magnifique, qui n’est toujours pas due à l’absorption d’un fameux sorbet aux fruits rouges*.

Comme elle n’a pas le temps de passer plusieurs appels, je m’en charge et lui décroche un RV pour 11 H 45. C’est malin, on ne pourra pas manger à midi pétant.

Mais bon, elle y va, et prend scrupuleusement ses antibiotiques, dont l’un lui donne des nausées et des aigreurs d’estomac qui la rendent assez insupportable. D’un autre côté je la comprends, mais elle refuse de prendre ce qu’il faut pour se soulager, parce qu’elle n’a pas le temps de chercher le fameux sorbet aux fruits rouges médoc qui théoriquement est donné maintenant avec d’autres, pour justement mettre l’estomac à l’abri, et dont elle sait en avoir une boîte.

Nous sommes tous soulagés quand elle termine son traitement, car la voir mourante à longueur de journée, avec tout ce qu’elle a à faire, est assez insupportable.

Sauf que…

Ben la dent étant foutue, il faut l’arracher lui a dit le dentiste, comme celui de la Grande Motte d’ailleurs… Donc elle devait prendre RV le plus rapidement possible après les fêtes (et la fin du traitement), pour faire arracher cette molaire du fond, et résoudre le problème.

Mercredi 4 janvier, le dentiste téléphone.

  • Ah bah non, je ne peux pas en ce moment, mon mari est rentré à la maison après une longue hospitalisation, et je ne peux absolument pas le laisser tout seul.

Regard de papa…

  • Ma chérie tu n’es pas raisonnable, je ne vois pas pourquoi tu n’as pas pris RV, je peux très bien rester tout seul comme ce matin quand tu es allée en courses, et en cas de besoin, Coraline est là (comme Grouprama).
  • Ah mais cela ne va pas non ! Avec tout ce que j’ai à faire !
  • Quoi ?
  • M’occuper de ma voiture (en fait elle attend que je m’en charge) et puis patati et puis patata, et ci, et ça…

Quand je suis partie, le plus rapidement possible, ils étaient en train de débattre de l’emploi du temps de maman, de ce que peut bien être ci et ça, et de son sempiternel « je n’ai pas le temps ».

Moralité, un beau jour, elle va manger un sorbet aux fruits rouges* et là, je crains le pire…

La vie n’est qu’un long calvaire.

* Les visiteurs 1

Bienvenue chez moi !!!

Changement_de_disposition_10153858La vie est parfois curieuse. Je suis partie fin août en gambadant, pour aller passer 3 semaines à la Grande Motte.

En pensant rentrer chez moi 3 semaines plus tard, tranquille…

Et puis les choses ne se sont pas passées exactement  comme nous le pensions, et depuis notre retour, n’ayant pas voulu laisser maman toute seule, je ne passais chez moi qu’un jour sur deux, et peu de temps.

Nonobstant le « je peux me débrouiller toute seule » de maman, papa était rassuré de me savoir « à la maison ». Veillant au grain et surveillant ce dont elle refuse de s’occuper (mais refusant également de me farcir les feuilles mortes, ce qui était un scandale).

Elle-même d’ailleurs, rapidement, s’est habituée à ma présence, voire même, en a un peu abusé (à venir).

Papa appelle cela « une parenthèse », avec philosophie.

« Nous étions au soleil là-bas, et tout à coup, je me retrouve ici, à la maison, après 4 mois de parenthèse ».

Comme il est bien rentré et se débrouille avec béquilles et fauteuil roulant, je suis de ce fait, rentrée chez moi, car ils n’ont plus besoin de moi.

Depuis le 23 décembre, j’ai pu constater que tout se passait bien et qu’il n’y avait pas de mouron à se faire.

Alors je suis rentrée avec armes et bagages chez moi, où rien ne me souhaite la bienvenue.

L’appartement est triste et plein de poussière, les papiers dont j’ai eu besoin pour monter un dossier SS, sont répandus un peu partout, et je n’ai rien pour les classer correctement.

Mais bon, je suis chez moi.

Enfin !

Mes horaires, mes menus, ma manière de vivre. Non pas qu’avec maman nous nous bousculions, car je regardais la TV à l’étage ou y lisait (comme elle est de plus en plus sourde, jamais je n’aurais regardé la TV avec elle en cas d’envie du même programme…).

