La mort n’est rien… (*)

Maman 1956La mort n’est rien,
je suis seulement passée, dans la pièce à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.

Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.
N’employez pas un ton différent,
ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, souriez,
pensez à moi,

Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l’a toujours été,
sans emphase d’aucune sorte,
sans une trace d’ombre.

La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.

* Poème lu non sans émotion par ma nièce « Cosette », avant ou après, je ne sais plus, le petit texte de Pulchérie qui viendra très bientôt.

Mamannnnnnn !

Roland captivité retouchée 2Le prisonnier me disait toujours que ce qui l’avait le plus frappé pendant la débâcle de 40, c’était le cri que certains hommes touchés à mort, poussaient : « ‘Maman ! ».

Ou bien que d’autres avaient prononcé avant de mourir dans le stalag « Maman ! »

Quand nous avons eu une mère qui nous a aimé, qui a soigné nos maux, qui a été la compagne de nos maladies, c’est « maman ».

Peut-être le premier mot réel que nous avons prononcé, seriné par la « maman », pressée de se sentir reconnue. Continuer la lecture de « Mamannnnnnn ! »

Des nouvelles du front… (2)

ClaudeC’est pour moi « fini » quand je sors de la radio, sans rien dire à maman. Je l’ai trouvée si vulnérable, si propre sur elle, si… Tellement ma maman… Il lui faut encore attendre. Une vieille dame de 80 ans n’est pas prioritaire sur les angines en train… On a oublié de lui faire sa prise de sang. On l’embarque, et je ronge mon frein, tout en avertissant l’arlésienne.

Maman attend quelque part toute seule, sur un brancard. Je commence à taper l’incruste auprès des internes, et de guerre lasse on me laisse rentrer, ou alors je suis rentrée à reculons pour faire croire que je sortais, je ne sais plus…

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Des nouvelles du front… (1)

ClaudeC’est dans un « Angélique », qui reste ma saga préférée et qu’il faut réellement lire, que j’ai lu « quand le mauvais se met en route, rien ne peut l’arrêter ».

Comme c’est vrai. Je m’en veux de vous avoir délaissés, mais je m’en veux aussi de ne pas respecter mon propre contrat « blog ».

On peut dire que les choses mauvaises ont commencé avec la mort de papa (j’en ricane tellement c’est CON à dire).

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« Le petit chat est mort »… (la cellule du condamné)

FilouIl y a des jours comme cela, où l’on se réveille en pleine forme (chez moi c’est rare, vu que je souffre de problèmes chroniques de sommeil, avec du somnambulisme dont il faudra que je vous parle un jour), où l’on sent que la journée va bien se passer et crac, non en fait c’était faux.

Inversement on peut se réveiller patraque et tout et tout, et PAF, la journée va être excellente.

Pour un premier avril, Filou, en photo, nous a fait bien du mal, sans le vouloir ce petit père.

Comme poisson, on pouvait faire mieux. Lui qui adorait le poisson nous en avait concocté un carabiné pour ce premier avril Continuer la lecture de « « Le petit chat est mort »… (la cellule du condamné) »

Triste anniversaire…

Papa 1949Papa aurait fêté ses 79 ans aujourd’hui, en disant moqueusement à Mrs Bibelot qui avait 9 mois de plus que lui « Ma puce, jusqu’au 4 juin nous allons avoir le même âge ».

Mais la Camarde avait décidé que 77 c’était bien assez, pour nous laisser tristes encore et toujours, et pour donner à maman cette voix rouillée du 21 « qu’importe, ton père n’est pas mort pour moi ». Alors qu’elle ment. Comment pourrait-elle réellement oublier 60 ans d’amour infini en pensant qu’il est toujours physiquement à ses côtés ? Ou alors elle sent autre chose, mais elle ne le dit pas, par conviction ou orgueil.

Je sais que dans sa maison de transit, si proche du cimetière, elle pense à lui à chaque Angélus. Il « non est » tellement proche d’elle… Continuer la lecture de « Triste anniversaire… »

Promenade solitaire… (2)

Fort_La_Latte_1915219Je suis partie comme ça, sur un coup de tête après un bref coup de téléphone. J’ai pris 1 H pour préparer mon sac, ce qu’il fallait pour le chat pour deux jours en eau et en croquettes, et j’ai filé, telle une voleuse, sans prévenir personne. J’ai juste précisé à ceux qui pouvaient attendre ma visite que j’étais en plein remaniement de mon appartement (déjà) et qu’on me reverrait le lundi… En rajoutant en plus que mon fixe merdait un peu, oh la menteuse ! (le portable restait rare et moi  je n’en avais pas) Continuer la lecture de « Promenade solitaire… (2) »

J’ai manqué à tous mes devoirs…

BONNE ANNEE !

J’avais jusqu’au 31, mais vous avez été nombreux à me présenter vos voeux.

On peut toujours le faire, cela ne tue personne, mais cela ne change rien en fin de compte.

C’est cela qui est ballot…

Parce que pour 2015,  j’avais tout bon, mais j’ai perdu papa… Qui a oublié la bonne année que nous lui avons tous souhaitée, en y croyant (en plus).

Cela se fait, mais bon, pour moi et pour longtemps, la « bonne année » que l’on souhaite, c’est en se demandant quelle catastrophe va nous tomber dessus.

Parce que la vie n’est qu’un long calvaire. Et l’oublier parce que c’est le 1er janvier : il faut se dire que ce n’est qu’une question de date….