Enfin chez moi tout de même, même si parfois je m’y sens très seule.

La solitude, j’ai oublié ce que c’était au cours des  derniers 4 mois passés. Il va me falloir me réadapter.

Donc, je range ma vaisselle les affaires d’été laissées en plan, je réorganise mon petit bordel personnel, et je vous souhaite la bienvenue chez moi !

Où je ne suis que de passage, parce que dès que papa va avoir droit à des prothèses des genoux, je vais filer direct tenir compagnie à maman, qui, une fois de plus, ne vivra plus…

C’est pour le printemps au plus tôt, j’ai donc tout le temps devant moi pour vous assommer avec plein d’articles débiles…

Pour vous, la vie ne sera qu’un long calvaire…

Le chien de garde : le bain (2)

skd186195sdcIl est apparu assez rapidement que Tibère s’était roulé dans le jardin sur quelque chose, qu’il s’agissait d’un merle crevé (après enquête)  et qu’il avait besoin d’un bain parce que bonjour l’odeur…

J’ai balancé le merle crevé chez les voisins pas sympas (après tout, le merle à 10 mètres près, aurait tout à fait pu mourir chez eux) et je me suis désinfecté les mains.

Comme Tibère est très câlin, il était ennuyeux de ne pas pouvoir le caresser comme il l’aime et j’ai donc décidé de procéder à une grande toilette, mais faut pas pousser.

Les chiens ont en effet une autre vision de la propreté que nous. Ils n’iront jamais se rouler dans de la lavande, dans une charogne si (la preuve). Il paraît que c’est pour feinter l’ennemi et masquer leur propre odeur : ça marche, tous les propriétaires de chiens peuvent en attester un jour ou l’autre…

Je garde un souvenir ému de ma chienne qui s’était bien roulée comme il faut sur une carpe en putréfaction, et à qui il a fallu 3 bains successifs pour que NOUS puissions respirer sans avoir le coeur au bord des lèvres.

Pas question par contre, de désodorisant, d’eau de Cologne encore pire, bref, il s’agissait juste d’un bain.

Enfin une douche.

Sauf que je ne savais pas comment il allait réagir. Féroce et méchant comme il l’est, je redoutais à tout le moins d’avoir à le mettre dans la baignoire moi-même une morsure…

Le mardi déjà, tout avait commencé mal, parce que le chat Filou devait aller se faire détartrer les dents sous anesthésie générale chez le vétérinaire et qu’il était donc à jeun depuis minuit le lundi.

Que Filou avait donc joué les Castafiores sur tous les tons à partir de 3 H du matin (où sont mes croquettes ?), ce qui avait indigné Tibère qui faisait  chorus avec son copain (où sont ses croquettes you you ????).

Et puis on avait escamoté le chat vers 9 H à sa grande indignation. Le chat, lui, devait passer une aussi bonne journée qu’ il y a 10 ans, quand on l’avait tatoué en profitant de l’anesthésie pour procéder à l’ablation de ses coucougnettes. Tibère a donc cherché son copain toute la journée, après avoir manifesté son indignation à nouveau, devant son copain dans sa boîte (et pourquoi qu’il est dans une boîte you you ?????) Ca c’est de la solidarité… Comme Tibère était perturbé, j’ai reporté la douche au lendemain.

Je vous laisse imaginer l’humeur du chat quand il est rentré à 17 H 30, devant rester encore à jeun jusqu’au lendemain matin (vous essayerez de suivre les indications d’un vétérinaire avec ma mère, mais c’est son chat alors elle se démerde (mal)). Du coup Tibère a encore fait chorus avec Filou (il a faim you you !!!!! ) nonméheu…

Bref, le mercredi matin, j’ai attendu que maman parte faire ses courses pour m’occuper de Tibère. C’est pratique, il me suit partout.

Ce qui va suivre est d’une violence insoutenable, éloignez les gosses…

  • J’ai mis à couler la douche pour avoir une bonne température, en n’oubliant pas qu’un chien fait 38° et non pas 37° comme nous.
  • J’ai étalé la petite serviette de bain par terre
  • J’ai retiré le collier du chien
  • Il m’a regardé d’un drôle d’air même si l’eau qui coulait c’était rigolo et a voulu partir, sauf que…
  • Je me suis collé un tour de rein en le mettant dans la baignoire
  • Là, il s’est laissé faire, résigné, pendant que je le douchais et lavais en lui répétant tout le temps qu’il était beau et mignon.
  • Sauf que je me suis rendue compte que je le lavais avec du Lechat aux huiles essentielles et vanille des îles. Pour un chien, se faire laver avec du Lechat, ce n’est pas soutenable.
  • Du coup il est sorti de la baignoire tout seul sur mon injonction
  • Il a refusé de se coucher sur sa serviette et est sorti de la salle de bain en faisant un dérapage non contrôlé sur le tapis de douche, en négociant super bien le virage.
  • Je lui ai couru après avec SA serviette, pendant qu’il se roulait en remuant la queue sur tous les tapis
  • Puis il a disparu alors que je lui courais toujours après avec SA serviette…
  • Pour le retrouver DANS la baignoire, frétillant d’aise ! (Le seul endroit où je n’avais pas regardé de prime abord, chez mes parents, c’est grand. Et puis je ne pensais pas qu’il retournerait direct dans la baignoire d’un air joyeux !)
  • Où j’ai pu l’éponger au maximum,
  • Puis j’ai sorti la brobrosse pendant qu’il s’installait sur une autre petite veviette.
  • Puis il a trouvé que la brobrosse ça allait 10 minutes, et a filé droit vers la salle de bain.
  • Où je l’ai retrouvé DANS  la baignoire encore une fois ! heureusement totalement vide cette fois-ci (parce que la fois précédente, non).
  • J’ai réussi à le coincer dans la cuisine en fermant toutes les portes, à l’installer le long du radiateur (pauvre bête), où il a daigné rester pendant son brossage, séchage, dévorage d’un petit bout de pain qui est la gourmandise à laquelle il a droit 3 fois par jour (qu’on lui avait sucré au petit déjeuner et pour cause : nous savions qu’il aurait besoin d’une consolation).

Après séchage et réouverture des portes, il s’est roulé partout de contentement et est allé gémir devant la porte de la salle de bain (fermée, tout le monde me comprendra).

Quand Mrs Bibelot est rentrée elle s’est inquiétée de savoir comment se portait le chien !

Moi je vous le dis, ce sont des émotions comme cela qui abrègent une vie* qui n’est qu’un long calvaire…

*Alice au pays des merveilles : le chapelier toqué.

PS : le chien n’a pas été traumatisé du tout, à chaque fois que je me dirige vers la salle de bain, il me suit d’un air intéressé, en frétillant férocement, comme il sait si bien le faire…

PPS : quant à moi, je ne ferais pas cela tous les jours.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle (2)

feuilles-mortes1Donc il fallait « brûler tout ça ma chérie » (le contenu des 3 sacs poubelles), et là j’étais piégée, car j’adore faire du feu.

Dans une vie antérieure, j’ai dû être pyromane ou vestale… Et ma mère le sait : je tiens d’elle…

Je ne peux pas résister…

DONC : j’ai sorti le brûleur (un truc en acier inox planqué dans une cabane).

DONC : j’ai commencé à entasser des journaux…

DONC : j’ai commencé à brûler les feuilles mortes qui hélas, tombaient plus vite que je ne brûlais celles tombées bien avant, donc j’ai compris ce qu’était le tonneau des Danaïdes…

Maman a DONC commencé à brûler dès potron minet (quand vous vous endormez en gros…) pour m’accueillir dès mon lever par des « aïe j’ai mal au dos, je me demande ce que j’ai fait« . Malgré tout le respect que je dois à ma mère, elle commençait à me gonfler avec ses feuilles…

Rester zen… Tout en n’oubliant pas malgré tout d’aller alimenter le feu de feuilles mortes bien mouillées.

Je pouvais, facile, faire des signaux de fumée, mais à qui ??? Et comment faire réellement SOS ???

Un matin, au réveil j’ai entendu les jardiniers passer leur soufflette. Oh joie, j’allais enfin être débarrassée des feuilles mortes…

Pas du tout.

Mrs Bibelot leur avait demandé de remplir ses fameux sacs qu’un de ces jours je m’en vas brûler, en oubliant que des hommes mesurent le poids d’un sac de feuilles mortes mouillées à leur manière.

Qui n’est pas la mienne, car pour charger les sacs dans la voiture avec la promesse d’aller moi-même décharger le tout (sauf les sacs, éternellement récupérables eux) à la déchetterie, j’en ai chié un russe.

Au moins.

L’homme de l’art passant par là, tout à fait par hasard, se proposa en toute innocence et avec galanterie : « t’inquiètes, je m’occupe de tes sacs mardi ».

Sauf qu’il ne savait pas (et moi non plus), qu’il y avait des sacs de rab que Mrs Bibelot avait fait planquer par les jardiniers (sans doute en imaginant mes cris d’horreur) dans un endroit très obscur et peu fréquenté, vaguement du côté de la chaudière, entre des lilas et un mur qui s’écroule…

En plus, POUR MON PLAISIR, elle avait fait entasser le solde de tous comptes des feuilles, dans le milieu du jardin. Un gros tas…

« Que tu brûleras avec plaisir ma chérie »…

L’homme de l’art s’étant fait prendre dans un PAC* digne de ma mère, et qui m’était destiné au départ, se sentit le devoir de tout emporter à la déchetterie. Moyennant d’utiliser le break de papa à son maximum, y compris le siège passager…

Et le temps se dégradant, faire du feu me devenait de plus en plus difficile (un journal = 10 feuilles mortes).

DONC :

  • Le tas n’avait diminué QUE de moitié en quelques jours
  • Mrs Bibelot, de voir ce tas dégradant sa pelouse à coups sûr, en était à nouveau malade
  • DONC la femme de ménage a mis ce qu’il restait dans 77 sacs
  • Puis les a chargés dans la voiture

Et ma soeur et moi sommes allées porter le tout à la déchetterie ce dernier samedi, en maudissant les feuilles mortes…

Maintenant c’est mon tour. Pour 50 euros de plus par an, seulement, les jardiniers emportent eux-mêmes les déchets verts à la déchetterie.

J’ai épluché les devis…

Je suis donc en train de mener une opération psychologique de grande envergure, parce que maman doit signer son contrat 2012 avant le 25 décembre, et que 50 euros, ce n’est pas cher ! (oh que non ! car je ne vous raconte pas l’histoire des déchets de tonte de gazon…)

La vie n’est qu’un long calvaire…

*Piège A Cons ou Couillons, c’est selon d’où vous venez et l’état d’esprit dans lequel vous êtes…

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle… (1)

feuilles-mortesA vivre avec Mrs Bibelot au quotidien, autrement qu’en WE prolongé, ou vacances, force m’a été de constater que :

  • Si dans la famille Jean-Poirotte a la réputation d’être têtu (comme tout le monde), sa femme, ma mère, la grand-mère de tous ses petits enfants, etc… le bat d’une bonne encolure.
  • NOUS bat TOUS d’une bonne encolure !
  • Qu’elle bat tout le monde… Inutile de vous décrire la longueur de l’encolure, vous m’avez bien comprise.
  • Et que si mon père la boucle parfois, c’est pour avoir la paix, ou ne pas avoir à se fâcher devant témoins, avec sa moitié depuis 54 ans (54 ans de mariage avec maman).
  • Et qu’après notre départ, ils règlent cela comme ils veulent, cela ne nous regarde pas (après 54 ans de mariage, ils connaissent toutes les ficelles, hi hi, j’en ricane…)

Tout a commencé de manière anodine, comme dans un film qui va virer au cauchemar rapidement, avec la chute des feuilles.

J’aurais dû sentir que le scénario allait tourner au film d’horreur, mais je me suis faite avoir.

Le sage chinois dit moi, je (moi-je-d’abord) dis :

  • A l’automne les feuilles tombent et celui qui a un grand jardin aura plus de feuilles que celui qui a un petit jardin.
  • Et pouêt !!!!

Mes parents ont un grand jardin (et pouêêêêteuuuuu…)

Et je ne savais pas à quel point la chute des feuilles pouvait déclencher chez ma mère, un symptôme qui à mon avis ne se soigne pas, sauf si l’on embauche une personne qui ramasse les feuilles les unes après les autres, dès leur chute (nuit comprise, faut ce qu’il faut).

Le fait qu’elles atterrissent (les feuilles) sur la pelouse, rend Mrs Bibelot hystérique. Ce serait (la pelouse) du gazon anglais entretenu depuis 2000 ans, qu’elle ne réagirait pas de manière différente (ma mère).

Cela a commencé petitement avec Mrs Bibelot loupant systématiquement son sudoku du jour en regardant le jardin par la fenêtre de la cuisine, que j’aurais volontiers occultée au bout de 3 jours…

  • Mon dieu, quand je vois toutes ces feuilles, cela me rend malade !
  • Mais maman, c’est l’automne, c’est NORMAL !
  • Oui mais cela va me pourrir ma pelouse  ! (du gazon anglais que mes ancêtres sous les gaulois entretenaient déjà !!!)
  • Maman, tu as toujours de la pelouse et les feuilles tombent tous les ans.
  • Oui mais cela va me pourrir ma pelouse…
  • Tu as loupé ton 4, tu en as 3 dans le même carré…
  • Ah un beau carré de pelouse !!!!

Je sentais l’allusion grosse comme ça : que j’aille ratisser les feuilles. Sauf que  l’entreprise de jardinage devait passer dans 10 jours, et qu’elle est payée pour s’occuper des feuilles mortes à l’automne, entre autres, ce que j’ai dit.

Du coup, Mrs Bibelot n’a pas osé me faire le coup du ratissage en toussant, comme en 1993 où elle avait une bronchite carabinée, que papa exaspéré m’avait expédiée dans le jardin pour la récupérer, et qu’à ma demande : « qu’est-ce que tu fous ? », elle m’avait répondu en crachant ses poumons :

  • Je trime… (c’était dans la maison précédente, et je l’avais renvoyée se recoucher manu militari)

Par contre elle a très bien su expédier sa femme de ménage, Louisa, s’occuper des feuilles mortes dans la cour, parce que Louisa n’a que ça à faire et adore se servir de la soufflette… (chacun ses vices…).

C’était le vendredi. Louisa s’était amusée comme une folle avec la soufflette, le ménage n’était pas fait et la poubelle était pleine car :

  • « J’ai demandé à Louisa de mettre les feuilles mortes dans la poubelle verte (pour machins trucs ne se recyclant pas). C’est interdit (il y a une déchetterie pour les déchets verts), alors ma chérie, il faudra bien faire attention à recouvrir les feuilles avec les sacs poubelle ».
  • Comme nous ne sommes que deux, j’ai eu comme des doutes sur notre capacité à réellement recouvrir les feuilles mercenaires qui occupaient 99 % de la poubelle, pour les dissimuler aux poubellistes du secteur, aux aguets…
  • Le mardi j’ai descendu la poubelle verte qui pesait son poids.
  • Le mercredi matin, je l’ai remontée, pesant toujours son poids, parce qu’il ne faut pas prendre tout le monde pour un con, qu’ILS avaient bien vu qu’il y avait des feuilles, et n’avaient pris que les sacs poubelles.

Qui s’est attelé à coucher la poubelle, vider les feuilles dans un deux trois sacs ? C’est bibi.

  • Il va falloir brûler tout ça ma chérie ! Et quand je vois tout ce qui est tombé dans le jardin EN PLUS de tout ça, j’en suis MALADE !

Le sage chinois le dit :

La vie n’est qu’un long calvaire.

Car, vous l’imaginez bien, ce n’était pas terminé… En plus, Mrs Bibelot se portait, par ailleurs, comme un charme…

Pour aujourd'hui… *

6222-000049Je n’ai pas grand-chose à vous dire.

Tout est tellement difficile parfois, et tellement compliqué, et tellement dur, et si contraignant…

Alors, du coup, je me prépare aux prochaines élections présidentielles…

Ca me requinque tout de suite… C’est le truc qui rend la santé à tout le monde.

J’ai hâte…

J’ai une réplique toute faite. Mais je ne suis pas fière, elle n’est pas de moi…

Elle servira concernant n’importe quel candidat.

Parce que je suis bien emmerdée.

Parce qu’il ne va pas falloir voter pour un con.

Parce que je ne sais pas pour qui voter.

Parce que papa survit toujours tant qu’il a le sens de l’humour, et qu’il dit que justement, ne pas voter pour un con, va être difficile.

Parce que je ne suis d’aucun bord…

Je vais vous citer Talleyrand…

C’est facile…

Cet homme était tellement intelligent qu’il nous en flanque toujours des complexes, les jetons, et tout ce qui va avec…

Et il était tellement en avance tout en étant en retard et à l’heure… Et finalement toujours d’actualité…

« Et pourquoi ces hommes(femmes) ne sauveraient–ils pas la France ? Les oies du Capitole ont bien sauvé Rome »

Vous pourrez le placer quand vous le voudrez, avec qui vous voudrez, et concernant le parti qu’il vous plaira, quand il vous plaira.

C’est–t-y pas beau ça ?

La vie n’est qu’un long calvaire et un manque d’inspiration…

*J’ai fait le minimum, c’est déjà beau

Le coup des photos… (parfois je me sens lasse…)

6222-000049Il n’y a pas que ma boîte qui a disparu (mais qu’est-ce que j’ai fichu de cette boîte fichtre diantre ?).

Mes photos également, ont le don de se volatiliser, enfin, si l’on peut dire.

Par exemple, il y a 4 ou 5 ans, Pulchérie venue à la maison, m’avait emprunté une trentaine de chefs-d’oeuvre (farpaitement, toutes mes photos sont ultra réussies) au son de « je les scanne et je te les ramène dans 3 semaines » (la prochaine fois, je fais signer une décharge).

Donc, 5 ans après, comme elle devait déménager, je l’ai menacée de porter plainte contre elle pour vol aggravé de photographies, en lui précisant qu’elle avait intérêt à me les rendre avant de les perdre en faisant ses cartons, et que sinon je la déshéritais.

Le fusil de chasse chargé sur la tempe Pulchérie a dû s’exécuter, mais a ramené les photos chez mes parents, parce que chez moi, il n’y a que moi qui peut mal dormir.

Moralité, Mrs Bibelot s’est attendrie sur les photos, en en mettant la moitié de côté au son, elle, de : je les fais dupliquer par le photographe dans les 2 semaines et je te les rends (la prochaine fois je fais signer une décharge).

Les photos sont restées environ 5 mois sur le buffet de la cuisine, bien en vue, jusqu’à notre départ à la Grande Motte.

Et quand je dis 5 mois, je suis d’une gentillesse extrême…

Quand nous sommes revenues, après des vacances que vous savez ayant été charmantes (faut suivre un peu), beaucoup dans l’urgence, j’ai bien vu que les photos n’étaient plus sur le buffet, mais j’avais le chauffage à allumer et l’eau chaude à remettre en route, le fusil à charger alors n’est- ce pas, bien sûr.

Après la deuxième hospitalisation de papa, 5 jours après son retour de Montpellier, alors qu’il était mourant (sans exagération, d’où le : IL EST COSTAUD des médecins, ce qui rassure toujours) j’avais un peu scrupule à demander à maman ce qu’étaient devenu MES photos qui n’étaient plus sur le buffet de cuisine (la prochaine fois je fais signer une décharge que je fais enregistrer aux impôts avec timbre fiscal de rigueur).

Pour finalement mettre le sujet sur la table de cuisine, où il est toujours, car les photos sont introuvables. La femme de ménage se souvient très bien les avoir vues sur le buffet, tout le monde se souvient les avoir vues sur le buffet, personne ne se souvient les avoir changées de place…

La prochaine fois je fusille direct dans le jardin, celui qui veut m’emprunter UNE photo.

Bref, le temps a passé, et derrière la ligne bleue des Vosges, mes photos ne pointent point, et du haut de sa tour, soeur Anne ne voit rien venir.

Et puis bon, je regarde ma TV toute seule dans ma chambre, le fusil à porté de main, rassurée sur le sort de maman, car vu la manière dont elle met le son de sa TV en bas, personne n’osera jamais rentrer avant qu’elle n’aille se coucher (d’où le fait que je regarde ma TV toute seule dans ma chambre, mais intelligents comme vous l’êtes, vous aviez compris).

J’ai donc revu « Alamo », film classique, mais je me méfie désormais, quand je vois que John Wayne figure au générique en acteur, ET réalisateur ou producteur.

Avec lui c’est toujours le héros absolu, la joie du légionnaire d’aller en gambadant mourir au combat, le patriotisme à outrance, etc… Donc, même si je n’ai rien contre l’héroïsme et le patriotisme, je me suis documentée sur cet épisode du rattachement du Texas aux USA (pour découvrir que bon, les héros n’avaient pas trop le choix, mais ce n’est pas le but de ce post).

Le dernier à mourir à Alamo (dans le film) est Jim Bowie, célèbre aventurier qui a donné son nom à mon couteau de chasse préféré. Il meurt héroïquement bien sûr, alors que ça et là, on mentionne que, malade, il se serait planqué sous son matelas, mais là n’est pas le sujet non plus.

Me voici donc partie vers une des 36 bibliothèques de mes parents, pour feuilleter une biographie de cet aventurier « la maîtresse de fer » (c’est le couteau en fait), biographie qui m’avait passionnée quand j’avais 15 ans (déjà ?).

J’ouvre le livre et paf : je tombe une photo de Delphine. Que fout cette photo dans ce bouquin ? Je feuillette vraiment, pour récupérer 22 photos, mises à priori là pour bien les oublier aplatir, alors qu’elles ne semblaient pas en avoir besoin.

J’ai pensé immédiatement « merde, s’ils ont mis des photos partout à s’aplatir dans des livres, vu la taille des bibliothèques, nous ne sommes pas sortis de l’auberge ».

Au bas mot, cela fait environ 2000 livres à feuilleter (parce que parfois en ouvrant un livre on ne retrouve qu’UNE photo ! (car c’est déjà arrivé : oh, tante Hortense !!!)).

Ils ne se souviennent pas avoir mis des photos dans ce livre. Ni dans les autres d’ailleurs… Mais moi du coup, j’ai comme un doute.

Les photos se planquent où elles le veulent, par l’opération du St Esprit…

Je ne mettrai aucun livre de côté et tous me les farcir finalement (pas le choix) (et je ferai signer une décharge pour toute photo trouvée)

La vie n’est qu’un long calvaire…

PS : à l’heure où j’édite ce post, Mrs Bibelot a retrouvé hier soir, dans un vieux pichet de l’arrière grand-mère Marie, la boîte de médicaments qu’elle a cherché vainement il y a 2 ans. Alors vous pouvez compatir (et moi je me demande ce que je vais trouver un peu partout, car  maintenant que j’ai vidé le placard des WC du bas, je sens avec fatigue que j’ai du pain sur la planche…)

PPS : chez moi il n’y a qu’une boîte qui a disparu, je signale comme ça, au passage…

Les dernières crêpes chez les parents…

crepesLa dernière fois qu’ON avait fait des crêpes chez les parents, l’idée était venue de Delphine et la pauvre avait souffert.

Si elle n’a flanqué un coup de poêle à personne c’est que c’est une douce nature…

Etant en résidence chez les parents pendant que papa s’éternise à l’hôpital pour faire chier en faisant celui qui n’en a rien à faire pour n’inquiéter personne (loupé, tout le monde s’inquiète toujours), je ne me contente pas de dormir avec un flingue pour protéger la maison (z’êtes prévenus).

De temps en temps, je cuisine un peu, ce que je ne fais pas chez moi, vu que ma cuisine n’est qu’une ruine et mon appartement globalement un taudis qui ferait la fortune d’un plombier (et d’installateurs divers).

Je cuisine si maman me laisse faire, car elle reste persuadée que même des oeufs coques, elle est la seule de la famille à savoir les faire.

Il y a 4 semaines et demie approximativement environ, celle qui n’est pas comme les autres venait passer le WE et enfin voir son père en réa, et les visites étant limitées dans le temps et en nombre de personnes, je lui ai évidemment cédé ma place le dimanche après midi, laissant le prochain créneau horaire à mon autre soeur.

Depuis la veille j’avais envie de crêpes, ce qui est à souligner, car ce genre d’envie me prend environ une fois tous les deux ans, vu que les crêpes et ma vésicule, cela fait mauvais ménage.

Je pouvais préparer la pâte TRANQUILLE et sans COMMENTAIRES, et je savais que maman n’insisterait absolument pas pour faire les crêpes elle-même.

Faire la pâte cela a l’air simple, sauf qu’il faut réunir les ingrédients. Fastoche vous direz-vous, sauf que vous ne connaissez pas ma mère.

  • Les oeufs sont dans le frigo, jusque là tout va bien.
  • Sauf qu’il n’en reste que deux et qu’il m’en faut quatre, les autres oeufs étant dans le deuxième frigo, dans l’arrière cuisine, derrière des bières que personne ne boit jamais.
  • Faut donc trouver les oeufs excédentaires dont on sait qu’ils existent vu que votre mère a brandi la douzaine sous vos yeux la veille.
  • Après, il faut trouver la farine.

Alors là j’ouvre une parenthèse intéressante, car trouver la farine n’est pas si évident que cela.

Chez moi, quand j’en ai, elle est rangée avec le riz, les pâtes, les trucs dans le genre, toujours si j’en ai.

Chez Mrs Bibelot, les pâtes sont rangées à plusieurs endroits.

Les coquillettes par exemple sont au dessus des plaques gaz, à droite, au fond du placard, derrière le mixer (le mot mélangeur n’existant pas en français… Alors ne comptez pas sur moi pour dire « blinder » dont je me demande toujours d’où cela sort…).

Si vous voulez des tagliatelles elles sont elles, au dessus du four le plus sophistiqué, derrière le thé et trois sortes de chocolats.

Pour les spaghettis, inutile de vous dire qu’il n’y en a pas : il y en a. Dans le buffet à vaisselle, derrière les assiettes à soupe dans une boîte faite pour les spaghettis. Ne me demandez pas pourquoi ma mère ne regroupe pas les pâtes, elle n’en sait rien elle-même tout en vous précisant que de toutes manières, elle n’aime pas spécialement les pâtes.

Si vous voulez savoir où sont rangées les sauces diverses allant avec les pâtes, vous allez avoir la migraine.

Donc, il fallait que je trouve la farine, ce qui n’a pas été une mince affaire. En effet, comme Mrs Bibelot avait fait le plein dans ses réserves, elle avait mis deux kg de farine bien à l’abri dans une cocotte, dans l’arrière cuisine, qu’heureusement connaissant l’esprit tordu de ma mère, j’avais eu l’idée d’ouvrir (la cocotte).

  • Oeufs OK
  • Farine OK
  • Lait OK (dans le deuxième frigo de l’arrière cuisine au fond derrière le cidre de réserve)
  • Cidre OK
  • Parfum…

Le rhum est donc dans l’arrière cuisine (qui peut vous sembler immense mais c’est faux) sur l’étagère où l’on range les spiritueux et le vinaigre d’alcool dont la femme de ménage fait un usage éhonté.

Sauf que le rhum agonisait et que la pâte était peu parfumée.

Je savais qu’il y avait de l’eau de fleur d’oranger quelque part. Il y en a toujours.

Restait à la trouver…

  • Salle de bain ou maman stocke ses eaux d’Hamamélis, de bleuet, de fleur d’oranger ou de rose : NIET
  • Bibliothèque du couloir donnant sur la chambre du RDC où maman aime bien égarer des trucs (j’ai ainsi retrouvé, parce que je voulais lire,  une lampe de poche bien en évidence devant 2 Tagada Christine, alors qu’elle la cherchait depuis 3 ans (la lampe)) : NIET
  • Dans tous les placards de cuisine, y compris dans la boîte à spaghettis, ma soeur aimant bien parfumer son thé avec de l’eau de fleur d’oranger : NIET
  • Dans le meuble ou mon père stocke ses cartouches, la dynamite et les pièges à ours : NIET

Il m’a fallu attendre le retour de maman, pour parfumer ma pâte à crêpe de manière correcte.

Evidemment, elle et ma soeur étaient ravies à l’idée que nous allions manger des crêpes et que j’allais m’occuper de la chose.

Et maman m’a expliqué où est rangée désormais mais ce n’est pas définitif, l’eau de fleur d’oranger.

Comme elle aime bien s’en mettre un peu dans le cou et sur les bras avant d’aller se coucher, vous trouverez l’eau de fleur d’oranger dans le placard des toilettes du RDC, derrière le PQ de réserve.

Pas devant le PQ. Ce serait trop simple.

Et c’était vraiment ballot, c’était le seul endroit du RDC dans lequel je n’avais pas fourré mon nez en cherchant.

Sinon j’y aurais retrouvé le thermomètre à vin rouge qu’Albert et moi avions offert à Jean-Poirotte il y a 30 ans, et qu’il cherche régulièrement partout quand il attend du monde. Je l’ai retrouvé le lendemain quand j’ai décidé de vider ce placard pour en faire l’inventaire (deux balles perdues, deux…)

La vie n’est qu’un long calvaire.